August 8, 2006

Conte de noël. Le paradis des neuneus

Mots clefs sur google "maltraitance institutionnelle coup de pied au cul", on tombe sur un article de la lettre à Lulu.

Ça se passe à deux heures de solex de chez nous ! Un centre de rebut des handicapés mentaux passe à l'an 2000 en tentant de refaire une santé à sa réputation.


Plus de détails sur ce forum ou ce site web dédié. Taverny, le chateau de Vaucelles, c'est à 20 minutes de Paris par l'autoroute et les voies rapides. Extrait d'une emission radio qui a fait l'objet d'un procès pour diffamation, le conte pourrait être reécrit et être intitulé " Hanoukka à l'OSE " :

- bien 35'17
- Maltraitance, je pensais que le procureur était compétent. J'en ai parlé à la DASS a dit que ce n'était pas son problème, qu'elle avait d'autres chats à fouetter. J'en ai parlé au Conseil Général qui m'a dit aussi qu'il n'était pas compétent, que le directeur était maître après Dieu
- Texto ?
- oui
- alors c'est des gens, des élus, qui financent une institution et donc ils ne peuvent pas 35'42 regarder ce qui se passe à l'intérieur
- non, ben c'est ce qu'ils disent
- oui, oui. La DASS c'est un service de l'État
- ils l'ont écrit
- donc ils sont chargés de s'occuper de l'action sociale, et ils ne sont pas compétents
- la DASS a autre chose à faire. Elle n'a pas dit qu'elle n'était pas compétente, c'est le procureur qui a dit qu'il n'était pas compétent, qu'il n'avait rien à voir là-dedans
- OK à chaque César ses paroles
- La DASS avait autre chose à faire et le Conseil Général non compétent 36'14
- cela fait quand même trois institutions importantes
- j'ai vu aussi le médiateur de la république
- qu'est-ce qu'il dit lui ?
- ça pourrait être humoristique s'il n'y avait pas des gens qui étaient victimes là-dedans : " il faut savoir accepter, on sait bien qu'il se passe des choses comme ça, dans l'armée, dans les prisons, et des lieux comme les vôtres
- bon pour les gens qui veulent s'informer, c'est une position d'une description du 19ème siècle en France. C'est ce qu'a fait Michel Foucault autour de la folie et des lieux d'enfermements, on s'aperçoit que la tendance actuelle est plutôt du côté de la Roche sur Yon, c'est à dire, qu'on ouvre les lieux, on essaie que les gens prennent en main leur propre vie et toi c'est l'inverse total, c'est là ?
- oui 37'01
- alors pour les gens qui veulent s'informer de façon plus intellectuelle, ils peuvent lire les livres de Michel Foucault. " Surveiller et punir ", c'est ça à Mindin
- oui, surveiller et punir, c'est exactement ça
- oui, c'est le titre d'un de ses livres célèbres. Vous pouvez le lire, c'est très intéressant. Il y a un autre livre qui est un peu plus gros, qui est ancien - Erving Goffman " Asiles " - Il explique comment, entre autres, les gens pour sortir de l'asile justement, essaient de se conformer à ce 37'24 que leur demande l'institution, les soignants, et les médecins. C'est ce que tu nous dis toit, c'est la soumission. C'est la même chose.
- oui, oui, l'éducation, c'est la discipline. Ça change, il y a du personnel de plus en plus éducatif, et de moins en moins médical, le côté soins des malades n'est pas tellement reconnu. Souvent on dit que quelqu'un qui est malade psy, c'est quelqu'un qui est responsable de son 37'42 état et qui est méchant.
- ça c'est l'opinion commune des soignants ?
- oui " psy " c'est méchant, dangereux, oui, et de toute façon, il y a de moins en mois de soins et de plus en plus éducatif, mais éducatif, c'est sans doute les mêmes formations que les éducateurs que l'on met pour les enfants un peu délinquants.
- répression ?
- oui, il faut que ça file droit ! 38'09
- il n'y a pas d'écoute des personnes ? ça existe très peu ?
- il y a quand même des psychologues. Il y en a eu qui s'en fichait. Maintenant, j'en connais d'autres qui essaient de faire leur boulot, il faut le reconnaître. C'est 2 ou 3 psychologues pour je ne sais combien de patients, ils ne peuvent pas y arriver
- mais les psy ? il y a bien des psys ?
- les psychiatres sont juste vacataires, ils viennent là juste pour les ordonnances, c'est tout !
- c'est à dire pour prescrire les neuroleptiques ? 38'40 Il n'y pas de groupe de parole, par exemple ?
- non
- il n'y a pas de thérapies individuelles où la personne…
- il y a une ou deux personnes, dans le service où je suis, sur 40 admettons, deux personnes qui sont prises par le psychologue
- on peut se dire que ce n'est pas tout à fait un établissement de soins. Mais est-ce que c'est lié au fait que ces gens là vont rester toute leur vie à cet endroit là ? 39'07
- c'est lié au fait que ces gens vont rester toute leur vie à cet endroit là. C'est lié au fait qu'il n'y a pas de contrôle, il y a très peu de parents ou d'entourage
- parce que ce sont des situations lourdes ou des abandons ?
- voilà, ce sont des situations lourdes ou des abandons, en plus il n'y a pas de places pour les handicapés(es) alors le peu de famille qu'y a, eh bien, elles sont bien contentes de trouver ça.
- pour que la personne en difficulté soit prise en charge. tout se conjugue pour faire un dépotoir ?
- voilà, soit ce sont des gens qui n'ont pas la parole, donc ils ne peuvent pas de plaindre
- les personnes dont tu t'occupes actuellement ? 39'40
- soit ce sont des malades psychiatriques, donc est-ce qu'on doit les écouter ? est-ce que leur parole ont une valeur ?
- leur parole est suspecte ?
- voilà 39'55
- d'accord, d'autre part, est-ce que les employés(es) sont formé(es). Il y a une prise en main de l'institution pour former les gens ?
- oui, un peu plus, oui
- un peu plus maintenant
- oui, oui, ça a commencé un peu en même temps que mon embauche. Il y a quand même , c'est des petites formations. 40'12 comme moi AMP, aide soignante. IL y a très peu d'infirmières. Elles font des horaires de bureau, alors en dehors de horaires de bureau, ils sont malades quand même.
- s'ils ont la grippe par exemple ? la grippe aviaire ? Comment ça se passe ?
- d'abord, premièrement, si par exemple il y a quelqu'un de malade, éviter le plus possible. D'abord, on va la soupçonner de faire des comédies, c'est la première chose, ou c'est pas grand chose, on regarde sa température, on va soupçonner le résident
- on va dire, il est sensible un peu ?
- oui, oui
- il est douillet ?
- ou il fait des comédies, enfin bref
- il fait du cinéma, comme les joueurs de football ?
- après on va appeler l'infirmière et là il faut faire attention car on risque de se faire engueuler parce qu'elle a autre chose à faire. Si l'infirmière voit que c'est un peu grave, elle vas donner du Daffalgan en général pour faire baisser la fièvre
- on va soigner le symptôme, pour faite tomber la fièvre 41'17
- voilà, après si ça va pas du tout. On attend, c'est rare que ça soit en urgence. On va attendre la vacation du médecin.
- et la on va soulever le problème. Ça peut durer plusieurs jours ?
- oh oui très longtemps
- des gens dans ton service peuvent être malades longtemps
- oui ça va pas bien
- oui à la fois physiquement et aussi dans leur tête, ça s'agite beaucoup, il y a de l'angoisse
- il faut attendre le moment de la vacation ou alors s'il y avait vraiment un gros passage à l'acte, quelqu'un de …
- une violence ?
- oui, quelqu'un de violent
- quelqu'un arriverait en urgence ?
- il y a ce qu'on appelle des protocoles, il y a des médicaments à donner
- il faut calmer la personne
- oui, il faut la calmer
- d'accord 41'59 Donc, mais dans le personnel, il n 'y a pas un renouvellement, ou c'est toujours les mêmes ?
- si, la où je suis justement, il y a, c'est disons le côté positif de quelque chose de négatif, c'est à dire, comme c'est un service très très lourd, les gens veulent aller ailleurs dans des services plus faciles donc ce sont souvent des jeunes intérimaires ou en CDD qui viennent travailler là et qui apportent quand même une vision nouvelle. Moi je trouve de la fraîcheur, parce qu'elles arrivent avec des yeux neufs et elles considèrent les personnes en tant que personnes.. Bon il y a aussi dans les anciennes des gens qui ont cette mentalité. 42'43 c'est bien
- ça fait du bien ?
- oui ça fait du bien


Lien Social Numéro 493, 1ere juillet 1999
L’éducateur peut-il invoquer la légitime violence ?

