April 21, 2006

Clearstream se constitue à son tour partie civile

LUXEMBOURG (AFP) - La société financière luxembourgeoise Clearstream a décidé jeudi de se constituer partie civile dans l'affaire de manipulations orchestrées par un corbeau contre des personnalités du monde économique et politique français, invoquant un "important préjudice d'image".

"Depuis l'ouverture d'une information judiciaire par la justice française en 2004 à la suite de dénonciations anonymes, Clearstream voit son nom associé à une affaire de manipulation (...) à laquelle elle est totalement étrangère", indique la société dans un communiqué.

Libération, vendredi 21 avril 2006
Le sommet de l'Etat miné par les coups bas
La guerre Sarkozy-Villepin se poursuit sur fond de scandale financier, de dénonciations anonymes et de barbouzeries.

April 16, 2006

Drame de la solitude en Angleterre

LONDRES, 13/04/2006, DH Net

Le corps d’une Britannique décédée il y a près de trois ans a été découvert dans son appartement de Londres, entouré de cadeaux de Noël jamais ouverts et devant un écran de télévision toujours allumé, a rapporté jeudi la police de la capitale. En état de décomposition avancé, le corps de Joyce Vincent, 40 ans, a été retrouvé en janvier.

Madame Vincent, qui n’a pu être identifiée que grâce à ses empreintes dentaires, serait morte de causes naturelles au début de l’année 2003. Cette déduction a été corroborée par des lettres encore cachetées datées de février 2003 et des aliments expirant également en février 2003.

Les responsables de l’association qui avait fourni un logement à Mme Vincent, victime de violence conjugale, ont sonné l’alarme après que des milliers de livres de loyers impayés se soient accumulées. Le mauvais état de conservation du corps n’a pas permis au médecin légiste d’établir avec certitude les causes exactes du décès, mais la police ne les considère pas comme suspectes.

April 15, 2006

« Rôtisserie » et effet dominos


Libération, vendredi 14 avril 2006
« Rôtisserie » et effet dominos à Marseille

La police judiciaire tente de décrypter les liens entre plusieurs règlements de comptes.

VDN, édition du Vendredi 07 Avril 2006
Social / Outreau : l'autre affaire
Le procès de sept personnes accusées de viols sur enfants à Outreau continue
À la barre, les services sociaux en rangs serrés

QUAND une référente des services sociaux évoque «le contexte d’Outreau» en 2001, ça provoque une crise de pseudo-hypocrisie générale, dans la cour d’assises, se terminant, comme souvent, par une poussée de décibels stérile. Faut pas en parler. Même à quelques minutes de l’audition d’un enfant ayant accusé, un jour, le curé… dans l’autre affaire. Avant de l’innocenter.

Ce premier dossier a obligé tous ses intervenants à se poser, un jour, des questions. Ce n’est pas le cas, a priori, des services sociaux: «J’estime que nous travaillons comme il le faut. Je ne ferai pas autrement demain…», a assuré l’attachée territoriale de l’UTAS (Union territoriale d’action sociale) cette semaine. «On n’a pas à avoir d’état d’âme dans quoi que ce soit », a confirmé sa référente, hier.

Cadeau au placard

Pas le moindre doute dans leur travail: «On n’a condamné personne.»

Depuis le début du procès, les jurés ont écouté 29 interventions d’assistantes maternelles, référentes, éducateurs… travaillant avec les onze enfants placés, dont trois sont en institut médico-éducatif (IME), dont un autre devrait les rejoindre et dont un cinquième est troublé psychologiquement.

Deux enfants d’un des trois couples sont placés, après un rapport d’une assistante sociale en 1999, «parce que les parents n’apportaient pas les réponses éducatives appropriées». Les enfants perturbés arrivent chez des assistantes maternelles… et ça ne se passe pas « comme d’habitude». Pour le plus grand, «il était violent, crachait sur son image dans le miroir, m’agressait, attachait ma nièce sur le lit…», dira la première de ses «tatas».

Trois mois plus tard, il change de famille d’accueil et est désormais suivi par une équipe complète.

Me Pascale Pouille-Deldique demandera à ces personnes «expérimentées, professionnelles, encadrées» si ce garçon de 9 ans était si difficile à gérer. Bien sûr. L’avocate ne dit pas où elle veut en venir, mais laisse planer une interrogation: comment faisaient les parents pour gérer cette situation, avec une autre enfant (actuellement en IME spécialisée en Belgique), alors qu’ils étaient sous médicaments puissants, sans travail, sans trop de repères éducatifs, suivis «administrativement» par les services sociaux?

Me Pouille-Deldique, insiste sur ces «réponses éducatives» quand elle demande, à la référente qui gère 43 enfants, «pourquoi le cadeau offert par la mère à son fils, lors d’une rencontre médiatisée, est directement rangé dans le placard». Celle-ci répond qu’il fallait apporter, justement, une «réponse éducative». Il n’aurait pas été sage.

