December 16, 2007

Samedi 22 décembre : Venez déposer une bougie à...

En France et dans le monde, nous appellons les citoyens à montrer leur soutien sur des lieux symboliques, le samedi 22 décembre. Dans plusieurs villes, venez déposer une bougie pour faire briller de mille feux, la flamme de l’espoir. Symbole de solidarité et d’espoir, cette action sera d’autant plus fort trois jours avant Noël.

A Paris : Sur le Parvis de Notre-Dame entre 12H00 et 18H00
A Pau : Sur la Place de la Libération entre 15H00 et 17H00

La même initiative est en cours d’organisation à Metz, Genève, Lille et Grasse. Plus d’informations prochainement, sur agirpouringrid.com.

Une pétition pour la liberté des otages peut être signée sur le même site.


Le non-lieu dans l'affaire du double meurtre de Pau souligne les carences de la psychiatrie
LE MONDE | 15.12.07

Romain Dupuy relève de l'hôpital psychiatrique et non de la prison. En confirmant, vendredi 14 décembre, le non-lieu dans l'affaire du double meurtre d'une infirmière et d'une aide-soignante, la cour d'appel de Pau a réintégré l'accusé dans un statut qu'il n'aurait pas dû quitter : celui de malade, qui nécessite des soins.

Son cas, comme celui de Luminita Solcan, meurtrière en 2005 de Frère Roger, prieur de la communauté de Taizé, qui a elle aussi bénéficié d'un non-lieu vendredi 14, met en lumière les carences de la psychiatrie. Ce n'est qu'après avoir commis son crime effroyable que Romain Dupuy a été réellement pris en charge dans l'unité pour malades difficiles (UMD) de Cadillac (Gironde), où il est actuellement hospitalisé. Le secteur psychiatrique, aujourd'hui, multiplie les défauts de soin et n'est plus en mesure d'assurer sa fonction asilaire d'autrefois.

Le passage à l'acte de Romain Dupuy a eu lieu dans les murs de l'institution qui était censée le soigner.
Hospitalisé à trois reprises à Pau, en 2003 et 2004, le jeune homme était livré à lui-même depuis plusieurs mois, sans aucun suivi ambulatoire. Il ne prenait plus ses médicaments et se repliait chez lui avec des sabres et des couteaux. Sa mère a expliqué avoir appelé au secours plusieurs fois les psychiatres, en vain. Invariablement, on lui opposait la même réponse sur le manque de place à l'hôpital et l'impossibilité de prendre son fils tant qu'il n'était pas en crise.

Sous l'effet d'une politique de désinstitutionnalisation, le nombre de lits à l'hôpital public a presque été divisé par deux en vingt ans, passant de 75 951 en 1989 à 40 179 en 2005, sans que cette baisse ait été véritablement compensée par la création de structures alternatives.

BÂTIMENTS INSALUBRES

Depuis 2004, on estime que 800 postes de psychiatres sont vacants dans le secteur public, sur un effectif de 4 500 praticiens hospitaliers, créant, par endroits, de véritables déserts médicaux. Résultat, l'hôpital se concentre dorénavant sur le traitement de la crise : à peine stabilisés, les malades sont renvoyés à leurs familles, pour pouvoir accueillir tous ceux qui se pressent à ses portes. Les autres, ceux que l'institution gardait autrefois en son sein, sont condamnés à l'errance. Et, souvent, voués à la délinquance.

C'est ainsi que, lentement, la prison s'est substituée à l'hôpital psychiatrique, notamment par le flux constant des jugements en comparution immédiate. Selon une étude de 2004, 24 % des détenus souffrent de troubles psychotiques dont 8 % de schizophrénie. Impensable il y a encore une dizaine d'années, cette transformation du champ de la santé mentale ne semble plus faire débat.
Au contraire, les rares places que les pouvoirs publics envisagent de créer en psychiatrie viennent conforter cette évolution.

Le programme de création d'unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA), petites unités pénitentiaires bâties au sein des hôpitaux psychiatriques, devrait ainsi, d'ici à 2012, permettre l'hospitalisation de plus 700 détenus atteints de troubles psychiques.

La psychiatrie publique, elle, continue de panser ses plaies. Un plan santé mentale 2005-2008 a été décidé suite au drame de Pau. Il a certes permis la création de 1 433 postes d'infirmiers et de psychologues, et de 173 postes de médecins. Mais les crédits se sont surtout portés sur la rénovation des bâtiments hospitaliers, dont certains étaient devenus quasiment insalubres. Surtout, rien n'a été spécifiquement prévu pour augmenter la capacité d'accueil des malades les plus violents, et notamment les places en UMD, pourtant notoirement insuffisantes. D'autres drames du type de Pau sont à craindre si la psychiatrie reste dans l'incapacité de prendre en charge en toute sécurité ses malades les plus difficiles.


- Trois jours avant Noël -

November 17, 2007

Une greffière : « Comment allons-nous continuer à assurer notre rôle social ? »


Septembre-octobre 2006,
Réformer les tutelles

Avis et rapport du Conseil économique et social

De nombreux rapports ont dénoncé les dysfonctionnements et les dérives de notre système de protection des majeurs vulnérables. En effet, la France compte aujourd’hui plus de 700 000 mesures de protection pour seulement 80 juges des tutelles en équivalent temps plein. Les gérants de tutelle n’ont ni statut ni rémunération clairement définis, les tribunaux sont débordés, les psychiatres et les gérontologues chargés d’évaluer l’état mental de la personne sont en nombre insuffisant et les magistrats ne sont pas en mesure de contrôler efficacement la gestion des comptes. Surtout, les principes de nécessité, de subsidiarité et de proportionnalité, posés par la loi du 3 janvier 1968, ne sont plus aujourd’hui strictement respectés.

Une greffière : "Comment allons-nous continuer à assurer notre rôle social ?"
LE MONDE | 17.11.07 | Extraits

Massés derrière des barrières protégées par un cordon de CRS, trois cents avocats, greffiers, juges de proximité, magistrats patientent dans le froid, devant l'Ecole nationale du Trésor public à Lyon, vendredi 16 novembre. La plupart sont venus de la Haute-Loire, de l'Allier, du Puy-de-Dôme, de ces départements dont les juridictions sont menacées par la refonte de la carte judiciaire. Un petit groupe a jeté au sol des exemplaires des codes pénal et civil, improvisant un bûcher. Des pancartes s'élèvent : "Rachida occupe-toi de tes chiffons Prada", "Dati passe, les tribunaux trépassent".

... A l'extérieur, pour Jacky Cros, la nouvelle sonne comme un drame. Greffière depuis trente ans à Yssingeaux, cette femme de 50 ans est en larme. "Nous traitons mille dossiers de tutelle de majeurs par an, explique-t-elle. Ces dossiers concernent des justiciables démunis, qui n'ont aucun moyen de locomotion. Pour rejoindre Le Puy, il n'y a ni bus, ni train. Pour le ministre, Yssingeaux-Le Puy, c'est 35 kilomètres, pour nous c'est un col à passer, impraticable l'hiver, ce sont des distances infranchissables pour nos justiciables. Comment allons-nous continuer à assurer notre rôle social ?"

Régime spécial pour le facteur
A lire sur indociles.blogs.liberation.fr

Suspendu depuis le 1er octobre, Laurent n'a donc plus de salaire, ni de couverture sociale, et il n'a pas droit aux Assedic. « Je suis nulle part, dit-il. Je me suis inscrit en intérim, et au mois d'octobre, j'ai ramassé des noix pendant quinze jours ».


PARIS (AP), extrait - Un concert de soutien à la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, enlevée en 2002 par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), est organisé dimanche soir au Zénith à Paris.

