September 20, 2005

Un moyen de se faire obéir

Yahoo, 20 septembre 2005
Le Taser, pistolet paralysant non létal, extraits

"A terme, on aimerait qu'il y ait un Taser dans chaque véhicule d'intervention", relève-t-on au ministère.

Selon le fabricant, cette arme a permis, là où elle est utilisée, de réduire de 67% les blessures aux suspects et de 82% celles aux policiers. Quand un tir avec une arme classique fait mouche six fois sur dix, le Taser, utilisé par une cinquantaine de polices, atteint sa cible presqu'à coup sûr (94,7%) grâce à son système de visée par laser.

Le Taser permet de maîtriser des individus violents et armés sans employer d'arme létale. Il fait tomber le niveau de violence générale. Aujourd'hui, pour maîtriser un type saoul, qui vient de battre sa femme, il faut y aller à mains nues", explique un responsable policier.

Dans les cités sensibles, le Taser "va permettre aux fonctionnaires de cesser de perdre la face, en disposant d'un moyen de se faire obéir", renchérit un policier.

Selon l'Intérieur, le risque est une lourde chute, d'où les précautions à prendre par les utilisateurs qui recevront une formation spécifique. Il s'agit de s'assurer que la cible n'est pas en surplomb d'un immeuble ou d'un escalier.

Le faisceau rouge du laser et le bruit de son arc électrique sont également dissuasifs, relève-t-on.

L'usage du pistolet paralysant par des policiers de Miami contre des enfants ou par des soldats lors d'interrogatoires à Abou Ghraïb (Irak) ont suscité la polémique aux Etats-Unis.

Mais, selon l'Intérieur, de tels dérapages sont à exclure en France car il ne sera "pas possible de l'utiliser sans laisser de trace". Les Taser de la police française sont dotés d'une "boîte noire" : chaque utilisation (date, heure, durée de la décharge) est inscrite dans l'appareil.

Une micro-caméra et un système d'enregistrement audio se déclenchent dès que le pistolet est utilisé.

Soixante Taser, mais aussi vingt caméras embarquées, seront livrés à la fin de 2005 dans les unités de gendarmerie intervenant dans les zones péri-urbaines, selon la Direction de la gendarmerie à Paris.



Libération, 20 septembre 2005
Huit policiers, un fusil démonté et trois coups de feu meurtriers ; Devant la cour d'appel, une intervention policière de 2000 qui a mal tourné.
Par Brigitte VITAL-DURAND, extraits :

Elle a passé son premier appel téléphonique à Police Secours à 21 h 18. Son mari était saoul, violent, il la menaçait. A 21 h 32, un gardien de la paix la rappelle, conformément aux usages. Vers 21 h 45, selon le rapport de l'inspection générale des services (IGS, la police des polices), trois équipages du commissariat de Nanterre s'arrêtent au pied de l'immeuble. Les policiers sonnent à l'interphone. La femme leur ouvre. Ils sont huit à s'engouffrer ­ sept gardiens de la paix et un adjoint de sécurité ­et à grimper les escaliers jusqu'au 5e étage.

Il s'écroule dans l'encadrement de la porte d'entrée, la jeune policière se relève, repousse du pied le fusil tombé à terre. Elle s'aperçoit que celui-ci était en deux parties. Elle n'avait pas vu que le canon était désolidarisé de la crosse, qu'il n'y avait pas de mécanisme.

Mohamed Belalia, 32 ans, informaticien et père d'un petit garçon, est mort sur le coup. C'était le 21 novembre 2000.

Elle a chargé ses avocats, Mes Florand et Meilhac, de poser quelques questions : pourquoi la policière a-t-elle tiré trois fois, et sans sommation ? Pourquoi les policiers se sont-ils précipités dans une telle pagaille, avec absence de sang-froid et de professionnalisme ? Une soeur de Mohamed Belalia exprime aujourd'hui le sentiment de la famille : «On ne veut pas que cette policière aille en prison ; ce qui est important pour nous, c'est qu'on nous dise qu'il y a eu un problème, qu'on ne classe pas comme ça, on veut que l'Etat reconnaisse son erreur.»

Après cinq ans d'instruction, la cour d'appel de Versailles doit rendre sa décision demain - 21 septembre 2005.


L'Humanité, article paru le 21 septembre 2005, extraits :

Présentés comme des armes « antibavure », quelques centaines de Taser X26 ont déjà été confiés à plusieurs unités (GIPN, GIGN, RAID). En 2007, le ministère de l’Intérieur compte en livrer environ 3 000 supplémentaires, notamment aux fameuses brigades anti-criminalité (BAC), spécialisées dans l’interpellation et le flagrant délit. « À terme, on aimerait qu’il y ait un Taser dans chaque véhicule d’intervention », assure la place Beauvau. Soit plusieurs dizaines de milliers de pistolets, à environ 1 000 euros pièce.

Ce nouveau pistolet réjouit la plupart des policiers. « C’est le parfait compromis entre le poing et le Sig Sauer [pistolet], apprécie Luc Poignant, du SGP-FO. Le Taser permet de contrôler des individus violents et armés sans employer d’arme létale. Aujourd’hui, pour maîtriser un type saoul, qui vient de battre sa femme, il faut y aller à main nue. Avec le Taser, on aura un peu les avantages de la lacrymogène sans les inconvénients du retour de gaz... » Un policier renchérit : « Dans les cités sensibles, le Taser va permettre aux fonctionnaires de cesser de perdre la face, en disposant d’un moyen de se faire obéir. »


CNDP, La Police des années noires
France5 sur le câble : dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 janvier 2005, 0 h 55
Un documentaire de Jean-Marc Berlière et Arnaud Gobin (2002), coproduit par France 5 et Zeaux Productions.
52 min

Dans les années 1930, la police nationale avait mauvaise réputation. Elle inquiétait, faisait peur et était la proie de toutes les rumeurs. Exécutant les basses œuvres d’un régime politique déconsidéré, elle terrorisait les républicains et était détestée par les communistes. Ceux de l’extrême droite l’associaient à une Tcheka occulte et franc-maçonnique. Puis vint la guerre... Qu’allaient devenir ces fonctionnaires, sous l’œil attentif des nazis, dans le cadre d’un régime discriminatoire et autoritaire ? C’est cette période obscure et encore sensible pour beaucoup que Jean-Marc Berlière et Arnaud Gobin ont pris le parti de présenter. Sans concession.

Posted 20 years, 3 months ago on September 20, 2005
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/98/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.