April 18, 2007

« Mais ça n'a pas été possible de partir »


Brigitte Lemaine : « J’ai beaucoup lutté pour arriver à réaliser mes films. J’ai dû surmonter les ignorances, le sexisme, le racisme anti-sourds et anti-maltraités ; l’incompréhension et la malhonnêteté des institutionnels, de la télévision, des producteurs. Bien souvent j’ai pensé émigrer tant je me sentais isolée, bien souvent ce sont les télévisions et les associations étrangères qui m’ont aidée. Mais j’ai toujours trouvé en France un interlocuteur, un soutien inattendu au moment où j’en avais le plus besoin. Ainsi j’ai pu vérifier que j’étais aussi dans le pays de la résistance et qu’on pouvait y semer les germes d’une nouvelle communication, non seulement pour les sourds, mais aussi pour tous ceux qui sont bâillonnés parce qu’on a toujours parlé à leur place. »

(...) Pourquoi vous êtes-vous autant intéressée aux sourds et au monde du « handicap » en général ?

J’ai été élevée, dès l’âge de 18 mois, par mes grands-parents, des sourds de naissance. J’ai donc appris très tôt la langue des signes, c’était quasiment ma langue maternelle, en tout cas c’était la langue que je parlais à la maison.


D'un entretien avec Brigitte Lemaine :
La langue interdite
des sourds

www.interdits.net

Des sous titres de « Témoins sourds, témoins silencieux », du documentaire, puis du bonus sur le DVD :

... Il faut considérer
qu'un tiers des adultes sourds
vivants à l'époque
ont été stérilisés
et ils étaient quand même
15 à 20.000.

Il faut dire si je dis adulte...
qu'il y a eu des excès
dans les écoles de sourds
où les directeurs
ont pris des classes entières
de collège, des enfants,
des adolescents,
des adolescents de 13 à 15 ans
qui ont tous été menés
dans les hôpitaux

sans le dire aux parents


C'était interdit aux sourds
de se reproduire.

Voilà pourquoi on stérilisait.


Ils commencaient à préparer le départ.
Il y avait les USA ou la Palestine. Oui, Israël.
Mais ça n'a pas été possible de partir
même aux USA, car ils refusaient les sourds.


Himmler ne lâcha pas prise.
Il déclencha l'action 14F13
où il visait les handicapés
et les mutilés de guerre

qui avaient été transférés
dans les camps d'extermination,
Auschwitz, Treblinka, etc...

La sélection était basée
sur des critères de santé,
des critères raciaux et politiques.


Cette expérience laisse
des séquelles à vie.
Si les déportés
ont du mal à être crus,
les sourds réscapés des camps
ne pouvant pas témoigner,
ont été oubliés.


Quand aux stérilisations
pratiquées dans la violence,
elles ont laissé
des souffrances à vie :
cicatrices douloureuses,
douleurs abdominales,
vie sexuelle difficile,
troubles dépressifs graves.

Ce qui était terrible,
- et ça m'est d'ailleurs arrivé
dans mes démarches
pour la réparation
des victimes sourdes -
c'est qu'après la guerre,
les bourreaux en blouse blanche,
ceux qui stérilisaient,
siégaient
comme experts au tribunal


Toutes les victimes
de stérilisation
sont passées par la mort psychique,
toutes ont des séquelles
si tant est qu'elles vivent encore.


Des séquelles de nature physique
et surtout psychique

Entretien avec Brigitte Lemaine
La langue interdite
des sourds

Pourquoi et quand la langue des signes a-t-elle été interdite ?


Elle a été interdite en 1880, à Milan, lors du congrès international des éducateurs pour sourds (où les enseignants sourds ne votèrent pas). Les entendants avaient décidé que la langue des signes était nocive pour les sourds, qu’elle les contraignait à rester entre eux, qu’elle contrariait l’acquisition de la parole. C’était l’époque du scientisme, on voulait tout résoudre par la science, grâce aux progrès de la technique et de la science on pensait pouvoir soigner les sourds. Il fallait donc qu’ils oublient cette langue archaïque et tout axer sur la méthode oraliste. La France, avec bien d’autres pays, a aussitôt mis en application cette interdiction qu’elle maintiendra jusqu’au début des années 1980.

Du bonus du DVD,
La Question du
témoignage
dans l'histoire des sourds


Cette langue - des signes - ayant été interdite
à l'enseignement
en France et dans le monde
à cause du congrès de Milan en 1880
et c'est vrai qu'elle s'est peut être un peu...
appauvrie, dénaturée.

Mais depuis 1992,
(Loi Fabius pour le bilinguisme)
en tous cas en France
elle revit et de nouveau...
les sourds sont fiers de leur langue.

Et Bernard Mottez...
ce sociologue dont je parlais tout à l'heure,
spécifie bien qu'au moyen âge,
on représentait le sourd
sous les traits d'un juif
ou le juif sous les traits d'un sourd...
Il y a cette exclusion...
jumelle presque, depuis très longtemps.


Moi j'ai des témoignages...
de personnes
prouvant qu'on les a déportées
certes parce que juifs
mais ils ont été tués
avant parce que sourds.
Ils ont eu un système...
différent,
ils ont eu un traitement différent.


Au terme des deux siècles étudiés ici, l'un des cercles placé dans la dépendance du centre, le cimetière, peut être qualifié de chrétien parce que en sont exclus les pécheurs non repentis, les suicidés, les hérétiques et les infidèles. (...) Au fond, les hérétiques des XIe-XIIe siècle, ces êtres qui, faute de pouvoir être appréhendés directement à travers leurs propres écrits, nous paraissent quelque peu fantomatiques, ne sont que de pures fictions, d'utiles repoussoirs permettant à ceux qui s'en démarquent de définir les traits constitutifs de leur identité collective. Le prix à payer de cette définition identitaire est l'émergence d'une société d'intolérance.

Page 262, 5.Repoussoirs
Ordonner et exclure
Cluny et la société chrétienne face à l'hérésie, au judaïsme et à l'islam (1000-1150)
Iogna-Prat, Champs/Flammarion


Berlin, 1. September 1939

Reichsleiter Bouhler and Dr. Brandt, M.D. are charged with the responsibility of enlarging the authority of certain physicians to be designated by name in such a manner that persons who, according to human judgment, are incurable can, upon a most careful diagnosis of their condition of sickness, be accorded a mercy death.

(signed) A. Hitler
De source German history docs


La Langue des Signes Française (LSF)

En France, c’est au dix-neuvième siècle, après que l'abbé de l'Épée (1712-1789) a redonné droit de cité à la LSF, notamment comme fondement à l’éducation des sourds, que l’on a commencé à analyser le système gestuel des sourds (en particulier, A. Bébian 1825 et Y.L Rémi-Valade 1854). Après une longue interruption, due à l’interdiction des signes prononcée au Congrès de Milan (1880), les travaux linguistiques ont repris, d’abord aux États-Unis, en 1960 (W.C. Stokoe) puis, progressivement, un peu partout à compter du début des années 1970. On en a fait émerger les structures, les éléments signifiants, la grammaire.

De source www.culture.gouv.fr


L’identité d’un individu est constituée de deux facettes en interaction : l’image qu’il a de lui, et celle que les autres ont de lui. Pour la plupart des gens, même si ces deux images ne sont pas toujours en adéquation parfaite, le décalage n’est pas tel que cela puisse générer des problèmes graves.

Il n’en va pas de même pour les sourds sur lesquels la société pose un regard négatif empreint de condescendance et de paternalisme : on parle d’eux en termes de handicap, de déficience, de réparation… Cette vision est à l’opposé de celle que les sourds ont d’eux-mêmes.

(...) Langue des signes française (LSF) pour la LS parlée sur le territoire français, Langue des signes québécoise (LSQ) pour celle parlée au Québec.

Il s’agit d’une commodité de dénomination, car au sein même de la LSF, par exemple, il y a de nombreuses variations régionales.

Ces variations s’expliquent par l’histoire de cette langue : ayant été interdite pendant plus d’un siècle (1880-1980), il y a eu rupture dans sa transmission et dans son évolution. Ainsi, dans chaque institut de Sourds s’élaborait un parler spécifique.

De Langue et Cité,
N°4, novembre 2004
Sur culture.gouv.fr.


(... )ce mémoire vise deux objectifs. Premièrement, promouvoir la reconnaissance officielle de la langue des signes québécoise puisque le fait d’avoir une langue accessible telle que la LSQ donne à la personne sourde tout le potentiel nécessaire à son implication dans la société québécoise, lui permettant une pleine participation sociale et économique. Deuxièmement, rendre le français accessible aux personnes sourdes et en conséquence, que les modifications nécessaires pour le faire soient apportées à la Charte de la langue française.

(...) L’éducation par le biais de la gestuelle allait donc primer, mais par la suite, les Clercs de St-Viateur et les Soeurs de la Providence impliqués dans l’éducation des personnes sourdes ont été intéressés par les méthodes orales qui se développaient en Europe dans la deuxième moitié du 19e siècle. Et, dès la fin du 19e siècle on passera à un enseignement oraliste à l’Institution des Sourdes-Muettes (1879) et à l’Institution des Sourds-Muets (1880). Mais la mise en place d’une éducation oraliste n’élimine pas complètement l’utilisation des signes dans les écoles puisqu’on maintien des classes dites « manuelles » pour certains enfants qui ne parviennent pas à développer une communication orale.

Pour une reconnaissance officielle de
la langue des signes québécoise (LSQ)
Montréal, Québec, mars 2001
...spl.gouv.qc.ca


LES SOURDS EXISTENT-ILS
Bernard Mottez
Textes réunis et présentés par Andrea Benvenuto

L'auteur a consacré en précurseur ses travaux à la surdité telle qu'elle est vécue, telle que chacun d'entre nous peut en avoir l'expérience, la surdité entendue dans un sens sociologique comme rapport, ou plus exactement comme rupture dans un rapport. La rupture se nourrit du déni, de l'intolérance et du racisme vis-à-vis des Sourds, au point de mettre en cause leur existence. Cet ouvrage est le récit de ce combat collectif contre le déni, dans lequel Bernard Mottez a tenu un rôle essentiel depuis 1975, pour que la langue des signes française et les Sourds soient enfin accueillis au coeur de la cité.

ISBN : 2-296-00119-X • février 2006 • 392 pages


- Les entendants en avaient décidé ainsi -

April 17, 2007

Un centre nucléaire au coeur d'une intrigue


Les faits divers, aujourd'hui premiers sujets des "JT"
LE MONDE | 17.04.07

A quelques du premier tour de la présidentielle, ce n'est pas la politique mais les faits divers qui font l'ouverture des journaux télévisés. Dans la semaine du 9 au 15 avril, ...

Uranium en jachère au Congo-Kinshasa
LE MONDE | 17.04.07

Extrait :

Depuis longtemps déjà, la végétation luxuriante monte à l'assaut de la clôture rouillée. Les herbes folles, les manguiers sauvages, le portail fermé par un simple cadenas évoquent une propriété au décor bucolique. En contrebas, la lourde bâtisse en béton bleu vif et blanc abrite pourtant 91 barres d'uranium. Un vague gardien, une porte vitrée, et l'on pénètre au coeur du Centre régional d'études nucléaires de Kinshasa (CREN-K). Le réacteur à usage scientifique est là, à la portée du premier visiteur venu, protégé par une pancarte définitive : "Entrée interdite".

Le CREN-K est entré dans l'histoire voilà près d'un demi-siècle : les Etats-Unis ont fourni aux Belges l'uranium qui a permis, en 1958, la création du centre. Il s'agissait de les remercier pour la fourniture du minerai qui, extrait du sol katangais, au Congo belge, avait permis la fabrication des bombes d'Hiroshima et de Nagasaki.

Le centre se trouve aujourd'hui au coeur d'une intrigue qui met en jeu une crainte bien actuelle : celle d'une dissémination incontrôlée de combustible nucléaire dans un pays miné par la corruption - la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) - où, après dix années de guerre civile, tout est à reconstruire, à commencer par un Etat.

A entendre les responsables du CREN-K, le centre serait parfaitement sûr. Des policiers - invisibles le jour de notre visite - patrouilleraient vingt-quatre heures sur vingt-quatre et le système d'éclairage nocturne, hors d'usage, serait sur le point d'être rénové.


- Dans un pays miné par la corruption -

April 14, 2007

« Marche des oubliés de la République » à Paris à l'appel d'ACLEFEU


Depuis sa rencontre en octobre avec les parlementaires, le collectif attend une réponse.
Les doléances d'AC le feu restent en souffrance
Libé, 4 janvier 2007

C'est l'histoire d'un malentendu. Le récit d'une déception née d'une rencontre en pleine lumière à l'Assemblée, à l'automne, devenue dialogue de sourds à l'hiver. D'un côté, un collectif de militants déterminés à jouer de la pression médiatique pour changer la banlieue ; de l'autre, un monde politique moins pressé d'agir une fois les caméras éteintes.

«Ça fait deux mois et dix jours qu'on a déposé nos cahiers de doléances à l'Assemblée et au Sénat, et depuis, rien, pas de nouvelle», se désole Mohamed Mechmache, président du collectif AC le feu...

«Etrange». Ils avaient aussi rédigé une synthèse des plaintes exprimées par les habitants et assorti le tout de 125 propositions concrètes...

(...) Les membres d'AC le feu attendaient des réponses rapides. «Comme retour, on n'a eu que des félicitations orales, soupire Mohamed Mechmache. Franchement, qu'on nous dise que ce qu'on a fait est bien, on s'en fout !» Et d'asséner : «Ils ne s'intéressent pas à notre travail parce qu'on est issu des quartiers populaires ou de l'immigration ?»

