September 10, 2006

« J'ai menti »


L'article annoncant la parution du livre "j'ai menti" et la publication judiciaire à la suite sont de source Psychologies, septembre 2006. Le dossier du mois est consacré à la culpabilité :








En 1999, Virginie, 14 ans, accuse son père de l'avoir violée. Il sera condamné en 2001 à 12 ans de prison par la cour d'assises de Reims. Or, quelques années plus tard, la jeune fille avoue avoir menti. Voici son histoire, émouvante et véridique. Pour la première fois, on a ici la confession d'un enfant menteur. Virginie explique les raisons de son épouvantable fausse accusation. Elle décrit comment elle s'est retrouvée prise à son propre piège, tétanisée par la catastrophe qu'elle a déclenchée, et comment elle a été enfermée dans le statut d''enfant-victime', dont personne n'a su la sortir en la faisant revenir en arrière. A travers son témoignage, rédigé à la première personne, la jeune fille, qui a aujourd'hui 21 ans, veut innocenter son père. Celui-ci a passé 6 ans en prison, il vient d'être mis en liberté conditionnelle, et demande la révision de son procès. Car, malgré les révélations de sa fille, il est toujours coupable aux yeux de la justice. Dans le paysage judiciaire contemporain, la démarche de Virginie est exceptionnelle. - EVENE.fr

J'ai menti
Stock, 2006
De Virginie Brigitte Madeira et Brigitte Vital-Durand

Brigitte Vital-Durand, chef du service Informations Générales à Libération, est également co-auteur avec Anne Sophie Martin, journaliste spécialisée dans les faits divers, de "Crimes de femmes : 25 histoires vraies", Flammarion.



September 7, 2006

Cafouillage




De source www.revue-quasimodo.org/

PARIS (AFP), 6 septembre 2006 - La réforme de la Justice, annoncée comme bouclée mardi, fait l'objet d'un bras de fer entre l'Intérieur et la Chancellerie dont Nicolas Sarkozy a remporté mercredi une manche en imposant l'enregistrement obligatoire des auditions chez le juge, au même titre que celui des gardes à vue chez les policiers.

“Le juge saura, grâce à l’article placé en vedette de la réforme, dans quel esprit tous les autres ont été conçus et adoptés.”
A la commission d'être jugée !


LE FIGARO, 9 septembre 2006. – Pourquoi le texte introduisant les caméras en garde à vue et chez le juge a-t-il donné lieu à un tel cafouillage au sommet ?

Pascal CLÉMENT. – L’idée qui consiste à enregistrer les auditions, dans le cabinet du juge et pendant la garde à vue, vient de la commission d’enquête parlementaire d’Outreau, dont les propositions ont été votées à l’unanimité. Elle ne sort pas d’un tiroir de la Chancellerie ; ni de celui du ministère de l’Intérieur. Elle est, tout simplement, issue de ce que les parlementaires ont conclu après deux cents heures d’auditions. Or, tout cela semble avoir été oublié depuis huit jours. Tout le travail effectué, toutes les négociations menées en amont pour arriver à quelque chose de juste et d’équilibré ont été balayés par un soi-disant malentendu.






Extrait des arrêts reçus ce 15 juillet 2006ou
comment des tiers assez proches du pouvoir
viennent étaler leur merde chez vous pour
repartir avec l'une de vos deux momes :



September 5, 2006

La justice sous pression

ORLEANS (AFP), extrait - Mardi matin, le tribunal avait refusé une première demande de renvoi déposée par les avocats de la défense. Mais ces derniers ont ensuite dénoncé de "nouvelles graves irrégularités". Le tribunal a de nouveau délibéré et décidé cette fois le renvoi en milieu d'après-midi.

"C'est la victoire de la raison, de l'équité. Il y avait trop d'inégalités entre la défense et l'accusation. Les armes doivent être égales", a commenté Me Laurent De Caunes, conseil de Me Dublanche.

"Cette décision nous réjouit. La justice n'est pas là pour être un lieu d'affrontement", s'est également félicité Me Grégoire Laffarge, conseil de Georges Denicourt, un des numismates poursuivis.

Le substitut général, Dominique Puechmaille, a également salué le report comme "une décision sage" qui "convient au Ministère public". "Il n'était pas raisonnable de continuer dans de telles conditions", a-t-elle ajouté. Elle estime que cette décision illustrait "l'indépendance et la liberté de jugement des juges".


PARIS (AFP) - Le gouvernement a bouclé le projet de réforme de la Justice qui introduit micros et caméras chez les policiers pendant la garde à vue et chez le juge d'instruction seulement si le magistrat le décide, un compromis dégagé in extremis entre la Chancellerie et Nicolas Sarkozy.

S'inspirant des propositions de la commission d'enquête parlementaire sur le fiasco de l'affaire de pédophilie d'Outreau, le texte veut mieux protéger les droits de la défense et responsabiliser davantage les magistrats.

Mesure phare : l'enregistrement à partir de 2008 des interrogatoires en garde à vue pour les affaires criminelles, à l'exception des crimes organisés, et dans le cabinet du juge d'instruction, si celui-ci le décide de lui-même, ou à la demande du parquet ou des parties.

Cette innovation doit permettre d'éviter toute contestation sur la manière dont des aveux, ou un témoignage, ont été recueillis.

