April 18, 2006

Du coté des travailleurs sociaux, qu’en est-il ?

Du bon usage des parents, Oasis Mag
Par Joseph ROUZEL
Samedi 17 novembre 2001
Extrait :


Du coté des travailleurs sociaux, qu’en est-il ?

Pour illustrer la difficulté des relations entre travailleurs sociaux et parents dits « usagers » de l’aide sociale, je vais prendre l’exemple des affaires de maltraitances d’origine parentale, où bien souvent la fonction parentale est mise à mal. La difficulté c’est qu’on a à faire dans ces histoires malheureuses à des sujets qui se sont structurés autour de cette maltraitance fondamentale qu’ils vont rejouer dans toute relation. Et très souvent les travailleurs sociaux qui ont à venir en aide à des personnes maltraitées, enfants, adolescents ou adultes, se laissent prendre dans ces effets de répétition. Leur propre jouissance entre en jeu. Ils projettent un peu trop rapidement leur propre angoisse de la violence en s’en débarrassant sur les protagonistes de l’histoire. Le plus souvent ils s’identifient à l’enfant maltraité et veulent le faire payer au parent maltraitant, comme si c’étaient eux-mêmes qui avaient été atteints dans leur chair. Le maltraité est la victime ; le maltraitant est le bourreau. Les choses semblent claires et pourtant, indirectement, cela ne fait que redoubler la maltraitance. Faire peser sur un sujet la chape de plomb de la victime ou du bourreau, l’enfermer dans cette représentation aliénante, c’est en faire un objet, le faire disparaître comme sujet, et gommer la place qu’il occupe comme parent où enfant dans l’ordre de la génération. Au bout du compte c’est lui confisquer sa responsabilité. Cela produit une ségrégation où le sujet sur le plan social n’apparaît qu’accolé à son qualificatif (victime, bourreau). Et sur le plan psychique le ravage est patent : le sujet, comme être de parole, est passé à la trappe : un meurtre d’âme, comme disait Schréber. Là où il s’agit d’accueillir chacun avec un minimum de respect et d’invitation à une parole pour rassurer chacun, enfant et parent dans la place qu’il occupe, on cherche le coupable et on plaint la victime, entérinant d’une certaine façon ce mode de relation.

A partir de là très souvent les travailleurs sociaux se lancent dans la chasse à la culpabilité et à son traitement. Le parent désigné comme coupable doit se plier ou se démettre. S’il accepte de collaborer, de faire tout ce qu’on lui dit : se rendre chez le juge quand il faut, accepter sans rechigner les placements, se contenter du droit de visite qu’on lui, impose, subir une thérapie dont bien souvent il ne comprend pas le sens, améliorer son logement, se mettre au régime, cesser de boire ou de se droguer... - j’en passe et des meilleures - alors c’est un parent qui est sur la bonne voie. S’il se soumet, c’est un bon parent. S’il se récrie, veut donner son avis, conteste les mesures, réclame son enfant, et fait valoir ses droits, il est mauvais : soit on le rejette, soit il faut le dresser.

En fait pour travailler un peu plus sereinement et efficacement dans ces espaces de médiation entre maltraitants et maltraités, il faut aux travailleurs sociaux faire la part des choses. Ils n’ont pas à juger du degré de culpabilité du maltraitant, ni du degré du mal fait au maltraité. Cela relève d’un autre espace, celui de la justice. Malheureusement on assiste trop souvent là aussi à des confusions entre l’exercice de la justice et le travail social. Certains juges en viennent à n’entendre que les injonctions à la protection des enfants, surtout quand les parents se montrent récalcitrants à leur projets, sans faire un minimum confiance à ce que parents et enfants maltraités pourraient en dire. Les travailleurs sociaux agissent alors comme experts en norme familiale.

Cette collusion entre justice et travail social, notamment dans les services de l’ASE est néfaste. Elle déloge le juge de sa fonction : s’il est perçu comme aux ordres des travailleurs sociaux, comment ceux qui se présentent devant lui peuvent-ils entendre la justice, si ce n’est comme le bras armé des bonnes mœurs ? D’autre part une fois de plus elle dépossède les différents protagonistes d’une parole qui leur appartient. Le juge a à tenir sa position comme représentant de la loi. Dans cet exercice délicat il tire sa légitimité de la loi, rien que la loi, mais toute la loi à laquelle il s’adosse. Pour l’exercer il prend appui sur les paroles que peuvent lui apporter les différents témoins d’une affaire.

La justice est aussi et avant tout une affaire de paroles échangées. Parmi ces parleurs dans les affaires de maltraitance doivent être entendus au même titre et sur un pied d’égalité, les maltraités, comme les maltraitants, et ceux dont la fonction sociale est de s’interposer, les médiateurs que sont les travailleurs sociaux, pas plus pas moins.

Ensuite au juge de juger, comme on dit, au nom de la loi, et en son âme et conscience.

April 16, 2006

Mail à MIVILUDES

From: Bruno KANT
To: miviludes, miviludes.pm.gouv.fr
Sent: Sunday, April 16, 2006 10:04 PM
Subject: Re: Dérives et pratiques sectaires dans le monde le la protection de l'enfance


Madame, Monsieur,

J'ai bien reçu votre courrier postal par lequel vous déclinez ma proposition de rendez-vous courant avril.

