September 15, 2007

Nicolas Sarkozy, « président à moitié magyar »


Léviathan de T. Hobbes. Monstre issu du bestiaire biblique, le Léviathan est le visage hideux que Hobbes veut donner à l'État pour qu'il intimide ses sujets et les dissuade de désobéir. Conception brutale du pouvoir (despotique) soutenue pourtant avec intelligence et finesse.

L'impôt du sang : Le métier des armes sous Louis XIV de Hervé Drévillon. Comment, à l'école de la guerre, la monarchie apprit-elle à concevoir les bases encore fragiles d'un véritable service public rendu au roi et à la nation.

Bonheur privé, action publique de Albert-O Hirschmann. L'alternance régulière entre turbulence et tranquillité sociale est un phénomène observé depuis la révolution industrielle mais rarement analysé. Albert Hirschman propose ici une explication stimulante et originale des intermittences de l'engagement social et politique dans les sociétés développées.

BUDAPEST (AFP) - Le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, président "à moitié magyar", comme il l'a lui-même souligné, a soigné vendredi les liens entre Paris et Budapest, à quelques mois de la présidence française de l'Union européenne, lors d'une visite en Hongrie empreinte d'émotion pour ce fils de réfugié politique.

(...) Avant d'aller voir la communauté française (près de 3.000 personnes), le président Sarkozy a également tenu à aller s'incliner devant le monument en hommage aux martyrs de l'insurrection antisoviétique de 1956.

Il y a 50 ans, le 23 octobre 1956, une série de manifestations d’étudiants, très vite relayées par une grande majorité du peuple hongrois, réclamaient la fin du stalinisme et la démocratisation de leur pays. Ces manifestations furent le début d’une grande révolte, qui, de l’armée aux conseils ouvriers des grandes usines de la capitale, des étudiants aux plus hauts dirigeants du pays, réclamait la liberté et le respect de la souveraineté du peuple hongrois.

La répression de ce soulèvement par les autorités soviétiques fut impitoyable, écrasant dans le sang tous ces espoirs d’émancipation. Elle confirma de ce fait, bien avant l’effondrement économique de l’Union soviétique à la fin des années 80, la faillite politique du système stalinien. En effet, la répression de l’insurrection hongroise a révélé non seulement l’incapacité des responsables soviétiques à concrétiser les idéaux du communisme, mais surtout combien leurs actes contredisaient en tout point ces idéaux.

Extrait du site national du PCF


L'Express, vendredi 20 octobre 2006
François Fejtö
"La fin du mythe communiste"
Propos recueillis par Sylvaine Pasquier
Né à Nagykanizsa, dans le sud d'une Hongrie qui faisait encore partie de l'empire des Habsbourg, l'historien français François Fejtö a dû quitter son pays natal en 1938. Il lui faudra attendre 1989 pour pouvoir y retourner. Lorsque l'insurrection de 1956 éclate, il y voit une "révolution antitotalitaire", la première de cette ampleur au sein du bloc soviétique. Elle préfigurait le Printemps de Prague, en 1968, et l'écroulement des régimes communistes en Europe, à la fin des années 1980

(...) Le fax et les moyens techniques nouveaux ont permis de contrer la propagande soviétique, très puissante en particulier dans la presse, l'opinion et les milieux intellectuels français.

(...) Après 1956, le mythe du communisme disparaîtra en Hongrie, mais aussi l'espoir d'une libération organique de ce système. Ensuite, il y aura un accommodement, le "socialisme mou" instauré par Kadar, qui laissait la place au marché noir, à la corruption… à des contacts avec l'Occident. Aujourd'hui, la Hongrie est un pays libre, un Etat de droit, mais les Hongrois demeurent plus divisés que jamais sur le bilan du passé communiste.


- Les Hongrois demeurent plus divisés que jamais -

August 24, 2007

Règlement de compte au sein de la communauté wicca


Les nouvelles sorcières de Salem.
Leçons d’Outreau

Antoine Garapon & Denis Salas
Chez Seuil, 2006

En 1692, dans le village de Salem (Massachusetts), vingt-cinq notables sont exécutés pour sorcellerie sur la foi du témoignage de fillettes qui se prétendent possédées. Quelques années plus tard, les autorités reconnaissent leur erreur. Commence alors un long cycle de repentante et d'excuses. (...) une quête sans fin de sécurité, la défiance à l'égard des institutions, le culte des victimes et une culture inquisitoire sans cesse renaissante.




Les nouvelles sorcières de Salem, page 7




Page 8, « Les motifs et les figures ont
donc changé, pas le processus »


Le meurtre de Calas, commis dans Toulouse avec le glaive de la justice, le 9 mars 1762, est un des plus singuliers événements qui méritent l'attention de notre âge et de la postérité. On oublie bientôt cette foule de morts qui a péri dans des batailles sans nombre, non seulement parce que c'est la fatalité inévitable de la guerre, mais parce que ceux qui meurent par le sort des armes pouvaient aussi donner la mort à leurs ennemis, et n'ont point péri sans se défendre. Là où le danger et l'avantage sont égaux, l'étonnement cesse, et la pitié même s'affaiblit; mais si un père de famille innocent est livré aux mains de l'erreur, ou de la passion, ou du fanatisme; si l'accusé n'a de défense que sa vertu: si les arbitres de sa vie n'ont à risquer en l'égorgeant que de se tromper; s'ils peuvent tuer impunément par un arrêt, alors le cri public s'élève, chacun craint pour soi-même, on voit que personne n'est en sûreté de sa vie devant un tribunal érigé pour veiller sur la vie des citoyens, et toutes les voix se réunissent pour demander vengeance.

