March 31, 2007

L'émergence d'un modèle français


Communiqué LDH-France
> 28 novembre 2006 - ACLEFEU

Les cahiers de doléances : la synthèse
Association - Liberté - Egalité - Fraternité - Ensemble - Unis
Née à Clichy-sous-Bois, en « réponse » à la mort, le 27 octobre 2005, de Zied Benna (17 ans), de Bouna Traoré (15 ans) et aux blessures de Muhittin Altun (17 ans). Ces trois jeunes, qui n’avaient rien à se reprocher, s’étaient réfugiés dans le périmètre d’un transformateur électrique, parce qu’ils étaient poursuivis par la police. Les militants de ACLEFEU, après avoir parcouru la France pendant plusieurs mois, ont rédigé, dans l’esprit de 1788, des « cahiers de doléances », dont vous trouverez ici la synthèse.

http://aclefeu.blogspot.com/

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Comme son prédécesseur, il n'ira sans doute pas en banlieue : "Si ça se passe bien, on dira que je provoque Sarkozy ; si ça se passe mal, on dira que la droite a échoué." M. Baroin a d'autant moins d'états d'âme qu'il est convaincu que "la société française attend beaucoup en matière de fermeté. La société française est plus violente. La France n'est pas la seule en Europe. Certains ne veulent pas l'admettre mais nous devons adapter nos forces pour y répondre". "Qu'est-ce que vous voudriez faire ? Etre plus laxiste ? Ne comptez pas sur moi !", ajoute-t-il.
Le Monde, 31/3/07

Benoît XVI lui avait soufflé, le 24 mars 2006, en lui remettant la barrette de cardinal : "Je compte sur vous." Mgr Carlo Caffarra n'a pas déçu le pape. Dans la bataille que mène depuis plusieurs mois l'Eglise italienne contre le projet de pacs voulu par le gouvernement Prodi, la voix de l'archevêque de Bologne a pesé plus que d'autres.
Le Monde, 31/3/07

PARIS (AFP) - La Fédération protestante de France (FPF), réunie samedi en assemblée générale a Paris, a réaffirmé son oecuménisme et sa place dans le débat public, où elle entend défendre sa "double exigence de liberté et de responsabilité".

Avant l'élection dans la soirée de son successeur, le président de la FPF, Jean-Arnold de Clermont, a donné le ton dans son discours d'ouverture en fixant les quatre priorités de la "stratégie de présence de la fédération dans l'espace public": l'euthanasie, la solidarité, la famille et la justice.

Des centaines d'enseignants réclament la fin des arrestations aux abords des écoles
AFP via Yahoo! Actualités - 30 mars 19 h 04
Des centaines d'enseignants du primaire ont manifesté vendredi à Paris, parallèlement à une grève, pour réclamer "la fin des arrestations aux abords des écoles" et signifier leur colère au rectorat et aux ministères de l'Education et de l'Intérieur après "l'affaire Rampal".

Un millier d'enseignants réclament la fin des arrestations près des écoles
La Croix - 30 mars 19 h 30
Un millier d'enseignants du primaire ont manifesté vendredi à Paris, parallèlement à une grève, pour réclamer "la fin des arrestations aux abords des écoles" et signifier leur colère au rectorat et aux ministères de l'Education et de l'Intérieur après "l'affaire Rampal".

PARIS (Reuters) - (...) Le ministère de l'Intérieur a cependant fait remarquer que les policiers avaient normalement instruction de ne pas opérer dans ou à proximité des écoles. Philippe Maitre (le procureur adjoint) a expliqué que le parquet de Paris n'avait pas connaissance de cette instruction.

De la synthèse de ACLEFEU, la prise de position de nombreux enseignants en faveur des sans papiers est intrigante car, en effet, le rapport à l'école serait hostile pour une minorité de familles et d'enfants :


Page 3 - A ce jour, nous avons analysé près de 13 000 de ces contributions – le plus grand sondage qualitatif jamais réalisé ! - en tête desquelles arrivent dans l’ordre les revendications sur l’emploi, l’arrêt des discriminations et de l’exclusion, le logement, une justice équitable et le contrôle des pratiques policières, l’éducation et l’orientation.