March 28, 2006

Une fête d'anniversaire finit par un homicide

«Somme toute, il s'agit, sur fond d'alcool, d'une affaire assez banale, estime le substitut du procureur de la République, Jean-Yves Kerboeuf. C'est une soirée arrosée qui dégénère de manière démesurée avec les circonstances. L'auteur du coup de couteau est une jeune fille normale, avec une famille normale et un métier normal. Ce n'est pas une punk et, hormis un passage devant le juge pour enfants, ce n'était pas une personne connue de la justice ni des services de police. C'est juste une adolescente standard avec des comportements à risques, comme beaucoup d'adolescents.»

Quid de la possession d'un dangereux poignard à lame courte mais effilée ? Elle serait due, selon la jeune fille, à la fréquentation de petits délinquants brestois qui lui auraient fait subir des mauvais traitements. A commencer par un petit «caïd» local dont elle aurait été la compagne. Cette jeune femme, apprentie dans une boulangerie et qui vit avec sa mère et son beau-père, a rapidement réalisé la gravité de son geste. Elle a aussitôt téléphoné à ses parents, qui habitent le quartier, pour leur avouer qu'elle venait de faire «une connerie», avant d'alerter les secours. Auparavant, la soirée, où elle fait la connaissance de Freddy M., sa future victime, s'était pourtant bien passée. Jusqu'à ce qu'un indésirable ne vienne semer la zizanie dans l'assemblée et n'incite la plupart des invités à quitter les lieux.

Extrait de Libération, mardi 28 mars 2006
Pierre-Henri ALLAIN
Brest (Finistère) envoyé spécial

February 3, 2006

Du fond de sa cellule, elle a tout orchestré, tout prévu

LYON (AFP), 3 février 2006 - L'accusation a requis vendredi matin la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, contre Jamila Belkacem, et une peine de 8 à 10 ans de prison contre sa fille, pour une tentative d'assassinat du père de famille.

L'avocate générale a également demandé une peine de 13 à 15 ans de réclusion pour Sihame Maziz, une amie des deux femmes âgée de 28 ans qui les avait aidées dans leur projet criminel.

Jamila Belkacem, une ancienne aide-soignante de 45 ans, avait déjà été condamnée à 30 ans de prison en décembre 2003 pour le meurtre de son amant. Depuis sa cellule, elle avait incité sa fille, alors âgée de 16 ans, à empoisonner son père avec un flan au chocolat bourré de médicaments.

Leur objectif était de maquiller l'assassinat du père en suicide pour pouvoir lui faire porter la responsabilité du meurtre de l'amant de Jamila Belkacem, grâce à de fausses lettres d'aveux.

"Jamila Belkacem a agit comme une pieuvre du fond de sa cellule, elle a tout orchestré, tout prévu", a estimé l'avocate générale, Véronique Escolano. "Mais sans Sihame, les faits n'auraient pas pu être commis", a-t-elle ajouté.

Quant à la fille, "il y avait une relation fusionnelle à la mère, certes. Mais elle a exécuté les scénarios de Jamila avec un jusqu'au boutisme inquiétant", a-t-elle dit.

Le procès, qui se déroule à huis clos depuis lundi devant la cour d'assises des mineurs du Rhône, se poursuivait vendredi avec les plaidoiries de la défense. Le verdict était attendu tard dans la soirée.

January 23, 2006

Drame de la garde alternée

Un père de famille d'une trentaine d'années a tué ses enfants, dont il avait la garde alternée, avant de se donner la mort. Le drame s'est produit lundi matin à Néant-sur-Yvel, près de Vannes.

Créé le 23 janvier 2006
Mis à jour le 23 janvier 2006 à 19h47
Archives TF1/LCI

Un père de famille séparé de sa femme a tué lundi à l'arme blanche ses quatre enfants âgés de 2 à 9 ans qu'il avait gardés durant le week-end, avant de se pendre à son domicile dans le Morbihan. La mère, âgée de 28 ans, a donné l'alerte lundi matin, inquiète de ne pas avoir de nouvelles des enfants qu'elle devait récupérer pour les emmener à l'école. Alertés, les gendarmes ont découvert les cinq corps dans la maison où habitait le père, un ferrailleur de 31 ans, dans un hameau de Néant-sur-Yvel, près de Ploërmel.

Le père a été retrouvé pendu dans un hangar. A l'intérieur de la maison, à l'étage, les gendarmes ont ensuite trouvé les corps sans vie des quatre enfants, un garçon de deux ans et trois filles de 4, 6 et 9 ans, "tués à l'arme blanche", selon les gendarmes. Le drame se serait produit tôt lundi ou dans la nuit, selon les premiers éléments de l'enquête. "Le père a laissé un écrit à l'attention de la mère pour expliquer son geste", a indiqué le procureur de la République de Vannes, Guy Chassot, dans un communiqué. Dans cette lettre de quatre pages, il explique "qu'il ne peut plus supporter cette situation", qu'il reproche à sa femme, et affirme qu'il "aime ses enfants", a précisé François Brémand, commandant de la compagnie de gendarmerie de Ploërmel.

