July 13, 2006

Des communiqués du CRIF et de la Présidence


Israël-Palestine : le cancer
Article paru dans l'édition du 04.06.02

Les victimes civiles palestiniennes sont désormais de 15 à 20 fois plus nombreuses que les victimes israéliennes. Est-ce que la pitié doit être exclusivement réservée aux unes et non aux autres ?


Laissez moi rire - jaune.

Les auteurs de « Israël-Palestine : le cancer » et Le Monde condamnés pour diffamation raciale
27/05/05
Thème: Médias

Le CRIF prend acte avec satisfaction de la condamnation pour « diffamation raciale » d’Edgar Morin, Sami Naïr et Danielle Sallenave ainsi que du journal Le Monde à la suite d’une publication en juin 2002 d’une tribune intitulée « Israël-Palestine : le cancer ».

La Cour d’Appel de Versailles a ainsi clairement posé des limites à une déviance qui consiste à incriminer « les Juifs » au nom de la critique d’Israël.

Le CRIF a toujours estimé que la critique de la politique israélienne est de l’ordre du débat d’idée libre et démocratique mais qu’elle ne peut s’exprimer par le biais d’une diabolisation d’Israël ni des Juifs.


Cérémonie du Vel d’Hiv
11/07/06
Thème: Commémoration

Comme chaque année, la Commission du souvenir du CRIF organise la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes. La cérémonie aura lieu le dimanche 16 juillet à 11h Square de la Place des martyrs juifs du vélodrome d’Hiver à Paris.
Plusieurs personnalités seront présentes parmi lesquelles Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Défense, Hamlaoui Mekachera, le ministre délégué aux Anciens combattants, et Bertrand Delanoë, maire de Paris.
Le ministre prendra la parole ainsi que Henry Bulawko, le président de l’amicale des déportés d’Auschwitz et des camps de Haute-Silésie, et président d’honneur du CRIF, Roger Cukierman, le président du CRIF, et Simone Veil, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Des dépôts de gerbes, prières, chants et témoignages se succèderont.

Une cérémonie commémorative aura lieu dimanche 16 juillet à 11h au mémorial de Drancy. Le CRIF sera représenté par Mme Yvette Lévy, survivante d’Auschwitz.


Cassation d'un jugement condamnant Le Monde et E. Morin pour diffamation
AFP 12.07.06 | 19h28

La Cour de cassation a annulé mercredi un jugement de la cour d'appel de Versailles de mai 2005 condamnant Edgar Morin et Jean-Marie Colombani, en sa qualité de directeur de la publication du Monde, pour diffamation raciale dans une tribune du philosophe.

Cet arrêt de "cassation sans renvoi" rendu par la première chambre civile est définitif.

La cour d'appel de Versailles avait également condamné à un euro de dommages-intérêts Samir Naïr et Danièle Sallenave, les co-auteurs de la tribune libre parue dans Le Monde du 4 juin 2002, consacrée au conflit israélo-palestinien et intitulée "Israël-Palestine: le cancer".

MM. Morin, Colombani, Naïr et Mme Sallenave étaient poursuivis par les associations France-Israël Général Koenig et Avocats sans Frontières qui avaient jugé deux passages du texte comme étant "diffamants" et faisant l'apologie d'actes terroristes.

Dans le premier passage, considéré par la cour d'appel comme diffamatoire racialement, il était écrit: "on a peine à imaginer qu'une nation de fugitifs, issus du peuple le plus longtemps persécuté dans l'histoire de l'humanité, ayant subi les pires humiliations et le pire mépris, soit capable de se transformer en deux générations en peuple dominateur et sûr de lui et, à l'exception d'une admirable minorité, en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier".

Dans le second passage incriminé les auteurs écrivaient, entre autres, "les juifs qui furent victimes d'un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux Palestiniens".

"Les propos poursuivis (...) n'imputent aucun fait précis de nature à porter atteinte à l'honneur ou à la considération de la communauté juive dans son ensemble en raison de son appartenance à une nation ou à une religion, mais sont l'expression d'une opinion qui relève du seul débat d'idées", estime la cour de cassation dans son arrêt.


Entretien avec le bureau du CRIF
communiqué de la Présidence de la République.
PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
Paris, le 1er juin2006
COMMUNIQUE

Le Président de la République a souhaité recevoir le Comité Directeur du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France pour leur exprimer sa pleine solidarité à la suite des actes à caractère antisémite auxquels nous avons assisté ces derniers mois.

Condamnant de la façon la plus solennelle ces agressions choquantes et inacceptables, le Chef de l'Etat a réaffirmé sa détermination absolue et celle du Gouvernement à lutter pied à pied contre ces actions odieuses. Il a affirmé qu'il s'agissait d'un combat de toute la Nation. Il a assuré les responsables du CRIF que tout était mis en œuvre pour lutter contre l'antisémitisme et tous les racismes.

July 11, 2006

Zidane, « simplement humain »

PARIS (AFP), extrait - La classe politique refuse de déboulonner la légende Zidane mais attend des "explications" du footballeur pour son coup de tête sur un défenseur italien en finale du Mondial, un geste qui prend l'ampleur d'une affaire nationale.

Alors que le mystère demeure sur ce que Marco Materazzi a dit pour provoquer le coup de folie qui a valu à Zinedine Zidane son exclusion, les politiques, comme l'opinion, font preuve d'indulgence à l'égard d'un joueur devenu héros national depuis la victoire des Bleus en 1998.

61% des Français (contre 27%) pardonnent à Zidane son geste, selon un sondage CSA dans Le Parisien/Aujourd'hui en France. Ils sont même 52% (contre 32%) à comprendre sa réaction.

Souvent surnommé Zizou, il est un joueur de football français d'origine algérienne né le 23 juin 1972 à Marseille dans la cité de « La Castellane ».

Marié à Véronique, Zinedine Zidane est père de quatre garçons : Enzo, Luca, Théo et Elyaz.


