April 8, 2007
« A 13 ans, hébergé par un `'monsieur" »
Sur LDH-Toulon,"délire carcéral" par Dominique Simonnot
Article de la rubrique prisons
Date de publication : mercredi 5 janvier 2005
La prison est pleine de fous qui ne devraient pas y être. Dans une unité spécialisée de Fresnes affluent des détenus, gravement malades, que la justice a reconnus responsables.
Libération, mardi 04 janvier 2005
(...) Engrenage implacable
« La prison, l’asile du XXIe siècle ? », c’était le titre d’un congrès européen il y a deux ans. « Il y avait un point d’interrogation parce que nous avions encore l’espoir », ironise Christiane de Beaurepaire, chef de service du SMPR. Quand elle arrive à Fresnes, il y a onze ans, elle découvre que « derrière chaque porte de cellule, il y a un suicidaire potentiel ». « Il y a des morts. On a découvert, un matin, un tas de cendres à la place d’un homme. » Au Centre national d’observation de Fresnes, où défilent pendant six semaines les condamnés à de longues peines en attente d’affectation vers d’autres prisons, elle comprend qu’elle a devant elle un formidable sujet d’études. « La représentation des longues peines en France, 500 à 600 par an. »
En 1999, avec trois collègues, elle débute une vaste observation des troubles psychiatriques des détenus, de leurs antécédents familiaux, de leur vie. Deux ans plus tard, elle élabore un protocole de recherche qui débouchera après bien des méandres sur une étude accablante publiée récemment (Libération du 2 décembre), qui montre que 14 % des prisonniers souffrent de psychoses schizophrénie ou paranoïa, 40 % de dépression et 33 % d’anxiété généralisée. « Cela met en cause le système public des soins psychiatriques », accuse-t-elle. Elle décrit l’engrenage implacable. La fermeture, en dix ans, de 50 000 lits en psychiatrie, les carences de recrutement et les économies ont entraîné des réductions draconiennes de durée de séjour.
(...) Bouffée délirante
Et voilà un jeune homme au visage infiniment triste. Il raconte, avec des mots choisis, une enfance atroce. Ses deux soeurs violées par son père, les coups qui pleuvent quand le père rentre ivre. Lui qui, tout jeune, dort déjà dehors, chassé. Puis les foyers et la rue. A 13 ans, hébergé par un « monsieur ». « Je le laissais faire à contrecoeur, j’avais honte, je me sentais sale. » La dérive, l’alcool, les vols, la violence. Le rêve de venger ses soeurs. Et l’agression finale. Responsable. Quinze ans de prison. Hospitalisé à l’UPH depuis un an et demi. « Des fois, j’ai l’impression, dit-il, que le mal, c’est moi, mon double que je dois combattre. » A l’entrée, « le diagnostic était "débilité, psychopathe et simulateur" », rapporte Christiane de Beaurepaire. En dix-huit mois, les progrès sont immenses, mais il est trop tôt pour sortir.
Dans la petite salle aux fenêtres à barreaux, Christiane de Beaurepaire et Monique Jung reçoivent maintenant un Moldave, sans-papier et interdit du territoire. Il vient du grand quartier de la prison de Fresnes. « Il a mangé ses excréments, là il passe son temps à inonder le service. » Une grande flaque d’eau passe sous la porte et envahit le couloir. L’homme, un grand maigre aux cheveux bouclés, entre en haletant : « Je regarde la télé, ça se sait trop. Il veut me tuer moi et ma famille, je ne peux pas rester comme ça tranquille ! Je dois faire ma prière avec Dieu, il m’aide pour tout ! » Il veut retourner avec ses copains. Monique Jung explique : « Avec les autres Moldaves, il prie et cela chasse tous les gangsters, ce qui est essentiel. » Et ajoute : « Lundi, il n’a absolument pas dormi, c’était épouvantable ! Il a déchiqueté son matelas, ses vêtements et a tout jeté par la fenêtre, on a dû l’isoler avec une piqûre ! » Elle l’avertit : « Tant que vous inonderez le service, vous ne pourrez pas retourner en division. » Christiane de Beaurepaire se penche vers lui. Quel jour sommes-nous ? Quel mois ? Quand est-il arrivé en prison ? Oui, il est « bien repéré ». Le grand gars continue. Dieu l’a chargé d’une « mission spéciale, faire sortir de France les Algériens, Tunisiens et Marocains ». Serait-il raciste ? Oui, non, peut-être un peu. Dieu, parfois, frappe sur la table « toc, toc, toc » pour lui commander d’arrêter de boire son café. Dieu lui a demandé de ne manger que « du blanc, qui est pur, du poulet, des yaourts ». Gentiment, Christiane de Beaurepaire l’arrête : « Il s’est passé une chose extraordinaire, vous avez fait vos besoins, ce qui est normal, mais ensuite, vous les avez mangés ! »
« Je m’excuse beaucoup, mais j’ai juste mangé le blanc de la merde. »
Verdict : « franchement malade, entre état confusionnel et bouffée délirante ». Et comme sur lui, s’inquiète Monique Jung, « aucun traitement ne marche », il va passer un scanner au cas où il y aurait en plus une cause neurologique.
April 6, 2007
« Amin » ?
Extrait de « Justice, la bombe à retardement », on comprend mieux pourquoi je pourrais éventuellement avoir trois enfants et non plus deux :(...) Suit un dialogue de sourds entre la mère analphabète, qui s'exprime avec un fort accent, et la juge enferrée dans son language juridique qui récite la procédure sans une explication : « Il n'y a pas de retard staturo-pondéral... » La mère est totalement perdue. D'autant plus perdue que, depuis un moment, sans que personne ne le relève, son fils Mohamed a été rebaptisé en cours d'audience « Amin ». Et de son côté, Marie-Hélène s'entête à parler de l'« Azim » de son fils sans que le tribunal comprenne qu'il est question d'asthme. « j'étais ainsi : pour moi deux et deux ne faisaient jamais quatre, s'il y avait moyen de croire que cela faisait cinq. » L.P. Hartley, The Go Between « La vérité qui déboule à l'audience est un produit de la superstition. Lachée du ciel ou déchiffré dans les cris du supplicié ou les larmes de la victime, elle n'a pas été formée par une enquête serieuse et impartiale mais par un décrêt paré d'autorité de l'Etat. Sous prétexte que le fait à juger a engendré du mal et de la souffrance, les fonctionnaires de la justice tournent le dos à la raison et au bon sens. » Eloge de la barbarie judiciaire Thierry Levy, ed. Odile Jacob |
En page 120 de « Plaidoyer pour le mensonge » de Laurent lèguevaque, selon Hervé Lehman, « une lenteur coupable », une justice du temps de la charette à cheval :
Pour lèguevaque, le mensonge, « avion furtif », reste indétectable. Il s'agirait d'ailleurs de l'éternel mensonge. Dans Outreau saison 2 les avocats ont conclu que le jugement rendu aux asisses était « un ovni judiciaire », incompréhensible par les accusés, tout aussi incompréhensible pour les parties civiles également.
April 4, 2007
Le médiateur de la République oublie-t-il des espaces privatifs de liberté ?
PARIS (AP) - Le médiateur de la République a présenté mercredi ses propositions pour la création d'un organisme d'évaluation des lieux privatifs de liberté, c'est-à-dire les prisons mais aussi les zones de rétention, les centres éducatifs fermés ou les hôpitaux psychiatriques.Jean-Paul Delevoye a souhaité que ce projet soit examiné dès le début de la nouvelle législature. "Il y a une fenêtre de tir courte et rare qui permettra dès le mois de juin de déposer un projet de loi", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse à l'hôpital Sainte-Anne à Paris.
Selon lui, tous les candidats sont intéressés par la question d'autant qu'il s'agira de ratifier prochainement le protocole des Nations unies contre la torture et autres peines et traitements inhumains ou dégradants qui préconise la création d'un tel organisme indépendant dans chaque pays.
"Il y a une forte attente en Europe aussi", a affirmé M. Delevoye qui a rencontré une cinquantaine de personnalités depuis le mois d'octobre pour plancher sur la question. Il estime que les pays européens ont intérêt à se doter d'organismes similaires afin de faciliter la collaboration dans l'Union européenne.
Pour Jean-Paul Delevoye, il s'agirait de créer une structure légère d'une trentaine de personnes (juristes, médecins...) qui ferait appel à des experts indépendants et pourrait effectuer des visites inopinées dans les lieux de détention pour en évaluer le fonctionnement. Il estime le budget de fonctionnement à trois millions d'euros.
"Pour être fidèle à l'esprit du protocole onusien, il n'est pas souhaitable que cette nouvelle structure agisse comme une inspection supplémentaire", a souligné le médiateur de la République qui a appelé de ses voeux la création d'un organisme "doté de réels pouvoirs" comme un pouvoir d'injonction et un pouvoir de proposition de réforme.
D'après lui, cette structure ne fera pas doublon avec le travail existant des associations ou des ONG et devra éviter un effet d'affichage. Il a suggéré qu'elle soit placée sous la responsabilité du médiateur de la République.
Des délégués du médiateur effectuent déjà depuis quelques mois un contrôle externe des prisons. Une action qui n'a rien à voir avec celle du mécanisme d'évaluation, a assuré M. Delevoye.
Dans le cadre du contrôle, le médiateur peut être saisi par les détenus qui rencontrent des problèmes avec une administration. "Nous avons traité 750 cas dont seulement 250 concernent l'administration pénitentiaire", a expliqué M. Delevoye. Beaucoup de détenus font appel à ses services pour des difficultés avec le fisc, pour le renouvellement de papiers ou des problèmes d'ordre familial.
Selon lui, les médiateurs de par leur "indépendance statutaire, leur neutralité, leur autonomie d'action et leur engagement en matière de libertés publiques" sont prédestinés dans tous les pays à exercer ce travail d'évaluation des lieux privatifs de liberté afin d'y défendre le respect de la dignité humaine.
