April 29, 2006

Contre un nouvel obscurantisme

Une pétition pour redire haut et fort que nous voulons nous battre contre le racisme et contre l'intégrisme. Contre tous les racismes (antiarabe, antijuif, antifemme ou antihomosexuel) et tous les intégrismes.

Contre un nouvel obscurantisme
Par Caroline FOUREST et Corinne LEPAGE et Pierre CASSEN
Libération: vendredi 28 avril 2006

Qu'en sera-t-il lorsque le lien social et interculturel ne sera plus qu'un champ de ruines, à cause des subventions qui n'arrivent pas aux associations citoyennes, ou qui arrivent trop aux associations confessionnelles ? La colère, la rage, la recherche du profit et de l'argent facile, sont bien à l'oeuvre dans les quartiers défavorisés.

Bulles 81, Sectes et laïcité

Pratiquement toutes les sectes, des plus petites aux plus grandes, sont persuadées qu’elles sont investies d’une mission elle-même porteuse d’un projet politique et il serait fastidieux de citer leurs leaders.

Ces quelques extraits de propos tenus réellement par divers gourous connus, et développés sur des centaines de pages, démontrent les visées politiques qui sont les leurs et qui servent de ciment à leur doctrine et à leur groupe. Personne ne resterait adepte d’une secte, si un idéal ne venait en permanence resserrer les liens autour d’une mission qui, à bien y regarder, relève essentiellement d’un projet politique. Celui-ci a pour objectif de battre en brèche la lente élaboration du modèle démocratique moderne.

April 28, 2006

Question orale sans débat

Réhabilitation du commissariat de police à Taverny, dans le Val d'Oise
Mardi 4 avril 2006

Groupe UMP
Assemblée nationale

Jean Bardet, Député du Val-d’Oise
Extrait :

Ma question porte sur les moyens de la police nationale dans la troisième circonscription du Val-d’Oise, et plus particulièrement à Taverny. Les locaux du commissariat sont en effet indignes, tant du point de vue des fonctionnaires - les vestiaires sont situés en sous-sol, et je n’ai vu pire que dans certains hôpitaux - que de celui du public, qui s’entasse dans une petite entrée de quelques mètres carrés. La confidentialité lors de l’enregistrement des plaintes [...] n’est pas garantie.

Tous les sujets sans tabous

Le Monde, 27 04 06, extrait d'un entretien :

« L'immigration choisie est pratiquée par la quasi-totalité des démocraties dans le monde. Et dans ces pays, le racisme et l'extrême droite sont moins forts que chez nous. Bref, elle est un rempart contre le racisme. »


PARIS (AFP), extrait - Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a défendu jeudi soir sa politique d'"immigration choisie", qui selon lui permettra de lutter contre la "xénophobie" et d'éviter des "événements" comme ceux qui ont éclaté en novembre dernier dans les banlieues.

L'immigration "choisie", au centre d'un projet de loi présenté mardi à l'Assemblée nationale, est "un rempart contre le racisme", a-t-il par ailleurs déclaré dans l'édition de vendredi du Monde.

... "Il y a des choses qui me tiennent à coeur: comment faire en sorte que l'avenir qui était une espérance ne soit plus une menace ?", a-t-il également affirmé.

L'un des premiers remparts consisterait à faire appliquer la loi sur le territoire et à la faire rappeller lorsque nécessaire.

April 27, 2006

L'ethique du 19ième siècle

MONTBRISON (AFP) - Le Musée d'Allard de Montbrison (Loire) a brièvement montré à la presse le corps d'un homme d'origine espagnole qui avait été "naturalisé" tel un animal par un taxidermiste parisien au début du XIXe siècle.

Le cadavre empaillé repose depuis près de deux siècles dans un modeste cercueil en bois situé dans le musée, qui abritait jadis la demeure d'un riche aristocrate.

Rarement soulevé, le couvercle du cercueil l'a été cette semaine à la demande d'un journaliste catalan enquêtant sur les soldats espagnols faits prisonniers à partir de 1809 par Napoléon 1er, après l'invasion de la péninsule ibérique par l'armée de l'empereur. Certains ont été exilés dans le Forez (Loire).

C'est dans le cadre de cette enquête que le journaliste a découvert le destin très exceptionnel du mort de Montbrison.

Selon les historiens de la région, l'homme, de son vivant, aurait été embauché sur le sol français par un notable de la ville, Jean-Baptiste d'Allard, pour travailler comme ouvrier à la construction de son hôtel particulier. Il serait décédé en tombant d'un échafaudage. Il avait une trentaine d'années.

Le riche aristocrate aurait alors eu l'idée de faire "naturaliser" le corps de la victime par un taxidermiste parisien pour qu'il rejoigne les espèces animales --ours, tigre, girafe ainsi qu'une multitude d'oiseaux-- à qui il avait fait subir le même sort, dans le but de les exposer dans son "cabinet de curiosités" à l'intérieur de sa nouvelle demeure.

Il s'agit, selon le conservateur du Musée d'Allard de Montbrison, Henri Pailler, du "seul Européen connu ainsi conservé".

A ce jour, au moins deux autres corps d'êtres humains naturalisés comme "l'Espagnol de Montbrison" sont sortis de l'anonymat au cours des dernières années: le "Noir de Banyoles", restitué par l'Espagne au Botswana, puis la "Vénus Hottentote", qui a été être rendue par la France à l'Afrique du Sud en mai 2002.

April 26, 2006

Le dispositif de la protection de l'enfance serait épargné ?

PARIS (AP), extraits - "Le constat de l'ensemble des acteurs, sans être alarmant, reste préoccupant: aucun secteur de notre territoire n'est épargné", "aucune entreprise, aucune famille ne peut avoir la certitude qu'à un moment donné, elle ne se trouvera exposée à des dérives sectaires, avec leur cortège de conséquences dramatiques", souligne la mission.

