May 11, 2007

Quatre discothèques des Champs-Elysées jugées pour discrimination

PARIS (AFP) - (...) "Quand on est au milieu de plein de monde désireux de faire la fête et qu'on ne peut pas en faire partie, on ressent de l'humiliation et même de la rage", a confié Philippe Trésor.

(...) Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, partie civile, a insisté sur les "milliers de signalements de victimes de discrimination" à l'entrée des discothèques chaque année. Il a remercié le parquet de Paris d'avoir pour la première fois décidé de poursuivre des établissements parisiens.

Le parquet devait requérir en fin d'après-midi et le jugement sera mis en délibéré.

LE HAVRE (AP) - Quarante-six patients de l'hôpital de Lillebonne (Seine-Maritime) ayant reçu des soins d'un infirmier porteur du VIH et employé alors qu'il n'avait pas connaissance de son infection, viennent de recevoir un courrier leur demandant d'effectuer un test de dépistage, a-t-on appris vendredi auprès de l'établissement hospitalier.

C'est sur recommandation des autorités sanitaires que la direction de l'hôpital a pris cette décision "par principe de précaution, tout en sachant que les risques de transmission sont infimes", explique Thierry Giracca le directeur de l'établissement.

Le soignant qui travaillait depuis mai 2003 et de manière ponctuelle dans cet hôpital a aujourd'hui cessé son activité.

Vendredi, une quinzaine de ces 46 patients qui ont reçu leur lettre en milieu de semaine s'étaient déjà manifestés pour subir un test de dépistage.


La Libye proteste contre les déclarations de Nicolas Sarkozy Tripoli n'apprécie pas que Nicolas Sarkozy ait déclaré que «la France serait aux côtés» des infirmières bulgares «enfermées depuis huit ans» en Libye.
Par AFP
LIBERATION.FR : lundi 7 mai 2007


Tripoli, 07/05 - Le verdict du procès intenté contre cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien pour avoir répandu des allégations selon lesquelles des officiers de la Police libyenne les avaient torturés en 2004 pour leur arracher des aveux, dans le cadre de l`affaire des enfants libyens contaminés au virus du SIDA, a été fixé au 27 mai prochain par le Tribunal de première instance de Souk Jumaa siégeant à Aïn Zara (banlieue sud de Tripoli).

Cette décision de la juridiction libyenne est intervenue dimanche au cours de la 7ème séance de ce procès commencé le 11 février dernier, intenté par les enquêteurs libyens contre ces personnel soignants accusés le 9 février 1999 d`avoir volontairement inoculé le virus du SIDA à quelque 439 enfants libyens à Benghazi (1.050 km à l`est de Tripoli) et à laquelle seul le médecin palestinien s`est présenté, pour la seconde fois consécutive, alors qu`aucune raison n`a été avancée pour expliquer l`absence des infirmières bulgares.

Le président du Tribunal de première instance de Souk Jumaa, Salem Hamrouni a ainsi décidé de permettre à l`avocat de la défense Me Othman Al-Bizanti de remettre à la Cour un mémorandum sur sa plaidoirie avant le 20 mai.

Auparavant, l`avocat des accusés avait plaidé devant le tribunal et avancé dans son argumentation que ce procès ne reposait pas sur des fondements juridiques, étant donné que les accusés n`ont jamais déposé plainte contre les enquêteurs libyens pour le motif de torture.

Dans sa réponse, l`avocat des plaignants Moncef Muftah Khlifa a indiqué que les déclarations des accusés lors de leurs premiers procès devant le Tribunal pénal de Benghazi (en 2004 et 2006) constituaient en fait des plaintes, précisant que c`est sur la base de ces déclarations que le tribunal avait, à l`époque, diligenté une enquête et intenté un procès pour torture à l`issue duquel les enquêteurs ont été innocentés.


- De l'humiliation et même de la rage -

May 2, 2007

« Comme on faisait avec les collabos après la guerre »

Ouverture d’une information judiciaire pour une agression raciste à Marseille
Une jeune femme de 22 ans dit avoir été victime de violences antisémites jeudi 26 avril. D’après son témoignage, deux hommes non identifiés lui ont dessiné au feutre une croix gammée entre les seins après avoir découvert qu’elle portait en pendentif un symbole hébraïque.
Libé, le 2 mai

Le Parquet de Marseille a ouvert lundi une information judiciaire après l’agression à caractère raciste dont une jeune femme de 22 ans dit avoir été victime, jeudi 26 avril. Selon ses dires, deux hommes non identifiés lui ont dessiné au feutre une croix gammée entre les seins après avoir découvert qu’elle portait en pendentif le symbole hébraïque «hai».

«Qu’est-ce que tu fais avec ça? C’est le symbole du diable!», auraient-ils lancé à la jeune fille, selon Isidore Aragones, président du CRIF (conseil représentatif des institutions juives de France) Marseille-Provence. D’après ses explications, ils lui ont déchiré son t-shirt avec un couteau, l’ont frappée, lui ont volé téléphone portable et sac, et lui ont coupé des cheveux, «comme on faisait avec les collabos après la guerre», s’insurge Me Aragones.

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- « Trois circonstances aggravantes » -

April 16, 2007

La construction de l'élite, l'eugénisme volontaire


PARIS (AP) - Ségolène Royal et François Bayrou "sont les dignes héritiers de la IVe République", déclare Nicolas Sarkozy dans un entretien paraissant mardi dans "Le Républicain lorrain".

SAINT-HERBLAIN, Loire-Atlantique (AP), extrait - Nicolas Sarkozy a "lepénisé" son discours en mettant notamment la pédophilie ou le suicide des adolescents sur le compte d'un déterminisme génétique, a accusé lundi soir le socialiste Robert Badinter. Ces "considérations-là" peuvent conduire aux "pratiques funestes de l'eugénisme", a-t-il mis en garde.

"Sarkozy a lepénisé son discours", a dénoncé l'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand en ouverture d'un meeting de Ségolène Royal à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). "Il suffit de relire ses propos sur les gènes de la pédophilie ou du suicide chez les adolescents (...) On sait à quelles pratiques funestes de l'eugénisme ces considérations-là, unanimement dénoncées par les autorités scientifiques, peuvent conduire", a alerté le père de l'abolition de la peine de mort.





Carrel Alexis - L'homme cet inconnu
Chez Plon, 1935, quatrième de la repro :

Né à Sainte-Foy-lès-Lyon le 28 juin 1873, Alexis Carrel a été élevé par sa mère, devenue veuve prématurément.

Spontanément attiré par les sciences naturelles, il entreprend des études médicales. A vingt-trois ans, il est nommé interne des hôpitaux de Lyon. Libre penseur et sceptique, il a l'occasion, comme il accompagne des malades à Lourdes, d'assister à un miracle. La relation rigoureusement objective qu'il fait de ce cas dans une gazette de la ville lui vaut l'hostilité des milieux politiques, universitaires et hospitaliers, et compromet la suite de sa carrière.

En 1904, il part pour le Canada, puis il gagne les Etats-Unis, et il reprend dans un laboratoire de recherches à Chicago les travaux qu'il avait commencés à Lyon sur la chirurgie des vaisseaux. Il a vingt-trois ans quand l'institut Rockefeller met un laboratoire à sa disposition.

En 1912, le prix Nobel de médecine récompense ses travaux.

N'ayant jamais accepté d'adopter la nationalité américaine, il revient en France faire son devoir en 1914, et c'est également en France que le trouvent la guerre, la défaite et l'occupation en 1940.

Il meurt à Paris, le 5 novembre 1944. Sa dépouille repose dans le petit village breton de Saint-Gildas.


Chapitre VIII.6 p.348
Le choix des individus,
les classes biologiques et sociales.


Il est nécessaire de faire un choix parmis la foule des hommes civilisés. Nous savons que la sélection naturelle n'a pas joué son rôle depuis longtemps. Que beaucoup d'individus inférieurs ont été conservés grâce aux efforts de l'hygiène et de la médecine. Que leur multiplication a été nuisible à la race. Mais nous ne pouvons pas prévenir la reproduction des faibles qui ne sont ni fous ni criminels. Ni supprimer les enfants de mauvaise qualité comme on détruit, dans une portée de petits chiens, ceux qui présentent des défauts. Il y a un seul moyen d'empècher la prédominance désastreuse des faibles. C'est de développer les forts. L'inutilité de nos efforts pour améliorer les individus de mauvaise qualité est devenue évidente. Il vaut mieux faire grandir ceux qui sont de bonne qualité. C'est en fortifiant les forts que l'on apportera une aide effective aux inférieurs. (...) Il faut abandonner l'idée dangeureuse de restreindre les forts, d'élever les faibles, et de faire ainsi pulluler les médiocres.

Nous devons chercher parmis les enfants, ceux qui possèdent de hautes potentialités et les développer aussi complètement que possible. Et donner ainsi à la nation une aristocratie non héréditaire.



Chapitre VIII.7 p.351
La construction de l'élite,
l'eugénisme volontaire, une aristocratie héréditaire.


Pour la perpétuation d'une élite, l'eugénisme est indispensable. Il est évident qu'une race doit reproduire ses meilleurs éléments. Cependant, dans les nations les plus civilisées, la reproduction diminue et donne des individus inférieurs. Les femmes se détériorent volontairement grâce à l'alcool et au tabac. Elles se soumettent à un régime alimentaire dangereux afin de réaliser un allongement conventionnel de leur ligne. En outre, elles refusent d'avoir des enfants. Leur carence est due à leur éducation au féminisme, à un égoïsme mal compris. Elle est due aussi aux conditions économiques, à l'instabilité du mariage, à leur déséquilibre nerveux et au fardeau que la faiblesse et la corruption précoce des enfants impose aux parents. Les femmes venant des plus anciennes familles, qui seraient les plus aptes à avoir des enfants de bonne qualité et à les élever de façon intelligente, sont presque stériles.

Ce sont les nouvelles venues, les paysannes et les prolétaires des pays les plus primitifs d'Europe, qui engendrent des familles nombreuses. Mais leurs rejetons n'ont pas la valeur de ceux des premiers colons de l'Amérique du Nord.


(...) L'eugénisme peut exercer une grande influence sur la destinée des races civilisées.

Qui serait bien plus actuel, un livre qui aurait fait grand bruit en Amérique, suscitant d'immenses débats : :

Ce qu'un enfant doit avoir
T. Berry Brazelton et Stanley I. Greenspan
Chez Stock / Laurence Pernoud 2001.IX

De l'introduction :

(...) Les recherches menées en 1989-1991 par la National Commission for Children ont montrées que notre pays était en retard sur beaucoup d'autres cultures pour son soutien à la cohésion familiale. Nous risquons de le payer très cher en ce qui concerne les comportements de nos enfants - drogue, violence et délinquance. Nos petits enfants vont vivre dans la même société que les descendants des familles négligées. Les votres aussi.

Au cours de nos activités de médecn et d'avocat de la cause infantine, nous avons, l'un et l'autre, vu de grands signes d'espoir ; une prise de conscience gagne tout le pays et de nouveaux programmes faisant de l'intérêt bien compris de l'enfant une véritable priorité se développent partout.

La petite enfance est le moment à la fois le plus décisif et le plus sensible du développement. Les recherches, les notres parmis d'autres, ont démontré que les ingrédients du développement intellectuel, affectif et moral sont transmis à l'enfant au cours des toutes premières années. Si ce n'est pas le cas, ces ingrédients peuvent être acquis au cours de la croissance, mais plus difficilement et moins parfaitement...

(...) Cette scène se passait dans une des meilleurs maison de retraite de la ville. Là aussi, nourriture, hygiène et soins médicaux étaient excellents.

C'est `'l'amour institutionnel". C'est le lot, à chaque bout de la vie, aussi bien des pauvres que des riches, de ceux qui, en raison de leur âge et de leur impuissance, sont tributaires de l'aide des autres. Nous savons tous de quel genre d'aide il s'agit. Mais nous ne pouvons pas penser que c'est celle que recoivent les personnes que nous aimons.