Le concert, gratuit, commencera à 19h. Parmi les artistes attendus: Renaud, Julien Clerc, Carla Bruni, Vincent Delerm, Robert Hossein, Adamo, Marek Halter, Yves Duteil, Grand Corps Malade et Jeanne Cherhal. Le concert est organisé par la Fédération Betancourt (FICIB) et le collectif 100 Artistes et Ecrivains pour Ingrid Betancourt.


PARIS (AP) - "Il n'y a pas de diktat", mais "on ne peut pas négocier et faire grève en même temps", a prévenu samedi François Fillon au sujet des grèves contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Le Premier ministre a donc appelé les syndicats à lancer "un appel à la reprise du travail" à la RATP et à la SNCF.


- Selon Fillon, il n'y aurait pas de diktat -

October 17, 2007

« Cher pape, ça ne va pas »


Justice : grand corps malade
LE MONDE |17.10.07

En comparant les magistrats à des "petits pois", Nicolas Sarkozy a alourdi le contentieux entre le pouvoir et les juges. La profession est plus désorientée que jamais.


PARIS (AFP) - Le porte-parole de l'Elysée David Martinon, interrogé mercredi par l'AFP, a déclaré qu'il n'avait "aucun commentaire" à faire à propos de l'annonce par le site du Nouvel Observateur que le président Nicolas Sarkozy et son épouse Cécilia "ont matérialisé leur séparation lundi".

PARIS, 17 oct 2007 (AFP) - La Journée mondiale du refus de la misère a été marquée en France par un engagement de l'ensemble du gouvernement de réduire la pauvreté d'un tiers en cinq ans, accueilli avec prudence par les associations de lutte contre l'exclusion et les syndicats.

PARIS (AFP) - Pressés de questions sur les rumeurs d'une séparation des époux Sarkozy, les députés, de gauche comme de droite, affichaient mercredi dans les couloirs de l'Assemblée une grande prudence ou de l'embarras, beaucoup préférant garder le silence.

Le président et son épouse "sont en vacances à l'invitation d'amis dans une maison, à deux heures de route de Boston", indique l'Elysée. Ils sont arrivés jeudi soir dans une villa qui se loue 22.000 euros par semaine. • NouvelObs, 3 août 2007

Un prêtre italien dénonce, dans une lettre ouverte, le train de vie du pape
LE MONDE | 17.10.07

"Cher pape, ça ne va pas, quoi que puissent te dire tes cardinaux ou tes théologiens..." Ainsi commence la lettre ouverte du père Armando Trevisiol, curé de Carpenedo, près de Venise, publiée dans L'Unita et reprise, mardi 16 octobre, par toute la presse italienne. Son "coup de gueule" porte sur le train de vie du pape, notamment le coût de ses dernières vacances à Lorenzago di Cadore, dans les Dolomites, du 9 au 27 juillet.

Pour lui, c'est un "privilège de caste". Il écrit : "Trop de tes fils ne partent pas en vacances pour que tu puisses te permettre des vacances de deux milliards !", pour ce prêtre qui, comme beaucoup d'Italiens, compte toujours en lires lorsqu'il s'agit de sommes importantes. "Quand tu te regardes dans la glace, ton visage doit être celui du Christ sur Terre (...), mais comment peux-tu ressembler à Jésus, mon maître comme le tien, qui n'avait même pas une pierre pour poser sa tête ?"

Le Vatican n'a fait aucun commentaire. Le séjour estival du pape à Lorenzago di Cadore aurait coûté un million d'euros à la région de la Vénétie. - (AFP.)

Paru le : 17-10-2007
Républicain Lorrain
Agression du juge Noris : l'auteur serait « irresponsable »

Commis par le juge d'instruction, un premier expert conclut à « l'abolition du discernement » de Fathia Benzioua, qui avait agressé à l'arme blanche le juge messin Jacques Noris, en juin dernier. Une contre-expertise a aussitôt été ordonnée.





Républicain Lorrain, Thionville, 10/10/07



- Le Vatican n'a fait aucun commentaire -

October 8, 2007

« Plus personne n'assume plus rien », selon Alain Le Dressay


PARIS (AP) - Une trentaine de bâtonniers dont les tribunaux sont menacés de disparition par la réforme de la carte judiciaire ont manifesté lundi aux abords de la place Vendôme à Paris avant qu'une délégation ne soit reçue au ministère de la Justice.

Les avocats n'ont pu déposer devant la Chancellerie 2.500 roses blanches à l'attention de la ministre de la Justice Rachida Dati, en signe d'espoir et d'ouverture au dialogue.


PARIS (AP) - A l'occasion de sa quinzième édition, qui se tient de mardi à vendredi à Paris, Milipol, le salon mondial de la sécurité intérieure des Etats, devrait à nouveau accueillir des milliers de professionnels venus du monde entier dans un marché en plein essor.

En 2005, 23.750 visiteurs, issus de 130 pays, s'étaient intéressés durant quatre jours aux nouveautés des 812 exposants. Ces derniers, réunis sous l'égide du ministère français de l'Intérieur, seront cette fois-ci 954 -soit 17% de plus qu'il y a deux ans- originaires de 41 pays, à présenter leurs services et produits.


Actualité | France
La crise du forcené de Lormont était "imprévisible"
Le Figaro, le 8 octobre, extraits

Pour l’équipe médicale de l’hôpital psychiatrique où le meurtrier présumé était interné, l’état du schizophrène était stabilisé.

L’étonnement est général chez les médecins de l'hôpital psychiatrique de Cadillac, en Gironde, où le forcené, soupçonné d'avoir tué sa mère dimanche au cours d'une permission, était interné.

(...) La "psychiatrie n'est pas une science exacte"

Souffrant de psychose et de schizophrénie, le patient était soumis à un traitement à action prolongée qu'il recevait tous les quinze jours. Selon un psychiatre, le scénario le plus "crédible" est que Guislain Yakoro ait vécu une crise délirante aiguë, phénomène demeurant rare sous traitement.

Craignant les "risques de récupération" du drame de dimanche, le Dr Pénochet, secrétaire général du syndicat des psychiatres des hôpitaux, rappelle que la "psychiatrie n'est pas une science exacte". "Il n'y a pas eu de laisser-aller de la part des experts, ou de la préfecture", ajoute-t-il, réclamant davantage de "structures intermédiaires, des lieux de sûreté où on puisse soigner". En France, rappelle le Dr Bonnan, "seulement 5% des homicides sont causés par des malades mentaux".

SAINT-NAZAIRE (AFP) - Les survivants et les familles des 16 morts de l'accident du Queen Mary 2 ont réclamé lundi "la vérité" et "la justice" au premier jour du procès des responsables présumés de la catastrophe devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire.

"Je voudrais que la justice soit faite!", a résumé, très émue, Marlène Cassard
, l'une des 29 personnes blessées, parfois grièvement, dans la chute de la passerelle dans le port de Saint-Nazaire le 15 novembre 2003.

Ce jour-là, Mme Cassard a perdu son mari, cadre des Chantiers de l'Atlantique, son frère et trois amis proches qu'elle connaissait depuis 50 ans.

Quatre ans après un drame qui avait provoqué une très forte émotion à Saint-Nazaire, les Chantiers de l'Atlantique, constructeur du navire, Endel (filiale du groupe Suez), fabricant de la passerelle, et huit de leurs salariés sont jugés jusqu'au 23 octobre pour "homicides et blessures involontaires".

Ils encourent jusqu'à trois ans d'emprisonnement ferme. Un avocat des parties civiles a toutefois réclamé lundi la requalification des faits en "faute délibérée", passible de cinq ans d'emprisonnement.