D'après la MIVILUDES, trois domaines sont apparus "comme particulièrement préoccupants ces derniers temps", dont celui de l'aide humanitaire d'urgence. Ce secteur, en "pleine expansion", du fait de la médiatisation des grandes catastrophes naturelles, représente "le double avantage pour les organisations sectaires de contribuer à polir leur image humaniste tout en procédant à un fort prosélytisme et de leur permettre de recueillir des fonds", dénonce la mission. Si les cas recensés "ne sont pas légion en France", elle estime toutefois indispensable de rappeler l'existence d'un "risque sectaire potentiel dans ce domaine".

...
Autre domaine suscitant l'inquiétude de la mission: "l'engouement pour les 'alter-médecines'". Si celles-ci sont "multiformes", elles "ont pour point commun de ne bénéficier d'aucune validation scientifique, d'être exercées dans la plupart des cas par des 'thérapeutes' autoproclamés et d'aboutir à terme à un refus pur et simple des soins médicaux traditionnels", souligne le rapport.

Protection de l’enfance :
une réforme pour renforcer l’efficacité du système

Le coût estimé de cette opération est de 150 millions d’euros par an. Dans ce cadre 4 000 emplois seront crées dans le secteur social et médical. Un projet de loi sera présenté au Conseil des ministres en avril et aussitôt déposé au Parlement, et le dispositif d’accompagnement montera en régime sur trois ans.


Confйrence de presse de V.V.Poutine,
Prйsident de la Fйdйration de Russie,
le 15 janvier 2002, Paris, extrait :

En ce qui concerne le systиme judiciaire, j'estime que nulle part ailleurs qu'en France, le problиme des relations avec les tribunaux n'est aussi clair. Que cela plaise ou non, les tribunaux dйcident comme la loi leur prescrit de dйcider . Quoique, je le rйpиte, certaines dйcisions peuvent susciter des rйactions diffйrentes. Ainsi, par exemple, dans le cas de la citoyenne russe Zakharova, qui se voit refuser le droit de communiquer en France avec sa fille dans sa langue natale, bien que cela nous semble йtrange.

Cela dйpasse toutes les bornes. Elle se voit refuser le droit de visiter l'йglise orthodoxe. J'ai dйjа parlй avec Monsieur le Prйsident а ce sujet. Il est aussi restй pantois et a dit: "Eh bien, cela paraоt saugrenu а premiиre vue, mais peut-кtre qu'ils ont leurs raisons?" Non, j'ai beaucoup de peine а m'imaginer quelles raisons ils peuvent avoir, mais je m’incline devant le fait que dans le pays il existe la stricte sйparation des pouvoirs, et le pouvoir exйcutif ne peut pas se mкler de l'activitй des pouvoirs judiciaires. Quoique nous continuions certainement de lutter par des canaux diplomatiques pour que les questions de ce genre, а caractиre humanitaire, soient rйsolues du point de vue non seulement de la loi, mais de la raison. Merci pour votre attention.

L'éducateur plaide «le merveilleux»


Douze ans de prison en appel pour l'ex-éducateur Robert Mégel
Un verdict plus sévère qu'en première instance. Ses avocats n'ont pas réussi à instiller le doute chez les jurés sur la véracité des viols.
Libération, le 13 mai 2006

Pression. Les plaidoiries intenses et brillantes de Mes Florand et Senyk, défenseurs de Mégel, n'auront pas réussi à instiller le doute dans l'esprit des jurés. Difficile d'effacer le fait que Robert Mégel s'est comporté comme un coupable dès que Jérôme l'a dénoncé, un soir d'avril 1997 : pression sur le gamin et sa mère ; constitution d'un dossier pour montrer que l'accusateur serait un menteur pathologique ; destruction de cahiers qui auraient pu indiquer que Jérôme se retrouvait seul, tard le soir, à l'appartement du directeur...

«Panzerdivision». Compliqué de dissiper la désagréable impression qu'aucun membre de l'équipe n'a joué son rôle. Bien au contraire, puisqu'ils ont immédiatement pris fait et cause pour Robert Mégel. A la barre, les uns et les autres sont venus répéter qu'ils n'avaient jamais douté de l'innocence du patron des Tournelles. Alors qu'ils en avaient l'obligation professionnelle. «Une véritable panzerdivision, ces témoins tellement bien préparés qu'ils répondent aux questions avant qu'elles leur soient posées», a raillé Me Roland Poynard, avocat de Jérôme. «Des valets», a renchéri l'avocat général.


L’accusateur de Robert Mégel peut-il avoir menti ?
Delphine Chayet
11 mai 2006, (Le Figaro, Rubrique France)

Chef du service éducatif, il fut l’un des premiers à recueillir, un soir d’avril 1997, la confession du jeune pensionnaire. « J’ai été touché par son authenticité et frappé par le détail des lieux et des dates, se souvient-il. Mais je savais aussi avec quel aplomb Jérôme pouvait mentir. »

Alors, quand l’adolescent se rétracte en public, après un bref entretien avec son directeur, Jean-Jacques Lacote choisit finalement de protéger l’institution.

Les adultes présents ce soir-là consignent aussitôt par écrit les « rétractations » du garçon et un vol d’argent, commis le jour même, dans la caisse du groupe. La lettre est envoyée au procureur de la République. Bientôt, de vieux forfaits remontent aussi à la surface. Agnès Guizzardi, l’éducatrice spécialisée chargée du groupe des petits, se souvient avoir reçu « des coups de fil obscènes », passés par Jérôme, croit-elle. Elle produit une attestation. Nicolas Ovigny, membre du conseil d’administration des Tournelles, prend sa plume pour retracer la scolarité chaotique du jeune accusateur, tandis que Jean-Jacques Lacote couche sur le papier un vol de chaussures commis deux ans plus tôt. Son document est antidaté.

« Je voulais montrer ce que cet enfant était capable de faire. Lorsqu’on est attaqué, il faut se défendre », répond l’éducatrice spécialisée au président Dominique Coujard, qui s’étonne de la quantité « inhabituelle » d’attestations versées au dossier.

