March 28, 2007

« Au départ, c'est un passager [un fraudeur] comme un autre »


PARIS (Reuters) - La campagne présidentielle se tend sous l'effet des heurts survenus à Paris gare du Nord, des incidents que la gauche et François Bayrou, de plus en plus incisifs contre Nicolas Sarkozy, imputent au climat "explosif" créé selon eux par l'ex-ministre de l'Intérieur.

PARIS (AFP) - Les violents incidents mardi soir gare du Nord à Paris se sont déplacés mercredi sur le terrain politique à moins de 4 semaines de la présidentielle, alors que certains syndicats de police s'inquiètent du fossé qui se creuse avec une partie de la population et des jeunes.

PARIS (Reuters) - Le nouveau ministre de l'Intérieur, François Baroin, souhaite que des suites judiciaires aient lieu après les heurts qui ont éclaté entre jeunes et forces de l'ordre mardi gare du Nord à Paris.

Il a précisé que le voyageur contrôlé par des agents de la RATP et interpellé était connu de la police.

"Au départ, c'est un passager comme un autre et ensuite on apprend que c'est quelqu'un de très défavorablement connu des services de police puisqu'il a 22 affaires signalées", a déclaré François Baroin sur Europe 1.

"Les 13 interpellations effectuées au cours de la nuit, donneront lieu à des suites. Le procureur de la République a fait savoir qu'il y aurait des suites", a précisé le ministre en louant le "grand sang-froid" des forces de l'ordre.

"Je souhaite que l'autorité judiciaire puisse, au nom de la société, apporter les réponses les plus adaptées parce que nous sommes dans une période sensible à quelques encablures d'une respiration démocratique où les Français vont faire leur choix", a déclaré François Baroin, par allusion à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai.

PARIS (AP) - La préfecture de police de Paris a fait un bilan mardi à la mi-journée des incidents survenus la veille à la gare du Nord, faisant état de l'arrestation en flagrant délit de 13 personnes, dont cinq mineurs. Elles ont été placées en garde à vue pour des faits de "violences volontaires sur agent de la force publique", "dégradations de biens publics", "dégradations de biens privés" et "vols en réunion".

Lors des incidents, "plusieurs vitrines de magasins et des distributeurs automatiques ont été dégradés, un magasin d'articles de sport a été vandalisé, de même que du mobilier de la RATP et de la SNCF, dont un stand d'information", ajoute la préfecture. Côté humain, on indique que quatre agents de la RATP, quatre autres de la SNCF et un gardien de la paix ont été "légèrement" blessés.

Quant au resquilleur dont le contrôle a été à l'origine des violences entre jeunes et forces de l'ordre du milieu de l'après-midi de mardi jusqu'aux premières heures de mercredi, il s'agit d'un ressortissant congolais de 32 ans "en situation irrégulière, faisant l'objet d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière".

"Très défavorablement connu des services de police, principalement pour des faits liés à des violences volontaires", cet homme voyageant sans billet "s'est violemment rebellé et a tenté de se soustraire au contrôle en ameutant la foule", affirme la préfecture.



EuroNews (avec une vidéo) - La France interloquée ce matin après les scènes d'émeutes spectaculaires hier gare du Nord à Paris

Des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre qui ont duré plusieurs heures.


PARIS (AP) - Le candidat UMP Nicolas Sarkozy s'est rangé mercredi au lendemain des incidents "inadmissibles" à la gare du Nord "du côté de ceux qui paient leur billet de train et qui n'acceptent pas qu'on démolisse les gares". Pour lui, "si la gauche veut être du côté de ceux qui ne payent pas leur billet de train, c'est son droit".

Hasard du calendrier, l'ancien ministre de l'Intérieur se trouvait gare du Nord mercredi à la mi-journée afin d'y prendre le train pour un déplacement de campagne dans le département du Nord. Sur le quai, M. Sarkozy a voulu "rappeler que quand il y a des fraudeurs, c'est nos compatriotes qui ont le moins de moyens et qui payent leur billet de train ou leur ticket de métro qui doivent financer la fraude".

PARIS (AFP) - Ségolène Royal, candidate socialiste à la présidentielle, a affirmé mercredi que les affrontements de la gare du Nord montrent "l'échec sur toute la ligne" de la droite en matière de sécurité depuis 2002.

"Bien évidemment les voyageurs doivent payer leur billet. Mais qu'un simple contrôle puisse dégénérer dans un affrontement aussi violent prouve que quelque chose ne va plus", a-t-elle déclaré sur Canal+.

Selon elle, "en cinq ans d'un gouvernement d'une droite qui avait fait de la sécurité son thème de campagne, on voit que c'est l'échec sur toute la ligne".

"Les gens sont dressés les uns contre les autres, ont peur les uns des autres. La police a parfois peur de se rendre dans certains quartiers ou de procéder à certains contrôles", a-t-elle ajouté avant de conclure : "Ce n'est pas la République".