"Nous voulons juste qu'ils (les prévenus) disent +oui j'ai fait une bêtise+. Nous voulons qu'ils prennent leurs responsabilités", a ajouté Eric, le fils de Mme Cassard.

Le mari d'une femme décédée dans la chute a exprimé la même impatience: "Je n'arrive pas à comprendre qu'il n'y en ait pas un qui dise: +je suis quand même responsable de quelque chose+". "Comment font-ils pour dormir la nuit?", s'est demandé cet homme, soucieux de rester anonyme.

Il est notamment reproché aux deux entreprises de ne pas avoir effectué les contrôles de sécurité obligatoires avant la mise en service de la passerelle ainsi que d'avoir employé du personnel insuffisamment formé.

Longue de 14 mètres, l'étroite passerelle devait être notamment utilisée, ce 15 novembre 2003, par des centaines de personnes invitées à visiter l'immense navire de 345 mètres de long, alors plus gros paquebot du monde, deux mois avant son entrée en service. Parmi les 45 victimes de l'accident, figuraient 26 employés d'une entreprise de nettoyage et 19 personnes invitées.

"J'ai pensé que c'était la fin...", s'est souvenue à la barre Marlène Cassard. "Je suis tombée sur des personnes et d'autres sont tombées sur moi. J'ai ouvert les yeux et j'étais au milieu de corps déchiquetés et d'amas de ferraille", a-t-elle raconté dans un silence total entrecoupé de sanglots.

La passerelle avait été montée, la veille de l'accident, "sans plan et de mémoire", a précisé le président des débats, Alain Le Dressay.

Ce dernier a affirmé sa détermination à "faire éclater le vérité" car "plus personne n'assume plus rien", alors que les Chantiers de l'Atlantique et Endel se rejettent la responsabilité du drame.


"Nous avons indéniablement une responsabilité morale dans l'accident", a déclaré en marge de l'audience le PDG des Chantiers, Patrick Boissier, qui s'en remet à la décision de la justice pour la responsabilité pénale.

Endel assure pour sa part qu'un "détournement d'usage de la passerelle est à l'origine de l'accident" car "jamais elle n'aurait dû accueillir du public", selon son avocat, Me Thierry Dalmasso.

Une quarantaine d'avocats sont présents à ce procès, pour lequel près de 130 parties civiles se sont constituées. Le jugement sera mis en délibéré et rendu "dans quelques mois", a précisé M. Le Dressay.


- « Comment font-ils pour dormir la nuit ? » -

October 6, 2007

Des messages contre la psychiatrisation et le regard normatif binaire


Partis de la place du Châtelet, environ 400 manifestants ont participé samedi à Paris à la 11e édition de "Existrans", la marche des personnes transsexuelles et transgenres, qui dénoncent l'emprise de la psychiatrie sur leur prise en charge. "Contre la psychiatrisation, Resistrans" proclamait la banderole de tête du cortège qui a ensuite traversé le quartier du Marais pour gagner la place de la République. • Considérés comme des malades mentauxTF1-LCI





A ces gens, il se pose au moins le double problème de la psychiatrisation et du regard normatif binaire ce qui n'est pas sans rappeller la manière dont sont traités certains dossiers d'assistance éducative.

Ces gens se plaignent également de parcours judiciaires longs et couteux. Est-il utile de préciser que de tels parcours peuvent être causes de souffrances inutiles ?

Nous sommes là dans le registre de l'impensable, de l'indiscible, de l'inaudible pour bon nombre. Lorsqu'on ajoute à cela le regard normatif de l'expert puis d'un juge, formaté à l'ENM à être suspiçieux ainsi qu'à punir, condamner, on ne peut plus qu'imaginer le pire lorsque l'administration ne connait que deux genres : masculin ou féminin.

J'ai été au tribunal pour une simple inscription sur la liste électorale, Nanterre m'avait refusé sur la liste. J'ai aussi très souvent eu à débattre - en vain - avec des juges dans le cadre de l'affaire qui concerne mon aînée Justine. Je ne souhaiterai pas avoir à plaider ou à débattre au sujet de telles questions d'identités de genre.

Cet après midi, au cours d'une discussion, j'ai expliqué que j'attends depuis un moment l'opportunité d'un réel débat mais en place publique et non plus à huis clos chez le juge pour enfant de Nanterre : ça a fait sourir mon interlocuteur. A un autre moment, j'ai évoqué le cas des sourds qui ont eu à souffrir eux aussi, jusqu'à peu encore, de traitements particuliers.


« Comment témoigner dans une langue qui ne s’écrit pas ? » Comment transmettre la mémoire dans une langue des signes jusque-là interdite ? Quand on est sourd, c’est la possibilité même du témoignage et donc de la mémoire qui est remise en question. » • Témoins sourds, témoins silencieux, un documentaire de Brigitte Lemaine

PARIS (AFP) - "Psychiatres partout, hormones nulle part !" : la marche des transsexuels, qui a réuni samedi à Paris environ 400 personnes, entend dénoncer pour sa 11e édition la "psychiatrisation" du regard porté sur leur singularité et de leur prise en charge médicale.

"On est encore considéré comme des malades mentaux", a déploré Caphi, 49 ans, qui a commencé son traitement hormonal pour devenir une femme il y a trois ans. "On demande à disposer librement de notre corps, en quoi ça gêne ?", poursuit-elle, reconnaissant avoir franchi le pas tardivement alors qu'il se travestissait depuis l'adolescence.

Plus d'infos...

- Des messages d'ActUp, de Résistrans ! de LGBT, etc... -

October 2, 2007

Le 6 octobre : Contre la psychiatrisation, résistrans !


Repoussoirs (...) Le prix à payer de cette définition identitaire est l'émergence d'une société d'intolérance. • Ordonner et exclure (entre 1000 et 1150), page 262, Iogna-Prat, Champ-Flammarion, 2004





Existrans Resistrans

La 11ème Existrans, marche pour les droits des Trans et des Intersexes, aura lieu le samedi 6 Octobre de 14h à 18h. Elle partira de la place du Chatelet pour arriver place de la République.

Contre la psychiatrisation, résistrans !

Le week-end du 6 et du 7 octobre et pour la première fois, dans une volonté d'action commune européenne, les Trans et les Intersexes organisent deux marches, l'une à Paris et l'autre à Barcelone, les revendications des deux marches portant en premier lieu sur la dépsychiatrisation.

Actualité | International
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad conspué à New York

Le Figaro, le 25 septembre 2007

Les homosexuels ? « Il n’y en a pas en Iran. L’homosexualité, ça existe chez vous, pas chez nous », a déclaré Mahmoud Ahmadinejad.





L’extrême droite européenne aime les moutons. L’UDC (union démocrate du centre), le parti d’extrême droite suisse, s’est fait copier son affiche électorale par une formation allemande du même bord politique, le parti néonazi allemand NPD. Le dessin, qui fait encore scandale alors que la Suisse est en pleine campagne électorale, montre un groupe de moutons blancs expulsant un mouton noir, figure avouée de l’étranger.

Extrait de 20minutes.fr
Des néo-nazis allemands s'inspirent de l'extrême droite suisse


- Une volonté d'action commune européenne -

September 10, 2007

Bataille « scientifique » à New York

 

Le n° 542 de Marianne

Page 16, agressions, violences... on nous confirme que rien n'a changé depuis le « Kärcher », en 2005

Page 57, « La santé malade du lobby pharmaceutique », traitements inutiles, marketing agressif, études truquées, « tout est bon pour que les prescriptions augmentent encore »... Cette industrie « est aujourd'hui essentiellement une machine de marketing, visant à vendre des médicaments d'intérêts incertains, utilisant sa richesse et sa puissance pour influencer, contraindre ou contourner toutes les institutions qui pourraient se mettre en travers de son chemin », affirme Marcia Angell, auteur de la Vérité sur les compagnies pharmaceutiques (éd. du Mieux-Etre).





