April 22, 2007

Voter pour l'extrème Bayrou ou pour la solution Royal ?




L'école du soupçon, aux éditions La Découverte, 2006
Les dérives de la lutte contre la pédophilie


20 avril, l'omerta française.

Pages 98-100 : « (...) L'un de ses conseillers, alerté par une autre affaire dans les yvelines, où les droits de la victime ont été bafoués et l'enseignant simplement déplacé, met un jour en garde François Bayrou : `'Attention, avec ces histoires de pédophilie. Il faut faire quelque chose." Et le ministre (...) de louvoyer : `'Je ne vois vraiment pas l'intérêt de salir l'Education nationale. Et puis tu imagines la réaction des syndicats ? Non, je t'assure : il y a des moments où il faut savoir se taire." »


- Voter Sarkozy ou Le Pen ? -


April 20, 2007

RMI : les bénéficiaires sont des hommes seuls et des familles monoparentales


« On me reproche de ne pas bien nourrir mes enfants, de ne pas leur acheter des habits neufs, de ne pas les emmener chez le coiffeur. D’où le signalement, puis le placement. Pourquoi l’Etat donne-t-il 150 € par jour à mes gamins en les séparant de leur maman ? » iFRAP, société civile n°43, janvier 2005


PARIS (AFP) - Les bénéficiaires du RMI sont relativement plus jeunes que la population d’âge actif et sont majoritairement des hommes vivant seuls ou des parents isolés, selon une étude portant sur 2005 et publiée vendredi.

Dernier filet de sécurité pour les personnes démunies qui ne peuvent prétendre à aucun des autres minima sociaux, le RMI (revenu minimum d'insertion) était perçu par 1,3 million d'allocataires à la fin de l’année 2005, rappelle cette étude de la Dress (direction des études des ministères de la Santé et de l'Emploi).

23% des adultes bénéficiaires du RMI avaient moins de 30 ans, 31% entre 30 et 39 ans, 26% entre 40 à 49 ans et 20% plus de 49 ans.

Par rapport à la population d’âge actif en France (20 à 64 ans), la proportion de jeunes est plus importante parmi les bénéficiaires du RMI. Ainsi, la part des 25-29 ans y est 1,7 fois plus élevée. De même, celles des 30-34 ans et des 35-39 ans sont respectivement 1,4 fois et 1,2 fois plus importantes.

À l’inverse, les bénéficiaires du RMI de 55 ans ou plus sont sous-représentés, avec un rapport à l’ensemble de la population âgée de 20 à 64 ans de 0,7 pour les 55-59 ans et de 0,4 pour les 60-64 ans.

Les hommes vivant seul et les familles monoparentales composent la majorité des foyers allocataires du RMI et représentent à la fin de l'année 2005 respectivement 38% et 25% des foyers allocataires. La proportion de couples avec enfant est de 14%.

Les départements d’outre-mer, le pourtour méditerranéen, le nord de la France et la région parisienne concentrent fin 2005 davantage d’allocataires du RMI. Cinq départements rassemblent le quart des allocataires: le Nord, la Réunion, les Bouches-du-Rhône, Paris et la Seine-Saint-Denis avec plus de 50.000 allocataires dans chacun d’entre eux.

Ainsi par rapport à la population des 20 à 64 ans, la part d’allocataires du RMI, qui est de 3,5% en moyenne à la fin 2005 pour la France entière, atteint des niveaux très supérieurs dans les quatre DOM, allant de 13% en Guyane à 17% à la Réunion.

François Bayrou sonne la charge contre "Le Monde" après son éditorial
LE MONDE | 20.04.07

Pour son dernier grand meeting de campagne avant le premier tour, François Bayrou revenait sur ses terres du Béarn, jeudi 19 avril, à Pau. La "fête de famille", au premier rang de laquelle figurait l'épouse du candidat, "Babette", a attiré plus de 7 000 partisans, plusieurs centaines devant se contenter de la suivre à l'extérieur sur un écran géant. Dans un Zénith tout acquis au panache de son favori, M. Bayrou a cité la devise d'HenriIV : " Le Béarnais est pauvre, mais il ne baisse pas la tête , disait-il aux excellences qui lui parlaient."

Avant cela, le candidat centriste s'était élevé, lors d'une conférence de presse, contre l'éditorial de Jean-Marie Colombani paru dans Le Monde du 20 avril sous le titre "Impératif démocratique". Le directeur de la publication du quotidien estime que, "en dépit des confusions qui ont parasité la campagne, le seul projet qui s'oppose à celui de Nicolas Sarkozy et qui s'appuie sur une force politique capable de gouverner est celui de Ségolène Royal".

"J'ai ressenti cet éditorial comme un coup de poignard", a confié M. Bayrou au Monde. Devant la presse, il a déclaré y voir "une preuve de l'incroyable collusion au sommet de l'Etat entre le PS, l'UMP et les puissances qui les soutiennent".

Plus d'infos...

- les bénéficiaires de 55 ans ou plus sont sous-représentés -

April 19, 2007

« Tiens, une tête. »


«Les médecins, décomposés : "Vous êtes à terme"» • Julie avait 18 ans quand elle s'est rendue aux urgences pour des douleurs au ventre.
Libé, jeudi 19 avril 2007

Julie est la mère de Manon, 4 ans et demi, et de Maëlis, presque 2 ans. La naissance de sa fille aînée a été une véritable surprise, pour elle comme pour son entourage.

(...) «A l'échographie, les médecins se sont décomposés. Ils m'ont dit : "Vous êtes à terme." J'ai demandé : "Ça veut dire quoi ?" J'ai pleuré, je ne me voyais pas avec un enfant à 18 ans. J'ai crié, j'ai dit que ce n'était pas possible. Une sage-femme a fait sortir tout le monde et m'a dit "calmez-vous, c'est déjà arrivé à une femme que j'ai accouchée".

Ces passagers clandestins découverts à leur naissance • Les dénis de grossesse concernent une à trois naissances sur mille.
Libé, jeudi 19 avril 2007


Elles sont enceintes, mais n'ont pas de nausées, ne changent pas de taille de soutien-gorge et prennent la pilule. Elles sont enceintes, mais le découvrent le jour de leur accouchement. Tout le temps de la grossesse, leurs bébés se comportent comme des «passagers clandestins» qui, «ne se sentant pas les bienvenus, joueraient à cache-cache entre les organes de la mère». Après trois ans d'enquête (1), la journaliste Gaëlle Guernalec-Levy veut démontrer que ce qu'on appelle «le déni de grossesse» ne concerne pas seulement les «les ados, les malades mentaux ou les femmes socialement démunies».

«Tiens, une tête.» Karine, 35 ans, aide-soignante, a déjà un enfant (désiré) quand, un jour, elle se rend aux toilettes. Elle a la vessie douloureuse, regarde entre ses jambes et se dit : «Tiens, c'est une tête.»

(...) Une recherche menée pendant sept ans par des médecins du nord de la France a décelé que 56 cas sur 2 500 relevaient du déni de grossesse. Les femmes avaient 26 ans en moyenne. Les études comptabilisent en France un à trois dénis pour mille naissances. Soit entre 800 et 2 400 par an. Ces grossesses ne tournent pas toutes au fait divers.

Une autre étude, menée par l'Inserm en 2005, a passé au crible des affaires traitées par 27 parquets entre 1996 et 2000. Les morts suspectes à la naissance représentent 15 % de l'ensemble, soit 22 cas sur 218. Sur ces 22 cas, 12 ont fait l'objet d'une mise en examen.

Occulter. Pour certaines mères, c'est «le bébé de trop», comme Sandrine, 37 ans et cinq enfants, qui en a «marre qu'on [la] prenne pour une lapine» et accouche en secret chez elle.

(...) Cet «enfant impensable» survient souvent quelques mois après la naissance d'un premier enfant. Il peut être le fruit d'une relation extraconjugale ou de la transgression d'un interdit familial. (...) Ces femmes voient souvent le bébé comme un intrus, une chose. L'une d'elles disait «la boule», «ça», «c'est sorti». Elles le trouvent «bleu», elles le croient mort et ne pensent qu'à le dissimuler.

La semaine dernière, à Montluçon, un nouveau-né a été trouvé dans la benne à ordures d'un quartier pavillonnaire : un habitant avait entendu des «miaulements».

(1) Gaëlle Guernalec-Levy, Je ne suis pas enceinte. Enquête sur le déni de grossesse, Stock, «Essai».


- Cet « enfant impensable » -

April 18, 2007

Le nombre de détenus a augmenté de 19 % depuis 2002


LeMonde, Le nombre de détenus a augmenté de 19 % depuis 2002 sous l'effet des politiques pénales
Plus de 10 000 prisonniers supplémentaires en une législature : de 2002 à 2007, le nombre de personnes écrouées en France est passé de 53 200 à 63 300, selon une analyse publiée, mardi 17 avril, par Pierre Tournier, directeur de recherche au CNRS.


LeMonde, L'eugénisme au service du libéralisme, par Jacques Testart
Pour M. Sarkozy, la compétitivité impose une nouvelle forme de sélection, en matière d'immigration comme de dépistage.

Point de vue, Génétique, sexe et psychiatrie : arrêtons les procès en diabolisation, par Philippe Froguel

Des réactions à l'article de Philippe Froguel :

impaire
18.04.07 | 17h22
"Et personne heureusement ne prône l'eugénisme et l'avortement de masse. Donc pas de fantasmes!" Peut être faudrait il ici s'en tenir aux faits: près de 200.000 enfants hors de leur famille, placés, car les services sociaux et/ou l'institution judiciaire ont décreté que certains parents sont inaptes, ou que leurs enfants doivent jouir de certains services ou soins que des parents ne leurs prodigueraient pas - ou différemment. Nous ne sommes plus en 1935, nous sommes en 2007. Les moeurs ont changé.


La loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 relative à la protection de l'enfance : Une avancée de la protection, un recul des droits.

A paraître dans le Journal du Droit des Jeunes.
Un article de Pierre Verdier,
ancien directeur de DDASS, avocat au barreau de Paris

2.1- L'alibi généralisé de la notion de l'intérêt de l'enfant

(...) Mais cet appel est dangereux car il permet tout. L'intérêt de l'enfant, on le sait, est un concept mou. C'est une notion très subjective, qui peut être toujours invoquée pour justifier toutes les pratiques.

Déjà en 1960, le doyen Carbonnier écrivait : C'est la notion magique. Rien de plus fuyant, de plus propre à favoriser l'arbitraire judiciaire. Il est des philosophes pour opiner que l'intérêt n'est pas objectivement saisissable et il faudrait que le juge décide de l'intérêt d'autrui! L'enfance est noble, plastique, et n'a du reste de signification que comme préparation à l'âge adulte : de ce qui est semé dans l'enfant à ce qui lèvera dans l'homme, quelle pseudo-science autoriserait le juge de prophétiser".

Or cette loi en fait un usage immodéré. Et presque chaque fois que le code invoque l'intérêt de l'enfant, c'est pour le priver d'un droit. "C'est pour ton bien" disaient les vieux pédagogues pour châtier et justifier leur violence...

(...) Claire Neirinck, relevant la confusion des nouvelles notions écrit "la nouvelle notion d'enfants en danger ou risquant de l'être est certes simplificatrice mais à l'excès. Non seulement elle conforte la désignation des parents comme principaux responsables de la situation de l'enfant, mais encore elle induit une confusion totale entre l'aide sociale qui est un droit reconnu aux familles en difficulté et leur contrôle".

(...) 2.4- les possibilités accrues de mise à l'écart des familles

Cette loi consacre une revanche des nostalgiques de l'Assistance Publique du XIX° siècle.

Actualité | France
Tout juste sorti de prison, il tue sa femme
Le Figaro, 18 avril 2007

L’avocat dénonce le manque de soins prodigués à son client avant sa sortie de prison.

Un homme de 33 ans, sorti de prison en liberté conditionnelle depuis cinq jours, a été mis en examen et écroué mardi à Toulouse pour le meurtre de sa compagne, tuée de 51 coups de couteau dans la nuit de dimanche à lundi. L'homme était sorti de prison le 11 avril après plus d'un an de détention à la suite d'une affaire de braquage en 2005, pour laquelle il avait été condamné en correctionnelle à quatre ans de prison dont deux avec sursis.