Cellule psychologique pour les camarades de classe des jeunes victimes

Le couple, qui avait rompu depuis quelques mois, s'était installé dans ce grand corps de ferme il y a quatre ans. La mère avait quitté le domicile pour déménager dans les environs de Rennes, sans qu'une procédure de divorce n'ait été entamée. L'autopsie des enfants devait avoir lieu lundi soir ou mardi, a indiqué le commandant de la gendarmerie du Morbihan, Ivan Noailles, lors d'une conférence de presse à Ploërmel. Il a précisé que les membres de la famille "ont commencé à être entendus ou vont l'être dans les jours qui viennent". Des "précautions particulières vont être prises pour l'audition des grands parents et de la mère des jeunes enfants", a-t-on précisé de source judiciaire.

Le père avait la garde des enfants un week-end sur deux, plus le mercredi, mais son épouse avait demandé à ce que les enfants n'aillent plus chez leur père le mercredi. Il n'y avait "aucun signe précurseur ou avant-coureur" du drame, a indiqué le commandant Brémand. Selon lui, l'homme était connu des forces de l'ordre "pour des violences légères mais rien qui pouvait laisser présager" un tel drame. Très choquée, la mère des quatre enfants a été prise en charge par un médecin. Les enfants étaient scolarisés à Bourgbarré (Ille-et-Vilaine), à une vingtaine de km de Rennes, où une cellule psychologique devait être ouverte mardi matin pour leurs camarades de classe et leurs parents. Le procureur a indiqué qu'il déciderait l'ouverture éventuelle d'une information judiciaire après les résultats des autopsies attendus mardi en fin de journée.

December 26, 2005

Portrait d'un mauvais père de famille

LYON (AFP), le 26 décembre 2005 - Un homme de 23 ans, soupçonné de plusieurs viols et tentatives de viol depuis le mois d'août, dans le IIIe arrondissement de Lyon, a été mis en examen et écroué dimanche, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Interpellé vendredi soir à son domicile, dans ce même arrondissement, cet homme, cuisinier et père d'un bébé de quatre mois, a reconnu trois viols et trois tentatives de viol, entre la fin août et la mi-décembre, a-t-on indiqué de source policière. Il a été reconnu par plusieurs de ses victimes et confondu par des tests ADN. Il risque jusqu'à quinze ans de réclusion.

C'est grâce, notamment, au signalement de sa tenue vestimentaire qu'il a été repéré par des policiers de la BAC, qui l'avaient soumis à un contrôle d'identité au cours de la journée de vendredi.

December 21, 2005

Une affaire bien ficellée et vite règlée

TOURS (AFP), le 21 décembre 2005 - Un homme a tué trois personnes dont sa femme avec une arme de chasse et en a blessé une autre grièvement avant de se suicider mercredi matin dans un hameau proche de Pruniers (Indre), a-t-on appris auprès des pompiers.

L'homme âgé d'une soixantaine d'années, selon les pompiers, semble avoir d'abord tué deux voisins dans leur maison où il a également blessé grièvement un jeune homme de 24 ans aux jambes.

Il s'est ensuite rendu dans la maison de sa mère où il a tué son épouse, avant de se suicider immédiatement après, sous les yeux de sa belle-mère, selon les premiers témoignages recueillis sur place.

Aucun détail n'a été communiqué par la gendarmerie sur cette affaire qui s'est déroulée au lieu-dit Les Bouleaux, proche de la localité de Pruniers située à quelques kilomètres d'Issoudun.

TOURS (AFP), 21 décembre 2005, environ 6 heures plus tard - Le procureur de Châteauroux a évoqué mercredi après-midi un "acte inexpliqué" à propos du forcené qui a tué trois personnes avec une arme de chasse avant de se suicider mercredi matin dans un petit hameau proche de Pruniers (Indre).

Gérard Thiais, un agriculteur à la retraite de 65 ans, a tué deux de ses voisins, M. et Mme Guy Cotillon, âgés de 48 et 46 ans, ainsi que sa propre épouse avant de retourner son arme contre lui. Il a également blessé grièvement le fils de ses voisins, âgé de 19 ans.

Les deux familles n'étaient "pas connues des services de police", a indiqué le procureur de Châteauroux, Pierre Valleix, lors d'une conférence de presse. "On ne leur connaissait aucune querelle grave", a-t-il précisé.

Mercredi, entre 09H00 et 10H00, Gérard Thiais a pris sa voiture pour aller jusqu'à la maison de ses voisins, distante de trois cents mètres, où il a tiré à bout portant avec un fusil de chasse sur M. et Mme Cotillon qui sont morts sur le coup, selon le procureur.

Le forcené a également blessé grièvement aux jambes et à l'aine leur fils Frédéric, âgé de 19 ans. Selon le procureur, il est ensuite revenu chez lui où il a tué son épouse, âgée elle aussi d'une soixantaine d'années, avant de retourner l'arme contre lui, selon la même source.