Page 8, en matière de discrimination - Qu’enfin la loi soit appliquée et qu’enfin la justice protège les victimes.

Page 9 - L’existence de famille et de travailleurs salariés et pourtant sans abris revient dans les cahiers comme le summum de l’injustice.

Page 11, Justice - En ce domaine, il faut que la France et ses élites se rendent compte du niveau de crise atteint. Les cahiers de doléances sont l’expression d’une criante et désespérée demande de justice.

Page 11 - Pour une part minoritaire mais significative des personnes qui se sont exprimées, le rapport à l’école est très hostile : sentiment que l’institution est accusatrice et stigmatisante envers les parents, qu’elle n’a jamais cherché à comprendre les problèmes de l’enfant ou de la famille, ou encore que les enseignants ou l’institution pratiquent la discrimination raciale. Pour cette fraction de la population qui a probablement le plus besoin de son aide, l’école est devenue une source de violence sociale supplémentaire bien plus qu’un refuge.

Page 16, des propositions - Aider et impliquer les familles en difficulté face à l’éducation (faible niveau de qualification, précarité et faiblesse des revenus, familles monoparentales …) au travers de médiateurs, psychologues, éducateurs, interprètes …

Page 22, les femmes - Les familles monoparentales dans les quartiers populaires (essentiellement des femmes seules avec enfants) sont littéralement abandonnées à leur sort. (...) Renforcement de l’allocation parent isolé en faveur des familles monoparentales, et l’étendre jusqu’à la fin des études. De même pour les allocations familiales.


Extraits du rapport Naves Cathala de juin 2000...

Ceux-ci - les signalements de l'ASE - se caractérisent essentiellement par : (...) des affirmations souvent à caractère psychologique mais rarement étayées par des faits précis, l'impossibilité de savoir si l'écrit a été réalisé à l'issue d'une évaluationpluridisciplinaire, l'absence de propositions alternatives.

Les signalements émanant de l'éducation nationale sont encore moins explicites que ceux du service social départemental...

Actualité | Le Figaro Magazine
L'émergence d'un modèle français
Le Figaro, 3 mars 2007

«Aucune institution ne s'est plus transformée que celle de la famille, souligne le sociologue François de Singly. C'est ce qui explique sa stabilité dans le coeur des Français et qu'elle arrive en tête de tous les sondages sur la question du bonheur.» Un monde s'est ainsi littéralement creusé entre les mariages arrangés d'antan, qui créaient des familles glacées où les marmots étaient traités en quantité négligeable, et l'espace familial intime d'aujourd'hui, sur lequel règne l'enfant-roi.

De quand date l'émergence de la famille moderne ? Les historiens la font coïncider avec l'avènement du mariage d'amour. «L'étape clé se situe après la guerre de 1870, estime Jean-Claude Bologne, auteur d'une Histoire du mariage en Occident (1) qui fait référence. L'idée germa, dans les milieux moraux, religieux et politiques imprégnés de l'esprit de revanche, qu'il fallait encourager les mariages de passion - plutôt que ceux de raison - pour générer des enfants sanguins et violents, capables de donner leur sang pour la patrie. Pour enfoncer le clou, on rétablit dans la même période le divorce.» Le mariage d'amour est ainsi né en France pour la plus mauvaise des raisons : préparer la guerre.