Robert Mégel, ex-directeur du centre des Tournelles, jugé en appel aux assises.
L'éducateur de luxe nie les viols et plaide «le merveilleux»
par Jacqueline COIGNARD
QUOTIDIEN : mercredi 26 avril 2006


Du charisme, de l'entregent, des idées percutantes... Dans les années 80, Robert Mégel avait fait d'une association de Seine-et-Marne, les Tournelles, le nec plus utra des centres pour mineurs difficiles. Dans un manoir du XIXe siècle rénové par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, le directeur prônait «la rééducation par le beau et le merveilleux». Il y accueillait des visiteurs de marque comme Danielle Mitterrand ou Raïssa Gorbatchev, ou plus show-biz, comme José Artur qui vint y enregistrer une émission en direct.

Depuis hier, l'ex-directeur des Tournelles, 58 ans, comparaît devant la cour d'assises d'appel de Paris. Condamné en décembre 2004 à onze ans de prison pour des viols et attouchements sur mineurs, il continue à clamer son innocence. En première instance, il s'était présenté libre, après cinq jours de détention provisoire et une très longue instruction (sept ans). Cette fois, il affronte les jurés depuis le box des détenus, la cour ayant refusé la demande de mise en liberté formulée par ses avocats pour des raisons médicales. «Il souffre d'une maladie chronique grave» qui nécessite des «traitements lourds et contraignants aux effets secondaires terribles», explique Me Nathalie Senyk, l'un de ses avocats.

Cette demande tardive est immédiatement interprétée comme une manoeuvre, par la partie civile «M. Mégel tient à ce que le procès bascule dans un autre sens dès le début», estime Me Roland Poynard, l'avocat de Jérôme N., l'accusateur principal. Si Robert Mégel a été bien traité par la justice ­ cinq jours de détention provisoire ­ c'est parce qu'en début de procédure, il a produit «un dossier falsifié pour salir Jérôme N.», mineur au moment des faits, continue Me Poynard. Tandis qu'Yves Jannier, l'avocat général, appuie sa demande de maintien en détention sur le même genre d'argument : «C'est un homme qui n'a cessé d'altérer la vérité à son avantage. Il existe un dossier construit contre sa victime, qui tente de le faire passer pour ce qu'il n'est pas.» D'emblée, l'accusation dessine le portrait d'un homme habile et manipulateur.

Dos à la salle, Robert Mégel subit la lecture de l'arrêt, accablant, qui le renvoie devant la cour. C'est en avril 1997 que les ennuis du directeur commencent. Jérôme, 17 ans, pensionnaire des Tournelles, dénonce deux ans d'abus sexuels, des masturbations et des viols, qui se seraient déroulés au centre ou lors de voyages au Maroc. Matin et soir, le directeur se fait apporter ses repas par des pensionnaires choisis. Jérôme est l'un d'eux. Aux enquêteurs, le garçon explique que le directeur l'accueillait alors en peignoir, sur son lit, devant la télévision, et comment il se mettait à le caresser. Jérôme connaît le numéro personnel du directeur (placé sur liste rouge), décrit le modèle de lubrifiant que Robert Mégel fait acheter par l'un de ses employés dans une pharmacie du coin. En juin 1997, Heddy, un autre jeune pensionnaire, dénonce des attouchements, au moment où il change d'établissement.

Nouveau dossier. Dès lors, selon l'enquête, Robert Mégel se comporte comme un coupable. L'analyse des ordinateurs montre que des documents ont été rédigés après le dépôt de plainte, pour discréditer les déclarations de Jérôme (il y apparaît comme très perturbé, avec un profil de délinquant). Des éducateurs admettent avoir participé à l'élaboration de ce nouveau dossier. Les cahiers de nuit, détaillant les allées et venues des pensionnaires, disparaissent. Même si une photocopie des feuilles les plus compromettantes finit par parvenir miraculeusement aux enquêteurs. Et ces derniers, au fil des commissions rogatoires, découvrent que d'autres victimes se sont plaintes d'abus sexuels commis par Robert Mégel, lorsqu'il travaillait comme éducateur dans d'autres établissements. Même si ces faits anciens sont couverts par la prescription (un classement sans suite date de 1973 par exemple), ils ne peuvent que donner du crédit aux accusations portées par Jérôme et Heddy, explique le juge d'instruction.

«Tout est faux ! lance Robert Mégel, dès que le président Coujard lui donne la parole. C'est une instruction à charge, unilatérale.» On n'a écouté que des gens qui lui en veulent, des incompétents ou des jaloux. On n'a pas entendu les jeunes qui lui ont écrit en prison, qui voulaient témoigner pour lui. «Aidez-moi !», s'écrie-t-il de son box. Ereintés par les inspecteurs de l'Igas qui le décrivent comme un autocrate sans réel projet pédagogique et «régnant sur un ensemble de personnes soumises et peu formées», il défend toujours sa vision. «En France, le social doit respirer la tristesse, la bouffe de collectivité et les mauvaises odeurs», continue-t-il. Or, le prix de journée, dans n'importe quel centre, est très élevé. Avec les mêmes moyens, il se vante d'avoir fait du «beau, pas pour éblouir mais pour leur montrer que ça existe».

Du beau et de l'utile. Le président Coujard remarque sa faculté à lever des fonds et même à séduire les riches vieilles dames : une généreuse «grand-mère de l'institution» lègue 35 millions de francs à l'association en 1990. «Même Victor Hugo écrit dans Les Misérables que le beau est plus utile que l'utile», cite Robert Mégel. Les voyages à Cannes, les dîners chez Ledoyen, les séjours au Club Med, les virées en boîtes... «Pourquoi les jeunes en difficulté n'y auraient pas droit ? C'est pour leur apprendre les codes de la société.» Et il revendique le parrainage de Françoise Dolto qui a soutenu les Tournelles, «jusqu'à sa mort». Selon lui, la célèbre pédopsychiatre aurait loué les murs laqués de blanc des Tournelles, «symboles de pansements de blessures affectives», et l'idée de rééducation «par le merveilleux, où on entend que la mère veille sur eux».