Marianne n° 542, pages 60-61,
« des études... mais sous influence »


Bataille "scientifique" à New York sur les conséquences sanitaires du 11-Septembre
LE MONDE | 10.09.07

Quand l'affaire a commencé, il y a un an, les six docteurs du Centre de médecine du travail et environnementale de l'hôpital Mont-Sinaï, à New York, n'en ont pas cru leurs oreilles. Ils se retrouvaient accusés par des sommités médicales d'avoir mené leurs recherches sur les conséquences sanitaires des attentats du 11-Septembre à New York de manière "non scientifique".

Ils auraient "gonflé les chiffres" des personnes rendues malades par l'inhalation des poussières suite à l'effondrement des tours jumelles ; et auraient indûment lié l'apparition de maladies à ces inhalations.

Plus d'infos...


- Ils se retrouvaient accusés par des sommités médicales -

September 4, 2007

L'avis d'Eva Joly


PARIS (Reuters) - La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a modifié son programme officiel afin de se rendre à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), où un épicier a été tué de plusieurs coups de couteau, a-t-on appris dans son entourage.

BOBIGNY (AFP) - Mahmed Abderrahmen, le commerçant agressé du quartier du Franc-Moisin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), était toujours hospitalisé dimanche, dans un état de faiblesse après les violences dont il a été victime ces derniers jours.

PARIS (AP) - Le Syndicat national des officiers de police (SNOP, majoritaire) a dénoncé mardi la protection jugée excessive par les Renseignements généraux d'un patron de supermarché du quartier des Francs-Moisins à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) décidée par le ministère de l'Intérieur.


L'abus de "psy" nuit à la santé
de Serge Tribolet

Le Cherche midi,
septembre 2006

Présentation de l'éditeur Et si la psychologie, la psychanalyse et la psychiatrie étaient devenues, par un étrange retournement, les symptômes de notre société ? Et si le scandale ne portait pas tellement sur l'usage exagéré des psychotropes, antidépresseurs et anxiolytiques, mais plutôt sur l'usage abusif de la psychiatrie elle-même ? Douze mille psychiatres, cinquante mille psychologues, sans compter les psychanalystes et les paramédicaux qui sont légion, une armée entière au service de tous, travaillant exclusivement pour notre bonheur et intervenant sans cesse dans les médias pour dire la norme et expliquer les règles d'une vie heureuse. Voilà le nouvel opium du peuple, l'arme d'abêtissement massif, le nouveau despotisme... Dans un essai qui devrait " marquer les esprits ", Serge Tribolet veut montrer clairement les dangers d'une telle dérive et affirmer que le recours systématique aux " psys " est, en soi, une maladie !

PARIS (Reuters) - L'ancienne juge d'instruction Eva Joly critique violemment les projets de Nicolas Sarkozy de "dépénaliser" la vie économique et d'interdire dans ce domaine l'ouverture d'enquêtes pénales sur le fondement de lettres anonymes.

"Il me semble que les valeurs que dessine le président Sarkozy ne sont pas celles de la France que j'aime. Les méthodes qu'il suggère sont celles de M. Berlusconi. Pour moi, c'est un extraordinaire et étrange choix que de choisir de soutenir les délinquants contre les victimes", a-t-elle dit dans un entretien diffusé mardi sur France Info.

La magistrate, qui a quitté Paris en 2002 pour devenir conseillère du gouvernement norvégien, fait un parallèle entre le projet du chef de l'Etat concernant les entreprises et son idée de permettre des procès pour les criminels déclarés irresponsables.

"Je ne comprends pas un pays qui responsabilise ses enfants et ses fous et irresponsabilise ses élites et cela me paraît une grave erreur et surtout une absence de compréhension de ce que veut dire la criminalité organisée et économique", a-t-elle dit.

Plus d'infos...


- Un pays qui irresponsabilise ses élites -

September 2, 2007

Révolte des entrepreneurs siciliens contre le racket de la mafia

Révolte des entrepreneurs siciliens contre le racket de la mafia
LEMONDE.FR | 02.09.07 | Extrait

Confrontée à une forte hausse du racket des entreprises de Sicile par la mafia, l'association des entrepreneurs siciliens a décidé de réagir en promettant l'expulsion de ses rangs de tous ceux qui accepteraient à l'avenir de payer le "pizzo", l'impôt mafieux.

Cette décision sans précédent a été prise à l'unanimité de la Cofindustria
(Confédération patronale) de Sicile réunie samedi 1er septembre en assemblée extraordinaire à Caltanissetta dans le centre de l'île, rapporte la presse italienne.

Du 10 juin 2006...

ROME (AFP) - Poussés par une bande d'étudiants déterminés à secouer leurs aînés et à sortir le racket mafieux du silence, une centaine de commerçants de Palerme (Sicile) ont décidé de briser l'omerta et d'afficher publiquement leur "non" à l'extorsion.

Le Kremlin accentue son contrôle sur la société civile
LE MONDE | 01.09.07
MOSCOU CORRESPONDANTE

Harcèlement des organisations non gouvernementales (ONG), procès pour "extrémisme", internement psychiatrique d'une opposante : à trois mois des élections législatives russes, le Kremlin amorce un nouveau tour de vis envers toute forme d'opposition ou de critique du pouvoir en place.

Plus d'infos...


- Poussés par une bande d'étudiants -

August 21, 2007

Sorcières, Justice et Société

Je ne m'étonne plus des dérives du dispositif français de la protection de l'enfance, ces rouages qui happent et font disparaitre des enfants. Le mot du moment pourrait être à Michel Foucault, 1983 : « une justice endormie sous ses arbitraires ». J'ai toujours ce projet d'écrire à nouveau au juge pour enfant, il pourrait être revenu de ses vacances d'été.

Sorcières, Justice et Société
aux XVIe et XVIIe siècles


Lors de la grande vague de persécutions des « sorcières », une analyse historique des protagonistes : la sorcière, le juge, le village. Une réflexion sur la culture populaire et sur la naissance du monde moderne.

Robert Muchembled,
aux éditions Imago, 1987


Le 20h du 20 août 2007 de TF1, « bonsoir à tous, un hôpital spécialisé dans la prise en charge des pédophiles, c'est l'une des réponses immédiates apportées par Nicolas Sarkozy face à l'émotion suscitée par le viol du petit Enis, la semaine dernière » :







Sorcières, justice et société, page 8


« Quant à vous, pour qui un crime d'aujourd'hui justifierait une punition d'hier, vous ne savez pas raisonner. Mais pis, vous êtes dangereux pour nous et pour vous-même, si du moins, comme nous, vous ne voulez pas vous trouver un jour sous le coup d'une justice endormie sous ses arbitraires. »

Revue Quasimodo n° 2, corps incarcérés,
extrait d'un article de presse de 1983 de Michel Foucault

« Tous les acteurs sociaux et politiques semblent être loin d'avoir pris la mesure du fait qu'en matière d'assistance éducative nous sommes sortis massivement et structurellement du contexte social où les travailleurs sociaux, agents de l'état et du contrôle social comme ils se définissaient eux même au cours des années 70, cibleraient, signaleraient, stigmatiseraient, et finalement prescriraient avant tout le controle voire l'enfermement des populations à risques. » - Jean Lavoué

voir 10 décembre 2005, « Du contrôle social à la demande sociale. »




Sorcières, justice et société, page 12




Sorcières, justice et société, page 13


PARIS (AP), 21 août 2007 - La proposition de Nicolas Sarkozy de placer en hôpital-prison les délinquants sexuels jugés dangereux, après avoir purgé la totalité de leur peine, suscitait mardi une certaine consternation dans le monde judiciaire, médical et chez certains élus. Beaucoup dénoncent une version médicale de la prison à perpétuité et pointent du doigt le manque de moyens pour soigner les pédophiles en détention.