Le fils, seul témoin oculaire de la tuerie, actuellement hospitalisé à Châteauroux, sera entendu "dans 48 heures", selon l'estimation du procureur.

Celui-ci a précisé que la mère de M. Thiais et celle de Mme Cotillon, qui se trouvaient dans les deux maisons au moment du drame et ont donné l'alerte, ont été hospitalisées à Châteauroux en état de choc.

L'autopsie des corps des victimes aura lieu jeudi, à Limoges.



PRUNIERS/CHATEAUROUX (AP), 21 décembre 2005, extraits - "Nous avons encore des points d'interrogation sur le mobile et sur la chronologie des faits", a déclaré à la presse le procureur de la République de Châteauroux, Pierre Valleix. "D'après les témoignages des voisins les plus proches, il n'y avait pas de mauvais rapport de voisinage."

"Cet homme semblait vivre paisiblement. Il n'était connu ni de la gendarmerie ni de la police, et aucun témoignage pour l'instant ne nous indique qu'il présentait un état laissant penser qu'il passerait à l'acte", a précisé le procureur.

Dans le hameau, les habitants sont sous le choc. Leur maire, Serge Bouquin, parle de "catastrophe pour la commune" où "les deux familles vivaient sans rencontrer de problèmes depuis des générations". AP

December 20, 2005

13 ans, mis en examen

ROUEN (AFP), le 20 décembre 2005 - Le garçon de 13 ans soupçonné d'avoir renversé et grièvement blessé dimanche à Petit-Quevilly, près de Rouen, une femme de 33 ans alors qu'il conduisait une voiture volée a été mis en examen mardi, a-t-on appris auprès du parquet des mineurs de Rouen.

Le garçon a été mis en examen notamment pour blessures involontaires, vol avec dégradations et refus d'optempérer et le parquet a requis son placement dans un foyer. Ces faits sont passibles d'une peine maximale de sept ans de prison réduite de moitié du fait de l'excuse de minorité.

Ses deux cousines âgées également de 13 ans qui avaient pris place dans la voiture volée ont été mises en examen pour recel et remises à leurs familles avec une obligation de suivi éducatif.

Selon les enquêteurs, le garçon s'est introduit dans un dépôt où étaient stockées des voitures neuves et a dérobé tour à tour deux Citroën C5 et une Peugeot 206. Après avoir abandonné les deux premiers véhicules, il a roulé avec la 206 à vive allure, en brûlant les feux et les stops, dans les rues de Petit-Quevilly, avec ses deux cousines à bord.

Le garçon qui avait glissé deux annuaires téléphoniques sur le siège pour être à la hauteur du pare-brise a perdu le contrôle du véhicule en passant sur un ralentisseur et heurté une femme de 33 ans. Touchée à la tête, la victime a été hospitalisée dans un état très grave au CHUR de Rouen.

Le garçon a poursuivi sa route avant de heurter un talus et de s'enfuir à pied avec ses deux cousines. Les trois jeunes ont été interpellés quelques centaines de mètres plus loin par la police qui avait été prévenue par des passants surpris par la jeunesse apparente du conducteur.

Le garçon avait été placé aussitôt en garde à vue à l'hôtel de police de Rouen et les deux jeunes filles à partir de lundi après-midi pour les besoins de l'enquête, selon le parquet.

Selon le parquet, le garçon avait déjà été interpellé en mai dernier pour avoir joué aux auto-tamponneuses en compagnie d'autres enfants avec des voitures neuves dans ce même entrepôt. Le préjudice est estimé à plus d'un million d'euros pour 240 voitures endommagées. Le garçon doit être mis également en examen prochainement dans le cadre de cette affaire qui fait l'objet d'une instruction à Rouen.

ROUEN (AP), 20 décembre 2005, extrait - Sonia Legrain, cette femme de 33 ans qui a été renversée par trois adolescents, admise au service neurologie du CHU de Rouen avec de graves blessures à la tête, son état était toujours très préoccupant mardi. Elle est en effet plongée dans un coma profond.

L'adolescent est déjà connu des services de police pour des faits similaires. Les 14 et 15 mai dernier, il s'était introduit avec des amis dans le même parc de voitures neuves et avait fait du stock-car, détruisant 176 véhicules pour un préjudice estimé à plus d'un million d'euros. AP

Deux policiers soupçonnés d'avoir falsifié une procédure

Le Figaro
C. L.
[20 décembre 2005]

JUSTICE. Une femme brigadier major et un gardien de la paix soupçonnés d'avoir falsifié des procès-verbaux au cours d'une garde à vue ont été mis en examen pour «faux en écriture» dans le cadre d'une enquête ouverte après la mort inexpliquée d'Abdel hafid Rouag, le 15 octobre 2004 à Paris. Les deux policiers, alors affectés au commissariat central du XVIIe arrondissement, ont ensuite été remis en liberté – l'Inspection générale des services (IGS) n'ayant pas demandé leur suspension.