Ce sentiment suspect, jusqu'alors apanage des héros romantiques qui s'immolaient sur la tombe de leurs maîtresses, s'installe dans notre pays en tant que valeur républicaine. Avec des conséquences considérables : les intrigues des amoureux se dégagent de la pesante tutelle parentale, les enfants deviennent des êtres aimés, l'intimité se développe et avec elle la vie privée. Pour mesurer le chemin parcouru, rappelons que Montaigne avouait ne pas se souvenir du nombre exact de ses enfants morts en nourrice, ou que Rousseau abandonna ses cinq enfants sans état d'âme, après avoir écrit un livre de référence sur... l'éducation. Sans oublier l'interférence de la communauté sur la vie intime de chacun.

Harmonie, souplesse et instabilité

La coutume du «charivari», que rappelle Luc Ferry dans son opus, était destinée aux maris cocus : tout le village tapait pendant deux jours d'affilée sur les murs et fenêtres de l'infortuné, avec pelles et pioches, pour que le fautif n'oublie pas ses devoirs. Quant on ne lui faisait pas traverser toutes les rues du hameau, assis à l'envers sur un âne ! Après la période pétainiste (dont subsiste l'insubmersible Fête des mères) et sa contre-réaction (le fameux cri : «Les familles au placard !», lancé à l'Assemblée en 1946), un modèle tranquille et collectif de «bonheur familial» s'impose jusqu'aux années 60 : la mère s'active au foyer, le père au travail apporte l'aisance et se dépêche, plutôt que de traîner à l'assommoir du coin, de rentrer au domicile où des enfants («pas trop nombreux», conseillaient les syndicats) jouent dans un intérieur coquet.

L'obsession des politiques de l'époque est de ne pas créer de contradiction entre la logique de l'amour et celle de l'institution. Ce qui ne va pas sans une lourde dose d'hypocrisie : elle ne résistera pas au développement des collèges à partir de 1962, à la révolution de 1968, à la fin de l'autorité paternelle en 1970 et à l'entrée massive des femmes dans la vie active.

Dans cette deuxième période, les sociologues et penseurs ne donnent plus cher de la famille et du mariage, destinés pour beaucoup à disparaître sous les coups de boutoir de la révolution sexuelle, de la pilule, de Jack Kerouac appelant les jeunes à prendre la route pour s'émanciper, du divorce par consentement mutuel (1975) et de l'union libre. Or, surprise, malgré trente ans d'accusations diverses et de clichés évoquant une institution en déroute, aujourd'hui minée par la déliquescence (famille monoparentale, recomposée, homoparentale...), jamais l'institution n'a paru plus solide.

«Pourquoi ce paradoxe ? demande François de Singly. Parce que la famille traditionnelle a engagé une formidable mutation pour devenir un espace d'épanouissement personnel avec les proches, à la fois individualiste et relationnel. On a cassé les murs, échappé à l'enfermement. Même les adolescents considèrent la famille comme un lieu de liberté alors qu'ils manifestent par exemple un rejet unanime du collège, qui ne les considère pas comme des individus.»

La famille devient l'endroit où l'on est à la fois soi-même et avec les autres. L'alternance et la souplesse jouent un rôle essentiel : maintien des activités personnelles traversées par des moments de rencontre collectifs, souvent ritualisés, lors du dîner par exemple, ou pour regarder tous ensemble une série télévisée fédératrice. Rien n'est imposé. Des activités sont menées avec l'un ou l'autre parent, l'un ou l'autre enfant, selon le sexe, l'âge et leurs centres d'intérêt respectifs. Dans ce modèle, le conflit des générations, qui avait nourri les rayons des libraires dans les années 60 et 70, s'évanouit au profit de rencontres intergénérationnelles.

Le problème du père

Une des plus brillantes réussites du modèle français est d'avoir su concilier pour les femmes vie de mère et parcours professionnel.
Si les discours politiques sont restés assez conservateurs sur les sujets familiaux, les écoles ont très vite accueilli les enfants à partir de 3 ans (plutôt que 6, âge prévu par les textes) et au plan local, les collectivités, malgré la pénurie endémique de crèches, ont su mobiliser des moyens uniques pour favoriser le travail des femmes. Résultat : quand 40% des jeunes Allemandes se disent prêtes à sacrifier leur maternité au profit de leur futur métier, quand dans l'Europe du Sud, Espagne, Portugal et Italie n'ont toujours pas réussi à harmoniser les deux univers, la France affiche le meilleur taux de natalité d'Europe.