Parce que toute institution est violente par nature, il faut se faire... violence pour ne jamais être violent. C’est à peu près ce que soutient Stanislas Tomkiewicz. Néanmoins, il faut admettre — nuance, en quelque sorte, le célèbre avocat de la cause des enfants — que dans certains cas ce n’est pas évident voire pas... recommandé. Alors, quoi faire ? Explications


Selon la convention internationale des droits de l’enfant, dont la France est signataire, il est interdit à un éducateur de donner une gifle à un jeune dont il a la charge. Il s’agit là d’un acte de violence aggravée et qui en France est, comme tel, passible de la correctionnelle. Dans la réalité, tous les éducateurs qui donnent une gifle ou un coup de pied au cul ne sont pas poursuivis devant les tribunaux. De fait, il existe un écart entre l’usage et le droit. D’abord parce que la loi française n’est pas aussi stricte que la convention internationale. Ensuite, parce que dans cet espace d’incertitude ouvert par la loi, l’opinion publique entretient l’idée qu’il existe certaines formes de « violences faites pour le bien de l’enfant ». Ces deux raisons peuvent suffire à provoquer des dérives dans l’attitude éducative et le fonctionnement institutionnel.

...
La France fait partie des trois ou quatre pays au monde où la violence institutionnelle est la plus rare, loin devant l’Angleterre et les Etats-Unis où le recours au châtiment corporel à des fins éducatives est encore inscrit dans les mœurs. Malgré cela, la France est plus « laxiste » que la Suède ou la Hollande en matière de violence. Dans ces pays, une gifle donnée à un gamin est un acte illicite, qui encourt la réprobation publique dès l’instant où l’enfant se plaint à un « médiateur ». Ainsi, les pays nordiques suivent à la lettre la convention internationale des droits de l’enfant de 1989 qu’ils ont ratifiée, tout comme la France d’ailleurs. L’article 19 de la dite convention stipule que « l’enfant doit être protégé contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalité physique ou mentale, négligence, mauvais traitements, exploitation ou violence sexuelle ». Cette position est reprise en France par les articles 312 et 331 du code pénal, qui interdisent toute violence physique en institution et aggravent les faits de maltraitance lorsqu’ils sont commis par une personne ayant autorité sur l’enfant. À ce stade, les choses sont tout à fait claires. Mais, et le « mais » est de taille, les ambiguïtés surgissent dès lors qu’il s’agit de définir de façon légale ce qui est considéré comme une violence physique faite à autrui, et surtout à partir de quel seuil elle doit être considérée comme préjudiciable à la personne.

...


Michel Foucault
Surveiller et punir
Naissance de la prison
Paris, Gallimard, 1975.

Peut-être avons-nous honte aujourd'hui de nos prisons. Le XIXe siècle, lui, était fier des forteresses qu'il construisait aux limites et parfois au coeur des villes. Ces murs, ces verrous, ces cellules figuraient toute une entreprise d'orthopédie sociale.

Ceux qui volent, on les emprisonne ; ceux qui violent, on les emprisonne ; ceux qui tuent, également. D'où vient cette étrange pratique et le curieux projet d'enfermer pour redresser, que portent avec eux les Codes pénaux de l'époque moderne ? Un vieil héritage des cachots du Moyen Age ? Plutôt une technologie nouvelle : la mise au point, du XVIe au XIXe siècle, de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre à la fois « dociles et utiles ». Surveillance, exercices, manoeuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, toute une manière d'assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces s'est développée au cours des siècles classiques, dans les hôpitaux, à l'armée, dans les écoles, les collèges ou les ateliers : la discipline.

La prison est à replacer dans la formation de cette société de surveillance.

La pénalité moderne n'ose plus dire qu'elle punit des crimes ; elle prétend réadapter des délinquants. Peut-on faire la généalogie de la morale moderne à partir d'une histoire politique des corps ?


Erving Goffman
Asiles
Minuit - 1996

Erving Goffman présente dans Asiles une interprétation en profondeur de la vie hospitalière qui situe les pratiques thérapeutiques quotidiennes dans le cadre le plus objectif, celui d'une "institution totalitaire", c'est-à-dire d'un établissement investi, comme la prison ou le camp de concentration par exemple, de la fonction ambiguë de neutraliser ou de réadapter à l'ordre social un type particulièrement inquiétant de déviants.

Présentation de l'ouvrage sur Radio France, France culture. Erving Goffman était sociologue, il a écrit "Asiles, Etudes sur la condition sociale des malades mentaux" en 1961. Plus d'informations sur Wikipedia.


Le totalitarisme
Sur Wikipedia, extraits au 8 août 2006 :

La philosophe Hannah Arendt a étudié et décrit ce système, en particulier dans son célèbre livre Les origines du totalitarisme (1951). Selon elle, deux pays seulement avaient alors connu un véritable totalitarisme : l'Allemagne sous le nazisme et l'URSS sous Staline. Elle distingue toutefois des tendances ou des épisodes totalitaires en dehors de ces deux cas. Elle cite notamment les camps de concentration français où furent placés les réfugiés de la guerre d'Espagne ou encore le maccarthisme au début des années 1950 aux États-Unis.

Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d'individus atomisés et isolés. Hannah Arendt

Sans les masses, le chef n'existe pas. Hannah Arendt

L’école du soupçon

Lien Social
Thèmes : Abus sexuel

L’école du soupçon. Les dérives de la lutte contre la pédophilieAuteur(s): Marie-Monique Robin - éd. La Découverte, 2006 (335 p. ; 20 €)

L’affaire est entendue : pendant des décennies, des enseignants ont pu se livrer sur leurs élèves à des agressions sexuelles sans avoir grand-chose à craindre ni de la justice, acquise à l’idée de l’enfant affabulateur, ni de leur hiérarchie qui se contentait de les muter. Quand, le 26 août 1997, Ségolène Royal signe une circulaire ministérielle faisant injonction, sous peine de sanction, d’aviser « immédiatement et directement » le procureur de la République face à toute révélation d’un élève, elle cherche avant tout à en finir avec la culture du silence et de l’omerta longtemps dominante dans l’Éducation nationale. Les affaires de mœurs qui ne dépassaient pas jusque-là une vingtaine par an, s’envolent à 175 dans l’année qui suit. Enfin, pourrait-on penser, l’Education nationale fait le nécessaire pour protéger les élèves et dénoncer ceux qui les agressent. Malheureusement, ce n’est pas si simple que cela. Car 73 % de l’ensemble de ces affaires ont finalement fait l’objet d’un classement sans suite, d’un non-lieu ou d’une relaxe (contre une moyenne de 5 % de relaxe, tous délits confondus).

...
La société face à la monstruosité de la pédophilie n’a pas su éviter de réagir parfois d’une manière monstrueuse. Il est temps qu’elle redresse la barre.

Jacques Trémintin


Après avoir toujours nié l’existence d’abuseurs sexuels dans ses rangs, l’Éducation nationale a opéré une volte-face au milieu des années 1990 : grâce aux militants de la protection de l’enfance, la pédophilie a enfin été dénoncée et poursuivie.
Mais, sous l’effet de la pression médiatique, cette salutaire prise de conscience a conduit l’État à adopter un dispositif de contrôle inadapté, qui mine en profondeur l’ensemble du corps enseignant. Et qui menace à terme l’équilibre de nos enfants.

C’est ce que montre Marie-Monique Robin dans ce livre, fruit d’une investigation approfondie sur les dérives de la lutte indispensable contre les pervers. En effet, depuis l’adoption en août 1997 de la « circulaire Royal », qui impose le signalement au procureur du moindre « fait » suspect, les accusations de pédophilie en milieu scolaire se sont multipliées.

D’authentiques coupables ont été démasqués, mais des centaines d’innocents ont également vu leur vie brisée. Confrontés à une justice d’exception – inversion de la charge de la preuve, dérive vers la « présomption de culpabilité », sacralisation de la parole de l’enfant… –, plusieurs se suicideront. Or, depuis 1999, près de trois affaires sur quatre se sont conclues par un classement sans suite, un non-lieu ou une relaxe.

Grâce à ses propres enquêtes et à l’expérience de la Fédération des autonomes de solidarité, la principale association d’enseignants, Marie-Monique Robin rapporte ici des témoignages bouleversants d’enseignants injustement mis en cause. Et elle explique comment la plupart de leurs collègues ont modifié en profondeur leurs comportements vis-à-vis des élèves : suppression des classes vertes jugées « trop dangereuses », limitation de tout contact physique – potentiellement « suspect » – allant jusqu’au refus de soigner des enfants blessés, etc.

Entre la protection des victimes et le respect de la présomption d’innocence, faut-il vrai-ment choisir ? L’alerte à l’enseignant pédophile nous interpelle sur l’école que nous souhaitons : celle du soupçon ou celle de la confiance ? Et sur la société de demain, où les enfants d’aujourd’hui auront été conditionnés à assimiler à la perversion tout contact physique avec l’adulte.

Marie-Monique Robin
Editions La Decouverte
Parution en janvier 2006
Collection Cahiers libres
ISBN 2707146757

Le juge n'est pas responsable : la mineure l'a trompé sur son âge

lundi 7 aout 2006, 21h33
Sénégal : appel contre la condamnation d’une mineure pour abandon du domicile conjugal

Sur yahoo.fr,
un article de afrik.com

Le procureur général du Sénégal a fait appel de la condamnation d’une mineure à six mois de prison ferme et une amende de 100 000 FCFA pour abandon du domicile conjugal. La sentence, rendue le 27 juillet par le tribunal départemental de Velingara (Sud-Est), est jugée excessive par plusieurs associations de femmes. L’adolescente, qui n’a que douze ans selon son acte de naissance, pourrait recouvrer la liberté dès ce mardi.

