June 2, 2007

La clause des femmes


PARIS (AFP) - Ségolène Royal (PS) a estimé samedi que l'abaissement de la majorité pénale prévu dans le projet Dati serait "la pire des solutions", proposant à la place un renforcement des moyens de la justice des mineurs et une "sanction au premier acte de délinquance".

PARIS (AFP) - Un policier et deux employés administratifs de la préfecture de police ont été mis en examen vendredi soir pour un trafic présumé de titres de séjour, affaire dans laquelle deux autres personnes doivent être présentées samedi à un juge d'instruction, a annoncé une source judiciaire.


Actualité | France
L’une des adolescentes corses était suivie par un juge
Le Figaro, le 28 mai

L’état de "grande fragilité" de la collégienne de 15 ans avait justifié une mesure éducative. Le parquet avait été alerté par les services médicaux il y a un mois.

L’ACUITÉ des troubles psychiques dont souffrait, depuis plusieurs années, l’une des deux adolescentes qui se sont défenestrées jeudi à Ajaccio a-t-elle été convenablement appréciée ? Les enquêteurs, qui peinent encore à expliquer ce brusque passage à l’acte, explorent en tout cas avec une attention toute particulière le passé de Zoé, 15 ans, dont l’état de « grande fragilité » avait récemment été signalé à la justice.

(...) « Quel que soit le sens de ces propos, nous allons devoir reconstituer le déroulement des dernières semaines pour les deux adolescentes, explique José Thorel. De la sorte, nous pourrons déterminer qui savait quoi sur leur état de souffrance, notamment au sein de l’établissement scolaire, afin de ­comprendre si l’information a convenablement circulé. »

Gisèle Halimi, la clause des femmes
Le Monde | 01.06.07

(...) Ce fut un vrai procès politique, souligne l'avocate. "C'est ainsi que nous l'avions voulu ! Avec trois ingrédients : 1) les accusés ne demandent pas pardon ; 2) on dépasse les faits pour mettre en accusation la loi qui vous accuse ; 3) on s'adresse, par-dessus la tête des magistrats, au pays tout entier. Et nous avons atteint notre but : démontrer qu'on réprimait des femmes auxquelles on n'avait pas donné les moyens de ne pas commettre d'infraction ; et permettre aux femmes de choisir de donner la vie ou de ne pas la donner."

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- Une liberté sans moyens, cela s'appelle un leurre -

May 30, 2007

Trois pages de « L'extermination douce »


Sayad Abdelmalek est l'auteur de nombreux ouvrages dont « Un Nanterre algérien, terre de bidonvilles », 1998, aux éditions Autrement.

Présentation de l'éditeur

"Comment ne pas avoir peur quand tu sais que tu n'as pas le droit d'habiter là ? Tu n'existes pas." Le bidonville c'est aussi l'histoire de la "ville qui n'existait pas" - une honte refoulée - auquel on a refusé le statut de réalité. Ni empêché, ni accepté. Toléré. Les bidonvilles de Nanterre se sont constitués à partir des années 50, une époque profondément marquée par la guerre d'Algérie qui, comme chacun sait, n'existait pas non plus. Sur ce territoire, un monde de baraquements envahis par la boue et les rats ou menacés par les incendies accidentels et criminels, a pourtant vécu avec ses échanges, ses rituels, reconstituant les solidarités rurales importées du pays. Plus de vingt ans après son éradication, ce bidonville hante la mémoire et les corps. Il a déterminé la révolte fataliste des immigrés, il nourrit la colère des enfants de la deuxième génération. Un témoignage nécessaire.


Le Monde - Sayad ou Môquet, le nouveau collège de Nanterre se cherche un nom

Le collège de la rue Anatole France, à Nanterre, dont l'ouverture est prévue pour septembre, est toujours dans l'attente d'un nom.


A Nanterre, le conseil général refuse que le nouvel établissement porte le nom d'Abdelmalek Sayad, sociologue proche de Bourdieu. Sayad, un nom de collège qui fait tiquer les Hauts-de-Seine
Libé le 30 mai 2007

(...) M'hmed Kaki et les membres de l'association Orange, qui militent pour une meilleure reconnaissance de l'histoire de l'immigration, en rêvent. Ce serait, selon eux, le premier établissement français à porter le nom d'une « personne illustre, héritière de l'immigration coloniale ».

(...) Une plaque au nom d'Abdelmalek Sayad a été posée. Cette initiative est soutenue par des universitaires, des parlementaires et des citoyens de tous horizons.

Fief sarkozyen. Reste qu'elle a de fortes chances d'en rester au stade de la démonstration. La gestion des collèges est en effet confiée aux conseils généraux, et ce sont eux qui baptisent les nouveaux établissements. Du côté du conseil général des Hauts-de-Seine, fief sarkozyen, l'initiative d'Orange [l'association `'les oranges"] est mal accueillie. (...) « Le maire donne un avis consultatif, le conseil d'administration du collège donne un avis consultatif, et le Conseil général décide ensuite en toute souveraineté du nom qu'il veut donner. »

Et pourquoi pas « Abdelmalek-Sayad » ? « On choisit des noms qui ne prêtent pas à la polémique et qui peuvent permettre un travail pédagogique avec les enfants », rétorque la vice-présidente du conseil général.

L'extermination douce,
Max Lafont, ed. Le bord de l'eau, septembre 2000

« 40 000 malades mentaux morts
de faim dans les hôpitaux sous Vichy »


De la préface d'Antoine Spire :





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- « La ration alimentaire standard ne permettait pas la survie » -


May 20, 2007

Les jeunes d’Otpor emportent Milosevic

Courrier de l'UNESCO
2001/03, extraits :

Fédérée dans un mouvement sans dirigeants, sans programme politique et non-violent, la génération des 20 ans a réveillé la société serbe de sa léthargie. Leurs seules armes : les bombes de peinture et le bouche-à-oreille. Le régime n’y a pas survécu.

«Slobo, sauve la Serbie: suicide-toi» scande une bande de gamins, dans les rues de Belgrade, la capitale yougoslave. Mis en minorité dans les urnes, lors de l’élection présidentielle yougoslave du 24 septembre 2000, Slobodan Milosevic alias Slobo, s’accroche au pouvoir. Le 5 octobre, le dictateur tombe.

Les partis d’opposition, la pression internationale, les manifestations… Toute une série de facteurs ont contribué à sa chute. Mais à lui seul, un mouvement de jeunes sans chefs ni idéologie politique définie, a joué un rôle décisif: Otpor (Résistance), tel une colonie de termites, a rongé les bases du régime, avant que le sommet ne réalise qu’il vacillait.

L’épopée d’Otpor est unique dans les annales de la contestation en Europe de l’Est. Fondé par une poignée de libertaires en octobre 1998, le mouvement compte 4 000 adhérents fin 1999 et 100 000 aujourd’hui. L’immense majorité de ceux-ci ne se souviennent même pas de la date de naissance de l’organisation.

(...) Otpor aurait pu se dissoudre dès le 6 octobre, mais par défiance à l’égard des politiques, le mouvement a décidé de rester vigilant jusqu’à ce que la démocratie soit installée, sans aucun compromis. Mihajlo Cvekic, 18 ans, élève de terminale au lycée professionnel de Belgrade, option tourisme, a adhéré le 8 octobre: «Du fait de son rôle déterminant, le 5 octobre. Avant, je n’osais pas le rejoindre, par crainte de la répression, mais aussi à cause de la réaction de mes parents et de mes grands-parents, farouches admirateurs de Milosevic. Aujourd’hui, ils en ont honte».

En douceur, les adolescents ont su instiller une aspiration démocratique dans les cerveaux familiaux gangrenés par le nationalisme.

Otpor s’est rendu célèbre par son arme favorite: des slogans décapants bombés sur les murs des grandes villes de Serbie. Le premier, alors que personne ne les connaissait encore, était le plus clair et le plus simple. Une sorte de déclaration de naissance: «Résistance jusqu’à la victoire».


Le mouvement Otpor ( « Résistance » en serbe ) est une organisation politique, généralement considérée comme l'un des acteurs majeurs de la chute du régime de Slobodan Milošević.




« Résistez ! »



- En douceur -

May 17, 2007

« Vous qui restez, soyez dignes de nous »


Dernières lettres de Stalingrad
Collectif

Description du produit sur Amazon.fr :

Parce qu'elles voulaient connaître l'état réel du moral des soldats allemands encerclés à Stalingrad, les autorités nazies firent confisquer, quelques jours avant la reddition, des sacs postaux contenant leurs lettres. Cachées à la fin de la guerre, elles n'ont été retrouvées que très récemment, et ont immédiatement donné lieu à une publication retentissante en Allemagne.

Jamais en effet il n'avait été possible d'observer d'aussi près – et comme de l'intérieur – un désastre qui a marqué le tournant de la Seconde Guerre mondiale, puisqu'il représenta la première et la plus décisive défaite de la Wehrmacht : après des mois de lutte acharnée, les Soviétiques firent prisonniers 24 généraux et 160 000 hommes. Écrites du plus profond de l'horreur, par des hommes que le froid, la faim et le désespoir rendent implacablement lucides sur leur destinée et celle de l'État hitlérien, elles constituent un document bouleversant qui révèle, près de soixante ans plus tard, un aspect moins connu de la réalité nazie. --Thomas Ferrier

La lettre du jeune résistant Guy Môquet lue dans le cadre des cérémonies d'installation de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, un article de l'Huma :

Tel quel
Vous qui restez, soyez dignes de nous...
Guy Môquet

Militant des Jeunesses communistes de Paris, Guy Môquet a tout juste seize ans quand il est arrêté et interné d’abord à Fresnes puis à la Santé. Transféré à Châteaubriant, il figure parmi la liste des vingt-sept otages fusillés par les nazis le 22 octobre 1941. Avant de mourir, il laissera une lettre pour sa famille dont voici le contenu et écrira sur le mur de son cachot ces derniers mots : " Vous qui restez, soyez dignes de nous, les vingt-sept qui allons mourir "... Il avait dix-sept ans.


" Ma petite maman chérie ;
mon tout petit frère adoré ;
mon petit papa aimé ;

Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino (1). Quant au véritable, je ne peux le faire hélas !

J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge, qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour.

A toi, petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois.

Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.

Dix-sept ans et demi ! Ma vie a été courte ! Je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.

Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, je vous embrasse de tout mon coeur d'enfant.

Courage !

Votre Guy qui vous aime.

Guy "


(1) Roger Sémat et Rino Scolari, autres jeunes internés.

Article paru dans l'édition du 1er octobre 1999.


