May 17, 2007

« Vous qui restez, soyez dignes de nous »


Dernières lettres de Stalingrad
Collectif

Description du produit sur Amazon.fr :

Parce qu'elles voulaient connaître l'état réel du moral des soldats allemands encerclés à Stalingrad, les autorités nazies firent confisquer, quelques jours avant la reddition, des sacs postaux contenant leurs lettres. Cachées à la fin de la guerre, elles n'ont été retrouvées que très récemment, et ont immédiatement donné lieu à une publication retentissante en Allemagne.

Jamais en effet il n'avait été possible d'observer d'aussi près – et comme de l'intérieur – un désastre qui a marqué le tournant de la Seconde Guerre mondiale, puisqu'il représenta la première et la plus décisive défaite de la Wehrmacht : après des mois de lutte acharnée, les Soviétiques firent prisonniers 24 généraux et 160 000 hommes. Écrites du plus profond de l'horreur, par des hommes que le froid, la faim et le désespoir rendent implacablement lucides sur leur destinée et celle de l'État hitlérien, elles constituent un document bouleversant qui révèle, près de soixante ans plus tard, un aspect moins connu de la réalité nazie. --Thomas Ferrier

La lettre du jeune résistant Guy Môquet lue dans le cadre des cérémonies d'installation de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, un article de l'Huma :

Tel quel
Vous qui restez, soyez dignes de nous...
Guy Môquet

Militant des Jeunesses communistes de Paris, Guy Môquet a tout juste seize ans quand il est arrêté et interné d’abord à Fresnes puis à la Santé. Transféré à Châteaubriant, il figure parmi la liste des vingt-sept otages fusillés par les nazis le 22 octobre 1941. Avant de mourir, il laissera une lettre pour sa famille dont voici le contenu et écrira sur le mur de son cachot ces derniers mots : " Vous qui restez, soyez dignes de nous, les vingt-sept qui allons mourir "... Il avait dix-sept ans.


" Ma petite maman chérie ;
mon tout petit frère adoré ;
mon petit papa aimé ;

Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino (1). Quant au véritable, je ne peux le faire hélas !

J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge, qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour.

A toi, petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois.

Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.

Dix-sept ans et demi ! Ma vie a été courte ! Je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.

Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, je vous embrasse de tout mon coeur d'enfant.

Courage !

Votre Guy qui vous aime.

Guy "


(1) Roger Sémat et Rino Scolari, autres jeunes internés.

Article paru dans l'édition du 1er octobre 1999.


- Il allait mourir -

May 16, 2007

Sit-in devant le ministère de la justice





Je n'étais pas le seul à faire un sit-in cette après-midi, devant le ministère de la justice. En effet, quelques temps après que je me suis installé, le Président de Réseau Parental Europe est arrivé dans le but de défendre d'autres causes. Il faisait un sit-in car ses deux enfants auraient disparus, comme 60 à 80 000 autres enfants, raflés par des sectes. Sur ses écriteaux, il rappelait les références de rapports parlementaires récents.




Plus grand, pour lire les écriteaux


Voir également au 1er juillet 2006, « Evangélisation, au temple du marais », et Le Monde, un article du 14 mars 2006 :« Les protestants s'inquiètent du `'regard soupçonneux" antisecte ».

J'avais connaissance de l'agenda de Nicolas Sarkozy, il avait été publié par une dépêche d'agence. Pour mon sit-in j'ai donc emporté mes tracts et le slogan que j'utilisais en mars dernier, devant le mémorial de la Shoah puis devant le Conseil d'Etat :





Ce slogan peut paraître violent pour qui se souvient de quelques pans des plus sombres de l'histoire de France. Mais dans les faits, je constate que ce slogan amuse et intrigue une très large majorité de passants. Les passants perdent le sourire lorsqu'ils apprennent que Justine, mon aînée, a été violentée, privée de soins, qu'elle a aussi été passée à tabac, que toutes nos plaintes ont été refusées ou classées sans suite par Nanterre, y compris la plainte pour discrimination raciale. De nombreux passants sont profondément indignés lorsqu'ils apprennent que Justine a même comme disparue depuis bientôt deux ans. En effet, longtemps avant juillet 2005 et sans même avoir investigué, le juge pour enfant de Nanterre avait décidé de suspendre tous mes droits sur Justine et, alors qu'elle est déjà orpheline de mère, de lui interdire toutes relations avec son père, sa petite soeur, sa belle mère et ses amis en région parisienne où elle est née.

Certains passants sont d'autant plus indignés lorsqu'il apprennent que Justine a bien des origines allemandes et qu'il est très probable que cela soit la raison de décisions de justice ainsi que de mauvais traitements, pendant qu'elle était placée à Taverny, un établissement de l'OSE France.