Selon son avocat, Me Alfort, l'expertise psychologique réalisée durant l'instruction avait "révélé une fragilité excessive et un trouble de la personnalité".

Expertises contradictoires


Sa compagne, âgée de 26 ans et qui vivait avec lui depuis sept ans, lui avait trouvé un travail de chauffeur-livreur et s'était battue pour sa liberté conditionnelle, selon son avocat. Avant sa libération, une seconde expertise avait estimé qu'il n'y avait pas de risque de récidive.

Le drame s’est déroulé à Tournefeuille, près de Toulouse, vraisemblablement dans le cadre d'un drame passionnel. C'est l’homme lui-même qui a ensuite alerté la police.

"Le problème, c'est qu'on l'a laissé sortir sans être suffisamment soigné, faute de moyens, et on ne l'a pas suivi pour les mêmes raisons", a déploré Me Pierre Alfort.


- Ne pas diaboliser ceux qui gouvernent -

Ces discours de vérité qui peuvent tuer - et faire rire

Certains rapports rendus par le passé ont pu faire rire. En effet, pour ses cours au Collège de France, « Les anormaux », Michel Foucault parait avoir choisi des discours précis en se doutant qu'ils feraient immanquablement sourir l'auditoire mais aussi parce qu'ils pouvaient avoir tué :



En page 7 Michel Foucault n'envisage qu'à mots couverts qu'un discours pourrait indigner et tuer également. La peine de mort est bien abolie en France, mais qui ne se souvient pas des expertises « de crédibilité » rendues dans le cadre de l'affaire dite d'Outreau ?

Dans cette affaire dite d'Outreau, divers discours « de vérité » ont eu le pouvoir institutionnel d'enfermer des innocents, de placer aussi durablement 25 enfants. L'un de ces enfants n'était même pas né au moment où des adultes étaient supposés avoir abusé de lui ! L'un des accusés dans cette affaire s'est suicidé, de tels discours pourraient donc très récemment encore avoir tué, ce même si la peine de mort a été abolie !

« Ce n'est pas la première fois que le fonctionnement de la vérité judiciaire non seulement fait problème, mais fait rire » ou suscite l'indignation. Avec « Les anormaux », Michel Foucault nous confirme lui aussi, qu'historiquement, « la manière dont on administre la preuve de la vérité (...) » suscite, de temps à autres, « à la fois ironie et critique ».

Dans ce texte, page 7, il est question de « la pratique pénale ». Aujourd'hui de nombreuses personnes s'accordent à souligner la nécessité de ne pas focaliser le débat autour de la justice sur sa seule dimension pénale.

Des juges mais aussi d'autres acteurs tel que des « experts » ou des « enquêteurs » interviennent aussi au civil, dans le cadre de procédures de divorce ainsi que dans le cadre de l'assistance éducative.

Page 14 : « Je crois qu'il n'y a pas à considérer comme pure et simple injure le fait de reconnaître comme grotesque, et de poser le problème de l'existence du grotesque et de la fonction du grotesque dans ces textes. En sa pointe extrême, là où la justice se donne le droit de tuer, elle a instauré un discours qui est le discours d'Ubu, elle fait parler Ubu savant. Pour dire les choses d'une manière solennelle, disons ceci : l'Occident, qui - depuis, sans doute, la société, la cité greque - n'a pas cessé de rêver de donner pouvoir au discours de vérité dans une cité juste, a finalement conféré un pouvoir incontrôlé dans son appareil de justice, à la parodie, et à la parodie reconnue telle du discours scientifique. »





Page 22-23, « ... hommage aux médecins et, en tous cas, à certains psychiatres) je ne connais aucun médecin, je connais peu de psychiatres, qui oseraient signer des textes comme ceux que je viens de lire. Or, s'ils refusent de les signer en tant que médecins ou même en tant que psychiatres de pratique courante, et si ce sont finalement ces mêmes médecins et psychiatres qui acceptent de les faire, de les écrire, de les signer dans la pratique judiciaire - il s'agit après tout de la liberté ou de la vie d'un homme -, vous comprennez qu'il y a là un problème.

Page 24, « (...) en effet, à travers toute la société moderne, c'est un certain type de pouvoir - ni médical ni judiciaire, mais autre - qui est arrivé à coloniser et à refouler et le savoir médical et le pouvoir judiciaire ; (...) Cette émergence du pouvoir de normalisation (...) a étendu sa souveraineté dans notre société - c'est cela que je voudrais étudier. »

Page 29, lapsus et rectius. « La justice ne peut pas saisir le fou, ou plutôt la folie [rectius : la justice] doit se déssaisir du fou, dès qu'elle le reconnait fou : principe de la relaxe au sens juridique du terme. »




De la nef des fous, Sébastien Brandt


Pages 34-35... « J'emprunte ceci au travail qu'est en train de faire Christine Martin sur les lettres de cachets. Vous allez reconnaitre exactement le même type de discours que celui qui est utilisé actuellement par les psychiatres.

`'... sans quoi elle et son mari ne seront jamais en repos, ni leur vie en sureté."

Perversité et danger.
Vous voyez que nous retrouvons là, réactivé à travers une institution et un savoir qui nous sont contemporains, toute une immense pratique que la réforme judiciaire de la fin du XVIIIe siècle était censé avoir fait disparaitre, et que nous retrouvons maintenant de plein-pied. »


Page 39... « C'est un tribunal - les tribunaux pour enfants - de la perversité et du danger, ce n'est pas un tribunal du crime que celui devant lequel passe l'enfant. »


12/4/2007 - Interrogé par Le Figaro, le premier président de la cour d'appel de Nancy s'inquiète de ce bilan et souligne la nécessité de ne pas focaliser le débat autour de la justice sur sa seule dimension pénale car, selon lui, "quand les procédures pour divorce ou abandon de famille traînent, quand les litiges de voisinage s'éternisent, quand les créanciers ne retrouvent pas rapidement leur créance, c'est l'équilibre social qui est en jeu".

12 avril, Plaidoyer pour le mensonge
Des pages 30-31 : « Prévoir la norme ne suffit pas. Il faut aussi en imaginer tous les dévoiements possibles... »

La vérité qui déboule à l'audience est un produit de la superstition. Lachée du ciel ou déchiffré dans les cris du supplicié ou les larmes de la victime, elle n'a pas été formée par une enquête serieuse et impartiale mais par un décrêt paré d'autorité de l'Etat. Sous prétexte que le fait à juger a engendré du mal et de la souffrance, les fonctionnaires de la justice tournent le dos à la raison et au bon sens.
Eloge de la barbarie judiciaire
Thierry Levy, ed. Odile Jacob

- Une « vérité » qui peut aussi indigner -

April 17, 2007

« Le soucis des autres » ou « au bout d'être énervé »


WASHINGTON (AP) - Critiqué pour la gestion des soldats blessés de retour au pays, le département américain de la Défense a annoncé mardi de nouvelles mesures pour renforcer les dépistages, améliorer ses registres et réformer les allocations handicapées.

Dans leur témoignage devant une commission de la Chambre des représentants, Michael Dominguez, principal sous-secrétaire d'Etat adjoint à la Défense, et le général Gale Pollock, chirurgien en chef de l'armée, ont reconnu la nécessité d'apporter des modifications au traitement des vétérans et soldats blessés.

Ils ont fait part de leur confiance dans la nouvelle direction de l'hôpital militaire Walter Reed à Washington, dont les conditions d'hospitalisation sordides ont été révélées en février.

"Nous pensons que nous avons les bonnes personnes et les bons mécanismes en place pour s'assurer que tous les soldats ayant un statut transitoire (...) sont traités avec soin et compassion, et que leurs familles et eux-mêmes reçoivent les soins qu'ils ont bien mérités", a déclaré le général Pollock.


« Le soucis des autres » est un dossier de la revue Sciences Humaines, n°177, décembre 2006. Ce même numéro fait un point sur les « lobbies et groupes de pression ».

La revue annoncait la parution du livre « Le souci des autres, éthique et politique du care » chez Bief, janvier 2007. La revue citait aussi d'autres références tel qu'un volume de Nouvelles Questions Féministes ou encore le n°161 de la revue pour l'article de Artie Russsell Hochschild, « Le nouvel or du monde : la mondialisation de l'amour maternel »

Il serait intéressant de revoir l'histoire de l'aide et de l'action sociale des régions anglo-saxones afin dévaluer quelle est, dans l'éthique du moment, la part d'héritage de ces quatre derniers siècles. En Angleterre, la "Charity Law" définit les activités et les bénéficiaires des mesures caritatives et règlemente le fonctionnement des organisations caritatives.

Le 2 décembre 1932 Christine Papin et sa soeur, Léa Papin, ont sauvagement assassiné madame Lancelin et sa fille, chez qui elles travaillaient comme domestiques.

(...) Celles-ci ont notamment arraché les yeux de leurs patronnes, qui sont mortes après une longue agonie.

De source affaires-criminelles.com. L'affaire des soeurs Papin est rappellée page 37 du numéro 177 de Sciences Humaines, une couverture d'un journal illustre l'article « Le care : ambivalence et indécences ».


Bien loin d’une conception ultralibérale, Tocqueville considère que l’État a un rôle à jouer pour répondre à la question sociale qui se pose avec une grande acuité à son époque : devant les ravages du paupérisme - cette misère de masse liée à l’industrialisation propre au XIXe siècle - à laquelle il est sensibilisé par ses voyages en Angleterre, en 1833 et 1835, il appelle clairement le législateur à se préoccuper de la détresse des classes populaires ; de même qu’en tant que président du conseil général de la Manche, il demande aux pouvoirs publics de régler le problème des enfants trouvés. Au fond, ce qui sépare radicalement Tocqueville des néolibéraux, c’est que, contrairement aux seconds, le premier ne croit pas que les inégalités économiques et sociales soient naturelles, inéluctables ou nécessaires. Dès lors, il a souvent réfléchi à la meilleure manière de les combattre avec la plus grande efficacité possible : par exemple, dans ses deux Mémoires sur le paupérisme (1835 et 1837), il étudie les façons de lutter, ou au moins de prévenir l’indigence collective.

De l'Humanité, mars 2005
Tocqueville, un libéral pas « néo »
Par Éric Keslassy, sociologue,
et Jean-Louis Benoît, philosophe.

Les jeunes sans domicile fixe et la rue
ou « au bout d'être énervé »

De Jacques Guillou
L'Harmattan, logiques sociales

La quatrième : Que font tous ces jeunes errants que nous croisons dans la rue ? Comment en sont-ils arrivés là ? Ont-ils des familles ? Comment ces familles contribuent-elles à « rendre SDF » leurs propres enfants ? Comment les jeunes SDP utilisent-ils la rue, l'espace public, les services qui y sont consacrés ? Quelles sont leurs portes de sortie de ce mode de vie atypique ?
C'est à ces questions que ce livre tente d'apporter des réponses en s'appuyant sur de nombreux témoignages' jeunes sans domicile fixe rencontrés lors de l'enquête menée par l'auteur.





Dans son numéro de novembre 2006, un article de Action Sociale présente l'expérience d'une association qui a le souci de l'insertion des jeunes arrivés à l'âge de la majorité :





Dans ce même article d'Action Sociale, un encart à propos « De l'intérêt de ne pas séparer les fratries » :





D'une dépèche ainsi que d'un article de la Croix, voir au 8 décembre 2006.


MEAUX (AFP) - Deux mineurs âgés de 9 ans et 11 ans pensionnaires du Foyer de l'enfance d'Orgemont à Meaux (Seine-et-Marne), portés disparus depuis samedi, étaient activement recherchés dimanche, a-t-on appris dimanche soir de source judiciaire.

Les deux enfants, "une fille et un garçon de même famille", ont disparu samedi en début de soirée, selon le parquet de Meaux.


Frères et soeurs placés : pourquoi les séparer ?