Pour le moment, j'étais occupé à écrire par lettres ouvertes à des autorités telles que Monsieur le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice ou à des services tel que le Service Central de la Prévention de la Corruption:

http://justice.cloppy.net/LOSCPCAvril2006


Dans mon blog, vous avez pu ne pas remarquer des article et des notes personnelles relatives à la réforme de la pensée, au lavage de cerveau tel que le pratiquent aujourd'hui les travailleurs sociaux de l'OSE France:

http://justice.cloppy.net/blog/?postid=282
http://justice.cloppy.net/blog/?postid=281
http://justice.cloppy.net/blog/?postid=206
...


De ces mêmes notes, du guide de l'agent public face aux dérives sectaires :
« À terme, la transformation ne concerne pas seulement le champ des acquisitions (croyances, pratiques, attachements, performances) ou le champ des déficits (autonomie, jugement critique, repères et liens antérieurs, fermeture aux apports extérieurs). Il s’agit d’une transformation de la façon d’« être au monde ». Celle ci est difficile à percevoir sans recul par les intéressés. »


Du travail de Monsieur Richard josefsberg, Directeur de la maison d'enfants de l'OSE France où était placée ma fille :
« l’agrippement est à la base à la fois de l’attachement et de la séparation. Une fois établie la confiance de l’enfant, la séparation définitive de la mère a lieu soit du fait de la mère soit du fait de l’enfant. »



Je vous ressaisirais ultérieurement, par lettre ouverte et dossier motivé.

Très cordialement,
Bruno KANT

« des viols de mineur ? un jeu  »

Midi libre, édition du 13 avril
Les viols? «Un jeu», pour l’ex-chef des pompiers

Bernard Imbert, nommé chef de corps à Villeneuve-lès-Avignon en 1981, a toujours, en apparence, tenté d’incarner ce personnage dont la bravoure n’a d’égale que l’esprit de sacrifice.

Ce n’était qu’une carapace derrière laquelle se terrait un pédophile pervers qui, durant plus de vingt ans, a abusé des enfants de 8 à 12ans dont il avait la responsabilité.

Le moniteur de l’école des cadets, une structure mise en place dans le Gard par l’accusé, décrit à la barre un homme rigide et moraliste. «Tous les matins, on avait droit à la grand-messe. D’ailleurs, il appelait la caserne de Villeneuve le centre de redressement idéologique.»

«Il n’y a pas eu de pénétrations par moi-même, donc pas de viols. Je reconnais les agressions sexuelles mais je n’avais pas d’intentions coupables. Juridiquement, je sais que ces faits sont interdits, mais je les considérais comme un jeu, une animation… Une espèce d’amusement. Le mal, c’est de l’avoir fait avec des mineurs: c’est interdit.»


18 ans : 'Cliquez Ici'

April 15, 2006

Cayennes, AFP

CAYENNE (AFP) 10:47

Une fillette de 6 ans violée et tuée par un éducateur en Guyane

La fillette de six ans dont le corps a été découvert jeudi dans une chambre d'hôtel à Cayenne a été violée puis tuée par un éducateur du foyer dans lequel elle avait été placée et qui a avoué vendredi soir après avoir fait une tentative de suicide.

Cet homme, âgé de 35 ans et dont l'identité n'a pas été révélée, devrait être mis en examen pour "enlèvement, agression sexuelle, viol et homicide volontaire aggravé", a annoncé le substitut du procureur, Pierre-Armand Frassatti, qui s'apprête à ouvrir une information judiciaire.

La police avait découvert jeudi le corps de la fillette dans la chambre d'un hôtel de Rémire-Montjoly, dans la banlieue de Cayenne. Le foyer La Providence, dans lequel elle avait été placée il y a deux ans à la demande d'un juge des enfants en raison de l'hospitalisation de sa mère, avait signalé sa disparition mercredi soir. L'homme, dont l'identité n'a pas été révélée, était éducateur dans cette institution depuis septembre 2005.

C'est à l'hôpital de Cayenne qu'il a été entendu, après y avoir été admis pour une tentative de suicide. Dans la nuit de mercredi à jeudi, après avoir quitté sa victime, il avait en effet percuté volontairement, au volant de sa voiture, un camion venant en sens inverse.

Toujours de sources judiciaires, la fillette était sortie du foyer mercredi après-midi en compagnie de son éducateur qui l'avait ensuite conduite à son domicile puis dans un hôtel de Rémire-Montjoly, où il avait réservé une chambre sous un faux nom. Il a indiqué aux enquêteurs l'avoir ensuite violée puis étouffée. Originaire de Valenciennes, l'homme est marié et père d'un garçon de 5 ans. Il exerce le métier d'éducateur depuis 15 ans, "sans jamais avoir connu le moindre problème", selon les propos recueillis par son avocat. Il s'était installé en Guyane avec sa famille en juillet dernier, après un séjour en Afrique, a indiqué le substitut du procureur.

"C'est un homme déconcertant. Il n'a pas le profil d'un psychopathe, d'un Francis Heaulme. Il a un physique avenant, presque angélique", a déclaré à Me Jérôme Gay, l'avocat commis d'office. L'éducateur a qualifié son crime d'"odieux" et a refusé d'être défendu, selon l'avocat. Il a également expliqué ce drame en évoquant l'échec d'un projet d'adoption. "Lorsqu'il était enfant, ses parents auraient eu pour projet d'adopter une petite fille. Mais leur demande n'a pas abouti et il a grandi avec la frustration de ce refus", a rapporté Me Gay.

"L'année dernière, il avait demandé à adopter la fillette. Mais le juge avait refusé à la suite des rapports négatifs rédigés par le service d'aide sociale à l'enfance", a ajouté l'avocat. Malgré les motifs de ce refus d'adoption, l'éducateur était toujours employé par le foyer, où il cotoyait la fillette. Le directeur souhaitait engager à son encontre une procédure de mise-à-pied, selon des sources proches du dossier.

