March 23, 2007

« À partir de demain je balance tout ce que j’ai à dire »

VDN, le 22 mars 2007
COUR D’APPEL
Agressions sexuelles : relaxés à Boulogne, condamnés à Douai


Corinne François et Franck Cabaret, ex-concubins relaxés le 14 septembre de faits d’agressions sexuelles sur trois enfants, viennent d’être condamnés à quatre ans de prison dont deux ferme. L’incompréhension est totale.

> Les faits. – Début 2001, trois enfants proches du couple dénoncent des faits de viols et d’agressions sexuelles aux assistantes maternelles. L’affaire arrive aux oreilles de la justice boulonnaise. Corinne François et Franck Cabaret sont placés en détention. Elle durera 22 mois.

> Relaxe à Boulogne. – Le 14 septembre 2006, le procureur ne requiert aucune peine et laisse aux seuls juges décider. Ils relaxent.

> Appel. – Le parquet de Boulogne fait appel de cette décision. Les différentes parties se retrouvent à Douai le 7 mars en appel. Le délibéré tombe hier : quatre ans dont deux avec sursis. Et privation pour Corinne François du droit parental.

> Incompréhension. – « Ils ne sont pas fous, les juges boulonnais ! », s’énerve M e Deguînes, avocat de Franck Cabaret. « Si le parquet ne demande rien et que le tribunal relaxe les ex-concubins, c’est qu’il n’y a rien. Et on l’a démontré ! » À Douai, la vision de la justice sur cette affaire est tout autre. « On condamne Franck Cabaret à deux ans de prison ferme pour des agressions sexuelles, et on ne lui retire pas la garde de ses enfants ! », peste Me Deguînes. « Il est sorti de prison le 4 octobre 2004, il a respecté son contrôle judiciaire, tout fait dans les règles… et on lui remet deux ans de sursis avec mise à l’épreuve ! On va où ? »

> Pourvoi en cassation. – « L’objectif est clair. Il faut casser ce jugement afin qu’un nouvel appel soit formulé dans une autre juridiction… », insiste Me Emmanuel Riglaire, avocat de Corinne François. « Nous avons déjà rédigé le pourvoi. En appel, l’association qui a défendu les enfants était la même que celle qui a réalisé les enquêtes de personnalité pour le juge d’instruction dans cette affaire. » Et Me Deguînes d’insister : « C’est un peu comme si le juge d’instruction défendait les enfants à la barre… »

> Réactions. – Franck Cabaret est hors de lui. Il vient de recevoir son casier judiciaire vierge. Propre. Il est aujourd’hui périmé. « À partir de demain (aujourd’hui), je balance tout ce que j’ai à dire. Jusqu’à ce qu’on obtienne justice. Car là, c’est illogique ! On me condamne “seulement” à deux ans de prison pour des agressions sexuelles sur des enfants… et on me laisse les miens ! Ça n’a aucun sens. »

> Prévisible. – « La justice n’a pas voulu reconnaître ses erreurs en couvrant les mois de préventive par une peine », ajoute Franck Cabaret. « On efface, on nettoie le dossier », assure Me Riglaire. Pour Catherine Champrenault, avocate générale chargée des relations avec la presse, « ce serait faire injure à la cour d’appel de penser qu’elle agit par réaction et pour éviter je ne sais quel naufrage, qui, en l’occurrence, n’est pas avéré. » Une affaire qui ne fait que débuter.


- Une affaire qui ne fait que débuter... -


Posted 18 years, 6 months ago on March 23, 2007
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