BERLIN (AP) - Le président français Nicolas Sarkozy, qui s'est rendu mercredi après-midi à Berlin pour son premier déplacement à l'étranger, a réaffirmé les liens privilégiés entre les deux pays. "L'amitié franco-allemande est sacrée et rien ne saurait la remettre en cause", a-t-il insisté lors d'un point presse au côté de la chancelière allemande Angela Merkel.

BERLIN (AFP) - Le nouveau chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, a été chaleureusement accueilli mercredi à 16h15 GMT à la chancellerie fédérale allemande par Angela Merkel, quelques heures après son investiture à l'Elysée.

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a rendu hommage à l'esprit de résistance français, un "non" à la fatalité, à la soumission, au déshonneur" que le nouveau président souhaite entendre résonner au présent et au futur.

PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi que sa "première décision" de président serait de faire lire dans tous les lycées du pays, en début d'année scolaire, la lettre écrite par le jeune résistant communiste Guy Môquet à ses parents avant son exécution en 1941.

Sarkozy: la dernière lettre de Guy Môquet sera lue aux lycéens chaque année
edicom, international, extrait :

"Je n'ai jamais pu lire ou écouter la lettre de Guy Môquet sans en être profondément bouleversé", a déclaré le président Sarkozy après la lecture de cette lettre au cours d'une cérémonie au Monument de la Cascade du Bois de Boulogne.

Les caméras de télévision ont surpris le nouveau chef d'Etat essuyant une larme à l'issue de cette lecture par une lycéenne.


- « "non" à la fatalité, à la soumission, au déshonneur » -

Elle craignait qu'il ne lui arrive malheur

BERLIN (Reuters) - Une Allemande de 36 ans, mère de cinq enfants, a conduit son fils chez le bijoutier qu'il voulait dévaliser parce qu'elle craignait qu'il ne lui arrive malheur, rapporte le quotidien Bild.

Pendant que son fils de 17 ans et deux complices agressaient et dépouillaient un bijoutier de Dresde, la mère attentive attendait dans sa voiture.

"Je savais qu'il voulait dévaliser le magasin et j'étais très inquiète", a-t-elle déclaré.

Le tribunal qui la jugeait n'a pas été sensible à cette expression de l'amour maternel et l'a condamnée à trois ans et 10 mois de prison.

PATNA, Inde (Reuters) - Une centaine de passagers ont été invités par leur conducteur à descendre sur la voie et pousser leur train, à cause de contacts défectueux avec les caténaires qui l'empêchaient de poursuivre son trajet.

WASHINGTON (AFP) - Les amis de Dick Cheney ont visiblement décidé que le moment était venu pour le vice-président américain de passer à des activités prédatrices moins dangereuses pour l'homme après un embarrassant accident de chasse qu'il a causé en 2006.

La Maison Blanche a publié mardi l'inventaire du patrimoine du président et du vice-président, comme elle est tenue de le faire annuellement, ainsi que la liste des cadeaux de plus de 305 dollars. En 2005, M. Cheney, chasseur invétéré, avait reçu un revolver Colt 45, un autre revolver Smith and Wesson et la réplique d'une carabine de collection. Plus rien de cet arsenal en 2006, mais trois cannes à pêche, pour un total d'environ 3.000 dollars.

Entre-temps, le 11 février 2006, M. Cheney a accidentellement lâché une volée de petits plombs sur le riche avocat Harry Whittington, lors d'une partie de chasse au Texas. L'un des plombs s'était logé près du coeur et avait entraîné un malaise cardiaque. Ce sont surtout les circonstances dans lesquelles l'accident avait été révélé qui avaient fait scandale, pouvant laisser croire à une tentative de dissimulation.

Dans la liste de M. Cheney figure quand même une paire de bottes en cuir pour la chasse. On y trouve aussi des instruments de mesure de la température, de la pression atmosphérique et des marées, cadeau de George W. Bush.

En cette année électorale que fut 2006, les deux hommes avaient apparemment décidé de sonder le fond de l'air. M. Bush dispose en effet désormais de deux stations métérologiques sans fil, dont une offerte par M. Cheney.

Les documents officiels révèlent que M. Bush possédait fin 2006 un patrimoine d'une valeur située entre 7,5 et 20 millions de dollars.

Le président est seulement obligé de déclarer une fourchette.
Il est ainsi difficile d'évaluer précisément ses biens. Le patrimoine de M. Cheney, notoirement plus riche que son patron, pourrait atteindre 100 millions de dollars.


