July 4, 2007

« Gilbert, c'est une catastrophe »


Nicolas Sarkozy accumule les contentieux en Europe avec Bruxelles et ses partenaires
LE MONDE | 04.07.07

La justice simplifie le fichage génétique
LEMONDE.FR | 03.07.07

Présidentielle 2007 | Politique
Cécilia Sarkozy a rendu la carte bancaire de l’Elysée
lefigaro.fr avec AP et AFP. Publié le 04 juillet 2007

A lire sur le Monde et sur le Figaro.


Société - Afrique du Nord - Algérie - France - Maroc
Ces photos qui dérangent Rachida Dati • La ministre française fait pression sur Paris Match
afrik.com, le 31 mai 2007, extrait

Pour le candidat Sarkozy, Rachida Dati symbolisait ce qu’il proposait justement aux Français : ceux qui travaillent dur ont des chances de réussir. Et Rachida Dati avait accepté de se prêter à ce jeu essentiellement pour séduire les électeurs arabes d’origine modeste, en quête de modèle de réussite, issus de leur communauté et les électeurs français d’origine modeste inquiets pour leur avenir.

Mais à présent que Nicolas Sarkozy est élu président de la République et Rachida Dati nommée ministre de la Justice, cette stratégie de communication risque de s’avérer dangereuse. Montrer des photos de Rachida Dati enfant, entourée de ses nombreux frères et soeurs sur les visages desquels les difficultés de la vie seraient visibles, ne correspond plus à la France que veut construire Nicolas Sarkozy : celle des riches, des avions privés et des croisières en yacht de luxe au large de Malte.

Edwige Antier, la pédiatre qui se dit victime de son "prince consort"
LE MONDE | 04.07.07

Quand Edwige Antier a épousé, il y a quinze ans, un certain Regard, Robert, elle ne soupçonnait pas que l'éminent polytechnicien allait siphonner les comptes de son association de bienfaisance pour fabriquer des cigares. La très médiatique pédiatre a péniblement répondu, mardi 3 juillet, de recel d'escroquerie devant la 13e chambre du tribunal de Paris. Elle a expliqué qu'elle ne s'était absolument pas aperçue que son mari avait falsifié pendant deux ans des chèques à hauteur de 151 992 euros, pour gérer leurs menues dépenses quotidiennes.

L'affaire a débuté dans le meilleur monde, en 2003, lorsque l'Association mondiale des amis de l'enfance (Amade), une obscure association présidée par la princesse de Hanovre (née Caroline de Monaco), a sollicité Edwige Antier pour présider sa branche française "parce qu'elle était proche de Bernadette Chirac". La pédopsychiatre, assise sur un brin de notoriété grâce à une nichée de livres sur les bébés, une émission sur France-Inter et un poste de première adjointe à la mairie UMP du 8e arrondissement, a volontiers accepté à condition qu'on nomme son époux secrétaire général.

Le conseil d'administration n'y a pas vu malice.
Robert Regard, un ingénieur des Ponts de 71 ans, avait l'air solide : chargé de mission dans plusieurs cabinets, l'un des constructeurs de Beaubourg, sous-directeur à la police nationale... Mais une expérience malheureuse lui avait valu une interdiction de gérer en 1993 et le polytechnicien commençait à descendre l'échelle sociale au moment où son épouse la grimpait. Elle gagne autour de 10 000 euros par mois, lui 2 558 ; elle n'a, à 65 ans, pas une minute à elle ; lui bataille contre le fisc et fait les courses.

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- Edwige Antier, la pédiatre qui se dit victime -


June 6, 2007

Les institutions « contribuent [...] à perturber la dynamique familiale »

Les institutions « contribuent, par leurs actions, à perturber la dynamique familiale et donc, à produire les symptômes qu'elles sont chargées de " traiter " » - Placements d'enfants : Les contradictions de l'institution, Sciences Humaines n°169, mars 2006. Voir au 5 juin 2006 ainsi qu'au 19 avril 2006 pour l'article de Sciences Humaines.

La facon dont R. est entrainée dans le conflit conjugal va la faire exploser... Il est temps qu'on s'occupe d'elle! (Educateur AEMO, audience préalable à un placement)

Le magistrat, persuadé par les acteurs éducatifs de la nécessaire perpétuation de l'action, va alors prendre des mesures autoritaires sans se soucier de ce que pensent les parents.

Le travail psychosocial des enfants placés
Michel Giraud
Déviance&Société 2005, vol. 29, n°4

France 2, 20h, « la garde à vue de la mère de famille a été prolongée quand au juge, son état de santé s'améliore ». « Toxicomane, prostituée, la jeune femme est décrite comme ayant de graves problèmes psychologiques (...) elle ne supportait plus l'absence de son fils ». « le père et la mère se disputaient la garde depuis plus d'un an ». Le père : « moi, ça me surprend (...) elle ne mord pas (...) elle aboie (...) j'ai découvert une personne que je ne connaissais pas » :






Les confidentiels
de nouvelobs.com
NOUVELOBS.COM | 06.06.2007 | 16:39

MERCREDI 6 JUIN | Extrait

Tribunal de Metz. Jacques Noris, le juge des enfants poignardé par une mère en plein audience, hier, est une figure très controversée du tribunal de Metz. Réputé dur et imprévisible, il avait même été boycotté, entre novembre 1998 et janvier 1999, par les travailleurs sociaux de la juridiction. Proche du MNR de Bruno Megret, Jacques Noris était accusé de multiplier les remarques désobligeantes envers les employés de l'aide sociale à l'enfance et de remettre en cause leur compétence devant les justiciables. Après trois mois de polémique, il semble qu'il s'était amendé.


- Les contradictions de l'institution -

June 3, 2007

Résidence alternée des enfants - Auditions


Libération, le 26 janvier 2006 • L'Etat semble moins craindre de faire face à de nouveaux scandales que d'engager une réelle réforme de la justice. Les deux grandes peurs d'Outreau

Soit un individu - ou un groupe - qui poursuit un but de son propre choix, sur lequel il n'appartient pas à l'ethnopsychiatre de porter un jugement de valeur. Si la poursuite de cet objectif produit une situation de stress que le «sujet» (individu ou groupe) apprécie comme telle et si tous ses efforts pour atténuer ce stress par un recours à des contre-mesures nouvelles et (ou) renforcées ne fait qu'accroître le stress, le «sujet» est pris dans les engrenages d'un cercle vicieux. La présence d'un cercle vicieux de ce genre caractérise toute psychopathologie individuelle et toute pathologie sociale - et souvent aussi les maladies organiques.

Voir au 28 janvier 2006.


Personne ne saurait dire ni établir quoi que ce soit, tous n'en restent qu'à leurs estimations, interrogations, revendications et hypothèses, certains se plaignant car ils seraient calomniés. Voir surtout le mot de la fin que se partagent M. Robert Badinter et M. Marc Guillaume, « les études réalisées - par l'institution judiciaire - sont exclusivement quantitatives et non qualitatives » :

Travaux parlementaires > Commissions > Lois > Travaux
Mercredi 23 mai 2007, extraits, pour références ultérieures

M. Gérard Neyrand, professeur de sociologie à l'Université de Toulouse III, directeur du Centre interdisciplinaire méditerranéen d'études et de recherches en sciences sociales, a indiqué avoir réalisé une enquête sur la résidence alternée au début des années quatre-vingt-dix, à une époque où cette pratique n'était pas encore reconnue par la loi. Il a estimé qu'actuellement, dans les faits, 15 % à 20 % des enfants dont les parents sont séparés sont concernés par la résidence alternée, sans d'ailleurs qu'une décision de justice ait été nécessairement rendue en ce sens.

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- La pathologie sociale -

June 2, 2007

La nouvelle loi destinée à faciliter ces ruptures


Condamné pour pédophilie au procès d'Angers, Jean-François a été acquitté en appel. La trajectoire brisée d'un rescapé judiciaire
Libé, 2 juin 2007

Scoumoune. «Les gens d'Outreau s'en sortent beaucoup mieux que lui. En ce qui le concerne, il y a l'isolement, cette sorte d'anonymat», dit son ami Patrice. Depuis l'acquittement, il se désole que personne ne lui ait téléphoné pour lui dire : «Désolé, on s'est trompé.» Il se demande même si les gens n'ont pas pris cet acquittement pour une «erreur judiciaire» à l'envers.

Actualité | France
Quand les enjeux affectifs ou financiers sont trop forts, la loi ne peut rien
Le Figaro, le 29 mai 2007

La loi de 1975 avait institué le divorce par consentement mutuel, tout en maintenant le divorce pour faute. Celle de 2004 n'a pas supprimé la faute et a considérablement allégé et simplifié les divorces par consentement mutuel qui représentent aujourd'hui plus de la moitié des procédures.

La nouvelle loi est destinée à faciliter ces ruptures de vie commune de couples qui ne sont pas en guerre et surtout de prévenir d'éventuels conflits. « Elle permet de recourir à toute forme de médiation pendant la procédure, explique Diane Massenet, avocate spécialisée à Paris. Surtout, elle a instauré une tentative de conciliation dans la première phase de la procédure. Les époux sont invités à trouver des arrangements. Ils peuvent signer un document pour donner leur accord de principe pour le divorce, ce qui interdit de se lancer dans une procédure contentieuse. »

Les conjoints ne peuvent plus évoquer leurs conflits et les juges respectent scrupuleusement ce volet de la réforme. « Les audiences se déroulent donc plus sereinement, note l'avocate. Cela ne change pas le fond de l'âme humaine mais ces mesures empêchent que des querelles dégénèrent. »

Toutefois, ajoute Me Massenet, « Quand les enjeux financiers ou affectifs sont trop forts, la loi ne peut pas changer les choses ». Si certains de ses clients « font en sorte de dépasser leurs conflits personnels, d'autres sont tellement blessés qu'ils n'arrivent même plus à se parler ».

Pour ces derniers, le divorce n'est pas la dernière étape : « Ils repassent quasiment systématiquement devant le juge initial pour une requête après divorce, à propos de la résidence de l'enfant ou de la pension alimentaire ».


- Fumisterie -

May 28, 2007

« Censée agir `'dans l’intérêt des enfants", l’action éducative judiciaire... »


Michel Giraud

Sociologue au CNRS, membre du GRS (université Lyon-II). Ce texte est le produit d’une recherche conduite pour le compte de la mission de recherche Droit et justice au tribunal pour enfants de Lyon « Des liens et des lieux. L’action éducative judiciaire confrontée au besoin d’espace des mineurs en difficulté » (1998) et d’une étude en cours à l’université Lyon-II, « Le devenir des anciens bénéficiaires de l’ASE de l’Ain ».

Sciences Humaines N°181 - avril 2007
Le nouveau pouvoir des institutions
Le placement d’enfants, un remède pire que le mal ?
Michel Giraud

Censée agir « dans l’intérêt des enfants », l’action éducative judiciaire peut parfois contribuer à aggraver leurs difficultés. Notamment parce que les acteurs institutionnels restent aveugles aux conséquences de leur action sur la dynamique des liens familiaux.

Le mineur, en droit français de protection de l’enfance, n’est pas considéré comme un citoyen à part entière. Centre de la procédure, il n’en est pas, juridiquement, une « partie ». Et si le juge, lors des audiences, donne la parole aux enfants, il est fort rare que celle-ci soit prise en considération lorsqu’elle s’oppose aux avis des enquêteurs sociaux et responsables de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ainsi, un « rapport de situation » d’une mineure de 10 ans placée depuis l’âge de 4 ans qui, contre l’avis des responsables, souhaite retourner vivre en compagnie de ses parents, mentionne qu’« il est important de lui rappeler sa place de petite fille et que les histoires des grands ne la regardent pas ». Pourtant, les effets nocifs des contradictions entre les souhaits des intéressés et de l’instance qui décide « dans l’intérêt de l’enfant » ont été fréquemment observés.

Brutalité versus « carences éducatives »

Lors de notre enquête (1), deux tiers environ des procédures concernaient des enfants supposés en situation de « carence éducative ». Dans ce cas de figure, le risque demeure hypothétique : il s’agit d’« une matière qui est plus dans une certaine appréhension des choses », selon le propos d’un juge pour enfants, que dans la matérialité des faits.
Si l’on s’intéresse à cette matière ainsi qu’au déroulement des procédures, on peut distinguer trois sous-ensembles.

• Un premier groupe se caractérise par un rapport étroit entre la prise en compte du souhait des enfants par le magistrat et l’absence de difficultés comportementales et relationnelles au cours de leur prise en charge. La majorité de ces mineurs ont subi des sévices corporels de la part de leurs parents. Certains ont souffert d’une indifférence ou d’un abandon parental précoce. Pratiquement tous souhaitent être séparés de leur famille et obtiennent satisfaction après une période plus ou moins longue. L’âge moyen à l’ouverture de la procédure est de 10 ans. L’origine sociale des familles est (relativement) diversifiée : on observe ici le plus grand nombre de catégories sociales sinon « aisées », du moins non ouvrières. L’évolution de ces jeunes est généralement favorable. Certains disent avoir réussi à reconstituer une « famille » avec « leur » famille d’accueil ou des éducateurs de foyers. « L’éducatrice du foyer est une amie maintenant. Avec son mari et sa fille, pour moi c’est une deuxième famille », témoigne ainsi une jeune fille de 21 ans placée depuis l’âge de 16 ans. Ce sont les sujets qui paraissent avoir le mieux tiré parti de l’intervention judiciaire.