- Il allait mourir -

May 15, 2007

L'opinion de Platon

«Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie.» - Platon

Cité dans les blogs de Libé, l'autorité, un remède à la tyrannie, mais aussi 12 000 pages sur google. De notes du 25 novembre 2006, « La République, ce n'est pas donner la même chose à chacun » :


De "La Nef des fous",
critique de la faiblesse
et de la folie de ses contemporains.
Sébastien Brandt, 1494.

De la BNF :

    « Qui laisse ses enfants
    Pousser comme il leur plaît
    sans les dresser jamais
    s’exposera un jour
    à d’affligeants déboires (...). »
  « Comment "poussent" les enfants »


- Platon, IVe siècle av. J.C. -

May 11, 2007

La famille Blum dénonce à son tour...

PARIS (AFP) - Des descendants de Léon Blum, qui admettent que l'ancien président du Conseil socialiste ait pu séjourner dans la famille Bolloré après la Seconde Guerre mondiale, dénoncent toutefois vendredi "la formidable instrumentalisation" de leur aïeul.

La polémique a débuté avec la croisière de Nicolas Sarkozy au large de Malte sur un luxueux yacht de Vincent Bolloré. Ce dernier avait justifié ce prêt au futur président au nom de la "tradition" de sa famille qui avait déjà accueilli dans le passé, selon lui, "Léon Blum" ou "Mohammed V de retour (d’exil, ndlr) de Madagascar (en 1955, ndlr) avant qu’il ne devienne roi du Maroc".

Dans un courrier envoyé à l'AFP, Christine Blum, la "petite nièce" de Léon Blum qui parle "au nom de sa tante, de ses cousins et de ses frères et soeurs", affirme ne pas "mettre en doute la bonne foi" de M. Bolloré.

"Suite à un long entretien" avec lui et "aux documents qu'il a produits dans la presse" dont une photo, "il semble que cette visite ait bien eu lieu", écrit Mme Blum, rappelant qu'il n'existe par ailleurs "aucune trace" de ce séjour dans "notre tradition familiale, dans les archives politiques ou dans les nombreuses biographies des chercheurs".

Pour autant, les descendants de Blum "dénoncent la formidable instrumentalisation du nom, de la pensée et des actions de Léon Blum dans la campagne de Nicolas Sarkozy".

"Pour ceux qui l'aurait oublié, Léon Blum fut (...) l'homme des 40 heures et des congés payés dont la droite disait qu'il allait ruiner la France... comme Nicolas Sarkozy, citant Blum, annonce que les 35 heures ont ruiné la France !".

"Nous dénonçons la référence récurrente de Nicolas Sarkozy à Blum, qui a passé sa vie au service de son idéal de justice, convaincu que le socialisme était l'avenir du monde, dans une campagne qui le moins qu'on puisse dire n'était pas franchement socialiste", poursuit Christine Blum.

La phrase de M. Bolloré juxtaposant Nicolas Sarkozy et Léon Blum "nous a choqués dans le contexte", explique-t-elle, concluant: "nous ne voulons plus que son nom soit utilisé en dehors du contexte qui fut celui de sa vie, de ses engagements et de son époque".


- Il semble que cette visite ait bien eu lieu -

April 28, 2007

Chapitre 8, « Désordre dans la justice »





Extrait de « La torture dans la République »
Pierre Vidal-Naquet
Editions de Minuit, février 2004

« La torture a été officiellement abolie en France en 1788. La Révolution n'en usa pas, ni l'Empire. En 1959, pourtant... »


La torture pendant la guerre d'Algérie est notamment connue grâce au témoignage de Robert Bonnaud, puis à celui d'un ancien torturé, directeur d'Alger Républicain : Henri Alleg. Henri Alleg publia son témoignage sous le titre La Question (Minuit, 1958). Avec La Gangrène de Bachir Boumaza, paru la même année aussi chez le même éditeur, l'ouvrage fut immédiatement censuré. Toutes les méthodes de torture (gégène, eau, paillasse barbelée, sérum de vérité, arrachage d'ongles, brutalité, privation de sommeil, poivre dans le vagin etc…) y sont détaillées. Cet ouvrage fut censuré par le gouvernement, car mettant en cause l'armée et ses méthodes, la faisant apparaître comme la nouvelle Gestapo d'Algérie.

De source Wikipedia.

Délibérations du comité sénatorial permanent
des affaires étrangères
Fascicule 23 - Témoignages
De source www.parl.gc.ca, extraits

Le sénateur Corbin: Monsieur le président et membres de la délégation, je ne vous surprendrais certes pas si je vous disais que l'ensemble des Canadiens ont peut-être une fausse image de l'Algérie. C'est l'image qui a été colportée par les grands médias, la télévision, entre autres. Les médias ont fait le point sur les massacres chaque fois qu'un événement s'est produit. ...

M. Boumaza: (...) Nous avons un observatoire des droits de l'homme, nous avons des institutions, nous avons le souci absolu de faire en sorte que ces tares qui sont la négation des droits de l'homme disparaissent.

Je m'excuse, je ferai preuve d'immodestie, j'ai amené quelques livres qui datent de la guerre de libération nationale. C'est pour vous dire qu'au niveau des hommes qui sont à la tête de ce pays, j'ai fait faire un petit livre sur la guerre de libération nationale qui s'appelle La Gangrène, qui fait état des tortures dont j'ai été l'objet de la part de l'armée française. Vous pensez que des hommes -- et ils sont nombreux comme cela -- qui ont vécu cette situation puissent se transformer en bourreaux? Ce sont des pensées absolument impossibles à accepter de la part des Algériens. En tout état de cause, l'Algérie vous surprendra. Elle surprendra heureusement ses amis, aux Nations Unis et à la Commission des droits de l'homme par la justesse des positions qu'elle amènera et défendra. Je m'attends même à des initiatives très intéressantes sur ce point.

STRASBOURG (Reuters), extraits - Les médecins pronostiquent une interruption temporaire de travail d'au moins trois semaines.

(...) Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Michel Ponsard-Chareyre, s'est refusé à tout commentaire, s'agissant d'un fait qu'il dit avoir découvert dans la presse régionale et par respect envers la justice.

"Les interventions dans le centre-ville pour disperser les groupes d'ivrognes qui se battent ont lieu toutes les nuits", a-t-il expliqué à Reuters. "Il faudra que l'enquête détermine si des coups ont été portés et s'ils ont été illégitimes".




Chapitre 4, « Le temps du mensonge »


De « Plaidoyer pour le mensonge », page 91... « Trop pressé, il oublie la question essentielle, déjà posée : l'important ne tient pas dans le mensonge, mais dans les raisons du mensonge. »

De « J'ai menti », pages 82-83, après que Virginie ait relaté le déroulement de l'instruction, des procédures, d'une audience chez le juge, un retour au foyer et un entretien avec un psychologue, les conclusions de ce dernier : « ... le discours de Virginie nous est apparu totalement crédible et fiable. »

« Une femme soupçonnée de sorcellerie est rarement acquittée : l'interrogatoire se déroule d'une manière telle que chaque réponse consolide l'accusation. »


Voir au 27 avril, « L'inversion de la charge de la preuve »


Au procès, le suspect, l'accusé ne jure évidemment pas, il n'est pas digne de confiance. Mais certains fonctionnaires et notables ont un statut particulier. En effet, des agents tel que des policiers ont prêté serment. La charge de la preuve ou de sa crédibilité peut alors, parfois, incomber à la victime.




De l'index des notions et des concepts
« Les anormaux », Michel Foucault


Dans ces textes il apparait qu'à la même période, entre le XVIIIe et le XIXe siècle, les enfants étaient victimes ou pervers selon qu'ils étaient de familles populaires ou nobles. En effet, un notable ne pourrait pas faire de mal à un enfant, à ses enfants, c'est inimaginable ? Alors que dans une famille populaire, la figure du danger ne peut être que le père...




Les « grands théoriciens » du XIXe siècle
« Les anormaux », Foucault


- « Seul les accusés étaient dignes de foi ! » -

April 25, 2007

L'idée coloniale en France




De l'idée coloniale en France
de 1871 à 1962
Raoul Girardet, Hachette, 2005.IV






Du livre noir du colonialisme
XVIe-XXIe siècle : de l'extermination à la repentance
Marc Ferro, Hachette, 2004.III


- 25 avril 1972 -

April 24, 2007

L'omerta française


Rapport d'enquête N° 871
sur l’état des droits de l’enfant en France
Assemblée nationale, des auditions :

Mme Ségolène ROYAL : (...) Le premier problème auquel je me suis attaquée est celui de la pédophilie au sein des établissements scolaires, en essayant de briser la loi du silence qui a trop longtemps étouffé la parole de l’enfant. Une circulaire de l’éducation nationale, qui pour la première fois employait le mot de " pédophilie ", a été diffusée avec des indications extrêmement concrètes sur la façon dont la communauté scolaire doit agir, en ayant un double souci, celui de la protection de l’enfant et celui du respect de la présomption d’innocence de la personne mise en cause.

(...) M. François BAROIN : Mme Lardon-Galéote, j’ai été très frappé par votre intervention, car elle suppose qu’une loi du silence est établie en France autour des drames que vivent les enfants.

(...) Mme Catherine LARDON-GALEOTE : M. Baroin, oui, la loi du silence existe. Nous sortons d’un procès dont vous avez sans doute entendu parler mettant en cause l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. L’instruction a duré quatre ans ! Les parents ont subi des pressions pour ne pas porter plainte, pour que l’affaire soit réglée au sein de l’institution. Il y a un tel consensus que les plaignants se sentent presque coupables d’avoir à porter plainte !





L'omerta française
Sophie Coignard et Alexandre Wickham
Albin Michel, 1999

« Le club des étouffeurs » renvoie, entre autres, à l'interview de Jean-François Guthmann, au 19 novembre 2006, à propos de rillettes et de langues de porcs. Cela renvoie encore au 14 décembre 2005 et à l'émergence des droits de l'Homme en Europe, à « Détenus battus, rapport disparu, procès suspendu ». Etc.

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- Page 98 : la première sanction sera pour la victime -


April 17, 2007

« Le soucis des autres » ou « au bout d'être énervé »


WASHINGTON (AP) - Critiqué pour la gestion des soldats blessés de retour au pays, le département américain de la Défense a annoncé mardi de nouvelles mesures pour renforcer les dépistages, améliorer ses registres et réformer les allocations handicapées.

Dans leur témoignage devant une commission de la Chambre des représentants, Michael Dominguez, principal sous-secrétaire d'Etat adjoint à la Défense, et le général Gale Pollock, chirurgien en chef de l'armée, ont reconnu la nécessité d'apporter des modifications au traitement des vétérans et soldats blessés.