Par négligence ou manque de structures adaptées, de nombreuses fratries sont encore aujourd'hui séparées



- La majorité, redoutée -

April 16, 2007

La construction de l'élite, l'eugénisme volontaire


PARIS (AP) - Ségolène Royal et François Bayrou "sont les dignes héritiers de la IVe République", déclare Nicolas Sarkozy dans un entretien paraissant mardi dans "Le Républicain lorrain".

SAINT-HERBLAIN, Loire-Atlantique (AP), extrait - Nicolas Sarkozy a "lepénisé" son discours en mettant notamment la pédophilie ou le suicide des adolescents sur le compte d'un déterminisme génétique, a accusé lundi soir le socialiste Robert Badinter. Ces "considérations-là" peuvent conduire aux "pratiques funestes de l'eugénisme", a-t-il mis en garde.

"Sarkozy a lepénisé son discours", a dénoncé l'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand en ouverture d'un meeting de Ségolène Royal à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). "Il suffit de relire ses propos sur les gènes de la pédophilie ou du suicide chez les adolescents (...) On sait à quelles pratiques funestes de l'eugénisme ces considérations-là, unanimement dénoncées par les autorités scientifiques, peuvent conduire", a alerté le père de l'abolition de la peine de mort.





Carrel Alexis - L'homme cet inconnu
Chez Plon, 1935, quatrième de la repro :

Né à Sainte-Foy-lès-Lyon le 28 juin 1873, Alexis Carrel a été élevé par sa mère, devenue veuve prématurément.

Spontanément attiré par les sciences naturelles, il entreprend des études médicales. A vingt-trois ans, il est nommé interne des hôpitaux de Lyon. Libre penseur et sceptique, il a l'occasion, comme il accompagne des malades à Lourdes, d'assister à un miracle. La relation rigoureusement objective qu'il fait de ce cas dans une gazette de la ville lui vaut l'hostilité des milieux politiques, universitaires et hospitaliers, et compromet la suite de sa carrière.

En 1904, il part pour le Canada, puis il gagne les Etats-Unis, et il reprend dans un laboratoire de recherches à Chicago les travaux qu'il avait commencés à Lyon sur la chirurgie des vaisseaux. Il a vingt-trois ans quand l'institut Rockefeller met un laboratoire à sa disposition.

En 1912, le prix Nobel de médecine récompense ses travaux.

N'ayant jamais accepté d'adopter la nationalité américaine, il revient en France faire son devoir en 1914, et c'est également en France que le trouvent la guerre, la défaite et l'occupation en 1940.

Il meurt à Paris, le 5 novembre 1944. Sa dépouille repose dans le petit village breton de Saint-Gildas.


Chapitre VIII.6 p.348
Le choix des individus,
les classes biologiques et sociales.


Il est nécessaire de faire un choix parmis la foule des hommes civilisés. Nous savons que la sélection naturelle n'a pas joué son rôle depuis longtemps. Que beaucoup d'individus inférieurs ont été conservés grâce aux efforts de l'hygiène et de la médecine. Que leur multiplication a été nuisible à la race. Mais nous ne pouvons pas prévenir la reproduction des faibles qui ne sont ni fous ni criminels. Ni supprimer les enfants de mauvaise qualité comme on détruit, dans une portée de petits chiens, ceux qui présentent des défauts. Il y a un seul moyen d'empècher la prédominance désastreuse des faibles. C'est de développer les forts. L'inutilité de nos efforts pour améliorer les individus de mauvaise qualité est devenue évidente. Il vaut mieux faire grandir ceux qui sont de bonne qualité. C'est en fortifiant les forts que l'on apportera une aide effective aux inférieurs. (...) Il faut abandonner l'idée dangeureuse de restreindre les forts, d'élever les faibles, et de faire ainsi pulluler les médiocres.

Nous devons chercher parmis les enfants, ceux qui possèdent de hautes potentialités et les développer aussi complètement que possible. Et donner ainsi à la nation une aristocratie non héréditaire.



Chapitre VIII.7 p.351
La construction de l'élite,
l'eugénisme volontaire, une aristocratie héréditaire.


Pour la perpétuation d'une élite, l'eugénisme est indispensable. Il est évident qu'une race doit reproduire ses meilleurs éléments. Cependant, dans les nations les plus civilisées, la reproduction diminue et donne des individus inférieurs. Les femmes se détériorent volontairement grâce à l'alcool et au tabac. Elles se soumettent à un régime alimentaire dangereux afin de réaliser un allongement conventionnel de leur ligne. En outre, elles refusent d'avoir des enfants. Leur carence est due à leur éducation au féminisme, à un égoïsme mal compris. Elle est due aussi aux conditions économiques, à l'instabilité du mariage, à leur déséquilibre nerveux et au fardeau que la faiblesse et la corruption précoce des enfants impose aux parents. Les femmes venant des plus anciennes familles, qui seraient les plus aptes à avoir des enfants de bonne qualité et à les élever de façon intelligente, sont presque stériles.

Ce sont les nouvelles venues, les paysannes et les prolétaires des pays les plus primitifs d'Europe, qui engendrent des familles nombreuses. Mais leurs rejetons n'ont pas la valeur de ceux des premiers colons de l'Amérique du Nord.


(...) L'eugénisme peut exercer une grande influence sur la destinée des races civilisées.

Qui serait bien plus actuel, un livre qui aurait fait grand bruit en Amérique, suscitant d'immenses débats : :

Ce qu'un enfant doit avoir
T. Berry Brazelton et Stanley I. Greenspan
Chez Stock / Laurence Pernoud 2001.IX

De l'introduction :

(...) Les recherches menées en 1989-1991 par la National Commission for Children ont montrées que notre pays était en retard sur beaucoup d'autres cultures pour son soutien à la cohésion familiale. Nous risquons de le payer très cher en ce qui concerne les comportements de nos enfants - drogue, violence et délinquance. Nos petits enfants vont vivre dans la même société que les descendants des familles négligées. Les votres aussi.

Au cours de nos activités de médecn et d'avocat de la cause infantine, nous avons, l'un et l'autre, vu de grands signes d'espoir ; une prise de conscience gagne tout le pays et de nouveaux programmes faisant de l'intérêt bien compris de l'enfant une véritable priorité se développent partout.

La petite enfance est le moment à la fois le plus décisif et le plus sensible du développement. Les recherches, les notres parmis d'autres, ont démontré que les ingrédients du développement intellectuel, affectif et moral sont transmis à l'enfant au cours des toutes premières années. Si ce n'est pas le cas, ces ingrédients peuvent être acquis au cours de la croissance, mais plus difficilement et moins parfaitement...

(...) Cette scène se passait dans une des meilleurs maison de retraite de la ville. Là aussi, nourriture, hygiène et soins médicaux étaient excellents.

C'est `'l'amour institutionnel". C'est le lot, à chaque bout de la vie, aussi bien des pauvres que des riches, de ceux qui, en raison de leur âge et de leur impuissance, sont tributaires de l'aide des autres. Nous savons tous de quel genre d'aide il s'agit. Mais nous ne pouvons pas penser que c'est celle que recoivent les personnes que nous aimons.

On peut se persuader qu'en payant le prix on aura de bons services.
En fait, dans certaines entreprises, la participation des parents aux crèches situées sur le lieu de travail crée le sentiment d'une sorte de famille élargie. Les écoles maternelles qui encouragent la participation des parents retirent des avantages de leur présence. Une infirmière chef compatissante dans une maison de retraite peut y apporter une touche personnelle. Mais, hélas, ce sont là des exceptions. L'ironie est que, si cet état de choses perdure, dans quatre-vingt ans, les bébés d'aujourd'hui se trouveront replongés dans ces environnements impersonnels qui leurs sembleront étrangement familiers.

(...) Pourquoi sommes nous passé si radicalement à des modes d'interaction plus impersonnels, avec nos enfants comme dans la vie familiale ?

(...) La question devient alors : pourquoi maintenant ?

(...) L'économie a suffisamment progressée por que chacun considère comme allant de soi la satisfaction des besoins fondammentaux ; c'est peut être ce qui nous a conduit à négliger les besoins du bébé. Dans le passé, la fonction maternelle incluait la responsabilité des nourrissons et l'acceptation de leur vulnérabilité. Les femmes étaient censées rester à la maison avec les enfants et sépanouir en s'occupant des autres, non en faisant carrière. Les pères et les maris étaient censés s'attaquer au côté compétitif de la vie.

Le progrès économique et l'éducation ont encouragé une plus grande égalité et un dépassement des règles établies, et nous nous trouvons dans une période de transition. Il faut trouver un nouvel équilibre. Les femmes et les mères ne devraient pas avoir à endosser les rôles nourriciers tandis que les pères se réserveraient la maîtrise des rôles compétitifs.

Nous savons maintenant l'importance et les bienfaits à long terme d'une participation paternelle active à la vie de l'enfant. Mais nous n'avons pas encore trouvé la façon nouvelle de rétablir cet équilibre vital.

Historiquement,
nous avons abordé ce problème à travers des rituels et des règles pratiques, plutôt que par la reflexion intellectuelle.

(...) Au cours de cette période de transition, au moment où la réflexion et la prise de décision vont remplacer les règles et les rituels, il nous faut dresser un tableau clair des besoins fondammentaux des enfants autour desquels les familles doivent s'organiser. Si nous n'arrivons pas à satisfaire les besoins des enfants, nous risquons de compromettre la capacité des générations futures à entretenir des familles et à assurer la stabilité politique et économique.

(...) Ces sept `'besoins de base" constituent les matériaux indispensables à la construction de nos capacités intellectuelles, émotionnelles et sociales.

Retour à 1935, l'homme cet inconnu... Les dernières lignes :

Chapitre VIII.14 p.374
La reconstruction de l'homme.

(...) Pour la première fois dans l'histoire du monde, une civilisation, arrivée au début de son déclin, peut discerner les causes de son mal. Peut être saura-t-elle se servir de cette connaissance, et éviter, grâce à la merveilleuse force de la science, la destinée commune à tous les grands peuples du passé... Sur la voie nouvelle, il faut dès à présent nous avancer.

L'homme cet inconnu... De l'introduction d'Alexis Carrel :

Celui qui a écrit ce livre n'est pas un philosophe. Il n'est qu'un homme de science. Il passe la plus grande partie de sa vie dans les laboratoires à étudier les êtres vivants. Et une autre partie, dans le vaste monde, à regarder les hommes et à essayer de les comprendre. Il n'a pas la prétention de connaitre les choses qui se trouvent hors du domaine de l'observation scientifique.

Dans ce livre, il s'est efforcé de distinguer clairement le contenu du plausible. Et de reconnaitre l'existance de l'inconnu et de l'inconnaissable. Il a considéré l'être humain comme la somme des observations et des expériences de tous les temps et tous les pays.

Mais ce qu'il décrit, il l'a vu lui même. Ou bien il le tient directement des hommes avec lesquels il est associé.


Numéro 3, 2000
L'enfant de justice pendant la guerre
et l'immédiat après-guerre

L'Université et l'enfance délinquante : 1939-1945.


Résumé : L'auteur a lu des thèses de droit, de médecine et de lettres concernant la délinquance juvénile publiées pendant la période 1939-1945. A. quelques exceptions près, l'idéologie nazie n'inspire pas les écrits académiques. Classification des délinquants, analyse des causes ou solutions du problème avaient été proposées avant la guerre, mais, dans le contexte de l'Occupation, ces écrits prennent une autre signification.


Extrait :

L'organisation socio-économique est en définitive très peu interrogée. On consacre beaucoup plus de lignes à l'analyse des effets (supposés) criminogènes du cinéma qu'à l'étude de l'influence des conditions matérielles d'existence. Le plus "sociologue" de nos docteurs, André Gamet, rédige 32 lignes sur les effets de la misère et du chômage et 137 lignes agrémentées d'un tableau statistique sur la nocivité du septième art.

Il faut dire que la contestation politico-sociale est décrite en 1943, par l'un des maîtres à penser du problème de l'enfance malheureuse, comme une pathologie :

« L'hygiène mentale doit agir dès la naissance et même avant. [ ... ] Sinon, des conséquences graves en découleraient. Elles vont depuis les simples irrégularités scolaires et familiales et les mauvais rendements intellectuels et professionnels, si fréquents, jusqu'à l'hostilité ouverte envers la société, et dont la délinquance est la manifestation individuelle essentielle, et l'agitation sociale la traduction collective principale. »

II-1-2 Le poids de l'héréditarisme

II-1-3 La dissociation familiale : première cause de la délinquance juvénile ?