Le foyer de la Providence accueillle une quarantaine d'enfants en difficulté, âgés de 18 mois à 18 ans. L'établissement est géré par une association et financé par le Conseil général. Depuis mercredi, plusieurs personnes, dont un autre éducateur, ont été placées en garde à vue puis libérées. Une enquête distincte concerne le foyer de la Providence pour des faits qui n'ont pas été précisés par le parquet.

Au SCPC et bilan de la mi avril 2006

Lettre ouverte, extrait :

...

La saisine du SCPC par les simples citoyens n’a pas été prévue par la loi mais des exceptions seraient tolérées. Je suppose que vous serez sensible au sujet de la protection de l’enfance, secteur où l’ingérence illégale et la prise illégale d’intérêts paraissent aisément accessibles.

J’ai travaillé à partir des preuves de mon dossier ainsi qu’avec des documents de référence et des rapports officiels, y compris ceux du SCPC. Je souhaiterai maintenant savoir quels sont les éléments ou développements dont vous devrez disposer pour travailler vous-même sur ce sujet qui, je l’espère, retiendra votre attention.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l'expression de ma plus haute considération.

Ce matin, 15 avril, j'ai reçu une réponse du cabinet du Président (qui ne peut évidemment rien faire, séparation des pouvoirs oblige) qui a transmis au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice.

La PJJ m'a répondu par un courrier daté du 13, me rappelle que les magistrats du siège sont indépendants (très proches du parquet, quoi) et m'invite à user des voies de recours (que le magistrat du siège recouvre). La PJJ me recommande évidemment de prendre contact avec un avocat...

Ma lettre au Garde des Sceaux et Ministre de la Justice est elle même datée du 13, il la recevra au plus tard lundi. Il pourrait donc me répondre lui aussi quoi que je ne l'y invite pas, je me contente de l'informer.

Puis le SCPC me répondra...


Dans le même temps, j'ai reçu une lettre du cabinet du premier ministre, de MIVILUDES. Il me semble qu'ils n'ont pas pu s'y retrouver dans mon blog, je vais leurs reécrire à l'occasion.

Je suis tombé sur Sciences Humaines, le hors série et grand dossier n°2 : "la moralisation du monde". Quelques extraits pourraient être intéressants mais je vais plutôt leur renvoyer quelques éléments de mon dossier ainsi que Bulles n°40, "Manipulation mentale, lavage de cerveau, mégalomanie", de l'UNADFI.

J'attend aussi le Sciences Humaines n°169 qui décrit le travail de M. GIRAUD, un socioloque du CNRS, tel que publié dans Déviance et Société n°4, 2005, "Le travail psychosocial des enfants placés". A premier abord, ses analyses rejoignent celles de Caroline Eliachef et celles de Joseph ROUZEL.

La réforme de la pensée telle qu'elle se pratiquait en chine dans les années 50 sera un des volet que je verserais auprès de la cour d'appel.


Voire également l'article intitulé « Un dossier socio judiciaire d'apparence légale » ou encore, « La toute puissance « maternelle » »

« Rôtisserie » et effet dominos


Libération, vendredi 14 avril 2006
« Rôtisserie » et effet dominos à Marseille

La police judiciaire tente de décrypter les liens entre plusieurs règlements de comptes.

VDN, édition du Vendredi 07 Avril 2006
Social / Outreau : l'autre affaire
Le procès de sept personnes accusées de viols sur enfants à Outreau continue
À la barre, les services sociaux en rangs serrés

QUAND une référente des services sociaux évoque «le contexte d’Outreau» en 2001, ça provoque une crise de pseudo-hypocrisie générale, dans la cour d’assises, se terminant, comme souvent, par une poussée de décibels stérile. Faut pas en parler. Même à quelques minutes de l’audition d’un enfant ayant accusé, un jour, le curé… dans l’autre affaire. Avant de l’innocenter.

Ce premier dossier a obligé tous ses intervenants à se poser, un jour, des questions. Ce n’est pas le cas, a priori, des services sociaux: «J’estime que nous travaillons comme il le faut. Je ne ferai pas autrement demain…», a assuré l’attachée territoriale de l’UTAS (Union territoriale d’action sociale) cette semaine. «On n’a pas à avoir d’état d’âme dans quoi que ce soit », a confirmé sa référente, hier.

Cadeau au placard

Pas le moindre doute dans leur travail: «On n’a condamné personne.»

Depuis le début du procès, les jurés ont écouté 29 interventions d’assistantes maternelles, référentes, éducateurs… travaillant avec les onze enfants placés, dont trois sont en institut médico-éducatif (IME), dont un autre devrait les rejoindre et dont un cinquième est troublé psychologiquement.

Deux enfants d’un des trois couples sont placés, après un rapport d’une assistante sociale en 1999, «parce que les parents n’apportaient pas les réponses éducatives appropriées». Les enfants perturbés arrivent chez des assistantes maternelles… et ça ne se passe pas « comme d’habitude». Pour le plus grand, «il était violent, crachait sur son image dans le miroir, m’agressait, attachait ma nièce sur le lit…», dira la première de ses «tatas».

Trois mois plus tard, il change de famille d’accueil et est désormais suivi par une équipe complète.