On peut se persuader qu'en payant le prix on aura de bons services.
En fait, dans certaines entreprises, la participation des parents aux crèches situées sur le lieu de travail crée le sentiment d'une sorte de famille élargie. Les écoles maternelles qui encouragent la participation des parents retirent des avantages de leur présence. Une infirmière chef compatissante dans une maison de retraite peut y apporter une touche personnelle. Mais, hélas, ce sont là des exceptions. L'ironie est que, si cet état de choses perdure, dans quatre-vingt ans, les bébés d'aujourd'hui se trouveront replongés dans ces environnements impersonnels qui leurs sembleront étrangement familiers.

(...) Pourquoi sommes nous passé si radicalement à des modes d'interaction plus impersonnels, avec nos enfants comme dans la vie familiale ?

(...) La question devient alors : pourquoi maintenant ?

(...) L'économie a suffisamment progressée por que chacun considère comme allant de soi la satisfaction des besoins fondammentaux ; c'est peut être ce qui nous a conduit à négliger les besoins du bébé. Dans le passé, la fonction maternelle incluait la responsabilité des nourrissons et l'acceptation de leur vulnérabilité. Les femmes étaient censées rester à la maison avec les enfants et sépanouir en s'occupant des autres, non en faisant carrière. Les pères et les maris étaient censés s'attaquer au côté compétitif de la vie.

Le progrès économique et l'éducation ont encouragé une plus grande égalité et un dépassement des règles établies, et nous nous trouvons dans une période de transition. Il faut trouver un nouvel équilibre. Les femmes et les mères ne devraient pas avoir à endosser les rôles nourriciers tandis que les pères se réserveraient la maîtrise des rôles compétitifs.

Nous savons maintenant l'importance et les bienfaits à long terme d'une participation paternelle active à la vie de l'enfant. Mais nous n'avons pas encore trouvé la façon nouvelle de rétablir cet équilibre vital.

Historiquement,
nous avons abordé ce problème à travers des rituels et des règles pratiques, plutôt que par la reflexion intellectuelle.

(...) Au cours de cette période de transition, au moment où la réflexion et la prise de décision vont remplacer les règles et les rituels, il nous faut dresser un tableau clair des besoins fondammentaux des enfants autour desquels les familles doivent s'organiser. Si nous n'arrivons pas à satisfaire les besoins des enfants, nous risquons de compromettre la capacité des générations futures à entretenir des familles et à assurer la stabilité politique et économique.

(...) Ces sept `'besoins de base" constituent les matériaux indispensables à la construction de nos capacités intellectuelles, émotionnelles et sociales.

Retour à 1935, l'homme cet inconnu... Les dernières lignes :

Chapitre VIII.14 p.374
La reconstruction de l'homme.

(...) Pour la première fois dans l'histoire du monde, une civilisation, arrivée au début de son déclin, peut discerner les causes de son mal. Peut être saura-t-elle se servir de cette connaissance, et éviter, grâce à la merveilleuse force de la science, la destinée commune à tous les grands peuples du passé... Sur la voie nouvelle, il faut dès à présent nous avancer.

L'homme cet inconnu... De l'introduction d'Alexis Carrel :

Celui qui a écrit ce livre n'est pas un philosophe. Il n'est qu'un homme de science. Il passe la plus grande partie de sa vie dans les laboratoires à étudier les êtres vivants. Et une autre partie, dans le vaste monde, à regarder les hommes et à essayer de les comprendre. Il n'a pas la prétention de connaitre les choses qui se trouvent hors du domaine de l'observation scientifique.

Dans ce livre, il s'est efforcé de distinguer clairement le contenu du plausible. Et de reconnaitre l'existance de l'inconnu et de l'inconnaissable. Il a considéré l'être humain comme la somme des observations et des expériences de tous les temps et tous les pays.

Mais ce qu'il décrit, il l'a vu lui même. Ou bien il le tient directement des hommes avec lesquels il est associé.


Numéro 3, 2000
L'enfant de justice pendant la guerre
et l'immédiat après-guerre

L'Université et l'enfance délinquante : 1939-1945.


Résumé : L'auteur a lu des thèses de droit, de médecine et de lettres concernant la délinquance juvénile publiées pendant la période 1939-1945. A. quelques exceptions près, l'idéologie nazie n'inspire pas les écrits académiques. Classification des délinquants, analyse des causes ou solutions du problème avaient été proposées avant la guerre, mais, dans le contexte de l'Occupation, ces écrits prennent une autre signification.


Extrait :

L'organisation socio-économique est en définitive très peu interrogée. On consacre beaucoup plus de lignes à l'analyse des effets (supposés) criminogènes du cinéma qu'à l'étude de l'influence des conditions matérielles d'existence. Le plus "sociologue" de nos docteurs, André Gamet, rédige 32 lignes sur les effets de la misère et du chômage et 137 lignes agrémentées d'un tableau statistique sur la nocivité du septième art.

Il faut dire que la contestation politico-sociale est décrite en 1943, par l'un des maîtres à penser du problème de l'enfance malheureuse, comme une pathologie :

« L'hygiène mentale doit agir dès la naissance et même avant. [ ... ] Sinon, des conséquences graves en découleraient. Elles vont depuis les simples irrégularités scolaires et familiales et les mauvais rendements intellectuels et professionnels, si fréquents, jusqu'à l'hostilité ouverte envers la société, et dont la délinquance est la manifestation individuelle essentielle, et l'agitation sociale la traduction collective principale. »

II-1-2 Le poids de l'héréditarisme

II-1-3 La dissociation familiale : première cause de la délinquance juvénile ?


S'il est un point sur lequel tous nos auteurs sont en accord, c'est bien sur l'influence de la dissociation familiale. A grand renfort de statistiques, celles qu'ils produisent et celles qu'ils rappellent, ils postulent unanimement à un lien de causalité entre la dissociation du couple parental et la délinquance des enfants.

Le "concept" de dissociation est très large et englobe toutes les structures familiales qui s'écartent peu ou prou du modèle dominant, à savoir la famille conjugale, légalement constituée, dont tous les membres sont en vie. Guy Rey inclus même le travail salarié des parents (lire des femmes) dans les facteurs de dissociation :

« Combien voyons-nous de milieux dissociés par le veuvage, la séparation, le divorce, le remariage, le concubinage, enfin le travail des parents les soustrayant de la maison pour la journée entière, tous ces facteurs qui font que l'enfant prefère la rue au foyer où il est délaissé. »


- France, Plon, 1935  Vichy c'est un peu plus tard -

April 10, 2007

L’hygiène raciale nazie : le cas des sourds


Témoins sourds, témoins silencieux est le premier documentaire consacré à l’histoire des sourds sous le nazisme.

La réalisatrice Brigitte Lemaine, avec la précieuse collaboration de Stéphane Gatti, démonte avec minutie, dans une enquête qui aura duré près de sept ans, la mécanique implacable du programme d’hygiène raciale nazi. Un voyage au cœur des ténèbres, des instituts d’euthanasie aux rampes d’Auschwitz, des stérilisations et avortements forcés à la « solution finale ».

L’hygiène raciale nazie
Le cas des sourds

De source interdits.net

(...) Appliquer la « sélection » au troupeau humain

Avant même l’arrivée d’Hitler au pouvoir, dans nombre de pays occidentaux, les sourds de naissance constituaient déjà une des cibles privilégiées de l’eugénisme (eugenics en anglais), la « science » des « bonnes naissances » (du grec eugénès, bien né). Inventée en 1883 par Francis Galton, cousin et ami de Darwin, l’eugénisme se voulait l’application scientifique du darwinisme et de la génétique à la société humaine. Traditionnellement, on distingue deux formes d’eugénisme ; un eugénisme négatif visant à entraver la prolifération des « inaptes » (les déficients mentaux, physiologiques, etc.), et un eugénisme positif visant à favoriser la reproduction des plus « aptes » (les génétiquement conformes). Mais dans les deux cas, il s’agit en fait d’un seul et même projet de « biologie politique » : améliorer le troupeau humain en le soumettant à une sélection artificielle, basée sur des critères « scientifiques » (la qualité des gènes). L’eugénisme, c’est le projet absurde, mais rationnel, d’une « biologie » appliquée à la résolution des problèmes sociaux et politiques. Interprétés comme des symptômes d’une dégénérescence raciale, la pauvreté, le crime, les maladies, la déviance, doivent faire l’objet d’un traitement médical approprié…

Les premières législations eugénistes apparaissent aux Etats-Unis dès 1907 (Indiana) et en Europe à partir de 1928 (Suisse et Danemark), donc bien avant les premières lois nazies (1933).
Ces législations donnent lieu à un véritable activisme « médical » : internements, stérilisations, castrations, avortements forcés, et… premières « euthanasies ». André Pichot, philosophe et historien des sciences, le démontre avec une grande clarté dans son dernier livre : « Hitler n’a strictement rien inventé, il a mis en œuvre, jusqu’à leur aboutissement logique, des processus qui avaient été imaginés par d’autres que lui, bien avant lui. Et il les a étendu aux juifs pour qui ils n’avaient pas été initialement conçus » (La société pure « De Darwin à Hitler », éd. Champ Flammarion, 2000).

Explorer l’histoire des sourds sous le troisième Reich, c’est donc forcément s’interroger sur la place qu’ils occupent dans le programme d’hygiène raciale nazi. Témoins sourds, témoins silencieux constitue une véritable enquête historique. Un montage serré, très dense, combinant interventions de spécialistes, utilisation de documents d’archives et témoignages de sourds, permet de resituer la persécution des sourds par les nazis dans un cadre plus général : la mise en œuvre progressive, de 1933 à 1945, d’un plan d’extermination des « génétiquement inaptes » ; les malades mentaux, les handicapés, les homosexuels, les « dégénérés ».

(...) « Comment témoigner dans une langue qui ne s’écrit pas ? » Comment transmettre la mémoire dans une langue des signes jusque-là interdite ? Quand on est sourd, c’est la possibilité même du témoignage et donc de la mémoire qui est remise en question. Après avoir été rayés de la vie, les sourds ont été effacés de l’histoire par la quasi-impossibilité dans laquelle ils étaient de raconter aux entendants ce qu’ils avaient vécu. « Si les rescapés des camps du meurtre ont eu du mal à être crus, les sourds survivants, ne pouvant témoigner ont été oubliés » (extrait du film). Mais les sourds n’ont-ils pas depuis toujours été relégués dans les ombres et les silences de l’histoire ?…

Si bien des gens dans l’Allemagne hitlérienne avaient du mal à comprendre et à croire ce qui se passait juste sous leur yeux, imaginez alors ce que pouvaient ressentir des sourds ! Par définition, les sourds sont étrangers au monde des « entendants » (dans une certaine mesure bien sûr). Pourquoi, d’un seul coup, les entendants se mettaient-ils à brûler des livres, à pendre des rabbins, à pointer hystériquement le bras droit vers le ciel, à couvrir les façades de croix gammées… ?

Un sourd témoigne dans le film : « Puis il y a eu la nuit de cristal. Viens m’as-t-on dit, on va exterminer tous les Juifs, c’est tous des criminels, on va tous les dépecer. Alors, on a jeté des pierres sur les magasins (…) On ne comprenait pas pourquoi les entendants s’acharnaient sur les Juifs. On était sourd… ».

(...) La rationalité du « mal »

Le Kampf d’Hitler, c’est d’abord un combat pour la « santé » de la race aryenne, une lutte qui se situe, et c’est là sa nouveauté radicale, sur le plan biologique
(« Mein Kampf », Mon combat, manifeste d’Hitler). Le pouvoir nazi s’exprime dans une langue médicale. L’existence de « tribunaux de santé héréditaire » (1700) où siégeaient des médecins, de « certificats de stérilisation », d’une « police de l’hygiène », d’« instituts d’euthanasie », tout cela témoigne de l’emprise exercée par la médecine sur l’appareil d’Etat nazi. Si le Troisième Reich n’était pas un Etat de droit, cela ne veut pas dire pour autant qu’il fonctionnait en dehors de toute légalité. Bien au contraire, c’était une sorte d’Etat médico-légal où tout, y compris les pires atrocités, était soumis à des procédures minutieuses, à des formulaires détaillés, à un méticuleux contrôle juridique, administratif et médical. Il n’y a pas d’Etat totalitaire sans le soutien d’une bureaucratie moderne et efficace, d’une police bien organisée, d’un système d’identification des citoyens fiable, de bases de données médicales, sociales, politiques (indispensables pour le recensement des Juifs, des communistes, des « anormaux ») régulièrement alimentées, de techniques de répression bien rôdées (camps d’internement, placement d’office en hôpital psychiatrique, bagne).