La Chancellerie ne souhaitait au départ enregistrer que les gardes à vue, ce qui avait provoqué la colère des policiers contre cette mesure de "défiance". Leur ministre Nicolas Sarkozy a poussé, au nom de l'équilibre, pour un enregistrement identique chez le juge.

Un compromis a été trouvé en rendant l'enregistrement facultatif chez les magistrats, selon la version finale de l'avant-projet dont l'AFP a eu copie mardi après-midi.

"Cela ne change rien, cela reste une atteinte à l'indépendance de la magistrature", a-t-on estimé à l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).

"C'est une mesure inutile, extrêmement coûteuse, pour faire plaisir au ministre de l'Intérieur par pure démagogie", a affirmé Dominique Barella, président de l'USM.

Pour Claude Choquet, président de l'Association française des magistrats instructeurs, ces enregistrements ne font que "jeter le soupçon sur la police judiciaire, les juges et les greffiers".

Les avocats, eux, regrettent surtout que les délits, les affaires les plus nombreuses, ne soient pas concernés.

La Chancellerie chiffre le coût de la réforme globale à 33 millions d'euros, sans compter ce que déboursera l'Intérieur pour équiper commissariats et gendarmeries.

Après les mises en cause de l'instruction d'Outreau menée par le juge Fabrice Burgaud, la réforme introduit pour les gros dossiers criminels la collégialité des magistrats regroupés en "pôles de l'instruction" dès septembre 2007.

Les juges qui violeraient délibérément les droits de la défense ou la présomption d'innocence seraient passibles d'une interdiction d'exercer seuls pendant 5 ans.

Le ministre de la Justice Pascal Clément souhaitait punir les "erreurs grossières et manifestes d'appréciation" mais le texte ne va pas aussi loin et vise non pas tant l'incompétence que la volonté de nuire.

Pour éviter toute accusation de corporatisme, les juges ne seront plus majoritaires au sein de leur organe disciplinaire, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Mais les personnalités extérieures resteront nommées par le pouvoir.

Pour limiter les détentions provisoires abusivement longues - plus de trois ans pour certains acquittés d'Outreau - le projet prévoit au bout de six mois de prison un examen public du dossier par la Justice.

Enfin, les justiciables s'estimant lésés pourront saisir le Médiateur de la République qui transmettra au garde des Sceaux les plaintes qu'il estime fondées.

September 4, 2006

« La France continue à se bercer d'illusions »

PARIS (AFP) - "La France continue à se bercer d'illusions" sur son problème de corruption et ne se classe pas "en tête des pays vertueux", souligne dans le Journal du dimanche la magistrate franco-norvégienne Eva Joly, qui a instruit l'affaire Elf en France et combat désormais la corruption dans les pays émergents.

Dans cette interview au JDD, interrogée sur la France et "ses affaires non réglées", Mme Joly se dit "surprise de voir à quel point la France continue à se bercer d'illusions et ne cesse de s'isoler sur ce terrain".

"Je vous assure que les Français ont tort de croire que les choses sont sous contrôle. Tous d'ailleurs ne le pensent pas. A commencer par l'OCDE qui a vérifié l'application, par ses pays membres, de la convention de 1998 relative à la lutte contre la corruption et ne classe pas la France en tête des pays vertueux", ajoute l'ex-juge d'instruction, aujourd'hui en poste au sein de l'Agence publique norvégienne pour l'aide au développement (Norad) où elle lutte contre la corruption dans l'aide au développement.

Revenant sur l'affaire Elf, Mme Joly estime que "le dossier contenait des charges accablantes", puisque "des peines de prison et d'amende significatives ont été prononcées, ce qui est rare en matière financière".

"Le dossier n'était donc pas vide, comme certains le disaient avant mon départ pour Oslo. A côté, l'affaire Clearstream (qui a défrayé la chronique ces derniers mois en mettant en cause le plus haut niveau de l'Etat, ndlr) n'est que l'écume", poursuit-elle.

"Pour moi cette page est tournée. J'ai eu la lucidité d'anticiper qu'on ne me ferait pas de cadeau après Elf. Je m'étais fait beaucoup d'ennemis en France", conclut Mme Joly, menacée de mort alors qu'elle instruisait ce dossier.


Eva Joly plaide pour une grande réforme dans la magistrature
[17/05/2005 - 10:48]
PARIS (Reuters) - L'ancienne juge d'instruction Eva Joly plaide pour une "grande réforme" dans la magistrature française et insiste sur la nécessité de couper les ponts entre les milieux politique et judiciaire.

"La magistrature française a besoin d'une grande réforme. il faut couper le lien entre le pouvoir et les parquets !" déclare-t-elle dans Le Parisien.

Pour l'ancien juge de l'affaire Elf, qui a quitté la France pour la Norvège il y a trois ans, les problèmes du système judiciaire français ont un fort impact sur l'image du pays dans le monde.

"Vous ne vous rendez pas bien compte à Paris, mais toutes les affaires laissées en suspens, non traitées, étouffées, ont toutes un prix en matière de réputation internationale", affirme-t-elle.

Eva Joly donne comme exemple "toutes les affaires où le président de la République est mis en cause" et "le fait que la France soit le seul pays au monde à avoir nommé ministre une personne condamnée pour blanchiment (le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, ndlr).