- « J'étais très inquiète », a-t-elle déclaré -


Un programme britannique veut éviter aux bébés de devenir délinquant


Children face poverty, neglect, demonisation, commissioner says
England is one of the worst countries in the developed world to be a child, the children's commissioner says.
Big issue: children's services

See SocietyGuardian.co.uk


Délinquance juvénile : jeunes Britanniques sous surveillance
LE MONDE | 04.09.06, notes au 5/10/06

Et voilà qu'il s'en prend aux foetus maintenant ! raille la presse tabloïd. Tony Blair a préconisé il y a quelques jours d'aider les adolescentes enceintes pour que leurs futurs enfants ne deviennent pas "une menace pour la société". Le comble de la prévention, en somme. Il avait à l'esprit celles qui ont grandi dans des familles rongées par l'alcoolisme ou la drogue. Pendant leur grossesse, ajoutait le premier ministre britannique sur un ton légèrement orwellien, ces jeunes femmes à problèmes pourraient être contraintes d'accepter l'appui et les conseils de l'Etat.

On enregistre certains jours, dans le royaume, jusqu'à 66 000 comportements antisociaux, de gravités diverses. Un toutes les deux secondes. On n'en finirait pas d'inventorier ces agissements par lesquels une minorité - ceux qu'on appelle ici "les voisins de l'enfer" - empoisonne la vie d'un quartier, altère le sentiment de sécurité du plus grand nombre et détériore le climat social.


Au 13h de France 3 du 14 mai, le déni de grossesse. « Dans la plupart des cas, ces histoires se terminent bien », « tiens, j'ai des troubles intestinaux », « et tous les millieux sont concernés », « il n'y a pas de profils types », « le déni est un mécanisme de défense », « et la justice est perdue, parfois, face à ces cas? oui, elle est perdue, elle a du mal à trancher », « aux confins du droit, de la morale », « souvent on a un coupable, une victime, dans ces affaires là, non, ce n'est pas aussi clair ». La promotion d'un livre, « Je ne suis pas enceinte », « un déni total de grossesse pour Julie qui prennait la pillule » :






Un programme britannique veut éviter aux bébés de devenir délinquant
LEMONDE.FR | 16.05.07

L'information fait la "une" du Guardian : Tony Blair va annoncer, ce mercredi, le lancement d'un programme visant à identifier, seize semaines après leur conception, les bébés les plus à risque en termes d'exclusion sociale et de potentiel criminel. L'objectif de cette "stratégie de parentalité gouvernementale" est de "redonner le contrôle aux parents", d'améliorer les conditions de vie de leurs enfants, et d'essayer de leur éviter de finir délinquants.

Le programme ne concernera que les mères en difficulté financière dont c'est le premier enfant, et se fera sur la base du volontariat. Elles feront l'objet de visites hebdomadaires pendant toutes leurs grossesses, puis tous les quinze jours jusqu'à ce que leurs enfants atteignent l'âge de 2 ans.

Plus d'infos...

- aux confins du droit, de la morale -

Les journalistes du JDD dénoncent

Les journalistes du JDD dénoncent une "censure inacceptable" dans une lettre ouverte à Arnaud Lagardère
LEMONDE.FR avec AFP | 15.05.07

Dans une lettre ouverte à Arnaud Lagardère, propriétaire du Journal du dimanche (et également actionnaire minoritaire du Monde Interactif), les journalistes de la rédaction ont dénoncé, mardi 15 mai, "une censure inacceptable" après la non-publication d'un article sur Cécilia Sarkozy.

"Vous êtes intervenu samedi auprès de la direction de la rédaction pour que cet article ne soit pas publié", écrivent-ils. "Nous estimons qu'il s'agit là d'une censure inacceptable, contraire à la liberté de la presse. L'ensemble des journalistes du JDD s'indigne de cette pratique d'un autre âge, d'ailleurs largement dénoncée par l'ensemble de notre profession, en France comme à l'étranger", poursuivent-ils.

"ARTICLE PUREMENT FACTUEL"

"Vos relations privilégiées avec Nicolas Sarkozy ne sauraient nous contraindre à renoncer une nouvelle fois aux exigences de notre métier. La rédaction du JDD, indépendante, revendique le droit de refuser toute subordination qui voudrait la priver de son devoir d'informer", ajoute le texte. Les journalistes du JDD considèrent qu'"en l'espace d'un week-end, cette intervention a donné du crédit aux graves accusations portées contre les titres du groupe, soupçonnés d'avoir favorisé la campagne de Nicolas Sarkozy".

Ils estiment également que "le court article, purement factuel [révélant que Cécilia Sarkozy n'avait pas voté le 6 mai au second tour de l'élection présidentielle] était le fruit d'une enquête auprès de la préfecture des Hauts-de-Seine. Cette information ne relevait pas de la sphère privée, pas plus qu'elle ne devait être une affaire d'Etat".