S'il est un point sur lequel tous nos auteurs sont en accord, c'est bien sur l'influence de la dissociation familiale. A grand renfort de statistiques, celles qu'ils produisent et celles qu'ils rappellent, ils postulent unanimement à un lien de causalité entre la dissociation du couple parental et la délinquance des enfants.

Le "concept" de dissociation est très large et englobe toutes les structures familiales qui s'écartent peu ou prou du modèle dominant, à savoir la famille conjugale, légalement constituée, dont tous les membres sont en vie. Guy Rey inclus même le travail salarié des parents (lire des femmes) dans les facteurs de dissociation :

« Combien voyons-nous de milieux dissociés par le veuvage, la séparation, le divorce, le remariage, le concubinage, enfin le travail des parents les soustrayant de la maison pour la journée entière, tous ces facteurs qui font que l'enfant prefère la rue au foyer où il est délaissé. »


- France, Plon, 1935  Vichy c'est un peu plus tard -

L'institution judiciaire et des services sociaux mis en cause

NANTES (Reuters) - Les avocats des douze accusés ont débuté lundi leurs plaidoiries dans le procès en appel de l'affaire de pédophilie d'Angers (Maine-et-Loire) en mettant en cause la responsabilité de l'institution judiciaire et des services sociaux.

"Sur 23 familles impliquées, 21 faisaient l'objet à l'époque de mesures sociales et judiciaires"
, a relevé Me Pascal Rouiller, avocat de Franck et Patricia V., couple dont l'interpellation a été le point de départ de toute l'enquête.

"Je ne comprends pas comment, de 1999 à 2002, une telle armée d'intervenants médicaux, sociaux et judiciaires ont pu passer à côté d'une telle monstruosité", a-t-il ajouté devant la cour d'assises de Loire-Atlantique, à Nantes.

Eric J., principal accusé dans cette affaire, était "connu comme le loup blanc à Angers" et considéré comme "un affreux pédophile par la police ", a affirmé Me Pascal Rouiller.

Le suivi socio-judiciaire auquel Eric J. avait été astreint par une précédente condamnation pour pédophilie a été "absolument scandaleux", s'est indigné l'avocat.


Plus d'infos...

- Qu'ils saisissent la justice ? -

Témoignage : « Prisonnier de son père »

Prisonnier de son père
Le martyre d'un enfant, le drame d'une mère

Témoignage,
Carole Aigon-Rami
Ed. Michel Lafon, 2005

De la quatrième : Un amour, un mariage, un bébé sur lequel se penchent des parents attendris. Les histoires horribles commencent souvent bien.

Avant propos de Yann
« J'ai décidé avec ma maman qu'elle devait raconter notre histoire. Je voudrais que ce livre aide des enfants qui souffrent. »

Page 11, « Pourquoi ?
Je me décide enfin à coucher sur le papier toute l'horreur d'une histoire qui hante mes nuits. Cela sera certainement très douloureux, mais j'ai besoin d'évacuer cette souffrance, d'exorciser le mal qui continue de me ronger au fil des mois, des années.
(...) Une seule question me brûle encore les lèvres : POURQUOI ?
(...) Pourquoi la justice ne protège-t-elle pas mieux nos enfants ? Et, surtout, pourquoi, comment, un père en arrive-t-il à torturer son fils ? Au nom de quoi ?
Autant d'interrogations douloureuses vouées, je crois, à rester sans réponses... »


Page 12-13, « Un jour, quelqu'un m'a dit : `'On ne peut pas faire plus de mal à une maman qu'en s'en prennant à ses enfants." Rien de plus vrai.

(...) Je m'étais juré à cette époque - la grossesse - d'être toujours là pour lui, de l'aimer, de le protéger, de tout faire pour que sa vie soit belle. Et j'ai lamentablement échoué. Je n'ai pas su jouer mon rôle de mère.

(...) Je me sens affreusement coupable de ne pas m'être montrée plus combative, plus acharnée à faire sortir mon fils de cet enfer. J'ai pourtant remué ciel et terre, mais sans savoir ce qui se passait réellement. (...) Personne n'a voulu m'écouter...

Il aura fallu vingt et un mois pour que ma voix soit enfin entendue.
 »


Page 16, « 2 septembre 2002 »

« Des photos sont prises : de face, de dos, de profil. On lui fait mettre les mains sur son sexe et l'on mitraille. Cicatrices, brûlures de cigarettes, plaies ouvertes ou suppurantes, ecchymoses à tous les stades : du noir, du mauve, du jaune. sur toute la peau.
On demande à Yann :
- Mais qui t'a fait cela ?
- Ma mère !
- Ta mère ? Tu ne la vois plus depuis deux ans...
 »


Page 17, « Au départ, j'avais seulement tenté de faire valoir mon droit de visite, c'est à dire celui de revoir mon fils. Pendant vingt et un longs mois, je n'ai pas pu serrer Yann dans mes bras. Je pouvais tout juste l'approcher. A quelques mètres. Et encore, quand j'arrivais à l'appercevoir...

(...) Le lieutenant et le médecin ne croient pas un mot de ce que le petit leur raconte. Des bleux qui ne font pas mal ? Son corps parle de lui même. Et il est, parait-il, très fréquent qu'un gamin défende un parent qui l'a maltraité.

(...) Ils décident immédiatement de placer Yann dans une structure d'accueil d'urgence, le Foyer de l'Enfance de Nimes. Personne ne me prévient, moi, sa mère.

(...) Mon ex mari, lui, est renvoyé dans ses foyers : il nie tout en bloc, et comme son fils n'a rien dit lui non plus, pour le moment, on ne peut pas le mettre en garde à vue. »


Page 18, insolite pour qui connait le dossier de Justine, « La petite Berna, elle, est indemne. On la place quand même en pouponnière, par mesure de sécurité.

(...) Le docteur M. note `'une association de différents types de lésions d'âges différents en faveur de sévices. Il relève sur le corps de mon fils... »


Page 18-19, « Lorsque, à peu près deux mois plus tard, on me montre les clichés (...) Une rage incommensurable me submerge.

(...) Comment mon ex mari a-t-il pu faire cela à son fils, à notre fils ? Pourquoi les institutions ne sont-elles pas intervenues plus tôt ? »

Un rapport blâme le fonctionnement d'une structure

Censé accueillir en urgence et protéger les mineurs en danger, le Foyer de l´enfance des Alpes-Maritimes (FEAM), structure du conseil général, serait une institution «maltraitante», selon quatre magistrates de Grasse. «Emues, choquées et scandalisées», trois juges des enfants et une substitute dénoncent un «fonctionnement délétère» dans un rapport confidentiel du 17 septembre, révélé récemment par Nice-Matin.

Du bouclier,
un article de Libération du 6 janvier 2005,
voir au 28 mars 2006.

Page 22, « Ma mère et sa soeur n'ont pas eu une enfance heureuse, car ma grand-mère a très tôt été atteinte par une tuberculose, qu'il a fallu soigner pendant de nombreuses années, et qui l'a laissée très handicapée. Comme la famille proche n'a pas voulu - ou pas pu - recueillir les deux fillettes, elles ont échoué en orphelinat, puis en pension dans la maison Paul-rabaut, l'établissement même - ironie du sort - où Yann reprendra pied. »

L'auteur décrit aussi ce qu'était sa propre enfance, de la page 23 : « ... très énervé, il lisait attendant mon retout. A la maison nous étions plutôt vissées. Avec deux grandes valeurs : l'amour et le travail. Et l'obligation de nous rendre au temple, où j'ai reçu une grande partie de mon éducation. Mes parents étaient fille et fils de protestants. Ils pratiquaient eux-même beaucoup. »

Page 24 et 25, « Il y a tant de légendes et de vrai récits de persécution dans la région... Mais ce n'est pas ce que j'ai voulu retenir en ce lieu - la salle de garde de la tour de Constance, à Aigues mortes. Non, ce qui m'a intéressé, c'est `'résister". Je ne savais pas, à l'époque, à quel point ce conseil allait s'appliquer à mon cas. Résister, m'entêter, frapper à toutes les portes closes afin de revoir mon fils, afin de le sauver. »

De « J'ai menti », de Virgine Madeira :





Pages 146 et 147, un coup d'épé dans l'eau, personne n'a donné suite à diverses lettres envoyées par Virginie. On croirait l'histoire d'Olivier Vincent qui, lui aussi, a écrit partout, les acquités d'Outreau ont eux aussi été pendant longtemps des pestiférés... Voir au 13 avril 2007

Page 25 et suivante, « Je connaissais les accès de violence de Christian. Mais de là à s'attaquer à son propre fils - et de quelle façon ! -, cela, je ne pouvais pas, moi non plus, l'envisager une seconde. (...) Je me sens si coupable.

(...) Dans le monde d'où je venais, un univers de douceur, d'écoute de l'autre, de sentiments forts, d'obéissance à ses parents et à Dieu, une telle chose ne pouvait tout simplement pas exister. »


Page 26 et suivantes, l'enfance de Christian, le père. « Non pour faire un ultime cadeau à celui qui s'est acharné sur notre fils comme un sauvage, ni encore moins pour l'excuser » écrit Carole. « Juste pour essayer de comprendre... Christian connaissait parfaitement les règles de la société, elles lui avaient été inculquées dès son plus jeune âge.

(...) De toute évidence, mon ex mari a été élevé par deux femmes qui se détestaient. »


Pages 29 et suivantes, les relations de Carole, entre elle et Christian, le quotidien, le travail, « Une vie monotone dont les détails auront leur importance dans la suite de cette histoire. »





Page 37 : « Mais ces accès de violence ne surviennent pas qu'au volant... »

Page 39, ce qui pourrait être la raison d'un mensonge : « Je voudrais tellement réussir ma vie de couple comme mes parents avant moi que je ne laisse pas une seconde la réalité s'imposer. »


Page 46, « Christian et moi sommes heureux. Nous qui n'arrivions pas à avoir d'enfant, il suffit que le mariage soit dans l'air... Et nous voilà comblés ! »

Page 55, « Plus il m'humilie, et moins je me mets en valeur et plus je grossis. Un véritable cercle vicieux. Je ne porte plus que des survètements, ce qui me donne cet air négligé qui conduit mon mari à m'appeller `'la baleine". Rien de tel pour me jeter de plus belle sur la nourriture... »


Page 59, chapitre « Instances de dvorce ».

Page 68, chapitre « Dans ce climat, l'anomosité, latente depuis notre séparation, s'installe définitivement. Des lettres sont écrites, d'autres montrées, des accusations fusent de part et d'autre... ».





Page 71, le chapitre 6, « Le rapt ».





Pages 71 et suivantes, on est en droit de se demander quelle est la part du roman et quelle est la part du témoignage. On peut cependant supposer que Yann rapporte un certains nombre de propos et qu'il exprime aussi des reproches assez précis à l'endroit de sa mère.

Page 72, « Petit à petit, le pendule s'emballe... `'Si tu venais habiter avec laeticia et papa, tu te la coulerais douce. Eux, ils sont vraiment gentils. ... »

Page 73, « - Je ne veux pas y aller, maman !
- Où ça ?
- Chez papa et laeticia. »



Page 73, « Le 15 mai 2000, notre divorce est prononcé aux torts réciproques... »

Page 74, « Christian est `'condamné" à verser six cent francs de pension, la garde de Yann est déclarée conjointe et sa résidence établie chez sa mère.