L'Express du 25/04/2005, XVIe arrondissement
La mode de l'Estaque et ses revers

Le XVIe, c'est l'Estaque et la Castellane; le village des peintres et la cité chaude, la difficile union de la carpe et du lapin… Il y a d'abord les extrêmes géographiques qui en font, tout au nord, l'arrondissement le plus mal desservi par les transports en commun et le plus mal loti en établissements scolaires: en 16e place pour ces deux critères. Il y a ensuite, et peut-être surtout, cette réputation de criminalité, guère usurpée... Le taux de délinquance a grimpé de 30,4% en quatre ans, et l'arrondissement occupe en matière de sécurité une piteuse 15e place. «C'est la Castellane qui provoque cette dérive; c'est le véritable problème du XVIe, assène le maire de secteur, Frédéric Dutoit (PC). Normal: les gens y sont entassés à 6 000 dans les barres… Même la police n'y entre pas.»


RTL.be, 13-7-2006 13:26
Zidane s'excuse mais ne regrette pas

"Je m'en excuse auprès des enfants qui ont regardé cela. Mon geste n'est pas pardonnable (...)."

Le joueur, qui a pris sa retraite à l'issue du Mondial-2006, a toutefois indiqué "ne pas regretter" le coup de tête qui a provoqué son expulsion à la 110e minute de la rencontre. "Je ne peux pas regretter mon geste car cela voudrait dire qu'il avait raison de dire tout cela, a-t-il expliqué. Je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas dire cela. Et non, il n'a pas raison de dire ce qu'il a dit."

De plus, Zidane s'en est vivement pris au dirigeant populiste italien Roberto Calderoli, qui a dit que l'équipe de France était "composée de noirs, d'islamistes et de communistes", des propos "pires" que son coup de tête en finale du Mondial de football. Dirigeant de la Ligue du Nord, parti de droite populiste au ton souvent xénophobe, Calderoli avait dû quitter son poste de ministre des Réformes institutionnelles dans le gouvernement de Silvio Berlusconi pour avoir arboré un T-shirt avec une des caricatures du prophète Mahomet, au plus fort de la crise.

De son côté, le défenseur italien Marco Materazzi a démenti hier avoir insulté la mère de Zizou. "Je ne lui ai rien dit qui concernerait le racisme, la religion et la politique. Je n'ai pas parlé non plus de la mère. J'ai perdu ma maman à quinze ans et aujourd'hui encore je suis ému rien que d'en parler. Naturellement, je ne savais pas que la sienne était à l'hôpital et je lui fais mes meilleurs voeux", a déclaré Materazzi dans une interview au quotidien spécialisé Gazzetta dello Sport. "Zidane est depuis toujours mon idole, je l'admire beaucoup", a ajouté Marco Materazzi. Le joueur avait déjà reconnu deux jours plus tôt avoir insulté Zidane, sans préciser de quelle manière, affirmant que ce dernier avait eu un comportement "super-arrogant" à son égard.

June 6, 2006

Des personnes agées disent que ça leurs rappelle 1942

PARIS (AFP) - A quelques jours du bac et du sursis du 30 juin accordé aux jeunes scolarisés sans-papiers pour qu'ils terminent leur année, et face à une mobilisation croissante, Nicolas Sarkozy a décidé de faire un geste pour une partie de ces enfants et leurs parents, qui ne devraient pas être expulsés.
Cette décision ne "s'apparente pas pour autant à une régularisation massive", a indiqué mardi le ministère, chaque cas fera l'objet "d'un examen particulier".

Les examens "au cas par cas" devraient se faire au sein d'une commission nationale où associations et administration auront leur place, a-t-on ajouté Place Beauvau".

"C'est un effet d'annonce qui concerne 2% des enfants sans-papiers" a aussitôt réagi Richard Moyon, porte-parole du Réseau éducation sans frontières (RESF), qui appelle à "continuer et amplifier" la mobilisation.

Ce réseau, créé en 2004 et regroupant environ 70 organisations, est à la tête de la lutte contre l'expulsion des jeunes sans-papiers. Il a lancé un compte à rebours sur son site internet: "Expulsions de jeunes scolarisés sans-papiers: J-24".

Il multiplie et intensifie chaque jour les alertes et les manifestations avant le 30 juin, date de la fin du sursis accordé par l'Intérieur aux jeunes sans-papiers pour qu'ils terminent leur année scolaire.

Sensibilisée semble-t-il par cette mobilisation, la place Beauvau a donc fait un geste mardi en annonçant que 720 familles, soit près de 2.500 personnes, ont été recensées comme pouvant bénéficier de ces régularisations.

Mais pour Richard Moyon, ce sont "au moins 50.000 enfants qui sont concernés car le ministère lui-même a recensé 50.000 familles sans-papiers".

Sont précisément visés par cette mesure des enfants nés en France et qui y sont scolarisés, qui sont issus de parents en situation irrégulière et qui ne parlent pas la langue du pays dont leurs parents sont originaires.

Mais, hasard du calendrier, l'annonce de cette régularisation partielle est tombée le jour où des policiers sont venus chercher dans une école maternelle du Mans deux petits frères kurdes, dont la maman est en cours de reconduite à la frontière.

L'obstination à aider les enfants sans-papiers conduit ainsi de plus en plus de parents d'élèves à cacher des écoliers chez eux, comme à Brest où des femmes de militaires aident une petite fille du Daghestan.

"Dans notre école, on a une petite fille dont la maman est menacée d'expulsion. La petite aurait dû être expulsée le 5 avril, elle a été cachée le 4 pour éviter son expulsion. Je reçois des courriers de soutien de personnes âgées qui me disent que ça leur rappelle 1942", a expliqué Delphine Grivet, parent d'élève à l'école Jean-Macé à Brest.

Le collectif Uni(e)s contre une immigration jetable a estimé de son côté que la décision du ministre de l'Intérieur était un "os à ronger" jeté à l'opinion publique.

SOS Racisme s'est félicité de ce "recul de la politique du chiffre mise en place en matière d'expulsion" tout en exprimant ses "inquiétudes face aux critères annoncés par le ministre de l'Intérieur pour définir les bénéficiaires de ces mesures".

La FSU, principale fédération d'enseignants, a estimé qu'il fallait "intensifier la lutte pour la régularisation de tous les jeunes scolarisés et de leur famille".