April 3, 2007
La vie au grand air
Du site Internet de l'association :http://www.lavieaugrandair.fr/ Notre fondation œuvre pour la protection de l’enfance, accueille les enfants en difficultés et soutient leur famille 52, rue de Crosne 95420 MAGNY-EN-VEXIN Tél.: 01 34 67 10 87 aevo@lavieaugrandair.fr Créé en 1966 sous le nom de Centre d'accueil, d’observation et de placement familial, il se compose actuellement de quatre éléments: • Une Maison d'enfants à Chars recevant 15 enfants de 4 à 12 ans. • Une Maison d'enfants à Avernes pour 14 enfants à partir de 6 ans. • Un Service spécialisé d'accueil en famille pour 90 enfants à Chars. • Un service de protection de l'enfance et de la famille à Magny-en-Vexin pour 195 jeunes de 0 à 21 ans (placement familial, action éducative en famille, travail de référents). Le travail avec les familles fait partie de la prise en charge. |
March 31, 2007
L'émergence d'un modèle français
Communiqué LDH-France > 28 novembre 2006 - ACLEFEU Les cahiers de doléances : la synthèse Association - Liberté - Egalité - Fraternité - Ensemble - Unis Née à Clichy-sous-Bois, en « réponse » à la mort, le 27 octobre 2005, de Zied Benna (17 ans), de Bouna Traoré (15 ans) et aux blessures de Muhittin Altun (17 ans). Ces trois jeunes, qui n’avaient rien à se reprocher, s’étaient réfugiés dans le périmètre d’un transformateur électrique, parce qu’ils étaient poursuivis par la police. Les militants de ACLEFEU, après avoir parcouru la France pendant plusieurs mois, ont rédigé, dans l’esprit de 1788, des « cahiers de doléances », dont vous trouverez ici la synthèse. http://aclefeu.blogspot.com/ Télécharger « les cahiers de doléances : la synthèse » Comme son prédécesseur, il n'ira sans doute pas en banlieue : "Si ça se passe bien, on dira que je provoque Sarkozy ; si ça se passe mal, on dira que la droite a échoué." M. Baroin a d'autant moins d'états d'âme qu'il est convaincu que "la société française attend beaucoup en matière de fermeté. La société française est plus violente. La France n'est pas la seule en Europe. Certains ne veulent pas l'admettre mais nous devons adapter nos forces pour y répondre". "Qu'est-ce que vous voudriez faire ? Etre plus laxiste ? Ne comptez pas sur moi !", ajoute-t-il. Le Monde, 31/3/07 Benoît XVI lui avait soufflé, le 24 mars 2006, en lui remettant la barrette de cardinal : "Je compte sur vous." Mgr Carlo Caffarra n'a pas déçu le pape. Dans la bataille que mène depuis plusieurs mois l'Eglise italienne contre le projet de pacs voulu par le gouvernement Prodi, la voix de l'archevêque de Bologne a pesé plus que d'autres. Le Monde, 31/3/07 PARIS (AFP) - La Fédération protestante de France (FPF), réunie samedi en assemblée générale a Paris, a réaffirmé son oecuménisme et sa place dans le débat public, où elle entend défendre sa "double exigence de liberté et de responsabilité". Avant l'élection dans la soirée de son successeur, le président de la FPF, Jean-Arnold de Clermont, a donné le ton dans son discours d'ouverture en fixant les quatre priorités de la "stratégie de présence de la fédération dans l'espace public": l'euthanasie, la solidarité, la famille et la justice. |
Des centaines d'enseignants réclament la fin des arrestations aux abords des écoles
AFP via Yahoo! Actualités - 30 mars 19 h 04
Des centaines d'enseignants du primaire ont manifesté vendredi à Paris, parallèlement à une grève, pour réclamer "la fin des arrestations aux abords des écoles" et signifier leur colère au rectorat et aux ministères de l'Education et de l'Intérieur après "l'affaire Rampal".
Un millier d'enseignants réclament la fin des arrestations près des écoles
La Croix - 30 mars 19 h 30
Un millier d'enseignants du primaire ont manifesté vendredi à Paris, parallèlement à une grève, pour réclamer "la fin des arrestations aux abords des écoles" et signifier leur colère au rectorat et aux ministères de l'Education et de l'Intérieur après "l'affaire Rampal".
PARIS (Reuters) - (...) Le ministère de l'Intérieur a cependant fait remarquer que les policiers avaient normalement instruction de ne pas opérer dans ou à proximité des écoles. Philippe Maitre (le procureur adjoint) a expliqué que le parquet de Paris n'avait pas connaissance de cette instruction.
De la synthèse de ACLEFEU, la prise de position de nombreux enseignants en faveur des sans papiers est intrigante car, en effet, le rapport à l'école serait hostile pour une minorité de familles et d'enfants : Page 3 - A ce jour, nous avons analysé près de 13 000 de ces contributions – le plus grand sondage qualitatif jamais réalisé ! - en tête desquelles arrivent dans l’ordre les revendications sur l’emploi, l’arrêt des discriminations et de l’exclusion, le logement, une justice équitable et le contrôle des pratiques policières, l’éducation et l’orientation. Page 8, en matière de discrimination - Qu’enfin la loi soit appliquée et qu’enfin la justice protège les victimes. Page 9 - L’existence de famille et de travailleurs salariés et pourtant sans abris revient dans les cahiers comme le summum de l’injustice. Page 11, Justice - En ce domaine, il faut que la France et ses élites se rendent compte du niveau de crise atteint. Les cahiers de doléances sont l’expression d’une criante et désespérée demande de justice. Page 11 - Pour une part minoritaire mais significative des personnes qui se sont exprimées, le rapport à l’école est très hostile : sentiment que l’institution est accusatrice et stigmatisante envers les parents, qu’elle n’a jamais cherché à comprendre les problèmes de l’enfant ou de la famille, ou encore que les enseignants ou l’institution pratiquent la discrimination raciale. Pour cette fraction de la population qui a probablement le plus besoin de son aide, l’école est devenue une source de violence sociale supplémentaire bien plus qu’un refuge. Page 16, des propositions - Aider et impliquer les familles en difficulté face à l’éducation (faible niveau de qualification, précarité et faiblesse des revenus, familles monoparentales …) au travers de médiateurs, psychologues, éducateurs, interprètes … Page 22, les femmes - Les familles monoparentales dans les quartiers populaires (essentiellement des femmes seules avec enfants) sont littéralement abandonnées à leur sort. (...) Renforcement de l’allocation parent isolé en faveur des familles monoparentales, et l’étendre jusqu’à la fin des études. De même pour les allocations familiales. Extraits du rapport Naves Cathala de juin 2000... Ceux-ci - les signalements de l'ASE - se caractérisent essentiellement par : (...) des affirmations souvent à caractère psychologique mais rarement étayées par des faits précis, l'impossibilité de savoir si l'écrit a été réalisé à l'issue d'une évaluationpluridisciplinaire, l'absence de propositions alternatives. Les signalements émanant de l'éducation nationale sont encore moins explicites que ceux du service social départemental... |
Actualité | Le Figaro Magazine
L'émergence d'un modèle français
Le Figaro, 3 mars 2007
«Aucune institution ne s'est plus transformée que celle de la famille, souligne le sociologue François de Singly. C'est ce qui explique sa stabilité dans le coeur des Français et qu'elle arrive en tête de tous les sondages sur la question du bonheur.» Un monde s'est ainsi littéralement creusé entre les mariages arrangés d'antan, qui créaient des familles glacées où les marmots étaient traités en quantité négligeable, et l'espace familial intime d'aujourd'hui, sur lequel règne l'enfant-roi.
De quand date l'émergence de la famille moderne ? Les historiens la font coïncider avec l'avènement du mariage d'amour. «L'étape clé se situe après la guerre de 1870, estime Jean-Claude Bologne, auteur d'une Histoire du mariage en Occident (1) qui fait référence. L'idée germa, dans les milieux moraux, religieux et politiques imprégnés de l'esprit de revanche, qu'il fallait encourager les mariages de passion - plutôt que ceux de raison - pour générer des enfants sanguins et violents, capables de donner leur sang pour la patrie. Pour enfoncer le clou, on rétablit dans la même période le divorce.» Le mariage d'amour est ainsi né en France pour la plus mauvaise des raisons : préparer la guerre.
Ce sentiment suspect, jusqu'alors apanage des héros romantiques qui s'immolaient sur la tombe de leurs maîtresses, s'installe dans notre pays en tant que valeur républicaine. Avec des conséquences considérables : les intrigues des amoureux se dégagent de la pesante tutelle parentale, les enfants deviennent des êtres aimés, l'intimité se développe et avec elle la vie privée. Pour mesurer le chemin parcouru, rappelons que Montaigne avouait ne pas se souvenir du nombre exact de ses enfants morts en nourrice, ou que Rousseau abandonna ses cinq enfants sans état d'âme, après avoir écrit un livre de référence sur... l'éducation. Sans oublier l'interférence de la communauté sur la vie intime de chacun.
Harmonie, souplesse et instabilité
La coutume du «charivari», que rappelle Luc Ferry dans son opus, était destinée aux maris cocus : tout le village tapait pendant deux jours d'affilée sur les murs et fenêtres de l'infortuné, avec pelles et pioches, pour que le fautif n'oublie pas ses devoirs. Quant on ne lui faisait pas traverser toutes les rues du hameau, assis à l'envers sur un âne ! Après la période pétainiste (dont subsiste l'insubmersible Fête des mères) et sa contre-réaction (le fameux cri : «Les familles au placard !», lancé à l'Assemblée en 1946), un modèle tranquille et collectif de «bonheur familial» s'impose jusqu'aux années 60 : la mère s'active au foyer, le père au travail apporte l'aisance et se dépêche, plutôt que de traîner à l'assommoir du coin, de rentrer au domicile où des enfants («pas trop nombreux», conseillaient les syndicats) jouent dans un intérieur coquet.