(...) Au dela des injures, de ce qui a pu se dire sans que je le sache, d'anciens collègues restés en contact avec Christian ont répété à papa certains propos, selon lesquels mon mari voulait faire en sorte que je ne vois plus jamais mon fils, et souhaitait me réduire à néant. »

De « Plaidoyer pour le mensonge »
Laurent Lèguevaque,
chez Laffont, février 2006 :

Des pages 30-31 : « Prévoir la norme ne suffit pas. Il faut aussi en imaginer tous les dévoiements possibles... »

Page 73, une disparition, peut être une fugue, et Carole de conclure ce chapitre : « J'ai mis quelques jours à comprendre que mon fils avait été enlevé par son père. J'ai mis de longs mois à le sauver. »


Page 86, du chapitre « Guerilla » :

« Je me rend au commissariat de police de Nîmes et dépose ce qu'on appelle une main-courante, pour non représentation d'enfant. Ce sera la première d'une longue série de tentatives qui, hélas, ne représenteront jamais que des coups d'épé dans l'eau.
Je me souviens de la réaction facilement exaspérée des policiers :
- Encore vous ?
- Oui, encore moi !
- Toujours pour non représentation d'enfant ?
- Toujours. et vous ne faites toujours rien...
- Que voulez vous, nous ne sommes pas là pour mettre de l'ordre dans tous les ménages qui vont mal !
- Mais je ne peux pas voir mon fils...
- Et alors, il est avec son père, non ?
- Oui.
- Et bien dans ce cas, il ne risque rien.
 »


Page 86-87, « Il est important de le rappeler ici, personne ne pensait, au début, que l'enfant était en danger : il s'agissait simplement d'un désaccord parental et d'une difficulté à faire valoir mes droits. »

Page 87-88, « Surgie de je ne sais où, s'élève alors une voix de femme, une voix qui porte : `'Crétine ! Tu n'en as pas marre de venir nous emmerder ? Tu n'as pas compris qu'il ne voulait plus te voir, ton fils ? »

Voir au 13 juillet 2006, « Les pleurs de l'enfant à l'audience et le refus exprimé... » :

Le syndrome de Stockholm désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à adopter peu ou prou le point de vue de ceux-ci. Ce comportement paradoxal des victimes de prise d'otage, a été décrit pour la première fois en 1978 par le psychiatre américain F. Ochberg qui lui donne le nom de « syndrome de Stockholm ».


Voir également au 15 novembre 2005, l'ordonnance du juge pour enfant de Nanterre, des motivations :

« ... que les pleurs de l'enfant à l'audience ainsi que son refus exprimé sans équivoque à la même audience de tout contact et de toutes paroles à l'adresse de son père - à quoi travaillent depuis quelques mois plus activement les travailleurs de l'OSE, lire `'internat et séparation" -, démontrent, en l'état, l'impossibilité qui est celle de l'enfant d'entrer, ne serait-ce que de manière simplement ponctuelle et intermittente, dans une relation avec son père; »


J'ai bien fait appel de cette décision de novembre 2005 mais le jeu des procédures et le parfait mépris du juge pour enfant de Nanterre font que mes droits sur Justine sont toujours suspendus.





Page 88, « Je ne sais évidemment pas, à ce moment là, que Yann a intérêt à obéir à des consignes très strictes :
- Yann, ta mère va venir. Tu sais comment lui répondre ?
- Oui, papa. »


- Les histoires horribles commencent souvent bien -

Un « carnet de justice » très particulier


Extraits de « J'ai menti » de Virginie Madeira :

« Tout devenait vérité dans la bouche du juge : `'Vous avez indiqué que..." »

« Je réalise aujourd'hui que la juge, en cherchant à me protéger, m'a au contraire isolée en m'empèchant de voir les gens que j'aimais et qui auraient pu me faire revenir à la réalité. (...) On ne m'a laissé voir que mes deux petits cousins », Gaspar, trois ans et David, huit ans.

Page 119, après le procès et la sanction, douze ans, « Chez moi, j'aurais été dans la réalité. Là, ce n'était pas ma famille, je n'avais rien à y faire, ce n'était pas mon histoire. (...) Je me disais qu'un jour on s'en sortirait. »


Jean François D. : « Il a fallu que je sois confronté avec la réalité de ce dossier pour cesser d'occulter. »

Carnet de justice
«Je regrette d'avoir sali cette robe»
Cour de cassation, audience disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature (CSM)
Libé, le 16 avril

Un jour qu'il siégeait en tant que juge assesseur dans une audience correctionnelle, Jean-François D. a vu son nom apparaître sur un listing parmi des clients de sites pédophiles. Au même titre que l'homme à qui il allait infliger un an de prison avec sursis. «Vous voyez votre nom figurer, avec votre adresse et vos coordonnées de carte bleue. Ce que je ne comprends pas, c'est votre absence totale de réaction», s'étonne le président de l'audience disciplinaire où le magistrat comparaît. «J'étais dans une sorte de dénégation. Pour moi, je n'avais jamais fait ça. Même si mon nom apparaissait, moi je n'avais pas regardé les mêmes choses», répond Jean-François D. «Ça tient du dédoublement de personnalité», remarque le président, perplexe. «On n'en est pas loin», admet le magistrat : «Cela ne m'est pas venu à l'idée de me déporter dans cette procédure.»

Mais quand les policiers débarquent à son domicile lyonnais, quelques mois plus tard, Jean-François D. se doute de l'objet de la visite et de ce qu'ils attendent de la perquisition. L'enquête a démarré aux Etats-Unis par le démantèlement de sites pédo-pornographiques. Plusieurs clients français, identifiés par des traces de paiement en ligne, ont été signalés à la justice. Les uns après les autres, ils sont poursuivis. Pour Jean-François D., les enquêteurs sont capables de situer au jour et à la seconde près ses connexions à «Virgin X Boys», et le nombre de ses téléchargements.

Chez lui, les policiers saisissent trois ordinateurs. Un portable, mis hors service par la foudre, contient environ 5 000 fichiers pédophiles téléchargés entre 2002 et 2004. Le second, utilisé pour son travail, ne contient aucun document répréhensible. Le troisième, un poste fixe, regorge de fichiers pornos dont une vingtaine, consultés en août 2006, mettent en scène «des mineurs dénudés dans des positions non équivoques», résume le rapporteur de l'enquête disciplinaire.

Lors de sa garde à vue, en septembre, Jean-François D. explique qu'il recherchait juste des photos de jeunes hommes nus. Mais que la pédophilie lui fait horreur. Il se connectait sur les sites incriminés, «par phases», à un moment où il allait mal. Mais, trouvant ces images «limites», il dit avoir cessé depuis 2003. Le docteur Pierre Lamothe, qui l'examine à l'époque, s'inquiète : «Il persiste à ne pas identifier sa pulsion.» L'expert ne lui détecte aucune pathologie mentale, mais «une fixation ambiguë sur la sexualité enfantine» et un comportement «masochiste autopunitif».

Ses pairs retracent sa carrière. A 50 ans, il n'a jamais été promu. Dès son premier poste, à Bastia, il est question de son «manque de maturité», de son «impulsivité», d'un «passage à vide à l'automne 2005». En 1997, à Carcassonne, il paraît se noyer dans les dossiers et dans l'alcool. Après un mi-temps thérapeutique, il redémarre à Strasbourg. En 2005, à Lyon, il débarque ivre aux audiences. Nouvelle cure. «Il semblait s'être ressaisi», explique le rapporteur. Jusqu'à cette affaire qui lui vaut une suspension, depuis octobre.

«Je ne peux pas nier, j'accepte l'idée que j'ai commis ces actes», dit-il. «Même les téléchargements qui datent d'août 2006 ?» insiste le président. «J'ai encore du mal à le croire», répond Jean-François D. Pourtant, il indique avoir entamé une thérapie : «Il a fallu que je sois confronté avec la réalité de ce dossier pour cesser d'occulter.» Il a recontacté le médecin qui l'avait expertisé. Le docteur Lamothe décrit chez son patient un «effondrement narcissique» et un comportement destructeur, suicidaire, qui se traduit notamment par des dépenses inconsidérées en restaurants et sorties. «Je sais que ces images sont la mise en scène d'une exploitation. Je regrette d'avoir sali cette robe», assure Jean-François D. «Comment voyez-vous votre avenir ?» demande le président. «Je n'en vois aucun», rétorque-t-il. Le représentant du ministère demande une mise à la retraite d'office. Le CSM tape un cran au-dessus dans l'échelle des sanctions : révocation.

Foire du Trône : le principal suspect serait revenu sur ses aveux
Selon ses avocats, l'adolescent nie avoir poussé le policier sous la nacelle du manège lundi dernier, alors que le procureur assure toujours qu'il a fait des «aveux» • Il a été mis en examen samedi avec trois autre jeunes
Libé, le 15 avril

(...) le principal suspect, suspecté d'avoir poussé le policier, serait revenu sur ses aveux.

Ce dernier, un adolescent de 15 ans, a été mis en examen par la juge Isabelle Minguet pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sur personne dépositaire de l'autorité publique", un crime passible de 20 ans de réclusion, sous réserve de l'excuse de minorité (10 ans pour les mineurs)".

Une version contestée par les avocats du jeune homme (...) "Il nie avoir poussé le policier sous la nacelle et être à l'origine de son décès", a indiqué Me Antony Le Goff, en expliquant que le dossier était plus complexe que la présentation qui en a été faite.

"S'il a poussé le policier, c'était à une certaine distance de l'endroit où la nacelle passait", a ajouté Me Jean-Christophe Tymoczko, le second avocat du jeune homme, selon qui son client se serait débattu après avoir été ceinturé par un policier, dont il n'est pas sûr qu'il s'agissait de la victime.

(...) Selon le procureur, les aveux du jeune homme "ont été corroborés par de nombreux témoignages de personnes qui se trouvaient sur la nacelle" et par des membres de sa famille ayant indiqué qu'il s'était vanté d'avoir poussé le policier à son retour de la Foire du Trône. Le père, la tante et la belle-mère du jeune homme, présents samedi au palais de justice, ont nié que le jeune homme leur ait fait de telle confidence.


- Virginie : « Chez moi, j'aurais été dans la réalité » -

Une histoire de respect


Résumé - L'article examine la notion d'autorité à partir de deux mouvements apparemment contradictoires : l'évolution du concept d'autorité parentale allant vers un apparent affaiblissement de cette notion et une certaine immanence de l'autorité dans le cadre judiciaire de l'assistance éducative. Les conditions de la manifestation de cette autorité sont explorées à travers les notions de cadre, de rituels et d'offre de pensée.

Page 27 : « Au fond, le défi ne serait-il pas pour les professionnels que nous sommes : comment aider les enfants à respecter la loi, donc leurs parents, quand ces derniers sont fragilisés, voire défaillants ? Face à cette question, qu'en est il de la place du juge pour enfant ? »





Suspectant des mariages blancs, la préfecture multiplie les enquêtes à la limite de la légalité.
Hérault : haro sur les unions mixtes
Libé, 16 avril 2007

Français qui épousez un étranger, la police vous a à l'oeil. Affichez la plus belle photo de vos noces sur le mur du salon, sinon vous risquez de voir l'amour de votre vie invité à «quitter le territoire français» pour cause de mariage blanc.

(...) Sur le terrain, personne ne contrôle le travail des policiers, et les personnes concernées n'ont même pas accès au rapport d'enquête.

(...) Quelques jours plus tard, la gardienne de la paix envoie son rapport au préfet de l'Hérault. «Le mariage a été célébré le 13 septembre 2003, seulement un mois après leur rencontre», indique la policière. Persuadée d'être tombée sur un mariage blanc, celle-ci précise qu' «aucune photo de mariage n'est présente dans la pièce principale de la maison» et que «de cette union n'est pas né d'enfant». De quoi conclure qu'un «mariage de complaisance avait été établi entre le couple dans le seul but de régulariser la situation administrative de M. Hemadai Mourad».

Deux mois plus tard, Mourad reçoit de la préfecture un avis d'expulsion. Samira contacte la Cimade Languedoc-Roussillon, qui saisit le tribunal administratif de Montpellier. Celui-ci constate «un manquement des agents de la police nationale à leurs obligations déontologiques d'impartialité et de respect des personnes». Les magistrats évoquent «une dénaturation des éléments constatés au domicile commun des époux et des propos de ces derniers», ajoutant que «le préfet s'est fondé sur des éléments inexacts et recueillis dans des conditions irrégulières». Le refus du préfet de l'Hérault de renouveler le titre de séjour a été suspendu. En attendant que sa demande soit jugée sur le fond, Mourad vient d'obtenir une autorisation de séjour d'un an.