Le ministère de l'Intérieur a rappelé que le nombre d'étrangers vivant en situation irrégulière sur le territoire français s'inscrit dans "une fourchette de 200.000 à 400.000 personnes".

PARIS (AP) - La commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) estime dans un avis rendu public mardi que le projet de loi Sarkozy sur l'immigration "favorise le fort au détriment du faible" et fait peser des "risques sur les libertés fondamentales et les droits de l'Homme".

La commission, qui n'a pas été saisie par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, a examiné le texte de sa propre initiative. Son avis, rendu public le jour du début de l'examen du projet de loi par le Sénat, date du 1er juin.

La CNCDH s'inquiète des nouvelles dispositions relatives aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers sur le territoire "qui vont rendre plus difficiles encore l'accès à notre pays pour les personnes les plus fragiles de même que le maintien en France de celles et ceux qui ont besoin de protection et de soutien".

"Le projet de loi favorise le fort au détriment du faible, favorise l'accès au territoire des plus talentueux, et multiplie les obstacles pour ceux qui devraient au contraire bénéficier de la protection et du droit de vivre en famille", juge la commission.

La CNCDH dénonce la priorité donnée par le projet de loi à l'immigration "choisie", la mise en place une nouvelle carte de séjour "compétences et talents", l'exigence de la production d'un visa de long séjour aux conjoints de ressortissant français en vue de la délivrance d'une carte de séjour temporaire, ou l'extension de la liste des catégories d'étrangers devant justifier d'une intégration dans la société française dans le cadre de la délivrance d'une carte de résident.

Elle juge le concept d'"immigration subie" utilisé par le ministre de l'Intérieur "incompatible avec le respect de la dignité humaine". "Les premiers à subir l'émigration sont ces hommes et ces femmes que la misère et l'extrême pauvreté, l'oppression voire la terreur poussent à choisir l'exil et l'éloignement", rappelle la commission.

La CNCDH rappelle également le caractère de "droit fondamental" du droit d'asile et du regroupement familial, conformément à la jurisprudence du Conseil constitutionnel.

Plus largement, la commission reproche au projet Sarkozy de se limiter à la "seule dimension policière" de la politique d'immigration alors que "le développement des flux migratoires est dans la nature d'un monde de plus en plus globalisé". AP


Le Monde titre "720 familles étrangères pourraient être régularisées". Selon la logique qui suit, une très grande majorité des familles dont l'un des parents a des origines étrangères doivent être expulsables :

"Lorsqu'un enfant étranger est né en France ou qu'il y est arrivé en très bas âge, qu'il est scolarisé en France, qu'il ne parle pas la langue de son pays d'origine, qu'il n'a aucun lien avec ce pays, il serait très cruel de l'y reconduire de force", a estimé M. Sarkozy mardi après-midi au Sénat, en préambule à la discussion de son projet de loi sur l'immigration.
LE MONDE | 06.06.06

June 4, 2006

Autres formes de racisme ordinaire

CAEN (AP) - Pour la première fois, près de 150 enfants nés de père allemand et de mère française pendant la Seconde guerre mondiale se sont réunis samedi à Caen (Calvados) pour l'assemblée de l'Amicale nationale des enfants de la guerre (Ameg).

"C'est très émouvant de nous retrouver tous ici. C'est la première fois que nous nous voyons", lance Jeanine Nivoix-Sevestre, la présidente de l'amicale créée l'an passé. Née en 1941 d'une mère française et d'un père soldat allemand, elle se bat depuis plusieurs années pour retrouver des enfants comme elle.

"Nous conversons depuis plus d'un an par e-mail ou par téléphone, mais nous ne nous étions jamais vus", explique-t-elle. "Aujourd'hui nous sommes 150, mais il paraît qu'en France nous sommes plus de 200.000 enfants nés de ces amours interdites".

"Toute notre vie n'a été qu'insultes, menaces, brimades, mais chacun vivait muré dans son silence", ajoute Josiane Kruger, une autre de ses enfants nés durant la Seconde guerre mondiale.

"Toute ma jeunesse on m'a traité d'enfants de boche", ajoute Henriette, 64 ans, qui souhaite garder l'anonymat pour ne pas faire du mal à sa mère encore en vie", qui a été tondue à la Libération et "a fait de la prison pour avoir aimé un soldat allemand".

En visitant samedi le Mémorial de Caen, tous ces "enfants" de plus de soixante ans étaient très émus. Les larmes ont même coulé sur les joues de cet homme qui toute sa vie a cherché son père, soldat allemand mort au front d'Ukraine en mars 1944 "et qui est en photo ici, dans les galeries du Mémorial".

"En nous réunissant, nous cassons plus de 60 ans après, le dernier tabou de la Seconde Guerre mondiale. Pour tous ces enfants qui ont vécu dans l'ombre, qui n'ont pas toujours été acceptés, alors qu'ils n'y étaient pour rien. Il faut faire tomber les derniers complexes... C'est nécessaire de le dire haut et fort", a conclu Jeanine Nivoix-Sevestre.

Dimanche, ces "enfants nés d'amours interdits" devaient visiter les plages du Débarquement et le cimetière allemand de la Cambe. AP

vei/sb

17 500 euros de provision pour l'innocent
par Dominique SIMONNOT
Libé, 3 juin 2006

brahim S. se disait innocent des vols et recels en bande dont il était accusé. Il avait passé un an en détention provisoire, car personne ne l'avait cru, sauf son avocat Sébastien Rideau-Valentini. Relaxé par le tribunal correctionnel, il a obtenu, le 31 mai, 17 500 euros de provision pour son préjudice moral dû à une incarcération injuste (Libération du 31 mars). La cour d'appel de Paris a estimé que, n'ayant fait l'objet «d'aucune incarcération antérieure», son «choc psychologique» a été augmenté par son isolement, car Ibrahim est sierra-leonais. Après la provision, son indemnisation doit maintenant être jugée sur le fond.


Un père marocain accusé de violences crie au cauchemar
par Pierre DAUM
Libé, lundi 27 mars 2006, extraits

Profondément accablés par l'«horreur» qu'ils vivent, les parents, inconnus jusqu'alors de la police et des services sociaux, ne comprennent pas pourquoi la justice semble n'attacher aucun crédit à leurs propos.