Dans un coin de la salle, un beau jeune homme brun le regarde sans broncher : Jérôme, 26 ans, travaille aujourd'hui dans une grande chaîne de distribution. Pendant trois semaines, plus de 80 témoins vont défiler à la barre.

PARIS (AFP) - L'un accuse avec violence et menace, l'autre raconte d'une voix contenue mais croise et recroise ses bras dans le dos: les deux anciens pensionnaires des Tournelles ont décrit mercredi les agressions sexuelles et les viols qu'ils affirment avoir subis de la part du directeur de l'établissement, Robert Mégel, dans les années 90.

Au deuxième jour de ce procès en appel devant la cour d'assises de Paris, le directeur de cet établissement pour jeunes en difficulté a fait face à ses deux accusateurs? dont les témoignages lui ont valu en première instance une condamnation à 11 ans de réclusion criminelle.

Heddy, 23 ans, est tombé dans la délinquance et, comme la première fois, il a dû être extrait de sa cellule pour témoigner. Les jambes écartées, la tête baissée, il répond par monosyllabes pour confirmer ses déclarations aux enquêteurs: à deux ou trois reprises, alors qu'il avait 12-13 ans, Robert Mégel a commencé à le carresser, sans le déshabiller, mais il s'est défendu.

Il a pourtant refusé de se porter partie civile. "Je m'en fous de cette histoire, j'ai fait une croix. J'espère juste qu'il prendra de la prison ferme", lance-t-il.

"Je n'oublierai jamais, ajoute-t-il, en criant sa "haine" de Mégel. "J'étais jeune, j'étais un petit gamin sans défense... Robert me faisait peur, il me disait qu'il avait la justice de son côté".

"Tu sais ce qu'on fait aux pointeurs en prison. Ne sors pas de ta cellule", menace-t-il en se tournant vers Mégel, incarcéré depuis sa condamnation en décembre 2004.

Principal accusateur, Jérôme, 25 ans aujourd'hui, raconte d'une voix posée les "masturbations" imposées, dit-il, par Robert Mégel lorsqu'il avait 13 ans, puis sa voix se brise pour évoquer les viols des années suivantes "jusqu'à ce que je sois assez grand, que je réfléchisse et que je prenne mes distances".

"Au début, je n'avais pas réalisé que ce n'était pas normal. Je pensais que tous les enfants devaient passer par là. Aujourd'hui, je parle ouvertement. Ce n'est pas moi qui doit avoir honte", explique-t-il.

"Je n'ai pas eu le cran de partir, d'ouvrir ma gueule", regrette-t-il, invoquant comme Heddy l'autorité de Robert Mégel aux Tournelles: "c'était lui le grand chef, le roi avec sa cour".

Comme Heddy aussi, il assure vouloir tourner la page. Pas besoin de thérapie, affirme-t-il. "J'ai une vie à faire. Faut pas que je vive avec mon passé. Je n'ai pas besoin qu'on m'aide".

Pour Robert Mégel, qui clame son innocence, Heddy ment et veut se venger parce qu'il a été exclu du centre. "Il en veut aux Tournelles, il vit ça comme une injustice", dit-il.

Quant à Jérôme, il a lancé ses accusations en 1997 "pour qu'on ne découvre pas d'autres faits qui ont été étouffés", a-t-il dénoncé, en parlant d'une "série de cambriolages". "Il a paniqué" et voulu "cimenter son statut de victime".

En revanche, Robert Mégel a dû reconnaître avoir menti aux enquêteurs lorsqu'il avait affirmé qu'un lubrifiant, précisément décrit par Jérôme, était en fait destiné à ses rapports avec Marie-Françoise Muller, gouvernante d'un hôtel à Agadir, qu'il disait être sa maîtresse lors de ses voyages au Maroc, bien qu'il soit homosexuel.

Pour la première fois à la barre, celle-ci a reconnu qu'elle n'avait "pas eu de relations sexuelles avec M. Mégel", même s'ils avaient pensé "finir leurs jours ensemble".

En garde à vue, "j'ai cru malin de dire que j'avais une sexualité normale". Voyant les policiers, "je me suis dit, tu n'as pas affaire à des sympathisants d'Act Up", s'est défendu Mégel.

Le procès doit durer jusqu'au 12 mai.

Les mineurs et la médecine parallèle, terreau des sectes

Les mineurs et la médecine parallèle, terreau des sectes

La mission de lutte contre les dérives sectaires a présenté mardi son rapport annuel, dénonçant les nouvelles formes d'emprises.

par Amaria TLEMSANI
LIBERATION.FR

«Il existe de vraies et bonnes raisons de ne pas renoncer à la lutte contre les dérives sectaires.» C'est par ces mots que Jean-Michel Roulet, président de la Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a présenté mardi son rapport annuel au Premier ministre.

Celui-ci est publié dix ans après l'affaire de l'Ordre du temple solaire, un drame qui avait poussé la France à se doter d'un organe de vigilance devenu, en 2002, la Miviludes. Protection des mineurs, dérives des médecines parallèles, pratiques d'intelligence économique et humanitaire d'urgence sont les principaux thèmes abordés dans ce rapport, «des thèmes importants qui touchent de plus en plus de Français», a ajouté Jean-Michel Roulet.

Enfants isolés
La Miviludes insiste dans un premier temps sur «la nécessité de protéger les mineurs face à l'emprise sectaire». Une emprise qui peut s'opérer selon elle, soit par l'intermédiaire des parents membres d'organisations déviantes, soit directement par les pratiques de certains mouvements. Sont pointés du doigt tout particulièrement les phénomènes d'enfermement dont sont victimes certains enfants au sein de communautés ou d'écoles, identifiées comme sectes par le rapport, comme les «Frères de Plymouth de la voie étroite». Ce mouvement implanté en Grande-Bretagne interdit aux enfants scolarisés dans leurs écoles l'utilisation du net, de la télévision. Selon leur précepte, les enfants ne doivent pas avoir d'amis hors du groupe ou aller à l'université, jugée trop cosmopolite.