• Le deuxième ensemble regroupe les plus « vieux » mineurs de l’échantillon, avec un âge moyen à l’ouverture du dossier civil de plus de 14 ans. Leur situation, souvent très compromise (scolarité, formation professionnelle), demeure pratiquement inchangée entre le début et la fin de la mesure. Les familles se distinguent par la stagnation de leur situation à un niveau souvent catastrophique, tant par la précarité de leur situation matérielle que par les comportements problématiques des enfants. Cet ensemble se caractérise également par l’indécision des rapports entre parents et enfants qui alternent fréquemment souhait de demeurer unis et désir de séparation. Le magistrat se montre également souvent versatile dans ses décisions qui, quelles qu’elles soient, paraissent incapables de modifier une situation bloquée.
La plupart de ces adolescent(e)s paraissent ne pas avoir trouvé de place en famille depuis leur plus jeune âge. Victimes d’ostracisme maternel, paternel ou fraternel, ils ou elles paraissent dans l’incapacité de se fixer, que ce soit au sein du domicile familial ou dans les multiples lieux de vie qui leur sont successivement proposés par les services sociaux. La perte de place symbolique se conjugue ici étroitement avec l’exiguïté de l’espace physique propre.

• Le dernier groupe rassemble les enfants pris en charge précocement, parfois dès la petite enfance : leur âge moyen à l’ouverture du dossier est de 9 ans. Ici, c’est la régression qui domine : régression de la situation matérielle parentale, régression scolaire, comportementale et relationnelle, délinquance postérieure à l’ouverture du dossier. Le plus souvent, les enfants sont trop jeunes pour émettre un quelconque « souhait » à l’ouverture de la procédure. Mais à partir du moment où ils peuvent s’exprimer, leurs aspirations ainsi que celles de leurs parents de demeurer unis sont, à l’inverse, particulièrement affirmées et demeurent généralement stables au fil du temps. La position du magistrat demeure également immuable : dans la plupart des cas, il s’oppose à ce souhait et décide le placement des enfants en foyer ou en famille d’accueil. C’est ainsi que se développent ici les plus virulents antagonismes entre le magistrat, les responsables de la mise en œuvre des mesures ordonnées, les parents et les enfants.

Doute et certitude, réussite et échec


Lors d’une intervention du juge pour carence éducative, les parents eux-mêmes sont parfois à l’origine du « signalement ». Fatigués, malades de leur misère et de leurs conflits, ils sont contraints de demander de l’aide à un service spécialisé : ils ne sont pas en mesure de prendre en charge momentanément leurs enfants, et dans l’incapacité matérielle et relationnelle de financer une aide privée ou de se faire aider par des proches.
La pauvreté joue ainsi le rôle de cheval de Troie, mais elle s’estompe généralement très rapidement en tant que critère explicatif des difficultés des enfants. Seuls les « dysfonctionnements » familiaux demeurent, soigneusement dé­crits, au moyen d’un vocabulaire à connotation psychopathologique. Le juge perçoit les familles à travers le prisme de récits qui insistent sur le caractère « douteux » du milieu familial. Si rien n’y est inventé, tout s’y trouve façonné de manière à accentuer les traits les plus suspects. Les familles ne sont pas tant confrontées à des reproches sur leurs actes qu’aux interprétations de la répercussion sur leurs enfants de leur manière de vivre. Et les rapports de forces sont inégaux entre les parents et les enfants dont les arguments sont aisément contredits par les experts éducatifs qui peuvent se prévaloir de l’autorité de leur compétence.
La plupart de ces familles faibles se distinguent par des attaches parentales robustes. Sans cesse les enfants insistent pour être réunis en famille. Et sans cesse, leurs souhaits sont contrariés. Ils pourront montrer l’aspect le plus « ca­ren­cé », leur comportement, leur mode relationnel auront beau être, à l’évidence, pires qu’au début de leur prise en charge, ils n’en seront pas moins généralement retenus par une institution qui ne peut voir en son action quelque raison de cette déshérence, argument nouveau à l’appui de l’éloignement : comment des familles si « difficiles » pourraient-elles désormais prendre en charge des enfants qui le sont eux-mêmes devenus à ce point ? En toute bonne foi, l’on pensera agir pour leur bien en les gardant par-devers soi.
Des familles douteuses à la parole suspecte de leurs membres, le pas est ensuite aisément franchi. Parents et enfants sont englobés dans un réseau de perception et d’interprétation qui tend à rendre leurs propos inauthentiques, notamment lorsqu’ils persistent à exprimer leur désir de vie commune. Ils sont censés ignorer « ce qui est bon pour eux ». Or, la doctrine éducative privilégie le maintien des liens entre enfants et parents. Les agents éducatifs et le juge se trouvent alors confrontés au paradoxe du « lien distancié ». Pour effacer la relation par contact direct permanent, considérée comme un risque de danger pour l’enfant, sont instaurés des rapports ponctuels étroitement surveillés selon des rythmes régis par des calendriers rigoureux. Une telle manipulation contribue souvent à distordre le lien. Bien loin d’apaiser les tensions préexistantes, elle peut, à l’inverse, les exacerber. Cette forme de séparation contrainte et sévèrement contrôlée des enfants semble leur interdire toute quiétude. L’essentiel de leur énergie est désormais consacré à ce qui peut être considéré comme un travail psychosocial (2) : les enfants tentent de rejoindre leurs parents, par exemple en fuguant. Un directeur de foyer écrit ainsi au juge : « Ça fait plusieurs fugues chez sa maman. Il n’a pas réintégré le foyer et il est depuis un mois déclaré en fugue. Nous avons tenté par deux fois de le récupérer au domicile de sa mère, chose impossible ; les portes restent closes, le téléphone ne répond pas. » D’autres font tout pour se faire expulser : « Je cherche à me faire renvoyer du foyer quand je passe à l’acte », affirme lors d’une audience un adolescent de 14 ans placé en foyer depuis l’âge de 5 ans. Psychiquement, on peut voir régresser les capacités scolaires, se développer des modes relationnels violents ou à la limite de l’autisme. Eloigné contre son gré, l’enfant se métamorphose en être de besoin de lien et de lieu, en même temps que se pervertissent ses rapports familiaux. Les rapports de comportement s’emplissent alors de termes révélant l’inquiétude des responsables éducatifs et la « souffran­ce » de l’enfant. Comment résoudre un tel problème, dès lors qu’aucun lien et aucun lieu ne semble apte à « contenir » un être devenu si étran­ge, incompréhensible et dangereux pour lui-même et pour autrui ? La psychothérapie est alors mise en œuvre comme ultime ressource, pour tenter d’explorer et de « guérir » son psychisme altéré : « Nous sommes très inquiets pour V. qui se met en danger en permanence. Nous pensons qu’il a besoin d’être suivi sur le plan psycho­logique » (rapport d’évolution d’un mineur de 13 ans). Pourtant, tout se passe comme si ces troubles et les soins concomitants étaient davantage dus aux effets sur l’enfant d’une séparation contrainte que des carences éducatives et des conflits parentaux initiaux. Les enfants ainsi pressés de se faire « soigner » sont d’ailleurs quasi unanimes à exprimer leur refus de ces soins.

Des acteurs parfois totalement déboussolés

C’est dans le groupe constitué des plus « vieux » mineurs (qui ont souvent un lourd passé d’enfants « délinquants ») que le rythme de la procédure est le plus frénétique, les inflexions des décisions les plus nombreuses, les revirements les plus inattendus. Confronté à des parents désemparés et indécis vis-à-vis d’adolescents « incontrôlables » qui ont parfois été incarcérés avant sa saisine civile, le magistrat semble fréquemment lui-même déconcerté. Une ordonnance de placement peut être abrogée quelques jours après sa mise en œuvre. Aucun des acteurs, parents, enfants, éducateurs, magistrats, ne semble maîtriser une dynamique chaotique. Tout est tenté. Des formes « éducatives » étranges, atypiques, sont parfois entreprises par les parents avec l’aval du magistrat et des éducateurs pour tenter d’insérer ces ininsérables, caser ces incasables qui, par la persistance de leurs débordements, semblent la proie du démon. Dans un tel cas de figure, la parole des uns et des autres comme les décisions du juge tendent à perdre leur sens, non pas en termes de signification, mais de direction, d’orientation.
Ces résultats permettent de mieux comprendre l’évolution différentielle des enfants, leurs modes d’être à autrui, leurs manières de s’approprier ou non les espaces de vie selon qu’ils leur apparaissent en harmonie ou en discordance de leurs attaches socioaffectives. L’enquête met en évidence l’importance de la robustesse ou de la fragilité des liens filiaux, de l’interprétation de leur légitimité ou illégitimité par l’administration et les magistrats, dans le devenir des enfants placés. Enfin, en révélant les besoins fondamentaux qui orientent le devenir des enfants, elle constitue un élément de réponse à la question de leur « insertion sociale » et de leur équilibre psychique.

NOTES

(1) Combinant l’exploitation d’un corpus documentaire de procédures d’assistance éducative exécutées entre 1980 et 1998, et l’analyse d’entretiens réalisés avec d’anciens enfants placés et des professionnels de la protection judiciaire (magistrats, éducateurs professionnels…).
(2) Voir M. Giraud, « Le travail psychosocial des enfants placés », Déviance et société, vol. XXIX, n° 4, 2005.


- Un article à expédier au juge pour enfant de Nanterre -

April 19, 2007

Enquête sous les robes des magistrats




Un article du Canard du 11 avril


Justice en France : Une loterie nationale
de Dominique Simonnot

Présentation de l'éditeur
Ce livre est une adaptation des " Carnets de justice ", une des plus célèbres chroniques de Libération, créée en 1998 par Dominique Simonnot. (...) Et l'on découvre comment, d'une ville à l'autre, d'un magistrat, d'un avocat ou d'un jour à l'autre, ce n'est pas toujours la même loi qui s'applique. C'est une pauvre (à tous les sens du terme) justice ordinaire qui s'exerce en France, justice humaine, bien trop humaine.


Quelques notes et extraits
de « Justice, la bombe à retardement »,
Robert Laffont, mars 2007, un brûlot assez sévère





Une page de Charlie hebdo du 18 avril

« Avec les voleurs de mobs, on cogne,
avec les sectes, on dîne »




Un article de Assistantes Maternelles
qui tend à noircir les parents
et à demander un changement de la loi




Justice, une lenteur coupable • Page 8
PUF, Hervé Lehman, octobe 2002


- Une austère image adoucie -

April 16, 2007

La construction de l'élite, l'eugénisme volontaire


PARIS (AP) - Ségolène Royal et François Bayrou "sont les dignes héritiers de la IVe République", déclare Nicolas Sarkozy dans un entretien paraissant mardi dans "Le Républicain lorrain".

SAINT-HERBLAIN, Loire-Atlantique (AP), extrait - Nicolas Sarkozy a "lepénisé" son discours en mettant notamment la pédophilie ou le suicide des adolescents sur le compte d'un déterminisme génétique, a accusé lundi soir le socialiste Robert Badinter. Ces "considérations-là" peuvent conduire aux "pratiques funestes de l'eugénisme", a-t-il mis en garde.

"Sarkozy a lepénisé son discours", a dénoncé l'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand en ouverture d'un meeting de Ségolène Royal à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). "Il suffit de relire ses propos sur les gènes de la pédophilie ou du suicide chez les adolescents (...) On sait à quelles pratiques funestes de l'eugénisme ces considérations-là, unanimement dénoncées par les autorités scientifiques, peuvent conduire", a alerté le père de l'abolition de la peine de mort.





Carrel Alexis - L'homme cet inconnu
Chez Plon, 1935, quatrième de la repro :

Né à Sainte-Foy-lès-Lyon le 28 juin 1873, Alexis Carrel a été élevé par sa mère, devenue veuve prématurément.

Spontanément attiré par les sciences naturelles, il entreprend des études médicales. A vingt-trois ans, il est nommé interne des hôpitaux de Lyon. Libre penseur et sceptique, il a l'occasion, comme il accompagne des malades à Lourdes, d'assister à un miracle. La relation rigoureusement objective qu'il fait de ce cas dans une gazette de la ville lui vaut l'hostilité des milieux politiques, universitaires et hospitaliers, et compromet la suite de sa carrière.

En 1904, il part pour le Canada, puis il gagne les Etats-Unis, et il reprend dans un laboratoire de recherches à Chicago les travaux qu'il avait commencés à Lyon sur la chirurgie des vaisseaux. Il a vingt-trois ans quand l'institut Rockefeller met un laboratoire à sa disposition.

En 1912, le prix Nobel de médecine récompense ses travaux.

N'ayant jamais accepté d'adopter la nationalité américaine, il revient en France faire son devoir en 1914, et c'est également en France que le trouvent la guerre, la défaite et l'occupation en 1940.

Il meurt à Paris, le 5 novembre 1944. Sa dépouille repose dans le petit village breton de Saint-Gildas.