Ils ont fait part de leur confiance dans la nouvelle direction de l'hôpital militaire Walter Reed à Washington, dont les conditions d'hospitalisation sordides ont été révélées en février.

"Nous pensons que nous avons les bonnes personnes et les bons mécanismes en place pour s'assurer que tous les soldats ayant un statut transitoire (...) sont traités avec soin et compassion, et que leurs familles et eux-mêmes reçoivent les soins qu'ils ont bien mérités", a déclaré le général Pollock.


« Le soucis des autres » est un dossier de la revue Sciences Humaines, n°177, décembre 2006. Ce même numéro fait un point sur les « lobbies et groupes de pression ».

La revue annoncait la parution du livre « Le souci des autres, éthique et politique du care » chez Bief, janvier 2007. La revue citait aussi d'autres références tel qu'un volume de Nouvelles Questions Féministes ou encore le n°161 de la revue pour l'article de Artie Russsell Hochschild, « Le nouvel or du monde : la mondialisation de l'amour maternel »

Il serait intéressant de revoir l'histoire de l'aide et de l'action sociale des régions anglo-saxones afin dévaluer quelle est, dans l'éthique du moment, la part d'héritage de ces quatre derniers siècles. En Angleterre, la "Charity Law" définit les activités et les bénéficiaires des mesures caritatives et règlemente le fonctionnement des organisations caritatives.

Le 2 décembre 1932 Christine Papin et sa soeur, Léa Papin, ont sauvagement assassiné madame Lancelin et sa fille, chez qui elles travaillaient comme domestiques.

(...) Celles-ci ont notamment arraché les yeux de leurs patronnes, qui sont mortes après une longue agonie.

De source affaires-criminelles.com. L'affaire des soeurs Papin est rappellée page 37 du numéro 177 de Sciences Humaines, une couverture d'un journal illustre l'article « Le care : ambivalence et indécences ».


Bien loin d’une conception ultralibérale, Tocqueville considère que l’État a un rôle à jouer pour répondre à la question sociale qui se pose avec une grande acuité à son époque : devant les ravages du paupérisme - cette misère de masse liée à l’industrialisation propre au XIXe siècle - à laquelle il est sensibilisé par ses voyages en Angleterre, en 1833 et 1835, il appelle clairement le législateur à se préoccuper de la détresse des classes populaires ; de même qu’en tant que président du conseil général de la Manche, il demande aux pouvoirs publics de régler le problème des enfants trouvés. Au fond, ce qui sépare radicalement Tocqueville des néolibéraux, c’est que, contrairement aux seconds, le premier ne croit pas que les inégalités économiques et sociales soient naturelles, inéluctables ou nécessaires. Dès lors, il a souvent réfléchi à la meilleure manière de les combattre avec la plus grande efficacité possible : par exemple, dans ses deux Mémoires sur le paupérisme (1835 et 1837), il étudie les façons de lutter, ou au moins de prévenir l’indigence collective.

De l'Humanité, mars 2005
Tocqueville, un libéral pas « néo »
Par Éric Keslassy, sociologue,
et Jean-Louis Benoît, philosophe.

Les jeunes sans domicile fixe et la rue
ou « au bout d'être énervé »

De Jacques Guillou
L'Harmattan, logiques sociales

La quatrième : Que font tous ces jeunes errants que nous croisons dans la rue ? Comment en sont-ils arrivés là ? Ont-ils des familles ? Comment ces familles contribuent-elles à « rendre SDF » leurs propres enfants ? Comment les jeunes SDP utilisent-ils la rue, l'espace public, les services qui y sont consacrés ? Quelles sont leurs portes de sortie de ce mode de vie atypique ?
C'est à ces questions que ce livre tente d'apporter des réponses en s'appuyant sur de nombreux témoignages' jeunes sans domicile fixe rencontrés lors de l'enquête menée par l'auteur.





Dans son numéro de novembre 2006, un article de Action Sociale présente l'expérience d'une association qui a le souci de l'insertion des jeunes arrivés à l'âge de la majorité :





Dans ce même article d'Action Sociale, un encart à propos « De l'intérêt de ne pas séparer les fratries » :





D'une dépèche ainsi que d'un article de la Croix, voir au 8 décembre 2006.


MEAUX (AFP) - Deux mineurs âgés de 9 ans et 11 ans pensionnaires du Foyer de l'enfance d'Orgemont à Meaux (Seine-et-Marne), portés disparus depuis samedi, étaient activement recherchés dimanche, a-t-on appris dimanche soir de source judiciaire.

Les deux enfants, "une fille et un garçon de même famille", ont disparu samedi en début de soirée, selon le parquet de Meaux.


Frères et soeurs placés : pourquoi les séparer ?

Par négligence ou manque de structures adaptées, de nombreuses fratries sont encore aujourd'hui séparées



- La majorité, redoutée -

April 16, 2007

La construction de l'élite, l'eugénisme volontaire


PARIS (AP) - Ségolène Royal et François Bayrou "sont les dignes héritiers de la IVe République", déclare Nicolas Sarkozy dans un entretien paraissant mardi dans "Le Républicain lorrain".

SAINT-HERBLAIN, Loire-Atlantique (AP), extrait - Nicolas Sarkozy a "lepénisé" son discours en mettant notamment la pédophilie ou le suicide des adolescents sur le compte d'un déterminisme génétique, a accusé lundi soir le socialiste Robert Badinter. Ces "considérations-là" peuvent conduire aux "pratiques funestes de l'eugénisme", a-t-il mis en garde.

"Sarkozy a lepénisé son discours", a dénoncé l'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand en ouverture d'un meeting de Ségolène Royal à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). "Il suffit de relire ses propos sur les gènes de la pédophilie ou du suicide chez les adolescents (...) On sait à quelles pratiques funestes de l'eugénisme ces considérations-là, unanimement dénoncées par les autorités scientifiques, peuvent conduire", a alerté le père de l'abolition de la peine de mort.





Carrel Alexis - L'homme cet inconnu
Chez Plon, 1935, quatrième de la repro :

Né à Sainte-Foy-lès-Lyon le 28 juin 1873, Alexis Carrel a été élevé par sa mère, devenue veuve prématurément.

Spontanément attiré par les sciences naturelles, il entreprend des études médicales. A vingt-trois ans, il est nommé interne des hôpitaux de Lyon. Libre penseur et sceptique, il a l'occasion, comme il accompagne des malades à Lourdes, d'assister à un miracle. La relation rigoureusement objective qu'il fait de ce cas dans une gazette de la ville lui vaut l'hostilité des milieux politiques, universitaires et hospitaliers, et compromet la suite de sa carrière.

En 1904, il part pour le Canada, puis il gagne les Etats-Unis, et il reprend dans un laboratoire de recherches à Chicago les travaux qu'il avait commencés à Lyon sur la chirurgie des vaisseaux. Il a vingt-trois ans quand l'institut Rockefeller met un laboratoire à sa disposition.

En 1912, le prix Nobel de médecine récompense ses travaux.

N'ayant jamais accepté d'adopter la nationalité américaine, il revient en France faire son devoir en 1914, et c'est également en France que le trouvent la guerre, la défaite et l'occupation en 1940.

Il meurt à Paris, le 5 novembre 1944. Sa dépouille repose dans le petit village breton de Saint-Gildas.


Chapitre VIII.6 p.348
Le choix des individus,
les classes biologiques et sociales.


Il est nécessaire de faire un choix parmis la foule des hommes civilisés. Nous savons que la sélection naturelle n'a pas joué son rôle depuis longtemps. Que beaucoup d'individus inférieurs ont été conservés grâce aux efforts de l'hygiène et de la médecine. Que leur multiplication a été nuisible à la race. Mais nous ne pouvons pas prévenir la reproduction des faibles qui ne sont ni fous ni criminels. Ni supprimer les enfants de mauvaise qualité comme on détruit, dans une portée de petits chiens, ceux qui présentent des défauts. Il y a un seul moyen d'empècher la prédominance désastreuse des faibles. C'est de développer les forts. L'inutilité de nos efforts pour améliorer les individus de mauvaise qualité est devenue évidente. Il vaut mieux faire grandir ceux qui sont de bonne qualité. C'est en fortifiant les forts que l'on apportera une aide effective aux inférieurs. (...) Il faut abandonner l'idée dangeureuse de restreindre les forts, d'élever les faibles, et de faire ainsi pulluler les médiocres.

Nous devons chercher parmis les enfants, ceux qui possèdent de hautes potentialités et les développer aussi complètement que possible. Et donner ainsi à la nation une aristocratie non héréditaire.



Chapitre VIII.7 p.351
La construction de l'élite,
l'eugénisme volontaire, une aristocratie héréditaire.


Pour la perpétuation d'une élite, l'eugénisme est indispensable. Il est évident qu'une race doit reproduire ses meilleurs éléments. Cependant, dans les nations les plus civilisées, la reproduction diminue et donne des individus inférieurs. Les femmes se détériorent volontairement grâce à l'alcool et au tabac. Elles se soumettent à un régime alimentaire dangereux afin de réaliser un allongement conventionnel de leur ligne. En outre, elles refusent d'avoir des enfants. Leur carence est due à leur éducation au féminisme, à un égoïsme mal compris. Elle est due aussi aux conditions économiques, à l'instabilité du mariage, à leur déséquilibre nerveux et au fardeau que la faiblesse et la corruption précoce des enfants impose aux parents. Les femmes venant des plus anciennes familles, qui seraient les plus aptes à avoir des enfants de bonne qualité et à les élever de façon intelligente, sont presque stériles.

Ce sont les nouvelles venues, les paysannes et les prolétaires des pays les plus primitifs d'Europe, qui engendrent des familles nombreuses. Mais leurs rejetons n'ont pas la valeur de ceux des premiers colons de l'Amérique du Nord.


(...) L'eugénisme peut exercer une grande influence sur la destinée des races civilisées.

Qui serait bien plus actuel, un livre qui aurait fait grand bruit en Amérique, suscitant d'immenses débats : :

Ce qu'un enfant doit avoir
T. Berry Brazelton et Stanley I. Greenspan
Chez Stock / Laurence Pernoud 2001.IX

De l'introduction :

(...) Les recherches menées en 1989-1991 par la National Commission for Children ont montrées que notre pays était en retard sur beaucoup d'autres cultures pour son soutien à la cohésion familiale. Nous risquons de le payer très cher en ce qui concerne les comportements de nos enfants - drogue, violence et délinquance. Nos petits enfants vont vivre dans la même société que les descendants des familles négligées. Les votres aussi.

Au cours de nos activités de médecn et d'avocat de la cause infantine, nous avons, l'un et l'autre, vu de grands signes d'espoir ; une prise de conscience gagne tout le pays et de nouveaux programmes faisant de l'intérêt bien compris de l'enfant une véritable priorité se développent partout.