L'obsession des politiques de l'époque est de ne pas créer de contradiction entre la logique de l'amour et celle de l'institution. Ce qui ne va pas sans une lourde dose d'hypocrisie : elle ne résistera pas au développement des collèges à partir de 1962, à la révolution de 1968, à la fin de l'autorité paternelle en 1970 et à l'entrée massive des femmes dans la vie active.
Dans cette deuxième période, les sociologues et penseurs ne donnent plus cher de la famille et du mariage, destinés pour beaucoup à disparaître sous les coups de boutoir de la révolution sexuelle, de la pilule, de Jack Kerouac appelant les jeunes à prendre la route pour s'émanciper, du divorce par consentement mutuel (1975) et de l'union libre. Or, surprise, malgré trente ans d'accusations diverses et de clichés évoquant une institution en déroute, aujourd'hui minée par la déliquescence (famille monoparentale, recomposée, homoparentale...), jamais l'institution n'a paru plus solide.
«Pourquoi ce paradoxe ? demande François de Singly. Parce que la famille traditionnelle a engagé une formidable mutation pour devenir un espace d'épanouissement personnel avec les proches, à la fois individualiste et relationnel. On a cassé les murs, échappé à l'enfermement. Même les adolescents considèrent la famille comme un lieu de liberté alors qu'ils manifestent par exemple un rejet unanime du collège, qui ne les considère pas comme des individus.»
La famille devient l'endroit où l'on est à la fois soi-même et avec les autres. L'alternance et la souplesse jouent un rôle essentiel : maintien des activités personnelles traversées par des moments de rencontre collectifs, souvent ritualisés, lors du dîner par exemple, ou pour regarder tous ensemble une série télévisée fédératrice. Rien n'est imposé. Des activités sont menées avec l'un ou l'autre parent, l'un ou l'autre enfant, selon le sexe, l'âge et leurs centres d'intérêt respectifs. Dans ce modèle, le conflit des générations, qui avait nourri les rayons des libraires dans les années 60 et 70, s'évanouit au profit de rencontres intergénérationnelles.
Le problème du père
Une des plus brillantes réussites du modèle français est d'avoir su concilier pour les femmes vie de mère et parcours professionnel. Si les discours politiques sont restés assez conservateurs sur les sujets familiaux, les écoles ont très vite accueilli les enfants à partir de 3 ans (plutôt que 6, âge prévu par les textes) et au plan local, les collectivités, malgré la pénurie endémique de crèches, ont su mobiliser des moyens uniques pour favoriser le travail des femmes. Résultat : quand 40% des jeunes Allemandes se disent prêtes à sacrifier leur maternité au profit de leur futur métier, quand dans l'Europe du Sud, Espagne, Portugal et Italie n'ont toujours pas réussi à harmoniser les deux univers, la France affiche le meilleur taux de natalité d'Europe.
Le modèle s'adapte en permanence à l'air du temps, tout en dressant des garde-fous. En 2002, le législateur a prévu la possibilité de demander le divorce sans faute, de manière unilatérale, au bout de deux ans d'absence du domicile conjugal. Mais la Cour de cassation, dans deux arrêts rendus le 20 février dernier, a aussi estimé contraire à l'intérêt supérieur des enfants l'adoption simple demandée par des couples non mariés, donnant ainsi un coup d'arrêt aux décisions des magistrats autorisant l'homoparentalité. Cette capacité à se réformer vient ainsi conforter la thèse de Luc Ferry, selon laquelle la famille, dans un contexte de déconstruction des valeurs et d'impuissance face à un environnement mondialisé, devient le produit d'un humanisme arrivé à maturité, en plaçant le sacré au coeur de l'humanité.
Pour autant, le modèle reste vulnérable. Il juxtapose plusieurs temps, celui de l'amour - forcément incertain - et celui de l'enfant qui, lui, évolue sur une durée stable minimale d'une vingtaine d'années. «Autrefois on restait ensemble à cause des enfants, note la psychanalyste Catherine Rioult, spécialiste des enfants et adolescents en difficulté. Aujourd'hui on se sépare parfois plus vite à cause d'eux par crainte que les scènes de ménage ne les marquent à vie. Nous devons gérer leur stress consécutif à la rupture mais aussi les mécaniques de surenchère des parents séparés et culpabilisés qui se disputent l'amour de leur progéniture.» Que ce soit dans les couples unis ou séparés, il existe donc un risque croissant d'infantôlatrie, que dénonce le psychanalyste Aldo Naouri : «L'enfant devient la valeur ultime. On s'applique de manière forcenée à les séduire. Ce qui est le pire principe d'éducation.»
L'autre revers de la médaille, souvent oublié, c'est que l'engouement actuel concerne une famille rétrécie. «Elle est réduite au couple et aux enfants, souligne Jean-Claude Bologne. Certes, les problèmes de garde ont parfois réinstallé les grand-parents dans le champ familial. Mais les aïeux sont souvent hors champ.» Tout en se félicitant d'un modèle familial parmi les plus performants d'Europe, la France doit ainsi faire face à un vrai problème d'abandon de ses très vieux, à une déchirure générationnelle dont les décès lors de la canicule de 2002 ont été un inquiétant révélateur.
Le modèle français repose enfin sur une ambiguïté majeure : la place de l'homme, mari et père, reste indéfinie. Le schéma est avant tout maternant et marque la domination écrasante de la figure féminine dans ce modèle. «L'homme a pour rôle de couper l'enfant de sa mère et de l'obliger à rechercher d'autres liens sociaux, s'inquiète Aldo Naouri. Le transformer en mère-bis prépare une génération d'enfants asociaux, égocentriques, parfois violents, pour lesquels la notion d'autorité devient irréelle.» Certains sociologues, comme François de Singly, invitent au contraire les pères de famille à lever le pied au plan professionnel pour se caler sur la disponibilité de l'épouse envers les enfants. Deux attitudes radicalement opposées qui annoncent l'âpreté des débats à venir : la question de l'homme-père, le grand oublié des politiques familiales, semble incontournable au cours de la prochaine décennie.
(1) Jean-Claude Bologne, Histoire du mariage en Occident, Hachette, coll. Pluriel, 1995. (2) François de Singly, Les Adonaissants, Armand Colin, 2005. (3) Aldo Naouri, Adultères, Odile Jacob, 2006. |
March 27, 2007
Une évolution encouragée, voire suscitée
L'ère des grandes affaires politico-financières est révolue Article paru dans l'édition du Monde du 17.07.05 Le départ des « juges stars ». Plusieurs juges médiatiques, adeptes des actes d'instruction spectaculaires, sont partis. Eva Joly a regagné sa Norvège natale, Laurence Vichnievsky a accédé à la présidence du tribunal de Chartres, Isabelle Prévost-Desprez a également quitté l'instruction... Quant à Eric Halphen, il s'est mis en congé de la magistrature. Tous ont fait part de leur lassitude, voire de leur découragement. Aujourd'hui, le pôle financier parisien abrite encore deux juges connus du grand public : Philippe Courroye et Renaud Van Ruymbeke. Cependant, si ces magistrats instruisent plusieurs dossiers sensibles (Total, frégates de Taïwan...), ils le font dans la discrétion. L'un comme l'autre ne paraissent guère goûter au vedettariat, refusant notamment d'accorder des entretiens à la presse. (...) Tout se passe comme si, désormais, les citoyens tenaient pour acquis la corruption d'une partie de la classe politique. (...) Ce sont les faits divers et le fonctionnement de la justice elle-même qui sont désormais au coeur des préoccupations. Une évolution que les hommes politiques ont encouragée, voire suscitée. Pour plus de détails, voir au 3 décembre 2005, « Ce serait la fin des `'affaires" » |
TRIBUNAL DE CHARTRES : Juger avec les moyens du bord
Enquête parue dans le magazine Valeurs Actuelles du 31 mars 2006.
Voir sur le site du CREFMPM.
Salles d’audience surchargées, explosion du nombre de dossiers, magistrats et greffiers obligés à un rendement maximum. À Chartres, comme ailleurs, faute de moyens, la Justice fonctionne à flux tendu. Reportage.
(...) Trente-cinq magistrats assurent le fonctionnement du TGI, sous la présidence de Laurence Vichnievsky, qui fut, avec Eva Joly,l’une des deux juges de l’affaire Elf. Vingt-sept juges sont affectés au siège (instruction, libertés et détention, application des peines, juge pour enfants, affaires familiales...), où deux postes n’ont toujours pas été pourvus. Du côté du parquet (procureur,vice-procureur et substituts), huit postes sont encore vacants. Quant aux fonctionnaires, ils sont soixante-cinq, dont trente greffiers, les autres étant répartis entre secrétaires et assistants judiciaires. Mais sur quatre greffiers partant à la retraite, un seul sera remplacé,alors que c’est justement la fonction pour laquelle le tribunal manque le plus de personnel...
Dans les bureaux et les couloirs du tribunal, ce qui frappe, c’est la quantité de dossiers qui s’entassent.
(...) Outre le manque de matériel et des locaux inadaptés, deux salles d’audience alors qu’il en faudrait trois (le tribunal, installé dans de vieux bâtiments exigus, doit déménager dans un ancien lycée), c’est le manque de greffiers qui cristallise toutes les difficultés.
(...) L’efficacité de la Justice repose aujourd’hui sur le dévouement de ceux qui sont à son service. Une solution qui n’a rien de pragmatique et risque de déboucher, tôt ou tard, sur des mouvements sociaux.