« Le fascisme et le stalinisme ont utilisé et étendu les mécanismes déjà présents dans la plupart des autres sociétés. Malgré leur folie interne, ils ont, dans une large mesure, utilisé les idées et les procédés de notre rationalité politique », explique Foucault dans un de ses entretiens (« Le sujet et le pouvoir », in Dits et écrits IV). La « banalité du mal » dont parle Hannah Arendt (cf. Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal, éd. Folio) s’inscrit donc dans une rationalité politique que le nazisme pousse à son paroxysme.

(...) Pour une « dé-eugénisation » de nos démocraties

Si on parle souvent de la nécessité d’une « dénazification » de l’Allemagne et de l’Autriche, on n’envisage jamais par contre la nécessité d’une « dé-eugénisation » de nos démocraties. Un tabou pèse encore sur l’histoire de l’eugénisme
dont l’importance est systématiquement occultée par la plupart des historiens. Trop de personnalités (des scientifiques et intellectuels de premier plan), trop d’institutions (des hôpitaux, des firmes bio-chimiques, des fondations), trop de pays sont impliqués dans ce qui fut, à un moment donné, considéré comme la solution pratique idéale pour régler définitivement les problèmes sociaux. Trop d’intérêts sont en jeu, ceux de la génétique moléculaire et de ses puissants alliés (le lobby médical et les firmes biotechnologiques)…

Pourtant, il est urgent de mettre au jour cette part refoulée de notre passé. ...

Témoins sourds, témoins silencieux
Brigitte Lemaine, Stephane Gatti
55 min, DVD sorti le 15 mars 2007
Les films du paradoxe


LA LISTE DE CHICAGO
Liste des « personnes socialement inaptes » stérilisables


« Est socialement inapte toute personne qui, par son propre effort, est incapable de façon chronique, par comparaison avec les personnes normales, de demeurer un membre utile de la société. (…) Les classes sociales d’inaptes sont les suivantes : 1) les débiles mentaux ; 2) les fous ; 3) les criminels (y compris les délinquants et dévoyés) ; 4) les épileptiques ; 5) les ivrognes ; 6) les malades (tuberculeux, syphilitiques, lépreux, et autres atteints de maladies chroniques…) ; 7) les aveugles ; 8) les sourds ; 9) les difformes ; 10) les individus à charge (y compris les orphelins, les bons à rien, les gens sans domicile et les indigents). » (Rapport du laboratoire psychopathique du Tribunal municipal de Chicago, 1922, cité par A. Pichot in La société pure, p. 215)


- Un tabou -

Le Pen « candidat du terroir »

PARIS (AFP) - A deux semaines du premier tour de la présidentielle, le candidat du FN Jean-Marie Le Pen a ciblé son adversaire UMP Nicolas Sarkozy, qu'il se verrait bien affronter au second tour et qu'il a qualifié de candidat "qui vient de l'immigration".

"C'est un candidat qui vient de l'immigration, moi je suis un candidat du terroir. C'est vrai qu'il y a une différence, un choix qui peut être considéré comme fondamental par un certain nombre de Français", a déclaré le leader frontiste qui était invité du Grand Rendez-vous Europe 1/TV5 Monde et Le Parisien-Aujourd'hui en France.

"J'ai repris la formule de Sarkozy lui-même qui s'est fait gloire, à plusieurs reprises, d'être fils d'immigré (...) Je ne l'aurais pas utilisée si M. Sarkozy ne s'en était pas servi comme un argument qu'il estime favorable", a-t-il ajouté dans une allusion aux origines hongroises, par son père, du candidat UMP.

Le PS a dénoncé dimanche les déclarations de Jean-Marie Le Pen, estimant que "ces propos sont inacceptables et relèvent de la xénophobie exprimée régulièrement par cet homme d'extrême droite".

Le candidat UMP "est pris au piège de sa surenchère identitaire malsaine" avec le candidat FN, déclare dans un communiqué Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS à l'Egalité et au Partenariat équitable.


Plus d'infos...

- ... Qui se distinguerait ainsi de Sarkozy -


April 3, 2007

Philippe Peter, 49 ans, père biologique d'un enfant né sous X...


MARSEILLE (Reuters) - Un étudiant guinéen, dont le corps a été retrouvé dimanche près d'un campus universitaire du sud de Marseille, a été "battu à mort" d'après le rapport d'autopsie, apprend-on de source judiciaire.
"Les résultats de l'autopsie ont permis d'écarter la thèse accidentelle", a-t-on précisé de même source.

L'autopsie a mis en évidence une "série de coups violents" portés au visage de la victime avant sa mort.

Agé de 28 ans, Ibrahim Sylla étudiait les mathématiques sur le campus de Luminy, dans la banlieue sud de Marseille.

Son corps a été découvert en partie brûlé dimanche par un promeneur.

Le jeune homme a probablement été agressé dans la nuit de samedi à dimanche alors qu'il revenait à pied d'un restaurant où il travaillait à temps partiel comme plongeur.

Un appel à témoins a été lancé par le parquet de Marseille.


Actualité | France
Deux jeunes arrêtés après avoir tenté de brûler un quinquagénaire
Le Figaro, le 03 avril 2007

Dans la Drôme, un quinquagénaire, qui venait d'ouvrir sa porte à deux frères, a brutalement été pris à partie avant d'être frappé, aspergé d'essence et enflammé.

Une agression qui aurait pu virer au drame s'est jouée ce week-end à Valence (Drôme) au sein d'un milieu « très défavorisé », selon les enquêteurs.

(...) Si le mobile reste à déterminer, les enquêteurs relèvent que l'agression s'est nouée « entre gens qui se connaissent bien » et s'apparente à une sorte de règlement de comptes entre deux familles.

Le quinquagénaire victime de ce passage à tabac, qui n'a pas été hospitalisé, devrait bénéficier de dix jours d'ITT (incapacité totale de travail).

Philippe Peter, 49 ans. Il est le père biologique d'un enfant né sous X... et adopté par un couple de Nancy. La justice a fini par lui permettre de rencontrer son fils.
Persévérant
Libé, mardi 3 avril 2007

Philippe Peter est le père biologique de Benjamin, dont H. a accouché sous X..., en mai 2000. Deux mois avant la naissance, et sans connaître les intentions de H., il avait choisi de faire une reconnaissance anticipée pour ne pas prendre le risque que le mari de son amoureuse devienne légalement le père de son enfant. Enceinte de cinq mois, H. avait disparu. Lorsque Philippe Peter tente de la revoir après l'accouchement présumé, c'est le bébé qui s'est volatilisé. Est-il seulement né ? Philippe Peter téléphone au plus grand nombre de maternités possible. Mais comment retrouver son fils, lorsqu'on ignore son nom et sa date de naissance ? Comment ne pas avoir l'air d'un imposteur ? Un jour, il rencontre H. à la terrasse du café où il est serveur occasionnel : «Je n'ai rien de spécial à te dire.» Pas de Benjamin, l'enfant n'existe pas. C'est la version officielle.

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- Et maintenant ? -

Du pain et de l’eau à la cantine !


Cantine gratuite dans les écoles de Drancy et du Bourget. Pour les deux municipalités qui vont prendre en charge le coût des repas, c'est une «baisse d'impôt ciblée».
Libé, 5 janvier 2007

Raviolis gratuits dans les cantines de Drancy et du Bourget (Seine-Saint-Denis). Hier les maires UDF de ces deux communes ont annoncé que les quelque 3 000 élèves de leurs écoles primaires auront droit à un déjeuner «équilibré, quotidien et gratuit». Quelles que soient les ressources de leurs parents. Une première en France, d'après Christian Hébert, président de l'Association nationale des directeurs de restauration municipale.


Dans ce journal de France 3, 19-20 national, « le record de vitesse sur rail pulvérisé ce matin par une rame spéciale du TVG », 574,8 km/h, « la mairie du Maincy en Seine et Marne décide de priver des enfants de déjeuner », « c'est aux parents `'à" comprendre qu'il ont signé un règlement, et ce règlement existe depuis dix ans » :






Sur Choc.fr, du 30 janvier 2007 :

Une petite fille de 8 ans dont la mère, licenciée depuis peu, au chômage, n’avait pas payé le déjeuner s’est vue proposer... du pain sec, de l’eau et une banane pourrie à la cantine ! Non, la cantine ne copie pas ses menus sur les régimes des starlettes de Hollywood, ils sont juste très radin.

L’incident s’est déroulé à Castle Hill Primary School à Brockworth, Gloucester (Angleterre). On reproche souvent à la cantine de servir de la nourriture trop grasse, et bien là c’est trop sec ! « C’est pire que de la nourriture de taulard » dit la mère. Avec ça elle pouvait faire un sandwich à la banane bien mouillée.

Le pire : la mère savait qu’elle n’avait pas payé ; elle appella donc l’école en catastrophe dans l'après-midi pour s’assurer que sa fille Courteney avait mangé à sa faim. L'école lui avait alors répondu "pas de problème, elle a bien mangé !"… Sodexho refuse d’alimenter les mauvais payeurs : quelle générosité !

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- Vive la France -

November 21, 2006

Le syndrôme d'aliénation parentale, un outil des travailleurs sociaux

Tous les enfants auraient des droits, cela nous a été rappellé hier, à l'occasion de la journée internationale qui leurs était consacrée. Mais en France ainsi qu'ailleurs à travers le monde, certains adultes s'emparent donc des enfants pour renforcer leurs propres droits, pour s'en octroyer parfois de nouveaux, pour s'en octroyer alors même que les droits réclamés ne sont qu'imaginaires et non dans l'intérêt de l'enfant. La première chose qui peut paraitre souvent flagrante est que de nombreux groupes souhaiteraient avoir des enfants, des droits sur eux et parfois même, l'exclusivité de ces droits.

Une fédération profitait de la journée du 20 novembre pour annoncer sa propre campagne :




   contre toutes les violences
   faites aux femmes

   pour l'égalité et le respect
   entre les femmes et les hommes

      FNSF


Du texte qui accompagne la nouvelle campagne télévisuelle de cette fédération, il n'y a rien qui paraisse ici illégitime ou anormal :

Face aux humiliations, coups et menaces, sollicité pour prendre parti ou s’interposer, se sentant coupable, il perd toute sécurité intérieure et peut retourner contre lui les violences… Pierre LASSUS, psychothérapeute

La convention internationale des droits de l’enfant du 20 novembre 1989, ratifiée par la France le 26 janvier 1990, précise que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.

La loi du 4 mars 2002 définit l’autorité parentale comme « un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. Elle appartient au père et à la mère pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement dans le respect dû à sa personne ».


Le 20 novembre au soir, au JT de France 2, un extrait de la campagne de la FNSF montrait à quel point un enfant peut être influencé par des adultes, l'enfant irait même parfois jusqu'à mettre un coup de pied à sa propre mère. Les images dressent un portait très noir du père, de l'homme et même du petit garçon, âmes sensibles s'abstenir :




Le juge pour enfant de Nanterre ne se poserait probablement pas la moindre question en regardant cet extrait du journal de France 2. En effet, si je me fie au contenu de mon propre dossier ou même à ce que je connais du dispositif de la protection de l'enfance, ce juge suspendrait certainement sur le champ tous les droits de cette mère sur son garçon...