La nouvelle se répand comme une traînée de poudre au Sénégal. Un article du journal Walf Grand Place publié, mercredi dernier, a révélé que, le 27 juillet dernier, une mineure avait écopé de six mois de prison ferme et une amende de 100 000 FCFA (environ 150 euros) pour abandon du domicile conjugal. Une décision qui ne satisfait pas le procureur général, qui a fait appel du jugement du tribunal départemental de Velingara (Sud-Est). Il n’a pas souhaité nous accorder un entretien, mais, selon nos informations, l’affaire suit son cours au parquet général de la cour d’appel de Dakar. La démarche, soutenue par plusieurs associations de femmes qui trouvent la sentence sévère, pourrait déboucher sur la libération de l’adolescente dès mardi.

Selon Moussa Sibo M’ballo, l’auteur de l’article parue dans Walf Grand Place, la condamnée est une Peul qui se nommerait Amsatou Baldé. Elle aurait rejoint son mari dans un village de Gambie avant de s’enfuir après des maltraitances. Mais, parce qu’elle aurait accusé son époux « sans en apporter la preuve », la justice aurait tranché en faveur du plaignant. A noter que, selon une source du tribunal départemental de Velingara que nous avons jointe, « elle n’avait pas d’avocat et que le droit sénégalais n’interdit pas le jugement d’une personne non défendue ». Un responsable du ministère de la Justice nous a confié que la jeune fille était sous mandat de dépôt, donc incarcérée, à la prison de Velingara.

Condamnée trop jeune, sentence trop dure

Au ministère de la Justice, une source contactée en début d’après-midi restait sur ses gardes. « Aucun de nos textes ne permet la condamnation d’un mineur car, en dessous de 13 ans, il est jugé irresponsable de ses actes. Il est donc impossible que sur la base de nos textes que l’adolescente ait été poursuivie et condamnée. »

Côté associatif, le dossier ne laisse pas indifférent. Plusieurs associations féminines et certains hauts responsables de ministères, interrogés par Afrik, se renseignent sur cette affaire. Deux paramètres les interpellent. Tout d’abord, la sévérité du verdict choque. « C’est la première fois en 23 ans que je vois une condamnation ferme, affirme Maître Nafissatou Diouf Mbodj, présidente de l’association Femmes juristes du Sénégal. Ici, certaines femmes quittent leur domicile conjugal pour retourner chez leurs parents. D’habitude, on leur donne une peine avec sursis pour les dissuader, pas une peine ferme ! Tous les jours on poursuit des hommes qui ne paient pas leur pension. C’est considéré comme un abandon de domicile, mais ils n’écopent que de sursis. »

Par ailleurs, la juvénilité de la condamnée suscite une levée de boucliers. « Si la médiation n’aboutit pas, c’est au tribunal pour enfants de traiter d’une telle affaire. C’est à lui de décider si la jeune fille retourne avec ses parents ou si elle est placée dans un centre pour enfants en difficultés, indique un membre du Comité de lutte contre les violences faites aux femmes. « Une décision de justice certifie qu’elle a douze ans. C’est le mari qui devrait être poursuivi pour pédophilie. Il n’aurait pas dû pouvoir porter plainte et encore moins obtenir une condamnation », poursuit Me Nafissatou Diouf Mbodj, qui explique s’être informée auprès du juge. Car selon l’article 300 du code pénal « quiconque, lorsqu’il s’agit de la consommation d’un mariage célébré selon la coutume, aura accompli ou tenté d’accomplir l’acte sexuel sur la personne au-dessous de 13 ans accomplis, sera puni de deux ans à cinq ans d’emprisonnement ».

Le juge aurait reçu l’extrait de naissance après le verdict

L’avocate, qui souligne que son association « fera tout pour libérer la jeune fille », estime que les parents sont eux coupables. « S’appuyant sur les principes fondamentaux consacrés par la Loi Fondamentale de notre République, notamment en ses articles 7 et 18 afférents au respect de l’intégrité physique de la personne humaine et à l’interdiction du mariage forcé (...), je compte susciter une action pénale auprès des parents de la fille concernée », précise-t-elle dans un courrier qu’elle a fait parvenir à Afrik.

Car dans le droit sénégalais, le mariage n’est pas légal avant 16 ans. Or, 16 ans, c’est l’âge que la condamnée a déclaré avoir lors de l’audience. « C’est après la décision du juge que les parents de la fille ont déposé son extrait de naissance indiquant qu’elle est née en 1984 (coquille ?), rapporte notre source du ministère de la Justice, qui explique avoir joint le procureur plus tard dans l’après-midi. On ne peut pas faire de reproche au juge. Si l’extrait avait été déposé pendant l’audience, sa décision aurait sûrement été toute autre. » Mais pour Me Nafissatou Diouf Mbodj, même si elle a plus de 12 ans, la condamnation de l’adolescente est « disproportionnée ».

« Libérée et placée en liberté provisoire mardi »

Le responsable du ministère de la Justice explique que les autorités ont réagi rapidement. « Dès que l’information concernant l’âge légal leur est parvenue, elles étaient scandalisées et le procureur a récupéré le dossier et fait appel dans le courant de la semaine dernière. La chambre de conseil va se réunir cet après-midi (lundi) ou demain matin pour éviter d’attendre la prochaine audience. Elle va très certainement casser le jugement du tribunal départemental de Velingara et la jeune fille devrait être libérée et placée en liberté provisoire au plus tard à midi mardi. »

Le mariage précoce tend à reculer au Sénégal. Notamment suite à l’action des ministères concernés, de la société civile et des associations. Toutefois, « si de plus en plus de parents refusent de marier leurs filles jeunes, on constate que des milliers de filles fuient leur mariage forcé », avance Binta Sarr, présidente de l’Association pour la promotion de la femme sénégalaise. Dans ce cas, les familles des époux essayent plutôt de s’arranger à l’amiable. « Il existe des médiations pour que la femme regagne le foyer. Mais dans certains cas des femmes sont rejetées par leur famille et ne peuvent plus y retourner », poursuit-elle. Le Président Abdoulaye Wade dénonce lui-même la pratique. Début juillet, le chef de l’Etat, qui avait comparé la coutume à un viol, a déclaré : « C’est inacceptable de marier des filles à 13 ans et je ferai appliquer la constitution qui interdit formellement de tels mariages ».

Habibou Bangré

August 7, 2006

Décès d'une ado de 13 ans

BORDEAUX (AP) - Une jeune fille de treize ans est décédée samedi après-midi, sur la plage de Lacanau, après avoir été ensevelie sous le sable alors qu'elle creusait un trou, a-t-on appris auprès de Michel Crechet, sous-préfet de Blaye.

L'adolescente, originaire de Strasbourg passait ses vacances en famille sur les plages de la Gironde. Elle creusait un trou assez profond dans le sable, lorsque les parois se sont effondrées. Il semble que ses parents qui tournaient le dos à la scène aient mis plusieurs minutes avant de prendre conscience de l'accident.

Alertés, les secours ont tenté de réanimer la victime pendant un peu plus d'une heure, avant qu'elle ne soit transportée par hélicoptère à l'hôpital de Bordeaux où elle est décédée samedi soir. AP

Un avis de Rabbi Eleazar ben Yaaqov

Traité Derekh Erets Rabbah, ch. 9, à la fin du Traité Avodah Zarah...

Un père pauvre reçoit trois invités et, n’ayant que trois oeufs chez lui, il les place devant eux pour les leur offrir. Ils les offrent en retour au fils de la maison, celui-ci commence à les saisir et en porte un à sa bouche. Le père entre à cet instant ; scandalisé par ce qu’il pense être le comportement de son fils, il le rudoie du haut de sa haute taille, le fils tombe sur le sol et meurt. Dès que la mère voit son fils mort, elle se précipite sur le toit, en tombe et meurt et le père, devant ce désastre, en fait autant. Rabbi Eleazar ben Yaaqov dit : “trois êtres vivants furent tués par cette affaire”. De nombreuses composantes sont là rassemblées : la colère, le malentendu, l’erreur de perception, le rapport du fort au faible, l’agressivité parentale, la fusion de la mère à l’enfant, l’incapacité de l’homme à supporter les conséquences de ses actes, la passivité des témoins du drame. En ce point, les commentateurs ne condamnent pas ces suicidants mais ils en tirent une règle de conduite : que des invités ne se permettent pas d’interférer dans les relations d’une famille sans en obtenir l’autorisation par avance car la structure familiale est susceptible de se détérioriser très rapidement jusqu’au point le plus dramatique.

Source : modia.org

Livre scientifique on-line (66 pages A4)
Le suicide dans les textes de la tradition juive
par Pr. Yehoshua Rahamim Dufour
Département de Criminologie.
Bar-Ilan University. Ramat-Gan. Israël.