Me Pascale Pouille-Deldique demandera à ces personnes «expérimentées, professionnelles, encadrées» si ce garçon de 9 ans était si difficile à gérer. Bien sûr. L’avocate ne dit pas où elle veut en venir, mais laisse planer une interrogation: comment faisaient les parents pour gérer cette situation, avec une autre enfant (actuellement en IME spécialisée en Belgique), alors qu’ils étaient sous médicaments puissants, sans travail, sans trop de repères éducatifs, suivis «administrativement» par les services sociaux?

Me Pouille-Deldique, insiste sur ces «réponses éducatives» quand elle demande, à la référente qui gère 43 enfants, «pourquoi le cadeau offert par la mère à son fils, lors d’une rencontre médiatisée, est directement rangé dans le placard». Celle-ci répond qu’il fallait apporter, justement, une «réponse éducative». Il n’aurait pas été sage.

April 14, 2006

Il avait chez lui les cadavres de 200 animaux

BORDEAUX (AFP) - Les services d'hygiène de la mairie de Bordeaux ont retrouvé au domicile d'un septuagénaire du centre-ville environ 200 animaux morts, desséchés ou en cours de putréfaction.

"Nous sommes intervenus mercredi sur requête du propriétaire des lieux, alerté par de mauvaises odeurs", a indiqué Jacques Volland, directeur du service hygiène et santé à la mairie de Bordeaux. "Dans une annexe en contre-bas du domicile du retraité, nous avons trouvé environ 200 animaux morts, chiens, chats et oiseaux de toutes sortes, stockés dans des boîtes en fer ou en carton", a précisé M. Volland.

Des animaux vivants, "qui ne semblaient pas porter de traces de mauvais traitements", ont également été recueillis et placés à la SPA, a-t-il ajouté.

Les cadavres ont été incinérés et une mise en demeure de nettoyer et désinfecter les lieux sera adressée au vieillard, qui n'a pas donné d'explication sur l'origine de sa marotte.


BORDEAUX (Reuters) - Environ 200 cadavres de chats, de chiens et d'oiseaux, desséchés ou en état de putréfaction, ont été découverts au domicile d'un retraité sexagénaire à Bordeaux.
Alertés par le propriétaire des lieux, les services d'hygiène municipaux ont fait cette découverte mercredi dans une annexe de l'appartement du locataire.

Il y avait "environ 200 cadavres de chiens, de chats et d'oiseaux de toutes sortes stockés dans des boîtes en fer ou en carton", a expliqué vendredi le directeur des services hygiène et santé publique de la mairie de Bordeaux, Jacques Volland,.

Une dizaine de chats vivants ne portant pas de signes extérieurs de mauvais traitements ont également été découverts. Ils ont été confiés à la SPA.

L'homme a été remis en liberté après sa garde à vue et fera l'objet d'une expertise psychiatrique. "En 30 ans d'activité professionnelle, c'est la première fois que je vois une telle chose", a noté Jacques Volland.



Contrairement aux cadavres classiques exposés dans les salles d'anatomie des universités de médecine, en position allongée, les corps exposés à Londres pourraient être vivants: l'un d'entre eux semble vouloir lancer une fléchette, un autre fait des étirements, comme lors d'un cours de gymnastique...
• John D Mchugh (AFP/AFP/Archives - vendredi 14 avril 2006, 11h31)

April 11, 2006

« Arrêtez ! »

L'obsédante et fragile étiquette d' "Outreau bis"
LE MONDE | 08.04.06
SAINT-OMER (PAS-DE-CALAIS) ENVOYÉE SPÉCIALE

Extrait :

Alors que les avocats de la défense et ceux de la partie civile se lançaient une nouvelle fois à la figure le précédent d'Outreau, le jeune garçon, qui assistait silencieux à ces invectives, s'était soudain mis à hurler : "Arrêtez !" Après une courte suspension d'audience, il était revenu à la barre et, alors qu'il s'était toujours tu pendant l'instruction, il a raconté pour la première fois avoir été le témoin d'agressions sexuelles commises par son père et ses oncles sur sa cousine Jessica, sous le regard de sa mère et de ses tantes. "Compte tenu de ce que tu viens de dire, sais-tu que je peux envoyer ton père et ta mère en prison ?", lui a demandé l'avocat général. - "Oui." - Et tu me laisses faire ? " - "Allez-y", a t-il dit. D'Outreau bis, le procès était redevenu d'un coup celui des frères D. et des soeurs V. Celui de sept accusés qui ne tenaient pas tout à fait sous l'étiquette.

SAINT-OMER, Pas-de-Calais (Reuters), 10 avril 2006 - Les avocats des parties civiles dans l'affaire "Outreau bis" ont dénoncé l'amalgame entre les deux affaires d'Outreau et redit qu'à leurs yeux des charges existent à l'encontre des sept accusés.

"Les charges existent, et elles sont lourdes" a affirmé Me Marc Pantaloni, avocat de la partie civile, qui s'est adressé aux jurés de la cour d'assises du Pas-de-Calais en leur disant que ce dossier n'était pas "une réplique d'un autre dossier".

Les avocats des parties civiles ont aussi dénoncé une instruction "mal conduite" qui aurait dû entraîner des charges plus importantes sur les accusés.

"Il est de l'intérêt de la défense que le dossier n'ait pas été instruit comme il aurait dû l'être" a déclaré Me Pantaloni.

Le Conseil général du Pas-de-Calais, tuteur des enfants, et trois associations de défense de l'enfance se sont constitués partie civile.

Sept adultes, trois frères unis à trois soeurs et la mère de ces dernières, sont poursuivis pour viols sur 10 enfants. Les six premiers ont purgé de 32 à 34 mois de détention avant d'être libérés en 2004.