"Ce sont des choses impensables dans la plupart des pays démocratiques!", insiste l'ancien juge, qui évoque aussi la situation du sénateur des Hauts-de-Seine, Charles Pasqua.

Pour Eva Joly, le fait que l'ancien ministre de l'Intérieur "ait été élu sénateur malgré les enquêtes en cours le visant est quelque chose qui choque profondément" et "un indicateur très inquiétant de l'état de la société française".

"La présomption d'innocence n'a rien à voir là-dedans. Un policier de base impliqué dans un scandale est immédiatement suspendu", insiste-t-elle.

"Les Français ont raté le débat sur 'les affaires'", déplore la "conseillère spéciale" auprès du gouvernement norvégien. "Il y a encore en France des cadavres dans les placards, qui hantent la République".

Eva Joly s'inquiète aussi pour l'indépendance des juges, dont une majeure partie est nommée "contre l'avis du Conseil supérieur de la magistrature", et remarque que la France est l'un des pays d'Europe "qui consacre le moins d'argent à sa justice".

"La France n'a pas su prendre un tournant décisif. La lutte contre la corruption est la nouvelle frontière des grandes démocraties", conclut-elle.

August 28, 2006

L'ADN du suspect ne correspond pas

Meurtre de la petite JonBenet: l'ADN du suspect ne correspond pas
AFP 28.08.06 | 22h26

L'ADN de l'enseignant soupçonné du meurtre de la petite JonBenet Ramsey il y a dix ans au Colorado (ouest) ne correspond pas aux traces retrouvées sur le lieu du crime, a rapporté lundi une télévision locale, affirmant que John Mark Karr ne serait pas poursuivi.

"KUSA-9News a eu confirmation de deux sources que l'ADN de John Mark Karr n'est pas le même" que celui des traces prélevées dans le sous-sol de la maison familiale des Ramsey, où le corps sans vie de la petite reine de beauté de six ans avait été découvert au lendemain de Noël 1996, a précisé cette chaîne de Denver (Colorado).

"9News a également eu la confirmation de plusieurs sources que Karr ne sera pas poursuivi dans l'affaire Ramsey par le bureau du procureur à Boulder", ville située à une demi-heure de route au nord-ouest de Denver et où le crime s'est produit, a ajouté la télévision sur son site internet, sans dévoiler ses sources.

Ces révélations, qui n'ont pu être confirmées par l'AFP dans l'immédiat auprès des autorités, interviennent alors que Karr, 41 ans, devait comparaître en première audience lundi après-midi devant un tribunal de Boulder après son arrestation en Thaïlande le 16 août.

L'enseignant avait été appréhendé par la police thaïlandaise en vertu d'un mandat d'arrêt émis par les autorités du Colorado, notamment pour meurtre, enlèvement et agression sexuelle d'un enfant. Après une étape à Los Angeles, il avait été extradé jeudi dernier au Colorado.

Cette arrestation a relancé l'intérêt médiatique pour une affaire non élucidée qui avait passionné les Etats-Unis, notamment en raison du profil de la victime, une petite fille blonde aux yeux bleus que ses parents avaient fait participer avec succès à des concours de beauté pour enfants.

La police thaïlandaise a affirmé que M. Karr avait avoué le meurtre. Exhibé devant les caméras, il avait déclaré, sans paraître embarrassé, qu'il aimait JonBenet, qu'il se trouvait avec elle la nuit du meurtre et que la mort de la fillette avait été accidentelle.

Depuis le début, les autorités judiciaires américaines se sont montrées prudentes, soulignant que M. Karr, malgré ses déclarations, devait bénéficier de la présomption d'innocence.

En outre, malgré la déferlante médiatique, la personnalité de l'enseignant avait intrigué de nombreux journaux, qui se demandaient s'il ne s'était pas dénoncé pour attirer l'attention sur lui.

Les médias américains avaient notamment cité l'ex-épouse de M. Karr, qui avait affirmé que le suspect se trouvait avec elle en Alabama (sud), à l'autre bout des Etats-Unis, lors de la nuit du meurtre.

August 21, 2006

Paris inquiet plaide

PARIS (AFP) - Le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a souligné dimanche auprès de son homologue canadien "l'inquiétude" qu'inspire l'état de santé de la Française Nathalie Gettliffe, détenue au Canada, plaidant pour un "geste à titre humanitaire".

« Qu'est-ce que la France, je vous le demande ? Un coq sur un fumier. Ôtez le fumier, le coq meurt. C'est ce qui arrive lorsqu'on pousse la sottise jusqu'à confondre tas de fumier et tas d'ordures. »
Jean Cocteau


« Un coq sur un tas de fumier a satisfait, un moment, l'image que Jean Cocteau se faisait de la France. Ce fumier fécond, que nos hommes de gouvernement ont trop souvent tendance à prendre pour une pourriture (sic), c'est le bienfaisant désordre. Le coq est le poète lui-même. Les vertus du désordre engendrent spontanément celles du poète : l'artisanat ou industrie désinvolte, l'invention, la trouvaille et la contradiction qui constitue la forme la plus haute de la création. »
Antoine Blondin

August 9, 2006

Escroquerie aux « fromages magiques »

SANTIAGO (AFP) - La justice chilienne a demandé mardi l'extradition de "Madame Gil", alias Gilberte van Erpe, une chef d'entreprise française, accusée d'une gigantesque escroquerie aux "petits fromages magiques".

