April 2, 2007
« Mon fils, mon propre fils, je l'ai porté pendant neuf mois »
Carnet de justice
«Il y a un geste que le tribunal trouve terrible»
Libé, le 2 avril 2007
Créteil tribunal correctionnel
Depuis le début de l'audience, elle trépigne, râle, souffle que «c'est long». On l'appelle. Elle grogne «enfin», se lève, rejoint à la barre un homme grand, jeune, un peu épais. Il a trois têtes de plus qu'elle. Ils ne se regardent pas. La présidente rompt le silence. «Monsieur D., vous reconnaissez avoir volontairement porté des coups sur madame D., votre mère » Il acquiesce. «J'ai giflé ma mère.» La présidente : «Et pas seulement. Il y a un geste que le tribunal trouve terrible...» Il hoche la tête. «J'ai craché sur ma mère.»
La présidente laisse passer un silence. Puis, d'une voix neutre, résume les faits. Hassen a 31 ans, trois enfants qui vivent avec son ex-compagne. Il est chômeur, titulaire du RMI. Un soir du mois d'août, il est en visite chez sa mère, où habite encore son jeune frère. Lorsque Mme D. rentre au domicile, une dispute éclate. «Un conflit familial dont les motifs nous apparaissent complexes.» Hassen veut expliquer. «Mes parents sont en train de divorcer. J'ai essayé de me mettre comme médiateur. Ma mère a toujours dominé chez nous. Mon père est vieux, malade. Elle a profité du divorce pour essayer de tout lui prendre.»
La présidente le coupe. «Monsieur, vous avez 30 ans, trois enfants. Vous avez l'âge de vous occuper de vos enfants, pas de vos parents.» Il proteste : «Elle a fait des choses inadmissibles.» Mme D. sanglote. «Mon fils, mon propre fils, je l'ai porté pendant neuf mois, je lui ai donné la vie...» Sa voix déraille, se mue en cri aigu. «Je lui ai tout payé et lui, il m'a frappée.» «Madame, calmez-vous», supplie la présidente. Mais la plainte stridente redouble de vigueur. «Il est venu chez moi un jour de prière, il m'a menacée ! Chez nous, la mère, elle est sacrée.»
La procureure requiert 1 500 euros d'amende avec sursis, «parce qu'il ne cherche pas à minimiser sa responsabilité». Jugement : coupable, le prononcé de la peine est reporté au mois d'octobre. En attendant, Hassen doit verser 800 euros de dommages et intérêts et 500 euros de frais d'avocat à sa mère. «Et s'occuper de ses enfants, pas de ses parents», martèle la présidente.
Robert Faurisson, historien condamné à plusieurs reprises pour négationisme, a été désavoué par le parquet de Paris • Il attaquait Robert Badinter pour diffamation • Libé, 2 avril 2007 «Ils attaquent les morts pour faire mal aux vivants» Libé, le 2 avril 2007 Les cheveux blancs courts, vêtue de noir, toute petite, elle s'approche des policiers qui surveillent le périmètre fermé du carré juif de Lille-Sud. «Je veux voir la tombe de mes parents, je veux juste aller regarder.» Ils l'autorisent à se glisser sous le cordon de plastique blanc et rouge. On ne laisse passer que les familles, et les policiers de la police scientifique, qui cherchent des traces d'ADN. (...) Le ou les auteurs risquent trois à cinq ans de prison, a indiqué le procureur de la République de Lille, Philippe Lemaire. «Fauves». Suzanne Meller, 75 ans, marche avec une amie vers la sortie, elle était venue voir la tombe de son mari, «épargnée». Elle précise que ses parents, arrêtés à Lille pendant l'Occupation n'ont, eux, «pas de tombe». Elle a été cachée pendant l'Occupation. «On ne nous laisse pas vivre en paix, on ne nous laisse pas reposer en paix.» Dans le cimetière, Ramora, prof de maths, «Français d'origine malgache», accompagne un ami lillois venu aux nouvelles. «On ouvre les tombeaux, on habille le mort, pour lui rendre hommage. Parce que nous avons hérité d'eux tout ce qui fait notre être.» Pour lui, celui qui profane une tombe «se détruit lui-même». NICE (AFP) - La cour d'assises des Alpes-Maritimes juge à partir de lundi, plus de quinze ans après les faits, Jérôme Verrando, maçon âgé aujourd'hui de 32 ans, accusé d'avoir assassiné un berger, Pierre Leschiera, de deux décharges de chevrotine, au lieu-dit Saint-Joseph, à Castellar. Membre d'un clan patriarcal soudé dans sa rancoeur, Jérôme Verrando est soupçonné d'avoir tendu une embuscade et abattu ce berger de 33 ans qui se rendait tôt au matin du 17 août 1991 auprès de son troupeau. Jérôme Verrando