En début d'audience, l'avocat général, Jean-Marie Descamps, a déposé des réquisitions écrites afin que pour deux des accusées, Fernande V. et Renée L., les poursuites pour "agressions sexuelles" sur l'un des enfants, Boris, soient requalifiées en "violences sur mineurs".

Le verdict est attendu vendredi. Les accusés encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle.



SAINT-OMER (AFP) - L'avocat général de la cour d'assises du Pas-de-Calais a requis mardi jusqu'à 8 ans de prison au procès des sept adultes jugés pour pédophilie, écartant les accusations de viols et ne retenant des agressions sexuelles que sur un des dix enfants parties civiles.

"Faute de pouvoir imputer, sans risque de me tromper, de viols aux accusés, je vous propose (...) de répondre non à toutes les questions relatives à ces accusations", a déclaré Jean-Marie Descamps au cours de son réquisitoire de près de trois heures.

Les accusations de viols font encourir une peine de 20 ans de réclusion criminelle aux accusés.

D'après l'avocat général, seule Jessica, 19 ans, a été agressée sexuellement. Elle l'aurait été par son beau-père Didier et ses deux oncles, Patrick et Sylvain D.

Les neuf autres enfants ont été victimes de corruption de mineurs de la part des sept accusés, selon M. Descamps. "Tous les enfants examinés, s'ils ne sont pas des victimes, sont témoins de conduites sexuelles déviantes", a-t-il expliqué.

L'un des enfants, de surcroît, a subi des violences volontaires de la part de sa mère, avec la complicité de sa grand-mère, selon le réquisitoire.

La peine la plus forte a été demandée à l'encontre de Didier D., 40 ans, beau-père de Jessica: 8 ans d'emprisonnement. "Didier, le Rmiste flambeur, a une lourde responsabilité (...) parce qu'il est non seulement l'agresseur, mais également le père de la victime, son protecteur naturel", a souligné l'avocat général.

Contre Patrick D., 37 ans, qualifié de "tambour érigé en chef de musique, malin celui-là", et contre Sylvain D., 35 ans, "le voyeur, le photographe, le suiveur", 7 ans d'emprisonnement ont été requis.

L'avocat général a requis 4 ans de prison contre la mère de Jessica, Fernande V., 37 ans, qu'il a appelée la "marâtre cruelle". Elle est également accusée d'avoir maltraité son fils Boris.

Contre les soeurs de Fernande, Madeleine, 33 ans, et Fabienne, 38 ans, "des femmes bien légères et peu maternelles, plus préoccupées par leur libido", l'avocat général a réclamé 3 ans de prison pour corruption de mineurs.

Enfin, contre la mère des trois soeurs, Renée L., 61 ans, une peine de prison avec sursis a été réclamée pour complicité de violences sur mineur.

"Ce dossier ne se distingue pas beaucoup des dossiers du même ordre: pas ou peu d'indices matériels, et la nécessité de se forger une conviction à travers la parole de l'enfant", a reconnu M. Descamps.

Mais il a fustigé "le prototype de la famille incestueuse tournée vers elle-même", issue du "quart-monde", aux "normes inhabituelles" et au "sens moral inhibé".

"Ce dossier est tout banalement un tout nouveau dossier d'inceste ordinaire", a expliqué l'avocat général. Il a affirmé, en référence à l'affaire d'Outreau où treize personnes avaient été acquittées, que "l'histoire ne se répète pas".

Les sept accusés, qui comparaissent libres, ont déjà passé plus de trois ans en détention provisoire, depuis la révélation de l'affaire en 2001 jusqu'en 2004.

Leur procès, pour des faits qui se seraient déroulés à Outreau et au Portel entre 1994 et 2001, s'est ouvert le 29 mars à Saint-Omer.

Les avocats de la défense ont indiqué qu'ils plaideraient l'acquittement mercredi et jeudi.

Le verdict est attendu vendredi.

April 9, 2006

L'utilisation de voyants desapprouvée


Mais c'est en Australie. En France, face à certains enquêteurs, si toute fois ils vous reçoivent, il semblerait qu'il faille se couvrir de grigris (pattes de lapin, amulettes, croix, kippa, voile, ...).

SYDNEY, Australie (AP), 9 avril 2006 - Un agent de la police fédérale australienne a été suspendu pour avoir consulté une voyante dans le cadre d'une enquête sur une menace de mort contre le Premier ministre John Howard, a rapporté dimanche le journal "The Sunday Age".

Alors que l'investigation se trouvait dans l'impasse, le policier aurait consulté la voyante Elizabeth Walker, selon ce journal. Une enquête a été ouverte pour mauvaise conduite, poursuit "The Sunday Age", citant une déclaration d'un porte-parole de la police.

"L'AFP (Police fédérale australienne, NDLR), prend au sérieux toute allégation de mauvaise conduite des agents, et n'approuve pas l'utilisation de voyants dans les questions de sécurité", précise la déclaration.

Les autorités n'ont pas publié de détails concernant la menace contre le Premier ministre. AP

mgh/v43

April 8, 2006

Extrait de la requête no 57306/00


Confйrence de presse de V.V.Poutine,
Prйsident de la Fйdйration de Russie,
le 15 janvier 2002, Paris

En ce qui concerne le systиme judiciaire, j'estime que nulle part ailleurs qu'en France, le problиme des relations avec les tribunaux n'est aussi clair. Que cela plaise ou non, les tribunaux dйcident comme la loi leur prescrit de dйcider. Quoique, je le rйpиte, certaines dйcisions peuvent susciter des rйactions diffйrentes. Ainsi, par exemple, dans le cas de la citoyenne russe Zakharova, qui se voit refuser le droit de communiquer en France avec sa fille dans sa langue natale, bien que cela nous semble йtrange.