La huitième chambre de la Cour d'appel de Santiago a approuvé à l'unanimité l'ouverture de démarches à travers le ministère des Affaires étrangères pour que Mme van Erpe soit arrêtée et déférée devant la justice chilienne, a indiqué un porte-parole du tribunal.

Selon l'enquête, elle est liée à la société chilienne Fermex, dont les deux plus hauts dirigeants ont été arrêtés le 18 juillet pour l'affaire des "petits fromages magiques" qui compte plus de 6.000 victimes au Chili pour un préjudice estimé à 2.500 millions de pesos (5 millions USD).

Tout a commencé quand, en mars 2005, la firme Fermex s'est mise à vendre, à 460 dollars l'unité, des sachets contenant une mystérieuse poudre (des bactéries sous forme cristallisée) qui, mélangée à du lait, se convertissait en deux semaines en un "petit fromage", baptisé ainsi par les acheteurs enthousiastes.

Le produit en résultant était vendu à Fermex qui devait l'envoyer en France pour la fabrication de cosmétiques. En deux mois, l'acheteur qui devait se procurer un sachet par semaine était censé récupérer et faire prospérer son investissement initial. Il multipliait ses gains s'il réussissait à convaincre des amis de se joindre à ce petit "business".

Le problème c'est que des dizaines de personnes se sont prises au jeu, certaines abandonnant leur travail, y consacrant toutes leurs économies ou souscrivant de gros emprunts pour acheter les sachets "magiques".

Dans le village de Coltauco, à 120 kms au sud de Santiago, 600 familles dont la directrice de l'école et le propriétaire de la principale auberge, sont tombées dans le piège.

Quand les paiements de Fermex à ses fabricants artisanaux de "petits fromages" ont cessé et le pot aux roses a été découvert, les dirigeants de la firme Victor Mella et Fernando Jara ont été arrêtés et la justice a ordonné la détention de Mme Van Erpe dont toute trace avait disparu.

Elle a été cependant localisée à Paris par une journaliste de la télévision de l'Université catholique chilienne, le 25 juillet.

"Il s'agit d'une des plus grandes escroqueries de l'histoire du Chili", a estimé l'avocat Raul Meza, qui représente 500 "pigeons". "Beaucoup de mes clients se retrouvent sans travail, sans économies, sans voiture, sans électroménager, sans rien", selon lui.

BUENOS AIRES (AFP) - Un ouvrier peintre de 44 ans, déjà père de 37 enfants, qui est sans emploi fixe et habite le nord-est défavorisé de l'Argentine, a demandé à l'Etat l'autorisation de se soumettre à une vasectomie pour arrêter de procréer, indique la presse locale lundi.

L'opération est autorisée dans les provinces peu peuplées de Patagonie, au sud du pays, mais est encore interdite dans les provinces du nord, où abondent les familles nombreuses.

Cleto Ruiz Diza vit à Santa Lucia, dans la province de Corrientes, à 800 km au nord-est de Buenos Aires, une des zones les plus pauvres du pays.

Son cas est devenu public parce que le Sénat examine un projet de loi autorisant la ligature des trompes pour les femmes et la vasectomie pour les hommes dans tout le pays.

Cleto Ruiz Diaz est mûr sexuellement depuis l'âge de neuf ans. Il a vécu pendant 14 ans avec trois femmes sous son toit mais n'a plus qu'une seule concubine.

L'une de ses anciennes compagnes, Yolanda Lezcano, 32 ans, a confirmé sa polygamie, soulignant l'avoir quitté il y a un an pour mauvais traitements. Mais elle vit encore dans son voisinage avec leurs 11 enfants.

M. Ruiz Diaz vit de travaux temporaires comme peintre et admet qu'il ne se souvient pas du nom de tous ses enfants et encore moins de leurs dates de naissance.

"Ma vie est faite ainsi et ce n'est pas drôle parce que c'est très dur de devoir donner à manger à autant d'enfants sans un travail digne", a-t-il indiqué, selon la presse. "Je gagne 6 pesos par jour (2 dollars), je les habille avec des vêtements que me donnent mes employeurs et j'attends des aides du gouvernement qui n'arrivent jamais", a-t-il ajouté.

Il n'a jamais utilisé de préservatifs parce qu'il préférait garder son argent pour nourrir sa famille. Sa campagne actuelle, Isabel, 29 ans, a huit enfants dont un d'un premier lit que Cleto a adopté.

Son petit dernier est né avec un bec de lièvre ce qui, ajouté à la mort de six de ses enfants, a mis en alerte Cleto: "j'ai dit ça suffit, je ne veux plus d'enfants parce qu'eux aussi souffrent et je veux m'en occuper convenablement".

Avec ses 37 millions d'habitants, l'Argentine compte plus d'un million de foyers composés de quatre enfants et plus, selon l'institut de statistique.

August 5, 2006

« nous recherchons des formules acceptables par tous »

PARIS (AP), vendredi 4 aout 2006, 21h55 - Un peu moins d'une semaine après que la France a mis en circulation aux Nations unies un projet de résolution sur le Liban, Jacques Chirac s'est entretenu vendredi soir au téléphone avec Kofi Annan et lui a indiqué que "nous recherchons des formules acceptables par tous", a rapporté l'Elysée.