Entendant la révélation d'une telle cruauté dans la bouche d'un homme dont le français est trébuchant, pourquoi l'institutrice n'a-t-elle pas fait répéter le père ? «Vous savez, répond la jeune femme, cette famille est originaire du Sud du Maroc. Là-bas, on punit les enfants avec des châtiments corporels. J'ai même entendu plusieurs fois que, chez les Marocains, on pratiquait les brûlures comme châtiment sur les enfants». Vision partagée par le substitut du procureur, qui déclare à Libération que, «chez les Algériens et les Marocains, la sanction physique fait partie des moeurs de leur pays».

May 28, 2006

Panique à Berlin

BERLIN (AFP), extraits - Un Allemand âgé de 16 ans, a semé la panique vendredi soir à Berlin en agressant des passants au couteau, faisant 28 blessés, un drame qui survient après plusieurs agressions racistes en ex-RDA et relance le débat autour de la sécurité à deux semaines du Mondial de football.

La cérémonie d'inauguration en grande pompe de la plus grande gare ferroviaire d'Europe au centre de Berlin dans la nuit de vendredi à samedi a été entachée par l'une des plus graves agressions commises dans la capitale allemande.

Quinze des victimes étaient toujours hospitalisées samedi soir, tandis que l'une d'elle a affirmé être porteuse du virus du sida, selon la police. En conséquence, les autorités redoutent que d'autres victimes puissent avoir été contaminées par du sang sur la lame du couteau de l'agressseur.

...
Auparavant, un demi million de personnes avait participé à la cérémonie d'inauguration de la nouvelle gare centrale, une impressionnante cathédrale de verre et d'acier qui doit devenir le plus gros noeud ferroviaire d'Europe.

Ce drame survenu à deux semaines jour pour jour du début de la Coupe du monde a suscité de vives réactions, à commencer par celle de la chancelière Angela Merkel qui a évoqué un "événement horrible".

Le ministère de l'Intérieur et les autorités régionales "ont pris toutes les mesures imaginables pour assurer la sécurité comme cela n'a encore jamais été le cas en Allemagne", a-t-elle affirmé, faisant référence au Mondial, dont les organisateurs ont fait de la sécurité la priorité numéro un.


BERLIN (AP), extrait - Le jeune forcené, "a commencé à marcher dans la foule, poignardant des hommes et des femmes au hasard" et semant la panique a témoigné Corina Jahn, une femme dont l'ami a été atteint à l'estomac. Une centaine de policiers et 11 ambulances ont été dépêchés sur place.

L'incident intervient après de récentes attaques racistes à Berlin et en Allemagne orientale, suscitant des inquiétudes sur la sécurité pendant la Coupe du monde de football, qui débute le 9 juin.

LAGOS (AFP) - Des millions d'enfants nigérians sont touchés par la pandémie du VIH-Sida, et les traitements sont très lents à se mettre en place, s'est inquiété samedi dans un communiqué le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef).

"Les vies de millions d'enfants sont dévastées par le VIH-sida au Nigeria", écrit l'Unicef dans son communiqué.

Le Nigeria célèbre samedi la Journée nationale de l'enfant sur le thème "les enfants et le VIH-sida: relever les défis". Plusieurs conférences sont prévues et des campagnes d'affichage dans les grandes villes du pays.

"Les progrès sont très lents à se mettre en place pour le traitement et le soutien aux enfants infectés par le VIH-sida ou affectés par la maladie", déplore l'Unicef qui ajoute qu'environ 1,8 million d'enfants ont perdu au moins l'un de leurs deux parents à cause de la maladie.

"Des milliers d'enfants vivent avec des parents malades ou agonisants. Cela peut causer des problèmes psychologiques très importants, sans parler des difficultés économiques, de la stigmatisation et la discrimination, et la malnutrition qui met directement leur vie en péril", explique Ayalew Abai, représentant de l'Unicef au Nigeria.

"Selon les experts, 30% des enfants infectés par le virus dans le monde meurent avant leur premier anniversaire, 50% avant deux ans. La plupart de ces décès viennent de l'absence de diagnostic sur ces enfants qui ne reçoivent donc pas de traitement anti-rétroviraux", note l'Unicef.

Il y a six mois, l'agence onusienne a lancé une vaste campagne "Unis pour les enfants, unis contre le VIH-sida", qui n'a pas porté ses fruits ni atteint ses objectifs reconnait l'Unicef, bien qu'un plan national ait été finalisé pour les orphelins du Sida, mais pas encore mis en oeuvre.

L'Unicef prône la prévention de la transmission du virus de la mère à l'enfant, responsable de 90% des infections infantiles et la mise en place d'un programme de suivi pédiatrique.

"Au Nigeria, plus de 230 centres de santé fournissent des services de prévention de cette transmission, alors qu'il n'y en avait que 60 l'année dernière. Mais en dépit de ce progrès, on estime que moins d'un pour cent des femmes enceintes ont accès au dépistage et au conseil", affirme-t-elle.

Le Nigeria, avec au moins 3,5 millions de séropositifs, est le troisième pays au monde en terme de nombre de personnes vivant avec le VIH, après l'Inde et l'Afrique du Sud.