Treize ans de jeûne total, dit-elle
Le rapport dénonce également «l'engouement pour les alter-médecines, multiformes mais qui ont pour point commun de ne bénéficier d'aucune validation scientifique, d'être exercées dans la plupart des cas par des thérapeutes autoproclamés et d'aboutir à un refus pur et simple des soins médicaux traditionnels». Dans le collimateur de la Mission: le «respirianisme» qui repose sur une dangereuse pratique de jeûne total, «Vivre de lumière/cinq ans sans nourriture matérielle». La prêtresse de ce mouvement, Ellen Greve, prétend ne plus se nourrir depuis 1993. Selon le président de la Miviludes, le respirianisme, qui a déjà causé la mort de cinq personnes, s'est rassemblé récemment en Ardèche pour un stage en prélude au processus de jeûne.

Concernant les actions concrètes de la Mission, le président rappelle sa confiance dans la justice et sa mission de vigilance. Critiqué pour s'être fixé comme objectif d'obtenir au moins cinq jugements durant sa présidence, Jean-Michel Roulet défend sa position: «En cas de violation des lois de la République, la Miviludes doit faire faire en sorte que la justice soit saisie... je souhaite que la justice passe. Cela voudra dire qu'on aura tous fait correctement notre travail.»

Sectes : un rapport s'inquiète pour les enfants

PARIS (AFP) - Enfants, médecines alternatives, aide humanitaire constituent trois domaines "particulièrement préoccupants" pour l'activité des sectes, estime la Miviludes dans son rapport 2005 en promettant de poursuivre sa lutte "avec conscience et détermination".

Le rapport est publié dix ans après l'affaire de l'Ordre du temple solaire qui a décidé la France à se doter d'une structure spécialisée, devenue en 2002 la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

"Il existe de vraies et bonnes raisons de ne pas renoncer à la lutte contre les dérives sectaires au motif fallacieux que cela porterait atteinte à la liberté de conscience ou aux libertés religieuses", écrit le président de la Miviludes Jean-Michel Roulet en invoquant "des enfants humiliés, des victimes détruites et des familles déchirées à jamais".

Les enfants sont souvent une "cible", selon le rapport, parfois avant leur naissance (Fraternité blanche universelle, Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix). Chez les dévots de Krishna, ils ont un emploi du temps harassant (lever à 3H30, coucher à 20H30 pour les 10-15 ans).

Ils peuvent être retirés de l'école (enfants "indigo" ou "cristal" de Kryeon), scolarisés à part (Tabitha's Place, Frères de Plymouth issus du darbysme protestant). La cellule de prévention de l'Education nationale évalue à 10.000 les enfants instruits à domicile ou dans des établissements hors contrat. Les contrôles ont contribué au recul du nombre d'enfants instruits à domicile (1.000 en 2004 contre 6.000 en 1998).

Mais l'enseignement par correspondance est libre et concurrentiel --sans aucune garantie ni agrément hormis le CNED-- comme le soutien scolaire, créneau qui "semble être une des nouvelles pistes de la scientologie".

Parfois soumis à de mauvais traitements voire des abus sexuels, les enfants peuvent mourir de privations. En juin 2005, les parents kinésiologues de Kerywan, mort à 16 mois avec le poids d'un nourrisson de quatre mois, ont été condamnés par la cour d'assises du Finistère à cinq ans de prison dont 52 mois avec sursis.

La Miviludes s'inquiète aussi de "l'engouement pour les +alter-médecines, multiformes mais qui ont pour point commun de ne bénéficier d'aucune validation scientifique, d'être exercées dans la plupart des cas par des +thérapeutes+ autoproclamés et d'aboutir à terme à un refus pur et simple des soins médicaux traditionnels".

Elle dénonce ce "mouvement qui érige en dogme une philosophie qui nie en bloc tous les progrès de la science et de la médecine auxquels les plus grands savants du monde ont voué leur vie depuis deux siècles".


Enfin, la crise des banlieues en novembre 2005 a attiré des sectes comme la scientologie sous couvert d'aide humanitaire, un secteur "en pleine expansion, en raison de la médiatisation des grandes catastrophes naturelles ou des troubles", souligne la Miviludes. Il a "le double avantage pour les organisations sectaires de contribuer à polir leur image humaniste tout en procédant à un fort prosélytisme et de leur permettre de recueillir des fonds".

April 25, 2006

Le feu rouge n'existait pas : relaxe

MARSEILLE (AFP) - Un automobiliste de 38 ans a été relaxé par le tribunal de police de Marseille devant lequel il comparaissait pour avoir grillé un feu rouge qui n'existait pas, a-t-on appris mardi auprès de son avocat.

Giuseppe, serveur dans un restaurant, avait été interpellé par un policier en février 2005 et conduit au commissariat où il apprenait qu'il avait grillé un feu rouge à l'angle de deux rues du centre de Marseille.

L'homme qui ne se souvenait pas de ce feu, avait fait état de ses doutes à son avocat qui avait envoyé un huissier sur place. Ce dernier avait constaté qu'il n'y avait pas de feu tricolore à cet endroit.

La photo des lieux, produite devant le tribunal de police en janvier, l'a convaincu de relaxer le serveur.


MARSEILLE (AP) - Le tribunal de police de Marseille (Bouches-du-Rhône) a relaxé un automobiliste verbalisé pour avoir brûlé un feu rouge qui n'existait pas, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Giuseppe Giglio, 38 ans, serveur dans un restaurant du centre-ville, avait été conduit au commissariat de police le 10 février 2005, à la suite d'un feu rouge qu'il était accusé d'avoir grillé au volant de son véhicule Audi.