La petite enfance est le moment à la fois le plus décisif et le plus sensible du développement. Les recherches, les notres parmis d'autres, ont démontré que les ingrédients du développement intellectuel, affectif et moral sont transmis à l'enfant au cours des toutes premières années. Si ce n'est pas le cas, ces ingrédients peuvent être acquis au cours de la croissance, mais plus difficilement et moins parfaitement...

(...) Cette scène se passait dans une des meilleurs maison de retraite de la ville. Là aussi, nourriture, hygiène et soins médicaux étaient excellents.

C'est `'l'amour institutionnel". C'est le lot, à chaque bout de la vie, aussi bien des pauvres que des riches, de ceux qui, en raison de leur âge et de leur impuissance, sont tributaires de l'aide des autres. Nous savons tous de quel genre d'aide il s'agit. Mais nous ne pouvons pas penser que c'est celle que recoivent les personnes que nous aimons.

On peut se persuader qu'en payant le prix on aura de bons services.
En fait, dans certaines entreprises, la participation des parents aux crèches situées sur le lieu de travail crée le sentiment d'une sorte de famille élargie. Les écoles maternelles qui encouragent la participation des parents retirent des avantages de leur présence. Une infirmière chef compatissante dans une maison de retraite peut y apporter une touche personnelle. Mais, hélas, ce sont là des exceptions. L'ironie est que, si cet état de choses perdure, dans quatre-vingt ans, les bébés d'aujourd'hui se trouveront replongés dans ces environnements impersonnels qui leurs sembleront étrangement familiers.

(...) Pourquoi sommes nous passé si radicalement à des modes d'interaction plus impersonnels, avec nos enfants comme dans la vie familiale ?

(...) La question devient alors : pourquoi maintenant ?

(...) L'économie a suffisamment progressée por que chacun considère comme allant de soi la satisfaction des besoins fondammentaux ; c'est peut être ce qui nous a conduit à négliger les besoins du bébé. Dans le passé, la fonction maternelle incluait la responsabilité des nourrissons et l'acceptation de leur vulnérabilité. Les femmes étaient censées rester à la maison avec les enfants et sépanouir en s'occupant des autres, non en faisant carrière. Les pères et les maris étaient censés s'attaquer au côté compétitif de la vie.

Le progrès économique et l'éducation ont encouragé une plus grande égalité et un dépassement des règles établies, et nous nous trouvons dans une période de transition. Il faut trouver un nouvel équilibre. Les femmes et les mères ne devraient pas avoir à endosser les rôles nourriciers tandis que les pères se réserveraient la maîtrise des rôles compétitifs.

Nous savons maintenant l'importance et les bienfaits à long terme d'une participation paternelle active à la vie de l'enfant. Mais nous n'avons pas encore trouvé la façon nouvelle de rétablir cet équilibre vital.

Historiquement,
nous avons abordé ce problème à travers des rituels et des règles pratiques, plutôt que par la reflexion intellectuelle.

(...) Au cours de cette période de transition, au moment où la réflexion et la prise de décision vont remplacer les règles et les rituels, il nous faut dresser un tableau clair des besoins fondammentaux des enfants autour desquels les familles doivent s'organiser. Si nous n'arrivons pas à satisfaire les besoins des enfants, nous risquons de compromettre la capacité des générations futures à entretenir des familles et à assurer la stabilité politique et économique.

(...) Ces sept `'besoins de base" constituent les matériaux indispensables à la construction de nos capacités intellectuelles, émotionnelles et sociales.

Retour à 1935, l'homme cet inconnu... Les dernières lignes :

Chapitre VIII.14 p.374
La reconstruction de l'homme.

(...) Pour la première fois dans l'histoire du monde, une civilisation, arrivée au début de son déclin, peut discerner les causes de son mal. Peut être saura-t-elle se servir de cette connaissance, et éviter, grâce à la merveilleuse force de la science, la destinée commune à tous les grands peuples du passé... Sur la voie nouvelle, il faut dès à présent nous avancer.

L'homme cet inconnu... De l'introduction d'Alexis Carrel :

Celui qui a écrit ce livre n'est pas un philosophe. Il n'est qu'un homme de science. Il passe la plus grande partie de sa vie dans les laboratoires à étudier les êtres vivants. Et une autre partie, dans le vaste monde, à regarder les hommes et à essayer de les comprendre. Il n'a pas la prétention de connaitre les choses qui se trouvent hors du domaine de l'observation scientifique.

Dans ce livre, il s'est efforcé de distinguer clairement le contenu du plausible. Et de reconnaitre l'existance de l'inconnu et de l'inconnaissable. Il a considéré l'être humain comme la somme des observations et des expériences de tous les temps et tous les pays.

Mais ce qu'il décrit, il l'a vu lui même. Ou bien il le tient directement des hommes avec lesquels il est associé.


Numéro 3, 2000
L'enfant de justice pendant la guerre
et l'immédiat après-guerre

L'Université et l'enfance délinquante : 1939-1945.


Résumé : L'auteur a lu des thèses de droit, de médecine et de lettres concernant la délinquance juvénile publiées pendant la période 1939-1945. A. quelques exceptions près, l'idéologie nazie n'inspire pas les écrits académiques. Classification des délinquants, analyse des causes ou solutions du problème avaient été proposées avant la guerre, mais, dans le contexte de l'Occupation, ces écrits prennent une autre signification.


Extrait :

L'organisation socio-économique est en définitive très peu interrogée. On consacre beaucoup plus de lignes à l'analyse des effets (supposés) criminogènes du cinéma qu'à l'étude de l'influence des conditions matérielles d'existence. Le plus "sociologue" de nos docteurs, André Gamet, rédige 32 lignes sur les effets de la misère et du chômage et 137 lignes agrémentées d'un tableau statistique sur la nocivité du septième art.

Il faut dire que la contestation politico-sociale est décrite en 1943, par l'un des maîtres à penser du problème de l'enfance malheureuse, comme une pathologie :

« L'hygiène mentale doit agir dès la naissance et même avant. [ ... ] Sinon, des conséquences graves en découleraient. Elles vont depuis les simples irrégularités scolaires et familiales et les mauvais rendements intellectuels et professionnels, si fréquents, jusqu'à l'hostilité ouverte envers la société, et dont la délinquance est la manifestation individuelle essentielle, et l'agitation sociale la traduction collective principale. »

II-1-2 Le poids de l'héréditarisme

II-1-3 La dissociation familiale : première cause de la délinquance juvénile ?


S'il est un point sur lequel tous nos auteurs sont en accord, c'est bien sur l'influence de la dissociation familiale. A grand renfort de statistiques, celles qu'ils produisent et celles qu'ils rappellent, ils postulent unanimement à un lien de causalité entre la dissociation du couple parental et la délinquance des enfants.

Le "concept" de dissociation est très large et englobe toutes les structures familiales qui s'écartent peu ou prou du modèle dominant, à savoir la famille conjugale, légalement constituée, dont tous les membres sont en vie. Guy Rey inclus même le travail salarié des parents (lire des femmes) dans les facteurs de dissociation :

« Combien voyons-nous de milieux dissociés par le veuvage, la séparation, le divorce, le remariage, le concubinage, enfin le travail des parents les soustrayant de la maison pour la journée entière, tous ces facteurs qui font que l'enfant prefère la rue au foyer où il est délaissé. »


- France, Plon, 1935  Vichy c'est un peu plus tard -

April 10, 2007

L’hygiène raciale nazie : le cas des sourds


Témoins sourds, témoins silencieux est le premier documentaire consacré à l’histoire des sourds sous le nazisme.

La réalisatrice Brigitte Lemaine, avec la précieuse collaboration de Stéphane Gatti, démonte avec minutie, dans une enquête qui aura duré près de sept ans, la mécanique implacable du programme d’hygiène raciale nazi. Un voyage au cœur des ténèbres, des instituts d’euthanasie aux rampes d’Auschwitz, des stérilisations et avortements forcés à la « solution finale ».

L’hygiène raciale nazie
Le cas des sourds

De source interdits.net

(...) Appliquer la « sélection » au troupeau humain

Avant même l’arrivée d’Hitler au pouvoir, dans nombre de pays occidentaux, les sourds de naissance constituaient déjà une des cibles privilégiées de l’eugénisme (eugenics en anglais), la « science » des « bonnes naissances » (du grec eugénès, bien né). Inventée en 1883 par Francis Galton, cousin et ami de Darwin, l’eugénisme se voulait l’application scientifique du darwinisme et de la génétique à la société humaine. Traditionnellement, on distingue deux formes d’eugénisme ; un eugénisme négatif visant à entraver la prolifération des « inaptes » (les déficients mentaux, physiologiques, etc.), et un eugénisme positif visant à favoriser la reproduction des plus « aptes » (les génétiquement conformes). Mais dans les deux cas, il s’agit en fait d’un seul et même projet de « biologie politique » : améliorer le troupeau humain en le soumettant à une sélection artificielle, basée sur des critères « scientifiques » (la qualité des gènes). L’eugénisme, c’est le projet absurde, mais rationnel, d’une « biologie » appliquée à la résolution des problèmes sociaux et politiques. Interprétés comme des symptômes d’une dégénérescence raciale, la pauvreté, le crime, les maladies, la déviance, doivent faire l’objet d’un traitement médical approprié…

Les premières législations eugénistes apparaissent aux Etats-Unis dès 1907 (Indiana) et en Europe à partir de 1928 (Suisse et Danemark), donc bien avant les premières lois nazies (1933).
Ces législations donnent lieu à un véritable activisme « médical » : internements, stérilisations, castrations, avortements forcés, et… premières « euthanasies ». André Pichot, philosophe et historien des sciences, le démontre avec une grande clarté dans son dernier livre : « Hitler n’a strictement rien inventé, il a mis en œuvre, jusqu’à leur aboutissement logique, des processus qui avaient été imaginés par d’autres que lui, bien avant lui. Et il les a étendu aux juifs pour qui ils n’avaient pas été initialement conçus » (La société pure « De Darwin à Hitler », éd. Champ Flammarion, 2000).

Explorer l’histoire des sourds sous le troisième Reich, c’est donc forcément s’interroger sur la place qu’ils occupent dans le programme d’hygiène raciale nazi. Témoins sourds, témoins silencieux constitue une véritable enquête historique. Un montage serré, très dense, combinant interventions de spécialistes, utilisation de documents d’archives et témoignages de sourds, permet de resituer la persécution des sourds par les nazis dans un cadre plus général : la mise en œuvre progressive, de 1933 à 1945, d’un plan d’extermination des « génétiquement inaptes » ; les malades mentaux, les handicapés, les homosexuels, les « dégénérés ».