"L'idée de proposer un hôpital fermé pour les pédophiles, ça revient à dire qu'on va reconstruire une prison", a regretté mardi le Dr Edouard Amzallag, adjoint au chef de l'unité d'hospitalisation sécurisée du CHU de Lyon, dans un entretien accordé à l'Associated Press. "La réponse donnée à la pédophilie actuellement, c'est l'incarcération. Si c'est ça le seul traitement qui est proposé, je pense que ce n'est pas la bonne solution".

Comme lui, Christiane de Beaurepaire, chef du service de psychiatrie à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), a estimé sur France-3 que "le problème est bien plus vaste qu'un hôpital qu'on va magiquement, comme ça, déposer avec quelques dizaines de personnes qu'on soignera". Et de rappeler que les estimations actuelles évaluent entre 10 et 15.000 le nombre de détenus nécessitant des soins psychiatriques, soit 25% de la population carcérale.

Selon elle, le traitement psychiatrique des prisonniers pendant leur détention est "probablement l'une des meilleures solutions, dans l'état actuel des connaissances, pour éviter la récidive" mais "il n'y a pas de magie". En outre, a noté le médecin, "manifestement, les moyens n'ont jamais suivi en prison".

Ainsi, Christiane de Beaurepaire a rappelé que la loi Guigou de 1998 prévoyait un "suivi socio-judiciaire" de détenus sur "de très longues durées" après la sortie de prison, mais que ce suivi n'existait pas. Pour elle, l'enjeu consiste surtout à le mettre en place "de manière cohérente, rapprochée, et avec tous les moyens possibles".

Coordinateur du centre de ressources interrégional Nord-Pas-de-Calais Picardie pour le suivi des auteurs de violences sexuelles, basé à Lille, le psychologue Olivier Vanderstukken a pour sa part regretté que "la logique du pire" soit privilégiée. "On pense tout de suite aux récidivistes, sans penser que si on met les moyens pour les soins, on minimise la possibilité de récidive", a-t-il dit à l'AP, avant de considérer qu'il valait "mieux faire l'effort à la racine" en prenant en charge les auteurs d'agression sexuelle dès le premier acte.

L'absence de moyens est également critiquée par les syndicats de magistrats. Pour le secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard, la proposition de Nicolas Sarkozy relève davantage "du gesticulatoire pour répondre à l'émotion que des mesures pensées, réfléchies, efficaces". Et d'accuser le président d'annoncer une mesure "sans évaluation de l'existant et sans moyens".

"Si à chaque fois qu'il y a un cas de récidive, on a une réforme, ce n'est pas possible", a-t-il déclaré à l'AP. "On a besoin de stabilité et de moyens, pas d'une loi". Dénonçant des "solutions innovantes à la constitutionnalité douteuse", il a rappelé que les préfets étaient déjà autorisés à prendre des mesures d'hospitalisation d'office pour les personnes souffrant de troubles mentaux et pouvant constituer un danger pour elles-mêmes ou pour les autres.

La veille, Laurence Mollaret, vice-présidente du Syndicat de la magistrature, avait estimé que ces annonces allaient "ajouter à une première mesure de peine, une nouvelle mesure privative de liberté, qui a des risques très grands de voir confondus la réponse judiciaire et le traitement médical". "C'est toujours très gênant de mélanger les deux domaines", a-t-elle dit sur LCI. Pour elle, on donne une "réponse qui concourt toujours plus à la ségrégation".

Côté politique, le socialiste Bruno Le Roux plaide dans un communiqué pour que tout détenu soit "pris en charge dès qu'on l'enferme". "Il est aberrant que l'on attende la fin de la peine pour envisager un traitement, et plus encore que l'on décide un enfermement au-delà de la peine", note-t-il.

Par ailleurs, "la proposition d'enfermement après l'exécution de la peine pose un problème constitutionnel si ce n'est pas un complément de traitement. Il ne devrait pas y avoir de problème s'il s'agit d'une poursuite de soins dans un cadre contraint", ajoute-t-il.

Ancien garde des Sceaux sous Jacques Chirac, Pascal Clément s'est lui aussi interrogé sur la validité constitutionnelle de la proposition. "Est-ce qu'on peut considérer que l'enfermement psychiatrique est une peine ou n'est pas une peine", s'est-il demandé sur France-Info. "Si c'est une peine, vous tombez sur l'inconstitutionnalité de la loi, parce que nous ne pouvez pas rajouter à une peine une autre peine".




Sorcières, justice et société, page 14




Des dessins du jour du Parisien




Sorcières, justice et société, page 92


« En ce domaine - la preuve au XVIe et au XVIIe siècle - dominait la simple conviction intime des juges et de tous les hommes du temps » est il écrit en page 92 de Sorcières, Justice et Société, ce qui fait écho au procès Bodein. Du 12 juillet, de la rubrique « Pierrot le fou », extraits :

PARIS/STRASBOURG (Reuters) - "(Ce système) a montré ses limites. Il ne marche plus du tout quand les deux juges ne sont pas d'accord", estime Me Zaiger.

(...) L'autre juge, Lydia Pflug, qui a signé l'ordonnance de mise en accusation, s'est justifiée devant la cour d'assises par son "intime conviction", notion que peuvent retenir les jurés d'assises mais non les juges enquêteurs, qui doivent établir des "charges suffisantes".




Ordonner et exclure (entre 1000 et 1150), page 262
Iogna-Prat, Champ-Flammarion, 2004




Sorcières, justice et société, page 95


Page 95, « L'évolution du droit pénal »

« Le second système, que les spécialistes nomment inquisitorial et disent issu de la la méthode appliquée dans les tribunaux d'Eglise médiévaux, fut consacré en France par l'ordonnance de Villers-Cotterêts, en août 1539, et aux pays-bas par les ordonnnances criminelles de Philippe II en date du 5 et du 9 juillet 1570. (...) Le roi affirme sa toute-puissance en aggravant l'arbitraire qui pèse sur l'inculpé. L'instruction du procès, devenue écrite et secrête, se substitue au débat oral et public. Ceci laisse peu de chances aux individus issus de la majorité illétrée de la population, face au juge qui manie l'écriture et connait seul avec exactitude les charges et le contenu du dossier. En un mot "l'idée mère de l'ancienne procédure criminelle était l'intimidation." L'accusé se retrouve donc face au pouvoir absolu du juge, tout comme chaque sujet subit le pouvoir absolu du roi. »


« La procédure devant le juge des enfants serait archaïque et moyenâgeuse : elle ne respecterait pas les droits fondamentaux des parents, bref, il serait temps, nous dit-on, de mettre fin à des siècles d'absolutisme judiciaire.

Nos cabinets seraient donc ainsi devenus, plutôt que le lieu symbolique où la loi se décline, un espace de non droit où règne l'arbitraire et la tyrannie sociale ; cette façon de présenter le travail des magistrats de la jeunesse, si elle heurte bien sûr notre sensibilité de professionnels, nous paraît surtout en contradiction avec l'esprit et la procédure judiciaire authentique (dans laquelle le contradictoire a véritablement toute sa place), mais aussi très originale par ses aspects relationnels, sur le fond, dans la forme.  »

Le contradictoire en assistance éducative
par Michel Rissmann
en réponse à Michel Huyette
JDJ décembre 2000, n° 200


Circulaire relative au décret n° 2002-361 du 15 mars 2002 modifiant le nouveau code de procédure civile et relatif à l'assistance éducative
PJJ 2002-01 K2/26-04-2002
NOR : JUSF0250055C

Le respect du droit des personnes exige que le principe du contradictoire soit réaffirmé et garanti par de nouvelles règles de procédure...