...

BEYROUTH (AP) - Au moins 23 personnes sont mortes vendredi dans l'explosion de quatre missiles israéliens qui se sont abattus sur des ouvriers agricoles qui chargeaient des légumes dans un camion frigorifique près de la frontière libano-syrienne, selon un responsable de la défense civile libanaise.

En outre, 17 ouvriers agricoles ont été blessés dans l'attaque et d'autres pourraient être ensevelis sous les gravats, a précisé le responsable, Ali Yaghi, présent sur place. Un bulldozer a été mobilisé afin de tenter de dégager d'éventuels survivants.

M. Yaghi a aussi expliqué que des véhicules avaient été dépêchés sur les lieux pour évacuer les 23 corps ainsi que les blessés vers la ville syrienne de Homs, car les routes vers des hôpitaux au Liban étaient coupées en raison des raids aériens israéliens menés un peu plus tôt dans la journée.

July 18, 2006

Assommé à l'aide d'un flash-ball...

PARIS (AFP) - Un magistrat parisien, en état d'ébriété, a agressé des policiers avec une épée de franc-maçon, avant d'être assommé à l'aide d'un flash-ball, a-t-on appris de source judiciaire.

Le magistrat, Philippe Bonnet, substitut général à la cour d'appel de Paris, a été placé d'office en hôpital psychiatrique.

Les policiers avaient été prévenus le week-end dernier par une convive de M. Bonnet qui avait constaté un comportement anormal lié à la boisson et quitté son domicile.L'un des deux policiers agressés a été légèrement blessé.

Quinze jours auparavant, le magistrat avait déjà menacé à l'arme blanche le maître de maison lors d'une soirée à laquelle il s'était rendu. Il avait alors été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

Selon une source judiciaire, le procureur général de Paris a engagé depuis une procédure disciplinaire pour obtenir la suspension provisoire du magistrat.

Un autre sujet tabou que celui de la circoncision...

PARIS (AFP), mardi 11 juillet 2006 - Pratiquer systématiquement la circoncision masculine en Afrique subsaharienne pourrait permettre d'éviter, dans les vingt prochaines années, près de six millions de nouvelles infections par le virus du sida (VIH) - dont deux millions dans les dix prochaines années - et trois millions de morts, selon les calculs d'une équipe internationale.

L'étude, coordonnée par Brian Williams de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et publiée mardi par la revue américaine Plos Medicine, montre que si le bénéfice de la circoncision masculine était confirmé par les essais en cours, le nombre de morts et de nouvelles infections par le VIH dans cette région serait considérablement réduit dans les vingt prochaines années.

Cette meilleure protection résulterait d'une réduction considérable, grâce à la circoncision, de la surface de peau comportant de nombreuses cellules immunitaires (cellules dentritiques) très sensibles au VIH.

Pour la première fois en 2005, l'équipe de Bertran Auvert (Inserm), co-signataire de cette nouvelle étude, avait démontré sur 3.000 hommes à Orange Farm (Afrique du Sud) que la circoncision masculine réduisait de 60 % en moyenne la transmission du VIH de la femme vers l’homme. Ce travail, paru dans la même revue (www.plosmedicine.org) en 2005, apportait la première démonstration scientifique que la circoncision masculine diminuait fortement le risque de contamination par le VIH, confirmant ainsi les observations allant dans ce sens, souligne l'Inserm.

La nouvelle étude, une modélisation mathématique, suggère que la circoncision masculine pourrait éviter, dans les 20 prochaines années, 6 millions de nouvelles infections par le VIH (dont 2 millions au cours des 10 prochaines années) et 3 millions de morts liés au VIH. Environ un quart des nouveaux cas et morts évités le seraient en Afrique du Sud, selon ces calculs.

Si les résultats des essais de terrain menés en Ouganda et au Kenya par les National Institute of Health (NIH) américains confirment en septembre 2007 ceux obtenus en 2005 à Orange Farm par Bertrand Auvert, la circoncision masculine serait en bonne voie pour constituer un nouvel outil de prévention contre le VIH, en complément de l'utilisation du préservatif, de l’information et de l’éducation du public, d'après l'Inserm.

La circoncision masculine pourrait notamment aider à réduire l’ampleur de l’épidémie en Afrique, en particulier en Afrique australe (Afrique du Sud, Zimbabwe, Botswana, Lesotho, Swaziland...) où la pratique de la circoncision masculine est faible et la prévalence du VIH forte.

July 13, 2006

Les pleurs de l'enfant à l'audience et le refus exprimé...

Le syndrome de Stockholm désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à adopter peu ou prou le point de vue de ceux-ci. Ce comportement paradoxal des victimes de prise d'otage, a été décrit pour la première fois en 1978 par le psychiatre américain F. Ochberg qui lui donne le nom de « syndrome de Stockholm ».

L'anticléricalisme est un positionnement idéologique qui refuse ou est très critique envers une forme d'autorité religieuse, le clergé, à son ingérence ou son influence sur la vie publique. L'anticléricalisme s'oppose au cléricalisme, idéologie qui prône la participation des clercs à la vie publique.

En France, depuis la séparation de l'Église et de l'État (loi de 1905), l'anticléricalisme, même s'il n'est pas formulé en ces termes, a toujours été présent dans le but d'empêcher le clergé catholique de reprendre par un autre moyen son influence sur la population.