May 23, 2006

Pétris de préjugés, Amnesty dénonce

Amnesty dénonce "l'impunité" des forces de police en France
AFP 23.05.06 | 12h38

Amnesty International dénonce dans le chapitre consacré à la France de son rapport 2006 la poursuite de brutalités policières impunies, de nouvelles mesures de lutte contre le terrorisme qu'elle juge "liberticides" et des atteintes au droit d'asile. Dans ce rapport mondial, dont la partie française a été présentée mardi matin à Paris par la présidente d'Amnesty France Geneviève Sévrin, l'organisation de défense des droits de l'Homme assure notamment que "les mauvais traitements et les homicides racistes imputables à la police depuis dix ans ne sont pas des cas isolés". "Les auteurs présumés de tels actes ne sont toujours pas amenés à rendre des comptes de leurs actes devant la justice", déplore-t-elle. Amnesty précise que "le racisme des policiers et d'autres agents de l'Etat vise les personnes de confession musulmane ou issues d'une minorité ethnique". L'organisation s'inquiète également, dans ce rapport portant sur l'année 2005, de la loi sur le terrorisme votée en décembre. Certaines des dispositions sont "liberticides", estime Mme Sévrin. Le rapport souligne que cette loi "prévoit d'autoriser des périodes plus longues de détention au secret, supprimant ainsi des garanties contre le recours à la torture et les mauvais traitements et renforçant l'impunité de fait des agents de la force publique". Le texte note enfin que "de nouvelles dispositions législatives et réglementaires ont restreint le droit de demander l'asile et celui de voir sa requête examinée au fond". Amnesty dénonce la mise en place d'une liste de "pays sûrs" comprenant "certains pays dont les pratiques en matière de droits de l'Homme sont loin d'être exemplaires", explique Mme Sévrin, citant notamment l'Albanie ou la Géorgie.

Pétris de préjugés (y compris racistes)

Un père marocain accusé de violences crie au cauchemar
Malgré les revirements de son fils, il reste interdit de domicile familial.

par Pierre DAUM
Libération, lundi 27 mars 2006


Amnesty International estime ne plus prêcher dans le désert
Dans son rapport annuel publié mardi, l'association note quelques progrès • Certains gouvernements négligent moins les droits de l'Homme • Le G8 est toutefois épinglé pour «alimenter l'Afrique en armes»

par Thomas HOFNUNG
LIBERATION.FR : mardi 23 mai 2006 - 12:21


Hier, sur le Figaro : 12:47 - France: l'exportation d'armes se porte bien Le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie déclare avoir «bon espoir» que la France dépasse en 2006 le montant de 4 milliards d'euros d'exportations d'armement. (Avec AFP)

May 12, 2006

La belgique sous le choc

BRUXELLES (AP) - La Belgique était sous le choc vendredi après le meurtre gratuit d'une femme noire et de l'enfant blanc dont elle était la nourrice. Un événement qui survient peu de temps après l'assassinat d'un jeune pour lui voler son baladeur, à la suite duquel les Maghrébins avaient été faussement montrés du doigt.

Plusieurs centaines de personnes ont défilé en silence vendredi matin dans les rues d'Anvers, au lendemain du double crime commis par un jeune homme de 18 ans présenté par les autorités comme un skinhead. L'individu, connu pour ses sympathies d'extrême droite, venait de faire l'acquisition d'un fusil.

Selon les premiers éléments de l'enquête, le meurtrier présumé s'est rendu dans le centre historique avec son arme et a ouvert le feu sur les personnes qui n'étaient pas de couleur blanche, tuant une Malienne et, sans le vouloir, l'enfant blanc qu'elle gardait. Il a aussi blessé grièvement une femme d'origine turque qui passait par là.

Blessé à son tour au ventre par un policier qui le sommait de déposer son arme, l'agresseur a été arrêté et transporté à l'hôpital, où il a été interrogé par la police et inculpé vendredi de meurtre avec préméditation.

"Le suspect a déclaré qu'après avoir acheté un fusil de chasse et des munitions, il avait délibérément recherché des personnes d'origine étrangère dans le but de les abattre", a expliqué Dominique Reyniers, porte-parole du parquet d'Anvers.

"Maintenant, on tire sur les Noirs uniquement parce qu'ils ont la peau sombre", s'est indignée Ngounda Demba, proche de la nourrice tuée, alors que des manifestations se formaient en divers points de la Belgique pour dénoncer la nature raciste du crime.

Le jeune avait récemment été expulsé de son établissement scolaire pour avoir fumé dans les locaux et s'était fendu d'une lettre d'adieu. Malgré son attitude extrémiste, nul ne pouvait imaginer qu'il irait jusqu'à semer la mort.

"Chacun dans notre pays doit savoir ce à quoi peut conduire un climat d'intolérance", a souligné le Premier ministre Guy Verhostadt en commentant à chaud ce double crime.

Les violences contre des personnes de type non-caucasien sont en nette augmentation en Belgique depuis qu'un jeune a été tué le mois dernier pour son lecteur MP3. Ses meurtriers présumés ont d'abord été présentés comme des Maghrébins alors que rien ne permettait de l'assurer. La police a finalement appréhendé deux suspects... polonais.

Depuis ce crime, les incidents à connotation raciste remplissent la rubrique faits divers des médias belges. Les chaînes de télévision ont ainsi diffusé des images de caméras de surveillance montrant un homme noir roué de coups dans une station-service bruxelloise parce qu'il n'avait pas déplacé son véhicule suffisamment rapidement. La victime est aujourd'hui paralysée et partiellement aveugle.

Un homme d'origine africaine est lui tombé dans le coma après un passage à tabac devant un bar fréquenté par l'extrême droite; trois crânes rasés ont été arrêtés. Un incendie suspect a par ailleurs ravagé un foyer de travailleurs africains.

"Ca ne peut pas aller plus mal", a constaté le maire d'Anvers, Patrick Janssens. "On ne peut pas comprendre que cela arrive en plein jour à Anvers."

Le port est un bastion du parti d'extrême droite Vlaams Belang (Intérêt flamand), l'ex-Vlaams Blok (Bloc flamand), qui a lui aussi condamné le double meurtre de jeudi à quelques mois des élections municipales d'octobre. "Notre parti est choqué par ces événements que rien ne justifie", a réagi son président Frank Vanhecke, appelant à "la sanction la plus sévère contre le meurtrier."

Le suspect entretenait cependant des relations indirectes avec le Vlaams Belang. "Le seul lien qu'il avait avec nous est que certains de ses proches sont membres du parti", a un porte-parole de la formation. "Lui-même n'avait jamais assisté à aucune réunion et n'était pas adhérent." AP

May 11, 2006

Le péril jeune

L'Humanité du 10 mai 2006
Sarkozy brandit le péril jeune

Justice. Le ministre de l’Intérieur s’apprête à réformer l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, en privilégiant le répressif au détriment de l’éducatif.