- Une justice endormie sous ses arbitraires -

August 19, 2007

Psychiatrie : des experts trop liés à l'industrie


Liens entre experts définissant les troubles mentaux et cies pharmaceutiques
PsychoMédia(.qc.ca) - Publié le 20 avril 2006, extrait

Tous les psychiatres experts impliqués dans l'écriture des critères pour des troubles comme la dépression et la schizophrénie ont des liens financiers avec les compagnies pharmaceutiques qui vendent des médicaments pour ces maladies, selon une nouvelle analyse.

Des 170 experts qui ont contribué au manuel qui définit les troubles mentaux (le DSM IV : The Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) qui vont des troubles de la personnalité à la dépendance aux drogues, plus de la moitié avaient de tels liens, incluant 100% des experts qui ont participé aux groupes de travail sur les troubles de l'humeur et les troubles psychotiques.

L'analyse ne révèle cependant pas pas l'étendue de leurs relations avec l'industrie ou si ces liens ont précédé ou suivi leur travail sur le manuel.

"Je ne pense pas que le public soit conscient que les liens financiers soient si importants dans le champs de la psychiatrie" dit Lisa Cosgrove, psychologue clinicienne à l'Université du Massachusetts à Boston, qui a publié cette analyse dans le journal Psychotherapy and Psychosomatics.


Psychiatrie : des experts trop liés à l'industrie
Le Figaro, 24 avril 2006, extrait
Rubrique Sciences & Médecine

La majorité des auteurs du principal manuel de diagnostic des maladies mentales sont liés financièrement à l'industrie pharmaceutique.

LE SOUPÇON circulait depuis vingt ans dans le milieu psychiatrique. Mais la preuve vient d'en être administrée par une chercheuse américaine : la moitié des experts psychiatres qui ont participé à la rédaction du plus célèbre manuel de classification diagnostique des maladies mentales (le DSM4 *) sont payés par l'industrie pharmaceutique, qui fabrique justement les médicaments utiles dans ces maladies. Lisa Cosgrove, chercheuse à l'université du Massachusetts de Boston, a publié le 21 avril, dans la revue Psycho-therapy and Psychosomatics, le résultat d'une enquête très fouillée sur les liens des experts avec l'industrie : sur les 170 membres des groupes de travail ayant participé à l'élaboration de ce manuel, 95 (soit 56%) ont une ou plusieurs attaches financières avec des firmes. Une enquête révélée jeudi dernier par le New York Times.

(...) Lisa Cosgrove a identifié les membres des panels puis recherché, dans les publications médicales, quels étaient les auteurs qui avaient fait des déclarations de conflits d'intérêt (les revues savantes réclament de plus en plus cette précaution minimale). Elle a également recherché dans des bases de données d'éventuelles participations à des travaux financés par l'industrie.

Experts Defining Mental Disorders Are Linked to Drug Firms
Washington Post Staff Writer
Thursday, April 20, 2006; Page A07

Every psychiatric expert involved in writing the standard diagnostic criteria for disorders such as depression and schizophrenia has had financial ties to drug companies that sell medications for those illnesses, a new analysis has found.

Of the 170 experts in all who contributed to the manual that defines disorders from personality problems to drug addiction, more than half had such ties, including 100 percent of the experts who served on work groups on mood disorders and psychotic disorders. The analysis did not reveal the extent of their relationships with industry or whether those ties preceded or followed their work on the manual.

"I don't think the public is aware of how egregious the financial ties are in the field of psychiatry," said Lisa Cosgrove, a clinical psychologist at the University of Massachusetts in Boston, who is publishing her analysis today in the peer-reviewed journal Psychotherapy and Psychosomatics.

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- Le soupçon circulait depuis vingt ans -

August 17, 2007

Les problèmes de sommeil des bébés

Le stress prénatal serait à l'origine des problèmes de sommeil des bébés
metrofrance.com - RelaxNews.com, 17 août 2007

Les futures mères en état d'anxiété ou dépressives augmentent le risque de voir leur bébé souffrir de troubles du sommeil, selon une étude publiée dans la revue américaine Early Human Development. La qualité de sommeil chez un nouveau-né influe considérablement sur sa santé et son développement.

Cette étude menée par des chercheurs de l'University of Rochester Medical Center (Etats-Unis) est basée sur le suivi de 14.000 femmes enceintes vivant à Avon en Angleterre. Celles-ci ont répondu à un questionnaire sur leur état d'anxiété et de dépression durant leur grossesse. Après la naissance de leur enfant, elles ont ensuite rapporté aux chercheurs combien de temps leur enfant dormait, combien de fois il se réveillait et quels types de problèmes de sommeil étaient rencontrés (cauchemar, refus de dormir, problème d'endormissement, etc.). Et ce lorsque leur enfant avait 6, 18 et 30 mois.

Les résultats montrent que parmi les mères ayant été anxieuse durant 18 semaines au cours de leur grossesse, 40% d'entre elles avaient un bébé de 18 mois qui refuse d'aller dormir, se lève tôt et tente de sortir du lit. Ces problèmes ont même perduré jusqu'à l'âge de 30 mois. Un effet similaire a été constaté chez les femmes enceintes dépressives.

Des études montrent par ailleurs que ce stress, associé à une forte exposition d'hormones du stress, comme la cortisol, peut perturber la formation de cellules nerveuses chez l'enfant appelées suprachiasmatic nucleus. Ces dernières agissent comme un système de signaux réglant l'horloge interne du bébé. Ce système aide à réguler correctement les rythmes quotidiens du réveil, du sommeil et même de la faim.

L'anxiété prénatale, voire la dépression, s'ajoute donc aux autres facteurs liés aux troubles du sommeil du nourrisson que sont l'anxiété ou la dépression postnatale, les habitudes tabagiques ou encore le milieu social de la mère.

forumpsy.org, 5 août 2005 • Sur le dosage du cortisol salivaire chez les nourrissons

Présentation : le Dr Berger, dont les travaux sont mentionnés dans un texte de Jacques Borie paru dans ALP 79, nous adresse la contribution suivante. Nous publierons également, comme il nous le propose, les résultats de ses recherches, qu’il nous fera parvenir en temps voulu.