August 5, 2006

« nous recherchons des formules acceptables par tous »

PARIS (AP), vendredi 4 aout 2006, 21h55 - Un peu moins d'une semaine après que la France a mis en circulation aux Nations unies un projet de résolution sur le Liban, Jacques Chirac s'est entretenu vendredi soir au téléphone avec Kofi Annan et lui a indiqué que "nous recherchons des formules acceptables par tous", a rapporté l'Elysée.

...

BEYROUTH (AP) - Au moins 23 personnes sont mortes vendredi dans l'explosion de quatre missiles israéliens qui se sont abattus sur des ouvriers agricoles qui chargeaient des légumes dans un camion frigorifique près de la frontière libano-syrienne, selon un responsable de la défense civile libanaise.

En outre, 17 ouvriers agricoles ont été blessés dans l'attaque et d'autres pourraient être ensevelis sous les gravats, a précisé le responsable, Ali Yaghi, présent sur place. Un bulldozer a été mobilisé afin de tenter de dégager d'éventuels survivants.

M. Yaghi a aussi expliqué que des véhicules avaient été dépêchés sur les lieux pour évacuer les 23 corps ainsi que les blessés vers la ville syrienne de Homs, car les routes vers des hôpitaux au Liban étaient coupées en raison des raids aériens israéliens menés un peu plus tôt dans la journée.

August 4, 2006

Rage et abattage de chiens en Chine

La ville de Jining, dans l'est de la Chine, prévoit de lancer une campagne de massacre de chiens afin d'endiguer toute épidémie de rage, a rapporté l'agence Chine Nouvelle, vendredi. Pour tout cas de rage décelé, les autorités ont annoncé que les chiens se trouvant dans un périmètre de cinq kilomètres seront abattus.

Cette mesure s'avère être la conséquence de la mort de 16 personnes emportées par la maladie ces huit derniers mois dans la province de Jining.

Sans préciser le nombre exact d'animaux qui seront tués, Chine Nouvelle précise toutefois que Jining compte 500.000 chiens.

Les autorités sanitaires ont opté pour cette solution radicale alors que le recours à des pratiques similaires perpétrées il y a quelques jours dans le sud-ouest du pays avaient provoqué, notamment dans les médias: dans la province du Yunan, quelque 50.000 chiens avaient été abattus après trois cas mortels de rage chez l'être humain.

"C'est complètement fou. Ces pratiques entâchent l'image de notre pays et démontrent à quel point les élus locaux sont paresseux et manquent de considération," s'insurge Zhang Luping, fondateur d'un centre d'étude des relations homme-animal à Pékin. "Il faut y mettre un terme au plus vite."

Des activistes militant pour la protection des animaux utilisent les médias pour essayer de changer cette politique d'abattage systématique et de sang froid, selon Zhang.

La Chine a connu une forte augmentation de cas de rage au cours des dernières années, avec 2.651 décès en 2004, selon les autorités sanitaires chinoises. Dans ce pays, seuls 3% des chiens sont vaccinés. AP

ssz/v172/ma
vendredi 4 aout 2006, 12h00

August 3, 2006

Barbarie en jupes courtes

société
Barbarie en jupes courtes
Agression . Cinq mineures poursuivies dans l’Aisne pour « actes de torture ».

Cinq adolescentes de quatorze à dix-sept ans ont affligé à Élodie, seize ans, des actes qualifiés « de torture ou de barbarie » par la justice. L’agression s’est déroulée dans la nuit de vendredi à samedi dans un foyer éducatif à Saint-Quentin, dans l’Aisne, où l’ensemble des protagonistes ont été placées par un juge des enfants à la suite de problèmes familiaux.

La victime a été rouée de coups par trois d’entre elles en présence de deux complices, dont l’une faisait le guet, selon Valérie Foresti, substitut du procureur de Saint-Quentin. « Elles ont tenté de l’étrangler avec un fil électrique, lui ont entaillé divers endroits du bras avec des lames de rasoir, et sur le front avec une paire de ciseaux », détaille-t-elle. Toujours selon la substitut du procureur, les trois coupables présumées des faits ont ensuite versé du parfum, du déodorant en spray et de la mousse à raser sur les plaies de la victime, en l’obligeant à garder les yeux ouverts.

Ces actes violents n’ont pas été niés par les agresseuses, interpellées à la suite de l’intervention d’une surveillante de nuit. Élodie aurait proféré des insultes racistes à leur égard. Mais l’argument ne semble pas convaincre la substitut du procureur, qui estime que « ces jeunes filles sont très perturbées, manquent de repères et n’ont pas eu de cadre familial sécurisé ». Des éducateurs les décrivent comme de « fortes têtes, faisant régner la terreur dans l’établissement », selon Valérie Foresti.

Les cinq adolescentes ont été mises en examen pour « actes de torture ou de barbarie, aggravés par le fait qu’elles ont agi en réunion et ont utilisé plusieurs armes ». Quatre d’entre elles ont été placées sous contrôle judiciaire, dans d’autres foyers éducatifs.

M. K.

L'Humanité, édition du 2 août 2006.


AISNE - DELINQUANCE
RTL, 01/08/06

Une mineure torturée par cinq adolescentes
Nuit de terreur vendredi dernier dans l'Aisne, à Saint-Quentin, dans un foyer de jeunes filles où l'une des résidentes a été torturée pendant de longues heures par cinq autres adolescentes. Ces dernières, âgées de 14 à 17 ans, ont été mises en examen pour "actes de torture ou de barbarie aggravés par le fait qu'ils ont été commis en réunion", a-t-on appris mardi auprès du substitut du procureur de la République de Saint-Quentin. Elles avaient auparavant été placées sur décision judiciaire dans un foyer de Saint-Quentin.

900 morts, 3.000 blessés et des animaux de compagnie à la rue

BEYROUTH (AP) - Plus de 900 Libanais ont été tués et 3.000 autres blessés depuis le début de l'offensive israélienne dans le sud du Liban, le 12 juillet dernier, a annoncé jeudi le Premier ministre libanais Fouad Siniora dans une déclaration retransmise depuis la réunion d'urgence de l'Organisation de la Conférence islamique en Malaisie.

"Plus de 900 (Libanais) ont été tués et 3.000 autres blessés, et un tiers des victimes sont des enfants de moins de 12 ans", a souligné Siniora devant les participants au sommet de l'OCI.

Il a ajouté que l'offensive israélienne au Liban "prend un tribut énorme en vies humaines et en infrastructure et a totalement ravagé notre pays et dévasté notre économie".

Le dernier bilan officiel faisait état de 548 morts -dont 477 civils, 25 soldats libanais et au moins 46 combattants du Hezbollah. Le ministère de la Santé n'avait toutefois pas exclu que ce bilan pourrait être plus important.

"Un quart de notre population, soit un million de personnes, a été déplacé, et nombreux sont ceux qui n'ont pas de foyer où retourner", a dit le Premier ministre libanais. AP

MAALOT, Israël (AP) - A la nuit tombée, quand le Hezbollah cesse ses tirs de roquettes sur le nord d'Israël, des enfants s'aventurent dans des rues désertes, chargés de conteneurs d'eau et de petits sacs de nourriture pour chiens.

Laissés à l'abandon par des centaines de milliers d'Israéliens qui ont fui les attaques des miliciens chiites libanais depuis 21 jours, des animaux meurent. Mais des équipes de secours se sont mobilisées.

"Nous participons à l'effort humanitaire dans cette guerre," explique Yadin Elam, directeur de l'organisation de sauvegarde des animaux Hakol Chai. "Notre travail est d'aider les animaux car ils ne peuvent rien faire seuls."

Tôt jeudi matin, deux tirs de roquettes ont touché Maalot. L'attaque n'a fait aucun blessé mais il s'agissait du premier bombardement nocturne du Hezbollah.

Quand le conflit a commencé entre Tsahal et le Parti de Dieu il y a trois semaines, le nord de l'Etat hébreu qui compte un million d'habitants a vu au moins 300.000 personnes fuir la région, abandonnant souvent des animaux de compagnie.

D'après Julia Mailer, bénévole au sein d'Hakol Chai, la plupart des gens pensaient rentrer chez eux le surlendemain au plus tard.

Alors que la bénévole vient de déposer de l'eau au coin d'une rue, à peine s'est-elle reculée que plusieurs chats s'approchent prudemment de la bassine avant d'être rejoints par d'autres félins assoiffés. Certains se laissent approcher et caresser, un signe selon Julia Mailer, qu'ils n'étaient pas des chats errants mais des animaux abandonnés ou ayant fui après une attaque à la roquette.

"Quand ils se trouvent à proximité du lieu d'une explosion, les chiens peuvent devenir hystériques à cause du bruit et se mettent à courir sans but pendant plusieurs kilomètres," explique Zafrir Volansky, qui dirige une clinique vétérinaire de Nahariya, dans le nord d'Israël. "Certains animaux sont pris de crises de tremblements, d'autres cessent de se nourrir et de boire. Les chats en général trouvent refuge dans des endroits sombres et confinés, ils y restent quelquefois plusieurs jours."