Chapitre VIII.6 p.348
Le choix des individus,
les classes biologiques et sociales.


Il est nécessaire de faire un choix parmis la foule des hommes civilisés. Nous savons que la sélection naturelle n'a pas joué son rôle depuis longtemps. Que beaucoup d'individus inférieurs ont été conservés grâce aux efforts de l'hygiène et de la médecine. Que leur multiplication a été nuisible à la race. Mais nous ne pouvons pas prévenir la reproduction des faibles qui ne sont ni fous ni criminels. Ni supprimer les enfants de mauvaise qualité comme on détruit, dans une portée de petits chiens, ceux qui présentent des défauts. Il y a un seul moyen d'empècher la prédominance désastreuse des faibles. C'est de développer les forts. L'inutilité de nos efforts pour améliorer les individus de mauvaise qualité est devenue évidente. Il vaut mieux faire grandir ceux qui sont de bonne qualité. C'est en fortifiant les forts que l'on apportera une aide effective aux inférieurs. (...) Il faut abandonner l'idée dangeureuse de restreindre les forts, d'élever les faibles, et de faire ainsi pulluler les médiocres.

Nous devons chercher parmis les enfants, ceux qui possèdent de hautes potentialités et les développer aussi complètement que possible. Et donner ainsi à la nation une aristocratie non héréditaire.



Chapitre VIII.7 p.351
La construction de l'élite,
l'eugénisme volontaire, une aristocratie héréditaire.


Pour la perpétuation d'une élite, l'eugénisme est indispensable. Il est évident qu'une race doit reproduire ses meilleurs éléments. Cependant, dans les nations les plus civilisées, la reproduction diminue et donne des individus inférieurs. Les femmes se détériorent volontairement grâce à l'alcool et au tabac. Elles se soumettent à un régime alimentaire dangereux afin de réaliser un allongement conventionnel de leur ligne. En outre, elles refusent d'avoir des enfants. Leur carence est due à leur éducation au féminisme, à un égoïsme mal compris. Elle est due aussi aux conditions économiques, à l'instabilité du mariage, à leur déséquilibre nerveux et au fardeau que la faiblesse et la corruption précoce des enfants impose aux parents. Les femmes venant des plus anciennes familles, qui seraient les plus aptes à avoir des enfants de bonne qualité et à les élever de façon intelligente, sont presque stériles.

Ce sont les nouvelles venues, les paysannes et les prolétaires des pays les plus primitifs d'Europe, qui engendrent des familles nombreuses. Mais leurs rejetons n'ont pas la valeur de ceux des premiers colons de l'Amérique du Nord.


(...) L'eugénisme peut exercer une grande influence sur la destinée des races civilisées.

Qui serait bien plus actuel, un livre qui aurait fait grand bruit en Amérique, suscitant d'immenses débats : :

Ce qu'un enfant doit avoir
T. Berry Brazelton et Stanley I. Greenspan
Chez Stock / Laurence Pernoud 2001.IX

De l'introduction :

(...) Les recherches menées en 1989-1991 par la National Commission for Children ont montrées que notre pays était en retard sur beaucoup d'autres cultures pour son soutien à la cohésion familiale. Nous risquons de le payer très cher en ce qui concerne les comportements de nos enfants - drogue, violence et délinquance. Nos petits enfants vont vivre dans la même société que les descendants des familles négligées. Les votres aussi.

Au cours de nos activités de médecn et d'avocat de la cause infantine, nous avons, l'un et l'autre, vu de grands signes d'espoir ; une prise de conscience gagne tout le pays et de nouveaux programmes faisant de l'intérêt bien compris de l'enfant une véritable priorité se développent partout.

La petite enfance est le moment à la fois le plus décisif et le plus sensible du développement. Les recherches, les notres parmis d'autres, ont démontré que les ingrédients du développement intellectuel, affectif et moral sont transmis à l'enfant au cours des toutes premières années. Si ce n'est pas le cas, ces ingrédients peuvent être acquis au cours de la croissance, mais plus difficilement et moins parfaitement...

(...) Cette scène se passait dans une des meilleurs maison de retraite de la ville. Là aussi, nourriture, hygiène et soins médicaux étaient excellents.

C'est `'l'amour institutionnel". C'est le lot, à chaque bout de la vie, aussi bien des pauvres que des riches, de ceux qui, en raison de leur âge et de leur impuissance, sont tributaires de l'aide des autres. Nous savons tous de quel genre d'aide il s'agit. Mais nous ne pouvons pas penser que c'est celle que recoivent les personnes que nous aimons.

On peut se persuader qu'en payant le prix on aura de bons services.
En fait, dans certaines entreprises, la participation des parents aux crèches situées sur le lieu de travail crée le sentiment d'une sorte de famille élargie. Les écoles maternelles qui encouragent la participation des parents retirent des avantages de leur présence. Une infirmière chef compatissante dans une maison de retraite peut y apporter une touche personnelle. Mais, hélas, ce sont là des exceptions. L'ironie est que, si cet état de choses perdure, dans quatre-vingt ans, les bébés d'aujourd'hui se trouveront replongés dans ces environnements impersonnels qui leurs sembleront étrangement familiers.

(...) Pourquoi sommes nous passé si radicalement à des modes d'interaction plus impersonnels, avec nos enfants comme dans la vie familiale ?

(...) La question devient alors : pourquoi maintenant ?

(...) L'économie a suffisamment progressée por que chacun considère comme allant de soi la satisfaction des besoins fondammentaux ; c'est peut être ce qui nous a conduit à négliger les besoins du bébé. Dans le passé, la fonction maternelle incluait la responsabilité des nourrissons et l'acceptation de leur vulnérabilité. Les femmes étaient censées rester à la maison avec les enfants et sépanouir en s'occupant des autres, non en faisant carrière. Les pères et les maris étaient censés s'attaquer au côté compétitif de la vie.

Le progrès économique et l'éducation ont encouragé une plus grande égalité et un dépassement des règles établies, et nous nous trouvons dans une période de transition. Il faut trouver un nouvel équilibre. Les femmes et les mères ne devraient pas avoir à endosser les rôles nourriciers tandis que les pères se réserveraient la maîtrise des rôles compétitifs.

Nous savons maintenant l'importance et les bienfaits à long terme d'une participation paternelle active à la vie de l'enfant. Mais nous n'avons pas encore trouvé la façon nouvelle de rétablir cet équilibre vital.

Historiquement,
nous avons abordé ce problème à travers des rituels et des règles pratiques, plutôt que par la reflexion intellectuelle.

(...) Au cours de cette période de transition, au moment où la réflexion et la prise de décision vont remplacer les règles et les rituels, il nous faut dresser un tableau clair des besoins fondammentaux des enfants autour desquels les familles doivent s'organiser. Si nous n'arrivons pas à satisfaire les besoins des enfants, nous risquons de compromettre la capacité des générations futures à entretenir des familles et à assurer la stabilité politique et économique.

(...) Ces sept `'besoins de base" constituent les matériaux indispensables à la construction de nos capacités intellectuelles, émotionnelles et sociales.

Retour à 1935, l'homme cet inconnu... Les dernières lignes :

Chapitre VIII.14 p.374
La reconstruction de l'homme.

(...) Pour la première fois dans l'histoire du monde, une civilisation, arrivée au début de son déclin, peut discerner les causes de son mal. Peut être saura-t-elle se servir de cette connaissance, et éviter, grâce à la merveilleuse force de la science, la destinée commune à tous les grands peuples du passé... Sur la voie nouvelle, il faut dès à présent nous avancer.

L'homme cet inconnu... De l'introduction d'Alexis Carrel :

Celui qui a écrit ce livre n'est pas un philosophe. Il n'est qu'un homme de science. Il passe la plus grande partie de sa vie dans les laboratoires à étudier les êtres vivants. Et une autre partie, dans le vaste monde, à regarder les hommes et à essayer de les comprendre. Il n'a pas la prétention de connaitre les choses qui se trouvent hors du domaine de l'observation scientifique.

Dans ce livre, il s'est efforcé de distinguer clairement le contenu du plausible. Et de reconnaitre l'existance de l'inconnu et de l'inconnaissable. Il a considéré l'être humain comme la somme des observations et des expériences de tous les temps et tous les pays.

Mais ce qu'il décrit, il l'a vu lui même. Ou bien il le tient directement des hommes avec lesquels il est associé.


Numéro 3, 2000
L'enfant de justice pendant la guerre
et l'immédiat après-guerre

L'Université et l'enfance délinquante : 1939-1945.


Résumé : L'auteur a lu des thèses de droit, de médecine et de lettres concernant la délinquance juvénile publiées pendant la période 1939-1945. A. quelques exceptions près, l'idéologie nazie n'inspire pas les écrits académiques. Classification des délinquants, analyse des causes ou solutions du problème avaient été proposées avant la guerre, mais, dans le contexte de l'Occupation, ces écrits prennent une autre signification.


Extrait :

L'organisation socio-économique est en définitive très peu interrogée. On consacre beaucoup plus de lignes à l'analyse des effets (supposés) criminogènes du cinéma qu'à l'étude de l'influence des conditions matérielles d'existence. Le plus "sociologue" de nos docteurs, André Gamet, rédige 32 lignes sur les effets de la misère et du chômage et 137 lignes agrémentées d'un tableau statistique sur la nocivité du septième art.

Il faut dire que la contestation politico-sociale est décrite en 1943, par l'un des maîtres à penser du problème de l'enfance malheureuse, comme une pathologie :

« L'hygiène mentale doit agir dès la naissance et même avant. [ ... ] Sinon, des conséquences graves en découleraient. Elles vont depuis les simples irrégularités scolaires et familiales et les mauvais rendements intellectuels et professionnels, si fréquents, jusqu'à l'hostilité ouverte envers la société, et dont la délinquance est la manifestation individuelle essentielle, et l'agitation sociale la traduction collective principale. »

II-1-2 Le poids de l'héréditarisme

II-1-3 La dissociation familiale : première cause de la délinquance juvénile ?


S'il est un point sur lequel tous nos auteurs sont en accord, c'est bien sur l'influence de la dissociation familiale. A grand renfort de statistiques, celles qu'ils produisent et celles qu'ils rappellent, ils postulent unanimement à un lien de causalité entre la dissociation du couple parental et la délinquance des enfants.

Le "concept" de dissociation est très large et englobe toutes les structures familiales qui s'écartent peu ou prou du modèle dominant, à savoir la famille conjugale, légalement constituée, dont tous les membres sont en vie. Guy Rey inclus même le travail salarié des parents (lire des femmes) dans les facteurs de dissociation :

« Combien voyons-nous de milieux dissociés par le veuvage, la séparation, le divorce, le remariage, le concubinage, enfin le travail des parents les soustrayant de la maison pour la journée entière, tous ces facteurs qui font que l'enfant prefère la rue au foyer où il est délaissé. »


- France, Plon, 1935  Vichy c'est un peu plus tard -

March 25, 2007

« Ces enfants qu'on sacrifie... » Compte rendu


Les terminologies de parenté - Une vue d'ensemble nous permettra d'abord de montrer comment les représentations de la consanginité, de l'affinité et de la cognation diffèrent selon les grands types de terminologie de parenté et de formes d'alliances. Nous pourrons alors avoir une vue d'ensemble des fonctions de la parentalité.

Matrifocal - Famille ou groupe domestique centré sur une femme et ses enfants, le père ou les pères de ces enfants étant présents de façon discontinue dans la vie du groupe et y occupant une place secondaire. La mère des enfants est d'ailleurs rarement l'épouse de l'un des pères de ces enfants.

de Métamorphoses de la parenté
Maurice Godelier


A la suite, une critique qui nous change aujourd'hui de celles de Frédéric Jésu, une critique qui, moyennant quelques adaptations, pourrait très bien s'appliquer au livre noir de la garde alternée :

Sociétés et jeunesses en difficulté
Revue pluridisciplinaire de recherche
N° 2 - septembre 2006
Compte rendu

"Ces enfants qu'on sacrifie... au nom de la protection de l'enfance" de Maurice Berger

Destiné à saisir le lecteur, le dernier livre de Maurice Berger, n’a pas l’étoffe clinique de ses précédents ouvrages. Et pour cause : cet écrit est le produit d’une conjoncture, celle de la réforme de la protection de l’enfance débutée en novembre 2005 à l’initiative du ministre Philippe Bas. Le jeu démocratique a voulu que l’avis du pédopsychiatre soit entendu lors des travaux préparatoires, c’est donc sa position qu’il affirme en utilisant les éditions Dunod pour la faire connaître le plus largement possible. Cet ouvrage n’a donc pas de prétention scientifique ; il veut avant tout convaincre.

Faut-il rappeler que, depuis plusieurs années, les convictions de Maurice Berger sont à contre-courant des idées qui président au mouvement de réforme ? En effet, depuis L’échec de la protection de l’enfance, paru en 2003 chez le même éditeur, l’avis du spécialiste des enfants en souffrance n’a pas varié d’un iota : parce que la société française est trop référée à la Famille, elle ne protège pas les enfants victimes de violence parentale ; le système socio-judiciaire actuel privilégie trop souvent la volonté du parent au détriment des besoins de l’enfant ; de ce fait, les droits de ce dernier à être protégé (de ses parents, si nécessaire) sont occultés en raison de l’aveuglement idéologique qui préside au maintien systématique du lien parent/enfant.