Extraits:

Haro sur les jeunes !

on punit d’abord,
on discute ensuite

Forcer plutôt
que convaincre

À l’autre bout de la chaîne, les juges s’arrachent les cheveux : lorsqu’une mesure éducative est ordonnée, le premier rendez-vous avec un éducateur intervient généralement quatre à cinq mois plus tard... « C’est comme ça que l’on décrédibilise la justice », s’agace Hélène Franco pour qui la prison doit demeurer le dernier recours, au risque de la banaliser dans la tête des gamins.

Le peril jaune

Cela fait plus d’un siècle que le Péril jaune est brandi régulièrement. Examinons-en l’origine, les caractéristiques et tentons de comprendre ce qu’il révèle des représentations occidentales.

May 7, 2006

Le péril jaune

Le Péril jaune, 7 novembre 2005
par Régis Poulet

En ce début de XXIe siècle, nos oreilles sont rebattues de mises en garde, de propos alarmistes relatifs au danger que l’Asie ferait courir à l’Occident dans les domaines économiques, sociaux voire culturels. Cela fait plus d’un siècle que le Péril jaune est brandi régulièrement. Examinons-en l’origine, les caractéristiques et tentons de comprendre ce qu’il révèle des représentations occidentales.

PARIS (AFP) - Les responsables de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui a ouvert son congrès annuel vendredi au Bourget (Seine-saint-Denis), jugent que l'Islam n'est pas assez aidé en France et ont axé leurs travaux sur les difficultés des musulmans à vivre leur religion au quotidien.

"Les embûches sont multiples. Mais, nous nous réjouissons des avancées faites grâce aux mairies, aux pouvoirs publics qui protégent mieux le culte musulman, aux efforts des musulmans. Mais l'environnement n'est pas adapté à l'islam, deuxième religion de France et les lois, comme celle de 1905, ont été conçues pour d'autres", a expliqué vendredi Lhaj Thami Breze, président de l'UOIF.

"Pour venir à la prière le vendredi, pour célébrer leurs fêtes, les musulmans rencontrent maints obstacles. Et nombre de chefs d'établissement interprètent abusivement la loi de mars 2004 sur les signes ostensibles à l'école, pour aggraver la souffrance des filles musulmanse, leur interdire toute tenue vestimentaire qui leur déplairait", ajoute-t-il.

Un des thèmes de la réunion sera l'islamophobie, "préoccupante" selon l'UOIF. "Les propos de Philippe de Villiers disant que l'islam était incompatible avec la République sont aberrants. Mais ce qui nous inquiète, c'est la facilité avec laquelle les médias les reprennent. Personne ne l'oserait avec d'autres religions", assure M. Breze.

Le projet de loi sur l'immigration de Nicolas Sarkozy -qui avait, en 2003 participé à l'assemblée- "nous inquiète pour sa méthode", dit M. Breze. "Ce problème ressurgit avant la présidentielle. C'est l'irrationnel qui va dominer. Or, l'immigration est un problème mondial, lié au développement, à la répartition des richesses, à la colonisation", dit-il.

Aucune personnalité politique de premier plan n'est attendue à ces journées, qui se terminent lundi et où les organisateurs attendent 120.000 visiteurs. Mais la députée UMP Christine Boutin, qui affiche son catholicisme, débattra du "vivre ensemble" avec avec des responsables musulmans et des élus locaux. L'humoriste Dieudonné, "dans le cadre de sa campagne présidentielle", s'y rendra aussi lundi.

Parmi les invités figure Hani Ramadan, dirigeant du Centre islamique de Genève, frère de Tariq Ramadan et petit-fils du fondateur des Frères musulmans égyptiens Hassan al-Banna. En 2002, il avait fait scandale en défendant l'application de la charia et la lapidation des femmes adultères. Il avait été ensuite licencié de son poste d'enseignant de français par le gouvernement genevois.

La Palestine sera au coeur des débats. Le chef des tribunaux religieux palestiniens cheikh Tayssir al-Tamimi s'exprimera sur "la Palestine, tragédie d'un peuple".

Un autre conférencier attendu est contesté: Hassan Iquiousssen, qui avait en 2003, dans une cassette intitulée "Palestine, histoire d'une injustice", tenu des propos dénoncés comme antisémites par des organisations juives.

L'UOIF, généralement située dans la mouvance des Frères musulmans, est l'une des principales fédérations de mosquées en France au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM).


LE BOURGET (AFP), extrait - Le président d'honneur des JMF, Hassan Iquioussen, a demandé aux jeunes d'être "plus assidus dans la pratique religieuse". "Faisons des efforts pour jeûner, ce qui peut nous aider à dominer nos passions, nos pulsions", a-t-il dit, très applaudi par une assistance très sage, où une majorité des femmes portaient le foulard.

"On peut vivre pleinement sa religion dans une société non musulmane, cela signifie que ce ne sont pas les autres qui doivent faire l'effort de venir vers nous, c'est nous qui devons faire l'effort d'aller vers eux et de retrouver notre place", a déclaré l'écrivain Malika Dif.

De son côté, Hani Ramadan, qui dirige le Centre islamique de Genève -frère aîné de Tariq Ramadan et petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassan al-Banna- a critiqué "l'image défigurée que l'on donne de l'islam" dans les sociétés occidentales.

Il a affirmé que le fait pour les femmes "de se couvrir" était "une obligation, qui venait de la révélation divine".

Des chrétiens et des politiques, moins nombreux que les années précédentes, sont venus au Bourget. Samedi soir, Christine Boutin, députée UMP des Yvelines, a appelé au dialogue, se déclarant "catholique pratiquante".

Le député UMP Eric Raoult - venu comme d'autres élus de Seine-Saint-Denis, UMP, UDF, socialistes ou communistes- a expliqué que la question du culte musulman était "très importante et pourrait être débattue à la présidentielle" de 2007. Il s'est prononcé "pour un assouplissement" de la loi de 1905. "L'islam est devenu la première religion en Seine-Saint-Denis", a-t-il affirmé.

May 4, 2006

Lapsus

En pleine campagne, sur quelque 100 hectares de terrains agricoles mis à disposition par la préfecture du Cher, des milliers de "teufeurs" venus de toute la rance dansent, boivent et se droguent à plus ou moins forte dose. Niveau sonore élevé, défonce : c'est le royaume des excès.