Avec cette nouvelle campagne, la FNSF souhaiterait interpeller les hommes violents qui seraient souvent des pères de famille. Richard Josefsberg doit être père de famille, il aurait trois enfants. Des écrits de Richard Josefsberg, dans Internats et séparation, ou comment aboutir, par la force et la contrainte, à la rupture de la relation parents-enfant, comment parvenir à évincer les parents ou à faire en sorte que l'enfant paraisse lui même les rejeter :

Nous pouvons dire en résumant certaines recherches éthologiques et psychanalytique :

  • que la recherche du contact entre la mère et son petit est un facteur essentiel du développement affectif, cognitif et social de ce dernier ;
  • que la privation de la mère ou de son substitut entraîne des perturbations qui peuvent être irréversibles. Elle peut être néanmoins prévenue en grande partie par le contact avec des congénères ;
  • ce n’est pas la mère en tant que telle qui est indispensable mais une qualité environnementale, support physique et psychique, source de contact, de chaleur ;
  • l’agrippement est à la base à la fois de l’attachement et de la séparation. Une fois établie la confiance de l’enfant, la séparation définitive de la mère a lieu soit du fait de la mère soit du fait de l’enfant.


Avec de telles contraintes, des acteurs du secteur socio judiciaire qui travaillent afin d'aboutir à la séparation de la famille, un parent peut finir par s'effondrer ce qui peut suffir à le déchoir de ses droits. Sous ces mêmes contraintes et actions, un enfant peut lui aussi finir par renoncer à l'un de ses parents - voire même les deux - ou par lui être hostile si ce parent lui est décrit défaillant, dangereux, irrespectueux, etc.

Le reste n'est ensuite qu'une question d'attestations et de rapports que les travailleurs sociaux versent au dossier socio judiciaire, simple question encore de motivation des jugements rendus qui doivent paraître crédibles. En tout cela, soustraire les enfants aux autorités, les travailleurs sociaux de l'OSE France auraient une certaine expérience et mémoire, les années des plus sombres de la France nous en disent très long. En effet, par le passé, sous Vichy, de nombreuses associations de toutes confessions ont oeuvré à soustraire des enfants aux autorités françaises - pour une cause qui était alors légitime et compréhensible mais la suite de l'histoire, pour qui la connait, l'est beaucoup moins. Depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, l'histoire est jalonnée de périodes qui ont été très dures pour les enfants et pour leurs parents parfois aussi. Se rappeller d'Outreau saison 1, 25 enfants étaient placés durant plusieurs années, un sujet très gènant).


Pour ce que j'ai constaté, les travailleurs sociaux de l'OSE France ne sont pas les seuls à rapporter et à travailler de cette manière, désaffiliant les enfants les plus petits ou rompant les relations parents-enfant des plus grands. Cet ensemble, l'aliénation parentale, me renvoit toujours autant au contenu de mon dossier ainsi qu'à un extrait du rapport 2005 du Défenseur des Enfants : « Il arrive que les adultes se cachent derrière les voeux exprimés par l’enfant pour échapper à leurs propres responsabilités ou pour faire valoir leur propre point de vue. »

Les attitudes extrèmes ne sont pas le propre des hommes. En effet, certaines femmes ont elles également un tel vécu et tant de difficultés personnelles qu'elles feraient aussi n'importe quoi pour un enfant. Mais d'après le livre noir de la garde alternée, page 99 et suivantes, « le syndrôme d'aliénation parentale serait une imposture » d'associations de pères... Certains nuancent et tendent à affirmer que le SAP ne serait une imposture que lorsqu'un père l'évoque à l'audience.


- Manipulation mentale préjudiciable, Chine profonde, 1950 -

November 19, 2006

C'est ça, la maltraitance

Les uns militent et la société française du moins son institution judiciaire, l'action de justice, replonge au bas moyen-âge. Que l'on ne s'étonne plus si les piles semblent vides. Il est étrange qu'une société, ses politiques et ses juges soient tant tolérants et ignorent de nombreuses dérives, le dispositif de la protection de l'enfance est un bateau ivre, tout en accusant systématiquement l'homme et les enfants. La victime semble être la femme d'abord, arrive ensuite l'enfant avec, demain 20 novembre, une journée internationale de promotion du savon et du stick à lèvres... Protégez vous, protégez les enfants :




Une femme autoritaire, religieuse, qui humilie ses enfants ou même un homme n'est elle pas maltraitante ? Manifestement non si on s'en fie au procès de Gabrielle Dufeil à l'issue duquel il est apparu que seul l'un de ses demi-frères pourrait être passible d'une condamnation en correctionnelle.

PARIS (AFP) - Un homme violent qui frappe sa femme maltraite aussi ses enfants, rappelle la Fédération nationale solidarité femmes (FNSA) qui lance lundi une campagne de sensibilisation, à l'occasion des journées internationales de l'enfant (20 novembre) et des femmes (25).

Regroupant une soixantaine d'associations gestionnaires d'établissements accueillant des femmes victimes, la FNSA s'appuie sur ces deux journées vouées à la lutte contre les violences exercées contre les femmes et l'enfant pour alerter l'opinion sur la situation de l'enfant témoin d'actes répétés de brutalités envers sa mère.

"Un homme violent qui humilie, injurie ou frappe sa femme, maltraite aussi ses enfants", explique Gilles Lazimi, médecin et coordinateur de la campagne télévisée, au cours de laquelle sera diffusée sur plusieurs chaînes un petit film choc, montrant un enfant témoin de violences imiter son père et donner un coup de pied à sa mère allongée à terre.

"L'enfant souffre, mais il peut considérer aussi que la violence est la façon normale de résoudre les conflits, que frapper, c'est aussi aimer", ajoute M. Lazimi. "Les garçons témoins de violences dans leur enfance ont davantage tendance à adopter la même attitude plus tard et les filles à subir la violence, comme leurs mères l'ont fait", dit-il.

Trop souvent, on estime que les violences conjugales ne concernent pas les enfants et qu'un mari violent peut par ailleurs être un "bon père". "Il faut casser cette image", estime Germaine Watine, porte-parole de la FNSA, car l'enfant est "au coeur des violences conjugales".

"La dispute a souvent pour alibi l'enfant", que le mari "utilise" pour culpabiliser la mère, explique-t-elle.

"Pour 40% des femmes, les violences débutent d'ailleurs lors de la grossesse", selon Emmanuelle Piet, présidente du collectif féministe contre le viol.

Non seulement témoin des actes de violence, l'enfant est aussi acteur. Dans un premier temps, souligne Germaine Watine, "il s'interpose, il a tendance à prendre le parti du plus faible, la mère, il pense qu'il a une responsabilité, se sent protecteur, il n'a plus une attitude d'enfant".

Ensuite, "beaucoup d'entre eux prennent conscience de l'incapacité de leur mère à se défendre" et, comme dans le clip, peuvent aller jusqu'à imiter le père et frapper leur mère, ou du moins, lui en vouloir d'être faible.

"Si le père est jugé et condamné, l'enfant souvent culpabilise", dit-elle. "Ceux qui vont bien sont ceux qui arrivent à prendre des distances".

Les enfants exposés à la violence envers les femmes manifestent souvent des symptômes de stress post-traumatique, peur, anxiété, irritabilité, difficulté à se concentrer, hyperactivité.

Hakim, 4 ans, s'est lacéré le visage avec un couteau à l'âge de deux ans et menace de tuer sa mère, comme il a entendu son père le faire.

Sarah, 6 ans, frappe sa maman et lui crache au visage. "T'es bonne à rien", lui dit-elle.

Bintou, 7 ans, ne veut pas manger par peur, dit-elle, "de grossir et de grandir".

Ces témoignages recueillis par l'association SOS Femmes 93 montrent à quel point les souffrances des enfants sont le reflet des violences conjugales.

"La violence conjugale devrait être un des principaux facteurs à examiner lorsque la garde d'un enfant est en cause", estime le Dr Lazimi.

La FNSA milite pour que la violence conjugale soit une contre-indication à la médiation en cas de séparation et divorce, et demande que soit interdite l'autorité parentale en cas de délit commis en présence du mineur au domicile commun.





L'Humanité, Société, le 21 février 2006
Le retour du « criminel né », « Une perspective qui n’effraie pas tout le monde, notamment au gouvernement. »


Des enfants devenus criminels
Le Figaro, le 3 novembre 2006, extraits :

Soudain, ils se muent en incendiaires de bus, sans véritables raisons. D'autres regardent, complices de cette violence effrayante.

«Un petit minot en jean avec un tee-shirt noir auquel j'aurais donné 12 ans, poursuit l'enquêtrice de la «crim»... On s'attendait franchement à autre chose.»

Autre chose, sans doute, qu'une poignée de gamins. Autre chose que l'interpellation de cinq premiers suspects, aussi jeunes, soupçonnés d'avoir, de près ou de loin, participé à l'attaque et à l'incendie, samedi 28 octobre à Marseille, du bus n° 32 reliant les quartiers nord de la ville à la Cannebière où une jeune étudiante franco-sénégalaise de 26 ans, Mama Galledou, a été très grièvement brûlée et se trouvait toujours, en fin de semaine, entre la vie et la mort.

Cédric et Ayoub, 15 ans. Eddy, Romuald et Amdjad, 17 ans. Cinq gamins des cités environnantes, tous connus, à des degrés divers, des services de police.

« Il y a bien des siècles déjà que le peuple a signalé l’incorrigibilité des coupables, surtout des voleurs, et l’inutilité des prisons.

Celles de nos théories qui paraissent les plus hardies ont même été mises en pratique dans des temps qui sont bien loin de nous : MM. Valerio et Loyseau citent un édit du moyen-âge prescrivant, dans le cas où deux individus seraient soupçonnés, d’appliquer la torture au plus laid des deux. - La Bible distingue déjà le criminel-né et ordonne de le mettre à mort dès sa jeunesse. - Solon a trouvé dans le Dictérion un préventif social contre le viol et la pédérastie. »

C. LOMBROSO.
Turin, 31 décembre 1894

L’homme criminel.
Étude anthropologique et psychiatrique
De la préface au tome I (édition de 1895)

De cette même préface, qui fait étrangement écho à août 1883, l'épuration de la magistrature :

« Le nombre des prévenus d’adultère est devenu 20 fois plus grand depuis 1830. À cette époque, il était de 92; il s’est élevé à 824 de 1876 à 1880. La loi sur le divorce en a doublé le nombre. En effet, il a été de 1274 en 1884, de 1601 en 1885 et de 1720 en 1887. »


Des recherches et conclusions de Lombroso, certaines sont moins connues :

« Dans un texte de 1899 sur «Le délit, ses causes et ses remèdes», il avait décrit les comportements délictueux des Arabes bédouins, de certains Indiens et des Tsiganes, en des termes qui, aujourd'hui, relèveraient d'un jugement racialiste. Et il avait ajouté que la criminalité «spécifique des juifs était l'usure, la calomnie et la fausseté, alliées à une absence notoire d'assassinats et de délits passionnels». »

Voir sur le site de Denis Touret pour plus d'infos.


Un regard plus français, un article de Laurent Mucchielli :

Criminologie, hygiénisme et eugénisme en France (1870-1914)
Débats médicaux sur l'élimination des criminels
réputés « incorrigibles »

Résumé : Nous nous intéressons ici autant aux théories du comportement criminel qu'aux solutions concrètes préconisées par les médecins-criminologues afin d'« éradiquer » ce « fléau social », selon les termes de l'époque. Nous tentons de montrer comment, à travers ces solutions, au delà d'un simple mouvement corporatiste, se dévoilent l'ensemble de la « vision du monde » de ces médecins, en particulier leur prétention à éclairer de leurs savoirs le traitement des problèmes sociaux et à relayer un pouvoir judiciaire accusé plus ou moins explicitement de laxisme et d'irréalisme. Au nom de l'assainissement et de la moralisation de la société, les partisans d'un programme fort d'hygiène publique réclameront que la « prophylaxie sociale » s'élargisse à la lutte contre la criminalité (comme par ailleurs au vagabondage et la prostitution). La plupart d'entre eux n'hésiteront pas à réclamer la mise en œuvre de moyens radicaux d'élimination des criminels réputés incorrigibles : déportation à vie dans les colonies, application plus systématique de la peine de mort, puis, sous l'influence du mouvement eugéniste, stérilisation voire élimination par des moyens jugés plus propres et plus indolores encore tels que le recours à des gaz. L'objet de ce travail de synthèse est l'analyse des logiques intellectuelles sous-tendues dans ces débats, replacées dans le contexte politico-social et dans les schémas culturels de l'époque.