Pédophilie. Trois enfants identifiés parmi les petites victimes d’un réseau international de trafic pédophile. L'Humanité, mars 2000 Et elle a reconnu son fils... (...) Dans le cas d’Olivier, la réaction judiciaire est effrayante. Les parents de ce garçon aujourd’hui âgé de sept ans se sont séparés avant sa naissance. Le père, haut fonctionnaire de l’administration pénitentiaire, réapparaît quelques mois plus tard. La mère, Chantal, accède à sa demande de reconnaître l’enfant et de bénéficier d’un droit de visite. (...) Le parquet de Chartres (Eure-et-Loir) classe la plainte sans suite. La maman se constitue partie civile pour imposer l’ouverture d’une instruction. Quatre associations décident de faire de même. L’instruction stagne. Toutes les requêtes complémentaires demandées par Chantal sont rejetées. (...) Pour contrer cette décision aberrante, une juge des enfants à Nanterre (Hauts-de-Seine) décide de placer provisoirement Olivier au Clair logis, un centre d’accueil parisien pour enfants en difficulté. Et organise un égal droit de visite et d’hébergement aux deux parents. Chantal ne peut oublier la scène cauchemardesque, lorsqu’on est venu lui arracher son fils. (...) Comment un système judiciaire peut-il justifier ce résultat ? Une situation kafkaïenne dans laquelle un enfant se retrouve placé, alors qu’il était très bien auprès de sa mère. Depuis ce jeudi 19 novembre 1998, Olivier vit entre parenthèses. Tous les deux week-ends, il est " confié " à son père. Lequel retrouvera la pleine garde de son fils d’ici trois mois... |
Le Canard du 28 mars, l'article entier
« Laisser du temps au temps »
RENCONTRES SÉNATORIALES DE LA JUSTICE Palais du Luxembourg - Mardi 8 juin 2004 M. Christian COINTAT - Il est bon que, dans la salle, tous nos amis prennent conscience du fait que, sur le plan budgétaire, nous sommes en train de changer de planète, mais je ne suis pas certain que tout le monde le réalise véritablement. En effet, d'une disposition actuelle que nous connaissons et qui était d'approche plutôt comptable, nous allons passer à une approche plus politique et, d'un système plutôt statique, nous allons nous tourner vers un dispositif plus dynamique. En d'autres termes, d'une politique de moyens (même s'ils ne sont pas toujours à la hauteur des ambitions et des attentes), nous passons à une politique de résultat. Tout à l'heure, la présidente du tribunal de Chartres a dit : « Nous ne sommes pas soumis à une obligation de résultat ». C'est vrai sur le plan de l'acte juridictionnel mais, pour le fonctionnement des juridictions, c'est pourtant ce qui va se passer, désormais. C'est la raison pour laquelle il faut faire très attention à la façon dont nous allons l'évaluer. Le Parlement, jusqu'à présent, de par la Constitution française, adopte le budget. En réalité, il ne l'adopte pas selon une vision anglo-saxonne qui rend la décision exécutoire. La Constitution française se limite à dire qu'il détermine les ressources et les charges de l'Etat, ce qui explique pourquoi on peut, deux ou trois mois après avoir passé des jours et des nuits pour voter le budget, apprendre que 20 % des crédits ont fait l'objet d'un "gel républicain". En réalité, c'est un gel anti-démocratique, puisque cela va à l'encontre du choix du Parlement, qui s'est prononcé sur une politique qui est mise à mal par un blocage de crédits jusqu'à la fin de l'année, la plupart du temps. C'est le système français. La nouvelle loi organique relative aux lois de finances, c'est-à-dire, en gros, les nouvelles modalités budgétaires, va améliorer tout ce dispositif pour lui rendre -nous l'espérons en tout cas- une véritable lisibilité vis-à-vis tant du Parlement que des citoyens. Cela signifie d'abord que, lorsqu'on a des crédits, c'est pour faire quelque chose, et donc pour faire une politique qui doit être clairement comprise pour que tout le monde sache exactement de quoi il ressort. ... |
March 25, 2007
« Ces enfants qu'on sacrifie... » Compte rendu
Les terminologies de parenté - Une vue d'ensemble nous permettra d'abord de montrer comment les représentations de la consanginité, de l'affinité et de la cognation diffèrent selon les grands types de terminologie de parenté et de formes d'alliances. Nous pourrons alors avoir une vue d'ensemble des fonctions de la parentalité. Matrifocal - Famille ou groupe domestique centré sur une femme et ses enfants, le père ou les pères de ces enfants étant présents de façon discontinue dans la vie du groupe et y occupant une place secondaire. La mère des enfants est d'ailleurs rarement l'épouse de l'un des pères de ces enfants. de Métamorphoses de la parenté Maurice Godelier A la suite, une critique qui nous change aujourd'hui de celles de Frédéric Jésu, une critique qui, moyennant quelques adaptations, pourrait très bien s'appliquer au livre noir de la garde alternée : |
Sociétés et jeunesses en difficulté
Revue pluridisciplinaire de recherche
N° 2 - septembre 2006
Compte rendu
"Ces enfants qu'on sacrifie... au nom de la protection de l'enfance" de Maurice Berger
Destiné à saisir le lecteur, le dernier livre de Maurice Berger, n’a pas l’étoffe clinique de ses précédents ouvrages. Et pour cause : cet écrit est le produit d’une conjoncture, celle de la réforme de la protection de l’enfance débutée en novembre 2005 à l’initiative du ministre Philippe Bas. Le jeu démocratique a voulu que l’avis du pédopsychiatre soit entendu lors des travaux préparatoires, c’est donc sa position qu’il affirme en utilisant les éditions Dunod pour la faire connaître le plus largement possible. Cet ouvrage n’a donc pas de prétention scientifique ; il veut avant tout convaincre.
Faut-il rappeler que, depuis plusieurs années, les convictions de Maurice Berger sont à contre-courant des idées qui président au mouvement de réforme ? En effet, depuis L’échec de la protection de l’enfance, paru en 2003 chez le même éditeur, l’avis du spécialiste des enfants en souffrance n’a pas varié d’un iota : parce que la société française est trop référée à la Famille, elle ne protège pas les enfants victimes de violence parentale ; le système socio-judiciaire actuel privilégie trop souvent la volonté du parent au détriment des besoins de l’enfant ; de ce fait, les droits de ce dernier à être protégé (de ses parents, si nécessaire) sont occultés en raison de l’aveuglement idéologique qui préside au maintien systématique du lien parent/enfant.
Pour convaincre le lecteur, l’auteur utilise deux moyens : 1) une composition courte et pragmatique qui va à l’essentiel en huit chapitres et quelques annexes ; 2) des justifications théoriques et cliniques lapidaires, souvent auto-référencées, illustrées d’une dizaine d’exemples paroxystiques.
Après une courte introduction qui sert à la fois d’avertissement et de mode d’emploi, le lecteur découvre sans autre préambule deux cas d’enfants en danger victimes de décisions judiciaires qui n’ont pas établi les conditions propices à leur réelle protection. Les accusés sont principalement les professionnels, c’est-à-dire les juges et, dans une moindre mesure, les travailleurs sociaux et les « psy ».
(...) Disons le franchement, il manque au livre de Maurice Berger ce sentiment d'humilité qui me semble une des qualités nécessaires à toute démarche clinique.
(...) Autant il apparaît indispensable d'interroger des pratiques éducatives, sociales et judiciaires qui, s'appuyant sur des notions générales légitimes (la place de l'enfant dans sa famille), manquent à saisir la singularité des situations, manquent à questionner la valeur absolue du lien, autant il apparaît profondément abusif d'apprécier l'ensemble du dispositif à l'aune de ces éléments-là.
Contrairement à ce qu'affirme Maurice Berger, le placement ne peut être qu'une mesure transitoire, du fait de la subsidiarité de l’autorité judiciaire au regard de l’autorité parentale, et de la nécessité de tout mettre en oeuvre pour que les parents retrouvent leurs capacités à exercer l'autorité parentale dans le sens du bien être de l'enfant (cf. la jurisprudence européenne). Reste la question des enfants dont le placement ne peut être un placement transitoire, posée dans le récent rapport de l'Observatoire national de l ’enfance en danger. La délégation d'autorité parentale représente probablement une des solutions, comme le souligne le livre. Pour autant, lorsque celle-ci est dévolue « à l'Aide sociale à l'enfance », n'y a-t-il pas lieu de s'interroger sur ce que représente, pour l'enfant, une autorité exercée par une organisation inévitablement bureaucratique ? N'y-a-t-il pas lieu de s'interroger sur la nature de la continuité assurée par un lien irreprésentable, qui a conduit dans le passé nombre de jeunes à d'abord se vivre comme « enfant de la dass » ? Poser cette question, c’est simplement souligner un des aspects de la complexité des problèmes.
Un débat sur la protection de l'enfance semble s'engager mais il mérite mieux que des propos vindicatifs d'où émerge la certitude d'avoir raison contre tous.