Saint Etienne le 16 Juin 2005
Commentaire concernant l'article de Jacques Borie sur le dosage du cortisol salivaire chez les nourrissons.
Maurice BERGER

Dans un article paru le 13 avril 2005 dans l'Agence Lacanienne de Presse (n° 79, le 13 avril 2005), Jacques Borie fait une présentation inexacte et incomplète des travaux de recherche menés dans notre équipe en collaboration avec d'autres équipes francophones. Cette recherche tire son origine du fait que de nombreux travaux anglo-saxons sous-entendent que le stress chronique entraîne une augmentation constante du taux de cortisol sanguin, ce qui amènerait un dysfonctionnement d'une partie du cerveau, le système limbique, où s'organisent la mémoire affective et les comportements d'attachement. La question est donc posée de savoir si un enfant vivant dans un milieu parental gravement désorganisateur (maltraitance, forte négligence, etc.), peut avoir une atteinte de cette sorte qui participerait à la genèse de troubles d'attachement. Nous considérons que nous ne pouvons pas accepter de telles hypothèses sans avoir tenté de les vérifier nous-mêmes. Cette recherche s'effectue dans un cadre éthique très précis. Il s'agit essentiellement de comparer des groupes d'enfants, en particulier des enfants vivant dans des milieux familiaux où le niveau de maltraitance est tel que l'on est à la limite d'envisager un placement, et des enfants vivant dans des familles ne présentant pas de facteurs de risque particuliers, comme la plupart des enfants en crèche (groupe témoin). Les chercheurs n'ont aucun moyen d'avoir accès au résultat d'un dosage nominal individuel étant donné un protocole de double "anonymisation" des prélèvements de salive. Il est hors de question que le dosage individuel du cortisol puisse servir d'"outil de dépistage" individuel, pour de nombreuses raisons, en particulier éthiques. On constate donc qu'il s'agit d'une recherche fondamentale, et non pas d'un "test infaillible" comme suggéré par Jacques Borie. Nous ignorons quels seront les résultats. Si cela est souhaité, nous sommes prêts à en faire part dans cette revue et dans la plus grande clarté dans environ un an.


- Il ne s'agit pas de « tests infaillible » -

August 16, 2007

Invitée à voir le psychiatre pour avoir envoyé des mails Place Beauvau

Invitée à voir le psychiatre pour avoir envoyé des mails Place Beauvau
LE MONDE | 16.08.07

Jusqu'à ce qu'elle ouvre son courrier, samedi 11 août, Sylvia Bourdon, vedette de films pornographiques des années 1970, n'avait jamais reçu ce genre de proposition. Une consultation psychiatrique à l'hôpital Maison-Blanche de Paris, lundi 20 août, 14 heures. Motif : "Divers courriers adressés au ministère de l'intérieur via Internet".

Depuis trois ans, Mme Bourdon, aujourd'hui âgée de 58 ans et chef d'une entreprise de dépollution, loue un deux-pièces dans le 18e arrondissement de Paris, face à l'église Saint-Bernard. Un quartier populaire, dans lequel elle a emménagé en 2004, parce qu'elle avait "envie d'exotisme".

Mais, depuis son installation, celle qui fut aussi, dans les années 1990, l'égérie d'un concours graphique pour l'euro, déchante. Trop de "vandalisme", estime-t-elle. Trop de "sectarisme", de femmes voilées, trop de jeunes "encapuchonnés" qui "tiennent le mur du presbytère".


"INTIMIDATIONS"

Rapidement, elle se lance dans l'animation de plusieurs blogs virulents sur son quartier. L'un d'entre eux fait aujourd'hui l'objet d'une action en diffamation. Pour les illustrer, Mme Bourdon photographie aussi de sa fenêtre tout ce qu'elle considère comme des troubles à l'ordre public.

Jusqu'au 19 juin, où plusieurs jeunes la prennent à partie et caillassent son appartement. Paniquée, elle envoie entre ce jour et le 2 juillet, cinq mails à différents responsables du ministère de l'intérieur.
Parmi eux, le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, le commissaire central du 18e arrondissement, Jean-Paul Pecquet, et Ludivine Olive, chef de cabinet de la ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie. Elle leur demande d'"assurer sa sécurité".

La méthode n'est pas conventionnelle mais Mme Bourdon a déjà reçu chez elle des fonctionnaires de police de son quartier pour des apéritifs, et montre volontiers ses photos en compagnie du commissaire Pecquet, dont elle a le numéro de portable. Elle juge donc, dans un premier temps, plus opportun de les alerter ainsi. Ses courriers restant sans réponse, le 19 juillet, elle se décide finalement à porter plainte en bonne et due forme.

Aussi, l'arrivée, contre toute attente, le 11 août, de la proposition de consultation psychiatrique la scandalise : "C'est une insulte à mon intelligence !" Elle a décidé d'alerter son avocat et "vieille amitié", le futur bâtonnier de Paris, Me Christian Charrière-Bournazel. Le 14 août, celui-ci a rédigé deux courriers. L'un, à l'adresse de Mme Alliot-Marie, demandant d'identifier les auteurs de ce qu'il considère comme des "intimidations", l'autre au procureur de la République.

La proposition de consultation psychiatrique reste une procédure "classique" pour les "agitateurs", explique cependant le docteur Yves Pignier, auteur du courrier de l'hôpital Maison-Blanche.

Il agit sur ordre du bureau des actions pour la santé mentale de l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris. "La majorité ne vient pas au rendez-vous. Généralement, ça les calme." Mme Bourdon ne s'y rendra pas non plus.


Extrait de ce qui doit être un blog de Mme Bourdon...

Monsieur le Chef de Cabinet, Monsieur le Préfet

J'accuse réception de votre courrier du 10 juillet dernier, reçu ce jour. Je l'ai bien entendu publié sur mon blog, afin que mes lecteurs se rendent compte que vous n'avez pas compris l'ampleur des "nuisances de voisinages", comme vous les intitulez. Ne vous y méprenez pas, ce blog est très visité. Ma volonté est qu'il devienne une véritable arme de guerre pour nous protéger contre tous les dysfonctionnements dont nous sommes victimes au quotidien.

http://chateaurougegouttedor.over-blog.com

...


- Une procédure « classique », tend à calmer les « agitateurs » -

August 15, 2007

Le contrôle des émotions par un effort mental


LONDRES (AP) - Des examens pour déceler d'éventuels nouveaux cas de fièvre aphteuse ont été effectués sur deux nouveaux sites du sud de l'Angleterre, dans le Surrey et le Kent, a annoncé mardi le gouvernement britannique.

France24 - Quatre canards ont été confirmés positifs au virus H5N1, sur l'étang de Diane-Capelle où la grippe aviaire avait déjà été décelée sur deux cygnes fin juillet, selon la préfecture de Moselle.

Sanglante guerre des religions en Irak • Au moins 200 morts et autant de blessés dans un gigantesque attentat au nord du pays. La cible: les Yésidis, une communauté religieuse pré-islamique repliée sur elle-même, et qui tentait de se tenir à l'écart des troubles confessionnels.
Libé, mercredi 15 août 2007





WASHINGTON (AFP) - La dépression est liée à des anomalies des circuits neuronaux dans les centres de l'émotion du cerveau, les dépressifs étant souvent incapables de contrôler efficacement leurs émotions par un effort mental, selon une étude publiée mardi aux Etats-Unis.

Les chercheurs, qui ont eu recours à une technique d'imagerie, ont montré que le cerveau de personnes souffrant de dépression grave réagit très différemment de celui des sujets jouissant d'une bonne santé mentale face à des situations de stress.

"Ressentir des sentiments négatifs face à des situations stressantes est normal", explique Tom Johnstone
, un chercheur à la faculté de médecine de l'université de Wisconsin-Madison (nord), le principal auteur de cette étude parue dans le Journal of Neuroscience daté du 15 août.

"Une caractéristique des graves dépressions est l'incapacité de contrôler les émotions négatives et de retrouver un état émotionnel normal après une expérience pénible", ajoute-t-il.

Plus d'infos...


- Ou comment retrouver un état émotionnel normal -

August 13, 2007

Le lavage de cerveaux en liberté

Noam Chomsky, paranoïaque ? La théorie du complot, je n'y crois pas. Un interview de Noam Chomsky est introduit en une du Monde diplomatique du mois courant, extraits à la suite. Plutôt que paranoïa et complot, je pencherais pour un inculte à Nanterre, à moins que parmi les travailleurs sociaux de l'OSE France.