était mineur à l'époque des faits, mais son défenseur, Me Bernard Ginez, a l'intention de demander la publicité des débats. Accusé d'avoir assassiné le berger, l'oncle de Jérôme Verrando, Alain Verrando, avait été acquitté le 26 avril 2002 par la cour d'assises des Alpes-Maritimes, faute d'éléments suffisamment probants. Le parquet avait fait appel. Près de deux ans après, le 20 janvier 2004, Jérôme Verrando était mis en examen pour l'assassinat du berger au vu de plusieurs éléments nouveaux, notamment la suspicion à son égard alimentée lors du procès de son oncle. Parmi les éléments à charge figurent la présence sur ses mains et ses chaussures de résidus de tirs, les menaces de mort proférées contre le berger et des contradictions dans ses dépositions. Un témoin a indiqué que le jour du crime, Jérôme s'était levé bien plus tôt qu'il ne le prétendait. L'accusation a relevé chez ce passionné de chasse aux sangliers des qualités de patience, de sang-froid, de rapidité et sa bonne résistance dans les épreuves. Le clan Verrando, patriarcal, volontiers querelleur, pilier de la société de chasse du village, tenait une place importante à Castellar. Or Leschiera, le berger, n'appartenait pas au clan. Au contraire. Avec sa moto, de forte puissance, dont le tintamarre réveillait le village, il empruntait avec une régularité de métronome la piste qui passe devant les maisons Verrando. De quoi susciter l'agacement et les échanges peu amènes puis une haine tenace. Trois jours avant le meurtre, selon l'accusation, Jérôme Verrando et son père Paul avaient bloqué une pelleteuse qui venait effectuer des travaux dans la ferme de Leschiera. Les choses s'étaient envenimées. Paul avait lancé à Leschiera : "Ne t'inquiète pas, on t'aura". Jérôme avait déclaré à un tiers, en parlant du berger : "un jour, je lui mettrai une balle dans la tête". "Jérôme Verrando a été mis en cause publiquement lors du premier procès, il faut qu'il soit disculpé publiquement lors du second", a dit Me Ginez à l'AFP. Le verdict est attendu vendredi 6 avril. Sainte-Marie-Ségolène, notre mère sacrée www.marianne2007.info, 28 Novembre 2006 "Madone des sondages", "Jeanne d'arc de la politique"... Ségolène Royal n'en finit pas de susciter une iconographie religieuse auprès des médias. La Charente libre évoque la "grand messe" de son "sacre officiel" en tant que candidate pour la Présidentielle, à la Mutualité. Les Dernières Nouvelles d'Alsace remarquent combien les cadres du PS à cette occasion l'ont écoutée "religieusement, comme à la messe". Le reporter du journal de 20 heures constate même que des cloches ont célébré l'arrivée de la glorieuse diva. Et toujours ce tailleur blanc, symbole de virginité et d'immaculé. Bref, Ségolène surfe avec délectation sur le registre du sacré et laisse se développer une quasi-dévotion à sa personne. Il y a six mois, l'analyse du premier chapitre de son livre participatif laissait déjà entrevoir cette stratégie. Ségolène écrivais-je alors, "grâce à des absolutions et compliments ciblés, en mère protectrice et réconciliatrice, ouvre ses bras Gaulliens aux électeurs égarés et leur dit : je vous ai compris. En madone Christique, elle leur suggère aussi : je vous ai aime" (...) Que Ségolène Royal parvienne à préserver cette image maternelle et sacrée, et elle pourrait bien battre un Sarkozy, aussi fort soit-il. Car ici, il ne s'agit plus de rationnalité, de force réelle. Dans le monde des symboles, c'est comme à la fête des fous, tout le monde peut être roi. Ou reine. |
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Point de vue, A la recherche de l'enfant parfait
Une équipe biomédicale française (CHU de Strasbourg) vient de s'autoriser le recours au diagnostic préimplantatoire (DPI) pour dépister chez l'embryon la prédisposition à certains cancers et ainsi éviter, à l'issue de la fécondation in vitro, la naissance d'enfants porteurs d'un tel risque. Cette mesure relance le débat sur le caractère potentiellement eugénique du DPI, exactement vingt ans après ma première alarme (L'Œuf transparent, Flammarion, 1986), et amène Carine Camby, directrice générale de l'Agence de la biomédecine, à prendre ses distances (Le Monde du 27 septembre).
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