Est-il possible de dépister dès l'enfance les futurs criminels ?
Le Figaro, le 24 mars 2006, simple citation de Martine Perez :

« Chaque chapelle défend sa théorie et constitue un monde hermétiquement clos où l'autre est au mieux un rival, au pire un ennemi. »

Les trente piteuses
de Baverez Nicolas
Flammarion, 1998

Dans une France où la victoire sur l'inflation a dérivé vers la déflation, où la vieille lutte des classes s'est transformée en guerre des âges, où la dénaturation des institutions conduit à un "despotisme impotent", sur quoi peut-on fonder un nouveau contrat social ? L'auteur invite le pays à un triple pari : celui du droit contre la tyrannie molle de l'Etat, celui de la croissance contre l'obsession de la "monnaie forte", celui de l'Europe politique face au risque de dissolution dans un espace économique indifférencié.


France, 34 auteurs
dénoncent la bien-pensance :

« Après avoir mis à jour les rouages de la pensée unique telle qu'elle s'exerce en France (voir La tyrannie du médiatiquement correct, le QL, no 78), notre confrère Jean-Marc Chardon, journaliste à France Culture, ausculte les ravages du politiquement correct dans les médias. Dans son dernier ouvrage, La tyrannie des Bien-Pensants, chez Economica, il fait le tour des débats interdits, biaisés voire escamotés dans une France qui prétend toujours donner au monde des leçons de morale.

Pour ce faire, il donne la parole à 34 auteurs de sensibilités diverses, de Chantal Delsol à Françoise Rudetzki en passant par Pierre Chaunu, Lucien Israël ou Ivan Rioufol d'où il apparaît clairement que le « politiquement correct » se situe bien au-delà du traditionnel clivage droite/gauche. C'est d'ailleurs ce qui le rend d'autant plus pernicieux et donc redoutable. Dans cette analyse, beaucoup y trouveront des similitudes parfois cocasses avec la pensée dominante au Québec. En voici quelques extraits... »


- L'homme criminel, ses enfants, l'avenir du continent associatif -

November 18, 2006

Mais qu'est-ce qu'un procédurier ?


« La croyance que rien ne change provient soit d'une mauvaise vue, soit d'une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat. » Nietzsche, 1844-1900

... La justice étant un service public, l’intervention active du juge dans l’instruction de l’affaire n’en apparaît que plus justifiée et légitime. Il lui appartient de veiller à ce que la justice ne soit pas abusivement encombrée par le fait de justiciables procéduriers - voire par des quérulents processifs - au détriment de tous ceux qui demandent à être restaurés dans leurs droits ou qui prétendent à une solution qu’ils estiment juste et équitable.

Enfin, si le procès civil oppose souvent des particuliers, l’ordre public n’est pas pour autant absent des débats qui se déroulent devant les juridictions civiles. Il suffit, pour s’en convaincre, de considérer le nombre des affaires civiles et commerciales dans lesquelles le ministère public intervient, fût-ce comme partie jointe[*].

Dans un tel contexte, il n’est plus possible de proclamer sans nuance que le procès civil demeurerait la chose des parties. Une telle affirmation apparaîtrait contraire à la philosophie du procès civil telle qu’elle résulte de l’influence conjuguée des exigences européennes et des critères qui servent à évaluer le délai raisonnable.

L’intervention du juge est aisée à admettre sur le cours de la procédure car il ne s’agit “que” d’un déroulement temporel de l’administration de la justice. Le droit substantiel n’est, en théorie, pas atteint. Il n’est pas question ici du fond de l’affaire mais uniquement de son traitement judiciaire. Si le litige fait intervenir desintérêts privés, le déroulement de la procédure relève, davantage encore, de l’intérêt général. C’est pourquoi il faut considérer que le principe dispositif s’applique plus directement au litige qu’à l’instance. Ce n’est que relativement à la matière litigieuse que le procès est la chose des parties. Berriat Saint-Prix, dans son cours de procédure civile publié en 1881, écrivait déjà : “l’instruction se fait sous la surveillance directe ou indirecte du juge. Cela résulte de la nature de l’instruction qui a pour but, on le répète, d’éclairer le juge.”

Du rapport Magendie,
Célérité et qualité de la justice,
15 juin 2004, de la page 24 :

[*] Il en est ainsi en matière d’état des personnes, de procédures collectives, et en ce qui concerne les actions en responsabilité de l’État en raison d’un dysfonctionnement du service de la justice.


Satire de l’institution

Dans Les Guêpes, Aristophane, en 422 avant J. C. a voulu tourner en dérision la manie des procès et les défauts des juges. L’oeuvre a inspiré Les Plaideurs de Racine, qui a fait ainsi une satire des gens de justice procéduriers. L’inflation de la procédure multiplie les frais de procès. La rhétorique pédante et formelle des avocats est dénoncée ainsi que leur grandiloquence tout à fait creuse. Les juges sont corrompus par des cadeaux, les « épices ». Le langage juridique abuse les profanes. Déjà, la farce médiévale de Maître Pathelin nous avait montré un marchand abusé par un avocat, puis le même avocat berné par un berger. Le Tiers Livre, dont le juge Bridoie est repris par Beaumarchais dans Le Mariage de Figaro – ainsi que Le Cinquième Livre de Rabelais nous présente les « chats fourrés », créatures rapaces qui vivent de corruption à l’instar des juges. S’y ajoute la bêtise, la paperasserie et le formalisme auxquels Rabelais oppose l’esprit du droit, une étude intelligente des textes inspirée par l’humanisme.

Le grand spectacle lui-même de la justice permet au scepticisme de Montaigne et de Pascal de s’exercer. La justice est représentation, sans fondement rationnel ou naturel. Si celle-ci exprimait la vérité et l’équité, elle n’aurait pas besoin de cette démonstration extérieure si pompeuse de cette mise en scène de son propre pouvoir, étudiée par Michel Foucault dans Surveiller et Punir (1975). On juge selon l’intérêt, l’humeur et l’apparence, ce qui montre la faiblesse de la raison. La diversité des lois montre le caractère coutumier de la justice, contingente et arbitraire : dans ce domaine, il n’existe aucune vérité universelle et éternelle.


L’idéal de justice contre l’institution

Dans Le Mariage de Figaro, la satire de la justice est articulée à celle de l’aristocratie. Les officiers de justice incompétents et injustes sont dénoncés à la faveur de la situation qui forme la structure dramatique même de la pièce : un mariage empêché, celui de Figaro, ce qui permet à ce dernier de défendre la valeur du mérite contre les avantages de l’aristocratie en place.

Extrait de Justice et pouvoirs : la justice en procès
Gilbert Guislain,
Professeur de culture générale au lycée Notre-Dame du Grandchamp à Versailles, interrogateur au lycée Saint-Louis de Gonzague à Paris en classes préparatoires et à Intégrale.

Ein gesunder
Volkskörper
L’obsession d’un « corps social sain » comme
condition préalable et permanente de la guerre
totale sous le Troisième Reich (1933-1945)
Un article de la revue Quasimodo


A quelques siècles de distance, la littérature propose donc par le biais de la satire un portrait très semblable du paysan, plus proche d'une image mentale relevant d'une manière de penser le monde que d'un document objectif. Que plusieurs générations successives d'écrivains aient affiché leur mépris pour les ruraux en leurs attribuant tous les vices jusqu'à les rendre responsables parfois de la décadence d'une société, jetant ainsi l'anathème sur ceux qui précisément leur assuraient le ravitaillement, voilà ce qui fait problème.

La satyre du vilain à travers quelques
textes du moyen-âge
Claire Cabaillot




Lucien Métiver, La loterie, 1901
Le sanglot judiciaire, page 124


Le Parnasse des poètes satyriques ou Parnasse satyrique (1622), est un recueil de poèmes violents contre l’esprit dogmatique, la bêtise en général et l’intolérance religieuse en particulier. C’est un hymne à la liberté d’être et de jouir. Sa parution a valu à ses deux principaux auteurs, Théophile de Viau et Pierre Berthelot, d’être condamnés à mort. Sa censure entraînera la défaite de la libre pensée au profit de l’absolutisme royal et de la Contre-Réforme, jusqu’à sa renaissance au XVIIe siècle. Présentation du livre... Qui entraîna aussi la répression des libertins au XVIIe siècle, voir à la BNF.

Eliminer les opposants politiques - Les magistrats les plus militants justifient cette épuration et il vaut la peine de s'arrêter sur les arguments qu'ils avancent car ils sont révélateurs de la signification de la loi d'août 1883 (un millier de magistrats est évincé et la création du Conseil supérieur de la magistrature est envisagée, voir l'histoire de la justice) et plus généralement de l'attitude des Républicains vis à vis de la magistrature. La justification la plus courante porte sur le terrain politique : on estime normal que le régime en place - soutenu par l'opinion depuis un grand nombre d'années comme l'ont prouvé les élections - prenne toute mesure utile pour réduire une opposition à sa politique qui se manifesterait au sein de l'administration comme au sein de la magistrature. Le sanglot judiciaire, au sujet de l'épuration du corps d'Etat, pages 188-189.




Justice : le gouvernement veut
prévenir les défaillances



Par Eben Moglen
Professeur de droit et d'histoire du droit
à l'école de droit de Columbia :

Voici la définition traditionnelle d'un avocat véreux : un juriste qui, quand la loi est contre lui, martèle les faits ; quand les faits sont contre lui, martèle la loi ; et quand les faits et la loi sont tous deux contre lui, il martèle du poing sur la table.


- Une mauvaise vue ou une mauvaise foi ? -

Le parquet embarrassé

Elle pourrait n'avoir que 11 ans, mais elle est incarcérée à la maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis (Essonne) depuis le lundi 6 novembre. Lena (son prénom a été modifié) doit comparaître le 23 novembre devant le tribunal pour enfants de Paris pour vol, selon la procédure de jugement à délai rapproché des mineurs.

Sans papiers d'identité, cette très jeune fille originaire d'Europe de l'Est aurait déjà été interpellée à de multiples reprises pour vols à la tire. Le parquet a prononcé un mandat de dépôt sur la foi du seul document dont il dispose : une expertise osseuse lui donnant entre 16 et 18 ans, âge légal pour être placé en détention provisoire.

Mais son arrivée à la maison d'arrêt a provoqué une vive émotion. Selon le médecin de la prison, comme pour les surveillantes qui ont fait la fouille à corps, la fillette ne peut en aucun cas avoir 16 ans : elle n'est pas formée. "C'est une allumette ! Un enfant ne doit pas aller en prison !", s'indigne une intervenante de la prison qui a pu la voir. Un proche de Lena a en outre apporté à la maison d'arrêt un extrait de naissance. Sans qu'il puisse être rattaché formellement à la fillette, il mentionne qu'elle serait née le 27 décembre 1995.

Le parquet ne cachait pas, mardi 14, son embarras. Il a, mercredi, fait extraire l'enfant pour une nouvelle expertise. Avant d'être incarcérée, la fillette a vu un médecin, un magistrat du parquet et une juge des enfants, qui n'ont rien vu d'anormal. (...)

LE MONDE | 16.11.06
"C'est une allumette. Un enfant ne doit pas aller en prison"

Qui n'est pas sans me rappeller cette autre affaire :

Lundi 7 aout 2006, 21h33, Sénégal : appel contre la condamnation d’une mineure pour abandon du domicile conjugal


vendredi 17 novembre 2006, 14h09
Manifestation contre la loi de prévention de la délinquance samedi à Paris

PARIS (AP), extrait - Après plusieurs journées d'action un peu partout en France ces dernières semaines, les opposants au projet de loi Sarkozy sur la prévention de la délinquance appellent à une manifestation nationale à Paris samedi pour dénoncer un texte qu'ils jugent "liberticide" et en exiger le retrait.