«Religion». Tous les conjoints de Français n'ont pas cette chance. (...) «<Un gendarme m'a posé des questions inadmissibles : "Combien de fois faites-vous l'amour par jour, par semaine ?"Je lui ai dit : "Et vous ?" Il m'a répondu : "Je suis désolé, c'est mon boulot."» Les questions fusent : «Comment votre mari pratique-t-il sa religion ?» ...


Tensions et contradictions
dans la répartition des places
et des rôles autour de l'enfant

Par Christine Castelain-Meunier
Dialogue n°165, p.33-44

« La dynamique familiale contemporaine est d'autant plus souvent vécue sur le mode paradoxal qu'elle est faite à la fois de changements et d'archaïsmes, ce qui engendre des contradictons, des tensions, des ambivalences, des négations, des vides, des non-dits, du latent, du refoulé, du déni, de la souffrance, dans un contexte en transition, voire en mutation. Pour schématiser, on pourrait dire que les femmes vivent des manques à gagner vers l'égalité et que les hommes vivent des pertes de pouvoir. »


Sur l'internaute, du journal des femmes :
Femmes > Psychologie > Machos > Interview
Christine Castelain-Meunier : "Les nouveaux machos avancent masqués"

Certains hommes seraient machos justement parce le monde bouge… Plutôt paradoxal, non ?

Dès qu'un individu a du mal à trouver sa place, à se faire respecter, il a envie de se réaffirmer en renvoyant aux autres des signes indiscutables de virilité : violence, appartenance à une bande, sexualité conquérante… Dans une société où tout devient si flou, croire à nouveau en des rôles différenciés permet à un homme fragile de retrouver des repères. Le macho sait ce qu'il a à faire. Il sait que s'il est "un homme, un vrai", il regarde le foot, il va au boulot, il drague des filles, il peut, - et même il doit !, boire de la bière avec des potes… Ces rituels sont bien identifiés, et le machisme a encore de beaux jours devant lui.

Les modèles anciens n'ont donc pas encore disparu… Ce qui est fascinant, c'est que tous les modèles se juxtaposent. Sous le modèle moderne, il reste le modèle de la société industrielle, où l'homme était celui qui assurait les revenus du ménage. La preuve : aujourd'hui, à qualification égale, il reste des différences de salaire entre hommes et femmes. Et sous ce modèle industriel, encore plus profondément, perdurent certaines conceptions du Moyen-Age. A l'époque, pour une société touchée par la famine et la maladie, l'important c'était de se reproduire. D'où l'importance accordée au phallus, symbole de la puissance masculine. Et aujourd'hui, on retrouve encore souvent cette idée que la filiation, l'inscription dans l'histoire, se fait par le biais de l'homme et non de la femme.


SAINT-ETIENNE (AP) - ­ Deux adolescents de 14 ans de La Ricamarie (Loire) ont été mis en examen et écroués pour le viol d'une jeune fille de 15 ans dans cette ville voisine de Saint-Etienne, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Mis en examen pour viol en réunion, ils ont été écroués en fin de semaine dernière dans les prisons de La Talaudière (Loire) et de Villefranche-sur-Saône (Rhône).

Les deux collégiens, connus des services de police, ont reconnu avoir entraîné de force dans une cave pour abuser d'elle l'adolescente de 15 ans, domiciliée elle aussi à La Ricamarie, lundi dernier. Violée par l'un deux, tandis que l'autre faisait le guet, elle avait réussi à s'enfuir lorsqu'ils s'apprêtaient à inverser les rôles.


- Et lorsque le juge est défaillant ? -

April 13, 2007

« J'ai menti »


Citations de « Plaidoyer pour le mensonge »
Laurent Lèguevaque, chez Laffont, février 2006 :

Des pages 30-31 : « Prévoir la norme ne suffit pas. Il faut aussi en imaginer tous les dévoiements possibles... »

Page 91... « Trop pressé, il oublie la question essentielle, déjà posée : l'important ne tient pas dans le mensonge, mais dans les raisons du mensonge. »

Page 114, « Sincèrement. Certaines confessions nécessitent effectivement une certaine intimité. `'Apprendre à mieux se connaitre", comme on dit. Voilà pourquoi il faut prendre son temps. »

J'ai menti
De Virginie Madeira
Et Brigitte Vital-Durand
Chez Stock, septembre 2006




Page 10


Page 8, comme d'étranges similitudes avec d'autres affaires ou ouvrages, de la préface de J.M. Florand, avocat à la cour d'appel de Paris :

« Il - cet homme, le père de Virginie - parlait avec pudeur, conscient d'avoir été pris dans un engrenage. Il croyait aveuglément en ses avocats et en la justice. Il était dans la logique des braves gens qui font confiance et attendent en pensant qu'un jour on allait s'appercevoir de la méprise.
Il n'en fut rien. Il n'en est toujours rien. »


Certaines confessions nécessiteraient, en effet, une certaine intimité. Ce n'est qu'après une minutieuse description de ce qui était sa vie, sa famille, que Virginie, à partir de la page 31, aborde le mensonge, les raisons pour lesquelles elle pense avoir menti. Faut-il encore tourner cette feuille car ce n'est qu'en page 33 que Virginie reprend le cours de son histoire. Elle écrit être une solitaire, une fille timide à l'école. Il faudra ensuite parcourir plusieurs pages encore avant de saisir pourquoi, selon elle, elle aurait menti.

En page 33 Virginie nous apprend que tous les membres de sa famille seraient réservés. Même son grand père « bloquait, bégayait souvent », écrit-elle. Virginie relate encore sa scolarité, quelques changements d'école, conclue en page 45 que sa relation à autrui est « une lutte entre le désir et la réalité » : « On peut croire que ce n'est pas grave, mais j'avais des difficultés à parler aux gens. »

En page 35 Virginie se décrit contradictoire, ambivalente. Elle compare ses attitudes et réactions à celles de son grand frère, schizophrène, affirmant que chez lui, c'est maladif. Virginie décrit son enfance le plus souvent normale, plutôt en retrait des autres, ayant des difficultés à s'intégrer en groupe.

Suivent encore de nombreux extrait du journal intime de Virginie. Ce n'est qu'en page 44 qu'elle nous apprend ce qu'elle avait entendu et ce qui pourrait l'avoir poussée à mentir, à persister ensuite dans le mensonge :

« La veille du 4 mai 1999, j'étais avec mon père en voiture, et à la radio on annonce qu'une fille avait été abusée par son père.
Le 4 mai, c'était un mardi, il était midi. Comme Mélanie m'avait raconté l'histoire de son père, on aurait dit qu'elle commençait à s'intéresser à moi, alors je voulais lui confier quelque chose qui fasse qu'elle sintéresse vraiment à moi, quelque chose qui fasse que je sois à la hauteur.
Je lui ai dis comme ça : `'Je vais te dire quelque chose..." J'ai ajouté  `'Je n'ose pas t'en parler." Elle a insisté.
(...) Pour moi, c'était une sorte de jeu. »


Un jeu qui lui a vallu d'être rapidement soumis à la question : plusieurs adultes l'ont interrogée, lui ont proposé des réponses, et Valérie s'est efforcée de rester crédible.

La présomption de crédibilité de la parole de l'enfant doit être retenue comme un principe dans toutes les procédures le concernant.

Assemblee nationale
COMPTE RENDU N°17
Mercredi 26 novembre 2003, Séance de 9 heures 30

Sauf qu'à l'évidence, selon ce qu'écrit Virginie, la parole de l'enfant n'était alors rien d'autre qu'un ensemble de propositions que lui avaient fait des adultes. De l'affaire dite d'Outreau, allez ensuite tenter de rétablir la vérité :

Marianne n°458, semaine du 28 janvier
Ce que leur enfer nous a appris

Dès l'ouverture de l'enquête, la «Tatie Connection» est à l'oeuvre. Quelques nourrices, pour certaines tout juste agréées, interrogent leurs petits pensionnaires, se concertent, offrent des desserts aux enfants qui s'épanchent. Certains voisins s'autorisent à couvrir d'insultes les familles des accusés. Devant les policiers, un coiffeur va jusqu'à interpréter une coupe de cheveux des époux Marécaux comme une manoeuvre pour ne pas être reconnus sur les photos par les enfants.

«Ne vous heurtez pas à ces gens-là», lui glisse-t-on. Sous-entendu: pliez-vous aux exigences du juge...

Devant la cour de Douai, les avocats ont exposé de simples observations pendant que leurs clients étaient extraits deux minutes par la trappe d'un cagibi, après des heures d'attente. Parfois, cette instance rédigeait carrément ces conclusions avant l'audience.


De la page 13 du rapport de l'IGSJ, l’origine de la saisine et l’enquête préliminaire :

Ce rapport - de l'UTASS d'Outreau - faisait état, d’une part, de l’attitude particulière des mineurs constatée par leurs assistantes maternelles, notamment du comportement sexualisé de W, et, d’autre part, de révélations faites à celles-ci et aux assistants sociaux par Y et W, laissant penser que ces enfants pouvaient être victimes d’agressions sexuelles commises par leurs parents.


PARIS (AFP), 27 novembre 2005 - Trois semaines de débats ont confirmé les défaillances de l'instruction, des experts et des services sociaux.

Une assistante sociale a ainsi révélé cette semaine que la première accusation de viols de l'une des fillettes du couple Lavier, rejugé à Paris, avait été recueillie par une stagiaire.

Virginie est ensuite rapidement prise en charge par les institutions et son père est mis en garde à vue. Un administrateur ad hoc a conduit Virginie au foyer de l'enfance sans autres affaires que son sac (d'école?) et son walkman. Suit l'enquête, le foyer, les inquiétudes de Virginie et l'interrogatoire par la police, les examens médicaux, tout un chapitre très instructif et souvent très pertinent :

« Ensuite il m'a demandé de raconter. Je ne voulais pas. Il m'a demandé : `'Tu préfères que je te pose des questions ?" J'ai répondu oui, je me sentais soulagé, parce que je ne savais pas quoi raconter. (...) Alors, il me posait des questions, et refaisait des phrases comme si je les avais prononcées. Je répondais par oui ou par non, comme au collège, dans le bureau de la directrice. Je ne voulais pas parler, mais il me posait des questions. »

« Je disais oui, ou je faisais un signe de la tête. (...) oui ou non, ou je ne parlais même pas. (...) Je ne me souviens pas d'avoir fait une phrase entière, complète. »

« Quand je lis le procès-verbal, c'est incroyable : il a retranscrit ses propres questions dans mes réponses. (...) Je n'ai jamais dit ça. (...) Il y a des expressions que je n'utilise jamais, comme... (...) Même maintenant je ne dis pas ce mot là. »

« De retour au foyer, je ne sais plus ce qui s'est passé. Il me semble que j'ai pleuré. »

« J'étais vierge, mais, en concusion de son rapport, elle a écrit : `'virginie ..." »

« Un jour, peu de temps après mon placement, j'ai demandé à l'éducatrice quand je rentrerai chez moi. Elle m'a répondu : `'Dans une semaine." J'ai pensé : `'Ah, c'est rien alors !" »

« Quelques jours après, une éducatrice m'a dit : `'Tu sais, l'expertise que tu as passée montre que ce que tu as raconté est vrai." Je lui ai répondu : `'Tu est sûre ?" »

« Qu'est ce qu'elle vient faire là ? je n'ai jamais parlé à Laurine. »

« Aucun des trois n'a jamais été interrogé par le juge d'instruction, c'est incroyable. Ils ont pourtant fait des attestations disant tous qu'ils n'ont jamais rien vu et que mon père était incapable de faire du mal.
Et ma mère ? Elle n'a jamais été interrogée par le juge d'instruction ! (...) C'est invraissemblable. (...) Est-ce parce qu'elle avait déclaré à la police qu'il était innoncent ? Maintenant, j'en suis certaine. »

« Dans ce procès verbal il y a dix `'S.I" pour treize questions rédigées. (...) Pourquoi n'y a-t-il rien de mes hésitations, de mes silences ? »

« Tout devenait vérité dans la bouche du juge : `'Vous avez indiqué que..." »





Page 80. « Alors il - le juge - me posait des questions sur ce que me faisait mon père. A l'une de ses questions, ne me souviens pas de laquelle, j'ai dit `'non, ce n'est pas vrai", et tout de suite mon avocate m'a reprise, elle a déformé ce que je voulais dire, et m'a empèchée d'aller plus loin. »


Pages 82-83, après que Virginie ait relaté le déroulement de l'instruction, des procédures, d'une audience chez le juge, un retour au foyer et un entretien avec un psychologue, les conclusions de ce dernier :

« ... le discours de Virginie nous est apparu totalement crédible et fiable. »



Page 82 : « J'ai su plus tard que mon frère Frederico - schizophrène - a été entendu par le juge d'instruction. Voici ce qu'il a déclaré : `'A mon avis, elle a dit ça pour se faire une nouvelle amie et ne sait plus comment s'en sortir." Avec ma mère, ils étaient les seuls à avoir deviné la vérite. Personne ne les a cru. »


Au foyer. Pour bien moins que ce que Virginie relate en page 87, il y avait eu actes de torture et de barbarie dans un foyer de l'enfance de l'Aisne. Voir au 3 août 2006, Élodie, seize ans, torturée car elle aurait rapporté aux éducateurs que d'autres enfants fumaient dans la chambre.