Cela dйpasse toutes les bornes. Elle se voit refuser le droit de visiter l'йglise orthodoxe. J'ai dйjа parlй avec Monsieur le Prйsident а ce sujet. Il est aussi restй pantois et a dit: "Eh bien, cela paraоt saugrenu а premiиre vue, mais peut-кtre qu'ils ont leurs raisons?" Non, j'ai beaucoup de peine а m'imaginer quelles raisons ils peuvent avoir, mais je m’incline devant le fait que dans le pays il existe la stricte sйparation des pouvoirs, et le pouvoir exйcutif ne peut pas se mкler de l'activitй des pouvoirs judiciaires. Quoique nous continuions certainement de lutter par des canaux diplomatiques pour que les questions de ce genre, а caractиre humanitaire, soient rйsolues du point de vue non seulement de la loi, mais de la raison.


Point de presse conjoint du ministre français des Affaires étrangères et de son homologue russe, M. Ivanov
- Propos de M. Védrine -
(Paris, 15 février 2002)

Q - Monsieur Védrine, peut-on espérer que les problèmes de Mme Zakharova soient un jour résolus pour que la mère et sa fille puissent vivre ensemble ?

Nous suivons ce problème avec une grande attention mais nous devons respecter l'indépendance des juges. Nous veillons à ce que les garanties de procédures dont bénéficie Mme Zakharova soient respectées. Les nombreux recours qu'elle a intentés montrent qu'elle a pu utiliser toutes les voies qui s'offrent à elle, ce qui a permis que la situation soit examinée par trois juges des enfants successifs et trois fois en appel.
Tout le monde fait preuve de la plus grande vigilance pour préserver l'intérêt de cet enfant qui présentait un état psychique assez grave lors de son placement. Tous les experts s'accordent à reconnaître que cet état s'est amélioré.


De l'arrêt Zakharova contre France :

Le 3 mai 1999, le Dr B., commis par le juge d’instruction, déposa un rapport indiquant que « M. a été violemment battue, bien qu’on ne puisse pas dire par qui, et a présenté des troubles (en voie de régression) très évocateurs d’un état autistique provoqué par un amour trop étouffant ». Il indique notamment que « le placement l’a littéralement sauvée psychologiquement. L’enfant innocente son père et sa mère ».

La requérante souligne qu’elle n’a pas rencontré le Dr B. avant qu’il n’écrive son rapport.

Statuant sur l’appel interjeté par la requérante contre le jugement du 7 juin 1999, la cour d’appel de Versailles rendit un arrêt le 27 janvier 2000...

La requérante se pourvut en cassation. Par un arrêt du 18 septembre 2002, la Cour de cassation dit n’y avoir lieu à statuer, de nouvelles décisions ayant été prises les 3 juin 2000 et 6 juin et 5 novembre 2001 rendant le pourvoi sans objet.

Selon le COPES encore [la requérante] développe une relation perverse à autrui et au monde qui se traduit par le rejet de toute institution. S’il est exact que les professionnels en contact avec [la requérante] ont pâti de ce type de réaction (rendez vous annulés au dernier moment, enregistrement de communications téléphoniques, appels incessants aux autorités supérieures) ces inconvénients ne sont rien au regard du danger que cela représente pour [M.] elle-même qui ne peut avoir, par le truchement de sa propre mère qu’une vision déformée des diverses institutions et autorités.

Enfin, ni l’enquête sociale ni l’expertise graphologique ne fournissent des éléments positifs sur [la requérante] qui viendraient contrebalancer les descriptions cliniques ci dessus développées.

Le placement demeure adéquat.

Le monde disparu des pupilles

Le Monde, édition du 23.03.06
Par Anne Chemin, extrait :

Ivan Jablonka, auteur d'une étude sur un pupille devenu célèbre, Jean Genet (Le Monde du 21 janvier 2005), suit pas à pas ces milliers d'enfants que l'Assistance publique voulait, au nom de la réhabilitation de l'individu, arracher à la pestilence de la grande ville pour les confier à des familles habitant à la campagne. Placés dans des fermes, souvent exposés au froid, à la maladie et à la honte, les petits portaient, jusqu'à 6 ans, un cordon de soie et une médaille sur laquelle était gravé leur numéro d'immatriculation. A 13 ans, ils étaient « gagés » comme ouvriers agricoles ou domestiques, subissant souvent injures et humiliations. « De 1874 à 1939, l'ascension sociale des pupilles a été considérée comme une tâche très mineure, derrière les missions augustes - le combat hygiéniste, l'instruction élémentaire, la greffe territoriale et le renflouement de l'agriculture », note l'historien.

Ivan Jablonka ne se contente pas de retracer l'histoire d'une institution et de ses ambitions républicaines. S'appuyant sur le dépouillement de plus de 400 dossiers, il raconte, en citant des centaines de lettres et de rapports, le quotidien de ces enfants abandonnés : une pupille de 2 ans déplacée parce que sa literie n'a pas été aérée depuis six mois, un garçon de 17 ans qui menace, en 1919, de ne plus aller travailler car il lui est impossible « d'aller tout nu et sans chaussures », mais aussi un pupille de 16 ans séparé de ses parents nourriciers qui leur écrit en 1918 : « J'aime mieux qu'on me flanque une balle dans la peau que de me laisser vivre dans un pareil chagrin séparé de vous. »

L'Humanité, 26 juin 2004
Sébastien, kidnappé par la justice

Après avoir vécu huit ans avec ses grands-parents, Sébastien, quatorze ans, a été placé de force chez son père. Depuis, il menace de se suicider pour retrouver enfin sa " Mémé Mireille ".