Le cortège partira vers 13h de la place d'Italie pour rejoindre les abords du métro Sèvres-Babylone, non loin de l'Assemblée nationale où le projet de loi, adopté par le Sénat le 13 septembre, doit être examiné à partir de mardi prochain.

Plus d'infos par là, www.abri.org/antidelation


- La mineure a trompé le juge -

November 16, 2006

Le foot, un marché de plus de 250 milliards d'euros dans le monde


AP - Wed Nov 15, 4:24 PM ET PARIS - If Segolene Royal wins France's top job, do you call her "La Presidente" or "Le President"? The Socialist front-runner is shaking up language and the male-dominated political scene in a nation hungry for a fresh face.

La classe politique réagit aux propos de George Frêche et c'est encore une ultime opportunité pour tenter de jeter l'opprobre sur l'autre :

PARIS (AP), 21h05 - L'UMP se dit jeudi "profondément scandalisée" par les propos tenus par Georges Frêche, président de la région Languedoc-Roussillon, qui a critiqué publiquement la forte proportion de Noirs dans le onze tricolore.

L'UMP, par la voix de ses porte-parole Valérie Pecresse et Luc Chatel, a tenu dans un communiqué à "rappeler que la République française est riche et fière de sa diversité et que le sport, secteur reconnu d'intégration et d'unité nationale, devrait être comme tout autre domaine épargné par de telles polémiques".

"Encore une fois, Georges Frêche montre la face sombre du Parti socialiste, qui se pose pourtant trop souvent en donner de leçons sur ces sujets", conclut l'UMP.


PARIS (Reuters) - Condamné par la classe politique pour ses propos sur le nombre excessif, à ses yeux, de joueurs noirs dans l'équipe de France de football, Georges Frêche, président socialiste de la région Languedoc-Roussillon, ne s'est pas formellement excusé.

...
Dans un communiqué, Jacques Chirac a condamné "avec la plus grande fermeté" les propos de Georges Frêche, et rappelé dans un communiqué que "la République garantit l'égalité des citoyens sans distinction d'origine ou de religion".

...
Les élus locaux de la majorité se sont notamment interrogés sur "le silence étourdissant de Ségolène Royal dont Georges Frêche préside le comité de soutien en Languedoc-Roussillon".


Il ne s'agit pas du tout de s'excuser, comme la dernière fois sur les harkis. Là, il s'agit d'interprétations [de mes propos] qui sont totalement étrangères à leur signification exacte et à l'évidence [des propos] mal exprimés", a déclaré, jeudi 16 novembre, Georges Frêche lors d'une conférence de presse. - Le Monde, 16.11.06

PARIS (AP), 21:31 - Le président de l'UDF François Bayrou a jugé jeudi que Georges Frêche, auteur d'un nouveau dérapage verbal sur les Noirs de l'équipe de France de football, aurait dû être exclu "depuis longtemps" du Parti socialiste, notamment après "ses propos sur les harkis".

Le Monde, 13 février 2006 - Après le tollé, George Frêche s'excuse de ses propos sur les harkis. Le Monde, 26 janvier 2006 - Le député UMP Christian Vanneste condamné pour injures homophobes. Le Figaro, 16 novembre 2006, 19h58 - Royal, Fabius et DSK retiennent leur souffle


La déviance, la protection de l'enfance, la prévention de la délinquance, un marché de plusieurs milliards d'euro aussi. L'UMP siffle MAM :




Aujourd'hui s'est également ouvert le procès d'une mère pour infanticide. Les premières dépèches décrivent un vécu, une histoire toute particulière.


- La République garantirait l'égalité des citoyens -

November 11, 2006

L'institution serait-elle parfois profondemment misandre ?


MISANDRE adj. XXe siècle. Composé à partir de mis et du grec anêr, andros, « homme ».
Rare. Qui regarde l'ensemble des individus de sexe masculin avec hostilité, aversion, mépris.

Il arrive que des femmes soient aussi très sévèrement condamnées, ce fut le cas des bourreaux de Nicolas. Il arrive aussi que des hommes et des femmes soient condamnés pour des faits de pédophilie, ce fût bien le cas dans le secteur d'Outreau et ce fût aussi le cas dans la région d'Anger.

Mais si on s'en fie au journal de 20h de France 2 de ce 10 au soir, par définition, les femmes qui commettent des crimes d'infanticide (50 à 100 par an) sont en détresse et l'homme, lui, est un monstre :




Aux assises de l'Isère, à Grenoble, et selon la presse, le personnage tel que dépeint par l'accusation parait tout de même être particulier mais ce n'est pas ce que semblent exprimer les plus proches de la victime :

GRENOBLE (AFP) - L'ancien joueur international de rugby Marc Cécillon a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de sa femme Chantal, le 7 août 2004, vendredi par la cour d'assises de l'Isère.

A l'annonce du verdict, Angélique, la fille aînée, qui avait demandé l'indulgence des jurés, a fondu en larmes. Sa soeur, assise à côté d'elle, a tourné son regard vers le sol. Marc Cécillon est resté impassible, visiblement accablé.

Contre toute attente, les jurés ont été au-delà du réquisitoire de l'avocate générale Françoise Pavan-Dubois qui avait réclamé en milieu de journée une peine de 15 ans de réclusion à l'encontre de l'ancien rugbyman, âgé de 47 ans, capitaine du XV de France à cinq reprises.

Ils ont manifestement refusé de considérer que Marc Cécillon n'avait pas prémédité son crime comme la défense avait tenté, dans sa plaidoirie, de le démontrer.

Angélique leur avait pourtant lancé, jeudi soir, que son père "était déjà puni" et avait déclaré en larmes: "Mes deux parents me manquent, je ne peux pas rester 15 ans" (sans voir mon père).

Marc Cécillon comparaissait depuis lundi pour avoir tiré à cinq reprises sur son épouse avec un revolver 357 Magnum, alors qu'il se trouvait en état d'ivresse à une fête organisée chez des amis, à Saint-Savin (Isère).


Dans une ultime déclaration, au terme du procès, l'ancien joueur avait demandé pardon à ses filles, à sa belle-mère et même à sa femme Chantal qui, selon son avocat Me Richard Zelmati, a "habité" la salle du tribunal durant toute la semaine.

La veille, Angélique, profondément meurtrie, avait fait pleurer l'auditoire en clamant à son père: "Je ne te pardonnerai jamais mais je t'aime". "Je ne pense pas que mon père avait prévu de tuer ma mère", avait-elle ajouté à l'adresse de la Cour.

Mais, pour l'avocate générale, l'ancien troisième ligne de Bourgoin (Top 14) a bien eu le "dessein arrêté" de la tuer.

"Vous avez tiré à plusieurs reprises sur elle, en visant son ventre, à un mètre de distance, avec une arme d'un tel calibre, vous avez vidé votre chargeur sur elle, et vous ne vouliez pas la tuer! Mais qu'est-ce qu'il vous faut!", s'est-elle exclamée dans son réquisitoire.

Selon l'avocat de Marc Cécillon, le drame a découlé d'un long processus minant un homme pour qui le rugby a été tout, et qui a été confronté à une grande frustration au moment de sa retraite sportive.

Cet homme, a-t-il fait valoir, s'est retrouvé sans rien à la fin de sa carrière et a dû faire face à la vacuité de sa nouvelle vie, alors que sa femme, lassée de ses frasques et de sa propension à l'alcool, avait décidé de prendre davantage d'autonomie.

"Mon client est abasourdi. On a un délai de 10 jours pour maudire nos juges mais nous prendrons une décision avant", a déclaré après le verdict Me Richard Zelmati, laissant entendre qu'il allait faire appel.

Après l'énoncé du verdict, la mère de Marc Cécillon est allée longuement embrasser le condamné. Angélique, la fille aînée, est aussi allée embrasser son père.

Aucun membre des deux familles n'a souhaité faire de commentaire à la sortie de l'audience.


"Il fallait soigner Marc Cécillon", a martelé dans sa plaidoirie Me Zelmati, avant de conclure face aux jurés: "Ma prière, c'est que vous alliez très en deçà du réquisitoire. Oserais-je vous demander pitié?"

Il n'a pas été entendu.


La presse locale en dit cependant plus long au sujet de cette triste affaire, dès le premier article de la page on comprend la sévérité des jurés :






Une arme de 4ième catégorie, 200 € d'occasion,
une arme « de divertissement et de défense »
délivrée uniquement sur autorisation péréfectorale.


« 5 ans de droit tout le reste de travers ! » C'est ce que Coluche a dit des politiciens à une époque où le fonctionnement de l'institution judiciaire ou de la république française et de ce qui les anime n'était peut être pas aussi bien documenté qu'aujourd'hui.

L'oeuvre du marquis de Sade pourrait constituer une lecture complémentaire à celle de Maurice Joly, « Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu », ou celle de Kafka, « Le procès ». En effet et selon un article de la revue Champ Pénal, l'expérience du marquis de Sade, plusieurs fois et longuement emprisonné, serait « l’expression des contraintes répressives qu’il subit tout au long de sa vie ; (...) en même temps une résistance, une entreprise de subversion de celles-ci. Sur le fond, cette œuvre radicale s’ordonne non par autour de la sexualité, mais autour de la pénalité car elle se veut le renversement de l’ordre social que l’enfermement incarne. »

Extrait de Juliette, de la 4ième partie :

- Asseyons-nous, me dit ce libertin en me prenant à part, et écoutez-moi. Avant de me condamner sur l'action que je commets, parce que vous voyez à cette action un vernis d'injustice, il faudrait, ce me semble, mieux asseoir ses combinaisons sur ce qu'on entend par juste et par injuste. Or, si vous réfléchissez bien sur les idées que donnent ces mots, vous reconnaîtrez qu'elles ne sont absolument que relatives, et qu'elles n'ont intrinsèquement rien de réel. Semblables aux idées de vice et de vertu, elles sont purement locales et géographiques, en sorte que, tout comme ce qui est vicieux à Paris se trouve une vertu à Pékin, de même ce qui est juste à Ispahan devient injuste à Copenhague. Les lois d'un pays, les intérêts d'un particulier, voilà les seules bases de la justice. Mais ces lois sont relatives aux mœurs du gouvernement où elles existent, et ces intérêts le sont aussi au physique du particulier qui les a. En sorte que l'égoïsme, comme vous le voyez, est ici la seule règle du juste ou de l'injuste, et qu'il sera très juste, suivant telle loi, de faire mourir un particulier en ce pays-ci pour une action qui lui aurait valu des couronnes ailleurs, tout comme tel intérêt particulier trouvera juste une action qui, néanmoins, sera trouvée très inique par celui qu'elle lésera. Citons quelques exemples. A Paris, la loi punit les voleurs ; elle les récompense à Sparte : voilà donc une action juste en Grèce et fort illégale en France, et par conséquent la justice aussi chimérique que la vertu. Un homme casse les deux bras à son ennemi ; selon lui, il a fait une action très juste : demandez à la victime si elle la voit comme telle. Thémis est donc une déesse fabuleuse, dont la balance est toujours à celui qui la fait pencher, et sur les yeux de laquelle on a eu raison de mettre un bandeau.

- Minski, répondis-je, j'ai toujours ouï dire, cependant, qu'il y avait une sorte de justice naturelle dont l'homme ne s'écartait jamais, ou dont il ne s'écartait pas sans remords.

- Cela est faux, dit le Moscovite, cette prétendue justice naturelle n'est que le fruit de sa faiblesse, de son ignorance ou de ses préjugés, tant qu'il n'aura aucun intérêt à la chose. S'il est le plus faible, il se rangera machinalement de ce côté, et trouvera injuste toutes les lésions du fort sur les individus de sa classe ; devient-il le plus puissant, ses opinions, ses idées sur la justice, changeront sur-le-champ : il n'y aura plus de juste que ce qui le flattera, plus d'équitable que ce qui servira ses passions, et cette prétendue justice naturelle, bien analysée, ne sera jamais que celle de ses intérêts.