- « une "censure inacceptable" » -

Un Chinois sans papiers peut-être français

Elève studieux, Hai He Li est menacé d'expulsion. Un Chinois sans papiers peut-être français
Libé, le 16 mai 2007

On dirait un hall de lycée, c'est le tribunal administratif de Lille. Sana, Gladys, Naïma, Mélodie, William, Mélina, Laura et la classe de BEP comptabilité du lycée privé Louise-de-Marillac entourent leur copain Hai He Li, 21 ans, un jeune Chinois au sourire triste. Arrivé en France à 16 ans, il est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire. Les élèves racontent : «Il a reçu la lettre en janvier. Il en a parlé aux profs. On a fait passer une pétition. Tout le lycée a signé, nos voisins, nos familles.» Naïma : «Toute sa vie est ici. Il n'a personne en Chine. C'est un être humain.»

Hai He est logé par l'aide sociale à l'enfance, qui paie aussi sa scolarité et lui verse une allocation du conseil général de 300 euros, jusqu'à l'été. Dans son dossier, un mot de sa prof de maths le dit «motivé, volontaire, assidu, doué pour les maths». Sa prof de comptabilité le trouve «studieux, poli, courageux, capable d'obtenir le bac pro, voire plus». Il a obtenu le CAP d'agent de restauration «avec félicitations du jury». Son éducatrice, Fabienne Imbert : «C'est un garçon exemplaire. Il ne faudrait pas que des décisions contre-productives viennent tout gâcher.»

Une caméra de télé s'approche. Hai He, tétanisé, chuchote dans le micro, puis va pleurer sur une chaise. En octobre 2003, le jeune homme avait fait une «déclaration de nationalité». La loi permettait à l'époque aux mineurs étrangers de devenir ainsi français sur demande. Mais le tribunal d'instance a contesté la validité de son acte de naissance. «Il n'y a pas de convention de reconnaissance des pièces administratives entre les deux pays. On lui demandait une preuve impossible», dit son avocate, Me Aurélie Goemine. En novembre 2005, rejet de la demande. Il fait appel. En attendant, il demande un titre de séjour. Rejet aussi, cette année.

Considéré comme sans papiers, alors qu'il est peut-être français, il se barricade chez lui, ne sort que pour aller à l'école. Son avocate a réclamé hier un sursis à statuer dans l'attente d'un arbitrage sur sa nationalité. Dans le groupe, Sana rigole : «Mais bon, comme dit M. Sarkozy, du moment qu'il sait parler français, qu'il a un logement, et qu'il travaille, hein ?» Décision dans un mois.


- On lui demandait une preuve impossible -

May 15, 2007

L'opinion de Platon

«Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie.» - Platon

Cité dans les blogs de Libé, l'autorité, un remède à la tyrannie, mais aussi 12 000 pages sur google. De notes du 25 novembre 2006, « La République, ce n'est pas donner la même chose à chacun » :


De "La Nef des fous",
critique de la faiblesse
et de la folie de ses contemporains.
Sébastien Brandt, 1494.

De la BNF :

    « Qui laisse ses enfants
    Pousser comme il leur plaît
    sans les dresser jamais
    s’exposera un jour
    à d’affligeants déboires (...). »
  « Comment "poussent" les enfants »


- Platon, IVe siècle av. J.C. -

12 500 euros la paire de melons

TOKYO (AFP) - Si grand est le goût des Japonais pour les fruits frais que deux gros melons ont été vendus mardi au plus offrant pour une somme record de deux millions de yens (12.500 euros), soit l'équivalent d'une douzaine de téléviseurs à écran plat.

Les fruits, pesant ensemble 4,5 kilos, avaient été mis aux enchères lors d'une vente annuelle par la ville de Yubari (nord du Japon), réputée pour ses melons. Ils ont été achetés par un grand magasin de Sapporo qui compte les revendre au même prix. Ironie de l'histoire: la ville de Yubari, un ancien centre minier déshérité, est en banqueroute.

"Il est de coutume de gratifier les cultivateurs d'un prix élevé le premier jour des enchères. Mais cette année, on a atteint des sommets par rapport à l'an dernier, quand les premiers melons étaient partis pour 800.000 yens (5.000 euros), a commenté un spécialiste des marchés agricoles.

Sans atteindre de telles sommes, les fruits produits au Japon sont généralement très chers, comparés au reste du monde, allant par exemple jusqu'à plus de six euros pour une seule pomme en pleine saison.


- Six euros pour une seule pomme -

Le cannabis, les conseils, le blog et l'hébergeur du fonctionnaire

MARSEILLE (Reuters) - Six mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende ont été requis à l'encontre d'un fonctionnaire marseillais qui détaillait sur son blog des conseils pour réussir la culture du cannabis, apprend-on de source judiciaire.

Le tribunal correctionnel de Marseille qui a mis son jugement en délibéré au 31 mai.

Hébergé par le site d'une de ses connaissances, l'épouse d'un gendarme, son blog était, de l'avis des spécialistes, particulièrement bien documenté.