Le modèle s'adapte en permanence à l'air du temps, tout en dressant des garde-fous. En 2002, le législateur a prévu la possibilité de demander le divorce sans faute, de manière unilatérale, au bout de deux ans d'absence du domicile conjugal. Mais la Cour de cassation, dans deux arrêts rendus le 20 février dernier, a aussi estimé contraire à l'intérêt supérieur des enfants l'adoption simple demandée par des couples non mariés, donnant ainsi un coup d'arrêt aux décisions des magistrats autorisant l'homoparentalité. Cette capacité à se réformer vient ainsi conforter la thèse de Luc Ferry, selon laquelle la famille, dans un contexte de déconstruction des valeurs et d'impuissance face à un environnement mondialisé, devient le produit d'un humanisme arrivé à maturité, en plaçant le sacré au coeur de l'humanité.

Pour autant, le modèle reste vulnérable. Il juxtapose plusieurs temps, celui de l'amour - forcément incertain - et celui de l'enfant qui, lui, évolue sur une durée stable minimale d'une vingtaine d'années. «Autrefois on restait ensemble à cause des enfants, note la psychanalyste Catherine Rioult, spécialiste des enfants et adolescents en difficulté. Aujourd'hui on se sépare parfois plus vite à cause d'eux par crainte que les scènes de ménage ne les marquent à vie. Nous devons gérer leur stress consécutif à la rupture mais aussi les mécaniques de surenchère des parents séparés et culpabilisés qui se disputent l'amour de leur progéniture.» Que ce soit dans les couples unis ou séparés, il existe donc un risque croissant d'infantôlatrie, que dénonce le psychanalyste Aldo Naouri : «L'enfant devient la valeur ultime. On s'applique de manière forcenée à les séduire. Ce qui est le pire principe d'éducation.»

L'autre revers de la médaille, souvent oublié, c'est que l'engouement actuel concerne une famille rétrécie. «Elle est réduite au couple et aux enfants, souligne Jean-Claude Bologne. Certes, les problèmes de garde ont parfois réinstallé les grand-parents dans le champ familial. Mais les aïeux sont souvent hors champ.» Tout en se félicitant d'un modèle familial parmi les plus performants d'Europe, la France doit ainsi faire face à un vrai problème d'abandon de ses très vieux, à une déchirure générationnelle dont les décès lors de la canicule de 2002 ont été un inquiétant révélateur.

Le modèle français repose enfin sur une ambiguïté majeure : la place de l'homme, mari et père, reste indéfinie. Le schéma est avant tout maternant et marque la domination écrasante de la figure féminine dans ce modèle. «L'homme a pour rôle de couper l'enfant de sa mère et de l'obliger à rechercher d'autres liens sociaux, s'inquiète Aldo Naouri. Le transformer en mère-bis prépare une génération d'enfants asociaux, égocentriques, parfois violents, pour lesquels la notion d'autorité devient irréelle.» Certains sociologues, comme François de Singly, invitent au contraire les pères de famille à lever le pied au plan professionnel pour se caler sur la disponibilité de l'épouse envers les enfants. Deux attitudes radicalement opposées qui annoncent l'âpreté des débats à venir : la question de l'homme-père, le grand oublié des politiques familiales, semble incontournable au cours de la prochaine décennie.

(1) Jean-Claude Bologne, Histoire du mariage en Occident, Hachette, coll. Pluriel, 1995.
(2) François de Singly, Les Adonaissants, Armand Colin, 2005.
(3) Aldo Naouri, Adultères, Odile Jacob, 2006.


- La place de l'homme, mari et père, reste indéfinie -


Posted 18 years, 9 months ago on March 31, 2007
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