Du rapport 2005 du Défenseur des Enfants, sa préface, la première phrase :

Tant qu’il existera, par le fait des lois et des moeurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers [...] ;
Victor Hugo, préface aux Misérables, 1862.



De l'article du Monde de mars 2006 :

C'est un monde aujourd'hui disparu que ressuscite Ivan Jablonka dans une passionnante histoire de l'Assistance publique sous la IIIe République.



Entre 1963 et 1980, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié en 2002, 1.630 enfants et adolescents réunionnais, âgés de 7 à 14 ans, ont été envoyés en métropole, plus particulièrement dans des départements touchés par l'exode rural. L'objectif était double rappelle Le Monde : aider les familles pauvres à assurer une formation à leurs enfants et contribuer au repeuplement de la Corrèze, du Gers et de la Lozère.

Ma mère me voyait déjà poser pour la photo de l’école avec une petite cravate, comme dans les magazines, et revenir à la Réunion en aviateur», dit Jean-Philippe. «La mienne disait: "Mon petit bonhomme va devenir un grand bonhomme. On fera de lui un monsieur", raconte Jean-Pierre. On a abusé de sa précarité et de sa crédulité. Elle ne pouvait pas se douter de ce qui allait suivre.» Illettrés pour la plupart, sous pression de la toute-puissante administration, savent-ils vraiment ce qu’ils font, ces parents qui apposent une croix ou un pouce trempé dans l’encrier au bas des documents? Inutile de leur forcer la main, puisque c’est «dans l’intérêt de l’enfant».

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L'Eglise mesure l'anxiété majeure des français

LOURDES, le 7 avril 2006, extrait - L'Eglise catholique, dont les évêques ont achevé vendredi à Lourdes quatre jours de travaux à huis-clos, mesure "l'anxiété majeure" et la "souffrance" des Français, notamment des jeunes, et entend "contribuer" à les combattre, mais déplore le "discrédit" du politique.

Comme elle l'a souvent fait, depuis un siècle, à l'occasion des graves crises ou des drames que le pays a connus, l'Eglise a tenu à s'exprimer, pour montrer son extrême attention aux problèmes de la jeunesse et de la société "angoissée".

April 5, 2006

Le procès des institutions

SAINT-OMER (AFP), 4 avril 2006 - Le procès de sept adultes jugés à Saint-Omer pour des viols sur mineurs à Outreau et au Portel, entre 1994 et 2001, a tourné lundi et mardi au procès des différentes institutions qui ont servi la justice, mais n'a pas permis de se faire une idée précise sur la réalité des faits.

Devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, quatre experts psychologues et psychiatres, une fonctionnaire des services sociaux, une assistante maternelle et un enquêteur de police ont été interrogés chacun pendant plusieurs heures sur leurs possibles manquements.

Pour les avocats de la défense, il s'agit de démontrer que la parole des dix enfants parties civiles, principal élément à charge du dossier, n'a pas été recueillie avec les précautions nécessaires.

C'est sur la police que les critiques portent le mieux. Le chef d'enquête à la brigade des mineurs de Boulogne-sur-Mer, Didier Wallet, admet beaucoup de lacunes: celles de sa propre formation, les auditions de mineurs non filmées contrairement à l'obligation légale, les questions trop directes aux enfants.

Mais ces débats interminables sur l'enquête finissent par agacer le président de la cour: "Notre but c'est quand même la manifestation de la vérité, et non le procès de tel ou tel service", tranche Jean-Paul Beulque.

April 3, 2006

Témoignage

Soixante ans après la "libération" des camps d’extermination, la Shoah continue de faire souffrir. Fragilisés, les descendants de rescapés ont intégré la douleur des parents, exprimée ou gardée sous silence. Et ils sont eux aussi victimes du "syndrome du survivant". Identifié dans les années 1960 par le psychanalyste américain William Guglielmo Niederland, ce syndrome exprime la culpabilité d’avoir survécu quand tant d’autres ont été assassinés. Il se manifeste par une série de maux caractéristiques : anxiété, troubles cognitifs, de la mémoire, état dépressif chronique, tendance à l’isolement, au retrait et au renfermement mélancolique, altération de l’identité personnelle, affections psychosomatiques…

Nathalie Zajde est psychologue clinicienne et ethnopsychiatre, auteur d’Enfants de survivants, l’une des études les plus remarquables sur l’héritage traumatique de la Shoah (Odile Jacob, 1995). Comment comprendre, s’interroge-t-elle, que les enfants des rescapés fassent les mêmes rêves et présentent les mêmes symptômes que leurs parents alors que ceux-ci, bien souvent, ont gardé le silence sur ce qu’ils avaient vécu ? Probablement parce que cette transmission s’effectue de manière inconsciente, à l’insu même des protagonistes, autrement que par des mots. Une transmission qui passe à travers les paroles et les gestes apparemment anodins de la vie quotidienne.


Je n’ai jamais parlé à mes enfants parce que, bêtement, j’ai refusé de les impliquer dans mon destin. Je ne me rendais pas compte que mon destin, c’était le leur. Je ne voulais pas qu’ils souffrent de mon histoire. Et j’avais bien tort. Même si je ne leur ai rien dit, ils ont perçu toutes mes angoisses. Ils sont d’ailleurs tous très anxieux, quelque part ils ne sont pas bien dans leurs pompes.