(...) «On ne se gênera pas pour dire qui a été à l'écoute ou non. Si pour qu'ils réagissent il faut des opérations coups de poing comme les Enfants de Don Quichotte, on le fera !» Des tentes à l'Assemblée ?


PARIS (AP) - A huit jours du premier tour de la présidentielle, l'Association collectif liberté, égalité, fraternité, ensemble, unis (AC Le Feu) a organisé samedi après-midi à Paris une manifestation qui a rassemblé 1.700 personnes, selon elle, 300 selon la police.

Dans une ambiance "conviviale", les manifestants ont défilé entre la place de la Bastille et celle de la République
pour demander aux politiques de "recentrer le débat sur les problèmes sociaux", a expliqué Mohamed Mechmache, le président d'AC Le Feu.

Dénonçant les polémiques sur l'identité nationale ou le patrimoine des candidats, il a souhaité que la campagne s'attache davantage aux thèmes suivants: logement, emploi, discrimination, précarité, éducation. "Voilà les préoccupations dont les Français aimeraient entendre parler!", a lancé Mohamed Mechmache en comparant le défilé d'AC Le Feu de samedi à une "piqûre de rappel".

PARIS (AFP) - Quelque 1.200 personnes, selon les organisateurs, 500 selon la police, ont manifesté samedi à Paris à l'appel du collectif de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ACLEFEU pour les "oubliés de la République", habitants des quartiers populaires mais pas seulement.



      



Plus d'infos...


- Ce qui fut l'opportunité de discussions -

April 12, 2007

Tandis qu'a commencé le procès de Bodein, naissance d'une autorité





Un document de la Chancellerie pointe les failles du système judiciaire français
LEMONDE.FR avec le Figaro et Reuters, 12.04.07

Un document inédit de la Chancellerie, que s'est procuré Le Figaro, présente le bilan de l'activité des trente cours d'appel françaises pour l'année 2005. Les "données locales" recueillies par le ministère de la justice mettent en lumière un certain nombre de dysfonctionnements du système judiciaire français : lenteur, taux de classement sans suite élevé et surtout inégalités territoriales.

En moyenne, les délais de justice ont diminué entre 2002 et 2005, passant de neuf à sept mois pour une affaire civile ou commerciale devant les tribunaux de grande instance (TGI) et de dix-sept à quatorze mois pour un appel au civil, relève le quotidien, jeudi 12 avril. Cependant ce bilan globalement positif masque des réalités très contrastées. Il faut ainsi près de deux fois plus de temps pour traiter un dossier dans les TGI du ressort des cours d'appel de Colmar ou de Bastia (dix mois) que dans ceux de Caen ou Douai (cinq mois et demi de délai en moyenne).

Même constat en appel, où le traitement des affaires civiles par la cour de Nancy, championne de la lenteur, nécessite en moyenne vingt-deux mois : près de trois fois plus de temps qu'à Bourges, meilleur élève en la matière où le délai est de 7,7 mois. Interrogé par Le Figaro, le premier président de la cour d'appel de Nancy s'inquiète de ce bilan et souligne la nécessité de ne pas focaliser le débat autour de la justice sur sa seule dimension pénale car, selon lui, "quand les procédures pour divorce ou abandon de famille traînent, quand les litiges de voisinage s'éternisent, quand les créanciers ne retrouvent pas rapidement leur créance, c'est l'équilibre social qui est en jeu".

UN QUART DES AFFAIRES "POURSUIVABLES" CLASSÉES SANS SUITE

Autre facteur d'inégalité territoriale : le taux de classement sans suite des affaires pénales. Cette fois, c'est la cour d'appel de Montpellier qui obtient les plus mauvais résultats, suivie de près par Toulouse, Aix-en-Provence, Lyon et Bastia, qui toutes affichent des taux de classement supérieurs à 28%. En moyenne, 46% des affaires sont "poursuivables", c'est-à-dire que l'auteur en est identifié mais un quart d'entre elles sont classées sans suite, au motif qu'elles constituent au regard de la justice un "trouble ou un préjudice peu important" ou en raison de recherches infructueuses.

Les magistrats mettent en cause le budget de la justice, qu'il faudrait "tripler", selon le procureur général de Nancy. Le président de l'Union syndicale des magistrats (USM) affirme aussi qu'"un tiers de l'activité correctionnelle demeure virtuelle, les décisions prises ne pouvant toutes être appliquées, faute de personnel pour encadrer les TGI, de places suffisantes en prison ou dans les établissements de la PJJ. [Protection judiciaire de la jeunesse]". Le budget de la justice français est un des plus faibles taux d'Europe. La commission d'enquête sur l'affaire Outreau a proposé un doublement du budget, idée reprise par le PS et l'UDF mais pas par l'UMP.


Le Monde, 7 avril
Internet : une nouvelle autorité est née
cette nouvelle autorité administrative indépendante veillera à la garantie de la copie privée (la possibilité de copier une oeuvre pour son usage personnel) et à l'interopérabilité des mesures techniques de protection.


PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy a promis aux Français jeudi sur Europe 1 que, s'il était élu à la présidentielle, il ne leur "mentirait pas", ne les "décevrait pas" et ne les "trahirait pas".

LONDRES (Reuters) - Près d'un quart des Britanniques (23%) regrettent de s'être mariés et 15% des fiancés admettent qu'ils franchiront le pas avec appréhension, selon une étude de OnePoll.Com rendue publique jeudi.

Si la plupart des personnes interrogées en Grande-Bretagne disent s'être mariées par amour, un tiers des couples avancent comme motif l'envie d'avoir des enfants ou la nécessité de payer la maison achetée en commun.

Quatre pour cent avouent avoir convolé en justes noces... uniquement pour les cadeaux et la fête de mariage.


Libé, La survie en Guyane, un filon en or
L'un des deux rescapés de la forêt monnaye ses témoignages à 1 000 euros de l'heure.

Libé, Discriminations : le racisme en tête
Selon le rapport annuel de la Halde, les réclamations concernent avant tout l'emploi.

Libé, Foire du Trône : la mort du policier serait un accident
Selon la plupart des témoins, la chute ferait suite à un effet de foule.

Le Figaro, Nicolas Sarkozy veut supprimer les parachutes dorés
S’il est élu, le candidat de l’UMP à la présidentielle ferait voter une loi pour éviter qu’un "cas" comme celui de Noël Forgeard ne se reproduise.

Le Figaro, Le Pen : "Tout le monde court derrière moi"
Pour le candidat FN, l’irruption de ses thèmes de prédilection dans la campagne « prouve qu’il avait raison ».


Le Figaro, L'inquiétant palmarès de la justice française

Lenteur, faible taux de poursuite... Un document inédit de la Chancellerie, publié par "Le Figaro", dresse le bilan de l'activité des trente cours d'appel.

Les résultats complets (pdf),
dissuasif : 78Mo à télécharger
, 111 pages.
http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/justice-france.pdf

LA JUSTICE est loin d'être guérie, mais elle se porte un peu mieux. Le Figaro publie le palmarès des trente cours d'appel françaises d'après les dernières « données locales » recueillies par la Place Vendôme. Ses statisticiens ont mis plus d'un an à rassembler ces éléments portant sur l'année 2005. Ils témoignent d'incroyables disparités selon que l'on vit à Lille, Paris ou Marseille.


- Faisons entière confiance ? -

Plaidoyer pour le mensonge

Un titre et livre de Laurent Lèguevaque aux éditions Denoël, paru en février 2006.

Des pages 30-31 : « Prévoir la norme ne suffit pas. Il faut aussi en imaginer tous les dévoiements possibles... »

Voir par exemple au 27 novembre 2006, « Des juges mettent la justice en accusation », « Pour faire marcher la boutique, on fait comme si, quitte à se mettre en marge des textes, déplore Bruno Thouzellier, président de l’USM, syndicat majoritaire chez les magistrats. Les collègues sont prêts à l’accepter, mais jusqu’à un certain point. »

Voir également au 3 mai 2006, à propos de placements qui seraient « moins longs », tout est relatif, un juge ne s'offusque pas lorsque les parents se plaignent du fait de placements abusifs, il assure que l'institution n'agirait « que dans l'intérêt de l'enfant ».

20minutes.fr, 12 avril 2007
Baroin foule aux pieds le droit du sol

Né en France, mais pas français ?
Le ministre de l’Outre-mer, François Baroin, estime qu’il « faudrait envisager » de remettre en question le droit du sol pour accéder à la nationalité française dans « certaines collectivités d’outre-mer ». Cette déclaration, faite samedi au Figaro Magazine, a déclenché une vive polémique. Selon le ministre, il s’agirait d’un moyen de lutter contre l’immigration clandestine dans ces départements.
(...) SOS Racisme estime que « le droit du sol fait partie intégrante du pacte républicain ».


« La République, ce n'est pas donner la même chose à chacun » a déclaré le ministre de l'Intérieur devant le 89e congrès des maires. AP, 23/11/06


« Peut-être qu'on s'est trompé », mais dans ce cas, « qu'ils fassent valoir leurs droits devant les tribunaux », a-t-il ajouté. « Je préfère qu'on ait le risque d'un contentieux devant un tribunal parce qu'on aura été trop sévère pour une habilitation plutôt qu'on se retrouve avec un drame par ce qu'on n'aura pas été assez sévère. »

Sarkozy justifie le retrait des badges
Le Figaro (avec AP), le 21 octobre 2006


SOS Racisme rêve. En effet, même l'inscription sur la liste électorale n'est pas qu'une formalité pour un citoyen né en France métropolitaine, de deux parents français.


Chapitre 3, page 39 : « Faut-il se fier à ce que disent les gens, ou à ce qu'ils font ? A ce que l'on entend, ou à ce que l'on voit d'eux ? Tout dépend de la qualité de votre interlocuteur. S'il est homme de pouvoir, ne l'écoutez pas. Observez le. »

Pages suivantes, l'auteur s'entend. Il s'en prend vertement au législateur et à son double language, selon qu'il soit « pull noué autour du cou », carressant « aimablement le fumeur-lecteur-électeur » dans la presse, ou qu'il soit à l'Assemblée, « une fois cravatté ».

Page 42, hilarant. « Paradoxe : les vrai partisants de la dépénalisation (...) On les rencontre, en revanche, dans les rangs de syndicats de police franchement droitistes. Parce que ces derniers souhaitent libérer leurs troupes de l'éreintante obligation de nettoyer les écuries d'Augas - des commandants aux brigadiers, une énergie policière considérable se gaspille dans la chasse aux joints, des millions de joints. »



Page 42


Pages 44 et 45, on ne peut plus clair, un développement qui prend pour exemples la Hollande et l'Espagne : « On ne va quand même pas véroler l'économie nationale avec l'économie parallèle », s'amuse-t-il. « Si on dépénalise, il faut procéder à l'échelle européenne, voire mondiale, sous peine de devenir le refuge de tous les traficoteurs. Qui préfèrent évidemment stocker leur produit sur un territoire permissif, et gèrer leur commerce depuis là... Sans pour autant déclarer leur revenu, payer des taxes. »

Page 45 encore, après plusieurs pages consacrées au sujet des drogues : « Voilà le dileme, avec des discours vrais, ils sont nécessairement complexes, enchevêtrés, emmêlés comme une chevelure au réveil. En comparaison, mentir est tellement plus simple. »





46 et suivantes, « Prison, piège à fou ». « L'expert est formel : `'Si l'on peut estimer que les anomalies dont souffre le sujet ont altéré son discernement, il n'existe pas chez lui d'abolition du contrôle des actes"... »

Page 55, la psychiatrie et « le mot - santé - est laché. La folie est une maladie, la maladie mentale. » La psychiatrie, « comment marche-t-elle ? Elle boitille et tatonne, balbutiant depuis deux siècles. »



Page 57


Ces pages nous rappellent à quel point la médecine de nos âmes a pu faire fausse route au cours de ces deux derniers siècles.

Page 54, selon l'auteur ou d'après l'un de ses enseignants, nos lois modernes seraient « les héritières de Descarte et Voltaire : la logique et le siècle des lumières » les inspirerait. Là, j'ai des doutes car notre droit aurait aussi été modelé par la pensée hégélienne. D'autre part, des groupes de recherche européens - et la CEDH - contribuent à l'élaboration de notre jurisprudence.

Page 58, qui est très clair et l'auteur d'insister, il a été juge d'instruction durant treize ans : « En cela, la psychiatrie mérite son titre de science exacte. En ce qu'elle est, dans sa version moderne, soeur et fille de la pharmacologie. Pour le reste, comme ses cousines en science humaines - psychologie, psychanalyse -, elle a autant de fondements scientifiques que l'horoscope chinois. »

Page 61, « Rien de grave cependant : l'avis de l'expert ne lie pas le juge »

Page 64, après des rappels concernant « l'acte de juger » et « le doute »  « Le juge doit instinctivement détester les convictions intangibles, les croyances aveugles, trop belles mariées... »


Page 71, « `'Trouver celui ou celle qui sait. L'ammener à parler. Le reste n'est que littérature, te dis-je." (...) à quoi sert la preuve scientifique ? »

Réponse page suivante : « Question capitale, réponse indispensable... Que seule la discussion, l'échange verbal, d'homme à homme, pu ammener. »


74... « Après avoir obéi avec ferveur à cette religion de l'aveu, la justice semble maintenant transportée et même transcendée par une supposée meilleure `'religion de la vérité". Grâce à la science, aux sciences, humaines ou exactes. » (...) « L'aveu que l'on obtient par la tenaille ou les fers ».