Mais l'intéressé a protesté de sa bonne foi. Son avocat, Me Silvio Rossi-Arnaud, a envoyé un huissier de justice sur les lieux du litige. L'officier ministériel a bien attesté qu'il n'existait pas de feu rouge et qu'il n'y en avait même jamais eu à cet endroit, situé dans le quartier Castellane, précise le quotidien "La Provence" qui révèle l'affaire dans son édition de mardi.

L'automobiliste a du coup été relaxé. "La preuve écrite contraire est rapportée", écrit le tribunal dans ses attendus, faisant allusion à la légèreté des constatations policières.

Développer les bonnes pratiques

Actualités, du 12-04-2006 16:16

Lundi 10 et mardi 11 avril 2006 se sont tenues à Angers (Maine et Loire) les 1ères assises nationales de la protection de l’enfance.

Objectif 100 % d’enfants suivis

Développer les bonnes pratiques


Au projet de réforme s’ajoute un programme d’accompagnement à mettre en place par des mesures non-législatives. Celles-ci devront aboutir à la création de guides de bonnes pratiques concernant l’évaluation des situations individuelles et familiales ainsi que le signalement.

Qui répond à un premier point :

Question : La réforme du dispositif de protection de l’enfance envisage-t-elle de renforcer l’enquête afin d’épargner aux familles des signalements abusifs à l’institution judiciaire ?


Société Civile n°43, janvier 2005
Enfants placés
Les « rapts » de l'administration

« Au total, la PJJ, l’ASE et les associations qui en dépendent emploient 110.000 personnes, qui s’occupent de 263.000 enfants, dont 160.000 ont été placés hors de leur famille : environ la moitié dans des établissements, et l’autre moitié chez des assistantes maternelles. »

April 24, 2006

La facture de l'eau, l'objet de doutes et de mises en cause

PARIS (AFP) - Les députés socialistes ont déposé une demande de commission d'enquête parlementaire sur "la gestion du service public de l'eau" et "les prix facturés aux usagers", a annoncé lundi le député PS de la Nièvre Christian Paul.

Cette commission serait chargée "d'évaluer les pratiques de gestion du service public de l'eau et de l'assainissement et de faire la transparence sur les prix facturés aux usagers", a-t-il précisé dans un communiqué.

Selon Christian Paul, à l'origine de cette initiative, l'objectif de cette commission d'enquête serait "de trouver les solutions débouchant sur un contrôle plus efficace et sur une fourniture d'eau à prix raisonnable pour réconcilier les usagers avec leur facture d'eau".

Il souligne que "depuis plusieurs années, la facture de l'eau en France fait l'objet de doutes et de mises en cause", avec des interrogations "sur les niveaux des prix pratiqués, des marges prélevées et sur la réalité de la concurrence dans le secteur très sensible pour nos concitoyens de la distribution de l'eau".

Il rappelle qu'en janvier 2006, une enquête de l'UFC-Que Choisir avait fait état "de situations abusives".

Le groupe socialiste a déposé sa demande quelques jours avant l'examen, le 9 mai, du projet de loi sur l'eau.

Selon M. Paul, avant de légiférer, l'Assemblée nationale doit "clarifier les pratiques existantes s'agissant des prix et des modalités de gestion".

April 22, 2006

La double pesée comparative

Date de la découverte : 1669

Découverte : la balance dite de Roberval

Description : Au XVIIe siècle deux types seulement de balances existent : la balance à fléaux égaux souvent fragile et de faible portée, et la balance romaine à fléaux inégaux, plus robuste mais peu précise. Roberval, en tant que mécanicien, étudie la fabrication des instruments de pesée. Il imagine une balance robuste et assez juste, qui permet de poser les objets non plus en un endroit précis mais dans une zone étendue, rendant son usage moins minutieux et donc utilisable pour les pesées du commerce souvent faites rapidement. Il invente pour cela un fléau en forme de rectangle déformable selon un parallélogramme lors d'une pesée, maintenant les plateaux toujours horizontaux malgré la rotation du fléau, et permettant de poser les masses n'importe où dans chaque plateau pour faire les mesures.

Source : encycloscience.eun.org


Photo du CNAM sur culture.gouv.fr :




Comment ça marche :

L’équilibre de la balance Roberval

mardi 6 janvier 2004, C.B & S.R.
pedagogie.ac-toulouse.fr/ariege-education

L’équilibre de la balance pose une difficulté : si la balance n’est pas juste (c’est généralement le cas) elle penche d’un côté même si elle est à vide. Ce qui signifie que deux masses égales placées de chaque côté ne parviennent pas à mettre le fléau horizontal. Dans ces conditions, on ne peut évaluer l’égalité de deux masses que si l’on les met du même côté, successivement en remplaçant l’une par l’autre et en disposant de l’autre côté une masse quelconque (tare) : si le fléau reprend la même position d’équilibre à qhaque fois, on peut dire que les deux masses sont égales. Ceci s’apparente à une double pesée comparative.

Si l’on désire trouver le poids de l’objet, par double pesée, on procède de la même façon en utilisant la première fois l’objet à peser avec des masses marquées pour équilibrer la tare qui est de l’autre côté. Et la deuxième fois l’on ôte l’objet que l’on remplace par des masses marquées. Le poids de l’objet est la différence entre la somme des masses placées la deuxième fois et celle des masses additionnelles placées la première fois avec l’objet.

La simple pesée est celle qui consiste à équilibre l’objet par des masses marquées et à lire leur valeur. Inconvénient : si la balance est fausse (comme généralement), le résultat est faux, particulièrement lorsque l’on souhaite une grande précision (de l’ordre du gramme). Par contre, si, comme au marché, l’on souhaite un poids proche (à une dizaine de grammes près) de ce que l’on demande, la simple pesée est satisfaisante.

Maât, par Nico, extraits :

Déesse égyptienne symbole de l’ordre cosmique, de la justice et de la vérité. Elle est considéré comme la fille du dieu solaire Rê et comme la compagne de Thot.

Le jour du jugement (la pesée de l'âme), la plume de Maât était déposé sur un plateau de la balance, et le cœur du défunt sur l‘autre, afin d'établir si celui-ci était sincère.