Pour convaincre le lecteur, l’auteur utilise deux moyens : 1) une composition courte et pragmatique qui va à l’essentiel en huit chapitres et quelques annexes ; 2) des justifications théoriques et cliniques lapidaires, souvent auto-référencées, illustrées d’une dizaine d’exemples paroxystiques.

Après une courte introduction qui sert à la fois d’avertissement et de mode d’emploi, le lecteur découvre sans autre préambule deux cas d’enfants en danger victimes de décisions judiciaires qui n’ont pas établi les conditions propices à leur réelle protection. Les accusés sont principalement les professionnels, c’est-à-dire les juges et, dans une moindre mesure, les travailleurs sociaux et les « psy ».

(...) Disons le franchement, il manque au livre de Maurice Berger ce sentiment d'humilité qui me semble une des qualités nécessaires à toute démarche clinique.

(...) Autant il apparaît indispensable d'interroger des pratiques éducatives, sociales et judiciaires qui, s'appuyant sur des notions générales légitimes (la place de l'enfant dans sa famille), manquent à saisir la singularité des situations, manquent à questionner la valeur absolue du lien, autant il apparaît profondément abusif d'apprécier l'ensemble du dispositif à l'aune de ces éléments-là.

Contrairement à ce qu'affirme Maurice Berger, le placement ne peut être qu'une mesure transitoire, du fait de la subsidiarité de l’autorité judiciaire au regard de l’autorité parentale, et de la nécessité de tout mettre en oeuvre pour que les parents retrouvent leurs capacités à exercer l'autorité parentale dans le sens du bien être de l'enfant (cf. la jurisprudence européenne). Reste la question des enfants dont le placement ne peut être un placement transitoire, posée dans le récent rapport de l'Observatoire national de l ’enfance en danger. La délégation d'autorité parentale représente probablement une des solutions, comme le souligne le livre. Pour autant, lorsque celle-ci est dévolue « à l'Aide sociale à l'enfance », n'y a-t-il pas lieu de s'interroger sur ce que représente, pour l'enfant, une autorité exercée par une organisation inévitablement bureaucratique ? N'y-a-t-il pas lieu de s'interroger sur la nature de la continuité assurée par un lien irreprésentable, qui a conduit dans le passé nombre de jeunes à d'abord se vivre comme « enfant de la dass » ? Poser cette question, c’est simplement souligner un des aspects de la complexité des problèmes.

Un débat sur la protection de l'enfance semble s'engager mais il mérite mieux que des propos vindicatifs d'où émerge la certitude d'avoir raison contre tous.

Michèle Becquemin est actuellement sociologue, responsable de l'Observatoire de la prévention et des actions éducatives à Gentilly (94), maître de conférence associée à l'université Paris XII-Créteil et membre du Groupe de recherche sur l’éducation, le travail et les institutions (geti). Elle a auparavant exercé la profession d'éducatrice spécialisée puis de conseillère technique dans le secteur de la protection de l'enfance. Spécialisée en histoire et en sociologie des institutions, elle est notamment l'auteur de L'action de l'association Olga Spitzer (1923-2003), paru aux éditions Éres (Ramonville-Saint-Agne, 2003) et de Protection de l'enfance et placement familial, La fondation Grancher (1903-2003), paru aux éditions Petra (Paris, 2005).
De source sejed.revues.org


Retranscription grossière de quelques minutes de l'école des savoirs, emission RFI du 5 décembre 2005 :

- quelle lecon peut on tirer d'Outreau ?

MB -
 c'est un procès qui nous a beaucoup inquiété... nous étions en train de recevoir une fillette de 3 ans et demie pou savoir si elle avait subit des abus sexuels... pendant 10 jours avec une éduc très compétente... j'ai recu l'enfant, sa mère, son père à plusieurs reprises et nous sommes arrivé à la conclusion que **très probablement** elle avait subit des abus sexuels

- au bout de plusieurs heures d'entretient avec cette fillette

MB - tout à fait, répété pendant plusieurs jours... mais il y avait qque chose qui n'était pas tout à fait clair du côté de la mère... et finalement j'ai demandé à un autre expert de recevoir plusieurs fois la mère et on est arrivé à la conclusion que **la mère était obsédée par des idées sexuelles** et que l'enfant n'avait pas été abusé. **Donc on aurait pu faire condamner un innocent malgré des précautions énormes**

MB - d'un côté, vrai qu'on écoute pas assez les enfants... le risque de commettre des injustices

- mais pour vous, dans la majorité des cas, la parole des enfants c'est bien la vérité et c'est bien que ces enfants sont victimes de maltraitance ?


MB - en fait, on se sert moyennement de leur parole parce qu'il y a beaucoup d'autres traces... physique, enfants très négligés, retard de developpement, des enfants très violents, incapables de nouer des liens avec qui que ce soit...


- Un débat semblait s'engager en 2005 -

March 22, 2007

Le féminisme, chèvre-émissaire


PARIS (Reuters) - Christophe de Margerie, directeur général de Total, a été mis en examen jeudi soir pour "corruption d'agents publics étrangers et abus de biens sociaux" dans une enquête sur des malversations présumées en marge d'un contrat gazier avec l'Iran, a-t-on appris de source judiciaire.

LILLE (AFP) - Le président de l'Unef, Bruno Julliard, a déclaré jeudi à Lille que le syndicat étudiant, qui fête son centenaire, ne voulait "rien renier" de son histoire, "des zones d'ombre aux grandes victoires".

Rappelant les "événements qui ont fait l'Unef", comme "la création des oeuvres universitaires" ou "l'insoumission à la guerre d'Algérie", Bruno Julliard, a affirmé: "De cette histoire, nous ne voulons rien renier".

"Des zones d'ombre aux grandes victoires, le mouvement étudiant est l'héritier des cent années de vie de l'Unef", a-t-il ajouté devant quelque 800 délégués du syndicat, venus de toute la France pour son 80e congrès.


Lettre d’Isabelle Alonso,
Présidente des Chiennes de garde

Vendredi 8 septembre 2000

(...) Je ne reviens pas sur les circonstances de la démission de notre ancienne présidente, car c’est vers l’avenir que les Chiennes de garde sont orientées. J’ai adressé une lettre à Florence Montreynaud le 28 aout 2000. Elle m’a répondu le 1er septembre. Nous confirmons que ses déclarations depuis le 3 mai, date de sa démission, n’engagent qu’elle même.

Le féminisme, chèvre-émissaire
Par Florence Montreynaud, écrivaine (*),
féministe, fondatrice des Chiennes de garde.
L'Humanité, mai 2003

Bombardement médiatique : de nouveau, des micros se tendent vers des femmes connues qui, hier, défendaient le droit de se prostituer comme l’un des droits des femmes. Aujourd’hui, les voilà qui repartent à l’attaque contre " les féministes ", considérées en bloc, sans nuances, comme si une pensée unique inspirait ce mouvement.

Elles amalgament, elles déforment, elles fabulent et surtout elles parlent de ce qu’elles connaissent mal. Ayant acquis une compétence dans un autre domaine, elles portent des jugements définitifs sur les féministes, sans recherches approfondies ni raisonnements rigoureux. Ainsi, elles reprochent aux féministes françaises un prétendu " maternalisme " (priorité donnée à la dimension maternelle des femmes), alors que cette tendance a toujours été très minoritaire. Reprenant des lieux communs erronés, elles agitent l’épouvantail du féminisme des États-Unis dont l’influence nuirait aux si bonnes relations entre hommes et femmes en France, mais elles ne citent que des auteures radicales alors que la réalité est plus diverse.

(...) Depuis deux siècles, au nom de leur idéal féministe, des femmes et aussi des hommes demandent la justice, le respect et l’égalité. De manière non violente, patiente et persévérante, elles et ils veulent obtenir que femmes et hommes soient égaux, en dignité et en droits, et que ces droits soient appliqués. Elles et ils rêvent d’un monde sans prostitution, d’un monde où la sexualité sera au service de l’amour et non de la haine. On respecte les antiracistes ou d’autres personnes engagées pour un monde plus juste, avec Médecins sans frontières ou avec Amnesty international ; au contraire, on se moque des féministes, on les calomnie, on les méprise.

Parce qu’elles et ils mettent en question l’ordre établi sexiste, les féministes dérangent. Certains machistes les haïssent, d’une haine parfois meurtrière.
Aux États-Unis, des médecins ayant pratiqué des avortements légaux ont été assassinés parce que le droit d’avorter, l’une des clés de la liberté des femmes, n’est pas encore admis par tous. Le 6 décembre 1989, à l’École polytechnique de Montréal, un homme a massacré quatorze femmes en criant : " Je hais les féministes ! "

...

mercredi 20 décembre 2000,
des articles du bureau,
par Isabelle Alonso

Reçu ceci sur le mail...

Il faudrait songer à traîner Philippe de Gaulle devant les tribunaux pour ses propos affligeants (Le Monde du lundi 18/12)...

Cordialement

Ma réponse :

Pauvre Philippe de Gaulle ! ...

Philippe, donc, tient sur les femmes les propos suivants (cités dans Libération du 13/12/2000) :

  "Toutes les découvertes, c’est l’homme, parce que c’est lui qui a l’imagination créatrice. La femme subit un monde qu’elle n’a pas fait."

J’aurais tendance à ajouter qu’en plus du monde que nous n’aurions pas fait (au fait, qui FAIT le monde, sinon les femmes ? mais bon, ne surmenons pas l’intellect d’un militaire de carrière...) nous subissons l’intensité de la brillance intellectuelle de ce fleuron du sexe convexe qu’est Philippe de Gaulle, et ça ne fait qu’ajouter à l’épreuve....


Ce n’est pas tout ! Il dit aussi :

  "L’obstétrique et la gynécologie sont devenues des domaines sérieux à partir du moment où les hommes s’en sont mêlés."

Avant que les hommes s’en mêlent, les femmes faisaient les enfants. Pendant que les hommes s’en mêlaient, elles ont continué. Et après que les hommes s’en soient mêlé, elles les font toujours ! Mais c’est pas sérieux ! Ce sont les hommes qui rendent la mise au monde des enfants ’’sérieuse’’. Avec les femmes, ça reste futile, frivole, voire rigolo ! Eh, l’amiral, si tu allais te mêler de l’hélice du porte-avion homonyme de ton papa, hein ? Que ça devienne un peu sérieux ! Ils ont besoin de toi, de ton esprit éveillé, de ta curiosité aventureuse ! Laisse les femmes faire les enfants pas sérieusement, on se débrouille très bien sans l’armée en général et les amiraux en particulier. Et va où le devoir t’apelle ! Va aider les pauvres malheureux fournisseurs de l’armée à claquer l’argent des contribuables. Je sais, ça doit être déprimant de ne pas avoir une guerre à perdre, on doit le trouver long, le temps de paix... Alors on pense sous soi, c’est inévitable... Et on sait pas se taire, quand on est de la grande muette...


De l'historique des chiennes de garde :

Le déclencheur : les attaques contre des femmes publiques

(...) A l’issue de l’Assemblée Générale extraordinaire du 02 04 05, un nouveau bureau a été élu à l’unanimité. Il se compose de Emmanuelle (présidente), Isabelle.C (vice présidente), Severine (Trésorière), Laurence (secrétaire générale), Katie, Yanne, Isabelle.V, Celine, Mathieu (membres du bureau)

(voir le rapport moral, le rapport d’activité et le communiqué de la nouvelle présidente)


De Sauver sa peau,
Une leçon de survie. Une leçon de vie.

Quand un groupe en domine un autre, il trouve toujours des excuses, et elles sont rarement à son désavantage, tant qu’à faire ! Aux yeux du dominant, les dominés sont moins intelligents, moins bons, moins cultivés, moins tout. C’est comme ça que pendant des siècles, les filles ont été considérées comme un accident de la nature, à mi-chemin entre l’homme et la bête. Parce que nous étions vaincues, on nous a convaincues que nous étions faibles, mal foutues, stupides et que donc nous méritions notre triste sort.

Chez nous, en Europe occidentale, ...

En ce qui concerne la supériorité physique, en revanche, les choses sont différentes. Non seulement la supériorité physique masculine apparaît comme une réalité incontestable, mais son affirmation systématique est un élément constitutif de l’identité masculine. Etre un homme, c’est bien sûr faire ces choses que les hommes sont fiers de faire avec leur zizi : pipi debout et bander du bout. Décliner pissance et puissance (!). Ça mange pas de pain. Qu’ils pissent debout, on s’en fout. Qu’ils bandent, ça nous arrange. Mais c’est d’abord et avant tout le fait d’être physiquement plus fort qu’une femme qui les structure dans leur virilité. Vous me direz tout ça est très relatif. ...


- Bombardement médiatique -

March 20, 2007

Les pères doivent reprendre le pouvoir aux mères ?


Le sujet de la garde aternée est peut être un peu plus complexe qu'une simple opposition entre deux camps. Il est sûrement beaucoup plus complexe qu'un débat entre parents au sujet de leur(s) enfant(s).