Page 88... « Un jour, tout au début, ma mère est venue au foyer, elle voulait me voir, savoir comment j'allais. Elle était inquiète. Son arrivée a été très mal acceptée par l'équipe du foyer. Du coup, la police lui a interdit de s'approcher de moi. Elle lui a aussi interdit de s'approcher de Tom, de Mélanie, de Laurine. Interdit encore de s'approcher du collège. La juge pour enfant lui avait formellement défendu de me voir, tous les contacts écrits ou autres devaient être `'surveillés par un tier". »


Page 89, Virginie apprenait que sa mère avait donné son journal intime aux policiers. S'ensuit un conflit entre Virginie et sa mère : « `'Tu te rends compte que tout le monde a lu mon journal ? Que Tom a été convoqué à la police ?" J'étais vraiment très furieuse. »

Page 90. « Ma mère, j'avais envie de la voir (...) J'ai demandé à ne plus la voir. Je n'en avais pas la force parce que je savais qu'elle savait que je mentais. (...) Elle m'écrivait qu'il fallait que je dise la vérité, qu'elle souffrait beaucoup. Je ne lui répondais pas. »

Page 91, en famille d'accueil. « L'autre avait été violée par son père qui était décédé. On ne parlait pas de ça. (...) J'avais du mal à imaginer que cette petite fille s'était fait violer. Sachant que, pour moi, c'était faux, je pensais qu'elle aussi avait menti. »


Page 92, des pressions considérables pour une enfant :





Page 93. Le juge pour enfant refuse les visites à des latéraux de Virginie, d'abord pour éviter qu'ils ne parlent en portugais devant le tier supposé surveiller les rencontres et, également, pour que Virginie ne soit pas influencée :

« Je réalise aujourd'hui que la juge, en cherchant à me protéger, m'a au contraire isolée en m'empèchant de voir les gens que j'aimais et qui auraient pu me faire revenir à la réalité. (...) On ne m'a laissé voir que mes deux petits cousins », Gaspar, trois ans et David, huit ans.


Page 94-95, scolarité et orientation. « En seconde je n'avais pas travaillé, personne ne m'avait poussée. Mes parents n'avaient pas pu me coseiller. C'est la directrice adjointe qui m'avait orientée vers ce BEP - sanitaire et social - par ce que j'avais dit que j'aimais bien les enfants. (...) j'étais dans les premières. C'était trop facile. J'ai eu mon BEP, mais après je n'ai pas voulu arrêter mes études. J'ai continué. (...) bac avec la mention `'assez bien". Là, les profs ont dit que je neserais pas à l'aise à l'université, que je ne pourrais pas suivre. »

95. « Je ne savais pas ce que devenait mon père, je ne me posais même pas la question. Je ne cherchais même pas à savoir. »

96-97, des relations conflictuelles entre la famille d'accueil et la mère de Virginie : « Elle - ma mère - veut toujours le meilleur pour moi, elle est comme ça, mais dans ma famille d'accueil ils ne le supportent pas. Les autres mères ne se préoccupaient pas de leurs enfants. Ma mère, si. (...) L'assitante maternelle devait en avoir un peu marre. Elle me disait : `'Ta mère, elle est dure", et répètait : `'Elle est difficile, ta mère." Sans le savoir, par ce genre de réflexions, enne le m'encourageait pas à la voir. »

Page 98, « Par exemple, ils - ces amis - ont dit que, le jour de Noël, ils en ont pleuré devant moi parce que je leurs en avais parlé. C'est faux. »

Page 99, nostalgie... « Ca - une émission de radio - me faisait penser à ma vie d'avant, alors je pleurais, mes parents me manquaient, ma famille, ma maison. »

Page 100, très drôle. « Je crois que les services sociaux, la juge pour enfants, l'assistante maternelle ne se posaient pas de question. Ils pensaient : elle va bien, tant mieux. Je ne leus posais pas de problèmes. Eux, ils s'occupaient de ceux qui avaient des problèmes. »


Page 103, chapitre « 12 juin 2001 », le procès aux assises, la naïveté de l'enfance ou du citoyen qui pense qu'il a des droits et qui a foi en la justice : « pour moi, on ne met pas les gens en prison s'ils n'ont rien fait. C'était inimaginable. »

112... « L'avocat de mon père lui avait conseillé de tout avouer, sinon il risquait la peine maximale. Alors mon père a dit : `'Oui, je valide tout ce que vous me dites." Le président a dit : `'Quoi ? Qu'est-ce que vous validez ?" Alors mon père a dit : `'Je valide tout." »

Page 119, après le procès et la sanction, douze ans, « Chez moi, j'aurais été dans la réalité. Là, ce n'était pas ma famille, je n'avais rien à y faire, ce n'était pas mon histoire. (...) Je me disais qu'un jour on s'en sortirait. »


Page 125... En moins d'un paragraphe, le menssonge et la raison de ce mesonge : « On est allé s'assoir sur le canapé du salon. Avant qu'on puisse parler, l'éducatrice a rappelé à ma mère que j'attendais qu'elle me dise quelque chose. Ma mère s'est accroupie devant moi et a chuchoté : `'oui, je te crois." Elle savait que c'était la seule méthode pour qu'elle puisse me voir et que je puisse la voir. Elle a été forcée de me mentir pour qu'on puisse établir un contact... ça m'a fait un effet bizarre, forcément. »


Page 127, l'enfant maintenu dans l'incertitude par le juge pour enfant ?

« ... Je n'ai eu le droit de rentrer vivire à la maison que le 25 juin 2002, un an après la condamnation de mon père, et encore ce droit n'était pas définitif. Il ne l'a été qu'à ma majorité, en novembre. »


Arrive le moment où Virginie parle à sa mère :

« `'Ce que je ne comprends pas... Est-ce que tu as eu quelque chose avec quelqu'un ?
- Non.
- Pourquoi ils t'ont trouvé quelque chose " Je lui ai dit que je ne savais pas. J'ai ajouté... »


Page 131-132, « Je vous en supplie, aidez nous ! », très intéressant, la mère de Virginie avait entendu parler d'une avocate « qui connaissait le collectif JAMAC. (...) Ce collectif édite une `'lettre" que ma mère lisait (...) JAMAC dénonçait `'l'aveuglement par l'émotion à tous les niveaux...." ».

Page 132-133, « Je sais aujourd'hui comment toute personne condamnée peut demander à ce que sa condamnation soit réexaminée par la justice. (...) Il faut que survienne un `'fait nouveau" ou un `'élément inconnu" au moment du procès, et qui soit `'de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné". Ensuite, c'est aux magistrats de la Cour de cassation de juger... »

Page 133, un autre `'mensonge", par omission : « L'avocate ne m'a rien dit de tout cela. Elle ne m'a pas prise au serieux. »

Page 135, « Enfin ! Pour la première fois un médecin constatait que j'étais vierge, mais ce gynécologue n'était pas expert auprès des tribunaux. Son attestation n'avait pas de valeur aux yeux de la justice. »

Page 135 et suivantes, les difficultés pour obtenir un certificat médical qui puisse être recevable par une Cour.

Page 139, un expert psychiatre a encore du se prononcer avec « comme mission de rendre un avis sur la personnalité de Mll Virginie Madeira" et sur la `'crédibilité de sa rétractation" »

Page 143-144, les mois et les années semblent passer. Suivent des erreurs de procédure et un manquement à la déontoligie des avocats.

Page 144, « Tout était à recommencer. Moi, j'y ai vraiment cru, je pensais qu'il suffisait de parler pour que ça marche (...) J'avais vraiment confiance, j'étais persuadée (...) Je n'imaginais pas qu'ils - les juges de la Cour de cassation -pouvaient refuser. »





Pages 146 et 147, un coup d'épé dans l'eau, personne n'a donné suite à diverses lettres envoyées par Virginie. On croirait l'histoire d'Olivier Vincent qui, lui aussi, a écrit partout, les acquités d'Outreau ont eux aussi été pendant longtemps des pestiférés :

La France condamnée pour avoir maintenu un détenu handicapé dans une prison non adaptée
LE MONDE, 27.10.06, extrait :

La Cour européenne des droits de l'homme a condamné la France, mardi 24 octobre, pour avoir maintenu un détenu handicapé dans une prison non adaptée. Olivier Vincent, condamné en 2005 à dix ans de prison pour avoir enlevé et séquestré un enfant de 7 mois, est paraplégique depuis 1989 et ne peut se déplacer qu'en fauteuil roulant.


Sur la plainte du détenu invalide
NOUVELOBS.COM | 01.09.06 | 16:42

(...) Madame TISSIER soutient que je n'avais "pas épuisé les voies de recours dont je disposais". Sur ce point, il sera utilement rappelé que des Magistrats Français ont déclaré par écrit que mes "accusations de conditions de détention inhumaines et dégradantes ne sont que des allégations ne méritant pas considération".

(...) De surcroît, bien que j'ai informé par écrit en recommandé, Messieurs les Ministres de la Justice et de la Santé et la Secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, je n'ai obtenu de leur part que la sourde expression d'une carpe. Dans ces conditions, les affirmations de Madame TISSIER me semblent manquer de fondement.


Voir au 29 octobre 2006, « Comment fonctionne la HALDE ? ». Des fais et déclarations plus récents :

Depuis sa rencontre en octobre avec les parlementaires, le collectif attend une réponse.
Les doléances d'AC le feu restent en souffrance
Libé, 4 janvier 2007

C'est l'histoire d'un malentendu.

(...) «On ne se gênera pas pour dire qui a été à l'écoute ou non. Si pour qu'ils réagissent il faut des opérations coups de poing comme les Enfants de Don Quichotte, on le fera !» Des tentes à l'Assemblée ?

Page 154... Après plusieurs avocats, d'expertises en rendez-vous avec d'autres experts, de refus à de multiples désanchantements : « Tout cela a pris des semaines, des mois. Et ça n'a servi à rien. L'avocat a finalement renoncé. »

Page 154... « Quand toute les portes se sont refermées devant moi, avec ces avocats et ces magistrats qui n'ont pas voulu m'entendre, quand j'ai vu que personne ne voulait m'écouter, je n'ai trouvé qu'une seule solution : avouer à tous que j'avais menti.
Je suis consciente qu'avec ce lire, je prends des risques.
(...) J'ai menti.
Mais je veux aujourd'hui dire la vérité.
C'est pour ça que ce livre existe. »


Extrait de l'épilogue, page 159 :

« M. Antonio Madeira a été remis en liberté conditionnelle le lundi 27 février 2006, après soixante-quatorze mois de prison, soit plus de six ans. Il a retrouvé son épouse et ses enfants.