Extrait de Juliette, de la 2ième partie, tout aussi intriguant :

- Je lui promets pour sa vie l'impunité la plus entière, dit Saint-Fond ; elle peut faire absolument tout ce qu'elle voudra, je lui proteste de la protéger dans tous ses écarts et de la venger, comme elle l'exigera, de tous ceux qui voudraient troubler ses plaisirs, quelque criminels qu'ils puissent être.

- Je lui en jure autant, dit d'Albert ; je lui promets, de plus, de lui faire avoir demain une lettre du chancelier qui la mettra à l'abri de toutes les poursuites qui, par tel tribunal que ce soit, pourraient être intentées contre elle dans toute l'étendue de la France. Mais, Saint-Fond, j'exige quelque chose de plus ; tout ce que nous faisons ici n'est qu'absoudre le crime, il faut l'encourager : je te demande donc des brevets de pensions pour elle, depuis deux mille francs jusqu'à vingt-cinq, en raison du crime qu'elle commettra.

- Juliette, dit Noirceuil, voilà je crois de puissants motifs, et pour donner à tes passions toute l'extension qu'elles peuvent avoir, et pour ne nous cacher aucun de tes écarts. Mais il en faut convenir, messieurs, poursuivit aussitôt mon amant sans me donner le temps de répondre, vous faites là un merveilleux usage de l'autorité qui vous est confiée par les lois et par le monarque.

- Le meilleur possible, répondit Saint-Fond ; on n'agit jamais mieux que lorsqu'on travaille pour soi ; cette autorité nous est confiée pour faire le bonheur des hommes : n'y travaillons-nous pas en faisant le nôtre et celui de cette aimable enfant ?


Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes
Colloque du 6 juin 2005 :
« Cinq ans après la loi : parité… mais presque »

De l'allocution d’ouverture,
Mme Catherine VAUTRIN,
ministre déléguée à la cohésion sociale
et à la parité :

J’ai la chance qu’elle porte sur un sujet qui m’intéresse profondément puisque j’ai vécu moi-même les difficultés liées au fait d’être femme, en entreprise comme en politique. Je sais notamment ce que représente le fait de se présenter sans investiture, lorsque son parti prétend avoir un candidat masculin beaucoup plus compétent à présenter aux législatives.

Je ne parlerai pas d’avancées, mais d’actions menées. Que d’actions ont été menées et que d’énergie dépensée jusque-là, notamment par les représentants de la société civile !

Si depuis les lois de 2000 et de 2003, la parité en politique a enregistré quelques avancées, nous savons qu’il faut aller plus loin. Nous nous situons clairement, désormais, dans une exigence de résultat, qui se mesurera à la présence effective de femmes dans les instances élues. Alors que la loi du 6 juin 2000 avait suscité de nombreuses controverses, personne n’oserait plus aujourd'hui la mettre en question, tant la parité est devenue pour tous une évidence et a acquis sa pleine légitimité. Nous savons pourtant que l’Assemblée nationale compte toujours moins de 13 % de femmes, ce qui montre le chemin qu’il reste à parcourir.


Chat avec un psychiatre que certains ne pourront pas lire plus avant que cet extrait 

Infanticide : comment s'explique le passage à l'acte ?
LEMONDE.FR | 16.10.06

L'intégralité du débat avec Paul Bensussan, psychiatre, auteur de "Le désir criminel" (Odile Jacob, 2004), mercredi 18 octobre 2006

Fairouz : Parler d'infanticide, n'est-ce pas remettre en question le concept d'instinct maternel ? Qu'en pensez-vous ?

Paul Bensussan : On présuppose souvent le fait que l'instinct maternel, d'une part, est inné, d'autre part, qu'il est fondamentalement protecteur et bienveillant. La représentation maternelle présente dans tous les esprits est fondamentalement bonne. Les choses sont en réalité plus complexes que cela.


- Par le peuple et pour le peuple -

November 9, 2006

À propos de la Cour, juges de la Cour


Je reviendrais peut être sur cet article qui mériterait de nombreux commentaires.

Pour le moment, on peut y lire que, de l'avis de Madame Beverley McLachlin, le rôle du juge dans un Etat démocratique consisterait à résoudre les différends opposant les citoyens et les gouvernements. De son avis encore, les rôles du juge et des différents acteurs et contributeurs à un procès auraient même été démystifiés.

Il est aussi intéressant de remarquer que l'institution judiciaire du Canada semble aujourd'hui être le bras armé de Gail Dickson Scott Grant par l'intermédiaire du Procureur. La France demandera peut être encore un geste « humanitaire » ? Elle serait alors une fois encore culottée. En effet, dans l'affaire Gettliffe on pourrait lire un procès du secteur d'Outreau où l'institution judiciaire est devenue le bras armé du gang des taties...

On peut surtout commencer à concevoir à quel point certains dossiers peuvent s'enliser voire même comment des situations peuvent s'envenimer lorsque l'institution judiciaire est saisie.


Dans l'illégalité, on en ferait bien plus et mieux pour un chat. Peut être est-il ici approprié de citer Françoise Sironi, d'une conférence prononcée au Collège de France :

A quoi donc sert un bourreau ? (...) En fait, la torture c'est pour faire taire. Elle fait taire bourreaux et victimes en un même silence.

Allocution de la très honorable Beverley McLachlin, C.P.
Juge en chef du Canada
Sixième Conférence Templeton sur la démocratie
Université du Manitoba

Le rôle du juge dans un État démocratique
Le 3 juin 2004
Juges de la Cour

Le rôle du juge dans un État démocratique consiste à résoudre les différends qui opposent les citoyens et les gouvernements. Dans une démocratie, chacun, du citoyen ordinaire au politicien le plus important, doit se conduire conformément à la loi. Une institution doit donc exister pour régler conformément à la loi les différends qui surgissent. Cette institution, c’est la magistrature.

Il est facile de décrire le rôle des juges, mais plus ardu de décrire la façon dont les juges s’acquittent de leur tâche. En effet, au fil des années, certains mythes ont embrouillé la véritable nature du rôle que joue le juge et des défis qu’il doit, dans une démocratie moderne, relever.

De l’avis de certains, les anciens mythes concernant les juges ont disparu. C’est l’opinion de l’avocat et auteur John Mortimer :

[TRADUCTION] Il y a bien des années, lorsque j’ai commencé à exercer le droit, les procédures judiciaires étaient entourées de mythes. À cette époque, les citoyens croyaient que les procès menaient dans tous les cas à la bonne conclusion, que les agents de police ne disaient que la vérité et que, par miracle, les juges naissaient sans idées préconçues, réactions instinctives ou préjugés. Leur imagination ne connaissait pas de faiblesses. Ils étaient capables d’admettre leurs erreurs, n’ayant pas l’attitude butée qu’on observe chez le commun des mortels.

À l’instar de la sorcellerie et de la croyance que la terre est plate, ces mythes ont maintenant disparu, au grand dam sans doute de nombreux membres de la profession juridique. On a démontré que certains procès avaient mal tourné, même si les cours d’appel ont déployé des efforts énergiques pour les valider. Les jurys écoutent maintenant avec une forte dose de scepticisme les témoignages de la police. Les prises de position de certains juges, en exercice ou à la retraite, dépassent les bornes d’une charmante excentricité et suscitent des inquiétudes.


Le rôle du juge aurait donc été démythifié. Mais est-ce vraiment le cas ? En fait, de nombreuses conceptions erronées ont été éliminées, mais certains mythes persistent au sujet des fonctions judiciaires et le public continue à se méprendre sur le travail de la magistrature et le rôle qu’elle joue dans une société démocratique. Il est important de dissiper ces malentendus. Comme l’a dit Alexander Pope dans son Essay on Criticism (essai sur la critique), [TRADUCTION] « Un peu de science est chose dangereuse. Abstenez-vous de l’eau de la fontaine des Muses à moins d’en boire beaucoup ». Il aurait été préférable de ne jamais démythifier le rôle du juge plutôt que de laisser libre cours à des demi-vérités ou de fausses conceptions.

Ce soir, je commenterai quelques mythes qui persistent au sujet du rôle du juge : le mythe de la certitude juridique, le mythe de la certitude factuelle, le mythe de l’esprit vierge et le mythe selon lequel le juge est un oracle fait homme. Ce n’est que si nous saisissons l’ineptie de ces mythes que nous pourrons comprendre le rôle du juge dans une société démocratique.


Voir sur le site de la Cour suprême du Canada :

- Le mythe de la certitude juridique
- Le mythe de la certitude factuelle
- Le mythe de l’esprit vierge
- Le mythe de l’oracle
- Conclusion


De la conclusion :

Que reste-t-il une fois que les mythes de la certitude juridique, de la certitude factuelle, de l’esprit vierge et de l’oracle vivant sont démolis ? Quel rôle le juge joue-t-il et ce rôle est-il compatible avec la démocratie ?

Année 1994. L’enlisement d’un dossier entraîne le non-lieu. A l’origine de l’affaire, deux associations caritatives - le Cercle des amis et les Semeurs de joie - dont le siège est aux Pays-Bas.

Assemblée nationale, 1998. Les parents ont subi des pressions pour ne pas porter plainte, pour que l’affaire soit réglée au sein de l’institution. Il y a un tel consensus que les plaignants se sentent presque coupables d’avoir à porter plainte ! La parole d’un enfant n’a pas de poids par rapport à celle d’un adulte. Imaginez la parole d’un enfant face à une institution qui s’autoprotège !

14 décembre 2005. L'émergence des droits de l'homme en Europe. Détenus battus, rapport disparu, procès suspendu.

Juillet 2006 - Un magistrat parisien, en état d'ébriété, a agressé des policiers avec une épée de franc-maçon, avant d'être assommé à l'aide d'un flash-ball, a-t-on appris de source judiciaire. Le magistrat, Philippe Bonnet, substitut général à la cour d'appel de Paris, a été placé d'office en hôpital psychiatrique.

Des juges sourds, que s'est-il passé depuis ?
Septembre 2006, actualités de 1999

22 septembre 2006. Sébastien est placé d'abord dans une famille d'accueil, sous l'égide de l'OEuvre de secours aux enfants (OSE). Coupé de toute attache, il dépérit à vue d'oeil. (...) "Nous considérons que cet immense gâchis n'est dû qu'à l'entêtement d'un juge qui a failli à sa mission de protection de l'enfance", considère l'avocat des grands-parents.

La justice à Bobigny,
La justice de qualité,
La plume des psy.

Paru en octobre 2006 : « Les sorcières de Salem ; leçon d'Outreau »
Un aveuglement collectif, La "communauté de vue", Savoir, pouvoir et climat social...

20Minutes.fr avec AFP, 21.10.06 - "La France, pays des Lumières et de la séparation des pouvoirs, est devenue la lampe de poche judiciaire de l'Europe", a lancé M. Barella.

2 novembre 2006. Le condamné par contumace bénéficie d'une protection franco-allemande. Bamberski traque toujours le meurtrier de sa fille.

VANCOUVER (AP), 10 novembre 2006 - Le procureur de la couronne canadienne a estimé jeudi qu'une expertise psychiatrique de Nathalie Gettliffe, cette Française accusée au Canada d'avoir enlevé ses deux enfants dans une affaire de garde, était le seul moyen de déterminer si elle pourrait à nouveau enlever ses enfants. Gail Dickson a déclaré à la Cour suprême de la Colombie-Britannique que les agissements de Gettliffe -défier des ordres de la Cour, proférer des accusations graves contre le père de ses deux enfants- ainsi que son risque de récidive appuyaient sa demande.

Etc, etc.


Le moyen-âge en lumière,
DVD et livre

Où le fou se fait juge
Tours, 1250-1300
Décrétales de Grégoire IX. France du Sud
(Tours, B.m., ms. 0568, f. 019v, 568)

La scène du tribunal des fous apparaît dans les marges des manuscrits juridiques bien avant qu'elle ne devienne, à la fin du Moyen Âge, un thème littéraire et iconographique courant. Dans le médaillon central, le fou arbitre le différend qui oppose deux insensés, le demandeur (à sa droite) étant à demi déchaussé. Composée vers 1280, cette image livre une des représentations les plus anciennes du « coqueluchon », le bonnet à grelots emblématique de la folie.