Interpellé à l'aube du 9 octobre 2004 tandis qu'il dormait dans son camion, en état d'ébriété selon la police, Abdelhafid Rouag avait passé la journée en garde à vue avant d'être découvert, le lendemain matin, gisant dans un état grave à cent mètres du commissariat. Depuis lors, la Commission nationale de déontologie de la sécurité, saisie par des parlementaires, a mis en doute la chronologie présentée par les policiers. En outre, selon une expertise graphologique, M. Rouag ne serait pas l'auteur de sept signatures apposées sur les PV durant la garde à vue. Soupçonnés de les avoir fabriquées, les deux policiers mis en cause ont contesté, devant le juge, les termes de l'expertise.

Le Figaro, le 20 décembre 2005
La Chancellerie s'attaque aux lenteurs de la justice

LA CHANCELLERIE veut généraliser les «bureaux d'exécution des peines» dans les tribunaux dès l'année prochaine. Ces bureaux doivent permettre l'application immédiate des peines prononcées à l'audience.

A Cambrai, Robert n'aura pas la «chance» de passer entre les gouttes. Vendredi, quand il sort du tribunal vers 13 heures, tout est réglé. En fin de matinée, son permis de conduire est déjà dans le placard de la greffière du bureau d'exécution des peines. Le juge d'application des peines lui a signifié toutes ses obligations. Le conseiller d'insertion l'a reçu en bout de chaîne pour mettre en place son suivi médical et social. Son prochain rendez-vous avec les services sociaux est déjà fixé pour la mi-janvier. Dans sa sacoche, Robert a également l'amende qu'il s'est engagé à payer au Trésor public.

Plus d'une quarantaine de personnes ont été jugées à l'audience ce vendredi matin à Cambrai, selon la procédure du «plaider-coupable».

En réalité, rien n'oblige les justiciables à se rendre, directement après l'audience, au fameux bureau d'exécution des peines car la possibilité de l'appel leur est encore ouverte. [...] L'expérience montre en tout cas que la plupart des personnes se plient au système sans difficulté.


Libération, le 16 décembre 2005
Prévention de la délinquance : Sarkozy refait tout sauf la police
Extraits :

Un maire tout puissant, des miniprocureurs, une police intouchable, le retour de la loi «anticasseurs», l'appel à la délation... Voilà l'esprit du projet de loi sur la prévention de la délinquance que Nicolas Sarkozy s'apprête à dégainer.

Retravaillé une énième fois (onzième rédaction environ depuis 2003), le texte, mitonné en petit comité, devrait sortir incessamment des tiroirs du ministère de l'Intérieur. Après les émeutes de novembre dans les banlieues, les rédacteurs ont ajouté un court chapitre intitulé : «La réponse pénale aux violences urbaines». Pas l'ombre d'un questionnement sur les rapports entre les institutions ­ notamment la police ­ et les habitants des banlieues. Plutôt un plaidoyer justifiant une renaissance de la loi anticasseurs de 1970. Les «événements récents (...) ont permis de mesurer une fois de plus les limites du principe juridique de la personnalisation de la responsabilité pénale», indique le texte. «L'individu n'est responsable pénalement que de ses propres actes et les enquêteurs devront apporter la preuve des éléments constitutifs de chaque infraction commise, et notamment l'élément matériel», regrettent les rédacteurs. D'où l'idée de «disposer d'outils législatifs» permettant «d'incriminer les instigateurs, les meneurs, mais aussi chacun des participants au regroupement, cause de troubles graves à l'ordre républicain, la responsabilité pénale personnelle découlant de la participation individuelle et volontaire au groupe fauteur de troubles».

Dans tout le reste du texte, on cherche en vain des mesures qui pourraient concerner les troupes du ministère de l'Intérieur. En revanche, celles de tous les autres ministères sont impliquées. Le projet prévoit de réformer la justice, l'éducation nationale, le logement, la famille, la santé...

Antienne. Alors qu'il déborde largement sur le champ social, le texte réaffirme pourtant, au fil de ses métamorphoses, une critique de «la culture de l'excuse sociale et économique» pour insister au contraire sur «l'intégration des normes» et «la perception des interdits».

Tapage. Autre innovation majeure : dans le cadre de la lutte contre les «incivilités», le délégué du procureur (généralement un ancien policier désigné par le parquet) pourrait s'autosaisir de certaines infractions (les contraventions de quatrième classe comme les troubles de voisinage, tapages, menaces, insultes, violences légères...), sans attendre d'en être chargé par le procureur.

Libération, le 16 décembre 2005

Selon sa soeur, Jean-Marc Petroff est «un garçon très sensible» qui «aime les enfants» et aurait rêvé de «construire un foyer avec une femme stable». A la place, il tapait sur sa concubine car «elle ne savait pas cuisiner, la maison était sale, le linge mal rincé», bref, «elle manquait de savoir vivre». Il l'a virée «à 11 h 30 le 3 août 1993». Petroff est précis. Un solitaire qui dit : «Les amis, c'est comme les parapluies, quand il pleut, on ne les a jamais sous la main.»