Au Teknival, un cordon sanitaire a encadré les raveurs
LE MONDE Mis à jour le 02.05.06 | 17h20
CHAVANNES (CHER) ENVOYÉE SPÉCIALE

April 29, 2006

Contre un nouvel obscurantisme

Une pétition pour redire haut et fort que nous voulons nous battre contre le racisme et contre l'intégrisme. Contre tous les racismes (antiarabe, antijuif, antifemme ou antihomosexuel) et tous les intégrismes.

Contre un nouvel obscurantisme
Par Caroline FOUREST et Corinne LEPAGE et Pierre CASSEN
Libération: vendredi 28 avril 2006

Qu'en sera-t-il lorsque le lien social et interculturel ne sera plus qu'un champ de ruines, à cause des subventions qui n'arrivent pas aux associations citoyennes, ou qui arrivent trop aux associations confessionnelles ? La colère, la rage, la recherche du profit et de l'argent facile, sont bien à l'oeuvre dans les quartiers défavorisés.

Bulles 81, Sectes et laïcité

Pratiquement toutes les sectes, des plus petites aux plus grandes, sont persuadées qu’elles sont investies d’une mission elle-même porteuse d’un projet politique et il serait fastidieux de citer leurs leaders.

Ces quelques extraits de propos tenus réellement par divers gourous connus, et développés sur des centaines de pages, démontrent les visées politiques qui sont les leurs et qui servent de ciment à leur doctrine et à leur groupe. Personne ne resterait adepte d’une secte, si un idéal ne venait en permanence resserrer les liens autour d’une mission qui, à bien y regarder, relève essentiellement d’un projet politique. Celui-ci a pour objectif de battre en brèche la lente élaboration du modèle démocratique moderne.

April 28, 2006

Tous les sujets sans tabous

Le Monde, 27 04 06, extrait d'un entretien :

« L'immigration choisie est pratiquée par la quasi-totalité des démocraties dans le monde. Et dans ces pays, le racisme et l'extrême droite sont moins forts que chez nous. Bref, elle est un rempart contre le racisme. »


PARIS (AFP), extrait - Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a défendu jeudi soir sa politique d'"immigration choisie", qui selon lui permettra de lutter contre la "xénophobie" et d'éviter des "événements" comme ceux qui ont éclaté en novembre dernier dans les banlieues.

L'immigration "choisie", au centre d'un projet de loi présenté mardi à l'Assemblée nationale, est "un rempart contre le racisme", a-t-il par ailleurs déclaré dans l'édition de vendredi du Monde.

... "Il y a des choses qui me tiennent à coeur: comment faire en sorte que l'avenir qui était une espérance ne soit plus une menace ?", a-t-il également affirmé.

L'un des premiers remparts consisterait à faire appliquer la loi sur le territoire et à la faire rappeller lorsque nécessaire.

April 27, 2006

L'ethique du 19ième siècle

MONTBRISON (AFP) - Le Musée d'Allard de Montbrison (Loire) a brièvement montré à la presse le corps d'un homme d'origine espagnole qui avait été "naturalisé" tel un animal par un taxidermiste parisien au début du XIXe siècle.

Le cadavre empaillé repose depuis près de deux siècles dans un modeste cercueil en bois situé dans le musée, qui abritait jadis la demeure d'un riche aristocrate.

Rarement soulevé, le couvercle du cercueil l'a été cette semaine à la demande d'un journaliste catalan enquêtant sur les soldats espagnols faits prisonniers à partir de 1809 par Napoléon 1er, après l'invasion de la péninsule ibérique par l'armée de l'empereur. Certains ont été exilés dans le Forez (Loire).

C'est dans le cadre de cette enquête que le journaliste a découvert le destin très exceptionnel du mort de Montbrison.

Selon les historiens de la région, l'homme, de son vivant, aurait été embauché sur le sol français par un notable de la ville, Jean-Baptiste d'Allard, pour travailler comme ouvrier à la construction de son hôtel particulier. Il serait décédé en tombant d'un échafaudage. Il avait une trentaine d'années.

Le riche aristocrate aurait alors eu l'idée de faire "naturaliser" le corps de la victime par un taxidermiste parisien pour qu'il rejoigne les espèces animales --ours, tigre, girafe ainsi qu'une multitude d'oiseaux-- à qui il avait fait subir le même sort, dans le but de les exposer dans son "cabinet de curiosités" à l'intérieur de sa nouvelle demeure.

Il s'agit, selon le conservateur du Musée d'Allard de Montbrison, Henri Pailler, du "seul Européen connu ainsi conservé".

A ce jour, au moins deux autres corps d'êtres humains naturalisés comme "l'Espagnol de Montbrison" sont sortis de l'anonymat au cours des dernières années: le "Noir de Banyoles", restitué par l'Espagne au Botswana, puis la "Vénus Hottentote", qui a été être rendue par la France à l'Afrique du Sud en mai 2002.

March 27, 2006

Pétris de préjugés (y compris racistes)

Un père marocain accusé de violences crie au cauchemar
Malgré les revirements de son fils, il reste interdit de domicile familial.

par Pierre DAUM
Libération, lundi 27 mars 2006

A Montpellier, dans le quartier déshérité du Petit-Bard, un père est accusé de «violences aggravées par personne ayant autorité», à savoir son fils de 9 ans et demi. Placé sous contrôle judiciaire tant que l'affaire n'est pas jugée, le père a interdiction de mettre les pieds chez lui, et même d'entrer d'une quelconque manière en contact avec sa femme et leurs cinq enfants. «Quand je croise par hasard un de mes enfants dans la rue qui me crie "papa !", je change de trottoir et je rentre vite», raconte le père, les larmes aux yeux. Logé chez son neveu, soutenu par sa femme et ses voisins, cet ouvrier clame son innocence.