Michèle Becquemin est actuellement sociologue, responsable de l'Observatoire de la prévention et des actions éducatives à Gentilly (94), maître de conférence associée à l'université Paris XII-Créteil et membre du Groupe de recherche sur l’éducation, le travail et les institutions (geti). Elle a auparavant exercé la profession d'éducatrice spécialisée puis de conseillère technique dans le secteur de la protection de l'enfance. Spécialisée en histoire et en sociologie des institutions, elle est notamment l'auteur de L'action de l'association Olga Spitzer (1923-2003), paru aux éditions Éres (Ramonville-Saint-Agne, 2003) et de Protection de l'enfance et placement familial, La fondation Grancher (1903-2003), paru aux éditions Petra (Paris, 2005). De source sejed.revues.org Retranscription grossière de quelques minutes de l'école des savoirs, emission RFI du 5 décembre 2005 : - quelle lecon peut on tirer d'Outreau ? MB - c'est un procès qui nous a beaucoup inquiété... nous étions en train de recevoir une fillette de 3 ans et demie pou savoir si elle avait subit des abus sexuels... pendant 10 jours avec une éduc très compétente... j'ai recu l'enfant, sa mère, son père à plusieurs reprises et nous sommes arrivé à la conclusion que **très probablement** elle avait subit des abus sexuels - au bout de plusieurs heures d'entretient avec cette fillette MB - tout à fait, répété pendant plusieurs jours... mais il y avait qque chose qui n'était pas tout à fait clair du côté de la mère... et finalement j'ai demandé à un autre expert de recevoir plusieurs fois la mère et on est arrivé à la conclusion que **la mère était obsédée par des idées sexuelles** et que l'enfant n'avait pas été abusé. **Donc on aurait pu faire condamner un innocent malgré des précautions énormes** MB - d'un côté, vrai qu'on écoute pas assez les enfants... le risque de commettre des injustices - mais pour vous, dans la majorité des cas, la parole des enfants c'est bien la vérité et c'est bien que ces enfants sont victimes de maltraitance ? MB - en fait, on se sert moyennement de leur parole parce qu'il y a beaucoup d'autres traces... physique, enfants très négligés, retard de developpement, des enfants très violents, incapables de nouer des liens avec qui que ce soit... |
Une recrudescence d'agressions et de rapts imaginaires
Agressions filmées : l'amendement qui fâche Le Figaro, le 12 mars 2007 Des associations estiment que le texte permet de poursuivre un citoyen qui diffuserait la vidéo d'une bavure policière. LA LOI sur la prévention de la délinquance fait des vagues chez les défenseurs de la liberté d'expression. En cause : un amendement voté en deuxième lecture au Sénat le mois dernier qui incrimine le « happy slapping » (la « joyeuse claque »). Cette pratique consiste à réaliser une agression qui sera filmée par des complices avec un téléphone mobile. La séquence sera ensuite diffusée, comme un trophée qu'on exhibe, notamment sur Internet. Pour enrayer ce phénomène, le législateur a prévu de sanctionner pénalement ceux qui filment et diffusent ces images. Plusieurs affaires ont en effet défrayé la chronique en France, des incendies criminels et des viols ayant été filmés, mais aussi des agressions d'enseignants, comme à Porcheville (Yvelines) en avril 2006. Mais pour Reporters sans frontières, « cette loi introduit une distinction dangereuse entre les journalistes professionnels, autorisés à diffuser des images de violences, et les simples citoyens, qui risquent la prison pour les mêmes faits ». Cette association, qui défend la liberté de la presse, estime qu'« il est particulièrement regrettable que ce texte instaure une interdiction de faire circuler sur Internet les images d'éventuelles exactions commises par les forces de l'ordre ». Et les détracteurs de la loi Sarkozy de citer le cas de Rodney King, ce Noir américain dont le passage à tabac par la police avait été filmé par un habitant de Los Angeles, le 3 mars 1991. Le scandale, à les entendre, n'aurait pu être dénoncé avec un texte réprimant ce type de vidéo « citoyenne ». « Journaliste citoyen » Déjà, aux États-Unis, où l'on ne plaisante guère avec les libertés individuelles, l'affaire fait des gorges chaudes. Le Washnigton Post enquête. Le Herald Tribune n'hésite pas à faire le parallèle avec la décision de la justice turque d'interdire un site Internet ayant diffusé une vidéo irrespectueuse envers Atatürk. L'amendement suscite un tollé dans le milieu des internautes. La Ligue Odebi, une association d'usagers, assure que cette mesure fait de la France le pays d'Europe de l'Ouest qui « viole le plus la liberté d'expression » sur la Toile. À Paris, tout le monde ne partage pas cette indignation. À commencer par les sages du Conseil constitutionnel qui ont validé la loi sans sourciller. Le ministère de l'Intérieur, de son côté, parle de « tempête dans un verre d'eau » Et renvoie au texte qui ferait l'objet d'une « interprétation abusive ». ... Un article et une parution annoncée en septembre 2006 |
Les enfants d'Oléron avaient inventé leur rapt
Le Figaro, le 10 mars 2007
Les enquêteurs sont confrontés à une recrudescence d'agressions imaginaires mais, malgré leurs doutes, ne peuvent se permettre de négliger une piste.
DÉRANGEANTE, l'affaire illustre toute la difficulté d'enquêter sur des tentatives de rapt dénoncées par des enfants. Après deux mois d'investigations, les gendarmes de Rochefort (Charente-Maritime) ont acquis la conviction que l'agression dont trois enfants de 10 à 13 ans affirment avoir été victimes, début janvier sur l'île d'Oléron, n'a en fait jamais eu lieu.
En début de semaine prochaine, le procureur de la République devrait prendre connaissance du rapport d'enquête sur ce faux kidnapping qui, largement médiatisé, avait à l'époque semé un vrai début de psychose dans l'ouest de la France.
Samedi 6 janvier, c'est Josette Guarry, patronne de la maison de la presse au Château-d'Oléron, qui avait alerté les gendarmes. « Vers 17 h 30, j'ai vu un groupe de trois adultes circulant dans une voiture blanche discuter longuement avec des enfants du village, témoignait-t-elle alors. L'homme faisait le pitre pour les amuser. Lorsque j'ai entendu qu'un des petits lui indiquait son adresse, je suis sortie rejoindre le petit groupe. C'est alors que la voiture a pris la fuite. » Interrogés, les gamins confirment le récit et ajoutent que l'un des adultes, s'exprimant avec un fort accent étranger, a tenté de les pousser à bord du véhicule.
Presque aussitôt, les routes sont fermées, des patrouilles partent aux trousses du mystérieux équipage, un avis de recherche national est diffusé. En vain, dans un premier temps. Depuis, les enquêteurs de la section de recherches de Poitiers ont poursuivi leurs investigations, notamment en exploitant le numéro d'immatriculation du véhicule, partiellement relevé par la commerçante. « La configuration de cette plaque semblait indiquer qu'il s'agissait d'un véhicule transalpin, explique une source proche de l'enquête. Dès lors, nous avons étudié la liste des téléphones portables qui ont activé une borne à Oléron le 6 janvier, à la recherche d'un patronyme à consonance italienne... Jusqu'à ce que nous tombions sur une étudiante originaire de Florence, qui étudie actuellement à Angoulême. »
Entendue le 28 février, la jeune femme a spontanément confirmé s'être rendue sur l'île d'Oléron début janvier avec ses parents, afin d'y visiter une exposition de peinture. Là, les touristes ont rencontré trois enfants, décrits comme « un peu turbulents », avec qui ils ont brièvement bavardé. Rapidement cependant, les gamins se sont mis à insulter le monsieur. « Si bien qu'après avoir tenté de les calmer, la famille a repris la route », raconte une source proche du dossier, aujourd'hui convaincue que les enfants ont inventé le scénario du rapt. L'épilogue, au reste, n'a pas totalement surpris les militaires qui, depuis plusieurs mois, observent une recrudescence d'enlèvements « fantasmés » par les enfants.
« Certains rapts bien réels ont été si fortement médiatisés que l'inquiétude des parents conduit parfois les enfants à imaginer leur propre enlèvement, décrypte un gradé rompu à ce type d'affaires. Il arrive que le gamin commette un mensonge pur et simple, mais aussi qu'il interprète mal un banal dialogue avec un adulte. Nous ne prenons jamais le risque de négliger ce type de signalement. En revanche, nous intégrons d'emblée l'idée que les déclarations de l'enfant ne sont pas forcément entièrement fiables. »
Signalements fantaisistes
Les chiffres donnent la mesure de ce décalage. Si, en 2005, trois enlèvements d'enfants ont été commis, ce sont plus de cinq cents mineurs qui sont inscrits au fichier des personnes recherchées dans le cadre de procédures pour disparition inquiétante.
Fin 2005, une série de cinq tentatives de rapts dénoncées par des mineurs dans le Sud-Ouest avait conduit la gendarmerie à installer une cellule d'enquête basée à Pau. Rapidement, submergés par des signalements fantaisistes, les enquêteurs avaient pu déterminer que l'un de ces témoignages était « farfelu ». Depuis, faute d'élément nouveau permettant d'établir un lien entre les différentes affaires, cette structure a été mise en sommeil.