Il faisait notamment état du choix des meilleures lampes à sodium, de l'engrais le plus adapté ou encore du bon terreau pour favoriser la croissance de la plante illicite.

Finalement repéré par une antenne parisienne de la lutte contre la cyber-criminalité, l'homme est poursuivi pour "provocation à une infraction en matière de stupéfiants".


- Et l'hébergeur ? -

Le numéro deux du ministère de la Justice va démissionner

WASHINGTON (AP) - Paul McNulty, numéro deux du ministère américain de la Justice, a annoncé lundi sont intention de démissionner, devenant ainsi le plus haut responsable victime de l'affaire du limogeage des procureurs enquêtant sur des affaires de corruption susceptibles d'inquiéter les républicains.

McNulty, Attorney General adjoint depuis 18 mois, soit bras droit du ministre Alberto Gonzales, a annoncé cette intention au cours d'une réunion à huit-clos de procureurs généraux au Texas, selon deux hauts responsables du ministère. La date de sa démission effective n'a pas été précisée.

Paul McNulty avait mécontenté Gonzales en témoignant en février qu'au moins l'un des procureurs limogés avait reçu l'ordre de céder sa place à un protégé de Karl Rove, éminence grise du président George W. Bush.

Sur la sellette, Gonzales refuse mordicus de démissionner, malgré tous les appels venant même des rangs républicains. Il maintient que le limogeage de ces procureurs était justifié.

Deux autres responsables de son ministère ont déjà démissionné ces deux derniers mois à cause de cette affaire.


- WASHINGTON (AP) -

Sous peu, la cohabitation ?


NANTERRE (AFP) - Le président de la République élu Nicolas Sarkozy a annoncé mardi matin à Nanterre sa démission de la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine.

(...) Plusieurs élus locaux sont candidats à sa succession à la tête du conseil général, le favori étant Patrick Devedjian, député des Hauts-de-Seine et conseiller général, selon diverses sources politiques départementales.


PARIS (Reuters), extrait - L'heure n'est pas aux "récompenses" mais au "rassemblement des talents", déclare Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy, rappelant que le président élu n'a "jamais promis un poste à qui que ce soit" au sein du futur gouvernement.

"La conviction de Nicolas Sarkozy (...) qu'il souhaite concrétiser aujourd'hui c'est que l'équipe qui sera constituée ne résumera pas ni à un camp voire même à un clan et c'est cela la nouveauté", a déclaré l'ancien ministre délégué aux Collectivités locales interrogé sur RTL sur l'éventuelle nomination de ministres de gauche.

Nicolas Sarkozy, qui poursuit ses consultations "souhaite effectivement associer des personnes qui, au-delà des clivages classiques et en bousculant ces clivages classiques, partagent une même conviction que notre pays a besoin de réformes", a-t-il confirmé.

"Le temps n'est pas celui des récompenses mais du rassemblement des talents et je suis convaincu que Patrick Devedjian partage cette opinion", a ajouté Brice Hortefeux au lendemain des propos amers du député des Hauts-de-Seine sur l'ouverture annoncée à des ministres du centre et de gauche.

"Nicolas Sarkozy n'a jamais promis un poste à qui que ce soit. Si vous croisez quelqu'un qui vous dit 'oui oui il m'a promis un poste', vous pouvez être sûr qu'il vous ment. Il n'a jamais promis ni avant la campagne, ni pendant la campagne, ni depuis la campagne", a souligné Brice Hortefeux.

Le Monde La stratégie d'ouverture de Sarkozy fait grincer des dents à l'UMP

Certains à l'UMP critiquent l'arrivée de socialistes au gouvernement. Ironique, Patrick Devedjian a plaidé, lundi, pour une "ouverture… y compris jusqu'aux sarkozystes".

Malgré ces états d'âme, le nouveau président de la République n'a rien cédé de son nouveau credo. Prenant congé de son parti (où il sera remplacé par une direction collégiale en attendant le congrès de l'automne) "par devoir", "par obligation morale" mais avec "le cœur déchiré", il a fait vibrer la corde sensible en dédiant sa victoire aux siens : "Sans vous, rien n'aurait été possible." Mais, profitant de son dernier discours de président de l'UMP et de sa première intervention de chef de l'Etat, il s'est d'emblée placé au-dessus de son parti.

"C'est sur les principes de tolérance et d'ouverture que s'est construite la majorité présidentielle du 6 mai, rappelle-t-il. C'est sur ces principes que je veux construire le gouvernement; c'est sur ces principes que doit maintenant se construire la majorité législative." "Je vous demande d'être une force de rassemblement et non d'exclusion", poursuit-il en s'adressant aux futurs candidats.

Leur feuille de route ? "S'ouvrir aux autres, à ceux qui ont un autre parcours, une autre histoire, une autre sensibilité", "ne pas avoir peur des idées différentes." Bref, faire du Sarkozy : "L'ouverture, leur lance-t-il encore, c'est la caractéristique des âmes fortes."