Il me parait aussi assez sûr qu'après interrogations et divers débats, au dela de dogmes et de « religions d'Etat », certains en sont un moment arrivés à trancher comme en faveur d'un camp particulier et ce malgré de très nombreuses incertitudes et contradictions dans leurs propres travaux.


L’arrangement des sexes, Erving Goffman
Sur les chiennes de garde, par Mathieu, août 2002
Ce texte inédit du fameux sociologue énonce magistralement comment nos croyances en des différences "naturelles" entre hommes et femmes sont à la fois injustifées et constamment renforcées.

Recherches féministes
Également mère, l'obligation de compétence
Volume 16, numéro 2, 2003
Directrice : Christine Piette
Rédacteur en chef : Christine Piette
Éditeur : Revue Recherches féministes
« L’allaitement et la société », etc.

Pour ou contre la garde alternée ?
Débat entre Gérard Poussin et Marcel Rufo
Sur Psychologies.com, janvier 2004

Pourquoi les pères doivent reprendre le pouvoir aux mères
par Jacqueline Remy, un artice de l'Express, 19 avril 2004
Le pédiatre Aldo Naouri lance cet appel en forme de mise en garde dans son nouveau livre, assez provocateur, « Les pères et les Mères » (Odile Jacob). Il y exhorte les parents à jouer chacun son rôle, sans confusion des sexes. Il y va de l'équilibre de l'enfant, explique-t-il à L'Express.

« Le devenir des enfants après séparation des parents. Garde alternée et autorité parentale conjointe. Une décision délicate à prendre au cas par cas »
Article de Jean-Yves Hayez
Sur Observatoire citoyen, août 2004

La famille est morte, vive les familles !
Le Vif, l'express, décembre 2004
Par Dorothée Klein, extrait :
Jadis, les familles monoparentales existaient également. Elles suscitaient autant l'opprobre que l'admiration, selon qu'à leur tête se trouvait, aux deux extrêmes de l'échelle sociale, une fille mère ou une veuve de guerre. Mais il s'agissait d'un modèle imposé plutôt que choisi. Même chose pour la recomposition qui découlait d'un risque élevé de mortalité. « Lorsque la mère mourait en couches, laissant seul, un homme démuni avec des enfants en bas âge, le remariage était aussi nécessaire que rapide », poursuit Servais. Dans combien de contes ne trouve-t-on pas de marâtre ?
En réalité, seules l'homoparentalité et les mères porteuses relèveraient de changements absolument inédits. Même si l'homosexualité a existé dans l'Antiquité, elle n'allait pas de pair avec le désir d'enfant. « De même, il n'est pas impossible que de grandes bourgeoises aient eu autrefois recours à des servantes qu'elles aient fait engrosser, poursuit Servais. Mais aucun texte ni roman ne l'atteste. Très longtemps, on a été particulièrement attentif à la qualité de la filiation. A des époques où une grande partie de la population souffrait de pénurie, on veillait à ce que le patrimoine revienne bien au fils légitime. La distinction entre la sexualité et la filiation ne remonte qu'aux années 1960, avec l'apparition de la contraception. »
Cela dit, en dépit de ces « innovations », la famille traditionnelle reste fortement dominante. Les statistiques le démontrent.

« Article de Maurice Berger : La résidence alternée, une loi pour les adultes »
Article de Maurice Berger
Sur Sisyphe, 20 février 2005

Quand les pères se vengent, soirée théma sur ARTE
Sur les chiennes de garde, par Hélène Palma, mars 2005
Hélène Palma est co-auteure (avec Martin Dufresne) de l’article "Le retour de la loi du père » paru en septembre 2002 aux Nouvelles Questions Féministes (volume 21, n°2)

La famille , une affaire publique
Michel Godet, Evelyne Sullerot
Rapport n°57 - PDF
Conseil d'analyse économique
Ed. la Documentation française

« Au piège de la famille : les néo-machistes »
Sur abris.org, juillet 2006,
à propos du docu-fiction « In Nomine Patris »
« Je ne reconstitue jamais la réalité, ça ne m'intéresse pas. (...) Je vais créer une petite fiction qui raconte à ma façon ce dont je parle. (...) Ce film est d'abord dédié à vous, hommes, pères, qui êtes venu pour comprendre ce qu'on est en train d'essayer de faire en votre nom et pour que vous puissiez dire "non, je ne suis pas d'accord avec çà" » - Myriam Tonelotto

Le livre noir de la garde alternée
Jacqueline Phélip, préfacé par Maurice Berger
Ed. Dunod, octobre 2006
« Le présent livre a pour objet de briser cette quiétude, d’informer, d’interpeller les consciences, de provoquer si possible une réaction politique pour modifier le texte de loi. »

Etc...

Des archives de Radio Canada
Enjeux, nomades malgré eux
Un reportage en cinq parties consacré à la garde alternée.

La garde partagée a la cote depuis quelques années chez nous. On en a fait une revendication politique, une question de droit et d’égalité entre les hommes et les femmes. En vertu de la loi canadienne, l’intérêt de l’enfant doit primer lorsqu’on détermine le mode de garde, au moment d'une séparation. Mais des spécialistes se demandent si, dans les faits, ce n’est pas plutôt l’intérêt des parents qui domine. La garde partagée est-elle une solution pour les enfants ou pour les parents ? Une équipe d’Enjeux a fait enquête. Elle a recueilli les témoignages d’enfants qui vivent la garde partagée, de parents, de spécialistes et de juristes au Québec, en France et en Belgique.

Vivre dans ses valises

La garde partagée est à la mode, mais on commence à entendre des voix discordantes à son sujet. On s’inquiète de ses effets sur le développement affectif des enfants, surtout des tout-petits.

(...) Des problèmes d’attachement

Le Dr Gauthier en est venu à la conclusion que la garde partagée pour les enfants de moins de six ans n’est pas souhaitable et qu’à cet âge, la garde devrait surtout être accordée à la mère : « Il reste que, dans mon expérience à moi, la mère devient la figure d'attachement prioritaire dans la majorité des cas. Pourquoi ? La mère, c’est elle qui a porté l'enfant pendant neuf mois. »

En France aussi, ce concept de l’attachement prioritaire à la mère suscite la controverse.
Maurice Berger est un psychiatre de renom, qui mène une vigoureuse campagne contre la garde partagée pour les enfants de moins de six ans.

(...) Les idées du Dr Berger sur l’attachement sont partagées par bon nombre de psychiatres français. Mais elles suscitent aussi beaucoup de remous. Certains, comme le psychologue Gérard Poussin, trouvent ces idées rétrogrades. Gérard Poussin prétend que les opposants à la garde partagée confondent tout. Ce n’est pas la garde partagée qui déstabilise l’enfant, dit-il, mais le conflit entre les parents : « J’ai eu des cas d'enfants à résidence alternée qui présentaient effectivement des symptômes. On s'est posé la question: est-ce que c'est la résidence alternée, ou est-ce autre chose ? Chaque fois, je me suis aperçu qu'il y avait, dans ces situations-là, des conflits très importants entre les parents. »

(...) Pour quoi penchent les lois?

L’équipe d’Enjeux s’est rendue en France et en Belgique pour voir où en est le débat sur la question. La France a, depuis 3 ans, une loi qui permet aux juges d'imposer une garde partagée. Quant à la Belgique, on la cite souvent comme exemple d’ouverture à la garde partagée.

(...) Nous avons rencontré la ministre qui défend le projet de loi sur la présomption favorable à la garde partagée en Belgique, Laurette Onkelinx. Elle pense qu’en consacrant la garde partagée quasi automatique, il y aura moins de conflits entre parents : « Ce que nous essayons, c'est de limiter les effets néfastes pour l'enfant. Et permettre à l'enfant de voir sa mère et de voir son père dans un cadre largement égalitaire, c’est, il me semble, permettre de diminuer des effets difficiles pour l'enfant. »

Au Canada, les lois sont beaucoup plus souples. Danielle Richer est juge à la Cour supérieure du Québec : « Notre priorité, dans le code, c'est l'intérêt supérieur de l'enfant. On n’arrête pas de le répéter, mais c'est écrit en toutes lettres. C'est ça qui doit nous guider. Et quand on se laisse guider par ça, on sait quand la garde partagée est la bonne solution, et quand elle ne l'est pas. »

Dans tout ce débat, une chose semble claire : on ne connaît pas réellement les effets de la garde partagée à long terme sur le développement de l'enfant.

Extrait des premières minutes :







Du reportage de l'émission Enjeux, « nomades malgré eux », des premières minutes :

« Plusieurs groupes de pression réclament des lois rendant automatique la garde partagée. C'est pour eux la seule façon de mettre fin à la discrimination dont se disent victimes les pères lors de l'attribution du mode de garde.

Ils citent les cas de certains pays Européens dont la France qui a adopté, il y a trois ans dans la controverse, une loi permettant d'imposer la garde partagée.

C'est de la région de Grenoble en France qu'une des plus farouches opposantes à la garde partagée chez les plus jeunes enfants mène son combat, surtout depuis que la loi française permet de l'imposer.

Jacqueline Phélip est avant tout une grand-mère et c'est en voyant les effets de la garde partagée sur l'un de **ces** petits enfants qu'elle a décidé de mener son combat. (...) A partir de son expérience personnelle, Madame Phélip a décidé d'agir : Elle a fondé l'association l'enfant d'abord qui dénonce l'imposition de la garde partagée par les juges.

Le psychologue Gérard Poussin prétend que les opposants à la garde partagée confondent tout : ce n'est pas la garde partagée qui destabilise l'enfant, mais le conflit entre les parents. »


L'enfance pourrait peut être se porter spontannément mieux si quelques experts bien trop alarmistes allaient consulter ? De simples extraits pour souligner ce qui parait être tabou pour de nombreux acteurs de la sphère socio judiciaire :


Il est donc bien vrai que notre objectif déborde largement la dépression. C’est l’enfant souffrant, c’est l’enfant à problèmes, qui nous a intéressés. En ce qui concerne les dépressions nous avons voulu soutenir une position positive et activiste parce qu’en pédopsychiatrie classique, notamment en France, ce qui est toujours souligné, c’est la souffrance de l’enfant, ce terme de souffrance revenant de façon monomorphe dans toute problématique. Pour nous, ce n’est pas vraiment la souffrance de l’enfant qui est sa noblesse mais la capacité (accompagnée) de s’en défendre, de s’en sortir, de la dépasser.

Q.D. : La revalorisation de l’enfant déprimé ira de pair avec la revalorisation de sa famille et des relations qui se déroulent à l’intérieur de sa famille. Et cela par des thérapeutiques par la parole mais aussi par des actes, des prescriptions d’événements dans la famille.

P.M. : Tout à fait. Il nous arrive, devant tel enfant déprimé dont on aurait réticence à entrer d’emblée dans sa douleur, que le premier acte valable soit le traitement chimiothérapique de la mère (par le pédopsychiatre lui-même), ou de prendre contact avec l’école sur une surcharge de travail, une préphobie scolaire…

P.M. : (...) Nos sociétés policées, aménagées, assurées, civilisées, témoignent d’une réserve inépuisable de violence en leur sein. Une éducation réaliste devrait intégrer la dimension “humaine” de ces violences, en développant selon chacun des modalités d’aménagement réaliste.

Q.D. : Est-ce à dire que la non-violence amène la violence ?
P.M. : Je le crois. Nous évoquons dans un autre chapitre une faille culturelle, le monomorphisme de notre vocabulaire et de nos idées sur la “violence”. Il faudrait selon nous réintroduire la palette des agressivités possibles dans la vie de l’enfant avant d’en venir au terme de la violence inadmissible. Ce qui est violent, c’est la rupture, la destruction de l’être, des relations…

Entretien avec Paul Messerschmitt
Propos recueillis par Q. Debray Professeur de psychiatrie au CHU Necker
Synapse Décembre 2000 N°171
Un article sur medspe.com


- Une querelle qui oppose féministes et masculinistes ? -

November 3, 2006

Le language de Thomas Szasz aurait permi une prise de conscience


Thomas Szasz a été reconnu comme « l’homme qui a contraint la psychiatrie à admettre l’existence et l’importance des conflits moraux et éthiques ». Thomas Szasz a cependant soutenu que la maladie mentale pourrait n'être qu'un mythe et ses travaux ont par ailleurs été récupérés par la scientologie.

Aujourd'hui en France, une approche plus acceptable de tels « conflits » serait celle proposée par l'ethnopsychiatrie, l'ethnopsychanalyse et la psychiatrie transculturelle, voir sur le site Internet du centre George Devereux. Cette approche aurait un sens dans un pays qui se voudrait pluriculturel et au régime non totalitaire car s'agissant de la force de la loi et de l'appareil de l'Etat, du tout pouvoir lorsque l'institution judiciaire est saisie.

« Nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n'assumons pas la diversité de la société française. Elle est inscrite dans notre Histoire. C'est une richesse et c'est une force », a assuré Jacques Chirac à l'occasion d'un discours aux français, le 14 novembre 2005.