Même longtemps avant la Révolution, on se moquait des moines, des prêtres, des frères et des sœurs dans la littérature française, souvent par grivoiserie. Rabelais fait dire à Gargantua que les moines «molestent tout leur voisinage à force de trinqueballer leurs cloches». Voltaire, le déiste, affirmait plus sérieusement dans son dictionnaire philosophique que Jésus avait exclu l'autorité civile des prêtres.

Wikipedia, 13 juillet 2006





A bas la calotte !
La caricature anticléricale et la Séparation
des Églises et de l'État

Guillaume Doizy et Jean-Bernard Lalaux
Format : 22 x 28 cm, 160 pages en quadri
ISBN : 2 86227 459 3

A la fin du XIXe siècle, l’Eglise catholique et la République s’affrontent pour la domination des institutions du pays. Le clergé représente alors un véritable Etat dans l’Etat. Réactionnaire, conservateur, monarchisant, hostile aux sciences et au progrès, il s’arc-boute sur le considérable budget du culte qui lui est alloué, régente l’école et refuse la loi civile.


Anthony Poncier, «Frédéric Chauvaud [dir.], Le sanglot judiciaire. La désacralisation de la justice (VIIIe-XXe siècle), Paris, Éditions Créaphis, 1999, 240 p.»
Revue d'histoire du XIXe siècle, 2000 20/21, Varia


A partir d'une interrogation sur la crise de la justice contemporaine, les auteurs (historiens, sociologues, juristes) suivent le processus de « désenchantement » qui se traduit au milieu du xviiie siècle par l'extension du profane, et la perte de la sacralité. Un seuil est atteint à la charnière des xixe et xxe siècles, moment de l'émergence du social et de nouvelles exigences relatives au jugement en équité. Cet ouvrage est illustré par les caricatures du monde judiciaire de l'époque.

Le sanglot judiciaire

La désacralisation de la justice (viie-xxe siècle)
Sous la direction de Frédéric Chauvaud

Format : 150 x 200
240 pages
Dessins et caricatures en noir et blanc

ISBN : 2-907150-96-0
code Seuil : 8-62592

June 29, 2006

« De la parole aux actes »


La police vient de me téléphoner, demain je dois me rendre au commissariat. Entre 2004 et 2005 Justine a été inscrite plusieurs fois au fichier des mineurs disparus et ces différents dossiers ne seraient pas clos.

Forum évangélisation
30 juin et 1er Juillet 2006

à l’Eglise Réformée du Marais (Paris 4 e)

Le groupe qui organise ce forum (une douzaine de pasteurs et non pasteurs) constate que l’Evangile a perdu ses repères dans une société française où la foi est souvent cantonnée au strict domaine privé.

Le forum s’adresse principalement aux « forces vives » de nos Eglises locales, qui serviront de « relais » auprès de leurs collègues.


De l'agenda de Protestants.org,
Fédération protestante de France

June 25, 2006

Des pélicans l'air dans le brouillard

LOS ANGELES (Reuters) - Quatre pélicans trouvés en état d'ébriété apparent font l'objet de tests toxicologiques dans un refuge pour oiseaux du sud de la Californie après que l'un des volatiles se fut écrasé contre un véhicule dans une station balnéaire.

Les palmipèdes erraient, l'air complètement "dans le brouillard", dans les rues lorsque l'un d'entre eux a heurté le pare-brise d'une voiture.

Les spécialistes du refuge pour oiseaux pensent que les pélicans bruns ont peut-être ingéré des algues marines susceptibles de fabriquer un acide toxique responsable de ce type de comportement erratique.

La population locale a été priée de surveiller le comportement de tout autre palmipède au comportement bizarre ou erratique.

Dans son célèbre film "Les Oiseaux", Alfred Hitchcock avait imaginé en 1961 une attaque d'oiseaux ayant ingéré des coquillages porteurs d'un acide toxique qui avaient terrorisé la population d'une petite ville de Californie.

June 22, 2006

Bière et volant, un partenariat ambigu ?

PARIS (AP) - Le délégué interministériel à la sécurité routière Rémy Heitz "demande instamment", dans un communiqué diffusé mercredi, que le réseau d'auto-écoles CER (Centre d'éducation routière) "renonce au partenariat ambigu" qu'il a noué avec le fabricant de bière Kronenbourg.

Selon "Le Parisien" daté de mercredi, cette société envisage de faire la promotion d'une de ses bières à partir de septembre dans un film diffusé à ses apprentis conducteurs par le deuxième groupement français d'auto-écoles. Le film financé par Kronenbourg montre d'abord l'implication de l'alcool dans un accident de la route, avant de vanter les mérites d'une bière sans alcool.

Dans son communiqué, M. Heitz "s'étonne de l'initiative prise par le réseau CER". Il "s'inquiète de la confusion qui pourrait en résulter au détriment de la sécurité routière"?

"La prévention de l'alcool au volant, en particulier chez les 18-25 ans, est une priorité absolue des pouvoirs publics", rappelle-t-il. AP

June 20, 2006

Chirac refuserait l'ethnocentrisme


De quoi faire bondir quelques immigrés qui sont supposés s'intégrer en commencant par renoncer à transmettre leur culture à leurs enfants.