Massacres. Le 31 juillet 1998, Petroff avait une hache sous la main, il a découpé puis étranglé un couple de SDF qu'il hébergeait à Toulon, «des histoires d'alcooliques et de drogués», élude-t-il. Il est en taule depuis, garçon pour qui la culpabilité est un sentiment exotique. En 1995, Petroff a aussi massacré, avec quelques potes, dans un squat toulonnais, un homme à qui il aurait mis lui-même cinquante coups de poing. Trente ans de réclusion, en 2000. Vingt ans, en 2001. Ça n'a pas l'air de trop lui peser. Un neuropsychiatre : «Il a un soulagement quand il est dans une structure, ça le met à l'abri de ses pulsions». «Je n'ai que deux solutions, ou je fais la prison, ou je me pends», rétorque Petroff. Il a 43 ans, les cheveux ras et un regard qui vous transperce.

December 19, 2005

L'idée était « vraiment, vraiment stupide »

METZ (AFP), le 18 décembre 2005 - Le vol d'une ambulance de pompiers vendredi à Thionville (Moselle), suivi d'un accident qui a coûté la vie à Lola, 11 ans, et blessé trois soeurs de 11 à 4 ans, serait le fait d'un jeune homme de 18 ans décidant en état d'ébriété d'emprunter ce véhicule pour épater un ami, selon le scénario privilégié dimanche par les enquêteurs.

Les obsèques de Lola Collignon auront lieu mardi à 10H30 en l'eglise Saint-Pierre, a-t-on appris de source religieuse.

Considéré comme le "suspect principal" de ce vol, un jeune thionvillois de 18 ans a été interpellé samedi à Arlon en Belgique, alors qu'il descendait en état d'ivresse d'un train.

Les enquêteurs attendent beaucoup de sa confrontation avec un second suspect, un jeune homme de 17 ans interpellé dès vendredi soir. L'alcootest de ce dernier s'est révélé négatif et il affirme n'avoir pas suivi son ami dans l'ambulance, a précisé un commissaire de police à l'AFP.

Le jeune homme a été placé en garde à vue puis en détention provisoire dans l'attente de l'extradition du "suspect principal". Celui-ci fait l'objet d'un mandat d'arrêt après l'ouverture d'une information pour homicide et blessures involontaires. Les enquêteurs espéraient pouvoir l'entendre lundi mais la procédure fait qu'il pourrait ne rejoindre la France que dans plusieurs jours, a-t-on précisé dimanche soir.

Selon un policier, le jeune homme connu pour des petits délits, aurait voulu épater son ami en lui proposant de le ramener à bord de l'ambulance toute proche.

Le Républicain Lorrain croit savoir que lors de sa garde à vue, le jeune de 17 ans a indiqué aux enquêteurs que son ami de 18 ans avait beaucoup bu et qu'il voulait lui prouver qu'il pouvait le ramener chez lui de cette façon.

Des témoins avaient rapporté vendredi avoir vu deux personnes s'enfuir du lieu de l'accident.

Le relevé des empreintes dans l'ambulance et la confrontation permettront d'établir les responsabilités dans ce drame qui laissait sans voix dimanche les habitants de Thionville, meurtris dans cette cité sidérurgique solidaire.

Le maire Jean-Marie Demange (UMP) aura résumé l'opinion de nombre de ses administrés en estimant dimanche que "face aux conséquences proprement criminelles de la bêtise humaine, on reste désarmé".

Sur les lieux du tragique accident, des amis des victimes ou de leurs parents ont déposé des bouquets de fleurs, en essuyant des larmes.

Quatre abeilles en sucre ont été déposées sur le sol en matinée par des enfants devant une caméra de télévision.

Le lieutenant-colonel des pompiers Tarrillion, dont les hommes sont intervenus vendredi avec les équipes du SMUR pour médicaliser les victimes transférées au CHU de Nancy, a expliqué à l'AFP la chronologie des faits: "une équipe est partie pour un malaise en ville à 18H15 et, à 18H30, nous sommes appelés pour +une ambulance des pompiers qui a eu un accident+".

"A notre arrivée, explique-t-il, nous découvrons l'ambulance accidentée mais surtout les quatre fillettes allongées sur la chaussée après avoir été percutées à vive allure par notre véhicule", en intervention à 150 mètres de là pour un malaise cardiaque.

L'ambulance volée a percuté Lola ainsi que Julie, âgée de 11 ans, qui raccompagnait ses deux jeunes soeurs âgées de 9 et 4 ans d'un centre scolaire à leur domicile tout proche, dans une rue passante du centre ville.

Le vol d'un véhicule de pompiers en intervention est, selon l'officier, un fait "très rare", même s'il peut constituer une proie facile en restant moteur allumé pour chauffer en hiver sa cellule sanitaire.


SAN MATEO, Californie (AP), 4 décembre 2005 - Daniel Zeisler a tellement aimé fumer de la méthamphétamine, qu'il a tenté de fabriquer cette drogue à partir de sa propre urine.