Du même site agrémenté de nombreuses miniatures, l'imaginaire du juriste :

Dans la société médiévale, la violence, omniprésente, reste le moyen le plus ordinaire de résoudre les conflits, que l’on soit Prince ou paysan. Face à elle s’affirme l’impartialité et l’universalité du droit.

Au tournant des XIème et XIIèmes siècles naît la profession juridique, qui va devenir omniprésente en quelques siècles. Elle aura à sa disposition trois corps de règles souvent concurrentes : les coutumes locales, la tradition romaine laïque et les nouveaux canons de l’Eglise, qui veut codifier plus nettement la vie des hommes.


WASHINGTON (AFP) - Des détenus difficiles qui avaient mis le feu à leur prison du Missouri le mois dernier ont retrouvé un établissement pénitentiaire flambant neuf mais entièrement repeint en rose, à l'initiative des autorités qui pensent que c'est une couleur apaisante. (...) Jusqu'ici, huit détenus ont regagné la prison située dans une région rurale et ont retrouvé des cellules aux murs entièrement repeints de rose bonbon et ornés de nounours bleus. Leur seule réaction a été de dire: "c'est rose maintenant", a rapporté le shérif. (...) "Je ne suis pas nécessairement un fan de la couleur rose mais nous utiliserons tous les moyens qui se montrent efficaces", a poursuivi Mike Rackley. "Nous sommes une garderie pour adultes et en fait, ils sont incapables de maîtriser leur comportement dans la vie publique donc nous devons les héberger ici pour réfréner leur conduite. Je suis sûr que la couleur rose aura un effet calmant sur eux".

Prévention de la délinquance : M. Sarkozy prêt à lâcher du lest. Dégradation de la situation des quartiers défavorisés en 2005. Le Monde, 9 novembre 2006.

Manifestation nationale des magistrats le 1er décembre
AFP 09.11.06 | 12h11
L'Union syndicale des magistrats (USM) appelle à une "manifestation nationale" des magistrats à Paris le 1er décembre pour protester contre "les attaques multiples et sans précédent" contre la justice et les magistrats, apprend-on dans un communiqué reçu jeudi. "Face aux attaques multiples et sans précédent que subissent depuis des mois la justice et les magistrats", l'USM "appelle à une manifestation nationale des magistrats à Paris", le 1er décembre à 14H00 devant le ministère de la Justice, place Vendôme (1er). L'USM entend ainsi "exiger le respect de la justice de la part des décideurs publics", "exiger des moyens pour une justice de qualité à laquelle les Français ont droit et dénoncer le 29ème rang européen de notre budget des tribunaux".


- Le rôle du juge ? Bourreau ? C'est compatible ? -

November 8, 2006

L'Education Nationale, le berceau de la chienlit ?

Sur France 2, le 7 novembre à 20h, dans le cadre d'un nouveau plan "Petite enfance", comme annoncé, Philippe Bas constate, parait presque découvrir, fait des promesses et, comme parfois, le JT nous rappelle ensuite combien certaines valeurs telles que le travail, l'autorité, les études ou la famille seraient importantes :




Mais sur le terrain, ici l'Ecole et comme en d'autres secteurs publics ou assimilés, tout autre chose parait être promu, à savoir la clameur et le haro :

CLAMEUR n. f. XIe siècle. Du latin clamor, « cri », « plainte ».
Grand cri traduisant des sentiments violents ; ensemble de cris confus, émanant de plusieurs personnes à la fois. Une clameur hostile s'élevait de la foule. Cette déclaration suscita les clameurs de l'assemblée. Fig. Vieilli. La clameur publique, l'indignation publique.

HARO interj. XIIe siècle. Dérivé de l'ancien français hare, cri par lequel on marquait la fin d'une foire, puis cri poussé pour exciter les chiens, issu du francique hara, « ici, de ce côté ».
Anciennt. Dans le droit coutumier normand, cri par lequel on signalait le flagrant délit dont on était victime, de manière à faire immédiatement arrêter et comparaître le coupable. Faire, crier haro sur quelqu'un. Clameur de haro. Subst. Dès le haro clamé, lancé, on pouvait aller sur-le-champ en justice. Auj. Par anal. Seulement dans la locution Crier haro sur quelqu'un, se récrier avec indignation sur ce qu'il fait ou dit mal à propos, le désigner à la réprobation de tous. Expr. Crier haro sur le baudet, voir Baudet.


PARIS (AFP) - Associations de défense du droit au logement et syndicats du monde éducatif ont lancé mardi une campagne pour que l'Ecole se saisisse de la question du mal-logement, qui touche des milliers d'élèves, comme elle a su, avec succès, se mobiliser pour les familles sans-papiers.

Un document de quatre pages, intitulé "Le logement, un droit élémentaire pour les élèves et leurs familles", va être affiché dans tous les collèges et lycées et de nombreuses écoles primaires afin de sensibiliser enseignants et personnels à cette question qui toucherait environ 500.000 enfants, selon les organisations signataires.

"Il n'y a pas de réussite scolaire sans que chaque enfant ait un toit, le but est de distribuer très massivement ce document pour construire un réseau de solidarité et éviter que les jeunes vivent dans l'angoisse permanente", a expliqué Danièle Atlan de la FSU, principale fédération de l'Education.

Avec la Ferc-CGT, Sud-Education, la CNT, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) et la FCPE, la FSU s'est engagée auprès de Droit au logement (DAL), du Gisti et de la Ligue des Droits de l'homme à "encourager" la communauté éducative, parents d'élèves compris, à repérer les élèves souffrant de mal-logement afin que ceux-ci "sortent de la honte", ont-ils expliqué.

Il s'agit qu'"un enseignant, une assistante sociale, un conseiller principal d'éducation puisse dire à un enfant qui somnole en classe, n'est pas propre ou arrive systématiquement en retard parce que sa famille a changé d'hôtel, qu'il peut en parler", a assuré Pierre Cordelier de Sud-Education.

"On a vu la solidarité extraordinaire autour des sans-papiers, on espère la même pour le logement", a renchéri Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL.

Pour Jean-Pierre Fournier, enseignant dans un collège du XXe arrondissement de Paris, interrogé par l'AFP, beaucoup de familles menacées d'être expulsées de leur logement "s'accrochent à l'Ecole", qui représente "le grand lien", l'institution devenue alliée depuis le phénomène RESF.

D'ailleurs celle-ci a déjà remporté quelques victoires: "J'avais un élève de 4e qui habitait un squat, tout le collège s'est bagarré pour qu'il soit relogé avec sa famille. Ca a pris 18 mois mais ils ont obtenu une place", a-t-il raconté.

Sylla, Guinéenne en situation régulière, a également conservé un souvenir ému de la mobilisation de l'école élémentaire du quartier lorsqu'elle a été expulsée pendant le petit déjeuner de ses cinq enfants, en plein mois d'août.

"Ma fille a couru prévenir le directeur de l'école, il est arrivé immédiatement, il a gardé les enfants pendant qu'avec mon mari on a cherché un hôtel, et il a emporté aussi les valises avec les habits des enfants", a-t-elle expliqué à l'AFP, en assurant que les parents d'élèves aussi se "sont bougés pour nous aider".


Manifestement ce n'est qu'un autre groupe d'intérêt tel que celui constitué autour du livre noir de la garde alternée ou comme celui qui, pour le moment, semble rencontrer quelques difficultés à Roissy. Libé a publié deux articles à de tels sujets peu après cette rentrée 2006, des suites au mouvement de solidarité en faveur des sans-papiers (ou des irréguliers, selon le groupe d'intérêt et point de vue ou jugement porté).


Tout seul devant un juge pour enfant, au XXIe siècle, avec des institutions prétendues républicaines mais à ce point archaïques et médiévales, de soit disants droits et d'illusoires voies de Justice, je ne vois pas qui pourrait lutter. Qu'on ne s'étonne plus si certains groupes pratiquent encore la chasse aux sorcières, des portes leurs sont ouvertes, ni que d'autres, à la suite ou en compagnie des précédents, en profitent pour rafler impunément des momes, comme au cours des siècles et des millénaires passés. Je ne m'étonne même plus qu'il soit aussi aisé pour certains d'obtenir des lettres de cachet et, par ces voies de l'autorité, un enfant. Qu'on ne s'étonne plus non plus si de nombreux enfants et parents ne supportent pas de tels traitements, qu'il y ait même régulièrement déceptions, incompréhension, disparitions, trouble à l'ordre public et délits, drames et émotions - faux-semblants et de complaisance ? - des plus vives.

Mais à propos de protection de l'enfance, de bien-être, de principes et de précautions, d'intérêts supposés supérieurs ou d'intérêt général, il est surprenant que, dans ces écoles, des enfants fatigués, mal lavés, mal logés et peut être aussi mal nourris et mal soignés (...) ne fassent pas l'objet de signalements. Bien qu'il soit réputé fantaisiste lorsqu'il est émis par l'Ecole, le signalement est pourtant une obligation prévue par la loi. Mais il est probable que ces enfants là jouissent d'une certaine protection puisque ce sont ceux-ci même que ce groupe d'intérêt emploie pour servir la cause aujourd'hui défendue : des logements pour quelques réguliers et leurs enfants tant en souffrance...




Une politique de l'enfance et de la famille comme une autre.
Image de source et auteur inconnu.


Bientôt une « class-action peau de chagrin » :

PARIS (AP), extraits - Thierry Breton présente mercredi en conseil des ministres le projet de loi sur la consommation, qui introduit dans le droit français l'action de groupe ("class action") pour permettre à tous les consommateurs floués par une entreprise d'être indemnisés sans faire appel individuellement à la justice.

L'élaboration du texte aura pris un an de plus. Car si les associations de défense des consommateurs ont apporté leur soutien au projet, les représentants des entreprises, inquiets des préjudices économiques que la nouvelle loi pourrait leur causer, ont freiné des quatre fers et tenté d'en atténuer la portée.

L'action de groupe ne s'appliquera pas aux litiges d'un montant supérieur à 2.000 euros et se limitera aux litiges sur les produits et services de grande consommation. Les atteintes à la santé ne pourront faire l'objet d'actions de groupe.

Surtout, le modèle d'action prévu par le projet de loi obligera chaque consommateur à demander lui-même son indemnisation auprès du prestataire concerné, après que ce dernier ait été condamné sur plainte collective.


A Colmar, la Justice retient tout de même - mais très tardivement - les responsabilités des industriels et des professionnels et des juges auraient peut être bien raison :

COLMAR (AP), extrait - Le tribunal correctionnel de Colmar (Haut-Rhin) a relaxé mardi les six prévenus poursuivis pour homicides et blessures involontaires à la suite de la catastrophe aérienne du Mont Saint-Odile, en janvier 1992, mais a retenu la responsabilité civile d'Air France et d'Airbus, condamnées à indemniser les victimes.


20Minutes.fr avec AFP, 21.10.06, extrait - Devant le Garde des Sceaux, Pascal Clément, le président de l'USM, Dominique Barella, a rappelé le retard accusé par la France par rapport à ses grands voisins européens en terme d'efficacité judiciaire, comme l'a montré une récente étude du Conseil de l'Europe.

"La France, pays des Lumières et de la séparation des pouvoirs, est devenue la lampe de poche judiciaire de l'Europe", a lancé M. Barella.


Ce point de vue étant exposé, tant mieux pour eux s'il y en a qui profitent mais qu'en retour, certains magistrats, notables et personnalités juchées soient au moins honnêtes et francs, d'autres paraissent bien l'être.

« Sont libérés de tout devoir de fidélité, de toute dépendance, ceux dont le seigneur est manifestement tombé dans l'hérésie. » Du manuel des inquisiteurs, questions afférentes, Albin Michel, p. 294.


- CLAMEUR, HARO, sa seigneurie et le clergé, le XIIe siècle -