Selon le parquet, Mohamed E., maçon marocain de 45 ans installé en France depuis vingt ans, aurait puni son fils Alram (1), qui était rentré en retard, en le brûlant à la main avec un pic à brochette chauffé sur une flamme. Sa culpabilité ? Le substitut du procureur s'en dit «convaincu», «d'abord parce que c'est le petit qui le dit, ensuite parce que le papa s'en est vanté devant l'institutrice et le directeur de l'école». Interrogés séparément par Libération, le père et la mère racontent la même version opposée à celle du substitut : la maman cuisinait des brochettes, quand Alram, enfant agité (ce qui est reconnu par tout le monde), a chahuté dans la cuisine et a renversé une des tiges sur sa main. Profondément accablés par l'«horreur» qu'ils vivent, les parents, inconnus jusqu'alors de la police et des services sociaux, ne comprennent pas pourquoi la justice semble n'attacher aucun crédit à leurs propos.

Plusieurs versions. Alram, placé dans un foyer du conseil général, a été entendu à plusieurs reprises. A chaque fois, son discours diffère. Le fer à brochette est mentionné une seule fois. Une autre version fait état de brûlures provoquées par les cigarettes d'un père fumeur (ce qui est faux) qui aurait l'habitude d'attacher les mains de ses enfants avec de la ficelle, et de les frapper. Toutes accusations démenties par les deux frères de 11 ans et 8 ans. Ce qui n'empêche pas Pierre Palies, avocat chargé de la défense d'Alram, de ne voir «aucune contradiction dans le discours de l'enfant». «Le traumatisme de l'affaire d'Outreau ne doit pas nous faire tomber dans l'excès inverse, et nous interdire de tenir compte de ce que dit l'enfant», estime le défenseur. Il n'empêche : pressé par sa mère de dire la vérité, Alram avouera plus tard en présence d'un éducateur avoir menti et s'être blessé tout seul.

Français approximatif. Deuxième argument du substitut : le père aurait non seulement avoué, mais il se serait même vanté de la punition. «C'est complètement faux !, explique Mohamed E. dans un français approximatif. Quand l'institutrice m'a demandé d'où venait la blessure, j'ai expliqué que mon fils fait plein de bêtises, comme par exemple cette fois-là où il était à la cuisine.» Dans sa déposition, l'institutrice affirme que le père a évoqué ces brochettes comme «exemple de punition» que sa femme et lui infligent à leur fils quand il fait des bêtises. Interrogée par Libération, l'institutrice confirme sa déposition. Et précise que (contrairement à ce que semble croire le substitut), le père ne s'est pas accusé lui-même, mais a mis en cause sa femme. Entendant la révélation d'une telle cruauté dans la bouche d'un homme dont le français est trébuchant, pourquoi l'institutrice n'a-t-elle pas fait répéter le père ? «Vous savez, répond la jeune femme, cette famille est originaire du Sud du Maroc. Là-bas, on punit les enfants avec des châtiments corporels. J'ai même entendu plusieurs fois que, chez les Marocains, on pratiquait les brûlures comme châtiment sur les enfants». Vision partagée par le substitut du procureur, qui déclare à Libération que, «chez les Algériens et les Marocains, la sanction physique fait partie des moeurs de leur pays».

Prévue pour le 15 mars, l'audience de l'affaire a été repoussée au 20 septembre, ce qui prolonge de six mois le cauchemar vécu par le père et sa famille. Aujourd'hui, le tribunal doit décider si d'ici là Mohamed E. a le droit ou non de réintégrer son domicile. Ou, au moins, de parler à sa femme et à ses autres enfants.

(1) Le prénom a été modifié.

Voir également Speedy et Continental regonflés à bloc, extrait :

« Je me situe sur le principe de précaution et de sécurité, je ne me situe pas sur un aspect commercial concernant ceux qui commercialisent et fabriquent ce produit », a-t-il déclaré mercredi. « Si tel était le cas, répliquent les deux dirigeants, il aurait fallu pousser la logique jusqu'au bout et rappeler tous les pneumatiques du même type (175X 70 R 13 82 T) ; alors que 15 000 véhicules en étaient équipés et circulaient sans aucun problème ».

March 10, 2006

Drame d'Oullins : l'enquête remise en question


Libération, jeudi 09 mars 2006
Garcia, alcoolique et violent
Le père du tueur présumé, qui ne lui parlait plus, se dit horrifié.

«Il a été réellement abasourdi d'apprendre qu'on puisse penser qu'il a agi par racisme», raconte Me Frédéric Lalliard, son avocat. Jean-Marie Garcia père parle de son fils à l'imparfait: «C'était quelqu'un de violent, il avait des mauvaises fréquentations, mais je ne pense pas qu'il était raciste», puis se reprend. Il raconte un garçon perturbé par le divorce des parents à l'âge de 12 ans. «Il a eu des problèmes de drogue, puis l'alcool n'a rien arrangé.»

Drame d'Oullins : l'enquête remise en question
Le parquet de lyon admet qu'il faut "tout reprendre". Kamel Kabtane, le recteur de la mosquée de Lyon, s'est aussi interrogé sur la différence de traitement avec l'affaire Ilan Halimi.

Le Monde, Société, le 9.03.06



Le frère de la victime a organisé mardi une reconstitution «privée» du meurtre.
Oullins : sûre du crime raciste, la famille de Chaib enquête

par Olivier BERTRAND et Alice GERAUD
Libétarion, jeudi 09 mars 2006

La famille et les amis de Chaib Zehaf, abattu samedi soir dans la banlieue sud de Lyon, à Oullins, à la sortie d'un bar, la Brasserie du commerce, restent convaincus qu'il s'agit d'un crime raciste, malgré les dénégations du procureur de la République.

La famille veut comprendre pourquoi la police, qui était sur place immédiatement après le crime, n'est pas intervenue plus tôt.

Nabyl, le cousin, confirme qu'il a entendu des insultes racistes. Cela n'apparaît pas dans son procès-verbal de première comparution. «Ils n'ont pas noté, affirme-t-il, et je n'ai pas relu. J'avais la mort de mon cousin dans la tête.»

Les enquêteurs sont troublés car, samedi soir, lorsqu'ils l'ont embarqué, Sid-Ali leur a dit qu'il n'avait rien entendu. «J'étais plein de panique», se défend-il.

Les policiers ont commencé à réentendre tous les témoins.