Le gouvernement ne dispose pas encore de données chiffrées précises quant au nombre d'animaux abandonnés ou désorientés, d'après Youval Hadani, du service vétérinaire du ministère de l'Agriculture pour le nord d'Israël. Mais plusieurs centaines voire milliers d'animaux auraient besoin d'être nourris ou sauvés.

Des bénévoles sillonnent les rues pour nourrir les animaux mais ce n'est pas suffisant. Les organisations pour la protection des animaux ont requis l'aide des habitants qui n'ont pas fui, leur demandant par le biais d'affiches dans des lieux publics, de placer des conteneurs d'eau dans les rues et de les avertir s'ils voient un animal en détresse. AP

PARIS (AP) - La situation humanitaire au Liban "est de plus en plus inquiétante, voire désastreuse", a souligné jeudi le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, qui a annoncé l'envoi par la France, le 11 août prochain, d'un bateau chargé d'aide humanitaire à destination de Beyrouth.

"Nous avons passé le cap du million de déplacés, et parmi ces déplacés, la moitié sont des enfants", tandis qu'on déplore plus de 800 morts et 3.000 blessés, a expliqué le ministre au cours d'une conférence de presse.

"Dans le sud du pays, il n'y a plus que les personnes âgées qui sont restées chez elles. ...


PUTRAJAYA, Malaisie (AP) - L'Organisation de la conférence islamique (OCI) a appelé jeudi à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hezbollah tandis que le président iranien proposait, pour sortir de la crise au Liban, la destruction de l'Etat hébreu.

JERUSALEM (AP) - Le ministre israélien de la Défense a ordonné jeudi aux responsables de l'armée de se préparer pour une nouvelle étape de l'offensive au Liban, ce qui pourrait conduire l'armée à prendre le contrôle du Sud-Liban jusqu'au fleuve Litani, ont rapporté des responsables militaires.

Paris condamne les propos "inacceptables" d'Ahmadinejad sur Israël
AFP 04.08.06 | 09h25

Le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a condamné vendredi les propos "inacceptables" du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui a jugé la veille que "le véritable remède au conflit (au Liban) est l'élimination" d'Israël.

"Je condamne totalement ces propos qui sont inacceptables et j'ai été le premier ministre des Affaires étrangères occidental à condamner les propos (précédents) de M. Ahmadinejad", a dit M. Douste-Blazy à Radio France Internationale (RFI).

Le président iranien, dont le pays soutient le Hezbollah chiite libanais, a appelé à plusieurs reprises à l'élimination du régime d'Israël, qu'il a qualifié notamment de "tumeur".

M. Douste-Blazy a toutefois réaffirmé la position française favorable à une implication de l'Iran dans un règlement du conflit en cours entre le Hezbollah et Israël.

"L'Iran joue un rôle manifestement important dans la région et en particulier dans ce conflit israélo-libanais", a-t-il souligné. "Il est tout à fait important de le lui dire tant qu'il est temps".

En visite à Beyrouth, M. Douste-Blazy avait évoqué lundi le rôle de "stabilisation" joué par l'Iran dans la région. Il avait ensuite recadré ses propos en assurant que Téhéran doit jouer "un rôle de stabilisation et non de déstabilisation".

En ce qui concerne Damas, "nous ne voudrions pas qu'en discutant avec la Syrie du problème libano-israélien on se retrouve en train de discuter d'autre chose", a redit vendredi M. Douste-Blazy.

Il faisait référence à la résolution 1595 du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée en 2005 après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri et lançant une enquête internationale sur cet attentat.




An injured cat walks away from Ouzai port after an Israeli air raid on Beirut, August 4, 2006. Israeli aircraft struck three bridges linking Beirut to the north of the country on Friday, security sources and witnesses said.
REUTERS/Mohamed Azakir (LEBANON) - Fri Aug 4, 4:28 AM ET


Beyrouth 1991
"Gabriele Basilico", jusqu'au 29 juillet, Galerie Anne Barrault
"Un été italien", jusqu'au 15 octobre, Maison européenne de la photographie



July 31, 2006

Cherche ventre à louer

BUENOS AIRES (AFP) - Un homme d'affaires vivant en Espagne a passé une petite annonce disant qu'il "cherche un ventre à louer pour avoir un enfant", dans une petite annonce publiée par un quotidien de la province argentine de Cordoba (centre) dont il est originaire.

L'homme de 40 ans, qui vit à Barcelone depuis 2001 et a pris le surnom de Mariano, précise qu'il cherche "une belle femme, âgée entre 18 et 28 ans".

Interrogé sur sa démarche par le quotidien argentin Clarin qui a publié ses déclarations samedi, il a affirmé avoir reçu des centaines de réponses à sa petite annonce.

Il a expliqué qu'il se rendait régulièrement à Cordoba pour affaires et avait choisi la voie des petites annonces pour devenir père "après l'échec de plusieurs relations de couple".

L'homme refuse de se faire "dicter les conditions et extorquer de l'argent" pour pouvoir voir sont enfant et compte "négocier" avec la future mère "entre adultes", selon le journal.

Sans vouloir préciser la somme, il s'est dit prêt à verser à l'éventuelle mère l'équivalent du coût d'études universitaires, s'il s'agit d'une jeune étudiante, ou le coût d'une maison.

Un vide juridique permet ce genre de démarches en Argentine, pays dont le code pénal ne prévoit pas un délit comme la "location d'un ventre".

24 heures de « passage sûr »

Cette décision a été prise après la mort, dimanche, de 52 civils, dont 30 enfants, à Cana, dans le sud du Liban, lors de raids aériens israéliens contre cette localité.

24 HEURES DE "PASSAGE SÛR" POUR LES CIVILS

Auparavant, le porte-parole du Département d'Etat Adam Ereli avait indiqué, à Jérusalem, que cette suspension avait été décidée par Israël pour se donner le temps de mener une enquête sur le bombardement de Cana. L'Etat hébreu "se réserve le droit, évidemment, d'agir contre des cibles préparant des attaques contre lui", avait également dit M. Ereli. La décision d'Israël est intervenue à l'issue de discussions, tard dans la soirée de dimanche, entre la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et des hauts responsables israéliens.

Israël coordonnera également, avec les Nations unies, une période de 24 heures de "passage sûr" pour les civils qui souhaitent quitter le secteur, a ajouté M. Ereli.

La sécrétaire d'Etat Condollezza Rice est arrivée samedi soir à Jérusalem, pour la deuxième fois en une semaine, pour tenter de trouver une issue à la crise au Proche-Orient. Elle devait ensuite se rendre à Beyrouth mais le bombardement de Cana l'a obligée de renoncer à ce déplacement et elle a décidé de rentrer lundi à Washington.

Le Monde, 31 juillet 2006
Israël suspend ses frappes aériennes sur le Liban pendant 48 heures

Des servantes philippines empêchées de fuir
Leurs employeurs libanais refusent par tous les moyens de les laisser rentrer au pays.
Par Isabelle DELLERBA
Libération, Lundi 31 juillet 2006

«Madame est gentille. Madame me laisse rentrer chez moi.» Joséphine, une valise noire flambant neuve à la main, n'en finit plus de remercier sa patronne qui lui a accordé le droit de retourner aux Philippines. Alors que les autres étrangers ont déjà presque tous fui le pays constamment bombardé par l'aviation israélienne, des milliers d'Asiatiques attendent encore d'être évacués. Certains de leurs employeurs refusent de leur rendre leurs passeports, indispensables sésames pour pouvoir quitter le Liban. «J'ai des amies qui ont été enfermées à double tour chez elles, raconte Maria, 25 ans. Elles n'ont même plus le droit de descendre dans la rue. Leurs maîtres ont trop peur qu'elles s'échappent.»

Faire-valoir. La plupart des Philippines immigrées au pays du Cèdre travaillent comme bonnes à tout faire. Corvéables à merci, payées une misère, elles sont totalement dépendantes de leurs patrons, qui conservent leurs papiers d'identité et n'ont pas toujours envie de les voir abandonner la résidence familiale. Et pour cause. Ces jeunes femmes non seulement s'occupent des courses, de la cuisine, du ménage et des enfants, mais elles représentent aussi un indiscutable faire-valoir pour quiconque prétend appartenir à la bonne société.

...


PARIS (AP) - Soixante enfants libanais sont arrivés samedi en fin d'après-midi à l'aéroport parisien de Roissy, pour passer un mois de vacances en France.

Ils ont quitté Beyrouth pour Chypre par bateau avec 16 accompagnateurs, avant de prendre à Larnaca un vol spécial à destination de Roissy.

Ils ont été accueillis par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, également président du Conseil général des Hauts-de-Seine qui a invité les enfants âgés de 12 à 16 ans, en coopération avec l'Association médicale franco-libanaise. AP


NATIONS UNIES (AP) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une déclaration exprimant son "choc extrême et sa détresse", mais ne condamnant pas le bombardement de Cana par l'armée israélienne.