De quoi faire bondir également quelques familles et enfants dont l'ASE ou assimilés contrôle arbitrairement le destin, ignorant parfois même qui sont ces familles, faute d'avoir enquêté.

Qu'est ce que c'est que cet Etat de paraitre droit et aux lumineux portails présentés au reste du monde ?

"Cette nouvelle institution dédiée aux cultures autres sera, pour ceux qui la visiteront, une incomparable expérience esthétique en même temps qu'une leçon d'humanité indispensable à notre temps", a déclaré Jacques Chirac en fin de matinée. Le chef de l'Etat a ajouté que la création de ce nouveau lieu était nécessaire pour "rendre justice à l'infinie diversité des cultures" et pour porter un autre regard "sur le génie des peuples et des civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques". Le président de la République a aussi rappelé que la création du musée avait été décidée en 1998, "en accord avec le premier ministre, M. Lionel Jospin". M. Chirac a insisté sur l'hommage de la France "à des peuples auxquels, au fil des âges, l'histoire a trop souvent fait violence. Peuples brutalisés, exterminés par des conquérants avides et brutaux. Peuples humiliés et méprisés, auxquels on allait jusqu'à dénier qu'ils eussent une histoire. Peuples aujourd'hui encore souvent marginalisés, fragilisés, menacés par l'avancée inexorable de la modernité".

M. Chirac a également précisé dans son discours : "Au cœur de notre démarche, il y a le refus de l'ethnocentrisme, de cette prétention déraisonnable de l'Occident à porter, en lui seul, le destin de l'humanité. Il y a le rejet de ce faux évolutionnisme qui prétend que certains peuples seraient comme figés à un stade antérieur de l'évolution humaine, que leurs cultures dites 'primitives' ne vaudraient que comme objets d'étude pour l'ethnologue ou, au mieux, sources d'inspiration pour l'artiste occidental."

"Ce sont là des préjugés absurdes et choquants. Ils doivent être combattus. Car il n'existe pas plus de hiérarchie entre les arts qu'il n'existe de hiérarchie entre les peuples. C'est d'abord cette conviction, celle de l'égale dignité des cultures du monde, qui fonde le Musée du quai Branly."

Le chef de l'Etat a aussi expliqué que ce nouveau musée, "loin des stéréotypes du sauvage ou du primitif (…), veut faire comprendre la valeur éminente de ces cultures différentes, parfois englouties, souvent menacées, ces 'fleurs fragiles de la différence' qu'évoque Claude Lévi-Strauss et qu'il faut à tout prix préserver".

Arts premiers : Jacques Chirac rend hommage aux "peuples humiliés et méprisés"
LE MONDE | 20.06.06




L'une des salles du musée consacrée à l'Océanie


Enfance & Familles d'Adoption

Comment se passe l'adoption en Asie et en Océanie ?

Les fortes variations de l’adoption au Vietnam (premier – et de loin – pays d’origine de 1996 à 1998, avec près de 1 300 adoptions par an, puis 350 adoptions en quatre ans) explique pour l'essentiel les variations dans la place que joue ce continent. Parallèlement, la Chine acquiert une place importante (les autorités chinoises souhaitant que les procédures se fassent exclusivement par le biais des OAA, organismes autorisés pour l'adoption).

Les principaux pays d’origine en 2003 sont : la Chine (360 enfants), le Vietnam (234 enfants), la Thaïlande (83 enfants), le Cambodge (60 enfants), le Népal et l’inde (moins de 40 enfants chacun).

Pour en savoir plus, consultez régulièrement l'actualité internationale.


Comment faire quand les informations sur un pays sont très rares ?

La MAI n'a pas fait de fiches pour tous les pays dans lesquels on peut adopter, notamment pour les pays où les adoptions sont extrêmement rares.

Si vous souhaitez adopter dans un pays pour lequel la MAI n'a pas fait de fiches, vous pouvez :

  – solliciter la MAI car elle peut vous communiquer les informations ;
  – contacter l'ambassade ou le consulat de France dans le pays concerné et/ou l'ambassade ou le consulat du pays concerné en France ;
  – contacter votre EFA départementale, qui pourra peut-être vous mettre en relation avec des personnes ayant adopté dans ce pays ;
  – lancer un appel sur notre forum ou sur nos listes de discussion.

June 19, 2006

Ouverture d'un procès particulier

TOURS (AP) - Le procès d'un réseau de diffusion d'images pédophiles s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Tours. Quatorze prévenus comparaissent pour "captation, transmission, diffusion et détention d'images à caractère pornographique de mineurs".

Dans le box des accusés, douze sur quatorze étaient présents, dont Michel Joubrel, 52 ans, ancien substitut général à la cour d'appel de Versailles, ex-membre du Conseil supérieur de la magistrature et ancien dirigeant de l'Union syndicale de la magistrature.

Ce père de famille est accusé d'avoir détenu plus de 5.000 images pédophiles sur son ordinateur. Son avocat, Me Boualem Bendjador, reconnaît qu'il s'agit d'une "défense délicate". Selon lui, "il ne faut pas faire un double procès. Même si un magistrat est certainement plus averti que les autres concernant ce type de délits, les hommes sont égaux devant la loi. Un magistrat a comme tout homme, ses faiblesses et ses troubles".