Trois mises en examen après la séquestration d'un jeune homme Le Figaro, le 12 mars 2007 Le quatrième voyou est parvenu à fuir à pied. Trois hommes âgés d'une vingtaine d'années ont été mis en examen samedi à Versailles pour « séquestration », « vol par effraction » et « violence en réunion ». Originaires de Mantes-la-Jolie, ils sont accusés d'avoir cambriolé une maison jeudi soir, à Montainville (Yvelines). Le propriétaire a eu le temps d'appeler la police en donnant le nom de sa rue mais en oubliant de préciser celui de la commune. Il a ensuite tenté de se cacher mais il a été découvert par les malfaiteurs. Le jeune homme a été attaché sur un canapé avec des vêtements et du câble électrique pendant que ses agresseurs dérobaient une petite somme en numéraire, une carte bancaire et des bijoux. Peu avant l'arrivée des secours, les voyous ont pris la fuite en voiture. Les trois mis en examen ont pu être interpellés à un carrefour après avoir foncé sur une camionnette de gendarmerie qui leur barrait la route. Le quatrième est parvenu à fuir à pied. Le Forum Social des Quartiers Populaires se tiendra à Saint-Denis (93) les 22, 23 et 24 juin 2007 Association FSQP, son appel, son journal n°1 en 4 pages avec un bulletin pour soutien Handicap et couple : les préjugés ont la vie dure Le Figaro, le 12 mars 2007 Alors que débute la semaine du handicap physique, l'Association des paralysés de France (APF) veut briser les tabous sur la vie de couple et la sexualité. Les idées reçues de Français à l'égard des handicapés restent nombreuses, notamment en matière de couple et de sexualité, selon un sondage Ifop. Ils seraient 87 % à penser que vivre en couple avec une personne handicapée représente une épreuve et 61 % imaginer que les handicapés n'ont pas de vie sexuelle. À l'occasion de la semaine nationale des handicapés physiques, qui débute aujourd'hui, l'Association des paralysés de France (APF) veut faire passer le message : Non aux discriminations et oui à la différence. » Du 12 au 18 mars, l'association organise une collecte des fonds pour financer des projets de proximité tels que l'accompagnement social et de sensibilisation du public. Car les handicapés en couple vivent de leur côté sereinement leur amour, à l'instar de Ghislaine et Michel. « Une rencontre exceptionnelle », s'accordent à dire Ghislaine et Michel en échangeant un regard complice. Âgés de 48 et 49 ans, ces deux tourtereaux se sont croisés pour la première fois il y a cinq ans, en février 2002. Handicapée moteur depuis sa naissance, Ghislaine vivait auparavant une vie de célibataire heureuse, émaillée de quelques amourettes. ... (...) « Totalement injuste » Sans préjugés, Michel ne s'est pas laissé intimider par le fauteuil de Ghislaine. Son entourage - familial comme professionnel - connaît et accepte sa nouvelle compagne. À part, peut-être, son ex-femme... ... Communiqués de presse 26/04/2006 - Mensonge d'Etat - Passage du nuage de Tchernobyl sur la France : Nicolas Sarkozy doit s'expliquer |
March 23, 2007
« Si tu aimes la France, tu la quittes quand même ! »
Charlie hebdo, 21 mars, page 13
On sait qu'en cas de désaccord, d'anomalie ou de dysfonctionnement il est possible de saisir la justice. Seulement voilà, les tribunaux ne fonctionnent pas toujours :
Le Parisien du 23 mars 2007, Nanterre dans le noir,
Hauts-de-Seine matin, feuillet II
J'ai finalement le sentiment que c'est un pur hasard si je suis inscrit sur la liste électorale, Nanterre avait refusé mon inscription.
Lu sur la page « France et Société » du Monde.fr :
Non priorité justice (192) Note du 19.03.2007 Dans la pré-campagne électorale que nous venons de vivre on aura observé que le thème de la justice n'est pas prioritaire. On a même l'impression de tourner un peu en rond : justice égale enfants délinquants. Et sur ce thème la réponse tourne quand même autour de l'abaissement de la majorité à 16 ans pour les multirécidivistes nous... De source http://jprosen.blog.lemonde.fr |
March 20, 2007
Mariage homosexuel : les candidats précisent leur position
De la couverture de l'ouvrage de Jean-Marie Denquin, « la monarchie aléatoire », PUF 2001 : A Lyon, les religions s'opposent au mariage homosexuel Une déclaration commune de responsables religieux de la région lyonnaise, signée le 6 février (à l'exception de l'Église réformée), entend nourrir le débat sur l'homosexualité La Croix, 7 février 2007 Les termes sont forts : « Il y a mensonge à prétendre qu’il est indifférent, pour un enfant, de grandir ou non avec un père et une mère. » Sans être inédits, ils sont sans précédent car signés sous la forme d’une « déclaration commune » par presque tous les responsables religieux de la région lyonnaise (lire plus bas) à l’exception de l’Église réformée de France (ERF). Pour les neuf responsables religieux signataires, il s’agit de s’opposer publiquement au mariage homosexuel et à l’adoption d’enfant par un couple homosexuel, dans la perspective des débats de la campagne présidentielle. C’est bien ce qui gêne l’ERF locale, qui refuse de se joindre à cette démarche commune. Le pasteur Guillaume de Clermont explique que cette question est « trop importante pour être prise en otage dans un débat préélectoral ». Il ajoute que l’Église réformée de Lyon ne veut pas appuyer « ceux qui utilisent cette période avec opportunisme pour contraindre des candidats à prendre des engagements sans qu’un débat de société ait eu lieu dans le respect des règles démocratiques ». Il précise enfin que son Église et l’Église luthérienne lyonnaise sont en cours de réflexion à ce sujet et que la conclusion n’est pas encore aboutie. Le pasteur luthérien local, Jean-Frédéric Patrzynski, a pourtant signé la déclaration commune. "Tout le monde était d'accord avec cette idée" Aucun des évêques catholiques de Lyon n’était joignable hier (pour cause de session à Lille – lire La Croix d’hier). Mais la genèse de cette déclaration publique remonte en fait à la création du « G9 », réunion des responsables de la région lyonnaise qui, de temps à autre, sur un rythme au minimum annuel, se rassemblent pour réfléchir à des préoccupations communes. C’est le 14 novembre dernier, lors d’une réunion régulière de ce G9, que l’idée d’une déclaration sur ce thème de l’homosexualité a pris forme, finalisée le 24 janvier. Recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane assure que « tout le monde était d’accord avec cette idée à laquelle chacun a apporté sa contribution lors de la rédaction ». Pour lui, l’enjeu est très clair : « Nous ne regroupons pas simplement des fidèles, mais des citoyens et des électeurs. Notre démarche consiste donc à faire entendre la voix des religions dans ce débat de société. Comme religions, nous appartenons à la société civile et nous ne voulons pas nous laisser marginaliser sur ces grandes questions. Nous voulons simplement exprimer publiquement ce que les religions pensent de ce débat sur le mariage homosexuel. » |
PARIS (AP) - Les candidats à l'élection présidentielle précisent leurs propositions pour les homosexuels. Dans un entretien à paraître mercredi dans le magazine "Têtu", Ségolène Royal promet de faire voter "rapidement" une loi sur le mariage et l'adoption par les couples de même sexe, tandis que Nicolas Sarkozy et François Bayrou préfèrent une union civile.
La candidate socialiste confirme son engagement en faveur du mariage et de l'adoption par des couples de même sexe, qui figure dans le projet socialiste. Le pacte présidentiel présenté le 11 février dernier à Villepinte parlait de "garantir l'égalité des droits pour les couples de même sexe". Cela "comporte évidemment le mariage et l'adoption", précise Mme Royal dans "Têtu".
Consciente du "fort effet symbolique" qu'aura le vote de cette loi et de son importance pour "l'égalité entre enfants", Mme Royal s'engage à la faire adopter "rapidement" par le Parlement, sans préciser le calendrier car "il faudra prendre le temps de l'explication aux Français". Ce temps "ne sera pas long mais il sera décisif pour que le vote de la loi s'accompagne véritablement d'une prise de conscience par tous de la nécessaire fin des discriminations".
Nicolas Sarkozy et François Bayrou réaffirment de leur côté leur opposition au mariage homosexuel. "Il y a un modèle de famille qui s'organise autour d'un père et d'une mère. C'est le modèle social, qui découle du modèle biologique", déclare le candidat UMP.
M. Sarkozy propose en revanche la création d'une union civile homosexuelle pour remplacer le PACS. Signée en mairie et non au greffe du tribunal d'instance, elle "entraînera une égalité fiscale, sociale, patrimoniale avec les couples mariés qui ira, par exemple, jusqu'au droit à la pension de réversion pour le conjoint homosexuel". Elle prévoira les mêmes droits pour les Français et les étrangers. Le candidat UMP promet de faire voter cette loi "dans la session d'automne 2007". Il s'interroge en revanche toujours sur l'ouverture éventuelle de cette union civile aux couples hétérosexuels.
Opposé à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels, le candidat UMP propose un "statut du beau-parent" qui concernerait toutes les familles recomposées.
François Bayrou se prononce lui aussi pour une union civile signée en mairie qui viendrait "s'ajouter ou remplacer" le PACS. Le candidat UDF se distingue en revanche de Nicolas Sarkozy en proposant d'ouvrir un droit à l'adoption simple pour les couples homosexuels. Ce droit permettrait de "reconnaître le lien d'éducation par le deuxième parent, et d'en faire un responsable de cette éducation, sans créer de lien de filiation au sens père-mère", explique-t-il. AP
« Les rédactions de Public Sénat et du magazine ELLE s’associent pour débattre de grands sujets de société en présence de témoins et d’acteurs de notre quotidien. » L'émission du 13 novembre 2006 était consacrée à la garde alternée, « pour ou contre ». Extrait de débats empreints de préjugés, par moments houleux avec le face à face de Mme Jacqueline Phélip, présidente de l'association l'enfant d'abord, et d'un membre de l'association SOS papa : Des dialogues de la fin de l'émission, très instructifs quant aux idéologies des uns et des autres participants : Yasser Abou Zeid : Le père, à partir du divorce, il n'existe plus (...) On ne peut pas marginaliser le père et venir quelques années après lui dire prennez vos responsabilités... Jacqueline Phélip : Un bébé, vous l'enlevez pas à sa mère... Florence Géry, JAF à Bobigny : Je ne sais pas si ce n'est pas un petit peu artificiel... Pardonnez moi... Jacqueline Phélip : Vive la résidence alternée pour le foetus. Valérie Abecassis : Pourquoi on a pas de statistiques ni de chiffres ?... Benoit Duquesne : Est-ce qu'il y a un âge ou le rôle du père est plus important ? Yasser Abou Zeid : C'est une histoire de bon sens. Je connais un cas au sein de l'association sos papa, la résidence alternée a été ordonnée pour un enfant de neuf mois. Mais par contre, SOS papa, ce qu'on propose, afin d'éviter tous ces conflits et des années de tribunaux, (...) qu'on s'aligne sur la pratique italienne (...) la résidence alternée comme une solution provisoire, de départ... Benoit Duquesne : On réévalue... Jacqueline Phélip : C'est impossible... Et en six mois de temps vous faites des dégats sur un petit enfant, considérables. Yasser Abou Zeid : On l'ampute, on ampute l'enfant... Jacqueline Phélip : Ce sont des revendications irresponsables. Benoit Duquesne : Un mot du pédiatre... Manuel Maidenberg : Quand nait un enfant... Naturellement, le bébé est pris dans l'attention de sa mère... La mère a besoin que le père soit là et la rassure et la conforte, l'assiste, la valorise et cela on est un petit peu en train de l'oublier. Parce que c'est cela qui a éclaté et c'est peut être à cela qu'il faut réfléchir plus qu'à trouver une solution technique. Valérie Abecassis : L'enfant d'abord, on... C'est pas une association un peu de droite, des mouvements un peu de droite venus des Etats Unis ? Jacqueline Phélip : Non. alors ça, c'est les SOS papa et là je suis très en colère parce que quand vous avez un président qui est capable de faire de la diffamation comme il en fait à mon encontre, je trouve ça scandaleux. Allez voir sur leur site. (...) On essaye de marginaliser l'enfant d'abord qui est l'empècheur de tourner en rond des SOS papa et on essaye de dire que je suis d'extrème droite, que je hais les pères et les hommes. (...) A SOS papa vous êtes une association d'irresponsables. Devant la mairie de Moscou, le 27 mai 2006 : |
March 18, 2007
Infanticides : qui sont ces mères qui tuent leurs enfants ?