(...) « Comment témoigner dans une langue qui ne s’écrit pas ? » Comment transmettre la mémoire dans une langue des signes jusque-là interdite ? Quand on est sourd, c’est la possibilité même du témoignage et donc de la mémoire qui est remise en question. Après avoir été rayés de la vie, les sourds ont été effacés de l’histoire par la quasi-impossibilité dans laquelle ils étaient de raconter aux entendants ce qu’ils avaient vécu. « Si les rescapés des camps du meurtre ont eu du mal à être crus, les sourds survivants, ne pouvant témoigner ont été oubliés » (extrait du film). Mais les sourds n’ont-ils pas depuis toujours été relégués dans les ombres et les silences de l’histoire ?…

Si bien des gens dans l’Allemagne hitlérienne avaient du mal à comprendre et à croire ce qui se passait juste sous leur yeux, imaginez alors ce que pouvaient ressentir des sourds ! Par définition, les sourds sont étrangers au monde des « entendants » (dans une certaine mesure bien sûr). Pourquoi, d’un seul coup, les entendants se mettaient-ils à brûler des livres, à pendre des rabbins, à pointer hystériquement le bras droit vers le ciel, à couvrir les façades de croix gammées… ?

Un sourd témoigne dans le film : « Puis il y a eu la nuit de cristal. Viens m’as-t-on dit, on va exterminer tous les Juifs, c’est tous des criminels, on va tous les dépecer. Alors, on a jeté des pierres sur les magasins (…) On ne comprenait pas pourquoi les entendants s’acharnaient sur les Juifs. On était sourd… ».

(...) La rationalité du « mal »

Le Kampf d’Hitler, c’est d’abord un combat pour la « santé » de la race aryenne, une lutte qui se situe, et c’est là sa nouveauté radicale, sur le plan biologique
(« Mein Kampf », Mon combat, manifeste d’Hitler). Le pouvoir nazi s’exprime dans une langue médicale. L’existence de « tribunaux de santé héréditaire » (1700) où siégeaient des médecins, de « certificats de stérilisation », d’une « police de l’hygiène », d’« instituts d’euthanasie », tout cela témoigne de l’emprise exercée par la médecine sur l’appareil d’Etat nazi. Si le Troisième Reich n’était pas un Etat de droit, cela ne veut pas dire pour autant qu’il fonctionnait en dehors de toute légalité. Bien au contraire, c’était une sorte d’Etat médico-légal où tout, y compris les pires atrocités, était soumis à des procédures minutieuses, à des formulaires détaillés, à un méticuleux contrôle juridique, administratif et médical. Il n’y a pas d’Etat totalitaire sans le soutien d’une bureaucratie moderne et efficace, d’une police bien organisée, d’un système d’identification des citoyens fiable, de bases de données médicales, sociales, politiques (indispensables pour le recensement des Juifs, des communistes, des « anormaux ») régulièrement alimentées, de techniques de répression bien rôdées (camps d’internement, placement d’office en hôpital psychiatrique, bagne).

« Le fascisme et le stalinisme ont utilisé et étendu les mécanismes déjà présents dans la plupart des autres sociétés. Malgré leur folie interne, ils ont, dans une large mesure, utilisé les idées et les procédés de notre rationalité politique », explique Foucault dans un de ses entretiens (« Le sujet et le pouvoir », in Dits et écrits IV). La « banalité du mal » dont parle Hannah Arendt (cf. Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal, éd. Folio) s’inscrit donc dans une rationalité politique que le nazisme pousse à son paroxysme.

(...) Pour une « dé-eugénisation » de nos démocraties

Si on parle souvent de la nécessité d’une « dénazification » de l’Allemagne et de l’Autriche, on n’envisage jamais par contre la nécessité d’une « dé-eugénisation » de nos démocraties. Un tabou pèse encore sur l’histoire de l’eugénisme
dont l’importance est systématiquement occultée par la plupart des historiens. Trop de personnalités (des scientifiques et intellectuels de premier plan), trop d’institutions (des hôpitaux, des firmes bio-chimiques, des fondations), trop de pays sont impliqués dans ce qui fut, à un moment donné, considéré comme la solution pratique idéale pour régler définitivement les problèmes sociaux. Trop d’intérêts sont en jeu, ceux de la génétique moléculaire et de ses puissants alliés (le lobby médical et les firmes biotechnologiques)…

Pourtant, il est urgent de mettre au jour cette part refoulée de notre passé. ...

Témoins sourds, témoins silencieux
Brigitte Lemaine, Stephane Gatti
55 min, DVD sorti le 15 mars 2007
Les films du paradoxe


LA LISTE DE CHICAGO
Liste des « personnes socialement inaptes » stérilisables


« Est socialement inapte toute personne qui, par son propre effort, est incapable de façon chronique, par comparaison avec les personnes normales, de demeurer un membre utile de la société. (…) Les classes sociales d’inaptes sont les suivantes : 1) les débiles mentaux ; 2) les fous ; 3) les criminels (y compris les délinquants et dévoyés) ; 4) les épileptiques ; 5) les ivrognes ; 6) les malades (tuberculeux, syphilitiques, lépreux, et autres atteints de maladies chroniques…) ; 7) les aveugles ; 8) les sourds ; 9) les difformes ; 10) les individus à charge (y compris les orphelins, les bons à rien, les gens sans domicile et les indigents). » (Rapport du laboratoire psychopathique du Tribunal municipal de Chicago, 1922, cité par A. Pichot in La société pure, p. 215)


- Un tabou -

April 8, 2007

Le caractère inné de la pédophilie ou du suicide des jeunes...


« Le faible d'esprit et l'homme de génie ne doivent pas être égaux devant la loi. » Alexis Carrel, L'homme, cet inconnu

« La République, ce n'est pas donner la même chose à chacun », « l'homme n'est pas une marchandise comme les autres. » Nicolas Sarkozy.

« Il nous faut retrouver cette foi dans l'avenir, cette foi dans les capacités humaines et dans le génie français », a dit Nicolas Sarkozy en se référant à « la France des croisades et des cathédrales, la France des droits de l'homme et de la Révolution ».


Un extrait de Wikipedia, page d'Alexis Carrel de ce 9 avril :

En 1935, il publia L'Homme, cet inconnu, qui fut l'objet de multiples traductions et rééditions, et dont le succès mondial dure jusqu'aux années 1950. Il y plaide pour un eugénisme éclairé, incluant l'euthanasie de toute une série d’indésirables et le reconditionnement au fouet des délinquants. Des passages misogynes ou mystiques peuvent également choquer le lecteur moderne. La préface de l’édition allemande de 1936 (trois ans après l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler) est plus claire :

« En Allemagne, le gouvernement a pris des mesures énergiques contre l'augmentation des minorités, des aliénés, des criminels. La situation idéale serait que chaque individu de cette sorte soit éliminé quand il s'est montré dangereux. »


Jean Rostand, biologiste et humaniste, recommandait lui aussi l'eugénisme, sous une forme non-violente, approuvant tant les écrits d'Alexis Carrel que la loi nazie de 1933 prévoyant la stérilisation de personnes atteintes de certaines formes de maladies mentales.

En France, Carrel prit une part active aux "Entretiens de Pontigny" dirigés par Jean Coutrot et adhéra au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, parti pro-nazi. En 1941, ses relations avec le maréchal Pétain et ses positions eugénistes lui valurent d'être nommé "régent" de la Fondation française pour l'étude des problèmes humains chargée de "l'étude, sous tous ses aspects, des mesures les plus propres à sauvegarder, améliorer et développer la population française dans toutes ses activités".

PARIS (AFP), extrait - Nicolas Sarkozy s'est efforcé samedi d'apaiser la polémique née de ses propos sur un caractère inné de la pédophilie ou du suicide des jeunes, tandis que François Bayrou lui décochait de nouvelles flèches et que Ségolène Royal appelait à "une France de la réconciliation".

Des trésors de la langue française :

EUGÉNIQUE, subst. fém., EUGÉNISME, subst. masc.
Ensemble des recherches (biologiques, génétiques) et des pratiques (morales, sociales) qui ont pour but de déterminer les conditions les plus favorables à la procréation de sujets sains et, par là même, d'améliorer la race humaine. Eugénique positive, négative; eugénisme volontaire. Synon. vieilli eugénie. D'autres disent que c'est un gouvernement de francs-maçons qui par anticléricalisme tolère le Malthusianisme; Drumont doit dire que la Révolution et Napoléon ont privé la France d'eugénique (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907-08, p. 300). Des thèses et des institutions qui veulent faire passer dans nos mœurs les procédés de l'eugénisme raciste, avec la stérilisation des anormaux (BIOT, Pol. santé publ., 1933, p. 47) :

La doctrine officielle réprouve l'eugénisme comme l'euthanasie, ne connaît que l'euh! des hésitations devant le problème des mesures à prendre pour étouffer dans l'œuf la plus terrible atteinte à la dignité humaine.
H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 401.


Hygiéniste, subst. (dans l'article HYGIÈNE, subst. fém.)
DÉR. Hygiéniste, subst. Spécialiste en matière d'hygiène. La santé des pauvres est ce qu'elle peut être, disaient les hygiénistes; mais celle des riches laisse à désirer (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 405). La prémunition contre la tuberculose au moyen du vaccin de Calmette et Guérin retient chaque jour davantage l'attention des hygiénistes et des médecins (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p. 52).


HYGIÈNE, subst. fém.
A. Branche de la médecine qui traite de tout ce qu'il convient de faire pour préserver et pour améliorer la santé.

(...) Hygiène publique. Partie de l'hygiène ayant pour objet la prévention des maladies contagieuses épidémiques`` (Méd. Biol. t. 2 1971). L'hygiène publique a inventé les crachoirs comme Dieu a inventé les femmes. La pureté n'exige pas la rétention, mais l'exutoire (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 247).
Hygiène sociale. L'hygiène sociale s'efforce de prévenir les maladies non contagieuses ou contagieuses, mais non épidémiques, qui en raison de leur durée ont un retentissement social important et à cause de cela sont dites maladies sociales`` (DEGUIRAL, Hyg. soc., 1953, p. 5). Il travaille bien Michou : aussi le voit-on premier en toute matière : arithmétique, dessin, hygiène sociale, calligraphie (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 224).

(...) Hygiène mentale. Ensemble des mesures conçues sur le plan de la collectivité pour assurer le dépistage et le traitement des maladies mentales, organiser leur prophylaxie, assurer une meilleure adaptation des sujets à leur milieu et à leur travail`` (Méd. Biol. t. 2 1971) :

2. ... les inspections faites par les soins du Comité National d'Hygiène Mentale ont montré qu'au moins 400 000 enfants, élevés dans les écoles publiques, sont trop peu intelligents pour suivre utilement les classes.
CARREL, L'Homme, 1935, p. 184.