"Le Conseil de sécurité exprime son choc extrême et sa détresse face au bombardement par les forces israéliennes de défense d'un immeuble d'habitation à Cana, au sud-Liban, qui a causé la mort de dizaines de civils, pour la plupart des enfants, et blessé de nombreux autres", dit la déclaration finale, adoptée lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Dans sa déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité exprime également "son inquiétude face à la menace de l'escalade de violence et ses conséquences graves sur la situation humanitaire, appelle à la fin de la violence, et souligne l'urgence d'obtenir un cessez-le-feu durable, permanent et pérenne".

Le texte appelle enfin les membres du Conseil de sécurité à "travailler sans délai pour adopter une résolution en vue d'un règlement durable de la crise".

D'autres points discutés par les diplomates, dont un "appel pour une cessation des violences en cours" ont été supprimés de la déclaration après les dernière consultations du Conseil de sécurité, alors que le Qatar souhaitait au nom des pays arabes qu'un langage plus ferme soit employé. AP


BEYROUTH (Reuters) - Des avions de guerre israéliens ont effectué lundi des frappes sur l'est du Liban menées, selon des sources proches de la sécurité libanaise, peu après la suspension par l'Etat juif, pour 48 heures, de ses raids aériens sur le Sud-Liban.

Israël affirme quant à lui que ces frappes sont intervenues pendant la nuit, avant l'entrée en vigueur de la suspension.


NEW YORK (Reuters) - Le Hezbollah est responsable de la mort de 54 civils libanais, parmi lesquels 37 enfants, dans une frappe israélienne, a estimé dimanche dans une interview le vice-Premier ministre israélien, Shimon Peres.

Israël a décidé de suspendre pendant 48 heures ses raids aériens au Sud-Liban pour mener une enquête sur ces frappes.

Le co-lauréat du Prix Nobel de la Paix 1994 a estimé que la communauté internationale devait faire pression sur le Hezbollah pour qu'il cesse ses attaques.

"(Le bombardement de Cana) est une tragédie, et tout particulièrement la mort d'enfants. S'il y a une chose que nous n'aimons pas voir, c'est bien un enfant devenir une victime de la guerre. Mais nous nous trouvons dans une situation très particulière dont nous ne sommes pas responsables", a dit Peres.

"Si le Liban veut un cessez-le-feu, il doit dire au Hezbollah d'arrêter de se battre et il y aura un cessez-le-feu", a-t-il ajouté. "Il faut faire pression sur le Hezbollah".

Lorsqu'on lui a demandé où se trouvaient les responsabilités dans l'affaire du bombardement de Cana, l'ancien chef de gouvernement a répondu: "C'est totalement la faute (du Hezbollah)".

La guerre au Liban a été provoquée par l'enlèvement, le 12 juillet, de deux militaires israéliens par le Hezbollah lors d'un raid en territoire israélien.

Israël cherche désormais à en finir avec le Hezbollah, qui est soutenu par l'Iran et la Syrie.

"Tant qu'on nous attaquera, il nous faudra nous défendre", a dit Peres, qui devait prendre la parole devant une organisation juive américaine.

"Vous me demandez quand tout cela va s'arrêter? Il y a trois cas possibles: soit le Hezbollah n'a plus de munition, soit il se fatigue, soit le gouvernement libanais lui met la pression".


Dans une interview à «Liberation», le vice-premier ministre du gouvernement israélien affirme que l'Etat Hébreu «se défend»
LIBERATION.FR : Mercredi 26 juillet 2006

"Ce sera nous ou le Hezbollah !", avez-vous lancé mardi devant les députés israéliens…

Oui, c’est nous ou eux. Ils nous ont attaqués, on se défend. Et c’est vrai aussi pour le Liban. C’est le Hezbollah qui détruit le Liban. C’est une organisation libanaise qui combat contre son pays, qui sert les intérêts de l’Iran qui cherche à créer un hégémonie perse au Moyen-Orient. Pourquoi le Liban aurait-il besoin d’avoir le Hezbollah ? Le gouvernement libanais avait été capable de se débarrasser des Syriens pourquoi ne peut-il pas désarmer le Hezbollah ? Nous avons aujourd’hui un quartet de la terreur : deux états - la Syrie et l’Iran - et deux semi-états – l’un en train de se constituer, le Hamas, et un état à l’intérieur d’un état, le Hezbollah. La Syrie a un double langage. Elle est aujourd’hui plus proche de l’Iran qu’aucun autre pays. Notre armée a quitté le Liban en 2000 en accord avec la résolution 1559 de l’Onu, et nous n’avons jamais cherché à capturer un soldat libanais ou un civil, on ne s’est pas mêlé de la politique libanaise, et nous avons été attaqués.
Tous les gens qui nous critiquent aujourd’hui qui trouvent que nous avons une réponse « disproportionnée » devraient nous dire quoi faire quand des milliers de roquettes sont tirées sur notre pays. Et s’ils peuvent faire quelque chose. Ils vont nous défendre ? La communauté internationale va-t-elle empêcher l’Iran et la Syrie de fournir des roquettes et des missiles, des armes et de l’argent pour attaquer Israël ? Empêcher le Hamas de tirer des roquettes sur Israël depuis Gaza ? De prendre en otage un soldat israélien sur le sol israélien ?....




Une de El Watan, quotidien d'Algérie


« C’est pas Israël, c’est l’autre qui a commencé »
El Watan - Lundi 31 juillet 2006 - 6
IDÉES - DÉBAT

Il faut être un homme politique ou un journaliste de très mauvaise foi, pour invoquer le «droit à l'autodéfense» d'Israël, en comparant l’enlèvement de deux soldats par une milice à cette destruction sans précédent du Liban, pire qu’en 1982 et 1996. Mais l’opinion publique n’est pas dupe, les images parlent d’elles-mêmes. Tous les citoyens du monde regardent incrédules cette grave dégénérescence des puissances occidentales incapables de stopper cette descente aux enfers du peuple libanais.

Comme le dit l’historien pacifiste juif, Ilan Pappe, professeur à Haïfa: «Dès qu’il est question d’Israël, les politiciens occidentaux abandonnent toute considération morale ou éthique. Ils sont totalement aveuglés. Il s’agit de bien plus qu’un extrême attachement émotionnel. Il s’agit d’une véritable programmation mentale.»

LE LIBAN TRAHI PAR L’OCCIDENT

Comme toujours, la plupart des informations sur le conflit entre Israël et ses voisins tournent à l'enfantillage: «C'est pas Israël, c’est l’autre qui a commencé!» Au bout que quelques minutes de reportages tendancieux, on complique le conflit en le ramenant à 1967, à 1948, puis à l’holocauste pour enfin remonter aux temps bibliques. Depuis sa création par les puissances coloniales en 1948, l’Etat d’Israël n'a jamais été menacé dans son existence, mais au contraire toujours encouragé dans sa politique expansionniste par ses puissants protecteurs.

Comment Israël et l’Occident peuvent-ils décemment se plaindre de la détention d'un soldat par le Hamas, ou de deux par le Hezbollah, alors qu'Israël détient des milliers de Palestiniens et de Libanais depuis des années, généralement sans procès, souvent torturés, sans oublier le sinistre Guantanamo.

...

Edito d'El Watan sur le net...

L’inutile ligue
Le massacre de plus de cinquante femmes et enfants libanais par l’armée israélienne a mis nettement en relief la faiblesse structurelle du monde arabe. Celui-ci semble tétanisé, hébété face à l’agression sioniste contre le Liban et la bande de Ghaza. Jamais il n’est apparu aussi divisé, aussi dispersé. Il est pour ainsi dire une coquille vide, dépassé par les évènements, comme cette ligue qui porte son nom. Jamais une organisation régionale ou internationale n’a montré autant d’incompétence et de lâcheté (...)

Il ne faut pas être pressé, il y a du stock

Un ado meurt dans sa cellule, la justice refuse d'instruire
Par Olivier BERTRAND
Libération Lundi 31 juillet 2006 - 06:00

Cela fait quatre ans que Nabil Boussedja est mort, dans une cellule de la prison Saint-Paul à Lyon. Son codétenu avait mis le feu à son matelas, on les a retrouvés asphyxiés et brûlés. Depuis, les parents de Nabil se battent pour obtenir l'ouverture d'une instruction. Mais la justice, prompte à incarcérer leur fils, se dérobe depuis quatre ans.

Nabil avait 16 ans. Il était incarcéré pour la première fois, pour un vol avec effraction dans une croissanterie. Son père, Belkacem Boussedja, 56 ans, se souvient de ce pressentiment, le vendredi 26 avril 2002. Chauffeur de poids lourd pour la Poste, il passait près de la prison lorsqu'un collègue a vu de la fumée qui sortait d'une fenêtre. Le père a ramené le camion ; on lui a dit de rappeler chez lui. Il a compris aux hurlements de sa femme.

«Un gros bébé». Nabil avait des problèmes de comportement, de scolarité, depuis quelques années, et un juge pour enfants le suivait. Très présents dans l'éducation de leur fils, peut-être un peu trop, les parents avaient choisi de le mettre dans un établissement catholique, sur les pentes de la Croix-Rousse, loin des mauvaises fréquentations supposées du collège de quartier, à Villeurbanne. Séparé de ses copains, Nabil était devenu agressif, insolent. Les conneries ont commencé vers 14 ans, après la mort d'une grande soeur handicapée à la suite d'une opération. «Nabil ne montrait pas sa peine, dit le père. J'ai appris longtemps après, par des copains à lui, qu'il allait souvent au cimetière, pour prier sur la tombe de sa soeur.»