La Constitution du 4 octobre 1958, article 1. - La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

Rappel de ce qui pourrait être en vigueur en France si on s'en fie à « Problèmes politiques et sociaux » n°899, avril 2004, probablement des circulaires restées, comme d'autres, dans le fond d'un tiroir :

« Le droit du malade au libre choix de son praticien et de son établissement de soin » est un des principes fondammentaux de la législation sanitaire, comme le rappelle la circulaire du 14 mars 1990. De même, l'article premier du 24 avril 1996 réaffirme ce droit des patients : c'est une condition au fonctionnement même de l'hôpital avec le droit à « l'information », « la mesure de la satisfaction du patient », etc.


Dans les tiroirs car, en effet, si je synthéthise ce qui se pratique dans le secteur de Nanterre, dans les Hauts de Seine, plutôt médiéval, seul un pasteur protestant alsacien serait apte à évaluer ce qui est psychologiquement bon pour un enfant.

Cependant, selon un colloque à l'ENM, dépot légal d'un livre en 1997, plus récent donc que ces circulaires mais bien antérieur à 2004, antérieur aussi à certains textes et décrêts de 2002, il y aurait un flou juridique dans le domaine du consentement. Mais résumer ainsi, en terme de colloques, circulaires et écrits français, ce serait raisonner sans aucune considération pour certains arrêts de la CEDH tels que Kutzner contre Allemagne, d'autres encore dans le domaine de l'hôspitalisation sous contrainte ou dans le domaine des dénis de Justice en général.

LES PROBLÈMES ÉTHIQUES, SOCIAUX
ET LÉGAUX DE LA PSYCHIATRIE
Alice Parizeau

Un commentaire de « Psychiatrie clinique : approche contemporaine »
Pierre Lalonde et Frédéric Grunberg (en collaboration),
Gaétan Morin, éditeur, Chicoutimi. 1980, Québec.

Erudit, criminologie,
1982, volume 15, n°2

Extrait :

II est très malaisé de faire la recension d'un volume à la rédaction duquel ont collaboré trente-huit spécialistes.
Les problèmes organisationnels du traitement

Le premier chapitre porte sur une double approche, soit sur l'état actuel de la psychiatrie et sur les problèmes organisationnels, plus sociaux que médicaux à plusieurs égards. On y trouvera un relevé des troubles mentaux et des comportements qui les accompagnent qui, sans être exhaustif, permet de comprendre certains phénomènes généralement cachés à la faveur d'une épistémologie à ce point complexe que seuls les spécialistes peuvent la décoder.

En deuxième lieu, le docteur Grunberg essaie de répondre à la question : que fait-on pour aider et traiter les malades mentaux ? Certes, il ne s'agit pas là d'une critique du système de « désinstitutionnalisation », mais plutôt d'une explication simple permettant de comprendre en quoi cela consiste.

Tout un réseau de services partiels tels que centres de jour, centres de nuit, foyers de transition, pavillons, ateliers protégés, etc., ont été développés pour remplir cette fonction qui avait été assurée auparavant par l'hôpital psychiatrique totalitaire, écrit le docteur Grunberg.

On peut reprocher à l'auteur de ne pas préciser que ce réseau est constamment remis en question, autant au Québec qu'ailleurs, comme insuffisant, ou encore comme ne tenant pas compte des dangers réels de victimisation que peuvent présenter pour la collectivité, les malades mentaux. On peut également prétendre que la section concernant l'insertion sociale du malade psychiatrique comporte une conclusion trop pessimiste quand l'auteur écrit que :

Dans un bon nombre d'instances, le processus de désinstitutionnalisation du malade psychiatrique ne s'est soldé que par le transfert du malade de l'hôpital à un « ghetto psychiatrique », implanté dans la communauté sans plus de liens réels avec la société ambiante pue les « salles de l'arrière » de l'asile.

Il n'en reste pas moins que ces conclusions, l'expérience pratique aidant, s'avèrent on ne peut plus vraies dans beaucoup de cas et qu'il est plus positif de le préciser, que d'éviter de regarder certaines réalités en face. La même approche, très claire, prévaut en ce qui a trait à l'examen des problèmes éthiques de la psychiatrie. Là encore, le docteur Grunberg ne discute pas, mais constate et tranche du même coup plusieurs débats qui sont à la mode dans notre milieu.

Selon lui, « le psychiatre, plus que tout autre médecin, doit faire face au dilemme moral d'avoir aussi bien à préserver l'intérêt de son malade que celui de la société ». De là, prétendre, comme le fait entre autres Thomas Szasz que « la psychiatrie dans la société moderne est devenue un instrument d'agression et de contrôle social pour imposer le conformisme tout comme l'Inquisition imposait le conformisme à partir du XIIe siècle », il n'y a qu'un pas. Mais, face à cette approche, le docteur Grunberg prend position en constatant qu'il « est heureux que la pensée de Szasz, définitivement démagogique, a eu très peu d'effet sur le plan pratique au Québec et au Canada ».

Parallèlement, toutefois, l'auteur de ce chapitre écrit : « II ne fait aucun doute que l'antipsychiatrie, malgré ces écarts de langage et sa démagogie, a permis une prise de conscience salutaire de la psychiatrie, des limites de son pouvoir et de ses applications. »

Tout comme Paumel ou Tomkiewicz, Frédéric Grundberg semble avoir marqué son temps. Mais certains mots clefs renvoient aujourd'hui de drôles de pages sur google...


Société Française de Santé Publique
Des informations générales, 22 février 2006 :

LE GOUVERNEMENT prépare un plan de prévention de la délinquance qui prône « notamment une détection très précoce, avant 3 ans, des prémices de comportements asociaux ».

Une enquête Inserm détournée de son usage ? Pour justifier une telle démarche, les ministères de l’Intérieur et de la Santé s’appuient sur l’expertise collective de l’Inserm intitulée « Troubles des conduites chez l’enfant et l’adolescent », sollicitée par la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs indépendants (« le Quotidien » du 26 septembre 2005). Selon ses auteurs, 12 experts, dont 2 pédopsychiatres parisiens, les Drs Antoine Guedeney (hôpital Bichat, Paris) et Marie-France Le Heuzet (Robert-Debré, Paris), les sujets qui connaissent des perturbations « avant 10 ans » présentent « généralement un niveau élevé d’agressions physiques qui se maintient durant l’enfance ».




Le pique-nique de Babar, édition de 1949,
une famille modèle avec son ami Zéphyr.


De la LDH-toulon, le « parti » colonial
Extraits :

Le parti colonial, si riche fût-il en personnalités, apparaissait plutôt aux contemporains comme une nébuleuse d’associations. A l’origine de celles-ci, on trouve le plus souvent des sociétés savantes et de géographie.

Le public s’intéressait depuis les années 1860 à ce qu’on appelait alors le « mouvement géographique », qui enregistrait les progrès de la découverte de la Terre. Et les sociétés de géographie se multiplièrent pour satisfaire la curiosité du public, sur le modèle de la célèbre Société de géographie de Paris. Elles répandirent tout à la fois le goût de l’exploration, la volonté de découverte des régions inconnues et l’ambition des conquêtes coloniales. Au point que l’on peut dire que le parti colonial apparut le jour où certains géographes, quelques coloniaux en chambre et quelques authentiques explorateurs décidèrent que l’Afrique occidentale, « à l’ouest d’une perpendiculaire Tunisie-Tchad-Congo », devait être française.


Plus tard, une affiche, à l'attention des bavards.

Du dictionnaire de l'Académie française,
CHAROGNARD n. m. XIXe siècle. Dérivé de charogne.
Animal qui se repaît de charogne. Le vautour est un charognard. Fig. et péj. Individu qui tire profit des malheurs privés ou publics.


A ce jour, l'appel du collectif « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans » a reçu 190599 signatures. Pendant ce temps, l'adoption de David par Madonna alimente la polémique :




Il y aurait des contrôles à l'international tout comme il y en aurait au niveau national, en France. Mais il existe donc bien aujourd'hui des passe droits pour certaines catégories « d'adoptants ».


Mission civilisatrice, ingérence humanitaire
Du Monde diplomatique, septembre 2005 :

« Le pays qui a proclamé les droits de l’homme, qui a contribué brillamment à l’avancement des sciences, qui a fait l’enseignement laïque, le pays qui, devant les nations, est le grand champion de la liberté (...) a la mission de répandre partout où il le peut les idées qui ont fait sa propre grandeur (...). Il faut nous considérer comme investis du mandat d’instruire, d’élever, d’émanciper, d’enrichir et de secourir les peuples qui ont besoin de notre collaboration. »

Ecrits de 1931 par le radical Albert Bayet, congrès de la Ligue des droits de l’homme consacré à la colonisation.

Pour ce courant humaniste de la colonisation, celle-ci, telle une « charge d’aînesse », était source de bienfaisance et d’élévation des moeurs, une obligation de conscience qui se déduisait de l’évidente supériorité de la société colonisatrice sur les peuplades concernées. Quatre siècles auparavant, à l’époque de la conquête de l’Amérique, ce n’est pas au nom de la modernisation, mais de la christianisation, que le pouvoir conquérant s’exprimait, mais il ne manquait pas d’« insister sur les bienfaits apportés par les Espagnols aux contrées sauvages, et on trouve fréquemment ces énumérations : les Espagnols ont supprimé des pratiques barbares telles que les sacrifices humains, le cannibalisme, la polygamie, l’homosexualité, et ils ont apporté le christianisme, le costume européen, des animaux domestiques, des outils. »


- Punir et pardonner, la justice réparatrice -

November 2, 2006

Le danger domestique : guide à l'usage des mal voyants


MARSEILLE (Reuters) - Nicolas Sarkozy a rencontré à Marseille la famille de la jeune femme grièvement brûlée dans l'incendie volontaire d'un autobus, un acte "lâche" qu'il a dénoncé comme "folie à l'état pur".

NouvelObs, 2 septembre 2004 - La rencontre intervenue lundi 30 août entre Nicolas Sarkozy et Tom Cruise suscite une polémique au sein de la classe politique. Les réactions recueillies se focalisent sur les convictions religieuses de l'acteur américain, considérées en France comme sectaires. Petit rappel des faits. Lundi 30 août, les deux hommes se sont rencontrés à Bercy pour s'entretenir des relations franco-américaines ainsi que d'autres sujets "variés". (...) Nicolas Sarkozy a lui-même fini par répliquer jeudi qu'il s'agissait d'un "événement qui n'a pas lieu d'être". Tom Cruise avait souhaité me voir, c'était un entretien extrêmement agréable et ceux qui se poseraient des questions, je les renvoie à mon bilan au ministère de l'Intérieur. Ils auraient mieux fait à l'époque de me soutenir plutôt que de me critiquer aujourd'hui", a déclaré Nicolas Sarkozy à Nice à l'issue d'une rencontre à huis clos avec des militants de l'UMP.




Nicolas Sarkozy dans une librairie d'Arcachon
le 3 août 2006, AFP, Jean-Pierre Muller


Par les temps qui courent, sachez reconnaître le violent, le déviant, le criminel violeur-né, ce pédophile capable d'un « acte lâche », ce monstre susceptible de verser à tout moment dans la « folie à l'état pur », il s'en terre peut être un près de chez vous :



Le déviant et le fou vu par Leonard,
ses proportions, au 15ième siècle.


Les scientifiques confirment, les opeps sont parmi nous. Maurice Berger, pédopsychiatre engagé, nous met en garde : « cette violence n'a pas d'âge « chronologique », au sens où nous l'avons vue se constituer chez des enfants très petits et évoluer ensuite de manière continue. Les dossiers d'un certain nombre d'adultes violents et/ou violeurs montrent cette continuité. Guy Georges présentait les signes décrits ci-dessous - voir les auditions de la HAS - dès sa petite enfance. »

Le condamné par contumace bénéficie d'une protection franco-allemande. Bamberski traque toujours le meurtrier de sa fille
Libé, jeudi 2 novembre 2006

Jamais André Bamberski n'acceptera que le meurtrier de sa fille Kalinka soit dispensé de prison sous prétexte qu'il s'agit d'un Allemand ultraprotégé ­ pour des raisons mystérieuses ­ par les autorités de son pays.

... Sa plainte pour «corruption et non exécution d'une décision par les autorités judiciaires», déposée en 2003, vise un X qui cache hauts magistrats et fonctionnaires français. Elle lui a permis de plonger dans certains échanges entre le ministère de la Justice et le parquet général de Paris. De ceux qui ne font jamais surface et qui jettent une lumière crue sur ce que signifie l'expression «dossier surveillé».


D'un communiqué de « Encore feministe »,
Action n°36 - 31 oct. 06 - La violence nuit toujours.

Monsieur,

Vous avez choisi de mettre en couverture du numéro d'octobre de Psychologies ces mots : « cahier sexe : un peu de violence ne nuit pas ».
Ce titre accrocheur et votre campagne massive de diffusion sur les parois des kiosques ont répandu cette idée dans le grand public.
...


Psychologies, novembre 2006
Enquêtes, Pères malgré eux

Elles voulaient un enfant et ne leur ont pas demandé leur avis. Pour un statut de géniteur sous X
, par Marcela Iacub.


Scan de la page 83,
Psychologies, novembre 2006

On concevra là assez facilement que certaines mères seront farouchement opposées à la garde alternée ainsi qu'à toutes relations père-enfant. On pourrait ici admettre aussi que “ l'absence ” du père ne peut pas toujours lui être imputée, que certains hommes acceptent très mal le simple rang de géniteur auquel ils sont ainsi rabaissés, que certains procès et actions en justice peuvent être très conflictuels.