INGÉNIEUX, -IEUSE, adj.
A. [En parlant de pers.] Qui fait preuve d'imagination et de savoir-faire.

(...) B. [En parlant de choses] Qui dénote de l'habileté et de l'imagination. Solution ingénieuse. Mon bon ami, dit le diable d'un air de mépris, tu n'es pas même capable de faire un opéra comique : il y a mille moyens très-simples et mille moyens très-ingénieux d'arriver à un pareil but (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 304) :

2. Non, mais quand j'envisage les trésors de rouerie, d'audace tranquille, de sournoiserie ingénieuse, que tu as dû jeter par les fenêtres pour mener à bonne fin une mauvaise action, j'en arrive à me demander si je ne suis pas, mois aussi, le Boubouroche de quelqu'un...
COURTELINE, Boubouroche, 1893, II, 1, p. 57.

(...) REM. Ingénieuserie, subst. fém., hapax. Synon. de usine. La plus grande et la plus perfectionnée torréfaction de café du monde, un ... un inguenho comme on disait autrefois chez nous pour désigner toutes les installations industrielles d'une plantation de canne à sucre au temps de l'esclavage, une ingénieuserie, une machinerie quasi automatique (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 363).

Prononc. et Orth. : [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 « inventif » (J. LE FÈVRE, La Vieille, p. 5 ds T.-L.); 2. ca 1450 « qui dénote de l'habileté, de l'astuce » (Myst. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, XXXI, 27295). Réfection, d'apr. le lat. « intelligent, inventif », de l'a. fr. engignos « id. », attesté dep. ca 1160 (Eneas ds T.-L.; aussi engenious, début XIIIe s., ...

Clonage,
thérapies géniques,
comportements humains,
eugénisme …
Six conférences ONG-UNESCO dont :

L’Eugénisme en France (1913-1941) :
bilan des recherches
par Gwen TERRENOIRE
24 mars 2003

Des remarques préliminaires :

L’eugénisme en France pendant la première moitié du XXe siècle intéresse les historiens depuis quelques années seulement. Sauf quelques exceptions notables, les études viennent plusieurs années après celles concernant les cas américain et anglais et restent encore largement confinées au milieu relativement fermé des chercheurs.

En réalité, les historiens semblent avoir été précédés pendant les années 1970 par des chercheurs en sciences politiques qui au cours de leurs analyses des idées de l’extrême droite, retrouvent Alexis Carrel qui est reconnu par ce mouvement comme un des ses inspirateurs. Carrel conduit au dossier de l’eugénisme passé, ouvrant ainsi un nouveau champ pour les historiens de la science.

Depuis le milieu des années 1990 des contributions importantes ont été faites concernant les relations entre les idées eugénistes et la médecine, la psychiatrie et l’hygiène sociale mais nous sommes encore loin de comprendre le mouvement dans toutes ses ramifications. Le présent exposé a pour objectif de faire le point sur les connaissances acquises en la matière. La bibliographie liste les principaux textes sur lesquels nous nous sommes appuyés.


« Traite des enfants noirs » de la Réunion
Article paru dans le Monde, édition du 08.06.02

Il y a quarante ans, plus de mille enfants issus des milieux pauvres ont été enlevés illégalement à leurs parents et ont servi d'esclaves à des paysans français. « Le Nouvel Observateur » revient sur cette affaire.

MICHEL DEBRÉ, on s'en souvient comme du fondateur de la Ve République, dont il rédigea la Constitution et devint premier ministre, et comme le patriarche d'une grande famille qui a essaimé dans la vie publique française. Mais il a aussi longtemps été député de la Réunion, une île où il était parfois plus facile de se faire réélire que dans une circonscription métropolitaine. C'est là que - dans une discrétion aidée par l'éloignement de médias parfois trop curieux - ce chantre de la démographie, inquiet du manque de fécondité des familles françaises, a trouvé un vivier pour repeupler à bon compte des régions en désertification. Comme la Creuse. Le correspondant du Monde à Montpellier, Richard Benguigui, avait retrouvé au début de l'année une victime de cette traite nouvelle manière, Jean-Jacques Barbey, qui réclamait 1 milliard d'euros de dédommagement à l'Etat pour « enlèvement » ( Le Monde du 9 février). Dans sa dernière livraison, Le Nouvel Observateur revient sur cette douloureuse affaire avec un long reportage signé Mariella Righini.

Sous le titre « Les enfants volés de la Réunion », la journaliste écrit : « quarante ans plus tard, le scandale éclate. Plus de mille enfants issus des milieux pauvres ont été enlevés illégalement à leurs parents et ont servi d'esclaves à des paysans français. Aujourd'hui adultes, colère et espoir mêlés, ils veulent renouer les fils de leur destin. » Pour beaucoup, le drame a commencé dans des foyers pour petits délinquants ou sous la houlette de la DASS locale. « Un trafic d'enfants déguisé », explique Jean-Philippe Jean-Marie, ramassé pour le vol d'un collier de verroterie et envoyé en métropole ; son père était en prison, sa mère faisait des ménages. « Jean-Pierre Gosse, 12 ans en 1964. Il vit dans le bidonville de Sainte-Clotilde. Pour aider sa mère, célibataire, il récupère le cuivre et le verre dans la grande décharge de la capitale. Un jour, deux assistantes sociales de la DDASS l'accostent, un paquet sous le bras. Deux camions en plastique et quatre sucres d'orge pour lui et son frère. «A quelle heure rentre ta maman ? Que fait ton père ? Fais voir où tu dors.» Dans la case : une lampe à pétrole, deux lits. «Ce n'était pas un quatre étoiles», dit cet artisan plâtrier qui vit aujourd'hui à Ahun, dans la Creuse. Les «faiseuses de miracles» reviennent peu après et proposent à la mère d'emmener l'aîné en colonie de vacances. «Colo», «colon», le mot résonne comme «vraies vacances de petit Blanc» aux yeux de la femme de couleur. Et le voilà embarqué en 2 CV camionnette. » parents légitimes

Les voilà donc entassés dans des charters pour la métropole et envoyés vers des fermes isolées de la Creuse, du Gers, de l'Aveyron, du Tarn, de la Lozère ou du Cantal, où ils triment pour des familles de paysans dans des villages où l'on n'a parfois jamais vu de petits Noirs. L'hiver est glacial. Guère d'école pour ces « négros », « noirauds », ou « petits singes », qui dépriment loin de leur île ensoleillée. Pas de contacts avec les parents, foin des vacances promises à la maison. Pis, l'administration, pour faire malgré eux le bien de ces petits sauvages, va jusqu'à déchoir certains parents ou organiser des adoptions sans que les parents légitimes aient été informés. Tout ça sous le patronage de « papa Debré », racontent des victimes à Mariella Righini. Un Réunionnais chargé du foyer de Guéret, Alix Hoair, tente de les aider. Il sera limogé. Il se rappelle toujours ces gamins qui « étaient tous à la même enseigne, celle de l'esclavage ». Voilà qui explique pourquoi Jean-Jacques, Marie-Thérèse ou d'autres ont porté plainte pour « enlèvement et séquestration de mineurs », « rafle et déportation » ou « traite d'enfants » contre ceux qui leur ont « volé leur vie ».

Au cours de ces quatre décennies, beaucoup ont gâché leur vie, certains s'en sont sortis et sont restés sur place, d'autres ont retrouvé leurs racines. Mais tous conservent un sentiment amer contre une politique, et un homme.



L'enfance dans l'ombre du génocide
Le Monde, 6 Octobre 2000

Extrait  une étude précise et sensible, Katy Hazan décrit l'action des institutions juives - laïques et religieuses - qui ont recueilli après guerre les enfants de déportés . Initiées dès le lendemain de la défaite de 1940, les persécutions antisémites poussent immédiatement les juifs à lutter pour leur survie. Avec les rafles de 1942 qui touchent les familles sans distinction d'âge, la dramatique urgence de disperser et de cacher les enfants s'impose aux organisations juives. Totalement prises de court, elles en recueillent des centaines à l'abandon.


Les Réunionnais de la Creuse veulent faire reconnaître leur « déportation » en métropole
Le Monde, le 18 Août 2005

Extrait : De 1963 à 1980, 1 630 enfants ont été transférés. Me Gilbert Collard et Simon A-Poi, président de l'Association des Réunionnais de la Creuse, ont indiqué, mardi 16 août, lors d'une conférence de presse à Guéret, qu'ils assignaient l'Etat devant le tribunal administratif de Limoges pour « violation des lois sur la famille et sur la protection de l'enfance, violation des conventions internationales, non-respect des droits de l'enfant ». L'affaire devrait être examinée à l'automne. « Ce n'est pas gagné, mais c'est une bagarre qu'il faut mener », a déclaré Me Collard, avocat de l'association. Cette nouvelle démarche, qui s'inscrit dans une action engagée il y a trois ans, permettra d'éclairer une histoire méconnue.


Les enfances dérobées de la réunion
Le Monde, 15 Septembre 2005

Extrait : Il y a quarante ans, pour repeupler les zones rurales de métropole qui manquent de bras, l'Etat français entreprend « transfert » de 1 600 enfants réunionnais.ourd'hui, certains d'entre eux l'attaquent en justice pour « violation des droits de la famille ». Le 6 septembre 1966, en fin d'après-midi, deux autocars s'arrêtent devant le foyer de l'enfance à Guéret, dans la Creuse. En descendent plusieurs dizaines d'enfants. Ils arrivent de Saint-Denis de la Réunion. Trente heures de voyage. Ils sont épuisés, hébétés. Les images se bousculent dans leur tête. Ils sont aussitôt entassés dans des chambres collectives. Faute de place, des matelas sont installés dans le couloir.


L’AFFAIRE CARREL
Sur la question de l’eugénisme
Le Monde diplo, juin 1998

L’« AFFAIRE Carrel » a commencé lorsque le Front national (FN) entama, au début de la décennie, une campagne destinée à faire apparaître le médecin français collaborateur Alexis Carrel, Prix Nobel en 1912 pour ses travaux de technique chirurgicale, et auteur en 1935 d’un manifeste en faveur de la solution eugéniste des problèmes sociaux, L’Homme, cet inconnu, comme un penseur digne de figurer au panthéon des savants humanistes en tant que « père de l’écologie ».

Sous cette revendication affichée par l’extrême droite française pointait la volonté très réfléchie de s’avancer derrière une figure « nobélisée » de l’intelligentsia de Vichy : celle d’un homme dont les convictions, le discours public et l’effort institutionnel furent clairement antidémocratiques, ouvertement « biocratiques » et engagés dans une convergence manifeste avec le fascisme mussolinien et le nazisme.