80... « N'est-ce pas à ce genre de traits que l'on reconnait une religion ? Une croyance aveugle, des certitudes aussi solidement ancrées que mal étayées. (...) Non, la science ne saurait mentir, rétorquera-t-on. Certes, mais instrumentée par des ignorants se plaçant sous la coupe d'experts... »

80 à 81... « Histoire vraie : dans la décénie 70, on cherchait avec avidité... On cru pouvoir sabrer le champagne... Ces docteurs en sciences insistaient sur `'le caractère précoce et polymorphe de leur criminalité". Alléluia ! On avait débusqué `'les gènes du crime". Dans les prétoires se multipliaient les expertises génétiques sur les `'sujets" de la reine justice... »

82... « Pour plaider (...) Ou, au contraire, requérir (...) ? Et de verser dans un questionnement flirtant avec le débat philosophique sur l'inné et l'acquis ».

Chambard scientifique qui ne prospéra pas selon l'auteur, car seul 1 à 2% des délinquants présentaient ces anomalies génétiques. « Un concept peu opératoire. »




Charlie hebdo du 11 avril


83... « Et que penser des modernes `'profilers" prétendant brosser le portrait psychologique d'un inconnu... sur la foi des seuls procès verbaux de police ou de gendarmerie ? Alors qu'un psychologue chevronné a du mal à comprendre sa propre femme. »

Et que penser des travailleurs sociaux de l'OSE France... experts, juges et partis au procès qui ont rapporté, à la place des experts psys, sans jamais m'avoir reçu ? Monsieur Josefsberg ne peut que s'entendre avec Madame, sa femme ; ils ont tous deux été missionnés par le juge pour enfant de Nanterre, ils ont tous les trois versé au dossier d'assistance prétendue éducative.


Page 83 encore... « C'est que, en quinze années de pratique, j'ai aussi vu d'infaillibles technologies d'investiguation disparaitre, sous des prétextes budgétaires, ou parce que celles-ci `'posaient, in fine, un problème de crédibilité", comme l'écrivait, embarassée, la chancellerie. »

La présomption de crédibilité de la parole de l'enfant doit être retenue comme un principe dans toutes les procédures le concernant.

Assemblee nationale
COMPTE RENDU N°17
Mercredi 26 novembre 2003, Séance de 9 heures 30

8/12/2005, Les fausses allégations


Ainsi, l'expert psychologue Jean-Luc Viaux, qui avait conclu à la totale crédibilité de trois des enfants Delay-Badaoui, a été radié, vendredi 2 décembre, sur ordre du ministre.

3/12/2005, Outreau : le président de la République a demandé de saisir l'IGSJ


[PDF] *JM Outreau
Format de fichier: PDF/Adobe Acrobat - Version HTML
Madame Colette CLEMENT-BARTHEZ, Vice-procureure de la République près ... Section 4 - Le dévoiement de l’expertise de crédibilité ...
www.defenseurdesenfants.fr/pdf/rapport_viout.pdf


« Tout ce qui pouvait être fait sans modification textuelle l’a immédiatement été. C’est ainsi qu’ont été améliorées les conditions de recueil de la parole de l’enfant et qu’a été abandonné le principe même de l’expertise de crédibilité si contestée dans le dossier Outreau. »

Pascal Clément,
garde des Sceaux, ministre de la Justice
Dans le cache google

Discours du 12 avril 2006 devant la commission d’enquête chargee de rechercher les causes des dysfonctionnements de la justice dans l’affaire dite d’Outreau et de formuler des propositions pour eviter leur renouvellement


Rapport d'enquête sur l’état des droits de l’enfant en France
M. Baroin, oui, la loi du silence existe. Nous sortons d’un procès dont vous avez ... Il est donc indispensable de saisir la parole de l’enfant le plus tôt ...
www.assemblee-nationale.fr/rap-enq/r0871-2.asp

Jean-Luc Viaux a depuis été réinscrit sur la liste d'experts auprès de la Cour.


Page 84, ce qui aurait pu être une réponse du juge à l'accusé : « Mais je pensais de bonne foi qu'avec la caution des experts, je n'étais plus payé pour vous écouter. Puis, à quoi aurais-je pu me raccrocher, pour remettre en cause des scientifiques ? »

Puis il est question de vaches folles, de sang frelaté, du nuage de Tchernobyl... mais les experts « oeuvrant pour la justice sont nettement plus serieux. L'Etat les recrute, tout de même... » Il aurait aussi pu être question de rillettes et de langue de porc, voir au 19 novembre 2006 voire même d'un pneu :

« Un petit clou ou le frottement contre un trottoir peut entraîner un dégonflement progressif que le conducteur ne perçoit pas forcément surtout s'il se produit à l'arrière et sur un véhicule chargé. Les composants peuvent alors se dissocier », reconnaît-on chez Continental. Tous les manufacturiers travaillent sur cette question.

L'Alsace, le pays,
Edition du vendredi 29 octobre 1999
A la une / Région / Page 2 / Article
Speedy et Continental regonflés à bloc

Page 87... « Vous êtes d'une patience, cher collègue (...) A ce niveau là, ce n'est plus des dénégations, c'est de l'outrage ! »

Page 89... « Une loi universelle de la duperie : conserver une cohérence au récit. »

Page 91... « Trop pressé, il oublie la question essentielle, déjà posée : l'important ne tient pas dans le mensonge, mais dans les raisons du mensonge. »

92, du Foucault. « La prison est insupportable à qui la subit, c'est sa raison d'être. Surveiller un peu et punir beaucoup. »

95... « Et eux, [les roms,] comment nous voient-ils ? Eux savent que dès 1936, un sinistre institut allemand de biologie raciale travailla sur la `'question tsigane". Qu'à Buchenwald, en février 1940, le zyklon B fut testé sur deux cent cinquante enfants roms raflés à Brno, en Europe centrale. ... »

Page 96, au procès de Nuremberg, « Les accusés se récrièrent en ces termes : leur objectif véritable était `'l'éradication des comportements antisociaux" des roms, et non un génocide. »


Chapitre 5. Comme un « Règlement intérieur ».

Page 97, « Article 4 : En justice, le mensonge a toujours une finalité. »

102. « Mon parallèle entre les nazi d'hier et les juges d'aujoud'hui serait facheux, pour le moins ? Pas d'après notre rom incarcéré, qui ne connaisait guère plus son juge d'instruction que le résistant de 43 n'en savait sur les `'fridolins" »

Chapitre 6. « La saveur du mensonge ».

103. « Selon dame justice, la parole est le vent par lequel le diable insuffle le mensonge aux humains. la parole n'est que mensonge. C'est pourquoi, depuis Mérovée, la justice cherche inlassablement d'autres moyens d'accoucher la vérité. »

La vérité qui déboule à l'audience est un produit de la superstition. Lachée du ciel ou déchiffré dans les cris du supplicié ou les larmes de la victime, elle n'a pas été formée par une enquête serieuse et impartiale mais par un décrêt paré d'autorité de l'Etat. Sous prétexte que le fait à juger a engendré du mal et de la souffrance, les fonctionnaires de la justice tournent le dos à la raison et au bon sens.

Eloge de la barbarie judiciaire
Thierry Levy, ed. Odile Jacob

104. Laurent Lèguevaque nous invite à bondir au XIe siècle, en l'an 1048.

« Sous certains cieux, l'ordalie par l'eau froide consistait à être jeté, poignet gauche lié au pied droit et pied droit au poignet gauche, dans une cuve pleine. L'absurde atteignait alors ses profondeurs, puisque, si vous couliez dans cette eau que le prêtre avait pris la précaution de bénir... c'était parce que vous aviez raison. En effet, si vous surnagiez - en dépit du bon sens - c'était que le liquide consacré vous rejetait, comme un mauvais élément. Selon certains auteurs, dans d'autres localités, la sentence de culpabilité s'appliquait en revanche au paroissien qui coulait. »

Les bourreaux
Portraits du bourreau
Par E. Thaib, extrait :

« C’est bien le peuple tout entier qui est appelé à juger et à exécuter dans le même moment. » La lapidation n’est pas la réunion de bourreaux d’occasion, c’est tout le groupe qui devient bourreau. Peuple et puissance publique, le temps de l’exécution, se confondent.

(...) On peut légitimement penser que la publicité des exécutions capitales, et l’engouement qu’elles suscitent trouvent leur source dans ce rôle de bourreau originellement dévolu à tout le peuple.

106 : « Barbares archaïsmes ? Tout doux, tout doux. Nous ne sommes pas tellement plus malin que nos ancètres. Que s'est-il passé devant la cour d'assise de Saint Omer ? »

Je ne partage pas le point de vue de l'auteur. Selon lui, « Des enfants ont menti, voilà tout. » A Arras il y a déjà eu méprise, des adultes ont eu leur part de responsabilité. D'autre part, dans Outreau saison 1 nous avons appris que l'un des enfants n'était même pas né, comment aurait-il pu mentir ?

PROCÈS CRIMINEL
DU SIEUR MONTBAILLI ET DE SA FEMME.
La méprise d’Arras, Voltaire (1771)

On imagina que Montbailli et sa femme avaient pu assassiner leur mère pour se venger; car ce ne pouvait être pour hériter, puisqu'elle a laissé plus de dettes que de bien.

Cette supposition, tout improbable qu'elle était, trouva des partisans, et peut-être parce qu'elle était improbable.

le cri devint si violent, que le magistrat fut forcé d'agir;

17 septembre 2006, Les affaires dites d'Outreau, c'est historique ?





Page 109, « Comment eût-il pu inventer, mettre en mots cette scabreuse situation, s'il ne l'avait point vécue ? »

D'abord des avocats et des admins Ad'oc représentent les enfants, ceux-ci portent une parole qui peut ne pas être celle de l'enfant. Souvent, des taties et des stagiaires s'en mèlent, l'affaire dite d'Outreau l'a bien mis en évidence.

Voir au 14 juin 2006, "On voyait des pédophiles partout et on voulait des coupables", a dit Mme Guigou sur LCI...

De la page 13 du rapport de l'IGSJ, l’origine de la saisine et l’enquête préliminaire :

Ce rapport - de l'UTASS d'Outreau - faisait état, d’une part, de l’attitude particulière des mineurs constatée par leurs assistantes maternelles, notamment du comportement sexualisé de W, et, d’autre part, de révélations faites à celles-ci et aux assistants sociaux par Y et W, laissant penser que ces enfants pouvaient être victimes d’agressions sexuelles commises par leurs parents.


Les avocats demandent l'acquittement général
Libération, vendredi 14 avril 2006, extrait :

Ce fut longtemps considéré comme un fait acquis : Lorie, placée en famille d'accueil à 4 ans, se masturbait sur le gazon. Troublant symptôme. Il aura fallu attendre la dernière ligne droite du procès Outreau bis pour rectifier.

Son assistante maternelle n'avait fait qu'interpréter.

L'enfant avait de l'herbe dans sa culotte.



Du générique du film « Le fabuleux destin d'Amélie Poulain » de Jean Pierre Jeunet, France, 2001 :







Tout cela semble procéder d'une mémoire archaïque grâce à laquelle nous, êtres humains, savons comment se passe la fécondation. J'ai connu une petite Virgine de neuf ans qui, alors que je recevais sa mère enceinte d'un nouvel enfant, me dessina la fécondation, le spermatozoïde pénétrant dans le gros ovule, avec une précision digne des livres de biologie. Pourtant elle ne l'avait jamais vu, ni appris, sa maman n'étant pas de celles qui consultent les ouvrages traitant de maternité.

Eloge des mères
P. 46-47, J'ai lu / Bien être / vie familiale
Edwige Antier

Virginie, neuf ans, a pu voir Amélie Poulain, a pu discuter de ces sujets à l'école, a pu en discuter avec son père ou même avec d'autres proches. Ce serait ici encore flirter avec « le débat philosophique sur l'inné et l'acquis ».

Page 109 encore, « ... Rien n'est moins sur que l'imputabilité de ces actes au dénommé Raymond. Ce prénom peut être imaginé, ou la cible déviée... »





Pages 110 et 111, encore à propos de la commission Outreau, ses 59 recommandations, « Le plus navrant reste à venir. (...) Imposer à l’expert le suivi d’une formation spécifique tant initiale que continue. (...) S'il faut encore le former, s'agit-il d'un expert ? » Sottise administrative selon l'auteur. Plus loin, « `'Hé ! crient les juges, pas notre faute, les experts nous ont induis en erreur !" (...) Belle dilution de responsabilité. »

L'expert serait « évidemment psycholoque. » Mais c'est oublier que la parole des enfants est parfois recueillie par un stagiaire voire par un titulaire qui « fait fonction de ».

« Pour sa réforme, Philippe Bas a notamment évoqué "un tronc commun dans les formations du médecin, de l'instituteur, du policier, du magistrat" pour que ces professionnels "soient entraînés à reconnaître les signes" de maltraitance.

"Il y a des signes qui se voient bien. Mais vous avez des enfants qui subissent des sévices sexuels en famille, ou des sévices psychiques, et qui n'ont que des silences. Rien ne se voit sur leurs corps", a-t-il détaillé.
nbsp;»

NouvelObs du 30/8/2005


Colloque LFSM des 1er et 2 décembre 2005
CENTRE CHAILLOT-GALLIERA
Paroles d’enfants : parole sacrée, sacrée parole !
La crédibilité de la parole de l’enfant.
L’après Outreau



Culture Droit,
entretien avec Liliane Daligand, extrait :

La question de la crédibilité de la victime, de l'enfant surtout, est fréquemment posée. Cela pose d'ailleurs une défiance persistante à l'égard de la victime. Rarement celle de l'accusé. Je peux comprendre qu'un juge confronté à des versions contradictoires, celle de la victime, celle de l'agresseur supposé, veuille en sortir. Mais c'est pratiquement toujours la victime qui est soumise à l'expertise dite de crédibilité et jamais l'auteur qui nie les faits.