Anticipant leur crainte de se voir déposséder d'une victoire à laquelle ils pensent avoir contribué, l'élu du 6 mai livre ce dernier message aux siens : "Maintenant, je me dois à la France (...). Ma mission, c'est de servir l'intérêt général." Et à ceux qui espéraient encore qu'il se porterait à leur tête, il ne promet que le service minimum : "Le moment venu, je dirai, comme tous mes prédécesseurs, les enjeux de ce scrutin."


Portfolio Les personnalités de gauche qui pourraient entrer au gouvernement

Les faits Nicolas Hulot croit savoir qu'Alain Juppé sera ministre de l'environnement

- Ce serait en bonne voie -

L'antiracisme nouvelle génération


La principale association note une nette hausse des témoignages. Homophobie : les victimes osent enfin se plaindre
Libé, mercredi 16 mai 2007

Les humiliations homophobes au boulot, voici ce que cela donne : la responsable d'Emmanuelle se plaint «d'être en face d'une gouine toute la journée, c'est dur». Un des clients de Julien, jeune avocat, lui a déclaré : «Les pédophiles, c'est comme les pédés, ça ne se reproduit pas mais il y en a de plus en plus.» Le directeur de Marcel à envoyé un SMS à certains de ses collègues : «Aujourd'hui, journée de la sodomie, envoyez un SMS à cet enculé, galette des rois : prenez la fève vous serez la reine.» Ces exemples, issus du rapport 2007 de l'association SOS Homophobie, livré hier, confirme la tendance : c'est le quotidien professionnel hompohobe dont les gens se plaignent le plus.


«Les homophobes ne comprennent pas pourquoi on veut les punir»
Libé, mardi 15 mai 2007


Les militants des Indivisibles veulent combattre les clichés, négatifs comme positifs, notamment grâce à l'humour. L'antiracisme nouvelle génération
Libé, 15 mai 2007

Ils souhaitent être des «Français, sans commentaires». Marre des expressions «blacks», «beurs», «immigrés de la énième génération». Ils ne veulent surtout pas nier leurs origines mais n'en peuvent plus qu'on les leur mette sous le nez à la moindre occasion.

(...) «L'identité nationale n'est plus blanche et judéo-chrétienne... ça, c'est sa France à lui», attaque l'un des Indivisibles. Les membres de l'association s'étonnent ainsi de la présence du président nouvellement élu à la commémoration de la fin de l'esclavage, jeudi dernier. Ils sont plus apaisés que ce qu'imagine Sarkozy quand il fustige la «repentance». «Les gens demandent une reconnaissance, dit Rokhaya, ce n'est pas moi en tant que fille de colonisé qui t'en demande à toi, fille de colon. On est juste deux filles qui s'interrogent sur une histoire commune.» Alexandra Henry, 27 ans, secrétaire générale adjointe, blanche, acquiesce.

«Bon élève». Noria : «Quand il dit "la France, soit tu l'aimes, soit tu t'en vas" , il veut gommer la pensée critique.» Rokhaya reprend au bond : «Sarkozy, lui, il peut la critiquer mais quand tu as un faciès suspect, tu ne peux pas.» Français-immigré, Sarkozy aussi joue avec ces notions. «Mais quand il dit "je suis fils de Hongrois", c'est pour montrer qu'il est un bon élève et faire une distinction avec les autres», dit Noria.

Ces jeunes d'origines diverses qui veulent combattre le racisme ordinaire auraient pu atterrir au Mrap, à SOS Racisme, au Cran... «Le discours public légitime une imagerie, des postures», regrettent-ils. «Parfois les clichés sont entretenus par les gens concernés eux-mêmes. On veut détruire les clichés négatifs mais aussi positifs», dit Rokhaya. On est loin de l'antiracisme bon enfant des années 80.

«Des questionnements liés à l'ignorance»
Rokhaya Diallo, 29 ans, fondatrice des Indivisibles, en a eu assez d'être vue «avant tout comme une Noire».
Libé, 15 mai 2007

Cela n'a pas toujours été comme ça. Avant son entrée en sixième, Rokhaya et sa famille déménagent à la Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Enfant et adolescente, elle vit dans des quartiers mixtes où on ne se pose pas la question des origines ou de la couleur de peau. En tout cas, elle ne s'en souvient pas. C'est venu plus tard, l'impression d'être vue «avant tout comme une Noire».

(...) «Mon frère subit des contrôles de police, dit-elle. En groupe, il ne peut pas rentrer dans certains magasins.» Voilà huit mois qu'il cherche du travail dans le secteur de la chimie. Leur père, ouvrier à la retraite, et leur mère, diplômée de stylisme, n'en reviennent pas. «Pour eux, ils acceptaient. Ils se disaient : "c'est normal, on n'est pas chez nous". Mais nous, ils nous parlaient français, on n'est que deux enfants, on a fait des études, ils ne comprennent pas...»