(...) Biologiquement indésirables

RÉCEMMENT remise en lumière par des chercheurs lyonnais, l’appartenance d’Alexis Carrel au Parti populaire français, pro-nazi, pendant la période de Vichy, a été complètement passée sous silence par certains ouvrages, soit par ignorance, soit parce qu’elle contredit leur tendance subreptice à la réhabilitation. Mais il suffit de lire L’Homme, cet inconnu pour comprendre à quelle logique obéit le discours de Carrel. Parler d’eugénisme « positif », « volontaire », « nataliste » à propos de celui qui allait devenir en 1941, après sa carrière américaine, le régent de la « Fondation française pour l’étude des problèmes humains » sous l’autorité de Pétain est une absurdité doublée d’une offense grossière aux victimes du nazisme.

(...) L’eugénisme, on le sait, a été inventé par le statisticien anglais Francis Galton au milieu des années 1860. Fortement marqué par la lecture, en 1859, de L’Origine des espèces de son cousin Charles Darwin (qui refusera définitivement son assentiment à toute recommandation de type eugéniste), Galton formule le raisonnement suivant : la sélection naturelle assurant dans l’ensemble du monde vivant la diversité des espèces et la promotion des individus les plus aptes à partir du tri des variations avantageuses, et corrélativement l’élimination des moins adaptés, la même chose devrait se produire dans la société humaine eu égard aux caractères intellectuels. Or la civilisation développée entrave le libre jeu de la sélection naturelle, permettant une protection et une reproduction indéfinies des existences « médiocres », et induisant ainsi un fort risque de dégénérescence. Il faut donc engager une action de sélection artificielle institutionnalisée afin de compenser ce déficit, d’alléger ce fardeau et d’éviter ce risque.

Qu’en est-il alors de la fameuse distinction entre deux eugénismes, dont l’un serait honorable, et l’autre non ? La convention est de nommer « eugénisme positif » toute recette visant à favoriser les individus « supérieurs » sans pour autant porter atteinte à la survie et à la condition des « inférieurs ». Inversement, on désigne comme relevant de l’« eugénisme négatif » tout discours ou pratique se proposant d’obtenir une amélioration de la qualité biologique par une atteinte portée à l’intégrité de certains individus ou groupes considérés comme dysgéniques. Cela peut aller de l’interdiction de reproduction à l’élimination physique pure et simple, en passant par des stérilisations imposées, etc.

...

Le numéro spécial du Bulletin d’information de La route de l’esclave fait le point sur les multiples activités menées à bien durant cette Année internationale et rend compte de la riche diversité culturelle qui constitue l’héritage paradoxal de l’esclavage : la culture, en effet, a pris sa revanche sur l’histoire en faisant fructifier les apports issus de cette rencontre forcée sans jamais perdre de vue l’horreur.

La traite négrière, l’esclavage et ses abolitions appartiennent à l’histoire. Pour autant, ils n’appartiennent pas au passé. Les enseignements que nous devons tirer de l’une des pages les plus tragiques de l’humanité ont valeur propédeutique. Dans nos sociétés, des mécanismes insidieux peuvent toujours transformer hommes, femmes et enfants en esclaves, en aliénant leur liberté et en niant leur dignité. L’UNESCO n’a pas seulement un devoir de mémoire à accomplir ; elle a également une obligation éthique de vigilance.

Katérina Stenou
Directrice de la Division des politiques culturelles
et du dialogue interculturel

Bulletin d'information
UNESCO, CLT-2005/WS/4


- Verdict : « L'euh! des hésitations devant le problème  » -

March 31, 2007

L'émergence d'un modèle français


Communiqué LDH-France
> 28 novembre 2006 - ACLEFEU

Les cahiers de doléances : la synthèse
Association - Liberté - Egalité - Fraternité - Ensemble - Unis
Née à Clichy-sous-Bois, en « réponse » à la mort, le 27 octobre 2005, de Zied Benna (17 ans), de Bouna Traoré (15 ans) et aux blessures de Muhittin Altun (17 ans). Ces trois jeunes, qui n’avaient rien à se reprocher, s’étaient réfugiés dans le périmètre d’un transformateur électrique, parce qu’ils étaient poursuivis par la police. Les militants de ACLEFEU, après avoir parcouru la France pendant plusieurs mois, ont rédigé, dans l’esprit de 1788, des « cahiers de doléances », dont vous trouverez ici la synthèse.

http://aclefeu.blogspot.com/

Télécharger « les cahiers de doléances : la synthèse »


Comme son prédécesseur, il n'ira sans doute pas en banlieue : "Si ça se passe bien, on dira que je provoque Sarkozy ; si ça se passe mal, on dira que la droite a échoué." M. Baroin a d'autant moins d'états d'âme qu'il est convaincu que "la société française attend beaucoup en matière de fermeté. La société française est plus violente. La France n'est pas la seule en Europe. Certains ne veulent pas l'admettre mais nous devons adapter nos forces pour y répondre". "Qu'est-ce que vous voudriez faire ? Etre plus laxiste ? Ne comptez pas sur moi !", ajoute-t-il.
Le Monde, 31/3/07

Benoît XVI lui avait soufflé, le 24 mars 2006, en lui remettant la barrette de cardinal : "Je compte sur vous." Mgr Carlo Caffarra n'a pas déçu le pape. Dans la bataille que mène depuis plusieurs mois l'Eglise italienne contre le projet de pacs voulu par le gouvernement Prodi, la voix de l'archevêque de Bologne a pesé plus que d'autres.
Le Monde, 31/3/07

PARIS (AFP) - La Fédération protestante de France (FPF), réunie samedi en assemblée générale a Paris, a réaffirmé son oecuménisme et sa place dans le débat public, où elle entend défendre sa "double exigence de liberté et de responsabilité".

Avant l'élection dans la soirée de son successeur, le président de la FPF, Jean-Arnold de Clermont, a donné le ton dans son discours d'ouverture en fixant les quatre priorités de la "stratégie de présence de la fédération dans l'espace public": l'euthanasie, la solidarité, la famille et la justice.

Des centaines d'enseignants réclament la fin des arrestations aux abords des écoles
AFP via Yahoo! Actualités - 30 mars 19 h 04
Des centaines d'enseignants du primaire ont manifesté vendredi à Paris, parallèlement à une grève, pour réclamer "la fin des arrestations aux abords des écoles" et signifier leur colère au rectorat et aux ministères de l'Education et de l'Intérieur après "l'affaire Rampal".

Un millier d'enseignants réclament la fin des arrestations près des écoles
La Croix - 30 mars 19 h 30
Un millier d'enseignants du primaire ont manifesté vendredi à Paris, parallèlement à une grève, pour réclamer "la fin des arrestations aux abords des écoles" et signifier leur colère au rectorat et aux ministères de l'Education et de l'Intérieur après "l'affaire Rampal".

PARIS (Reuters) - (...) Le ministère de l'Intérieur a cependant fait remarquer que les policiers avaient normalement instruction de ne pas opérer dans ou à proximité des écoles. Philippe Maitre (le procureur adjoint) a expliqué que le parquet de Paris n'avait pas connaissance de cette instruction.

De la synthèse de ACLEFEU, la prise de position de nombreux enseignants en faveur des sans papiers est intrigante car, en effet, le rapport à l'école serait hostile pour une minorité de familles et d'enfants :


Page 3 - A ce jour, nous avons analysé près de 13 000 de ces contributions – le plus grand sondage qualitatif jamais réalisé ! - en tête desquelles arrivent dans l’ordre les revendications sur l’emploi, l’arrêt des discriminations et de l’exclusion, le logement, une justice équitable et le contrôle des pratiques policières, l’éducation et l’orientation.

Page 8, en matière de discrimination - Qu’enfin la loi soit appliquée et qu’enfin la justice protège les victimes.

Page 9 - L’existence de famille et de travailleurs salariés et pourtant sans abris revient dans les cahiers comme le summum de l’injustice.

Page 11, Justice - En ce domaine, il faut que la France et ses élites se rendent compte du niveau de crise atteint. Les cahiers de doléances sont l’expression d’une criante et désespérée demande de justice.

Page 11 - Pour une part minoritaire mais significative des personnes qui se sont exprimées, le rapport à l’école est très hostile : sentiment que l’institution est accusatrice et stigmatisante envers les parents, qu’elle n’a jamais cherché à comprendre les problèmes de l’enfant ou de la famille, ou encore que les enseignants ou l’institution pratiquent la discrimination raciale. Pour cette fraction de la population qui a probablement le plus besoin de son aide, l’école est devenue une source de violence sociale supplémentaire bien plus qu’un refuge.

Page 16, des propositions - Aider et impliquer les familles en difficulté face à l’éducation (faible niveau de qualification, précarité et faiblesse des revenus, familles monoparentales …) au travers de médiateurs, psychologues, éducateurs, interprètes …

Page 22, les femmes - Les familles monoparentales dans les quartiers populaires (essentiellement des femmes seules avec enfants) sont littéralement abandonnées à leur sort. (...) Renforcement de l’allocation parent isolé en faveur des familles monoparentales, et l’étendre jusqu’à la fin des études. De même pour les allocations familiales.


Extraits du rapport Naves Cathala de juin 2000...

Ceux-ci - les signalements de l'ASE - se caractérisent essentiellement par : (...) des affirmations souvent à caractère psychologique mais rarement étayées par des faits précis, l'impossibilité de savoir si l'écrit a été réalisé à l'issue d'une évaluationpluridisciplinaire, l'absence de propositions alternatives.

Les signalements émanant de l'éducation nationale sont encore moins explicites que ceux du service social départemental...

Actualité | Le Figaro Magazine
L'émergence d'un modèle français
Le Figaro, 3 mars 2007

«Aucune institution ne s'est plus transformée que celle de la famille, souligne le sociologue François de Singly. C'est ce qui explique sa stabilité dans le coeur des Français et qu'elle arrive en tête de tous les sondages sur la question du bonheur.» Un monde s'est ainsi littéralement creusé entre les mariages arrangés d'antan, qui créaient des familles glacées où les marmots étaient traités en quantité négligeable, et l'espace familial intime d'aujourd'hui, sur lequel règne l'enfant-roi.

De quand date l'émergence de la famille moderne ? Les historiens la font coïncider avec l'avènement du mariage d'amour. «L'étape clé se situe après la guerre de 1870, estime Jean-Claude Bologne, auteur d'une Histoire du mariage en Occident (1) qui fait référence. L'idée germa, dans les milieux moraux, religieux et politiques imprégnés de l'esprit de revanche, qu'il fallait encourager les mariages de passion - plutôt que ceux de raison - pour générer des enfants sanguins et violents, capables de donner leur sang pour la patrie. Pour enfoncer le clou, on rétablit dans la même période le divorce.» Le mariage d'amour est ainsi né en France pour la plus mauvaise des raisons : préparer la guerre.