Mme Royal a affirmé vouloir "une République de l'ordre juste" où "la police" comme "les citoyens" sont "respectés". "Il faudra un ministre de l'Intérieur qui remette de l'ordre juste au sens où chacun aura le sentiment d'obéir aux mêmes règles", a-t-elle dit.

"Si Mme Royal veut régulariser tous les sans-papiers et si la gauche veut être du côté de ceux qui ne paient pas leur billet dans le train, c'est son choix. Ce n'est pas le mien", a rétorqué le candidat UMP Nicolas Sarkozy à la gare du Nord, juste avant de prendre un train pour un déplacement de campagne à Lille prévu de longue date.

La candidate du PS a également plaidé pour "une société de confiance et d'harmonie". "C'est un grand défi à relever, il faudra agir vite", a-t-elle dit, en affirmant que "la situation s'est dégradée" dans les quartiers depuis les émeutes de novembre 2005.

Elle a réaffirmé son intention de "créer une police de quartier pour remplacer la police de proximité qui a été très maladroitement supprimée" par la droite.

De leur côté Julien Dray, porte parole du PS, et Delphine Batho, secrétaire nationale chargée de la sécurité, ont estimé que "la gravité des incidents (...) mérite mieux qu'une petite polémique politicienne", après que l'équipe de M. Sarkozy a accusé le PS de "justifier le désordre".

"Jamais la société française n'a été aussi violente. Jamais les rapports entre le service public de la police nationale et la population n'avaient été aussi dégradés", dénoncent-ils dans un communiqué en qualifiant de "désastreux" le bilan de M. Sarkozy à l'Intérieur.


- Ce sont aussi les français qui financent la casse -


Posted 18 years, 6 months ago on March 28, 2007
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/982/

Re: « Au départ, c'est un passager [un fraudeur] comme un autre »
Gare du Nord: "qui est ministre de l'Intérieur depuis cinq ans?", demande Bayrou
AP, mercredi 28 mars 2007, 18h07


Gare du Nord: "une goutte d'eau dans l'océan des difficultés", selon Martinelli
AP, mercredi 28 mars 2007, 18h06


Gare du Nord: Royal se garde de toute "polémique politicienne"
AP, mercredi 28 mars 2007, 17h54
BLOIS (AP) - "Je ne veux pas exploiter ce grave incident dans un esprit de polémique politicienne et dans le cadre de la campagne" et "je ne m'en réjouis pas pour la France", a sobrement commenté mercredi Ségolène Royal après les affrontements qui ont eu lieu mardi soir gare du Nord à Paris

mercredi 28 mars 2007, 17h48
Le port de Marseille entre dans sa 3e semaine de conflit
MARSEILLE (AFP) - Le port autonome de Marseille (PAM) est entré mercredi 28 mars dans sa troisième semaine de conflit alors que se préparait une nouvelle réunion jeudi à la préfecture de la région Provence-Alpes-Côte d'azur pour tenter de débloquer les terminaux pétroliers. Durée: 1mn58

mercredi 28 mars 2007, 17h41
Le Portugal inaugure l'une des plus grandes centrales photovoltaïques
SERPA (AFP)




mercredi 28 mars 2007, 17h39
Caricatures: la Grande Mosquée confirme qu'elle ne fera pas appel

PARIS (AP) - Comme elle l'avait laissé entendre la semaine dernière, la Grande Mosquée de Paris a annoncé mercredi qu'elle ne ferait pas appel de la relaxe de Philippe Val, directeur de la publication de "Charlie-Hebdo", après la parution de caricatures du prophète Mahomet.

Le 22 mars dernier, la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris avait estimé en substance que deux des trois dessins en cause ne faisaient pas d'assimilation entre Islam et terrorisme. Un troisième peut être considéré comme "choquant, voire blessant (...) pour la sensibilité des musulmans", même s'il faut le replacer dans le contexte du numéro, avait-il ajouté.

Après s'être concertée avec les autres composantes du bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM), ainsi que ses avocats, la Grande Mosquée confirme donc qu'elle ne fera pas appel, se satisfaisant de certains attendus du jugement concernant le dessin montrant le prophète coiffé d'un turban sur lequel est inscrit le premier pilier de l'Islam ("Il n'y a qu'un seul dieu et Mahomet est son prophète") et d'où sort la mèche d'une bombe.

La Grande Mosquée de Paris explique qu'elle "a voulu dénoncer l'agression qu'elle estimait purement gratuite et tendant à stigmatiser un groupe de personnes à raison de leur religion dans des conditions qui sont constitutives d'injures visant les musulmans à raison de leur religion". Pour elle, la cour "confirme que la principale caricature visée est bien intrinsèquement constitutive d'un tel délit".

Posted 18 years, 6 months ago by Anonymous • • • Reply
Comment Trackback URL : http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/982/22963/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.