Page 114, « Sincèrement. Certaines confessions nécessitent effectivement une certaine intimité. `'Apprendre à mieux se connaitre", comme on dit. Voilà pourquoi il faut prendre son temps. »

La parole, ce ne sont pas seulement des mots qui s'inscrivent dans un espace. La parole authentique est celle qu'on ne peut pas ne pas écouter. C'est celle qui, tout à coup, sort l'auditeur du ronron facile à gérer, où la banalité des propos l'enferme, pour le contraindre à se mettre en éveil ou à se réveiller. La parole ne doit pas seulement se contenter de dire.

Extrait de Parole, parole...
Du blog de Philipe Bilger
Avocat Général près la cour d'appel de Paris

Voir au 21 juillet 2006.

Selon les éducateurs, Justine aurait un moment été en voie d'accéder à une parole "authentique" (au sens de "personnel", et non plus sous influence). Depuis, le dossier a été bouclé à Nanterre et Justine n'a plus été présentée à la cour d'appel de Versailles.


Page 119. « ... Ainsi se répendait partout le bruit que le roi de Phrygie avait des oreilles d'âne. (...) Vrai ! Les secrets s'échappent, c'est dans leur nature. Et dans la notre. Ils s'évadent par toutes les lucarnes que que notre nature, la nature humaine, laisse béantes (...) Ils se révèlent par d'innombrables signes  lapsus, hésitations, remorts et regrets, failles logiques... »

Page 120, « Entendons nous bien. Le mensonge, avion furtif, reste indétectable, je l'ai proclamé et je le maintiens. En revanche,, la vérité, surtout la vérité enfouie... Ne demande qu'à jaillir, en ressort trop compressé. (...) Néanmoins il faut du temps. Le temps de l'observation et des questions. Le temps de scruter l'autre. (...) Un jeu de patience, dont les rêgles se débinent au fur et à mesure que l'on croit les appréhender. »

« Vive le language, vive le mensonge. (...) Cependant, la justice, ou en tous cas son administration, ne fonctionne plus ainsi. (...) Les juges ne pretent plus attention à leur carrière, et aux `'délais de traitement des procédures". Ils s'entourent d'experts, et de certitudes. Préfèrent ceux qui se taisent à ceux qui mentent, et les preuves matérielles aux déclarations. »

Page 124, « ... Pour coller au droit. Pour se plier au règlement. (...) Faussaire ! Ca plus Outreau ou pas assez de justice", comme plaisante un de mes amis journalistes, voilà qui donne à réfléchir... La magistrature moderne s'étonne de son impopularité. Mais qui s'attacherait à ces magistrats sourds aux autres, méprisants, hautains, si emplis de dédain qu'ils savent mieux que l'autre où est son intérêt ? Et s'estiment mieux à même de l'exprimer ? Et s'arrogent le droit (...) de formuler nos mots à notre place. »

Là encore je ne partage pas le point de vue de l'auteur. j'aurais écrit que le juge s'arroge le droit de définir ce que seraient nos pensées, qui nous serions, et non simplement de formuler nos mots à notre place.


Page 130. « ... Je réalisais que, sans le principe du contradictoire - sans formuler clairement à un accusé les griefs qu'on lui faisait-, la porte demeurait grande ouverte à toutes les élucubrations, les inventions, les mensonges en un mot. Que les pouvoirs préfèrent une logique paranoïaque, cultivant la défiance et le jugement interprétatif, à une logique d'écahnge verbal, de communication, m'inquiétait quelque peu. (...) à chaque étape de mon séjour auprès de l'Etat : la méfiance plutôt que l'écoute. »

131. « ... La plupart de mes convictions entraient en collision avec la pratique de cette infâme profession, dont l'insane vanité fait oublier qu'il s'agit juste de punir, de châtier, tâche vile s'il en est. Juste une carrière de bourreau. »

132. « Sans moi, désormais ! »




28. « En plus, ils - les RG - ont une mémoire d'éléphant. (...) Impossible de résister aux poussées de curiosité de cet animal. »

21. « L'ommission ne semble un péché qu'aux yeux de l'Eglise ou du fisc. Le reste de l'humanité y a souvent recours. `'Pourquoi ne me l'as tu pas dit ? Parce que tu n'as rien demandé ! »

18. « ... Son solfège consistait à multiplier volontier les allusions à l'actualité, plutôt que de répondre frontalement à mes questions. »


16-17. « Quand tout va mal, que reste-t-il d'autre que le réconfort du mensonge ? (...) Le Code pénal dit un peu la même chose, qui dispense l'accusé de prêter serment. Techniquement, l'inculpé ne risque jamais de commettre le délit de parjure, à la différence d'un témoin, qui doit jurer de dire toute la vérité, rien que la vérité, sous peine de santionc pénales. Le droit de mentir est donc implicitement accordé à ceux qui tombent entre nos griffes. Pourquoi ? Mais parce que les accusés traversent une mauvaise passe, pour le moins ! »


- Prévoir la norme ne suffit pas -

April 8, 2007

Le caractère inné de la pédophilie ou du suicide des jeunes...


« Le faible d'esprit et l'homme de génie ne doivent pas être égaux devant la loi. » Alexis Carrel, L'homme, cet inconnu

« La République, ce n'est pas donner la même chose à chacun », « l'homme n'est pas une marchandise comme les autres. » Nicolas Sarkozy.

« Il nous faut retrouver cette foi dans l'avenir, cette foi dans les capacités humaines et dans le génie français », a dit Nicolas Sarkozy en se référant à « la France des croisades et des cathédrales, la France des droits de l'homme et de la Révolution ».


Un extrait de Wikipedia, page d'Alexis Carrel de ce 9 avril :

En 1935, il publia L'Homme, cet inconnu, qui fut l'objet de multiples traductions et rééditions, et dont le succès mondial dure jusqu'aux années 1950. Il y plaide pour un eugénisme éclairé, incluant l'euthanasie de toute une série d’indésirables et le reconditionnement au fouet des délinquants. Des passages misogynes ou mystiques peuvent également choquer le lecteur moderne. La préface de l’édition allemande de 1936 (trois ans après l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler) est plus claire :

« En Allemagne, le gouvernement a pris des mesures énergiques contre l'augmentation des minorités, des aliénés, des criminels. La situation idéale serait que chaque individu de cette sorte soit éliminé quand il s'est montré dangereux. »


Jean Rostand, biologiste et humaniste, recommandait lui aussi l'eugénisme, sous une forme non-violente, approuvant tant les écrits d'Alexis Carrel que la loi nazie de 1933 prévoyant la stérilisation de personnes atteintes de certaines formes de maladies mentales.

En France, Carrel prit une part active aux "Entretiens de Pontigny" dirigés par Jean Coutrot et adhéra au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, parti pro-nazi. En 1941, ses relations avec le maréchal Pétain et ses positions eugénistes lui valurent d'être nommé "régent" de la Fondation française pour l'étude des problèmes humains chargée de "l'étude, sous tous ses aspects, des mesures les plus propres à sauvegarder, améliorer et développer la population française dans toutes ses activités".

PARIS (AFP), extrait - Nicolas Sarkozy s'est efforcé samedi d'apaiser la polémique née de ses propos sur un caractère inné de la pédophilie ou du suicide des jeunes, tandis que François Bayrou lui décochait de nouvelles flèches et que Ségolène Royal appelait à "une France de la réconciliation".

Des trésors de la langue française :

EUGÉNIQUE, subst. fém., EUGÉNISME, subst. masc.
Ensemble des recherches (biologiques, génétiques) et des pratiques (morales, sociales) qui ont pour but de déterminer les conditions les plus favorables à la procréation de sujets sains et, par là même, d'améliorer la race humaine. Eugénique positive, négative; eugénisme volontaire. Synon. vieilli eugénie. D'autres disent que c'est un gouvernement de francs-maçons qui par anticléricalisme tolère le Malthusianisme; Drumont doit dire que la Révolution et Napoléon ont privé la France d'eugénique (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907-08, p. 300). Des thèses et des institutions qui veulent faire passer dans nos mœurs les procédés de l'eugénisme raciste, avec la stérilisation des anormaux (BIOT, Pol. santé publ., 1933, p. 47) :

La doctrine officielle réprouve l'eugénisme comme l'euthanasie, ne connaît que l'euh! des hésitations devant le problème des mesures à prendre pour étouffer dans l'œuf la plus terrible atteinte à la dignité humaine.
H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 401.


Hygiéniste, subst. (dans l'article HYGIÈNE, subst. fém.)
DÉR. Hygiéniste, subst. Spécialiste en matière d'hygiène. La santé des pauvres est ce qu'elle peut être, disaient les hygiénistes; mais celle des riches laisse à désirer (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 405). La prémunition contre la tuberculose au moyen du vaccin de Calmette et Guérin retient chaque jour davantage l'attention des hygiénistes et des médecins (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p. 52).


HYGIÈNE, subst. fém.
A. Branche de la médecine qui traite de tout ce qu'il convient de faire pour préserver et pour améliorer la santé.

(...) Hygiène publique. Partie de l'hygiène ayant pour objet la prévention des maladies contagieuses épidémiques`` (Méd. Biol. t. 2 1971). L'hygiène publique a inventé les crachoirs comme Dieu a inventé les femmes. La pureté n'exige pas la rétention, mais l'exutoire (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 247).
Hygiène sociale. L'hygiène sociale s'efforce de prévenir les maladies non contagieuses ou contagieuses, mais non épidémiques, qui en raison de leur durée ont un retentissement social important et à cause de cela sont dites maladies sociales`` (DEGUIRAL, Hyg. soc., 1953, p. 5). Il travaille bien Michou : aussi le voit-on premier en toute matière : arithmétique, dessin, hygiène sociale, calligraphie (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 224).

(...) Hygiène mentale. Ensemble des mesures conçues sur le plan de la collectivité pour assurer le dépistage et le traitement des maladies mentales, organiser leur prophylaxie, assurer une meilleure adaptation des sujets à leur milieu et à leur travail`` (Méd. Biol. t. 2 1971) :

2. ... les inspections faites par les soins du Comité National d'Hygiène Mentale ont montré qu'au moins 400 000 enfants, élevés dans les écoles publiques, sont trop peu intelligents pour suivre utilement les classes.
CARREL, L'Homme, 1935, p. 184.



INGÉNIEUX, -IEUSE, adj.
A. [En parlant de pers.] Qui fait preuve d'imagination et de savoir-faire.

(...) B. [En parlant de choses] Qui dénote de l'habileté et de l'imagination. Solution ingénieuse. Mon bon ami, dit le diable d'un air de mépris, tu n'es pas même capable de faire un opéra comique : il y a mille moyens très-simples et mille moyens très-ingénieux d'arriver à un pareil but (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 304) :

2. Non, mais quand j'envisage les trésors de rouerie, d'audace tranquille, de sournoiserie ingénieuse, que tu as dû jeter par les fenêtres pour mener à bonne fin une mauvaise action, j'en arrive à me demander si je ne suis pas, mois aussi, le Boubouroche de quelqu'un...
COURTELINE, Boubouroche, 1893, II, 1, p. 57.

(...) REM. Ingénieuserie, subst. fém., hapax. Synon. de usine. La plus grande et la plus perfectionnée torréfaction de café du monde, un ... un inguenho comme on disait autrefois chez nous pour désigner toutes les installations industrielles d'une plantation de canne à sucre au temps de l'esclavage, une ingénieuserie, une machinerie quasi automatique (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 363).

Prononc. et Orth. : [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 « inventif » (J. LE FÈVRE, La Vieille, p. 5 ds T.-L.); 2. ca 1450 « qui dénote de l'habileté, de l'astuce » (Myst. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, XXXI, 27295). Réfection, d'apr. le lat. « intelligent, inventif », de l'a. fr. engignos « id. », attesté dep. ca 1160 (Eneas ds T.-L.; aussi engenious, début XIIIe s., ...

Clonage,
thérapies géniques,
comportements humains,
eugénisme …
Six conférences ONG-UNESCO dont :

L’Eugénisme en France (1913-1941) :
bilan des recherches
par Gwen TERRENOIRE
24 mars 2003

Des remarques préliminaires :

L’eugénisme en France pendant la première moitié du XXe siècle intéresse les historiens depuis quelques années seulement. Sauf quelques exceptions notables, les études viennent plusieurs années après celles concernant les cas américain et anglais et restent encore largement confinées au milieu relativement fermé des chercheurs.

En réalité, les historiens semblent avoir été précédés pendant les années 1970 par des chercheurs en sciences politiques qui au cours de leurs analyses des idées de l’extrême droite, retrouvent Alexis Carrel qui est reconnu par ce mouvement comme un des ses inspirateurs. Carrel conduit au dossier de l’eugénisme passé, ouvrant ainsi un nouveau champ pour les historiens de la science.

Depuis le milieu des années 1990 des contributions importantes ont été faites concernant les relations entre les idées eugénistes et la médecine, la psychiatrie et l’hygiène sociale mais nous sommes encore loin de comprendre le mouvement dans toutes ses ramifications. Le présent exposé a pour objectif de faire le point sur les connaissances acquises en la matière. La bibliographie liste les principaux textes sur lesquels nous nous sommes appuyés.


« Traite des enfants noirs » de la Réunion
Article paru dans le Monde, édition du 08.06.02

Il y a quarante ans, plus de mille enfants issus des milieux pauvres ont été enlevés illégalement à leurs parents et ont servi d'esclaves à des paysans français. « Le Nouvel Observateur » revient sur cette affaire.