Ce sentiment suspect, jusqu'alors apanage des héros romantiques qui s'immolaient sur la tombe de leurs maîtresses, s'installe dans notre pays en tant que valeur républicaine. Avec des conséquences considérables : les intrigues des amoureux se dégagent de la pesante tutelle parentale, les enfants deviennent des êtres aimés, l'intimité se développe et avec elle la vie privée. Pour mesurer le chemin parcouru, rappelons que Montaigne avouait ne pas se souvenir du nombre exact de ses enfants morts en nourrice, ou que Rousseau abandonna ses cinq enfants sans état d'âme, après avoir écrit un livre de référence sur... l'éducation. Sans oublier l'interférence de la communauté sur la vie intime de chacun.

Harmonie, souplesse et instabilité

La coutume du «charivari», que rappelle Luc Ferry dans son opus, était destinée aux maris cocus : tout le village tapait pendant deux jours d'affilée sur les murs et fenêtres de l'infortuné, avec pelles et pioches, pour que le fautif n'oublie pas ses devoirs. Quant on ne lui faisait pas traverser toutes les rues du hameau, assis à l'envers sur un âne ! Après la période pétainiste (dont subsiste l'insubmersible Fête des mères) et sa contre-réaction (le fameux cri : «Les familles au placard !», lancé à l'Assemblée en 1946), un modèle tranquille et collectif de «bonheur familial» s'impose jusqu'aux années 60 : la mère s'active au foyer, le père au travail apporte l'aisance et se dépêche, plutôt que de traîner à l'assommoir du coin, de rentrer au domicile où des enfants («pas trop nombreux», conseillaient les syndicats) jouent dans un intérieur coquet.

L'obsession des politiques de l'époque est de ne pas créer de contradiction entre la logique de l'amour et celle de l'institution. Ce qui ne va pas sans une lourde dose d'hypocrisie : elle ne résistera pas au développement des collèges à partir de 1962, à la révolution de 1968, à la fin de l'autorité paternelle en 1970 et à l'entrée massive des femmes dans la vie active.

Dans cette deuxième période, les sociologues et penseurs ne donnent plus cher de la famille et du mariage, destinés pour beaucoup à disparaître sous les coups de boutoir de la révolution sexuelle, de la pilule, de Jack Kerouac appelant les jeunes à prendre la route pour s'émanciper, du divorce par consentement mutuel (1975) et de l'union libre. Or, surprise, malgré trente ans d'accusations diverses et de clichés évoquant une institution en déroute, aujourd'hui minée par la déliquescence (famille monoparentale, recomposée, homoparentale...), jamais l'institution n'a paru plus solide.

«Pourquoi ce paradoxe ? demande François de Singly. Parce que la famille traditionnelle a engagé une formidable mutation pour devenir un espace d'épanouissement personnel avec les proches, à la fois individualiste et relationnel. On a cassé les murs, échappé à l'enfermement. Même les adolescents considèrent la famille comme un lieu de liberté alors qu'ils manifestent par exemple un rejet unanime du collège, qui ne les considère pas comme des individus.»

La famille devient l'endroit où l'on est à la fois soi-même et avec les autres. L'alternance et la souplesse jouent un rôle essentiel : maintien des activités personnelles traversées par des moments de rencontre collectifs, souvent ritualisés, lors du dîner par exemple, ou pour regarder tous ensemble une série télévisée fédératrice. Rien n'est imposé. Des activités sont menées avec l'un ou l'autre parent, l'un ou l'autre enfant, selon le sexe, l'âge et leurs centres d'intérêt respectifs. Dans ce modèle, le conflit des générations, qui avait nourri les rayons des libraires dans les années 60 et 70, s'évanouit au profit de rencontres intergénérationnelles.

Le problème du père

Une des plus brillantes réussites du modèle français est d'avoir su concilier pour les femmes vie de mère et parcours professionnel.
Si les discours politiques sont restés assez conservateurs sur les sujets familiaux, les écoles ont très vite accueilli les enfants à partir de 3 ans (plutôt que 6, âge prévu par les textes) et au plan local, les collectivités, malgré la pénurie endémique de crèches, ont su mobiliser des moyens uniques pour favoriser le travail des femmes. Résultat : quand 40% des jeunes Allemandes se disent prêtes à sacrifier leur maternité au profit de leur futur métier, quand dans l'Europe du Sud, Espagne, Portugal et Italie n'ont toujours pas réussi à harmoniser les deux univers, la France affiche le meilleur taux de natalité d'Europe.

Le modèle s'adapte en permanence à l'air du temps, tout en dressant des garde-fous. En 2002, le législateur a prévu la possibilité de demander le divorce sans faute, de manière unilatérale, au bout de deux ans d'absence du domicile conjugal. Mais la Cour de cassation, dans deux arrêts rendus le 20 février dernier, a aussi estimé contraire à l'intérêt supérieur des enfants l'adoption simple demandée par des couples non mariés, donnant ainsi un coup d'arrêt aux décisions des magistrats autorisant l'homoparentalité. Cette capacité à se réformer vient ainsi conforter la thèse de Luc Ferry, selon laquelle la famille, dans un contexte de déconstruction des valeurs et d'impuissance face à un environnement mondialisé, devient le produit d'un humanisme arrivé à maturité, en plaçant le sacré au coeur de l'humanité.

Pour autant, le modèle reste vulnérable. Il juxtapose plusieurs temps, celui de l'amour - forcément incertain - et celui de l'enfant qui, lui, évolue sur une durée stable minimale d'une vingtaine d'années. «Autrefois on restait ensemble à cause des enfants, note la psychanalyste Catherine Rioult, spécialiste des enfants et adolescents en difficulté. Aujourd'hui on se sépare parfois plus vite à cause d'eux par crainte que les scènes de ménage ne les marquent à vie. Nous devons gérer leur stress consécutif à la rupture mais aussi les mécaniques de surenchère des parents séparés et culpabilisés qui se disputent l'amour de leur progéniture.» Que ce soit dans les couples unis ou séparés, il existe donc un risque croissant d'infantôlatrie, que dénonce le psychanalyste Aldo Naouri : «L'enfant devient la valeur ultime. On s'applique de manière forcenée à les séduire. Ce qui est le pire principe d'éducation.»

L'autre revers de la médaille, souvent oublié, c'est que l'engouement actuel concerne une famille rétrécie. «Elle est réduite au couple et aux enfants, souligne Jean-Claude Bologne. Certes, les problèmes de garde ont parfois réinstallé les grand-parents dans le champ familial. Mais les aïeux sont souvent hors champ.» Tout en se félicitant d'un modèle familial parmi les plus performants d'Europe, la France doit ainsi faire face à un vrai problème d'abandon de ses très vieux, à une déchirure générationnelle dont les décès lors de la canicule de 2002 ont été un inquiétant révélateur.

Le modèle français repose enfin sur une ambiguïté majeure : la place de l'homme, mari et père, reste indéfinie. Le schéma est avant tout maternant et marque la domination écrasante de la figure féminine dans ce modèle. «L'homme a pour rôle de couper l'enfant de sa mère et de l'obliger à rechercher d'autres liens sociaux, s'inquiète Aldo Naouri. Le transformer en mère-bis prépare une génération d'enfants asociaux, égocentriques, parfois violents, pour lesquels la notion d'autorité devient irréelle.» Certains sociologues, comme François de Singly, invitent au contraire les pères de famille à lever le pied au plan professionnel pour se caler sur la disponibilité de l'épouse envers les enfants. Deux attitudes radicalement opposées qui annoncent l'âpreté des débats à venir : la question de l'homme-père, le grand oublié des politiques familiales, semble incontournable au cours de la prochaine décennie.

(1) Jean-Claude Bologne, Histoire du mariage en Occident, Hachette, coll. Pluriel, 1995.
(2) François de Singly, Les Adonaissants, Armand Colin, 2005.
(3) Aldo Naouri, Adultères, Odile Jacob, 2006.


- La place de l'homme, mari et père, reste indéfinie -

March 30, 2007

Silence, mensonges et vidéo

Le Monde diplomatique
Mai 2005
Silence, mensonges et vidéo

RUPTURES

Loin de la complexité historique, les commémorations de la fin de la seconde guerre mondiale laissent de côté des pans entiers de ce conflit. (...) Une fois les articles décryptés, que reste-t-il des droits sociaux promis, des services publics, de la défense commune, de la démocratie ?

REPRÉSENTATIONS

Oubliant le discours révolutionnaire, la Chine, à la recherche de pétrole, se tourne vers l’Afrique et vers la Russie. Entre la passion du documentaire et le plaisir de la fiction dans la Guerre des étoiles, l’idéologie n’est jamais loin. Le pape Jean Paul II sut habilement utiliser les images. Si l’on garde en mémoire les cassettes épouvantables diffusées par des extrémistes irakiens, nombre des messages vidéo des résistants sont d’une tout autre facture. Enfermés dans une vision sexiste du couple, certains hommes frappent ou tuent leur compagne, qu’ils vivent dans des banlieues populaires ou dans les beaux quartiers.






BRUXELLES (AFP) - L'office statistique européen Eurostat a corrigé vendredi à la hausse les chiffres du chômage français sur plusieurs mois, ce qui devrait alimenter la polémique, qui agite la campagne présidentielle en France, sur le nombre exact de personnes à la recherche d'un emploi




Le bon côté des choses - Charlie hebdo N° 771


"Nous nous sommes aperçus (...) que la police et la justice ne disposent pas des mêmes indicateurs", a souligné le ministre devant un dispositif médiatique dignes des sorties de son collègue de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy.

PARIS (AP) - "Les Français savent bien que ce que je dis, c'est la vérité", a répondu jeudi le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, très critiqué pour ses déclarations mettant en cause le laxisme des magistrats face à la délinquance.

"Nous savons tous que la justice française ne se résume pas à l'affaire d'Outreau ou plus généralement aux erreurs judiciaires". Ainsi s'exprime le ministre de la Justice, Pascal Clément...

04.10.2003 - Inauguration de l'observatoire de la délinquance
Discours de Monsieur Nicolas SARKOZY Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité Intérieure et des Libertés locales

Mesdames et Messieurs,

La question de la crédibilité des statistiques de la délinquance est récurrente. Il semble d'ailleurs qu'elle suscite plus de polémiques lorsque les chiffres sont à la baisse que lorsqu'ils sont à la hausse…


- De l’« euthanasie » à la « solution durable » -