27 mars 2006, Pétris de préjugés (y compris racistes)

Un père marocain accusé de violences crie au cauchemar. Malgré les revirements de son fils, il reste interdit de domicile familial.


23 mai 2006, Pétris de préjugés, Amnesty dénonce

Dans ce rapport mondial, dont la partie française a été présentée mardi matin à Paris par la présidente d'Amnesty France Geneviève Sévrin, l'organisation de défense des droits de l'Homme assure notamment que "les mauvais traitements et les homicides racistes imputables à la police depuis dix ans ne sont pas des cas isolés". "Les auteurs présumés de tels actes ne sont toujours pas amenés à rendre des comptes de leurs actes devant la justice", déplore-t-elle. Amnesty précise que "le racisme des policiers et d'autres agents de l'Etat vise les personnes de confession musulmane ou issues d'une minorité ethnique". L'organisation s'inquiète également, dans ce rapport portant sur l'année 2005, de la loi sur le terrorisme votée en décembre. Certaines des dispositions sont "liberticides", estime Mme Sévrin.


4 juin 2006, Autres formes de racisme ordinaire

CAEN (AP) - Pour la première fois, près de 150 enfants nés de père allemand et de mère française pendant la Seconde guerre mondiale se sont réunis samedi à Caen (Calvados) pour l'assemblée de l'Amicale nationale des enfants de la guerre (Ameg).


14 septembre 2006, Ils attendent quoi pour coffrer le gang des taties ?

"Les expertises médicales prouvaient que les enfants déjà traumatisés n'avaient pas été violés, c'est un gâchis humain incroyable, presque deux ans de détention, une famille déchirée tout ça pour rien", a déploré Me Riglaire.


20 février 2007, Le proc' qui adore les gitans


26 avril 2007, Au coeur de la corruption

De « Plaidoyer pour le mensonge », page 103 : « Selon dame justice, la parole est le vent par lequel le diable insuffle le mensonge aux humains. la parole n'est que mensonge. C'est pourquoi, depuis Mérovée, la justice cherche inlassablement d'autres moyens d'accoucher la vérité. »


- Le discours public légitime une imagerie, des postures -

May 14, 2007

« Intellectuellement, je fais le rapprochement, mais je n'ai aucune preuve matérielle »


TOULOUSE (AFP) - Une voiture-bélier a été lancée dans la nuit de samedi à dimanche contre l'entrée d'une école élémentaire d'un quartier périphérique de Toulouse, provoquant d'importants dégâts dans plusieurs classes, a-t-on appris lundi auprès de l'inspection académique départementale.

La mairie a décidé lundi de sécuriser la nuit les 29 écoles et groupes scolaires situés dans des quartiers de zone d'éducation prioritaire (zep) de Toulouse. Une vingtaine de vigiles étaient déjà en poste lundi soir dans 20 établissements, dont un maître-chien à l'école Clément-Falcucci, cible de la voiture-bélier.

Dans la nuit de samedi à dimanche, le véhicule a pénétré dans le hall de l'école et "plusieurs individus ont mis le feu" au véhicule provoquant l'incendie de six classes situées au rez-de-chaussée, a-t-on appris de source policière.

"Les auteurs de cet acte n'ont pas été interpellés" et sont activement recherchés, a-t-on ajouté de même source.

(...) "Ce n'est pas la première fois que ce type d'évènement a lieu" et vise des écoles à Toulouse, a-t-on précisé de source policière en faisant référence à l'incendie d'une école pendant les émeutes de novembre 2005 ou à une voiture en feu jetée contre l'entrée d'une station de l'unique ligne du métro toulousain.

ANGOULEME (AFP) - Deux couples de Roumains ont été interpellés samedi après-midi alors qu'ils tentaient de vendre un nourrisson de deux mois sur le parking d'un hypermarché de La Couronne, près d'Angoulême, a-t-on appris dimanche de source policière.

Les quatre Roumains, immédiatement placés en garde à vue, doivent être déférés lundi devant le parquet, a indiqué dimanche après-midi le procureur d'Angoulême, Pierre-Yves Couilleau.

La maman présumée, âgée de 15 ans, et sa petite fille, née au mois de mars à Bordeaux, ont été admises dans un hôpital de la ville alors que les trois autres personnes interpellées, toutes majeures, étaient gardées à vue au commissariat d'Angoulême, a-t-on expliqué de sources policière et judiciaire.

Des analyses ADN pratiquées samedi doivent confirmer que le nourrisson est bien celui de l'un des couples, a-t-on ajouté de source policière.