Seulement, pendant le processus ce Californien de 22 ans a renversé du dissolvant sur lui et a alors logiquement décidé de faire une pause cigarette. Résultat: il s'est brûlé la main droite, le bras, et a mis le feu à la chambre d'hôtel de San Francisco dans laquelle il avait décidé de tenter cette expérience douteuse.

Daniel Zeisler a été condamné vendredi à cinq mois de prison et trois années de mise à l'épreuve par un tribunal de San Mateo (Californie) pour fabrication de méthamphétamine.

"La méthode utilisée par ce type aurait marché mais il lui aurait fallu des bouteilles et des bouteilles d'urine, et pas seulement une vessie", a déclaré vendredi le procureur Steve Wagstaffe après la condamnation de l'apprenti chimiste.

L'avocat de Daniel Zeisler, William Johnston, a reconnu que l'idée était "vraiment, vraiment stupide", mais a affirmé que son client était "un jeune homme brillant et posé" qui avait envisagé cette expérience "comme une proposition intellectuelle".

La méthamphétamine est un stimulant du cerveau qui fait partie d'un groupe de drogues chimiques communément appelées "speed" ou "ice". AP

November 18, 2005

Une nuit en prison

Libération, le 18 novembre 2005
Par Jacqueline COIGNARD

Marinier au chômage et alcoolique, Eric B., 28 ans, n'aura passé qu'une nuit en prison. Dimanche, quand les surveillants de Fleury-Mérogis sont passés pour le petit-déjeuner, il était mort. D'un oedème cérébral, après s'être cogné aux murs de sa cellule, en pleine crise délirante, a-t-on dit à la famille. Dans l'après-midi, il avait été vu par un médecin parce qu'il était très agité «et se prenait pour un oiseau». Ses frères l'ont découvert à la morgue «complètement défiguré». Arrêté pour un délit mineur, Eric B. a été condamné à de la prison ferme parce qu'il avait déjà écopé d'une peine pour ivresse. Le juge l'avait condamné à une obligation de soins dans un établissement spécialisé. N'aurait-il pas été plus judicieux de commencer par là ? demande sa famille.

November 15, 2005

« Rien de durable sans le respect »

Jacques Chirac : «Nous ne construirons rien sans le respect»
Avec AFP sur le site du Figaro.
[14 novembre 2005]

Le chef de l'Etat, qui intervenait au soir de la prorogation pour trois mois de l'état d'urgence décrété en France le 8 novembre, a expliqué la flambée de violence à la périphérie des villes par «une crise de sens, une crise de repères, une crise d'identité». «Nous y répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la France», a-t-il dit.

«Nous ne construirons rien de durable sans le respect. Nous ne construirons rien de durable si nous laissons monter, d'où qu'ils viennent, le racisme, l'intolérance, l'injure, l'outrage. Nous ne construirons rien de durable sans combattre ce poison pour la société que sont les discriminations», a-t-il averti.

«Nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n'assumons pas la diversité de la société française. Elle est inscrite dans notre Histoire. C'est une richesse et c'est une force», a-t-il insisté.

October 30, 2005

La mort au bout de l'appareil photo


Le Figaro, le 1er novembre 2005
Epinay : la mort en 90 secondes
Le Figaro a pu reconstituer le scénario de l'agression mortelle de Jean-Claude Irvoas, un quinquagénaire venu prendre des photos d'un lampadaire pour son travail, filmée jeudi seconde après seconde par une caméra de surveillance. Le film des événements, qui se sont déroulés sous les yeux de la femme et de la fille de la victime, est accablant.
Par Cyrille Louis, extrait :

15 h 53 m 50s : après un rapide repérage, Jean-Claude Irvoas, qui porte un T-shirt vert sous une veste noire, s'arrête devant le lampadaire et regarde autour de lui. Il hésite visiblement avant de sortir l'appareil numérique que sa fille, âgée de 16 ans, lui a prêté pour l'occasion. A cet instant, la caméra filme tout autour de lui des grappes d'adolescents qui «tiennent les murs» tandis qu'un enfant, vêtu d'un pull-over rouge, sillonne la contre-allée en vélo. «Situé au pied d'une cité sensible, cet endroit est un des hauts lieux du trafic de stupéfiants à Epinay, explique le maire (UDF), Hervé Chevreau. C'est d'ailleurs pour tenter de le sécuriser que nous avons décidé, au début de l'année, d'y implanter une caméra dans l'espoir que la police municipale puisse, en temps réel, contrôler ce qui s'y passe.»

15 h 54 mn 20s : trois jeunes gens vêtus de jeans et de vestes de survêtement entrent dans le champ, filmés par la caméra 15 et prennent le photographe en filature alors qu'il s'apprête à regagner son véhicule. En un clin d'oeil, l'un des agresseurs rejoint Jean-Claude Irvoas et tente de lui arracher son appareil photo. Une mêlée s'ensuit, en partie masquée par un saule voisin. Sur l'image, on devine qu'un des jeunes rabat précipitamment sa capuche sur son visage. C'est alors que la victime, qui a réussi à repousser l'un des assaillants au sol, tente de s'enfuir. En vain : il est aussitôt rattrapé par l'un des jeunes gens et s'effondre, terrassé par un coup porté au niveau de la tête.