MICHEL DEBRÉ, on s'en souvient comme du fondateur de la Ve République, dont il rédigea la Constitution et devint premier ministre, et comme le patriarche d'une grande famille qui a essaimé dans la vie publique française. Mais il a aussi longtemps été député de la Réunion, une île où il était parfois plus facile de se faire réélire que dans une circonscription métropolitaine. C'est là que - dans une discrétion aidée par l'éloignement de médias parfois trop curieux - ce chantre de la démographie, inquiet du manque de fécondité des familles françaises, a trouvé un vivier pour repeupler à bon compte des régions en désertification. Comme la Creuse. Le correspondant du Monde à Montpellier, Richard Benguigui, avait retrouvé au début de l'année une victime de cette traite nouvelle manière, Jean-Jacques Barbey, qui réclamait 1 milliard d'euros de dédommagement à l'Etat pour « enlèvement » ( Le Monde du 9 février). Dans sa dernière livraison, Le Nouvel Observateur revient sur cette douloureuse affaire avec un long reportage signé Mariella Righini.

Sous le titre « Les enfants volés de la Réunion », la journaliste écrit : « quarante ans plus tard, le scandale éclate. Plus de mille enfants issus des milieux pauvres ont été enlevés illégalement à leurs parents et ont servi d'esclaves à des paysans français. Aujourd'hui adultes, colère et espoir mêlés, ils veulent renouer les fils de leur destin. » Pour beaucoup, le drame a commencé dans des foyers pour petits délinquants ou sous la houlette de la DASS locale. « Un trafic d'enfants déguisé », explique Jean-Philippe Jean-Marie, ramassé pour le vol d'un collier de verroterie et envoyé en métropole ; son père était en prison, sa mère faisait des ménages. « Jean-Pierre Gosse, 12 ans en 1964. Il vit dans le bidonville de Sainte-Clotilde. Pour aider sa mère, célibataire, il récupère le cuivre et le verre dans la grande décharge de la capitale. Un jour, deux assistantes sociales de la DDASS l'accostent, un paquet sous le bras. Deux camions en plastique et quatre sucres d'orge pour lui et son frère. «A quelle heure rentre ta maman ? Que fait ton père ? Fais voir où tu dors.» Dans la case : une lampe à pétrole, deux lits. «Ce n'était pas un quatre étoiles», dit cet artisan plâtrier qui vit aujourd'hui à Ahun, dans la Creuse. Les «faiseuses de miracles» reviennent peu après et proposent à la mère d'emmener l'aîné en colonie de vacances. «Colo», «colon», le mot résonne comme «vraies vacances de petit Blanc» aux yeux de la femme de couleur. Et le voilà embarqué en 2 CV camionnette. » parents légitimes

Les voilà donc entassés dans des charters pour la métropole et envoyés vers des fermes isolées de la Creuse, du Gers, de l'Aveyron, du Tarn, de la Lozère ou du Cantal, où ils triment pour des familles de paysans dans des villages où l'on n'a parfois jamais vu de petits Noirs. L'hiver est glacial. Guère d'école pour ces « négros », « noirauds », ou « petits singes », qui dépriment loin de leur île ensoleillée. Pas de contacts avec les parents, foin des vacances promises à la maison. Pis, l'administration, pour faire malgré eux le bien de ces petits sauvages, va jusqu'à déchoir certains parents ou organiser des adoptions sans que les parents légitimes aient été informés. Tout ça sous le patronage de « papa Debré », racontent des victimes à Mariella Righini. Un Réunionnais chargé du foyer de Guéret, Alix Hoair, tente de les aider. Il sera limogé. Il se rappelle toujours ces gamins qui « étaient tous à la même enseigne, celle de l'esclavage ». Voilà qui explique pourquoi Jean-Jacques, Marie-Thérèse ou d'autres ont porté plainte pour « enlèvement et séquestration de mineurs », « rafle et déportation » ou « traite d'enfants » contre ceux qui leur ont « volé leur vie ».

Au cours de ces quatre décennies, beaucoup ont gâché leur vie, certains s'en sont sortis et sont restés sur place, d'autres ont retrouvé leurs racines. Mais tous conservent un sentiment amer contre une politique, et un homme.



L'enfance dans l'ombre du génocide
Le Monde, 6 Octobre 2000

Extrait  une étude précise et sensible, Katy Hazan décrit l'action des institutions juives - laïques et religieuses - qui ont recueilli après guerre les enfants de déportés . Initiées dès le lendemain de la défaite de 1940, les persécutions antisémites poussent immédiatement les juifs à lutter pour leur survie. Avec les rafles de 1942 qui touchent les familles sans distinction d'âge, la dramatique urgence de disperser et de cacher les enfants s'impose aux organisations juives. Totalement prises de court, elles en recueillent des centaines à l'abandon.


Les Réunionnais de la Creuse veulent faire reconnaître leur « déportation » en métropole
Le Monde, le 18 Août 2005

Extrait : De 1963 à 1980, 1 630 enfants ont été transférés. Me Gilbert Collard et Simon A-Poi, président de l'Association des Réunionnais de la Creuse, ont indiqué, mardi 16 août, lors d'une conférence de presse à Guéret, qu'ils assignaient l'Etat devant le tribunal administratif de Limoges pour « violation des lois sur la famille et sur la protection de l'enfance, violation des conventions internationales, non-respect des droits de l'enfant ». L'affaire devrait être examinée à l'automne. « Ce n'est pas gagné, mais c'est une bagarre qu'il faut mener », a déclaré Me Collard, avocat de l'association. Cette nouvelle démarche, qui s'inscrit dans une action engagée il y a trois ans, permettra d'éclairer une histoire méconnue.


Les enfances dérobées de la réunion
Le Monde, 15 Septembre 2005

Extrait : Il y a quarante ans, pour repeupler les zones rurales de métropole qui manquent de bras, l'Etat français entreprend « transfert » de 1 600 enfants réunionnais.ourd'hui, certains d'entre eux l'attaquent en justice pour « violation des droits de la famille ». Le 6 septembre 1966, en fin d'après-midi, deux autocars s'arrêtent devant le foyer de l'enfance à Guéret, dans la Creuse. En descendent plusieurs dizaines d'enfants. Ils arrivent de Saint-Denis de la Réunion. Trente heures de voyage. Ils sont épuisés, hébétés. Les images se bousculent dans leur tête. Ils sont aussitôt entassés dans des chambres collectives. Faute de place, des matelas sont installés dans le couloir.


L’AFFAIRE CARREL
Sur la question de l’eugénisme
Le Monde diplo, juin 1998

L’« AFFAIRE Carrel » a commencé lorsque le Front national (FN) entama, au début de la décennie, une campagne destinée à faire apparaître le médecin français collaborateur Alexis Carrel, Prix Nobel en 1912 pour ses travaux de technique chirurgicale, et auteur en 1935 d’un manifeste en faveur de la solution eugéniste des problèmes sociaux, L’Homme, cet inconnu, comme un penseur digne de figurer au panthéon des savants humanistes en tant que « père de l’écologie ».

Sous cette revendication affichée par l’extrême droite française pointait la volonté très réfléchie de s’avancer derrière une figure « nobélisée » de l’intelligentsia de Vichy : celle d’un homme dont les convictions, le discours public et l’effort institutionnel furent clairement antidémocratiques, ouvertement « biocratiques » et engagés dans une convergence manifeste avec le fascisme mussolinien et le nazisme.

(...) Biologiquement indésirables

RÉCEMMENT remise en lumière par des chercheurs lyonnais, l’appartenance d’Alexis Carrel au Parti populaire français, pro-nazi, pendant la période de Vichy, a été complètement passée sous silence par certains ouvrages, soit par ignorance, soit parce qu’elle contredit leur tendance subreptice à la réhabilitation. Mais il suffit de lire L’Homme, cet inconnu pour comprendre à quelle logique obéit le discours de Carrel. Parler d’eugénisme « positif », « volontaire », « nataliste » à propos de celui qui allait devenir en 1941, après sa carrière américaine, le régent de la « Fondation française pour l’étude des problèmes humains » sous l’autorité de Pétain est une absurdité doublée d’une offense grossière aux victimes du nazisme.

(...) L’eugénisme, on le sait, a été inventé par le statisticien anglais Francis Galton au milieu des années 1860. Fortement marqué par la lecture, en 1859, de L’Origine des espèces de son cousin Charles Darwin (qui refusera définitivement son assentiment à toute recommandation de type eugéniste), Galton formule le raisonnement suivant : la sélection naturelle assurant dans l’ensemble du monde vivant la diversité des espèces et la promotion des individus les plus aptes à partir du tri des variations avantageuses, et corrélativement l’élimination des moins adaptés, la même chose devrait se produire dans la société humaine eu égard aux caractères intellectuels. Or la civilisation développée entrave le libre jeu de la sélection naturelle, permettant une protection et une reproduction indéfinies des existences « médiocres », et induisant ainsi un fort risque de dégénérescence. Il faut donc engager une action de sélection artificielle institutionnalisée afin de compenser ce déficit, d’alléger ce fardeau et d’éviter ce risque.

Qu’en est-il alors de la fameuse distinction entre deux eugénismes, dont l’un serait honorable, et l’autre non ? La convention est de nommer « eugénisme positif » toute recette visant à favoriser les individus « supérieurs » sans pour autant porter atteinte à la survie et à la condition des « inférieurs ». Inversement, on désigne comme relevant de l’« eugénisme négatif » tout discours ou pratique se proposant d’obtenir une amélioration de la qualité biologique par une atteinte portée à l’intégrité de certains individus ou groupes considérés comme dysgéniques. Cela peut aller de l’interdiction de reproduction à l’élimination physique pure et simple, en passant par des stérilisations imposées, etc.

...

Le numéro spécial du Bulletin d’information de La route de l’esclave fait le point sur les multiples activités menées à bien durant cette Année internationale et rend compte de la riche diversité culturelle qui constitue l’héritage paradoxal de l’esclavage : la culture, en effet, a pris sa revanche sur l’histoire en faisant fructifier les apports issus de cette rencontre forcée sans jamais perdre de vue l’horreur.

La traite négrière, l’esclavage et ses abolitions appartiennent à l’histoire. Pour autant, ils n’appartiennent pas au passé. Les enseignements que nous devons tirer de l’une des pages les plus tragiques de l’humanité ont valeur propédeutique. Dans nos sociétés, des mécanismes insidieux peuvent toujours transformer hommes, femmes et enfants en esclaves, en aliénant leur liberté et en niant leur dignité. L’UNESCO n’a pas seulement un devoir de mémoire à accomplir ; elle a également une obligation éthique de vigilance.

Katérina Stenou
Directrice de la Division des politiques culturelles
et du dialogue interculturel

Bulletin d'information
UNESCO, CLT-2005/WS/4


- Verdict : « L'euh! des hésitations devant le problème  » -

« A 13 ans, hébergé par un `'monsieur" »

Sur LDH-Toulon,
"délire carcéral" par Dominique Simonnot
Article de la rubrique prisons
Date de publication : mercredi 5 janvier 2005

La prison est pleine de fous qui ne devraient pas y être. Dans une unité spécialisée de Fresnes affluent des détenus, gravement malades, que la justice a reconnus responsables.

Libération, mardi 04 janvier 2005

(...) Engrenage implacable

« La prison, l’asile du XXIe siècle ? », c’était le titre d’un congrès européen il y a deux ans.
« Il y avait un point d’interrogation parce que nous avions encore l’espoir », ironise Christiane de Beaurepaire, chef de service du SMPR. Quand elle arrive à Fresnes, il y a onze ans, elle découvre que « derrière chaque porte de cellule, il y a un suicidaire potentiel ». « Il y a des morts. On a découvert, un matin, un tas de cendres à la place d’un homme. » Au Centre national d’observation de Fresnes, où défilent pendant six semaines les condamnés à de longues peines en attente d’affectation vers d’autres prisons, elle comprend qu’elle a devant elle un formidable sujet d’études. « La représentation des longues peines en France, 500 à 600 par an. »

En 1999, avec trois collègues, elle débute une vaste observation des troubles psychiatriques des détenus, de leurs antécédents familiaux, de leur vie. Deux ans plus tard, elle élabore un protocole de recherche qui débouchera ­ après bien des méandres ­ sur une étude accablante publiée récemment (Libération du 2 décembre), qui montre que 14 % des prisonniers souffrent de psychoses ­ schizophrénie ou paranoïa­, 40 % de dépression et 33 % d’anxiété généralisée. « Cela met en cause le système public des soins psychiatriques », accuse-t-elle. Elle décrit l’engrenage implacable. La fermeture, en dix ans, de 50 000 lits en psychiatrie, les carences de recrutement et les économies ont entraîné des réductions draconiennes de durée de séjour.

(...) Bouffée délirante

Et voilà un jeune homme au visage infiniment triste. Il raconte, avec des mots choisis, une enfance atroce.
Ses deux soeurs violées par son père, les coups qui pleuvent quand le père rentre ivre. Lui qui, tout jeune, dort déjà dehors, chassé. Puis les foyers et la rue. A 13 ans, hébergé par un « monsieur ». « Je le laissais faire à contrecoeur, j’avais honte, je me sentais sale. » La dérive, l’alcool, les vols, la violence. Le rêve de venger ses soeurs. Et l’agression finale. Responsable. Quinze ans de prison. Hospitalisé à l’UPH depuis un an et demi. « Des fois, j’ai l’impression, dit-il, que le mal, c’est moi, mon double que je dois combattre. » A l’entrée, « le diagnostic était "débilité, psychopathe et simulateur" », rapporte Christiane de Beaurepaire. En dix-huit mois, les progrès sont immenses, mais il est trop tôt pour sortir.