Le vizir Iséi à son fils : « Maât est grande et son action est permanente. Elle n'a jamais été dans le trouble depuis le temps de son créateur... Tandis qu'il y a punition pour qui transgresse ses lois. Elle est le chemin devant l'inexpérimenté. »


« Pratique la justice et tu dureras sur terre. Apaise celui qui pleure; n'opprime pas la veuve; Ne chasse point un homme de la propriété de son père. Ne porte point atteinte aux grands dans leur possession. Garde toi de punir injustement. »

Cité par François Daumas dans « La civilisation de l'Egypte pharaonique » éd. Arthaud 1965



osiris.net, Maât, extrait :

La Maât est au coeur de la compréhension de la civilisation égyptienne toute entière, et est le fondement de sa longévité. Elle est liée et confondue avec l'éthique (incluant la justice, la vérité), avec l'ordre universel (l'ordre cosmique, l'ordre social, l'ordre politique) et avec l'intégration sociale basée sur la communication et la confiance.

Fondement de l'identité culturelle égyptienne, Maât est la grande création des penseurs de l'Ancien Empire. C'est elle qui ultimement offre un cadre idéologique à l'État pharaonique, tant au niveau de la justification de son existence qu'à celui des règles qui définissent le bon gouvernement.

Initialement, la Maât n'est pas conceptualisée, c'est la volonté du roi.

Mais nous ne saurions pas ce que recouvre ce principe si une rupture n'était survenue. Cette rupture, c'est la décomposition, à la fin de l'Ancien Empire, de l'unité centralisée du pays incarnée par le roi. Émergent, alors, de multiples pouvoir locaux qui se partagent le territoire pendant une couple de siècles (la Première Période Intermédiaire).

Le désordre et l'anarchie sociale qui en sont résultés ont profondément marqué l'imaginaire égyptien.

...
Maât, c'est le conservatisme absolu, la négation de toute évolution sociale; c'est l'homme obéissant qui reste à sa place. L'individu n'avait pas à se manifester en tant que tel. Il n'était qu'un maillon d'un tissu social global où il lui était demandé de se fondre. Toute tentative de modification de l'état des choses est non seulement dangereuse pour la société mais pour le cosmos lui-même. Maât, en tant que conception correspond donc parfaitement à la réalité sociale égyptienne, composée de sujets (et non de citoyens) dominés par un État omni-présent.

April 19, 2006

« Petits services entre amis »


MARSEILLE (AP), 19 avril 2006 - Le commissaire Eric Burle, chef du service des stupéfiants et du proxénétisme du SRPJ de Marseille jusqu'au 23 mars dernier, a été mis en examen la semaine dernière des chefs de "violation du secret professionnel" et de "détournement de finalité" par le juge d'instruction marseillais Charles Duchenne, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Marseille.

Le policier est soupçonné d'avoir consulté une fiche STIC (Système de traitement des infractions constatées) et d'en avoir extrait un bulletin de casier judiciaire, ajoute-t-on de même source.

Le commissaire Burle est actuellement suspendu de la police nationale et mis en examen du même chef de "violation du secret professionnel" depuis le 23 mars dernier dans une affaire de détournement de fonds concernant la Société des armateurs côtiers marseillais (SACM) dont les navires desservaient les îles au large de Marseille et de Cannes. Il est reproché à Eric Burle d'avoir fait parvenir des informations sur l'enquête en cours aux gérants de la SACM. AP

ler/sb

Policiers et gendarmes consultaient les fichiers «au noir»
Christophe Cornevin
14 avril 2006, Le Figaro.fr, extrait :

Dans le cadre d'une enquête menée depuis janvier dernier par un juge versaillais, quatorze personnes ont été mises en examen dans un circuit de «corruption» au coeur duquel se trouve une agence de détectives de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Parmi les suspects, trois gendarmes : un adjudant-chef de la section de recherches de Versailles, un officier supérieur un homme du rang du Service technique de renseignements judiciaires et de documentation de Rosny-sous-Bois. Ils avaient accès au fichier Judex où figurent les casiers des délinquants et les véhicules volés. Par ailleurs, trois retraités de la gendarmerie sont mis en cause pour avoir vendu des numéros en liste rouge pour quinze euros.

Hubert Marty-Vrayance, commissaire principal aux Ulis (Essonne) a été écroué dans le même dossier le 19 janvier dernier. Soupçonné d'avoir consulté le Système criminel des informations constatées (Stic), vérifié une plaque d'immatriculation et fourni l'identité d'une personne sur liste rouge, son rôle semble périphérique. Il aurait touché mille euros. La détention provisoire de ce haut fonctionnaire à la réputation sulfureuse, ancien major de promotion de l'école de police de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, proche de l'ancien directeur central des Renseignements généraux Yves Bertrand, a suscité un vif émoi à l'Intérieur. A la faveur de ses investigations sur diverses «violations du secret professionnel» et «détournement de fichiers informatiques», l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a épinglé un officier en poste dans les Alpes-Maritimes complice d'un détective privé soupçonné d'avoir pioché, moyennant 50 euros, des données dans le Fichier central des comptes bancaires (Ficoba). De son côté, l'Inspection technique de la gendarmerie nationale (ITGN) tente de définir les contours d'une affaire d'envergure nationale. Car après celui de Versailles, le tribunal de grande instance de Nice s'est à son tour penché sur «ces petits services entre amis».

De nouveaux moyens techniques

«Il n'est pas évident que les gendarmes cités aient perçu une rémunération, précise-t-on à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) où l'on n'a pas de mots assez durs pour «ces militaires partis à la retraite qui usent de leur ancien réseau».

LILLE (Reuters), 19 avril 2006 - Trois bureaux du palais de justice de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ont été fracturés dans la nuit de lundi à mardi et des dossiers y ont été ouverts, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Les serrures des bureaux du procureur Gérald Lesigne, de son adjointe et du substitut ont été forcées et, d'après le procureur de la République, "des dossiers ont été consultés".