A l'époque, Belkacem travaillait beaucoup. «Quand je rentrais tard, poursuit son père, je regardais dans l'entrée s'il y avait les chaussures de Nabil. Puis j'ai bossé de nuit, je dormais le matin, et il m'a glissé des mains. Ce n'était pas le méchant garçon. Mais il ne réfléchissait pas, il fonçait. Je lui disais : "Tu finiras par y laisser ta peau".»

Après quelques vols (un scooter, un téléphone portable, des bouteilles d'alcool), son juge l'a placé. Les responsables de l'établissement décrivaient un garçon souriant, poli avec les adultes. Un «gros bébé capricieux, immature et influençable». Il voulait apprendre la plomberie ; c'était impossible avant 16 ans. «Les problèmes de ces adolescents sont multiples, complexes, rappelait un éducateur, peu après la mort de Nabil. Cela ne se digère pas en quelques semaines ou quelques mois. Le travail s'étale souvent sur des années, avec des progrès, des rechutes. Mais pour la société, la récidive est un échec et les discours sécuritaires ont rendu les temps éducatif et judiciaire inconciliables.»

A l'aveugle. En février 2002, Nabil avait écopé de sa première peine : deux mois avec sursis et mise à l'épreuve pour un vol. A partir de là, il aurait dû être suivi par un éducateur. Le service de probation était débordé ; les parents ont reçu une lettre indiquant que, «compte tenu de la surcharge du service», la «mesure» était mise en attente. «Là, on loupe vraiment quelque chose, enrage un autre éducateur qui a connu Nabil. Des fois, il suffit d'un rendez-vous pour faire trace dans la tête du gamin. Comment voulez-vous qu'il prenne conscience de sa culpabilité lorsqu'on lui parle d'une mesure mise en attente. Il faudrait ancrer tout de suite que la peine existe et que le risque d'aller en prison s'approche.»

Deux mois plus tard, avec deux copains, Nabil a fracturé la porte d'une croissanterie, juste en face du palais de justice. Ils ont piqué des canettes, des Ticket-restaurant et un peu d'argent. Pincés, ils ont passé le week-end en garde à vue, avant d'être présentés à la justice, le 21 avril 2002. Les juges des enfants n'assurant pas de permanence à Lyon le dimanche, un magistrat non spécialisé l'a reçu. Et il a dû prendre une décision à l'aveugle, pour un garçon de 16 ans. Il n'avait aucun renseignement car le dossier de Nabil se trouvait enfermé dans le bureau du juge des enfants chargé de le suivre. Une incarcération a été décidée, «faute d'alternative» ce week-end-là, au premier tour de l'élection présidentielle, après une campagne nourrie de thèmes sécuritaires. Les parents n'ont même pas été prévenus.

Plainte. Saint-Paul débordait alors. Vingt-huit adolescents pour treize places chez les mineurs. Nabil a été placé avec un condamné, alors qu'il était mineur et prévenu. Son codétenu venait de Grenoble et demandait à purger sa peine près de chez lui, afin que ses parents viennent le voir. Il menaçait de mettre le feu à son matelas. Le 26 avril, vers 15 heures, juste après la balade, il est passé à l'acte. Cinq gardiens sont intervenus. La porte de la cellule s'était dilatée ; ils l'ont défoncée, mais trop tard.

Belkacem a déposé une première plainte dans un commissariat, le 29 avril 2002. Pour «non-assistance à personne en danger» et homicide involontaire. Il visait le directeur de la prison et le magistrat ayant incarcéré son fils. Pas de nouvelles. Alors, le 23 septembre 2005, il s'est constitué partie civile auprès du doyen des juges d'instruction, pour obliger la justice à instruire. Elle a encore fait la sourde oreille. L'avocat du père a continué d'insister, le doyen des juges a finalement fixé une consignation de 1 500 euros, en mars 2006. Belkacem a payé, avec l'aide de la famille. Depuis, plus de nouvelles. «J'ai encore appelé, il y a quelques jours, indique Me Marcel Guidicelli, l'avocat de la famille. On m'a répondu qu'il ne fallait pas être pressé comme cela, qu'il y a du stock d'affaires à traiter et que rien ne pressait nous concernant.»

Le père de Nabil aimerait que cette affaire aille au bout, «pour nous aider à achever le deuil». Sa femme Farida, 48 ans, a été hospitalisée longtemps après la mort de Nabil. Elle reste dépressive, et croit parfois voir son garçon dans le poste de télévision ou en train de se coiffer dans le salon. «On ne demande pas un sou, dit Belkacem. On veut juste comprendre comment notre grand est mort.»

July 30, 2006

Une idée, comme ça.. .




En une du Monde du 30 juillet 2006, par Plantu



En une de USA Today, 15h16 heure de Paris, un enfant au premier plan... Der Spiegel publie une série d'images qui expriment la douleur et l'armée israëllienne s'explique : des missiles ont été tirés à plusieurs reprises depuis cet endroit. "Nous visions des lanceurs qui tiraient des missiles." Gaza promet des représailles et les libanais s'en sont pris aux bâtiments de l'ONU...




BEIRUT (AP) — Israeli missiles hit several buildings in a southern Lebanon village as people slept, killing at least 56, most of them children, in the deadliest attack in 19 days of fighting.

The Lebanese Red Cross said the airstrike in Qana, in which at least 34 children were killed, pushed the overall Lebanese death toll to more than 500. Secretary of State Condoleezza Rice postponed a visit to Lebanon in a setback for diplomatic efforts to end hostilities.


Spiegel Online, 30 Juli 2006
Israel lehnt Feuerpause trotz Kana-Tragödie ab

Israels Angriff auf das libanesische Dorf Kana, bei dem 37 Kinder starben, hat weltweit Kritik und Entsetzen ausgelöst. Die EU verurteilt den Angriff, US-Außenministerin Rice ruft nach einer Waffenpause. Premierminister Ehud Olmert drückt Bedauern aus, will die Offensive aber fortsetzen.








CANA, Liban (AP) - L'armée israélienne a fait savoir qu'elle avait visé Cana parce que des missiles ont été tirés à plusieurs reprises depuis cet endroit. "Nous visions des lanceurs qui tiraient des missiles", a affirmé le capitaine Jacob Dallal, un porte-parole de Tsahal. Il a ajouté que Tsahal avait lancé des prospectus sur Cana il y a plusieurs jours, demandant aux civils de quitter le village.


GAZA (Reuters) - Le Hamas, au pouvoir dans les territoires palestiniens, a juré dimanche de perpétrer des attaques contre Israël, y compris éventuellement des attentats suicide, en représailles aux bombardements israéliens qui ont tué 40 civils dimanche dans le village de Cana, au Sud-Liban.




International Herald Tribune, 19 juillet 2006



PARIS (AFP), 16h55 - Israël a été largement condamné après la mort dimanche d'au moins 51 civils dont 25 enfants dans le bombardement du village de Cana, dans le sud du Liban, qui a entraîné l'annulation d'une visite de Condoleezza Rice à Beyrouth et une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu.

Les appels se sont multipliés en faveur d'une cessation des hostilités au Liban, entrées dans leur 19è jour et qui ont fait 750 morts au total selon Beyrouth.

L'UE, par la voix de son Haut représentant pour la politique étrangère, Javier Solana, a exprimé sa "consternation", soulignant que "rien ne peut justifier" de telles pertes civiles. La présidence finlandaise de l'Union européenne s'est dite "choquée" et a appelé à "une cessation immédiate des hostilités".

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a dénoncé une "agression barbare" et a demandé "l'ouverture d'une enquête internationale sur cette tuerie et sur les autres crimes de guerre commis par Israël au Liban". L'Organisation de la conférence islamique a condamné un "crime de guerre".

Le bombardement de Cana a contraint Washington, principal allié d'Israël qui s'était refusé jusqu'à présent à réclamer un cessez-le-feu immédiat, à en admettre la nécessité.

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July 29, 2006

L'ONU appelle à une trêve de trois jours


JERUSALEM (Reuters), 29 juillet, 11h18 - Israël a jugé inutile samedi la trêve de 72 heures proposée par l'Onu pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire au Liban et l'évacuation des enfants, personnes âgées et blessés du Sud, théâtre de violents combats entre les forces israéliennes et le Hezbollah.

"Une trêve temporaire de 72 heures n'est pas utile parce qu'Israël a ouvert un corridor humanitaire permettant d'entrer au Liban et d'en sortir", a déclaré un porte-parole du gouvernement israélien, Avi Pazner.

Le coordinateur de l'Onu pour les affaires humanitaires, Jan Egeland, a demandé vendredi une cessation des hostilités visant à faciliter l'action des organisations humanitaires.

Pazner a soutenu qu'Israël ne bloquait pas l'accès des convois humanitaires au Sud-Liban.