Suspendu de ses fonctions, Michel Joubrel a été mis à la retraite d'office en septembre 2004, puis radié en février 2005. En mai 2003, les gendarmes de la section de recherche d'Orléans avaient opéré un vaste coup de filet dans une quarantaine de départements, les conduisant tout d'abord à interpeller un étudiant tourangeau de 23 ans, gestionnaire du site.

La mémoire de son ordinateur avait ensuite permis d'identifier plus de 60 personnes qui s'étaient connectées à son site. Les prévenus risquent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et jusqu'à 75.000 euros d'amende. Le procès se tiendra durant deux jours à Tours. AP

pan/mw

Libération, no. 7180
SOCIETE, samedi 12 juin 2004, p. 17
Pédophilie: un juge devant ses pairs
Audience disciplinaire pour cet homme accusé d'avoir collecté des photos de viols d'enfants.

Extraits :

Ambiance de plomb, vendredi, lors de l'audience disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à la Cour de cassation. Les membres du Conseil avaient devant eux un vrai pair : Michel Joubrel n'est pas seulement un haut magistrat, un ancien président du principal syndicat de la profession, mais il a lui-même fait partie du CSM de 1998 à 2002.

A l'audience disciplinaire, chacun a rappelé les brillants états de service de cet homme de 50 ans : classé troisième à la sortie de l'Ecole nationale de la magistrature (ENM), il est couvert d'éloges par ses évaluateurs successifs vantant son «intelligence claire», son «entière disponibilité», sa «courtoisie», sa «justesse de raisonnement»...

Michel Joubrel consultait ces sites chez lui, la nuit. Pourquoi ? Pour son audition, ses défenseurs avaient demandé le huis clos. Dans leurs plaidoiries restées publiques, ils ont évoqué la tristesse de sa vie familiale, en chargeant l'épouse de leur client. Et de citer abondamment la surprenante expertise psychiatrique du docteur Coutanceau pour qui Michel Joubrel n'est ni pédophile, ni pervers, ni susceptible de passer à l'acte. Ses déboires conjugaux l'auraient juste conduit «à se livrer à d'autres curiosités, mais sur le mode imaginaire».

Un diagnostic que Patrice Davost prend avec beaucoup de précautions : «Il semble que l'expert s'est fait l'écho des seules déclarations de Michel Joubrel, indiquant notamment que 85 % des sites consultés concernaient des adultes femmes.» Les avocats estiment que les faits relèvent de «la vie privée», voire «de la vie intime», et que la sanction demandée est disproportionnée : «On vous a proposé une peine de mort professionnelle et sociale», s'insurge Me Liénard. Décision sous huitaine.


La révocation du juge Michel Joubrel requise devant le CSM
Le Monde, édition du 13.06.04

« Intelligence claire », « grande puissance de travail », « courtoisie » : comme l'a rappelé André Ride, procureur général de Limoges, M. Joubrel s'est attiré tous les éloges, au long d'une carrière « exemplaire ». Il n'y manque rien : ni la présidence de l'Union syndicale des magistrats, l'organisation majoritaire, entre 1988 et 1992 ; ni les responsabilités à l'administration centrale, où il fut chargé de l'informatisation de la justice ; ni l'ordre national du Mérite, en 1995 ; ni l'élection au CSM, en 1998.

En mai 2003, son interpellation provoque une véritable onde de choc dans la magistrature. Cette mise en cause intervient juste après celle du substitut Jean-Louis Voirain, mis en examen pour corruption, révoqué depuis par le CSM.

Un an plus tard, l'épais décorum de la Cour de cassation n'a pas empêché un autre désastre judiciaire - celui d'Outreau - de pénétrer les débats : « C'est dans une ambiance lourde que cette affaire pénible, délicate et difficile est soumise à votre conseil », a souligné Patrice Davost.

M. Joubrel « se devait, plus que tout autre, d'être exemplaire car il a obtenu de ses pairs le devoir de les représenter et de les juger », a ajouté Patrice Davost, pour qui l'exploitation de tels clichés participe de l'alimentation des réseaux criminels et « porte atteinte, de façon spectaculaire, à l'institution judiciaire ».

A ses avocats de distribuer, devant un magistrat en pleurs, les miettes de cette confession : une épouse suicidaire et alcoolique, deux enfants secoués, dont l'un passe son bac ces jours-ci, un père de 84 ans, célèbre magistrat lui aussi, qu'on imagine mortifié. « Michel Joubrel vivait deux vies, a expliqué Me Boualem Bendjador, une vie professionnelle rayonnante, une vie désastreuse à la maison. »

Selon le rapport de Roland Coutanceau, l'expert psychiatre, M. Joubrel n'a pas de « tendances pédophiliques », et sa personnalité « exclut tout risque de passage à l'acte ». Marqué par son éducation, M. Joubrel n'a pas envisagé de relation extra-conjugale ; il se serait pendant quatre ans « adonné à une vie auto-érotique », dans « l'imaginaire ».

Contre la révocation, « cette peine de mort professionnelle et sociale qui semblait programmée », Me Jean-Yves Liénard a donc demandé « une deuxième chance ». A l'adresse des pairs, Me Bendjador a ajouté : « Ne soyez pas en colère parce qu'il vous a trompés. Ce qu'il a commis, il en a honte. »