March 23, 2007

Trente ans de réclusion


NICE (AP) - Réagissant au placement en garde à vue pendant quelques heures d'une directrice d'école maternelle à Paris, Ségolène Royal a accusé vendredi Nicolas Sarkozy de "traquer des enfants, des sans-papiers dans des écoles" et dénoncé "une confusion des tâches et des valeurs" du ministre de l'Intérieur et candidat UMP à l'élection présidentielle.

PARIS (AP) - Le parquet de Paris a fait appel le 13 mars de la condamnation à un euro symbolique de sept membres du "Collectif des déboulonneurs" pour avoir inscrit des slogans anti-publicitaire sur deux panneaux devant la garde d'Austerlitz à Paris en octobre 2006, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Le parquet avait requis 500 euros d'amende avec sursis contre ces sept personnes qui, le 28 octobre dernier, avaient écrit sur des panneaux des slogans tels que "violence publicitaire" et "Pub virus mental", avant d'être arrêtées par les forces de l'ordre.

Les sept personnes avaient initialement été poursuivies pour dégradations volontaires en réunion, un délit passible de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, avant que le juge ne requalifie les poursuites en dégradations légères par signe ou dessin commises en réunion.


La culture c'est le choix de l'anachronisme, c'est décider que la visée suprême de l'humain ce n'est pas de vivre avec son temps.

Alain Finkielkraut
'Répliques' 14 décembre 2002 France-culture

Trente ans de réclusion pour avoir arraché les yeux de son épouse
Le Monde, 21/3/2007

Mardi 20 mars, au terme de deux jours d'audience, la cour d'assises du Gard a condamné Mohamed Hadfi à trente ans de réclusion criminelle pour des actes de torture et de barbarie à l'encontre de sa femme, Samira Bari. Il lui était reproché de lui avoir arraché les yeux.

Les faits, commis à Nîmes, remontent au 2 juillet 2003. Ce jour-là, le jeune homme, âgé de 31 ans, originaire de la région de Meknès (Maroc), décrit comme violent, s'en est pris physiquement à son épouse quand celle-ci s'est refusée à une relation sexuelle, alors que le couple était en instance de divorce. Il lui a retiré les yeux des orbites avant de l'abandonner, le visage ensanglanté.

Désormais aveugle, Samira Bari a témoigné de son calvaire à l'audience. "J'étais à quatre pattes, je criais : "Remettez-moi mes yeux"", a-t-elle lancé à un prétoire médusé.

Les débats ont permis de revenir sur les conditions dans lesquelles ce couple s'est connu après un mariage arrangé au Maroc. Le poids des traditions, de la religion, des superstitions, de la sorcellerie décrit le contexte dans lequel leurs relations se sont nouées. L'arrivée en France du mari, débarqué du bled à la faveur de la Coupe du monde de football en 1998 pour rejoindre sa femme, fait aussi écho à sa galère d'immigré marocain, en quête de régularisation.

Choc des cultures, des époques aussi, qui vient éclairer un passage à l'acte pour lequel l'accusé a été déclaré responsable après examen par une série d'experts psychiatres depuis son incarcération en août 2003.

"LA PROTÉGER AU MAXIMUM"

Face à lui, l'avocate de la victime, Me Isabelle Mimran, a demandé à la cour de "la protéger au maximum". L'avocat général, Dominique Tourette, estimant que l'accusé s'était "littéralement déchaîné comme une bête fauve", a requis une peine de trente ans assortie d'une période de sûreté de vingt ans.

Pour la défense, Mes Ferri et Cabanes sont revenus sur l'histoire de cet immigré, confronté "à un monde qui n'était pas le sien (...). La cécité de sa victime est éternelle, faites que sa prison, à lui, ne le soit pas. Ne cédez pas à ce que l'émotion vous inspire."

Les jurés des assises du Gard l'ont finalement condamné à trente ans de réclusion criminelle, mais sans peine de sûreté, et à une interdiction définitive du territoire français.

PARIS (AP) - La directrice d'une école maternelle parisienne a été placée vendredi matin en garde à vue pour outrage à la suite des incidents qui ont opposé mardi devant son établissement des parents d'élèves aux policiers venus interpeller des parents sans-papiers, a-t-on appris de source judiciaire. Deux autres personnes ont également été placées en garde à vue dans cette enquête, précisait-on.

Cette interpellation a provoqué un véritable tollé parmi les syndicats, ainsi qu'à gauche. Le Réseau éducation sans frontières (RESF) a appelé à un rassemblement vendredi en début d'après-midi devant le commissariat où la directrice de l'école maternelle, située rue Rampal dans le XIXe arrondissement de Paris, est retenue.