Dans la petite salle aux fenêtres à barreaux, Christiane de Beaurepaire et Monique Jung reçoivent maintenant un Moldave, sans-papier et interdit du territoire. Il vient du grand quartier de la prison de Fresnes. « Il a mangé ses excréments, là il passe son temps à inonder le service. » Une grande flaque d’eau passe sous la porte et envahit le couloir. L’homme, un grand maigre aux cheveux bouclés, entre en haletant : « Je regarde la télé, ça se sait trop. Il veut me tuer moi et ma famille, je ne peux pas rester comme ça tranquille ! Je dois faire ma prière avec Dieu, il m’aide pour tout ! » Il veut retourner avec ses copains. Monique Jung explique : « Avec les autres Moldaves, il prie et cela chasse tous les gangsters, ce qui est essentiel. » Et ajoute : « Lundi, il n’a absolument pas dormi, c’était épouvantable ! Il a déchiqueté son matelas, ses vêtements et a tout jeté par la fenêtre, on a dû l’isoler avec une piqûre ! » Elle l’avertit : « Tant que vous inonderez le service, vous ne pourrez pas retourner en division. » Christiane de Beaurepaire se penche vers lui. Quel jour sommes-nous ? Quel mois ? Quand est-il arrivé en prison ? Oui, il est « bien repéré ». Le grand gars continue. Dieu l’a chargé d’une « mission spéciale, faire sortir de France les Algériens, Tunisiens et Marocains ». Serait-il raciste ? Oui, non, peut-être un peu. Dieu, parfois, frappe sur la table ­« toc, toc, toc » ­ pour lui commander d’arrêter de boire son café. Dieu lui a demandé de ne manger que « du blanc, qui est pur, du poulet, des yaourts ». Gentiment, Christiane de Beaurepaire l’arrête : « Il s’est passé une chose extraordinaire, vous avez fait vos besoins, ce qui est normal, mais ensuite, vous les avez mangés ! »

« Je m’excuse beaucoup, mais j’ai juste mangé le blanc de la merde. »

Verdict : « franchement malade, entre état confusionnel et bouffée délirante ».
Et comme sur lui, s’inquiète Monique Jung, « aucun traitement ne marche », il va passer un scanner au cas où il y aurait en plus une cause neurologique.

ATHENES (AFP), extrait - Les autorités de l'île grecque de Santorin ont annoncé dimanche leur intention de poursuivre en justice l'armateur du bateau de croisière grec Sea Diamond qui a coulé jeudi en mer Egée, estimant que la catastrophe risquait de causer un tort considérable à l'industrie du tourisme.

"Nous considérons qu'il est de notre devoir de lancer des poursuites en justice", a déclaré le gouverneur
de la région dont dépend Santorin, Chrysanthos Roussos.

"Nous devons garantir que les propriétaires du bateau prennent en charge l'opération de nettoyage", a-t-il précisé sur la chaîne de télévision publique Net.

Une petite fuite de carburant apparue à la surface de l'eau a d'ores et déjà été nettoyée, mais selon la Net, les réservoirs du bateau contiennent encore quelque 400 tonnes de pétrole.

Le capitaine du bateau ainsi que ses cinq officiers ont été inculpés samedi pour "négligence ayant causé un naufrage".



PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy s'est efforcé samedi d'apaiser la polémique née de ses propos sur un caractère inné de la pédophilie ou du suicide des jeunes, tandis que François Bayrou lui décochait de nouvelles flèches et que Ségolène Royal appelait à "une France de la réconciliation".

Crédité d'un gain de deux points à 29,5% dans un sondage Ifop-JDD, tandis que ses adversaires socialiste et UDF en perdaient chacun un à 22% et 19%, le candidat UMP à la présidentielle était venu dans une librairie provençale, à Saint-Rémy, signer son livre "Ensemble".

"Il faut que chacun garde son calme", "ce n'est pas en attaquant les autres qu'on progresse dans les sondages", a-t-il déclaré.

Ce qui n'a pas empêché le candidat de l'UDF, requinqué par une embellie dans les intentions de vote (selon deux précédents sondages) en sa faveur et par deux jours de campagne en Corse, de renouveler ses vives critiques: existe-t-il "une société démocratique dans le monde, aujourd'hui au début du XXIe siècle, où l'on accepterait l'idée selon laquelle un enfant serait génétiquement condamné à être pervers ou être suicidaire?", s'est-il interrogé.

M. Sarkozy a aussi été tancé à distance par Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, qui a jugé "grave" l'idée "que l'on ne peut pas changer le cours de l'existence".

Jean-Marie Le Pen, candidat FN à l'Elysée, a qualifié samedi de "geste symbolique" sa visite la veille à Argenteuil (Val-d'Oise), indiquant avoir voulu montrer ainsi que "la France est partout chez elle".

"Je suis allé dans la banlieue dans laquelle M. Sarkozy ne va pas pour l'instant", a-t-il déclaré sur Canal +. Comme on lui faisait observer que le candidat UMP avait rappelé s'être rendu "209 fois en banlieue", M. Le Pen a lancé: "très bien ! Qu'il y retourne une 210e !"

Enfin, Ségolène Royal, qui était à Lézignan-Corbières (Aude) devvant quelque 2.000 sympathisants, a appelé de ses voeux "une France rassemblée", "une France de la réconciliation" et non pas "une France de l'affrontement" qu'elle a implicitement reproché à Nicolas Sarkozy de vouloir.


- Verdict : « franchement malade » -

April 6, 2007

« Amin » ?

Extrait de « Justice, la bombe à retardement », on comprend mieux pourquoi je pourrais éventuellement avoir trois enfants et non plus deux :

(...) Suit un dialogue de sourds entre la mère analphabète, qui s'exprime avec un fort accent, et la juge enferrée dans son language juridique qui récite la procédure sans une explication : « Il n'y a pas de retard staturo-pondéral... » La mère est totalement perdue. D'autant plus perdue que, depuis un moment, sans que personne ne le relève, son fils Mohamed a été rebaptisé en cours d'audience « Amin ». Et de son côté, Marie-Hélène s'entête à parler de l'« Azim » de son fils sans que le tribunal comprenne qu'il est question d'asthme.


« j'étais ainsi : pour moi deux et deux ne faisaient jamais quatre,
s'il y avait moyen de croire que cela faisait cinq. »
    L.P. Hartley, The Go Between

« La vérité qui déboule à l'audience est un produit de la superstition. Lachée du ciel ou déchiffré dans les cris du supplicié ou les larmes de la victime, elle n'a pas été formée par une enquête serieuse et impartiale mais par un décrêt paré d'autorité de l'Etat. Sous prétexte que le fait à juger a engendré du mal et de la souffrance, les fonctionnaires de la justice tournent le dos à la raison et au bon sens. »
Eloge de la barbarie judiciaire
Thierry Levy, ed. Odile Jacob


En page 120 de « Plaidoyer pour le mensonge » de Laurent lèguevaque, selon Hervé Lehman, « une lenteur coupable », une justice du temps de la charette à cheval :





Pour lèguevaque, le mensonge, « avion furtif », reste indétectable. Il s'agirait d'ailleurs de l'éternel mensonge. Dans Outreau saison 2 les avocats ont conclu que le jugement rendu aux asisses était « un ovni judiciaire », incompréhensible par les accusés, tout aussi incompréhensible pour les parties civiles également.


- Un dialogue de sourds -

April 3, 2007

Adolf Hitler rayé d'une liste de citoyens d'honneur


PARIS (Reuters) - Des peines de prison avec sursis ont été prononcées par le tribunal correctionnel de Paris contre un policier convaincu d'avoir monnayé des annulations de contravention et deux autres qui avaient violemment frappé un usager du métro lors d'un contrôle.

Dans la première affaire, le brigadier-major Daniel Chevereau, 56 ans, qui a été déjà révoqué administrativement de la police, a été sanctionné de six mois de prison avec sursis pour avoir fait annuler plusieurs centaines de contraventions en 2003 et 2004 en échange de cadeaux.

Une réclamation d'un automobiliste verbalisé à qui il avait demandé en janvier 2004 une caisse de six bouteilles de champagne a permis à l'Inspection générale des services (IGS, la "police des polices") de découvrir nombre d'interventions semblables, en échange de bouteilles d'alcool, parfums, vêtements, chaussures et repas gratuits.

Dans la seconde affaire, Gauthier Haezebrouck, 26 ans, Olivier Hippomène, 33 ans, sont condamnés tous deux à trois mois de prison avec sursis et cinq mois d'interdiction d'exercer leurs fonctions pour avoir frappé un usager du métro d'origine maghrébine le 31 décembre 2005.

Le tribunal relève que selon des certificats médicaux, le plaignant avait subi une plaie du cuir chevelu, un hématome au front et autour de l'oeil, une contusion thoracique et un hématome à la cuisse, une plaie au nez et des dommages à la dentition. Ces violences n'ont pu être clairement expliquées par les policiers, selon le jugement.

Le tribunal a condamné les deux policiers à verser 2.580 euros de dommages et intérêts au plaignant.

BERLIN (AP) - La petite ville allemande de Bad Doberan, qui doit accueillir un sommet du G-8 début juin, a décidé de réparer un oubli quelque peu embarrassant: après trois quarts de siècle, elle a enfin rayé le nom d'Adolf Hitler de la liste de ses citoyens d'honneur.

Le conseil municipal de cette ville située près de Rostock (nord-est), dans l'ex-Allemagne de l'Est, a voté à l'unanimité lundi soir en faveur de la révocation du statut de citoyen d'honneur qu'elle avait accordé à Hitler en 1932, avant son arrivée au pouvoir, a annoncé le maire Hartmut Polzin.

Jusqu'à présent, la municipalité expliquait que cet honneur était tombé de lui-même avec la mort de l'ancien dictateur nazi en 1945 et qu'il était donc inutile de le révoquer. Finalement, le maire a expliqué mardi que le vote du conseil municipal mettait fin une fois pour toutes à ce débat.

"Indépendamment de savoir si cette citoyenneté d'honneur était toujours valide après la mort d'Hitler, le conseil municipal a voté à l'unanimité pour la révoquer", a expliqué le maire.

Un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Groupe des huit pays les plus industrialisés (G-8) doit se tenir début juin dans le bourg de Heiligendamm, sur la mer Baltique, qui dépend de l'agglomération de Bad Doberan. L'Allemagne exerce actuellement la présidence tournante du G-8.


TOURS (AFP) - La Nouvelle République est citée à comparaître jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris avec le préfet d'Indre-et-Loire à la suite d'une plainte du Mrap pour "provocation à la discrimation et la haine raciale", a indiqué mardi le quotidien de Tours.

Le Mrap (mouvement contre le racisme et pour l'amitié des peuples) reproche au quotidien la publication sur son blog de commentaires autour d'une interview du préfet d'Indre-et-Loire, Paul Girot de Langlade, dans laquelle ce dernier évoquait, le 23 novembre, la "délinquance" des gens du voyage.

La plainte du Mrap vise le résumé de l'interview qui ouvrait le blog ainsi que le caractère jugé "outrancier" d'une des 140 réactions publiées sur le site internet du journal.

Le Mrap s'est constitué partie civile contre le président du Directoire de la Nouvelle République, Olivier Saint-Cricq, directeur de publication du site lanouvelllerepublique.fr, "comme auteur principal des délits de provocation à la discrimination et à la haine raciale et de diffamation publique et raciale".

L'association poursuit le préfet d'Indre-et-Loire comme "complice". La préfecture interrogée par l'AFP a confirmé ces poursuites, en se refusant à tout commentaire.

La "NR" s'interroge de son côté sur les motivations de cette action en justice
, soulignant que le blog incriminé avait veillé à équilibrer les réactions dont la majorité étaient plutôt critiques à l'égard des propos du préfet.

Dans un article publié mardi, le quotidien relève que, contrairement à d'autres associations, le Mrap n'a pas réagi ni cherché à s'exprimer dans les colonnes du journal sur cette affaire avant de déposer sa plainte le 22 février dernier, trois mois après les faits et 24 heures seulement avant le délai légal de prescription.

Le Mrap réclame 50.000 euros de dommages et intérêts, une somme "très loin du symbolique", constate la "NR".

L'affaire doit être jugée par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris spécialisée dans les affaires de presse.

PARIS (AP) - Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi un ancien policier du 17e arrondissement de la capitale à six mois d'emprisonnement avec sursis pour être intervenu auprès de ses collègues afin qu'ils fassent sauter des centaines de PV, service pour lequel il sollicitait de nombreux cadeaux auprès des demandeurs.

PARIS (AFP) - Première d'une longue série d'experts à s'exprimer au procès du naufrage de l'Erika, la spécialiste de droit maritime Martine Rémond-Gouilloud a passé lundi trois heures inconfortables à défendre ses compétences et son impartialité face aux avocats des prévenus.

PARIS (AFP) - A moins de trois semaines du premier tour de la présidentielle, les deux principaux syndicats de gardiens de la paix, l'Unsa et Alliance, ont fait monter la pression mardi sur les questions de sécurité et les rapports police-population.

PARIS (AP) - Antoine Granomort, 32 ans, le policier qui a tué un supporter du PSG le 23 novembre dernier, a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Paris à cinq mois d'emprisonnement avec sursis pour une autre affaire, avoir inventé son enlèvement contre le paiement d'une rançon afin de dissimuler une escroquerie à la carte bleue.