En psychanalyse, on dit que les enfants doivent “tuer le père” pour devenir eux-mêmes adultes. Est-ce que des enfants de rescapés, nés après la guerre, peuvent “tuer le père” sans s’identifier eux-mêmes au bourreau qui a failli le tuer vraiment, le père ? C’est une sacrée question.

Ce qui est sûr, c’est que, curieusement, je suis devenu l’enfant de mes quatre enfants. Ils s’inquiètent pour moi comme s’ils étaient devenus mes parents. C’est confortable sous certains aspects, irritant sous d’autres. Par exemple, ils ne me disent jamais quand ils ne vont pas bien. Ils le disent à leur mère, mais pas à moi. Parce qu’ils veulent me préserver absolument.


Sam, rescapé d’Auschwitz, va depuis 20 ansdans les écoles pour raconter la Soah. Mais il a gardé le silence avec Françoise, sa fille aînée,et avec Malka, qui elle, en a tiré de la force.
« Je suis devenu l’enfant de mes enfants »
Sam Braun, 77 ans. Déporté à Auschwitz en 1943 avec ses parents et sa petite sœur, il est le seul à en être revenu.

Psychologies, La Shoah en héritage
Olivia Benhamou, mars 2005

March 28, 2006

Un rapport blâme le fonctionnement d'une structure

Censé accueillir en urgence et protéger les mineurs en danger, le Foyer de l´enfance des Alpes-Maritimes (FEAM), structure du conseil général, serait une institution «maltraitante», selon quatre magistrates de Grasse. «Emues, choquées et scandalisées», trois juges des enfants et une substitute dénoncent un «fonctionnement délétère» dans un rapport confidentiel du 17 septembre, révélé récemment par Nice-Matin.

Christian Estrosi, président UMP du conseil général, en charge du FEAM qu´il subventionne à raison de plus de 15 millions d´euros annuels, assure : «C´est un constat que je partage pour l´essentiel. Cette situation est inacceptable.» Christian Estrosi a demandé au ministre de la Santé le départ du directeur, dont il déplore «un manque d´autorité hiérarchique». «Ce qui est dit dans le rapport est vrai à 90 %», affirme de son côté Jean-François Knecht, conseiller général PS, qui s´interroge sur d´éventuelles suites pénales.

Mais le directeur réfute les accusations de violences, de maltraitance et de privations, d´un rapport «non contradictoire, basé sur la parole d´enfants» qu´il estime «fait pour salir le foyer et [le] faire partir». Il reconnaît toutefois que «tout n´est pas faux dans le rapport», et attend sa mutation : «Je ne peux pas rester.»

«Coups». Sur les 18 centres d´accueil du FEAM, certains laissaient à désirer lors des visites des magistrates menées, sans prévenir, entre 2003 et 2004, si on en croit leur récit. Le foyer l´Auda (Nice) a des locaux «comparables à un squat» et donne «une impression de total dénuement». Au Poulido (Vence), un chef de service convoque des ados dans son bureau, «les plaque au mur et leur donne des coups de poing». Trois ados affirment y avoir subi des fessées publiques, «contraints, fesses nues, et devant les autres, de subir les coups». Pour l´équipe éducative, il faut «prendre beaucoup de distance quant à la parole de "ces enfants"», décrits comme «pervers» et «susceptibles de manipulation». Le directeur réfute ces faits : «S´ils avaient vraiment eu lieu, pourquoi ne pas m´avoir interpellé ?»

A la Palombière (Cap-d´Antibes), l´absence de propreté est «affligeante» et les ados «disent avoir faim». Les éducateurs confirment : ils prennent un second repas en rentrant chez eux après 22 heures. Le directeur conteste : «Un ado, quand vous faites quelque chose qui ne lui plaît pas, il va dire "y a rien à manger".» Un mineur y raconte une activité : «L´éduc´ nous met dans le Trafic, on fait la route du bord de mer en camionnette, et on rentre. Ça ne dure qu´un quart d´heure.»

Les magistrates ayant «ressenti un vif sentiment de culpabilité» ont prononcé, dès le lendemain, des mainlevées de placement ou envisagé des réorientations. La Palombière a depuis été reprise en main. A Clair Castel (Antibes), une fille de 6 ans, dont «l´état de santé avait été négligé gravement pendant plusieurs heures», a été hospitalisée pour une péritonite aiguë. Aux Corallines (Cagnes-sur-Mer), une victime d´inceste arrivée de nuit est «reçue par un veilleur de nuit et laissée seule sur un matelas».

Sorcières. Au final, l´Auda (fermé depuis) et la Palombière sont «totalement insalubres». Ailleurs, les magistrates dénoncent «un vide éducatif, une absence de compassion», des enfants «considérés comme des objets», et des règles conçues «dans le souci exclusif du fonctionnement de l´institution, plaçant volontairement au second plan l´intérêt et le bien-être des mineurs». Le rapport a été transmis au parquet général d´Aix-en-Provence. Au FEAM, la CGT craint pour l´emploi des 400 salariés, car Estrosi veut réduire la capacité d´accueil de 240 à 190 places. Le syndicat, qui dénonce «la chasse aux sorcières» et «la volonté de privatiser», met en doute le rapport des juges.

www.bouclier.org,
article de Libération du 6 janvier 2005

CHAMBRE REGIONALE DES COMPTES
DE PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR

RAPPORT D'OBSERVATIONS DEFINITIVES
SUR LA GESTION
DU FOYER DEPARTEMENTAL DE L'ENFANCE
DES ALPES-MARITIMES
Années 1997 à 2002