Edwige Antier est le premier spécialiste cité dans la bibliographie du livre noir de la garde alternée. Choisie par Edwige Antier dans “ L'éloge des mères ”, une citation de Donald W. Winnicott :

Il est d'une importance vitale que nous essayons de comprendre le rôle joué par les mères qui s'occupent de leur nourrisson afin de pouvoir protéger la jeune mère de tout ce qui peut s'immiscer entre elle et son enfant. [...] En fait, les mères ne devraient pas avoir honte de découvrir qu'elles sont spécialistes, au point exact où le médecin et l'infirmière ne sont que dans une position d'assistants.



Découverte, les noirs seraient des humains comme les autres, de quoi ébranler peut être certains convaincus :

CHICAGO (AP) - Les tentatives de suicide sont beaucoup plus courantes chez les noirs américains qu'on ne le pensait auparavant, affirme une étude publiée mercredi. Cette découverte tord le cou à l'idée reçue selon laquelle ils seraient moins souvent tentés de mettre fin à leurs jours en raison de leur passé d'esclaves.


En France, se tiennent les états généraux de l'alcool (45 000 morts par an et 5 millions de malades) mais aux états unis, on apprend qu'il faut boire énormément pour allonger la vie, surtout si on est obèse :

WASHINGTON (AFP) - Un composant du vin rouge a des effets miraculeux à très hautes doses sur la santé des souris obèses et accroît considérablement leur longévité, selon une étude de chercheurs américains publiée mercredi.

La police est "le service le plus mis en cause" devant la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), qui tire un bilan de ses six années d'activité dans un document rendu public jeudi 2 novembre. Le Monde, le 2 novembre 2006.


France 2, dossiers,
LAICITE, 1905-2005 : un siècle de séparation

Réformer la loi de 1905 ? Ce débat initié par Nicolas Sarkozy a provoqué la réaction de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin qui se sont déclarés très nettement partisans de maintenir la loi de 1905 en l'état.


- Accuse, stigmatise et sers toi, c'est si facile -

October 30, 2006

L'enfant est sujet de droit et non objet de droit

Du cache google, du site de la MIVILUDES, probablement de l'annonce de la publication du rapport 2005 de cette mission interministérielle :

L'enfant est sujet de droit et non objet de droit.

L'engouement pour les « alter-médecines », multiformes, mais qui ont pour point commun de ne bénéficier d'aucune validation scientifique, d'être exercées dans la plupart des cas par des « thérapeutes » autoproclamés et d'aboutir à terme à un refus pur et simple des soins médicaux traditionnels.

Qu'il s'agisse de sectes guérisseuses à vocation spirituelle ou de praticiens gourous, créateurs de leur propre méthode ou franchisée par les fondateurs de doctrines ou de théories mises en œuvre dans plusieurs pays, l'offre est très large et elle est donc de nature à séduire tous les types de demande.

Bien que l'engagement dans le processus soit ici le plus souvent à l'initiative de ceux qui deviendront les victimes, il n'en reste pas moins que, c'est la vulnérabilité potentielle de ces personnes qu'exploitent sans scrupules des experts en manipulation mentale.

Aussi, grave est le fait qu'on est en présence d'un véritable mouvement qui érige en dogme une philosophie qui nie en bloc tous les progrès de la science et de la médecine auxquels les plus grands savants du monde ont voué leur vie depuis deux siècles. C'est pour l'humanité un véritable pas en arrière.

De grandes organisations sectaires multinationales ayant, au-delà de leur volonté d'emprise sur leurs adeptes, une vision planétaire de leur propre avenir, s'intéressent de plus en plus aux enjeux économiques internationaux et cherchent à s'introduire au cœur des entreprises les plus performantes ou les plus sensibles.

Il est du devoir de l'Etat de participer à la sensibilisation des acteurs économiques concernés en leur fournissant tous les éléments d'appréciation et d'analyse des risques d'attaques auxquels ils peuvent être confrontés ainsi que des vulnérabilités des structures ou des personnes, en ce domaine.



Le site de la fonction publique a été archivé mais les données peuvent encore être consultées en ligne.


- Archive 2002-2005, on oublie ? -

October 29, 2006

Un ouvrage de référence, un objet d'étude et un rappel de ce qu'est « l'effet barnum »


La phrénologie, son histoire,
ses systèmes et sa condamnation
Louis-Francisque Lélut
Aujourd'hui chez l'Harmattan

Le but de Gall était de déterminer les fonctions du cerveau en général, et celles de ses diverses parties en particulier en examinant les protubérances ou les dépressions qui se trouvent sur le crâne. Le livre de Lélut est une des premières véritables critiques de la phrénologie et constitue l'étude certainement la plus complète encore aujourd'hui de l'oeuvre de Gall, de Spurzheim et de leurs émules.

A complèter aujourd'hui par au moins Michel Foucault, "le pouvoir psychiatrique", et Marc Renneville, "Crime et folie".


Deux extraits du Dictionnaire Sceptique :

Cranioscopie/phrénologie - La phrénologie - condamnée dès 1843 - a donné lieu à l'invention du psychographe de Lavery and White, une machine fournissant une analyse phrénologique complète et imprimée. Il semblerait que cette machine ait rapporté environ 200 000 $ à ses auteurs lors de la 1934 Century of Progress Exposition de Chicago. Les analyses phrénologiques ne sont pas sans rappeler les cartes du ciel et de nombreuses personnes qui les font faire sont enchantées de leur exactitude. Cette satisfaction subjective est probablement due à l'effet Forer plutôt qu'à des données scientifiques objectives.

L'effet « Forer » ou « Barnum » est connu sous le nom de effet de validation subjective ou effet de validation personnelle (L'expression, « effet barnum », semble avoir été introduite par le psychologue Paul Meeh, en hommage à la réputation du maître de la manipulation psychologique de l'homme de cirque P.T. Barnum).


Les planches ouija sont aussi appellées psychographes... Des outils supposés capter ou recenser des signes à partir desquels élaborer des idées, des pensées, des paroles puis, parfois, des conclusions. Par le passé, des signes puis la question pouvaient mener au bûcher.

« L'effet barnum » est également étudié en France, en Zététique : « Plus un discours est "profond" (dans le sens de... creux), plus les auditeurs peuvent se reconnaître, et se reconnaître majoritairement, dans ce discours. L'effet Puits (effet "Barnum") offre ainsi une succession de phrases creuses qui peuvent être acceptée comme foncièrement vraies par toute personne car cette personne y ajoutera elle-même les circonstances qui, seules, en font des phrases ayant un sens. »
Le site propose un polycop aide-mémoire pour le cours de "Méthodologie Scientifique".


L'objet proposé pour étude :

famili.fr,
Ne partageons pas les enfants comme ça !
Que de dégâts, s'alarme Jacqueline Phélip, présidente de l'association L'enfant d'abord et auteur de Le livre noir de la garde alternée aux éditions Dunod.

Vous réclamez des garde-fous à la loi, lesquels ?
La résidence alternée ne devrait pouvoir être ordonnée sans l'accord des deux parents, s'il y a conflit entre le père et la mère ou si l'enfant est trop jeune… C'est le minimum.


« La question des critères qui permettent d’évaluer la nécessité de séparer judiciairement un enfant de ses parents est une question à la fois pertinente et surréaliste. En effet, d’un côté nous avons maintenant des indicateurs précis qui permettent d’avoir une marge d’incertitude réduite. D’un autre côté, nous savons que ces indicateurs sont et seront encore longtemps inutiles pour des raisons affectives. » - Maurice Berger, JDJ n°212, février 2002


Le livre noir de la garde alternée mérite à mon sens ses 5 étoiles pour l'objet d'étude qu'il représente. Un commentaire que j'ai proposé sur un portail de vente sur internet :

Ce nouveau livre noir permet d'illustrer non seulement ce qu'est l'arbitraire chez le JAF ou chez le JPE, il met aussi en lumière que certains acteurs et soumarins du secteur de la protection de l'enfance française usent encore de l'hégélianisme pour discréditer la contradiction.

Dans ce livre noir on peut aussi constater que certains scientifiques se réfèrent à des travaux tels que de 1983 pour élaborer une théorie qui ignore tout de l'actualité, de la jurisprudence française ou européenne et des recherches scientifiques les plus récentes. Pour qui ne connaît pas, on découvre aussi ce qu'est l'eugénisme et ce qu'est la loi de Lynch ou l'appel au lynchage, etc.

On peut compléter l'ouvrage par "Les groupes d'intérêt" de Guillaume Courty, un livre qui offre un panorama de la recherche sur l'action des groupes d'intérêt, des groupes de pression ou encore des lobbies qui paraissent être nombreux à s'exprimer dans ce livre noir, tous réclamant pour les uns la garde des enfants et pour les autres, des enfants à garder, à soigner, à sauver... On peut aussi compléter par "Les nouvelles sorcières de Salem; Leçon d'Outreau" de Antoine Garapon et Denis Salas.

Kafka, "le procès", serait également un excellent complément de lecture.


L'objet même de la circulaire Chaumier du 12 décembre 1905 s'éclaircit ici encore alors que ce qui se rapporte au continent associatif, aux secteurs de la protection de l'enfance et de l'univers carcéral, à la justice, à la santé mentale ou à l'éducatif est déjà très bien documenté. Il faut ici veiller à distinguer l'idée de justice, intime à chacun, de l'institution (socio) judiciaire, distinguer également les nombreux acteurs et contributions dans ces secteurs.

Une définition : « le principe de précaution s'applique aux risques non encore prouvés scientifiquement mais qui sont pressentis comme potentiellement graves. » D'autres extraits du même article de ce JDJ : « Nous considérons que les liens familiaux ne sont pas bons pour un enfant par "essence". » (...) Nous employons le terme de « religieux » au sens où il s’agit d’un point de vue qui ne se discute pas, peut-être par référence implicite au respect « sacré » que l’on devrait à « l’instinct maternel ». Ce dogme doit être appliqué, comme le soulignent les déclarations ministérielles diverses quel que soit le gouvernement dont elles émanent, il n’a pas besoin d’être prouvé, il se situe dans un autre registre que celui de la science, et par conséquence ses résultats n’ont pas besoin d’être évalués.

Et une question que je me pose aujourd'hui : s'agissant selon l'auteur de l'article du JDJ d'une religion d'Etat, pourquoi apprendre et laisser croire aux enfants et à leurs parents qu'ils ont des droits, y compris lorsqu'un JPE - ou même un JAF - est saisi ?


C'est un ensemble qui me parait cohérent, à mon sens le dispositif de la protection de l'enfance ne fonctionne pas, et la justice en France, on sait depuis un moment déjà vers quoi nous allons. Le gouvernement s'efforce cependant de nous faire croire que la justice est de qualité ce qui doit être vrai sur un ensemble d'affaires et secteurs géographiques qui ne font pas de vagues.

Le livre noir de la garde alternée qui vient de paraître est par contre un document et contenu dont je ne peux plus que douter vu tout ce que j'ai déjà rassemblé autours des thèmes que l'ouvrage aborde et alimente encore. Entre radicaux et réacs de tous poils, certains pouvant même avoir des affinités avec Bush, sa politique de tolérance zéro et de déni des droits de l'Homme, d'une certaine réalité aux faits, d'intentions et de demandes annoncées et énoncées, de tout semble bien se retrouver dans ce livre noir. Il apparait même un enfant en couverture du livre noir, le premier plan est bien la place de l'enfant dans l'espace du conflit que créent et entretiennent ensuite les adultes intéressés. D'autre part, pour qui suit l'actualité, il apparait tout aussi clairement que certains adultes sont prêt à tout pour un enfant, y compris les crimes les plus odieux.

Selon ma lecture, ce livre noir de la garde alternée renvoit bien à « code noir » et à la possibilité pour des tiers peu scrupuleux de déchoir et de priver ainsi un enfant d'un parent parfaitement sain voire même de priver un enfant de ses deux parents pourtant sains. Cela ne s'inscrit pas du tout dans l'esprit de la CIDE tel que promu aujourd'hui par l'UNICEF et par la CEDH, cela ne s'inscrit pas non plus dans l'esprit des arrêts rendus récemment encore par la cour de cassation ou le tribunal administratif français.

Ce livre noir décrit cependant bien un ensemble de problèmes graves dont souffrent certains enfants et parents. Mais à mon sens, ces problèmes là sont d'avantage à imputer à l'institution elle même et à des dysfonctionnements qui n'ont pas à peser dans la balance lorsque les décisions concernent un enfant et sa famille. La solution, ce n'est certainement pas les pouponnières, cela se saurait si ça marchait. Bientôt à nouveau un million de pupilles ou d'enfants suivis comme en 1900, cela serait mieux pour l'avenir ?




Conventions UMP pour la France d'après
Injustices : un avenir pour tous dans
une société plus juste

30 novembre 2005

Dossier complet sur le site de l'UMP. Selon le programme "injustices", Maurice Berger, pédopsychiatre, ainsi que Michel Godet, économiste, sont intervenus à l'occasion de cette convention UMP.