Aucun dossier n'aurait été dérobé mais de nombreux documents ont été ouverts et consultés par des inconnus qui savaient ce qu'ils cherchaient, a expliqué le magistrat.

Gérald Lesigne, qui était procureur lors de l'affaire de pédophilie d'Outreau, n'a pas précisé quels dossiers étaient visés.

C'est une femme de ménage qui a découvert les portes fracturées mardi matin.

Le tribunal de Boulogne-sur-Mer est peu sécurisé, ses fenêtres par lesquelles seraient entrés les visiteurs sont accessibles de la promenade des remparts de la ville.

Placements d'enfants : les contradictions de l'institution



Giraud (Michel),
« Le travail psychosocial des enfants placés »,
Déviance et Société, vol. 29, n° 4, 2005, p. 463-485.

Résumé :

Cet article expose les résultats d'une recherche dont l'objet a consisté à analyser les conditions de mise en œuvre et le déroulement du placement administratif et judiciaire de « mineurs en difficulté ». Il a pour objectif l'analyse sociologique des effets du placement sur la dynamique des liens familiaux. La démarche permet d'ouvrir une réflexion théorique sur les conséquences d'une transplantation qui peut aboutir, dans les cas où l'enfant demeure attaché à ses proches, à une « déterritorialisation » de soi. Il s'agit d'une forme singulière de socialisation repérable par un mal être psychique récurrent à autrui et à l'espace, qui se manifeste par une anxiété durable, des troubles réfractaires à tout effort de remédiation. L'enfant placé, dans cet état d'incertitude chronique, consacre l'essentiel de ses forces à la quête de liens et de lieux de vie improbables, et paraît dans l'incapacité de fournir toute autre forme de travail.

Ouverture d'une enquête préliminaire

PARIS (AFP) - Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après l'audition houleuse du président (PS) du Conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon par la brigade financière pour une affaire d'emplois fictifs présumés au sein de l'institution régionale, selon une source judiciaire.

Les policiers avaient signalé dans un rapport au procureur de la République de Paris les incidents qu'aurait provoqués M. Huchon. Ce dernier devrait être convoqué pour s'en expliquer.

L'audition de M. Huchon, qui était sous le régime de simple témoin, était prévue uniquement le jeudi 30 mars.

Mais étant donné "les conditions difficiles" de son audition qui a duré plusieurs heures, les policiers l'ont reconvoqué le lendemain envisageant une garde à vue.

"La vie est longue, je n'oublierai rien", aurait déclaré M. Huchon, selon une source policière, provoquant une certaine émotion à la brigade financière.

La femme de M. Huchon, Dominique Le Texier, avait également été entendue le 30 mars dans le cadre d'une éventuelle "prise illégale d'intérêts".

Une enquête préliminaire avait été ouverte en novembre 2004 par le parquet de Paris à la suite d'un courrier anonyme dénonçant des emplois fictifs au sein du conseil régional.

Nouvel Obs, 28 mars 2006
La brigade financière convoque Huchon

Le président de la Région Ile-de-France sera entendu jeudi dans le cadre d'une enquête préliminaire sur d'éventuels emplois fictifs.

Dans le cadre d'une enquête préliminaire sur d'éventuels emplois fictifs, Jean-Paul Huchon, le président socialiste du Conseil régional d'Ile-de-France sera entendu jeudi prochain par la brigade financière de Paris, apprend-on mardi 28 mars de source proche du dossier.

Jean-Paul Huchon a confirmé cette information : "Dans le cadre d'une enquête préliminaire, ouverte sur la base d'une lettre anonyme reçue par la brigade financière en octobre 2004, lettre dont je ne connais toujours pas le contenu, plusieurs agents de la région ont été entendus depuis lors. Il est donc logique que je sois entendu en tant que président de la région.", a-t-il déclaré.
L'enquête préliminaire a été ouverte en novembre 2004, après l'envoi d'un courrier anonyme dénonçant la rémunération d'emplois fictifs au sein du Conseil régional.

Des proches de Jean-Paul Huchon entendus

Christine Bensoussan, adjointe au maire de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) – dont Jean-Paul Huchon est premier adjoint- et agent de la région Ile-de-France, a été entendue par la brigade financière en février 2005. Elle a été remise en liberté à l'issue de son audition.

Plus proche encore du président de région, sa femme, Dominique Le Texier, intéresse aussi les enquêteurs dans le cadre d'une "prise illégale d'intérêts". En charge notamment de la programmation au Festival du film d'environnement, financée par le Conseil régional, Dominique Le Texier pourrait avoir été salariée de trois sociétés de conseil et de communication, qui auraient été prestataires de services pour la région.
Jean-Paul Huchon a démenti dans la presse ces allégations concernant son épouse.

La brigade financière se penche également sur les fonctions qu'il occupe au sein de la société de conseil "Progress", dont il préside le conseil d'administration.

A l'issue des investigations de la brigade financière, le parquet de Paris pourra décider soit d'ouvrir une information judiciaire, soit de classer l'affaire faute de charges suffisantes.


PARIS (AP), 19 avril 2006 - Le parquet de Paris a ouvert la semaine dernière une enquête préliminaire pour éclaircir le déroulement de l'audition mouvementée du président du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, le 30 mars dernier à la brigade financière, a-t-on appris mercredi de sources judiciaires.

Les policiers qui devaient entendre l'homme politique dans une enquête sur deux emplois fictifs présumés à la région, se sont plaints de son agressivité à leur encontre et estiment avoir reçu des menaces voilées, a-t-on précisé de mêmes sources.

Jean-Paul Huchon devrait être entendu dans le cadre de cette nouvelle enquête.

En octobre 2004, une lettre anonyme dénonçait l'existence d'emplois fictifs dans l'entourage de Jean-Paul Huchon. En novembre de la même année, le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire pour vérifier ces allégations assez précises.

L'enquête porte sur deux emplois fictifs présumés dont auraient bénéficié des proches de Jean-Paul Huchon, notamment son épouse. AP