"Le problème est tout autre", a-t-il dit. "C'est le Hezbollah qui empêche délibérément le transfert d'assistance médicale et de nourriture à la population du Sud-Liban pour créer une crise humanitaire qu'il veut imputer à Israël."


WASHINGTON (AP), 16h06 - Le conflit au Liban, "douloureux et tragique" est aussi "l'occasion de plus larges changements" au Proche-Orient, qui a connu des "décennies de despotisme et de violences", a déclaré samedi le président des Etats-Unis George W. Bush.

M. Bush, qui s'exprimait lors de son allocution radio hebdomadaire, a déclaré qu'il travaillerait avec ses alliés en vue de l'adoption par les Nations unies d'une résolution mandatant une force internationale dans le sud du Liban.

"Cette approche démontrera la détermination de la communauté internationale à soutenir le gouvernement du Liban et vaincre la menace du Hezbollah et de ses parrains étrangers", a commenté le chef de la Maison Blanche.

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LONDRES (AP), 16h45 - Le N°2 des Nations unies a estimé samedi que le manque de fermeté du Conseil de sécurité après la mort de quatre observateurs de l'ONU tués dans un bombardement israélien mardi au Liban-Sud risquait de nuire à la constitution d'une force multinationale d'interposition.

Selon des sources diplomatiques, les Etats-Unis ont refusé que figure dans la déclaration présidentielle, à l'impact moins fort qu'une résolution, un paragraphe disant que le Conseil "condamne toute attaque délibérée contre le personnel onusien et souligne que de telles attaques sont inacceptables".

Les pays pouvant contribuer à une force multinationale "veulent savoir que le Conseil de sécurité et ses membres mettent tout leur poids derrière eux si leurs ressortissants se trouvent en danger", a souligné le secrétaire général adjoint Mark Malloch Brown dans un entretien à la BBC. "L'absence de déclaration clair du Conseil de sécurité a des conséquences sur les efforts de recrutement d'une nouvelle force la semaine prochaine", a-t-il ajouté. AP


NATIONS UNIES (AP), 29 juillet, 0h41 - Le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires Jan Egeland a lancé vendredi un appel à une trêve de trois jours entre Israël et le Hezbollah pour permettre l'évacuation de milliers de civils et le réapprovisionnement des régions isolées par les combats.

Par ailleurs, M. Egeland a estimé que près de 600 civils libanais avaient été tués dans les combats, dont un tiers d'enfants.

Après plus de deux semaines de conflit, des milliers d'enfants, de personnes âgées et d'invalides, bloqués dans les zones de combats, attendent toujours d'être évacués, alors que les réserves de nourriture et de médicaments diminuent de façon inquiétante, a expliqué M. Egeland devant des journalistes.

Le responsable de l'ONU a exprimé l'espoir que cette trêve de trois jours puisse marquer le début d'une cessation plus durable des hostilités entre les deux camps.

M. Egeland a déclaré que, dans un premier temps, il demandait aux Israéliens et aux combattants du Hezbollah "au moins un début de cessation des hostilités de 72 heures afin que nous puissions évacuer les blessés, les enfants, les personnes âgées et les invalides des zones d'échanges de tirs du sud du Liban".

Le coordinateur humanitaire de l'ONU a reconnu l'importance de la mise en place de corridors humanitaires, mais a ajouté que "seule une cessation des hostilités mettra fin aux souffrances des populations civiles".

Concernant le bilan de près de 600 civils libanais tués, M. Egeland a précisé que le chiffre pourrait être plus élevé, mais qu'un décompte exact n'était pas possible en raison des ruptures de communications en diverses zones.

Le ministère libanais de la Santé a confirmé le décès d'au moins 445 personnes, pour la plupart des civils, dont les corps ont été acheminés dans les hôpitaux. En outre, 20 soldats libanais et au moins 35 combattants du Hezbollah ont également péri.

A ce bilan, il faut ajouter 58 personnes ensevelies sous les décombres de divers immeubles effondrés, ainsi que 150 autres portées disparues et présumées mortes. Ce qui ferait un bilan total supérieur à 600 morts. AP

L'Orient, LE JOUR
Samedi 29 Juillet 2006 | 5:00 | Beyrouth
ÉTUDE
L’émergence du Hezbollah, aboutissement d’un lent processus de maturation sociopolitique
L’étude réalisée par Michel HAJJI GEORGIOU et Michel TOUMA

Extrait :

Dans une série de trois articles, Michel Hajji Georgiou et Michel Touma analysent les différents facteurs historiques, sociologiques, doctrinaux et politiques qui constituent l’ossature et les fondements du Hezbollah. Le premier article expose le lent processus historique et sociopolitique qui a pavé la voie à la naissance du parti, au début des années 80. Le deuxième article aborde les circonstances qui ont marqué la création du Hezbollah, ainsi que les racines et les grandes lignes directrices qui sont à la base de son action politique. Enfin, les questions sociologiques et doctrinales, sous l’angle de la philosophie politique, sont analysées dans le dernier article.
Ces trois articles sont tirés d’une étude complète sur le sujet publiée par les auteurs dans le numéro 77 de la revue Travaux et jours de l’Université Saint-Joseph.


Les anciens articles sont dans les caches Google :

ANALYSE, Samedi 15 Juillet 2006
Le devenir arabe pour principal enjeu
L'article de Michel HAJJI GEORGIOU

Le "boom" de la presse à scandale

DAKAR (AFP) - La presse à scandales vit un véritable boom au Sénégal et s'attaque à des sujets aussi tabous que l'homosexualité ou l'inceste, mais certains crient à la dérive et s'indignent d'un journalisme de bas étage.

"Ils se vendent bien et s'arrachent comme de petits pains", affirme Amadou Diouf, propriétaire d'un kiosque à journaux dans la capitale sénégalaise.

"Je lis régulièrement ces journaux, c'est intéressant car ils sont le reflet de notre vraie image dans la société", lance Awa Gueye, coiffeuse au Plateau, quartier des affaires à Dakar.

Brandissant un numéro de Rac Tac, un des titres phare de la presse dakaroise à scandales, elle poursuit en souriant: "Regardez, ici on dit qu'une mère est le proxénète de sa propre fille, là c'est un +pédé+ qui a soutiré 136.000 euros à un Blanc de 62 ans!".

Au prix de 200 FCFA (0,3 centime d'euros) et des tirages frôlant les 20.000 exemplaires, ces hebdomadaires affichent toujours en Une des photos de pulpeuses jeunes filles dénudées.

Leurs articles aux titres provocateurs traitent de faits réels ou parfois tirés des rumeurs d'abus sexuels, d'escroqueries ou des frasques sexuelles de personnalités politiques ou religieuses en vue.

"Au lit, mon copain +homo+ est super", titre Teuss qui, dans sa dernière parution, met à nu Yvette, une jeune Sénégalaise aux penchants "sado-maso".

Surenchérissant dans le graveleux, le journal évoque aussi la conduite d'un accroc du sexe surpris par son épouse en train de "répandre son sperme" sur le visage de sa fille adoptive.

De son côté, "Tolof" s'attaque à l'industrie de la mode, à travers des scandales sexuels, impliquant des jeunes filles qui rêvent de devenir des "top-models" et contraintes, selon le journal, à avoir des rapports sexuels avec des sommités du show-business.

Le succès de cette presse "populaire" est tel que le quotidien gouvernemental sénégalais, Le Soleil, l'assimile à un "boom médiatique", alors même que le Conseil pour le respect de l'éthique de la déontologie (CRED), mis en place par la presse locale, clame son impuissance et crie à la dérive.

"Ces journaux polluent la psychologie sociale, les valeurs et les vertus sénégalaises", s'insurge Mbaye Sidy Mbaye, membre du CRED, estimant qu'une partie de leur contenu relève de "l'imaginaire", ce qui porte "un sacré coup à l'image de la profession de journaliste".

La féministe et historienne sénégalaise Penda Mbow se dit "écoeurée" par les femmes sénégalaises qui s'exposent dans cette presse.

"J'invite n'importe qui à venir voir les tonnes de courriers et témoignages que je reçois, que je trie car certains ne sont pas publiables", se défend Cheikh Ba, directeur de Rac Tac. Il explique que son journal n'apporte "qu'un plus" par rapport aux autres journaux d'information générale et que "les photos c'est tout juste pour capter l'attention des gens".

En Afrique, ajoute-t-il, le sexe est tabou et "on a perdu trop de temps" dans l'éducation des jeunes. "Nos journaux attirent l'attention des gens sur leur sexualité en proposant un contenu facile à lire", insiste-t'il.

Cette "presse n'invente certainement pas ce qu'elle rapporte. On ne peut plus se cacher derrière son petit doigt", souligne Aboul-Aziz Kébé, membre de l'Association des Imams et Oulémas du Sénégal.

Le religieux musulman, qui ne blâme pas ces journaux, invite plutôt les pouvoirs publics et les religieux à "protéger" la jeunesse.

Revers de la médaille, la presse "people" dakaroise est visée par de nombreux procès en diffamation.