Au Japon, la détresse des mères infanticides Libé, 29 juillet 2006 - Elles veulent tout donner à leur enfant, mais craquent face à la pression sociale. Les femmes qui refusent d'admettre leur grossesse sont plus nombreuses qu'on le croit Le Figaro, 13 octobre 2006 Pour les experts, il s'agit souvent d'adolescentes ou de femmes de milieu modeste. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le déni de grossesse n'est pas rare. Selon le corps médical, un certain nombre de femmes, pour des raisons diverses, fuiraient la réalité de leur grossesse. « Ce sont principalement des jeunes filles qui, sous pression sociale ou religieuse, pensent leur grossesse inavouable et font tout pour la cacher à leur famille », constate le professeur Jacques Lansac, gynécologue au CHU de Tours et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Si bien, selon lui, que certaines arrivent à se persuader qu'elles ne sont pas enceintes et qu'« elles vont pouvoir échapper à l'accouchement ». Il y a aussi ces femmes, de condition sociale modeste, qui ignorent vraiment tout de leur état. |
Le magazine Psycho Media est édité par TPMA. TPMA avait déjà une part active dans l'organisation d'un congrès en décembre dernier, à Brive-la Gaillarde, à la Chambre du Commerce et de l'Industrie. Psycho média, N°12, Mars-Avril-Mai 2007 :
Trouble des conduites : le patient, sa famille, le psy et la société Programme du congrès Amphi Charcot - CHU La Pitié-Salpétrière 47 Bd de l’hôpital - Paris 13e Après la polémique soulevée par le rapport d’expertise de l’INSERM, il nous a semblé important de proposer un espace de rencontres et de confrontations, qui abordent différentes facettes des « Trouble des conduites ». Les regards croisés -cliniques, thérapeutiques, socio anthropologiques, et même politique- vont nourrir le débat, à l’appui d’expériences française, américaine et suisse, issues d’univers culturels et théoriques différenciés. Cette journée se déroulera avec le parrainage du Service de psychiatrie de l’Enfant de la Pitié Salpétrière, l’Intersecteur de psychiatrie infanto juvénile d’Argenteuil, le Centre de Poins Psychothérapeutiques de Transition pour Adolescents d’Argenteuil et l’unité Inserm U669. Comité d’organisation : Docteur Anne Révah-Lévy, Professeur David Cohen. Pasde0deconduite vous invite à une Conférence de presse Mardi 20 mars 2007 à 15 heures au CEDIAS - Musée Social 5 rue Las Cases 75007 Paris, M° Solférino Voir sur http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org. Comité Consultatif National d'Ethique pour les sciences de la vie et de la santé, des avis adoptés : N° 95 : Problèmes éthiques posés par des démarches de prédiction fondées sur la detection de troubles précoces du comportement chez l'enfant N° 94 : La santé et la médecine en prison labrys, estudos feministas / études féministes janeiro / julho 2005 - janvier /juillet 2005 Mères célibataires et infanticides à Montréal 1914-1930 Andrée Lévesque Résumé : À partir des rapports des enquêtes du Coroner de la Ville de Montréal, l’étude des infanticides, des nouveaux nés trouvés dans des endroits publics (souvent des fœtus identifiés comme enfants) et des décès de nouveaux-nés lors d’accouchements à domicile, permet de cerner la condition de certaines mères-célibataire, premières suspectes dans ces tragédies. À Montréal, comme ailleurs, la cour était clémente et les mères rarement retracées. Mots-clefs: mère célibataire, infanticide, Montréal Le document. |
March 15, 2007
Mireille Millet devant le juge d'instruction de Briey
France bleue, Lorraine nordLes principaux titres du journal du 13/03/2007, 8 heure
Par Rachel NOEL
La grand mêre de Sébastien et son mari son mis en examen depuis 2003 pour enlèvement.
Mireille Millet, souvenez vous, c'est cette grand mêre du pays haut qui avait été écroué durant quelques jours en 2003 parce qu'elle refusait de dire aux enquêteurs, l'endroit où elle avait caché son petits fils Sébastien.
Hier après midi, Mireille Millet a redit à la juge qu'elle voulait sauver l'enfant, qui avait cessé de s'alimenter.
Son avocat demande le non lieu.
Mireille Millet au côté de son avocat, Me Alain Fittante, le 12 mars 2007 à Briey, à son arrivée pour son audition devant le juge d'instruction : Une grand-mère, mise en examen pour avoir caché son petit-fils afin qu'il ne soit pas rendu à son père, s'est expliqué lundi devant un juge de Briey (Meurthe-et-Moselle) en assurant qu'il s'agissait de le "sauver" et en se plaignant que la justice n'écoute pas la parole de l'enfant. • Jean-Christophe Verhaegen (AFP/AFP - lundi 12 mars 2007, 17h31) |
March 12, 2007
Kärcher se rebiffe
MEAUX (AFP) - La belle-mère de Lydia Gouardo, une femme violée et maltraitée par son père 28 années durant, a été condamnée lundi à du sursis par le tribunal correctionnel de Meaux pour "non empêchement de crime", à la grande déception de la victime qui veut faire appel et poursuivre l'Etat. Le parquet de Meaux a annoncé lundi soir son intention de faire appel. Lydia Gouardo, 44 ans, a subi des viols, séquestrations et actes de barbarie de la part de son père légitime (mais pas génétique) de 1971 à 1999, date du décès de Raymond Gouardo, qui l'avait reconnue comme sa fille. Six enfants en sont nés entre 1982 et 1993, sans que les services sociaux ni la justice ne se porte à son secours. Lucienne Ulpat, qui selon l'accusation a assisté à ces crimes sans rien dire, ce qu'elle a nié, n'était jugée que pour la période courant du 10 août 1998 au 19 novembre 1999, les faits concernant la période antérieure étant prescrits. Mme Ulpat, qui ne s'est pas présentée au tribunal pour le délibéré, a été condamnée à trois ans de prison avec sursis, et à verser 15.000 euros de dommage et intérêt à sa belle-fille, plus 3.000 euros de frais d'avocat. Au prononcé du jugement, Lydia Gouardo n'a pu s'empêcher de s'exclamer: "elle aurait au moins pu passer cinq jours en prison, après tout le temps que j'ai passé enfermée !" |
PARIS (AFP) - La société Kärcher a lancé lundi une campagne de communiqués dans la presse pour dénoncer "l'utilisation répétée" de la marque dans la campagne électorale et écrit aux candidats à la présidentielle pour les mettre en garde contre une utilisation abusive de son nom.
"L'usage de notre marque à des fins politiques et pour désigner une ligne politique en relation avec des sujets de société sensibles est en opposition avec les valeurs que souhaite véhiculer notre entreprise, façonnée par 70 ans d'Histoire", a souligné Patrice Anderouard, porte-parole de Kärcher France.
Le ministre de l'Intérieur et candidat UMP à la présidentielle Nicolas Sarkozy avait déclaré en 2005 qu'il voulait "nettoyer au Kärcher" la cité des 4.000 de la Courneuve après la mort d'un enfant de 11 ans. Cette expression musclée est depuis passée dans le vocabulaire politique.
"La société Kärcher sort aujourd'hui de sa discrétion car elle ne peut se reconnaître dans les propos et les amalgames récents auxquels est associé son nom", souligne le texte de la marque spécialisée dans les appareils de nettoyage sous haute pression, paru lundi ou à paraître dans la semaine dans plusieurs quotidiens nationaux et hebdomadaires d'information générale.
Kärcher France a en outre écrit à tous les candidats à l'élection présidentielle et aux présidents de groupes parlementaires à l'Assemblée nationale pour "expliciter clairement le positionnement de l’entreprise, placée malgré elle au coeur d’un débat qui ne la concerne pas", selon un communiqué.
L’entreprise y rappelle que "Kärcher est une marque déposée (...) qui appartient à sa maison mère, la société Alfred Kärcher GmbH & Co Kg, dont elle distribue les produits en France et que le groupe dispose en conséquence de droits exclusifs sur l’emploi de cette dénomination".
Discrimination : « un chien ici a plus de droits »
A lire dans le Parisien du jour. En page 15, un article revient sur l'affaire Sébastien. L'observation de l'abbé Wiel, plus bas, rapportée par la dépèche AFP, me parait assez correcte : « partout, la justice fonctionne de façon assez semblable. »En août 2006, le Sénégal lançait un appel contre la condamnation d’une mineure pour abandon du domicile conjugal.
En novembre 2006, le parquet était embarassé : Léna (son prénom a été modifié) pouvait n'avoir que 11 ans, mais elle était incarcérée à la maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis (Essonne). Elle devait comparaitre 15 jours plus tard devant le juge pour enfant pour vol.