"Le Parti socialiste demande solennellement à ce que toute la lumière soit faite sur l'arrestation de la directrice d'une école maternelle devant laquelle des affrontements entre parents d'élèves et forces de l'ordre ont eu lieu mardi, et exige que cette enseignante soit remise en liberté", a déclaré de son côté le porte-parole du PS Julien Dray dans un communiqué.

"Le candidat dit qu'il a changé, parle d'amour et demande à ses porte-parole de donner de lui une image adoucie, mais la réalité de la politique qui est, et serait la sienne s'il était élu, toujours aussi violente. Nicolas Sarkozy ne peut plus tenir ce double langage, en laissant croire quil faut protéger les enfants tout en traquant leurs parents", ajoute M. Dray.

"Je suis scandalisé qu'on s'en prenne à une enseignante qui n'a fait que procéder à la protection des enfants. J'en appelle au ministre de l'Intérieur pour qu'il fasse cesser cette scandaleuse garde à vue et au ministre de l'Education pour qu'il joue son rôle de protection des personnels", a déclaré de son côté à l'Associated Press Gérard Aschieri, le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU, première fédération de l'Education).

"On atteint des sommets. Je ne sais pas s'il s'agit d'une initiative locale ou s'il y a des ordres, mais c'est un acte particulièrement grave. Un pas a été franchi", a-t-il ajouté.

Le secrétaire général du Syndicat national unitaire des instituteurs (SNUIpp), Gilles Moindrot, parle lui d'une interpellation "inadmissible" et exige que la directrice de l'école maternelle soit "libérée immédiatement".

Jeudi, les deux principales fédérations de l'Education nationale, la FSU et l'UNSA-Education, ont dénoncé de récentes opérations policières à Paris à proximité d'écoles où sont scolarisés des enfants sans-papiers, dont l'une, mardi dernier rue Rampal, s'est soldée par des heurts et l'usage de gaz lacrymogène.


PARIS (AFP) - La directrice de l'école maternelle du XIXe arrondissement de Paris, placée en garde à vue vendredi matin après des incidents mardi devant son école lors de l'interpellation d'un sans-papiers, a été remise en liberté, a-t-on appris de source syndicale et auprès de manifestants sur place.

PARIS (AP) - L'électorat enseignant, autrefois plutôt favorable à la gauche, semble plus dispersé aujourd'hui, ce qui suscite la convoitise des concurrents de Ségolène Royal et surtout de François Bayrou, qui se voit bien réaliser une belle percée chez les profs.

Les enseignants, qui sont plus d'un million en France, restent "plus à gauche que le reste de la population", mais leur vote a évolué et n'est plus aussi homogène, observe Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU, la principale fédération syndicale de l'éducation.

"L'origine sociale du monde enseignant a beaucoup évolué ces dernières années", analyse Jean-Luc Villeneuve, son homologue du SGEN-CFDT: les nouveaux profs sont plus souvent issus des classes moyennes qu'avant et entrer dans l'Education nationale n'est plus synonyme de progression sociale. Résultat, "ce qui autrefois était acquis pour la gauche semble moins net aujourd'hui", résume-t-il.

...

SAO PAULO, Brésil (AP) - Une Brésilienne a été condamnée à 19 ans de prison pour avoir poignardé son mari dans son sommeil, puis découpé le corps en petits morceaux avant de les faire bouillir et frire.

Devant le tribunal de Salvador, capitale de l'Etat de Bahia, à 1.500km au nord-est de Sao Paulo, Rosanita Nery dos Santos, une femme au foyer de 52 ans, n'a pas reconnu le meurtre, mais a admis avoir découpé, sous la contrainte, le corps de son mari, Jose Raimundo Soares dos Santos, un policier à la retraite.

Les faits remontent à près de deux ans à Vila Sao Cosme, un faubourg de Salvador. "Le 23 juin 2005, Rosanita Nery dos Santos a drogué son mari et l'a tué à coups de couteau dans son sommeil", a raconté Idmar Bonfim, porte-parole du département de police civile de Salvador. "Elle a ensuite découpé son corps en plus de 100 morceaux, qu'elle a bouillis et frits avant de les cacher dans des sacs plastique sous l'escalier de sa maison."

La police a découvert les restes humains après avoir reçu un appel anonyme. Plusieurs raisons ont été avancées pour le meurtre: un rituel de magie noire, une volonté de toucher l'assurance-vie de la victime ou le désir de se venger après des années d'humiliation.

La version de l'accusée est très différente: elle affirme que des hommes cagoulés ont pénétré dans le domicile conjugal, ont tué son mari et ont obligé l'épouse à découper le corps et à frire les morceaux
pour éviter que la puanteur d'un corps en décomposition n'alerte le voisinage. Une version qui n'a donc pas convaincu vendredi les 15 membres du jury.


- Interdiction définitive du territoire français -



Posted 18 years, 9 months ago on March 23, 2007
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