Libération, 29 octobre 2005
La mort au bout de l'appareil photo dans une cité d'Epinay
Par Jacqueline COIGNARD, extraits :

C'était en plein après-midi, et la victime circulait avec femme et enfant dans l'une des rues du quartier d'Orgemont quand son regard a été attiré par les réverbères, d'un modèle original.

Confusion. Mais, dans ce champ de tours HLM, son initiative a, semble-t-il, été mal perçue. Selon les premiers témoignages, un groupe de jeunes l'a encerclé. A-t-il refusé de ranger l'appareil ou de donner sa pellicule ? «C'est plutôt l'appareil qui devait les intéresser», commente-t-on au parquet de Bobigny. La situation a complètement dégénéré. «Tout est parti très vite et de manière très confuse», selon une source policière. Les jeunes l'ont passé à tabac, sous les yeux de sa femme et de sa fille, restées dans la voiture. Sous les yeux aussi d'un certain nombre de témoins qui ne sont pas intervenus. Une supérette, un bar-PMU et une pharmacie contribuent en effet à rendre ce secteur plutôt animé. «Personne ne lui est venu en aide», commente-t-on chez les enquêteurs.

La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été saisie de l'enquête, qui s'annonce «difficile et complexe» dans un «milieu où la police n'est pas la bienvenue», selon la même source qui évoque des premiers témoignages «confus et divers».

October 29, 2005

Sans ménagement, un 11 octobre à Montreuil

Libération, le 28 octobre 2005
A Montreuil, les CRS font déménager sans ménagement
Des témoins molestés lors de l'évacuation d'un immeuble vétuste
par Dominique SIMONNOT, extraits :

Beaucoup l'ont vu, ce soir-là, devant la maison de quartier Lounès-Matoub à Montreuil. Une lycéenne : «Un type, un vieux aux cheveux blancs, que les CRS ont poussé et fait tomber dans le caniveau. Il s'est relevé difficilement, ils l'ont poussé encore... Il était couvert de sang.»

Soutiens. Ce 11 octobre à Montreuil, tout un quartier est en émoi. Un immeuble vétuste de la rue du Gazomètre a été évacué par la police.

Bastid fait partie, avec sa femme, de ceux qui occupent le centre social aux côtés des familles.

Quand les CRS sont arrivés, «je voulais convaincre les familles de sortir dignement du centre, dit encore l'enseignante, je suis entrée par une petite porte. Un CRS est arrivé par-derrière et m'a enserré la tête. Ils étaient trois dans ce petit couloir, j'étais seule avec eux. J'ai reçu un poing dans l'oeil droit». La directrice, 60 ans, est sortie, «je ne voyais plus, je pleurais». Elle souffre d'un déchirement de la rétine, et voit avec difficulté.

Plainte. Vers 20 heures, les CRS évacuent le centre social. C'est là que Paul et Jean-Pierre Bastid ont été tabassés. Pour ce dernier, Me Irène Terrel a déposé plainte auprès du procureur de Bobigny. Témoignages et photos à l'appui. L'écrivain y raconte comment, en compagnie des familles, il a assisté aux portes fracturées par les policiers. Evacué sans ménagement, il est «projeté à terre et piétiné», puis, quelques minutes plus tard, «deux CRS se sont précipités» et lui flanquent «un violent coup de poing sur le nez». Puis vient «un violent coup de matraque à la tête» de la part d'un «policier en civil». Enfin, «tandis que je titubais, rapporte Bastid, ils m'ont projeté et je suis tombé à la renverse sur les grilles». Les pompiers l'ont emmené au centre hospitalier. Bilan : traumatisme crânien, nez fracturé, côte cassée, paupière déchirée... Le parquet de Bobigny a confié l'enquête à l'IGS, la police des polices. Là où se trouve aussi, depuis lundi, la plainte de la directrice d'école «j'étais allée d'abord au commissariat mais ils ont refusé d'enregistrer ma plainte».

Occupation. Du côté de la préfecture, on fait savoir que «les policiers n'ont fait que se défendre devant des jets de projectiles, des appels à rébellion et des outrages. Auxquels se sont ajoutés des jeunes venant de cités voisines qui voulaient en découdre. Il y a eu des heurts, mais nous n'avons aucun signalement de personnes blessées». Ces jets, personne ne les a vus. Même pas ceux qui étaient opposés et même choqués par l'occupation du centre social. «Je ne comprends pas cette violence. A aucun moment je n'ai été agressive, je n'ai insulté personne, même quand j'ai pris le gnon, j'ai juste dit "Monsieur, vous m'avez fait mal".» assure la directrice de l'école Marceau.

Mercredi, la sénatrice communiste Nicole Borvo a saisi Pierre Truche, président de la commission nationale de déontologie et de sécurité (CNDS), de «ces violences policières d'une rare intensité».