Ma fille aînée a comme disparue depuis bientôt deux ans et ce après qu'elle a été habituellement maltraitée dans l'établissement de Taverny de l'OSE France. De mon point de vue, c'est avant toute chose un rapt de mineur de moins de 15 ans en bande organisée, par des travailleurs sociaux, cautionné par le juge pour enfant de Nanterre. Dénoncer cela, faits et preuves à l'appui, ne peut pas faire de moi un paranoïaque.

« Taire les arguments de l’opposition et jeter l’anathème sur l’ennemi idéal », voir à la suite, c'est ce que les juges de mon secteur semblent faire depuis des lustres, j'ai d'ailleurs déjà des références relatives au lavage de cerveau tel que pratiqué en Chine, dans les années 1950, ou par l'OSE France et le juge pour enfant de Nanterre. Un avocat soutiendra plus sobrement que « le contradictoire et la procédure montrent leurs insuffisances ».


De la dernière lettre de cachet de la Cour d'appel de Versailles :

• page 1, « SUSPEND jusqu'à nouvelle décision tout droit d'hébergement, de visite, de sortie, de correspondannce de quelque nature qu'elle soit (postale, téléphonique ou autre) de M. Bruno KANT sur sa fille justice [il est bien écrit justice] KANT ; »

• page 2, « DIT que cette mesure d'assistance éducative en milieu ouvert aura notamment pour objet de permettre à la mineure Justine KANT d'entamer une réflexion personnelle sur l'histoire du lien qui l'unit à son père Bruno KANT, les dysfonctionnements de ce lien, les perspectives de restauration de ce lien, et, enfin, les modalités éventuelles de reprise d'un tel lien, si une telle reprise est possible sans péril pour le psychisme de la mineure et compte tenu des contours de la personnalité de M. KANT ; »

• page 4, « Comme l'avait prévu le Juge des Enfants dans sa décision de novembre 2005, celui-ci devait réexaminer la situation de Justine, ce qu'il faisait à la lumière des conclusions de l'expertise médico-psychologique qu'il avait ordonnée et selon lesquelles Bruno KANT présentait une personnalité de type paranoïaque où l'orgueil, la surestimation de soi, les aspects narcissiques, la méfiance, la psychorigidité et finalement le sentiment d'injustice profonde, sincère, domine le tableau, ce qui pouvait mettre en danger l'équilibre des relations père/fille, voire l'équilibre psychologique de sa fille. »

• page 5, « ... L'affaire était, après plaidoiries, renvoyée en continuation au 3 mai. A cette date, la composition de la cour n'étant pas la même, les débats étaient entièrement repris. »

• page 5, « (...) Questionnée sur son placement au château de Vaucelles, elle - Justine - dit ne pas s'y être sentie bien. »


Le lavage de cerveaux en liberté
En une du Monde diplo d'août 2007 :

Rachats de grands journaux – le « Wall Street Journal » aux Etats-Unis, « Les Echos » en France – par des hommes fortunés habitués à plier la vérité au gré de leurs intérêts (lire aussi, dans ce numéro, « Prédateurs de presse et marchands d’influence », par Marie Bénilde), médiatisation outrancière de M. Nicolas Sarkozy, cannibalisation de l’information par les sports, la météo et les faits divers, le tout dans une débauche de publicités : la « communication » constitue l’instrument de gouvernement permanent des régimes démocratiques. Elle est, pour eux, ce que la propagande est aux dictatures. Dans un entretien accordé au journaliste de France Inter Daniel Mermet, l’intellectuel américain Noam Chomsky analyse ces mécanismes de domination et les replace dans leur contexte historique. Il rappelle, par exemple, que les régimes totalitaires se sont appuyés sur les ressorts de la communication publicitaire perfectionnés aux Etats-Unis au lendemain de la première guerre mondiale. Au-delà, il évoque les perspectives de transformation sociale dans le monde actuel, et ce à quoi pourrait ressembler l’utopie pour ceux qui, malgré la pédagogie de l’impuissance martelée par les médias, n’ont pas renoncé à changer le monde.




« Plus efficace encore que les dictatures »


(...) En France, en mai 2005, lors du référendum sur le traité de Constitution européenne, la plupart des organes de presse étaient partisans du « oui », et cependant 55 % des Français ont voté « non ». La puissance de manipulation des médias ne semble donc pas absolue. Ce vote des citoyens représentait-il aussi un « non » aux médias ?

Le travail sur la manipulation médiatique ou la fabrique du consentement fait par Edward Herman et moi n’aborde pas la question des effets des médias sur le public. C’est un sujet compliqué, mais les quelques recherches en profondeur menées sur ce thème suggèrent que, en réalité, l’influence des médias est plus importante sur la fraction de la population la plus éduquée. La masse de l’opinion publique paraît, elle, moins tributaire du discours des médias.


Extraits d'un article de l'Huma du 4 juillet 2002...
La fabrique du consentement

Malin, Chomsky, s’il remonte au début du XXe siècle et dissèque les effets de la propagande outre-Atlantique, c’est pour mieux mettre à l’index l’ensemble des " démocraties " occidentales. Il évoque donc la commission Creel qui, sous les auspices du président Wilson, eut pour mission, en 1916, de transformer un peuple pacifiste en une horde belliciste. Et ce grâce à une propagande dont les principes n’ont pas changé d’un iota : taire les arguments de l’opposition et jeter l’anathème sur l’ennemi idéal.

(...) Cette stratégie repose sur une conception foncièrement antidémocratique qui veut que, dans " l’intérêt du plus grand nombre " - en fait celui des élites - et du " bien commun " - accaparé par quelques-uns -, le pouvoir politique soit entre les mains d’un petit groupe. Paranoïa ? Hélas non : Walter Lippman, l’une des figures de proue du journalisme, dans la première moitié du XXe siècle, plaidait pour une " révolution dans l’art d’exercer la démocratie ", avec comme but la " fabrique du consentement ". Le peuple se voit taxé de " troupeau dérouté " réduit au rôle de " spectateur ". Qu’importe s’il se lobotomise devant le foot ou une sitcom, il faut tout faire pour éviter que les opposants se regroupent, que les non-dits s’entendent, que la population s’organise.


« ... Il n’y a aucune différence intrinsèque entre la perception et l’hallucination. La seule chose qui nous permette de les distinguer, c’est la discussion avec d’autres. » • Edgar Morin dans les cahiers du millénaire 3 n°31




Page 8 du Monde diplo


De notes du 26 août 2006, « L'assistance publique du XXIe siècle », ou encore du 2 septembre 2006 au sujet de « Lumières, colonialisme et traite », il semblerait bien que l'Etat français s'accommode de pratiques proprement staliniennes :

La vérité qui déboule à l'audience est un produit de la superstition. Lachée du ciel ou déchiffré dans les cris du supplicié ou les larmes de la victime, elle n'a pas été formée par une enquête serieuse et impartiale mais par un décrêt paré d'autorité de l'Etat. Sous prétexte que le fait à juger a engendré du mal et de la souffrance, les fonctionnaires de la justice tournent le dos à la raison et au bon sens.
Eloge de la barbarie judiciaire
Thierry Levy, ed. Odile Jacob

28 janvier 2006 - Le Président de la République s’est enfin résigné à faire disparaître du droit français l’article 4 de la loi du 23 février 2005 qui enjoignait aux enseignants de faire état du rôle positif de la colonisation française.

L'aliénation est subtile, elle prend des formes qui évoluent avec leur temps, qui s'essayent à la rendre toujours un peu plus tolérable en l'apprêtant avec des habits civilisés.
Cahiers de l'Actif
Septembre/Octobre 2000, n°292/293
Dossier: Les travailleurs sociaux ont-is peur du changement?
Extrait du contre point.


- Taire les arguments de l’opposition et jeter l’anathème -