PARIS (Reuters) - Antoine Granomort, le policier qui a tué le 23 novembre un supporter du PSG après une agression raciste près du Parc des Princes, a été condamné à cinq mois de prison avec sursis à Paris dans une autre affaire d'escroquerie et de "dénonciation mensongère" à la justice.

PARIS (Reuters) - La plupart des peines de prison ou d'amendes prononcées dans l'affaire des détournements de fonds à Elf n'ont pas été exécutées, malgré la validation de la procédure par la Cour de cassation le 31 janvier dernier.

PARIS (AP) - Nicolas Sarkozy "perd son sang froid", a jugé mardi Ségolène Royal qui s'est sentie "insultée" par le candidat de l'UMP et lui a lancé cet avertissement: "une fois, ça va, mais il ne faut pas qu'il y revienne".

"Quand ce candidat de droite se permet de dire que je suis du coté des voleurs, des fraudeurs et pourquoi pas pire, je pense que c'est une insulte, qu'il perd son sang froid", a accusé la candidate socialiste pour qui "ce n'est pas une façon de faire la politique". "Je ne réponds pas à cette attaque (...), mais je dis: 'une fois ça va, mais il ne faut pas qu'il y revienne."

"Je ne réponds pas aux attaques, mais je ne laisse pas non plus déformer ce que je dis, je ne me laisse pas non plus insulter", a-t-elle lancé, se posant comme une "femme sereine, maîtrisée et soucieuse (...) de garder au débat public sa dignité".

"Lorsque j'entends le candidat de la droite proposer la généralisation du CNE (Contrat nouvelles embauches), je pense que c'est extrêmement dangereux et que ça détruit la valeur travail", a-t-elle encore ajouté.


PARIS (AP) - Le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) a condamné mardi un journaliste de "Libération" et son ancien directeur de publication à un total de 13.000 euros d'amende et 20.000 euros de dommages et intérêts pour avoir dressé un parallèle entre le juge de l'affaire d'Outreau, Fabrice Burgaud, et le criminel nazi, Adolf Eichmann.

Emmanuel Poncet, journaliste et auteur de la tribune poursuivie, et Serge July, ancien directeur de publication du quotidien, ont été respectivement condamnés à 8.000 et 5.000 euros d'amende. Ils devront payer solidairement 20.000 euros de dommages et intérêts à Fabrice Burgaud qui en réclamait 120.000.

Dans une tribune en date du 18 février 2006, Emmanuel Poncet, se référant aux travaux de la philosophe Hannah Arendt, qui avait assisté au procès d'Eichmann à Jérusalem, développait un parallèle entre le juge Burgaud et le criminel nazi.

Lors de l'audience, le journaliste s'était défendu d'avoir assimilé le magistrat à Adolf Eichmann mais avoir voulu simplement relever "quelques analogies troublantes".

Les propos du juge Burgaud devant le commission parlementaire d'Outreau résonnaient, selon le journaliste, "presque terme à terme, avec ceux d'Eichmann lors de son procès". Le garde des Sceaux avait porté plainte à l'issue de la publication de cette tribune.


- Les apparences sont sauves -

April 2, 2007

« A la veille de Pessah, la Pâque juive »

Jacques Chirac condamne la profanation de 53 tombes du cimetière juif à Lille
LEMONDE.FR avec AFP | 01.04.07

(...) Un peu plus tôt, le Conseil représentatif des Institutions juives de France (Crif) a qualifié dimanche d'"acte odieux" la profanation de ces 53 tombes juives "à la veille de Pessah, la Pâque juive".

Le Crif "condamne avec la plus grande fermeté la profanation de cinquante-trois tombes dans le carré juif du cimetière de Lille Sud. Il ne peut s'empêcher de constater que cet acte odieux a été perpétré dans la nuit du samedi 31 mars au dimanche 1 avril, à la veille des fêtes de Pessah, la Pâque juive". "Le Crif demande aux autorités de déployer tous les moyens pour arrêter les auteurs de cette profanation et les condamner à des peines exemplaires", a ajouté cette institution dans un communiqué.

Aucune inscription n'a été relevée dans le cimetière. Une des tombes a été cassée, mais la plupart ont été descellées entre la partie horizontale et la partie verticale, sur laquelle sont inscrits les noms et dates de naissance et de décès, a constaté un journaliste de l'AFP dans le cimetière.

La fête de Pourim (פּוּרים les hasards), le 14 Adar, est la célébration du miracle qui a sauvé les juifs en Perse, vers l'an 480 avant l'ère courante. C'est aussi le symbole de la prise de conscience par le peuple juif que c'est toujours Dieu qui dirige l'Histoire même s'Il semble dissimulé, et que les Israélites ne peuvent percevoir Sa présence qu'en suivant Sa Torah.
L'histoire de Pourim est racontée dans le livre d'Esther.

De source www.calj.net.

En 2007 le jeûne tombait le jeudi 1 mars, et Pourim le dimanche 4 mars.


PARIS (AP) - Le recteur de la Mosquée de Paris Dalil Boubakeur condamne lundi les dégradations commises contre 51 stèles funéraires, dans la nuit de samedi à dimanche, dans le carré juif du cimetière de Lille-Sud.

La mosquée "condamne avec la plus vive énergie la profanation abjecte des tombes juives", écrit-il dans un communiqué. Elle "considère ces actes comme des manifestations de racisme et d'antisémitisme profondément exécrables".

Il demande "aux pouvoirs publics de retrouver et de juger les auteurs avec la plus grande sévérité".


REIMS (AP) - Se décrivant comme "plus à gauche" que le Parti socialiste et plus "calme" que Nicolas Sarkozy, François Bayrou a fustigé lundi "ceux qui excitent les haines", affirmant devant plus de 3.000 personnes réunies à Reims: "l'immigration n'est pas la cause de tous nos maux".

PARIS (AP) - Le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy a condamné lundi les dégradations perpétrées dans le carré juif du cimetière de Lille-Sud.

"Je tenais à vous faire part de ma consternation et de mon profond dégoût après la profanation" de sépultures juives, écrit Nicolas Sarkozy dans une lettre adressée à Jean-Claude Komar, président de l'association culturelle israélite du Nord. "Face à des comportements de cette nature, nous devons montrer la plus grande fermeté. Je souhaite que leurs auteurs soient retrouvés et sévèrement punis".


- Un acte odieux -

March 30, 2007

Classement suspendu par référé

BORDEAUX (AFP) - Le classement 2006 des grands crus de Saint-Emilion, contesté par quatre producteurs déclassés, a été suspendu vendredi en référé par le tribunal administratif de Bordeaux, a-t-on appris auprès de l'un des avocats des propriétaires.

Ce classement, l'un des cinq concernant les vins rouges dans le Bordelais, distingue les meilleures propriétés de l'appellation Saint-Emilion-Grand-Cru. Il est révisé tous les dix ans.

Dans son jugement, le tribunal administratif a estimé qu'un "doute sérieux sur la légalité" pouvait naître de la procédure suivie pour le classement 2006, évoquant une possible discrimination entre les candidats. La commission chargée d'établir ce classement n'avait en effet visité que quelques propriétés.

Le tribunal, à l'appui de sa décision prise en urgence dans l'attente d'un examen sur le fond, a souligné que le classement litigieux atteignait "de manière grave et immédiate non seulement les intérêts économiques de ces exploitations (déclassées), mais également leur image de marque et la renommée de leurs produits" et entraînait "un préjudice commercial".

Cette suspension intervient un mois seulement après l'annulation d'un autre classement, celui des crus bourgeois du Médoc, au motif de la partialité du jury.

Créé en 1954, le classement des Saint-Emilion distingue, dans sa version 2006, 61 propriétés (15 Premiers grands crus classés et 46 Grands crus classés).

"C'est une décision de bon sens", a commenté Me Philippe Thevenin, qui représente les châteaux Guadet de Saint-Julien, Cadet-Bon et Villemaurine, trois des quatre propriétés à l'origine de ce référé.

Selon l'avocat, la suspension du classement 2006 fait qu'il n'y a plus de classement de grands crus de Saint-Emilion puisque la version précédente, celle de 1996, ne serait plus valable.

Un point que le syndicat viticole de Saint-Emilion, contacté par l'AFP, n'était toutefois pas en mesure de confirmer.

Outre les quatre propriétaires à l'origine de cette action en référé, trois autres propriétaires de Saint-Emilion grands crus, exclus eux aussi du classement révisé en 2006, ont décidé d'attaquer sur le fond ce classement, établi sous l'égide de l'INAO (Institut national des appellations d'origine).

WASHINGTON (AFP) - Les Marines américains, qui ont la réputation de gros durs, vont être privés de tatouages, selon une nouvelle réglementation qui entrera en vigueur le mois prochain.

Le commandant du corps des Marines, le général James Conway, a décidé d'interdire les tatouages sur la tête et le cou, ainsi que ceux couvrant les bras et les jambes à partir du moment où ils sont visibles quand la personne porte un short et un t-shirt à manches courtes.

Les tatouages qui nuisent à l'ordre, à la discipline et au moral ou qui sont de nature à discréditer le corps des Marines sont aussi bannis, ajoute-t-elle. Cela comprend "tout tatouage sexiste, raciste, vulgaire, anti-américain, lié à un gang ou à une organisation extrémiste".

Toutefois, les Marines portant déjà ces tatouages pourront les garder, mais ils devront les mesurer et en prendre une photo datée et signée.

Le général Conway a déclaré qu'il était inquiet de la mode des tatouages parmi les Marines: "Je sais que de nombreux tatouages sont de bon goût et montrent la fierté à l'égard de notre corps (des Marines) ou le souvenir de camarades morts. Cependant, je pense que les tatouages de nature excessive ne représentent pas nos valeurs traditionnelles".


- au motif de la partialité du jury -

March 24, 2007

Le CRIF : « On est jamais obligé d'obéir »


TF1-LCI - "Je n'ai pas de commentaire à faire là-dessus", a déclaré vendredi en Martinique, Nicolas Sarkozy, le candidat UMP à l'élection présidentielle et encore ministre de l'Intérieur jusqu'à lundi prochain. "Un procureur de la République indépendant a demandé à la police, à la suite de violences faites à un policier, et donc absolument pas en fonction d'une famille immigrée, de mettre en garde à vue cette personne", a-t-il poursuivi.

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy est la cible de critiques tous azimuts après la garde à vue pendant sept heures, vendredi à Paris, d'une directrice d'école accusée d'être intervenue contre l'arrestation d'un étranger sans papiers.

Outre des représentants du monde enseignant et associatif, tous les candidats de gauche à la présidentielle ainsi que l'UDF ont dénoncé une escalade dans la répression, à trois jours du départ du candidat UMP du ministère de l'Intérieur.



Communiqué du CRIF,
Le Parisien du 23 mars


ROUEN (AP) - Le sang retrouvé dans la gamelle du détenu soupçonné d'acte de cannibalisme sur un codétenu début janvier à la prison de Rouen (Seine-Maritime) est bien celui de sa victime, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat, Me Fabien Picchiotino.

Les analyses ADN réalisées par l'Institut génétique de Nantes-Atlantique (IGNA), ont révélé qu'il s'agissait du sang de Thierry Baudry, 31 ans, mort dans la nuit du 2 au 3 janvier dernier.

Dans cette affaire, Nicolas Cocaign, 35 ans, a été mis en examen le 5 janvier dernier pour "homicide volontaire avec préméditation" et "atteinte à l'intégrité d'un cadavre". Il est depuis écroué à la prison de Bois d'Arcy (Yvelines) où il purge une peine de 45 jours de cellule disciplinaire après avoir été interné plusieurs jours à l'unité pour malades difficiles de l'hôpital Paul-Guiraud de Villejuif (Val-de-Marne).


Le Monde, La polémique sur l'identité nationale enfle, entre M. Sarkozy, M. Bayrou et Mme Royal
M. Bayrou dénonce "l'obsession nationaliste" de ses deux rivaux, après que Ségolène Royal a souhaité que les Français se réapproprient le drapeau tricolore. M. Sarkozy se dit fier d'avoir "montré le chemin".

Le Monde, Garde à vue d'une directrice d'école : "C'est une décision judiciaire", dit M. Sarkozy
"Il n'y a vraiment pas de quoi faire une polémique", a affirmé le candidat-ministre, après la garde à vue vendredi de la directrice d'une maternelle parisienne, qui s'était opposée à l'interpellation d'un parent d'élève sans-papiers.

Le Monde, Dominique Bodin : "le hooliganisme est très différent des violences urbaines"
Dominique Bodin, sociologue de l'université de Rennes, spécialiste des supporteurs et de la sécurité, commente la résurgence de la violence dans les stades de football français


PPDA, « dans un instant, la météo d'Evelyne Dheliat, suivi de "Mensonges et trahisons et plus si affinités". Ce n'est pas une emission politique. » :






RIVIERE SALEE, Martinique (AP) - (...) Les Antillais rencontrés par le candidat n'ont pas été dupes. "Vous nous avez fait beaucoup de promesses (...) J'espère que vous n'allez pas nous oublier", lui a dit une étudiante. "La meilleure façon de voir si je tiendrai mes promesses, c'est de m'essayer", a répondu Nicolas Sarkozy.

PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a jugé légitime, samedi, l'intervention de la police près d'une école maternelle à Paris et le placement en garde à vue de sa directrice, qui ont suscité de vives protestations.

(...) Le ministère de l'Intérieur a cependant fait remarquer que les policiers avaient normalement instruction de ne pas opérer dans ou à proximité des écoles. Philippe Maitre a expliqué que le parquet de Paris n'avait pas connaissance de cette instruction.