Voir également le rapport suivant qui précise ce que doit être la famille et la place de chacun pour qu'il y ait « rupture », « le rapport de Michel Godet et Évelyne Sullerot est accompagné de commentaires critiques d'Antoine d'Autume et de Jean-Michel Charpin, ainsi que de compléments apportant des éclairages spécifiques sur certains aspects de la question » :

La famille, une affaire publique
GODET Michel, SULLEROT Evelyne
La Documentation française
Les Rapports du Conseil d'analyse économique
2005, n° 57


Après une opération désastreuse en 2004, la procédure judiciaire s'éternise.
Mathéo, 3 ans, un rein malade, l'autre enlevé par erreur
Par Eric FAVEREAU
Libé, vendredi 27 octobre 2006, extraits :

«Une erreur, oui bien sûr, je reconnais une erreur technique sur Mathéo», lâche le chirurgien. Mathéo est, aujourd'hui, un petit bonhomme de 3 ans. Mais il en paraît 2 : toutes les nuits, il est dialysé. En juillet 2004, le chirurgien s'est trompé de rein et lui a retiré celui qui était sain.

«Chaque fois qu'il se réveille, il faut le consoler», dit Marlène, sa mère.

La grand-mère de Mathéo s'emporte : «Nous, on ne voulait pas de procès, ni de pénal. Mais rien ne bouge.» Puis : «Je ne sais pas ce que l'on ressent. Le fait que l'on ne sache pas, qu'il ne nous donne pas d'explication, on est comme ça, dans le vide.»


Ce médecin n'est en rien inquiet. Il se laisse un peu de temps pour suivre l'enfant. Quelques mois plus tard, il décide néanmoins de l'opérer. Ou plus exactement, comme il l'explique aux parents, d'ouvrir et de voir «in situ» s'il y a lieu de retirer ou pas le rein déficient. Dans le jargon, cela s'appelle une pratique extemporanée. Une intervention habituelle. On est le 5 juillet 2004. Mathéo a tout juste 9 mois. Bizarrement, lors de l'intervention, le chirurgien n'hésite plus, retire aussitôt le rein qu'il croit malade, sans faire de l'extemporané. Referme l'incision. Puis dit aux parents que «tout va bien».

Le lendemain, il est fait une échographie qui montre clairement que le rein gauche est toujours présent, mais pas le droit. Personne n'y prête attention. Mathéo se réveille. Il va mal, de plus en plus mal. Un pédiatre, qui l'examine, évoque une allergie à un antibiotique. Puis le laisse sortir avec ses parents deux jours plus tard.

«Quand on est rentré à la maison, cela n'allait plus du tout. Il somnolait tout le temps», raconte la mère qui l'amène voir son médecin traitant. Lequel, aussitôt, le fait réhospitaliser.

Le rapport de la commission, rédigé par le professeur Schmitt (CHU de Nancy), est très sévère : «Le docteur D. a ôté le rein sain, et il n'y a aucune justification logique à cette erreur... Il n'y a pas de justification non plus à l'absence de la pratique de l'extemporané qui avait été pourtant donnée comme certaine... La prise en charge des suites postopératoires n'a pas été satisfaisante. A l'évidence, le docteur D. ne s'est posé aucune interrogation sur l'absence du rein droit à l'échographie, effectuée juste après l'intervention... La responsabilité de la situation revient complètement à l'opérateur.»

«Je n'ai pas eu de chance avec cette expertise, nous dit-il [le docteur D.]. J'ai vu dans la littérature une histoire similaire. Le rein était peut-être mobile, ce sont des cas exceptionnels.»

Le médecin n'a toujours pas été entendu. Le procureur de la République de Besançon, Jean-Yves Coquillat, se montre pourtant très sévère : «Compte tenu de l'expertise, qu'on laisse encore ce chirurgien opérer me sidère.»


CITE DU VATICAN (AP) - Le pape Benoît XVI a estimé samedi que l'église catholique devait d'urgence rétablir la confiance entamée par les récentes affaires d'abus sexuels impliquant son clergé.

S'adressant à des évêques irlandais dont le pays à vaste majorité catholique a connu de nombreux scandales de cet ordre ces dix dernières années, le souverain pontife a jugé les agressions sexuelles "d'autant plus tragiques que l'auteur est un responsable religieux". "Les blessures causées par de tels actes sont profondes. La tâche est urgente de restaurer la confiance là où elle a été entamée", a-t-il ajouté lors de cet entretien au Vatican.

"Il est important d'établir la vérité sur ce qui s'est produit par le passé et de prendre toute mesure nécessaire pour empêcher que cela ne recommence, pour s'assurer que les principes de la justice sont respectés et, par-dessus tout, pour soulager les victimes et tous ceux affectés par ces crimes extrêmes", a conclu le pape. AP


- Il est inexact de dire que... -

October 24, 2006

Que penser des travaux de Maurice Berger ?


Une référence qui permet de mieux cerner la nature des attentes et des contributions de Hélène Palma et de Martin Dufresne :

Nouvelles Questions Féministes / NQF Vol. 21, n°2 / 2002
Antipodes
Garde parentale
Prostitution


« Nous voulons situer ces réformes dans le contexte matériel et politique de l'expérience concrète et diversifiée des mères, en révélant ce que Carol Smart et Selma Sevenhuijsen (1989) appellent un processus de « reconstruction patriarcale », mis en oeuvre au détriment d'une égalité véritable. (...) Les témoignages recueillis démontrent que ce déni de justice touche particulièrement les femmes des catégories doublement opprimées, femmes racialisées, pauvres, lesbiennes, handicapées, marginales ou autrement discriminées (Boyd, 2002). (...) Nous croyons que ces questions se résoudront dans un mouvement de solidarité avec les mères assiégées et de recentrage de l'analyse sur leur expérience matérielle. »


« Dans le monde anglo-saxon, la psychologie est dominée par des comportementalistes dont la position est alors en accord avec celle des psychanalystes : le bébé s'attache à sa mère parce qu'elle le nourrit. »

Guedeney N. & A., « L'attachement : concepts et applications »
Masson, Paris, 2002
ISBN : 2-294-00586-4

Des extraits sur psynem.necker, ce qui fait bien écho à « la première et principale personne pourvoyeuse de soins » dont il est question dans le livre noir de la garde alternée. Des chroniques de Prévention en pratique médicale de 2002, information aux médecins, Québec, Montréal : « le père, une présence essentielle ».

Parmis les références du livre noir de la garde alternée figure : LAMB M.E. et coll. (1983). « Effects of paternal involvement on infant preferences for mothers and fathers », Child Development, n°54, p. 450-458.

Je reprend Maurice Berger dans Le Journal des Psychologues n°228 de juin 2005 : Beaucoup de travaux ont été déformés et tronqués par certaines associations de pères. Ainsi, il n'est cité de T.B. Brazelton que le fait qu'il évoque l'attachement entre le bébé et son père et non pas son calendrier progressif très précis dont nous avons parlé. Ou encore, les travaux de M.E. Lamb, un chercheur psychologue, ne sont cités que jusqu'en 1980 ; il pense alors que père et mère peuvent avoir des rôles strictement équivalents dans le registre émotionnel et comportemental. Mais ne sont pas cités ses travaux ultérieurs, indiquant que la mère demeure la personne de référence principale pour procurer au nourrisson un sentiment de sécurité. En effet, en 1983, il montre que des enfants âgés de huit mois à seize mois, vivant avec leurs parents non divorcés et élevés prioritairement par leur père, souvent du fait de la profession de la mère, manifestent une préférence pour leur mère dans des situations « étranges », inquiétantes, comme la présence d'un visiteur inconnu. On peut donc dire que, si le père occupe bel et bien une position de figure d'attachement, l'enfant préfère cependant « la base de sécurité » maternelle en cas d'inquiétude ou de détresse. La mère est donc plus appropriée que le père dans ce registre, la demande de protection de la part de l'enfant reste en faveur de la mère. Le père n'est donc pas une une mère comme les autres.

« Le père n'est donc pas une une mère comme les autres » peut être renvoyé à Hana Rottman et sa référence au jugement de Salomon qui départageait deux prostituées mais là n'est pas l'objet de cet article.

En novembre 2001 Michael E. Lamb publiait encore « Male Roles in Families "at Risk" : The Ecology of Child Maltreatment », disponible sur sagepub.com. Maurice Berger pourrait donc avoir balayé près de 20 années des travaux de Lamb en ne retenant et ne s'arrêtant qu'à un extrait de 1983.

Les travaux de Lamb sont cités dans le document suivant, de l'automne 2005 :

Erudit,
Enfances, Familles, Générations
Paternité : bilan et perspective
Numéro 3, Automne 2005

Le père, une roue du carrosse familial à ne pas oublier ! État des recherches québécoises et canadiennes sur la paternité

Résumé : La recherche sur la paternité requiert de la part du chercheur d’adopter une lorgnette distincte qui élargit le regard porté sur son objet d’étude. Elle l’incite à un recadrage créatif et générateur d’idées nouvelles, autant sur les plans théoriques, méthodologiques que pratiques. L’intégration des pères comme objet de recherche nécessite de dépasser l’analyse du contexte dyadique d’interaction parentale, d’aller au-delà du système familial, pour considérer les caractéristiques des environnements sociaux, culturels et politiques, tout en misant sur la richesse des connaissances issues de la longue tradition de recherche auprès des mères. L’image de la roue du carrosse illustre ici le défi de taille des chercheurs pour comprendre une réalité complexe malgré son apparente simplicité et ce, dans une perspective positive de recadrage, afin de voir comment cette roue peut favoriser ou freiner le développement ou le bien-être des membres de la famille. Cet article vise à fournir certains éléments de réponse à cette question, à la lumière d’une synthèse de l’état des recherches québécoises et canadiennes sur la paternité, dans une perspective écologique. Celle-ci permet de considérer les caractéristiques des environnements macro systémiques qui influencent l’engagement paternel, tout en identifiant des créneaux prometteurs d’avancement dans ce domaine de connaissances pour les chercheurs et les intervenants.


Ce même document cite et décrit les travaux de Martin Dufresne :

L’influence médiatique s’inscrit également au niveau macrosystémique. Très peu d’études abordent cette source d’influence quant aux modèles véhiculés sur le rôle paternel. De façon originale, Czernis et Clark-Jones (1998) se sont intéressés aux images diffusées dans les magazines et Dufresne (1998) a procédé à une analyse des sites Web d’associations de groupes d’hommes pour la défense de leur droit. Ce dernier fait ressortir que paradoxalement, les messages diffusés sur les sites Web consultés témoignent d’attitudes sexistes et même de violence envers les femmes.


Maurice Berger pourrait cependant s'être référé à des travaux plus récents tels que ceux de Guédeney (voir la bibliographie du livre noir). Cependant, Maurice Berger semble avoir une perception très erronée de ce qu'est plus généralement un homme car il a préfacé et lui-même contribué au livre noir de la garde alternée. En effet, son auteure, Jacqueline Phélip, a été documentée par Hélène Palma. Jacqueline Phélip remercie également Myriam Tonelotto - « In nomine patris », un docu-fiction.

Il est aussi étrange que de nombreuses références et contributeurs à ce livre noir de la garde alternée portent l'étiquette du COPES. Le COPES est un organisme qui parait historiquement spécialisé dans les domaines de la relation mère-bébé, du placement spécialisé, de l'adoption et donc des ruptures des relations parents-enfant.

De la préface du livre noir de la garde alternée, sa première phrase : « ON PEUT tout faire avec des enfants, mais il faut le payer un jour ou l'autre », indique Pierre Levy-Soussan.


Erudit,
M/S : médecine sciences
Volume 20, numéro 11, Novembre 2004

Comportement de retrait relationnel du jeune enfant
Du concept à l’outil diagnostique

L’observation clinique actuelle montre la persistance du tableau de dépression anaclitique, et les carences intrafamiliales ou institutionnelles possibles, lorsque l’enfant ne peut recevoir suffisamment d’attention dans un lien d’attachement fiable du fait de l’organisation trop parcellisée des soins dans une pouponnière, de la multiplicité des intervenants autour d’un jeune enfant, ou d’une pathologie de la relation parent-enfant. Les relations parent-enfant peuvent être altérées en raison d’événements traumatiques (deuils) ou d’une pathologie mentale des parents (dépression maternelle), mais aussi d’une atteinte organique du nourrisson, gênant ses possibilités de résilience face à la séparation ou la carence. De nombreux travaux récents se sont attachés à préciser les effets de la dépression maternelle sur le développement précoce . L’expérience dite du visage immobile (still face) de la mère montre bien l’effet de figement, puis de désorganisation chez le bébé de trois mois. Dans cette situation, en effet, le bébé commence par prostester devant l’interruption et la violation de ses attentes dans l’interaction, se fige ensuite, se détourne enfin et traduit son désarroi par des pleurs. Après la reprise par la mère de son attitude habituelle, le bébé reste un moment circonspect après cette expérience désorganisante. Les études longitudinales actuellement menées cherchent à établir si, en plus des effets sur le développement cognitif, le risque dépressif est accru chez les enfants de mères déprimées.


- Du concept à l'outil de diagnostic -