Un second recours a été déposé en juin 2006, auprès de la Cour de cassation, afin que l'innocence de M. Antonio Madeira soit reconnue par la justice. »


- Suspens -

April 10, 2007

« Un gâchis »




Un article du Républicain Lorrain


Extraits :

Quant à la juge pour enfant de Nanterre, qui n'avait pas accédé à ses multiples requêtes, préférant le choix d'une famille d'accueil au domicile des grands parents : « Je ne la laisserai pas tranquille tant qu'elle ne sera pas punie. Je vais apporter mon dossier au garde des Sceaux, afin qu'il soit transmis à la police de la magistrature. »

(...) Un enfant, aujourd'hui jeune homme, « qui ne demandait rien ». Reste peut-être à savoir ce qu'il souhaite à présent.


- « Je ne la laisserai pas tranquille » -


Les femmes, le pouvoir, les idées reçues


Rennes/Roazhon, le 7/04/07
Depeche ABP

Des pères en grêve de la faim devant le parlement de Bretagne pour avoir de droit de voir leurs enfants

Depuis 5 jours Jérôme le Huec, Christian Maréchal et Martial Herbelin sont en grêve de la faim devant le Parlement de Bretagne à Rennes. Ils réclamment la généralisaion de la médiation familliale; la sanction des enquêtes sociales arbitraires et vexatoires; le respect du principe de la résidence partagée de l'enfant chez chacun de ses deux parents; la rationalisation du droit de visite dans les lieux neutres, à défaut de la suppression de ces lieux; la diminution des délais de jugements des affaires en matière familliale et la condamnation des stratégies dilatoires.

Dans Libé de ce 10 avril 2007 un cahier est consacré aux femmes, au pouvoir, aux enjeux, risques et idées reçues, ce sur fond de campagne présidentielle :





Dans ce même Libé on peut remarquer une pleine page (de publicité) consacrée à un communiqué d'une association de pères, urgencepapa.org :




Le communiqué en un format lisible


Un autre article peut aussi retenir l'attention, la famille et l'enfance en Allemagne :




L'article en un format lisible



Insee, 9/2006
Natalité et fécondité dans divers pays du monde

Taux de natalité pour 1 000 habitants
Europe, 10
Allemagne, 8
France métropolitaine, 13
Monde, 21


Plaidoyer de Chirac pour l'axe franco-allemand
elysee.fr avec AFP, le 25 mars

Le président français Jacques Chirac a ardemment défendu l'axe franco-allemand, essentiel à ses yeux pour la construction européenne, dimanche lors d'une conférence de presse à Berlin.

Le président français a participé à son dernier sommet international, à l'occasion des cérémonies du 50ème anniversaire du traité de Rome.

"Il n'y a pas de construction européenne possible s'il n'y a pas d'accord entre la France et l'Allemagne", a jugé M. Chirac, qualifiant la ville de Berlin de "symbole de la réconciliation franco-allemande".

"S'il y a un accord franco-allemand, les choses se développent, plus ou moins vite, mais s'il n'y a pas d'accord franco-allemand, les choses se bloquent"
, a-t-il poursuivi en jugeant que l'axe franco-allemand constitue "une nécessité consubstantielle à l'évolution de l'Europe".

Le chef de l'Etat a assuré qu'il avait toujours eu, en douze ans de présidence, des relations très franches avec les chanceliers Helmut Kohl, Gerhard Schröder puis Angela Merkel.

"J'ai toujours eu avec les chanceliers des relations de confiance et d'amitié", a précisé M. Chirac, en assurant avoir pu parler "sans contrainte" avec ces interlocuteurs, et avoir eu avec eux des discussions "sans détour, sans problème, sans risquer de vexer ou de créer des difficultés".

Parmi tous ses interlocuteurs européens, Jacques Chirac a affirmé n'avoir eu ce sentiment "qu'avec les chanceliers" allemands successifs.

A l'issue des cérémonies de Berlin, Jacques Chirac a salué Angela Merkel pour "l'organisation absolument remarquable de l'ensemble de cet événement".


Actualité | International
Le lourd héritage franco-allemand du président Chirac
Le Figaro, le 9 mars 2007

Entre la France et l'Allemagne, les désaccords se sont multipliés depuis quelques mois.

DÉLICAT et quelque peu suranné, le geste est devenu l'emblème médiatique du couple franco-allemand. À Bruxelles cet après-midi, Jacques Chirac ne manquera pas de gratifier d'un baisemain la chancelière Angela Merkel.

(...) En Europe, la réconciliation franco-allemande est la réalisation majeure de l'après-guerre. Un acquis fondateur qui permet aux deux partenaires de bénéficier d'échanges incroyablement denses et d'une imbrication économique sans équivalent. Symboliquement, les annales retiendront le livre d'histoire franco-allemand, publié l'an dernier, et que Berlin souhaiterait voir faire école dans l'Union.

Mais que la dynamique s'essouffle, que les différends s'accumulent entre les deux rives du Rhin comme des grains de sable dans une belle machine, que les dirigeants ne soient plus véritablement en phase, alors une certaine méfiance reprend le dessus, accompagnée de réflexes de « patriotisme » économique aux relents de protectionnisme.

Les dossiers économiques et industriels sont en première ligne. ...


- En France, les pères sont déchus, sous citoyens -


April 9, 2007

Etat des lieux dans le 9-3 : l'association « En Temps »

A la suite, quelques extraits, commentaires et notes de « Justice, la bombe à retardement », Robert Laffont, mars 2007, un brûlot assez sévère.

Il n'est que trop question de pénal, il est assez question du juge pour enfant, il n'est pas du tout question des JAF.

J'en retiens qu'en certaines circonstances, des policiers - et même des avocats - peuvent être poursuivis, mais que les travailleurs sociaux, eux, seraient intouchables. Voir le cas de l'assoc `'En Temps".

C'est scandaleux mais ce serait donc ainsi, un dispositif avec de nombreux tabous et un couvercle sur la marmite.





Quelques pages plus loin, on nous confirme que le 93 est à peu près à la même enseigne que le 92 ou le 95, à Taverny :






Pages 90-91, « les `'ouf" du TGI », ce qui pose « un vrai soucis », « des gens qui relèvent de la médecine » mais qui sont jugés :

La juge : « Donc, monsieur, vous avez été interné, j'avais envie de dire `'enfermé" mais ça ne se dit plus parait-il. » (...) La présidente ironise sur les conclusions de l'expert psychiatrique qui explique que « Le sujet est relativement accessible à une sanction pénale » : « Tout est dans le `'relativement" ! nous voilà bien avancés » (...) « Je ne vais pas vous mentir, je vais vous dire la vérité : j'ai travaillé sur un chantier pendant un mois et j'ai donné un coup de pelle à mon patron. Et maintenant je suis reconnu travailleur handicapé, j'ai deux piqûres de neuroleptiques. »


Page 98, « le problème des mineurs clandestins » :

« Les enfants qui n'ont pas la chance, comme Naza, d'avoir de la famille en Franceattérissent dans des foyers de l'aide sociale à l'enfance comme l'association En Temps à Montreuil-sous-Bois. (...) Ce n'est pas un hasard si certains mineurs isolés que nous plaçons fuguent. Le sort de ces enfants, tout le monde s'en fiche. »


D'un autre ouvrage, de l'histoire de « la protection de l'enfance et [de] la cohésion sociale » :

« La société en recevant l'enfant se met à la place de la famille; elle en accepte les devoirs (...) elle doit faire pour l'enfant ce que ferait la famille elle-même, supposé qu'elle(*) connût ses devoirs et qu'elle eût la volonté et le pouvoir de les remplir (...) elle doit veiller au développement des facultés morales de l'enfant trouvé » Paris, 1838

*) la société ou la famille, dans une logique évidente de distinction des classes et origines ?


Page 117 et suivantes, la bavure policière, ce brûlot complète très bien d'autres références dont je dispose, « une avocate glisse à un confrère : `'Les juges tiennent leur revanche" » :





On pourrait croire que l'administation recherchait la prescription, l'oubli peut être, comme pour, manifestement, d'autres affaires dans ce TGI. Puis, soudainement, comme en écho aux critiques du ministre de l'Intérieur, l'opportunité d'un procès pour lui répondre ? En effet, « il aura fallu cinq ans pour que se tienne enfin le procès » et celui-ci a lieu peu après les accusations de laxisme portées par Nicolas Sarkozy.


Page 106 : « Une policière demande fermement à une femme du public de ne pas utiliser de portable ; celle-ci réplique : `'C'est à moi que vous parlez ? Je ne trouve pas que vous me parlez correctement. Et j'ai sorti mon téléphone pour regarder l'heure. Pas pour téléphoner. Vous me parlez autrement. »

Ce qui me renvoit à mon RDV de juin dernier, avec un OPJ, et ma lecture d'alors, « Journal d'une justice en miettes" » de Dominique Barella : « la crise, c'est aussi celle de la police qui parfois se rêve dans la toute puissance... »


Page 119 :

Dans les couloirs, une avocate, voyant la forêt de micros, demande à une autre : « C'est quoi, ça ?
- Un dossier police.
- encore !
 »
Effectivement, au même moment, on rend le jugement d'une autre affaire de bavure (...) « Geste technique », comme l'appelle la police (...) Reconnu coupable d'homicide involontaire (...) Six mois avec sursit dans l'indifférence générale.
Les journalistes sont tous venus pour l'affaire de Saint-Denis qui vient de reprendre. C'est maintenant au tour de l'avocate des victimes de plaider. Elle met en cause la police du 9-3. Et de citer un audit de l'Inspection générale des services (IGS) (...) Des dérapages imputés à un manque d'encadrement...


Page 120... Dans l'affaire de Saint-Denis, la même avocate en profite pour tirer à boulets rouges sur l'Inspection générale des services, la police des polices : « L'IGS a mis deux mois à obtenir la liste des policiers présents le jour de l'intervention, et certains témoins dont les noms avaient été donnés par les victimes n'ont pas été entendus. »


Page 127, la bavure.

« Un dysfonctionnement grave du TGI de Bobigny qui, selon maître Solitude, a pris pour argent comptant les dires de la police de l'air et des frontières, sans prendre le temps de vérifier quoi que ce soit. A commencer par cette fiche de police extravagante qui indique noir sur blanc que Fatoumata `'parle et comprend le français". »


Page 127 et suivantes, « les victimes ont peur »

« Le jeune s'en tire pourtant avec une relaxe au bénéfice du doute. En totale contradiction avec le jugement qu'elle vient de rendre, la magistrate lui lance, alors qu'il quitte l'audience la tête haute : `'Et qu'on ne vosu y reprenne plus, hein !" »


Page 142, intriguant...

« ... `'En d'autres lieux et en d'autres temps, cela aurait été les assises !"
Allusion au fait qu'au tribunal de Bobigny, aujourd'hui, le curseur pour les attaques à mains armées est placé très haut. Noyés sous le flot d'une délinquance (...) `'Ici, on braque son épicier du coin, sur un coup de tête, quand on a besoin d'argent", constate, désabusée, la procureure.

(...) Les `'nouveaux braqueurs" agissent en électron libres, ils sont imprévisibles parce que inconscients (...) explique un juge d'instruction de Bobigny. »


Page 143, politique pénale et politique tout court, explication dans l'ouvrage :

« `'A Bobigny, un braquage c'est un an, contre trois à Paris et carrément les assises à Mende." Depuis dix ans, en France, on assiste à un effrittement des peines. C'est vrai pour les braquages et plus encore pour les traffics de stups. Rien à voir avec le prétendu laxisme des juges. ... »


145, l'épilogue, on pourrait croire qu'il est question d'un secteur de Nanterre :

« Au tribunal de Bobigny, l'ubuesque le dispute au tragique, le cynisme au dévouement, le dramatique au cocasse... (...) Alors que ce devrait être un véritable laboratoire où sont testés des solutions innovantes, on accepte à Bobigny, en travaillant à flux tendu, une justice d'abattage. On laisse le bateau dériver... C'est un bateau en perdition qui ne coule pas, uniquement grâce à la bonne volonté de l'équipage. (...) Le naufrage guette »

Pendant plus d'un mois, tandis que les avocats étaient en grève, « le tribunal pour enfant a, lui, été carrément mis en sommeil. Aucune mise en examen, mandat de dépôt ou mesure éducative (...) »


- Qu'on ne s'étonne plus de rien -