- Quand Nanterre ordonne, tu écrase -

March 23, 2007

« Si tu aimes la France, tu la quittes quand même ! »




Charlie hebdo, 21 mars, page 13


On sait qu'en cas de désaccord, d'anomalie ou de dysfonctionnement il est possible de saisir la justice. Seulement voilà, les tribunaux ne fonctionnent pas toujours :




Le Parisien du 23 mars 2007, Nanterre dans le noir,
Hauts-de-Seine matin, feuillet II


J'ai finalement le sentiment que c'est un pur hasard si je suis inscrit sur la liste électorale, Nanterre avait refusé mon inscription.

Lu sur la page « France et Société » du Monde.fr :

Non priorité justice (192)
Note du 19.03.2007

Dans la pré-campagne électorale que nous venons de vivre on aura observé que le thème de la justice n'est pas prioritaire. On a même l'impression de tourner un peu en rond : justice égale enfants délinquants. Et sur ce thème la réponse tourne quand même autour de l'abaissement de la majorité à 16 ans pour les multirécidivistes nous...


De source http://jprosen.blog.lemonde.fr


- Si les citoyens savaient... -

« Le respect de toutes les croyances va de pair avec la liberté de critiquer »


LES ABYMES, Guadeloupe (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réaffirmé jeudi soir près de Pointe-à-Pitre qu'il entendait continuer à mener sa campagne présidentielle en "homme libre" de sa parole et à "bousculer les habitudes et les tabous".

Le candidat UMP à l'élection présidentielle s'exprimait devant 2.500 Guadeloupéens acquis à sa cause mais son propos s'adressait à un public bien plus large.

Il faisait notamment allusion à sa proposition très controversée, jusque dans les rangs de ses partisans, de création d'un ministère de "l'Immigration et de l'Identité nationale".

"Je devais prendre ce risque de perturbation du milieu", a-t-il dit à des journalistes dans l'avion qui l'amenait en Guadeloupe, première étape d'une visite aux Antilles. "Depuis que je l'ai fait, j'ai pris six points dans les sondages."

...

Procès Charlie : les caricatures de Mahomet relaxées
Libé, le 23 mars 2007
Seul un plaignant, l'Union des organisations islamiques de France, fait appel.

A l'issue de quelques minutes d'audience, le président Jean-Claude Magendie a prononcé la relaxe et rejeté les demandes des parties civiles. ...

Blasphème. « Dans une société laïque et pluraliste, le respect de toutes les croyances va de pair avec la liberté de critiquer les religions, quelles qu'elles soient », insistent les juges, tout en rappelant que le blasphème n'est plus réprimé en France. ...

Rarement dénouement judiciaire aura été si largement salué. (...) A l'opposé, l'autre coplaignant, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), dénonce par la voix de son président, Lhaj Thami Breze, un jugement « politique ». « Oui, on va faire appel », lance ce dernier. ...

Un combat « loin d'être gagné », selon sa journaliste Caroline Fourest, citant une enquête de Pèlerin Magazine montrant que 82 % des 18-24 ans trouvent inacceptable et raciste de rire de la religion en public : « La leçon qu'on a tirée de ce débat, c'est la nécessité de tout reprendre à zéro. » Le journal a bien l'intention de continuer à rire de l'islam, comme des autres croyances. « Et, rappelle Me Malka, on sait bien que Charlie a traité très durement la religion catholique. » A bon entendeur.

Le blasphème, un droit sacré
Le Monde, le 9 Février 2006

Extrait : Notre liberté d'expression ne sera comprise et admise que si elle s'applique à toutes les religions. Je suis de l'avis de Bernard Shaw, pour qui « toutes les grandes vérités sont d'abord des blasphèmes ». Le blasphème, aboli par la Révolution française, constitue un crime condamné par toutes les religions monothéistes : « Si un homme insulte son Dieu, il doit porter le poids de son péché ; ainsi celui qui blasphème le nom du Seigneur sera mis à mort », statue le Lévitique. Si nous voulons que la liberté d'expression soit non seulement comprise, mais aussi partagée par l'ensemble de la population, si nous croyons que son efficacité dépend d'une application équitable vis-à-vis de toutes les manifestations...


Du blasphème comme nécessité
Le Monde, le 25 novembre 2006

Extrait : Toutes les religions sont mortifères, tous les monothéismes détestables. Non, il n'est pas irresponsable de le proclamer. A propos de l'affaire Robert Redeker, professeur de philosophie menacé de mort après avoir osé critiquer l'islam dans une tribune parue dans Le Figaro, Renaud Donnedieu de Vabres, successeur d'André Malraux au ministère de la culture s'est, le 20 novembre, cru obligé de rappeler « le devoir de responsabilité aux élites ». « La science, précisait le ministre, peut aussi être mise au service de l'intelligence, pas de la caricature. » Et tout en trouvant évidemment « honteux » que...


Blasphème sur ulb.ac.be :
La répression du blasphème est loin d'être un trait spécifique aux pays islamiques, comme l'affaire Rushdie pourrait le faire croire. La plupart des pays européens (la France et la Belgique étant des exceptions) possèdent une législation contre le blasphème même si, hors la Grèce, les cas d'application sont peu nombreux. L'Allemagne, par exemple, a tenté en 1986 de faire condamner des athées pour blasphème avant d'abandonner les poursuites. La Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg elle-même, après avoir estimé, en 1976 - dans une affaire anglaise - que la liberté d'expression valait "même pour les idées qui heurtent, choquent ou inquiètent" - a jugé en 1994, dans une affaire autrichienne, qu'il était légitime d'empêcher les attaques injurieuses contre les objets de vénération religieuse.

Voir aussi : censure, liberté d'expression.

Voir encore au 14 juin 2006, à propos d'atteinte à l'action de justice, d'outrage à magistrat ainsi que divers articles dans la rubrique évolutions du site (délation, diffamation, signalement, liberté d'expression, etc).


- Selon Libé, les juges ont insisté -

March 22, 2007

Le féminisme, chèvre-émissaire


PARIS (Reuters) - Christophe de Margerie, directeur général de Total, a été mis en examen jeudi soir pour "corruption d'agents publics étrangers et abus de biens sociaux" dans une enquête sur des malversations présumées en marge d'un contrat gazier avec l'Iran, a-t-on appris de source judiciaire.

LILLE (AFP) - Le président de l'Unef, Bruno Julliard, a déclaré jeudi à Lille que le syndicat étudiant, qui fête son centenaire, ne voulait "rien renier" de son histoire, "des zones d'ombre aux grandes victoires".

Rappelant les "événements qui ont fait l'Unef", comme "la création des oeuvres universitaires" ou "l'insoumission à la guerre d'Algérie", Bruno Julliard, a affirmé: "De cette histoire, nous ne voulons rien renier".

"Des zones d'ombre aux grandes victoires, le mouvement étudiant est l'héritier des cent années de vie de l'Unef", a-t-il ajouté devant quelque 800 délégués du syndicat, venus de toute la France pour son 80e congrès.


Lettre d’Isabelle Alonso,
Présidente des Chiennes de garde

Vendredi 8 septembre 2000

(...) Je ne reviens pas sur les circonstances de la démission de notre ancienne présidente, car c’est vers l’avenir que les Chiennes de garde sont orientées. J’ai adressé une lettre à Florence Montreynaud le 28 aout 2000. Elle m’a répondu le 1er septembre. Nous confirmons que ses déclarations depuis le 3 mai, date de sa démission, n’engagent qu’elle même.

Le féminisme, chèvre-émissaire
Par Florence Montreynaud, écrivaine (*),
féministe, fondatrice des Chiennes de garde.
L'Humanité, mai 2003

Bombardement médiatique : de nouveau, des micros se tendent vers des femmes connues qui, hier, défendaient le droit de se prostituer comme l’un des droits des femmes. Aujourd’hui, les voilà qui repartent à l’attaque contre " les féministes ", considérées en bloc, sans nuances, comme si une pensée unique inspirait ce mouvement.

Elles amalgament, elles déforment, elles fabulent et surtout elles parlent de ce qu’elles connaissent mal. Ayant acquis une compétence dans un autre domaine, elles portent des jugements définitifs sur les féministes, sans recherches approfondies ni raisonnements rigoureux. Ainsi, elles reprochent aux féministes françaises un prétendu " maternalisme " (priorité donnée à la dimension maternelle des femmes), alors que cette tendance a toujours été très minoritaire. Reprenant des lieux communs erronés, elles agitent l’épouvantail du féminisme des États-Unis dont l’influence nuirait aux si bonnes relations entre hommes et femmes en France, mais elles ne citent que des auteures radicales alors que la réalité est plus diverse.

(...) Depuis deux siècles, au nom de leur idéal féministe, des femmes et aussi des hommes demandent la justice, le respect et l’égalité. De manière non violente, patiente et persévérante, elles et ils veulent obtenir que femmes et hommes soient égaux, en dignité et en droits, et que ces droits soient appliqués. Elles et ils rêvent d’un monde sans prostitution, d’un monde où la sexualité sera au service de l’amour et non de la haine. On respecte les antiracistes ou d’autres personnes engagées pour un monde plus juste, avec Médecins sans frontières ou avec Amnesty international ; au contraire, on se moque des féministes, on les calomnie, on les méprise.

Parce qu’elles et ils mettent en question l’ordre établi sexiste, les féministes dérangent. Certains machistes les haïssent, d’une haine parfois meurtrière.
Aux États-Unis, des médecins ayant pratiqué des avortements légaux ont été assassinés parce que le droit d’avorter, l’une des clés de la liberté des femmes, n’est pas encore admis par tous. Le 6 décembre 1989, à l’École polytechnique de Montréal, un homme a massacré quatorze femmes en criant : " Je hais les féministes ! "

...

mercredi 20 décembre 2000,
des articles du bureau,
par Isabelle Alonso

Reçu ceci sur le mail...

Il faudrait songer à traîner Philippe de Gaulle devant les tribunaux pour ses propos affligeants (Le Monde du lundi 18/12)...

Cordialement

Ma réponse :

Pauvre Philippe de Gaulle ! ...

Philippe, donc, tient sur les femmes les propos suivants (cités dans Libération du 13/12/2000) :

  "Toutes les découvertes, c’est l’homme, parce que c’est lui qui a l’imagination créatrice. La femme subit un monde qu’elle n’a pas fait."

J’aurais tendance à ajouter qu’en plus du monde que nous n’aurions pas fait (au fait, qui FAIT le monde, sinon les femmes ? mais bon, ne surmenons pas l’intellect d’un militaire de carrière...) nous subissons l’intensité de la brillance intellectuelle de ce fleuron du sexe convexe qu’est Philippe de Gaulle, et ça ne fait qu’ajouter à l’épreuve....


Ce n’est pas tout ! Il dit aussi :

  "L’obstétrique et la gynécologie sont devenues des domaines sérieux à partir du moment où les hommes s’en sont mêlés."

Avant que les hommes s’en mêlent, les femmes faisaient les enfants. Pendant que les hommes s’en mêlaient, elles ont continué. Et après que les hommes s’en soient mêlé, elles les font toujours ! Mais c’est pas sérieux ! Ce sont les hommes qui rendent la mise au monde des enfants ’’sérieuse’’. Avec les femmes, ça reste futile, frivole, voire rigolo ! Eh, l’amiral, si tu allais te mêler de l’hélice du porte-avion homonyme de ton papa, hein ? Que ça devienne un peu sérieux ! Ils ont besoin de toi, de ton esprit éveillé, de ta curiosité aventureuse ! Laisse les femmes faire les enfants pas sérieusement, on se débrouille très bien sans l’armée en général et les amiraux en particulier. Et va où le devoir t’apelle ! Va aider les pauvres malheureux fournisseurs de l’armée à claquer l’argent des contribuables. Je sais, ça doit être déprimant de ne pas avoir une guerre à perdre, on doit le trouver long, le temps de paix... Alors on pense sous soi, c’est inévitable... Et on sait pas se taire, quand on est de la grande muette...


De l'historique des chiennes de garde :

Le déclencheur : les attaques contre des femmes publiques

(...) A l’issue de l’Assemblée Générale extraordinaire du 02 04 05, un nouveau bureau a été élu à l’unanimité. Il se compose de Emmanuelle (présidente), Isabelle.C (vice présidente), Severine (Trésorière), Laurence (secrétaire générale), Katie, Yanne, Isabelle.V, Celine, Mathieu (membres du bureau)

(voir le rapport moral, le rapport d’activité et le communiqué de la nouvelle présidente)


De Sauver sa peau,
Une leçon de survie. Une leçon de vie.

Quand un groupe en domine un autre, il trouve toujours des excuses, et elles sont rarement à son désavantage, tant qu’à faire ! Aux yeux du dominant, les dominés sont moins intelligents, moins bons, moins cultivés, moins tout. C’est comme ça que pendant des siècles, les filles ont été considérées comme un accident de la nature, à mi-chemin entre l’homme et la bête. Parce que nous étions vaincues, on nous a convaincues que nous étions faibles, mal foutues, stupides et que donc nous méritions notre triste sort.

Chez nous, en Europe occidentale, ...

En ce qui concerne la supériorité physique, en revanche, les choses sont différentes. Non seulement la supériorité physique masculine apparaît comme une réalité incontestable, mais son affirmation systématique est un élément constitutif de l’identité masculine. Etre un homme, c’est bien sûr faire ces choses que les hommes sont fiers de faire avec leur zizi : pipi debout et bander du bout. Décliner pissance et puissance (!). Ça mange pas de pain. Qu’ils pissent debout, on s’en fout. Qu’ils bandent, ça nous arrange. Mais c’est d’abord et avant tout le fait d’être physiquement plus fort qu’une femme qui les structure dans leur virilité. Vous me direz tout ça est très relatif. ...


- Bombardement médiatique -