L'article de la page 15
BRIEY (AFP) - Une grand-mère, mise en examen pour avoir caché son petit-fils afin qu'il ne soit pas rendu à son père, s'est expliqué lundi devant un juge de Briey (Meurthe-et-Moselle) en assurant qu'il s'agissait de le "sauver" et en se plaignant que la justice n'écoute pas la parole de l'enfant.
"On dit que la justice écoute les enfants. C'est faux. Elle les entend peut-être, mais ne les écoute pas", a dénoncé à l'AFP Mireille Millet, 58 ans, regrettant que "les juges n'aient pas tenu compte de ce que (son petit-fils) Sébastien avait dit".
La grand-mère était entendue lundi par un juge d'instruction pour avoir caché de septembre à décembre 2003 son petit-fils afin qu'il ne soit pas rendu à son père, chez qui il ne souhaitait pas retourner, selon elle.
Mise en examen pour "non présentation d'enfant", elle avait à l'époque passé cinq jours en prison pour ce délit.
Avec son mari Guy, 68 ans, Mme Millet avait eu la garde de Sébastien, aujourd'hui âgé de 16 ans, depuis la séparation des parents en 1994, jusqu'à ce que son père ne le récupère en octobre 2002 - la mère n'étant pas en mesure de s'en occuper.
L'enfant, malheureux, avait alors tenté de se suicider, puis il avait cessé de s'alimenter normalement - il pesait 28 kilos à l'âge de 13 ans -, demandant à être à nouveau confié à ses grands-parents.
"Les Millet n'ont pas pris cette décision à la légère. Ils l'ont fait par nécessité. L'état de dépression dans lequel se trouvait l'enfant le plaçait en danger physique et psychologique", a affirmé Me Antoine Fittante, avocat des grands-parents, qui espère qu'un non-lieu sera prononcé à l'égard de ses clients.
"Le bon sens aurait suffi pour résoudre cette affaire à son origine. Après, on entre dans le maquis juridique, où le citoyen est placé en état d'infériorité", a commenté l'abbé Dominique Wiel, l'un des accusés d'Outreau, venu soutenir Mireille Millet.
"Ensuite, l'institution judiciaire a du mal à reconnaître ses erreurs. Partout, la justice fonctionne de façon assez semblable", a-t-il observé dans un entretien à l'AFP.
Le Parisien, 13/12/2003 Ecrouée pour avoir enlevé son petit-fils Enlèvement STEPHANE DELMAS est un père en détresse. Cet ingénieur installé dans les Hauts-de-Seine n'a plus revu son fils de 13 ans depuis le début de l'été 2003 où Sébastien a rejoint ses grands-parents maternels à Tierceley (Meurthe-et-Moselle). Aujourd'hui, personne ne sait où se trouve le garçon. Personne... L'Humanité, 15/12/2003 Enlèvement - Sébastien était caché chez un policier L'Humanité, 26/6/2004 Droit de suite - Sébastien, kidnappé par la justice Républicain Lorrain, 14/11/2006 JUSTICE - La grand-mère de Sébastien assigne l'État NANCY (AFP) - 10 mars 2007 Une grand-mère devant la justice pour avoir caché son petit-fils PARIS (Reuters) - Le juge Fabrice Burgaud a été entendu par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dans le cadre des poursuites disciplinaires engagées contre lui pour le fiasco judiciaire de l'affaire de pédophilie d'Outreau, qu'il a instruite de 2000 à 2002. Le magistrat, a-t-on appris auprès d'un de ses avocats, s'est expliqué à huis clos devant deux membres du CSM. Il est assisté de ses deux avocats, Mes Patrick Maisonneuve et Jean-Yves Dupeux. L'audition devait durer toute la journée. Il est prévu qu'elle se poursuive mardi et mercredi. Fabrice Burgaud dit qu'il n'a commis aucune faute. "La manière dont il a mené son instruction est à l'abri de tout reproche fonctionnel et disciplinaire. Il s'expliquera sur tous les points qui sont soulevés", a dit à Reuters Me Dupeux. Le magistrat, actuellement en poste au service de l'exécution des peines du parquet de Paris, avait été interrogé une première fois en octobre dernier. A l'issue de cette instruction, il comparaîtra devant la formation de jugement du CSM qui peut lui infliger une sanction pourrait aller du blâme à la révocation. Fabrice Burgaud est poursuivi avec Gérald Lesigne, procureur de Boulogne-sur-Mer. L'instruction menée dans cette ville par Fabrice Burgaud sur un supposé réseau de pédophilie a été marquée par le décès en prison d'un suspect. Treize des 17 accusés ont été acquittés en 2004 et 2005. Douze de ces treize acquittés ont été incarcérés durant des périodes allant jusqu'à 39 mois. Les poursuites disciplinaires devant le CSM ont été engagées par le ministre de la Justice, Pascal Clément, en dépit du rapport d'une mission d'enquête administrative qui a estimé le 9 juin 2006 qu'aucune faute professionnelle n'avait été commise. Dans sa saisine du CSM, le ministre reproche à Fabrice Burgaud les mauvaises conditions d'enfants supposés victimes du dossier, l'absence de confrontation entre eux et les suspects qu'ils accusaient, la mauvaise prise en compte d'éléments à décharge et un respect insuffisant des droits de la défense. |
March 11, 2007
Après un an et demi en foyer, Emilie retrouve sa famille d'accueil
L'affaire Emily ou à quoi avaient travaillé efficacement les autorités françaises : un dossier bouclé en à peine plus d'un mois. Mais il ne s'agissait pas d'un enfant, Emily est un chat américain qui s'était retrouvé par hasard sur le territoire français.Extrait du France 2 de 20h, le dénouement heureux après un an et demi de placement : ROUEN, 10 mars 2007 (AFP) - 21h24 Après un an et demi en foyer, Emilie retrouve sa famille d'accueil Emilie, 11 ans, après avoir été placée en foyer dans l'Eure durant un an et demi, va retourner chez Gisèle et Daniel Chedru, un couple de retraités chez qui elle vivait depuis l'âge de 15 mois, a indiqué samedi à l'AFP Gisèle Chedru. "La cour d'appel de Rouen a décidé mercredi de nous reconfier Emilie", a déclaré Mme Chedru. "Emilie est très heureuse, elle dit qu'elle était sûre que nous ne l'abandonnerions jamais", a-t-elle ajouté. La petite fille avait été placée en 2005 dans un foyer après avoir été retirée à ce couple habitant Saint-Gaudens (Haute-Garonne), à la suite de la décision d'une juge pour enfant du tribunal d'Evreux dont dépend sa mère, jugée incapable de l'élever. La petite fille avait été confiée à l'âge de 15 mois à Gisèle et Daniel Chedru, sa famille par alliance. Le couple vivait alors dans l'Eure, puis a déménagé à Saint-Gaudens après la retraite, en 2002. La famille Chedru s'est réinstallée en décembre à Pont-Audemer (Eure), où se situait le foyer d'Emilie, "ce qui a pu faire pencher la balance", selon Gisèle Chedru. Depuis que l'enfant leur avait été retirée, les Chedru et leurs proches avaient multiplié les manifestations et pétitions "pour Emilie". |
"Nous considérons qu'il est de notre devoir de lancer des poursuites en justice", a déclaré le gouverneur de la région dont dépend Santorin, Chrysanthos Roussos.
"Nous devons garantir que les propriétaires du bateau prennent en charge l'opération de nettoyage", a-t-il précisé sur la chaîne de télévision publique Net.
Une petite fuite de carburant apparue à la surface de l'eau a d'ores et déjà été nettoyée, mais selon la Net, les réservoirs du bateau contiennent encore quelque 400 tonnes de pétrole.
Le capitaine du bateau ainsi que ses cinq officiers ont été inculpés samedi pour "négligence ayant causé un naufrage".
PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy s'est efforcé samedi d'apaiser la polémique née de ses propos sur un caractère inné de la pédophilie ou du suicide des jeunes, tandis que François Bayrou lui décochait de nouvelles flèches et que Ségolène Royal appelait à "une France de la réconciliation".
Crédité d'un gain de deux points à 29,5% dans un sondage Ifop-JDD, tandis que ses adversaires socialiste et UDF en perdaient chacun un à 22% et 19%, le candidat UMP à la présidentielle était venu dans une librairie provençale, à Saint-Rémy, signer son livre "Ensemble".
"Il faut que chacun garde son calme", "ce n'est pas en attaquant les autres qu'on progresse dans les sondages", a-t-il déclaré.
Ce qui n'a pas empêché le candidat de l'UDF, requinqué par une embellie dans les intentions de vote (selon deux précédents sondages) en sa faveur et par deux jours de campagne en Corse, de renouveler ses vives critiques: existe-t-il "une société démocratique dans le monde, aujourd'hui au début du XXIe siècle, où l'on accepterait l'idée selon laquelle un enfant serait génétiquement condamné à être pervers ou être suicidaire?", s'est-il interrogé.
M. Sarkozy a aussi été tancé à distance par Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, qui a jugé "grave" l'idée "que l'on ne peut pas changer le cours de l'existence".
Jean-Marie Le Pen, candidat FN à l'Elysée, a qualifié samedi de "geste symbolique" sa visite la veille à Argenteuil (Val-d'Oise), indiquant avoir voulu montrer ainsi que "la France est partout chez elle".
"Je suis allé dans la banlieue dans laquelle M. Sarkozy ne va pas pour l'instant", a-t-il déclaré sur Canal +. Comme on lui faisait observer que le candidat UMP avait rappelé s'être rendu "209 fois en banlieue", M. Le Pen a lancé: "très bien ! Qu'il y retourne une 210e !"
Enfin, Ségolène Royal, qui était à Lézignan-Corbières (Aude) devvant quelque 2.000 sympathisants, a appelé de ses voeux "une France rassemblée", "une France de la réconciliation" et non pas "une France de l'affrontement" qu'elle a implicitement reproché à Nicolas Sarkozy de vouloir.