"Aucune décision" n'a encore été prise en ce qui concerne le bébé "qui est en bonne santé", selon les policiers.

L'alerte a été donnée samedi après-midi par une cliente, abordée entre 14H00 et 15H00 alors qu'elle se trouvait dans la galerie marchande d'un hypermarché de la banlieue d'Angoulême, selon les enquêteurs.

Selon M. Couilleau, l'un des deux hommes, avec le nourrisson dans les bras, a abordé la cliente en lui demandant: "Vous m'en donnez combien?" Mais aucun montant explicite n'a semble-t-il été évoqué, selon le témoignage de cette cliente.

La cliente a immédiatement prévenu le service de sécurité du magasin. Selon le quotidien Sud-Ouest, les Roumains, qui tentaient de fuir avec leur fourgon, ont été bloqués sur le parking même de l'hypermarché par un vigile qui les avait pris en chasse au volant de son 4X4, juste avant l'arrivée des policiers.

Au cours d'une altercation entre l'agent de sécurité et les Roumains, armés d'une batte de base-ball, le vigile a été légèrement blessé au bras, a indiqué le procureur, qui a salué son "sang froid" ainsi que celui de la cliente.

Cette arrestation est intervenue 24 heures après une affaire similaire, vendredi au Portugal. La mère d'un garçon de quatre mois avait été arrêtée à Villa Franca de Xira, à 30 km au nord de Lisbonne, alors qu'elle tentait de le vendre aux abords d'un supermarché de la ville.

La femme, qui aurait tenté à vendre son fils pour 10.000 à 15.000 euros, et les huit hommes arrêtés avec elle seraient de nationalité roumaine selon le Jornal de Noticas.

Interrogé sur un éventuel lien entre les deux affaires, le procureur d'Angoulême a indiqué: "Intellectuellement, je fais le rapprochement, mais je n'ai aucune preuve matérielle."

Un appel à témoins a été lancé
pour savoir si, samedi à Angoulême, l'enfant a été proposé à d'autres clients. Toute personne approchée dans des conditions similaires est invitée à contacter le commissariat d'Angoulême au 05.45.39.38.37.

Le procureur a annoncé son intention de requérir lundi un mandat de dépôt contre les quatre Roumains. Une enquête en flagrance pour "provocation à l'abandon dans un but lucratif", "soustraction des parents à leurs obligations parentales" et "violences en réunion avec arme et complicité" a été ouverte, a-t-il ajouté.


- Une enquête en flagrance a été ouverte -

Les Français et le grand âge

Le Monde Les Français insatisfaits de la prise en charge des personnes âgées

Selon un sondage TNS-Sofres publié lundi, 68 % des Français jugent la prise en charge des personnes âgées par les pouvoirs publics "pas satisfaisante", et 49 % ont une mauvaise opinion des maisons de retraite, en hausse de 11 % en un an.

Document Sondage TNS-Sofres - Les Français et le grand âge 2007


- Les Français insatisfaits -

Après avoir été cinquante ans français, le Grassois ne l'est plus

Français depuis cinquante ans, désormais sans nationalité.
La justice a confisqué les papiers d'Abdelkrim en remontant à... 1962.
Libé, le 14 mai 2007

Abdelkrim Fodil, 52 ans, rend folle l'administration française, et inversement. Après avoir été cinquante ans français, le Grassois ne l'est plus. On lui a confisqué ses papiers d'identité et il nage entre deux eaux, «étranger dans [son] propre pays». Plus tout à fait français, selon la justice, pas encore étranger, ni apatride. Pourtant, il a reçu sa carte d'électeur, puisque l'Insee n'a pas précisé au service électoral s'il devait être rayé des listes. Et il a voté, deux fois, à la présidentielle.

Même le sous-préfet de Grasse (Alpes-Maritimes), Claude Serra, fort embarrassé, reconnaît «une décision disproportionnée [de la justice] par rapport à la situation». Il assure : «Il a toujours vécu dans la considération d'être français. On ne va pas aller le menotter. Le problème, on le réglera.» Mais quand ?

Une «boulette».


(...) Fodil pense à une «boulette qu'on va rectifier». Sauf que c'est à lui, désormais, de prouver qu'il est français.

(...) «Caricature». Ex-patron de bar, père de deux enfants, Fodil ne travaille plus. Il vit de la solidarité familiale, alors que son fils Semi, 15 ans, est handicapé à 80 %, tétraplégique.

Son avocate Me Catherine Cohen-Seat dénonce «une caricature dans la volonté délibérée d'écarter de la nationalité française. On cherche tous les biais pour dire non !»

Dans son quartier, Fodil dit croiser des jeunes qui l'interpellent : «Eh, tonton ! Si toi, t'es pas français au bout de 52 ans, nous, qu'est-ce qu'on est  ?»


- C'est à lui de prouver qu'il est français -