1763 - Traité sur la Tolérance
,
à l'occasion de la mort de Jean Calas
Voltaire, introduction du chapitre I




Les nouvelles sorcières de Salem, page 13




Page 21 : « la réaction passionnelle de
toute une société vaut accusation. »


SALEM, Massachusetts (AP) - Une "grande prêtresse des sorcières" autoproclamée et une autre personne sont accusées d'avoir déposé des restes de raton laveur devant des commerces à Salem, dans le nord-est des Etats-Unis, ville rendue célèbre par ses procès en sorcellerie au 17e siècle.

Il s'agirait d'un règlement de compte au sein de la communauté wicca
, mouvement néo-païen qui compte de nombreux adeptes à Salem. Sharon Graham, 46 ans, et un autre membre de la communauté wicca, Frederick Purtz, ont plaidé non coupable mercredi des accusations de dépôt illégal d'ordures et destruction de propriété. Mme Graham est également mise en cause pour intimidation d'un témoin.

Plus d'infos...

- Des accusations de dépôt illégal d'ordures -

August 23, 2007

L'« enquête » sur ces faits se limita à un petit mot d'explication

Les références d'un ouvrage de Vladimir Boukovsky qui dépeint assez bien ce que peut être une « maison d'enfant » et des usages au sein du dispositif de la protection de l'enfance.

Evidemment, ce ne sont pas les surveillants qui tabassent les enfants, ce sont les plus grands, les jeunes majeurs, qui tabassent les petits, lorsque les éducateurs (ou les stagiaires) ont le dos tourné.

Dans un tel dispositif, l'enfant a le choix : accepter le placement en famille d'accueil ou rester à l'internat.

Plaignez vous auprès des instances compétentes et vous vous appercevrez qu'un petit mot d'explication émanent de la « maison d'enfant » suffira pour faire classer l'affaire. Insistez et le juge pour enfant suspend tous vos droits puis fait disparaitre l'enfant.

« Une nouvelle maladie mentale en URSS : l'opposition ». En 4ième : « Un humoriste a déjà donné un nom à cette répression en blouse blanche : "le stalinisme à visage humain". »

Chez Seuil, 1971, extrait de la page 31 :





Page 32 : « Si un passage à tabac s'ébruite par trop, les médecins réagissent en déplaçant le malade dans une autre section. (...) Les surveillants, encouragés par une telle tolérance, multiplièrent dès lors leurs exactions contre les malades, se vantant ouvertement de leur impunité. »

Page 28 : « Dès l'arrivée d'un détenu politique dans un hôpital spécial, les médecins, lors de la première visite, le placent devant l'alternative suivante : ou renoncer à ses opinions, ou rester interné jusqu'à la fin de ses jours. »

Page 34 : « Le système en place est tel que même les personnes qui ont une attitude humaine à l'égard des malades ne peuvent pratiquement leur être d'aucune aide. »

Page 36-37 : « Toutes les plaintes et toutes les protestations des malades restent, bien évidemment, lettre morte, si on laisse de côté les mutations des protestataires d'une section à l'autre. (...) Le plus souvent, ce sont les victimes de ces exactions ou ceux qui s'efforcent de les dénoncer et d'en défendre les victimes - et non leurs auteurs - que l'on mute. »

Page 37 : « Un tel cas est impossible dans notre hôpital. »

Page 38 : « Si l'on arrive par hasard à esquiver tous les obstacles et à faire acheminer les lettres jusqu'aux instances supérieures, ces dernières ne manquent jamais de les retourner à leurs "destinataires", c'est à dire à l'administration de l'hôpital même. Et nous continuons à vivre dans cet "anti-monde" clos, régi par ses "anti-lois". »

Page 38 : « Après ce qui vient d'être dit, un problème se pose tout naturellement : celui de la légalité et de l'utilité de ces hopitaux spéciaux. Du point de vue du droit, leur existance est illégale et absurde... du point de vue de l'efficacité thérapeuthique et de l'humanité, jugez vous-même ! »

Page 39 : « Enfin, la limitation des visites et de la correspondance non seulement traumatise les malades et mène à la dislocation des familles, mais favorise également l'arbitraire car les parents des malades sont, en règle générale, privés de la possibilité de les défendre de manière organisée. La sélection du contingent des malades (dont la majorité viennent d'autres villes) et l'atmosphère de secret qui entoure l'hôpital ne font que renforcer cet état de choses. »

Page 40, « il n'existe point dans notre pays d'instance officielle à laquelle on pourrait recourir » :





Page 63, « personne, moi pas plus que d'autres, ne peut avoir de garanties contre l'arbitraire », puis, en page 65, « les enquêtes que l'on a ouvertes (...) contre nous sans jamais nous interroger » :







Page 170, « Et comme rien ne permet de m'arrêter, on veut m'effrayer », qui n'est pas sans faire écho à « Sorcières, justice et société », « En un mot "l'idée mère de l'ancienne procédure criminelle était l'intimidation" » :





La page 171 ne fait que conforter cette impression, « en août 1539 (...) L'instruction du procès, devenue écrite et secrète, se substitue au débat oral et public » :

- Nous recevons néamoins des demandes de renseignement. Il y a donc bien une raison qui les poussent à s'adresser à nous.
- Dites moi concrètement quelle est cette cause... Alors nous discuterons au fond.
Ils ne nous disent rien de concret.
- Eh bien je ne sais pas... Pourquoi donc ne vous renseignez-vous pas auprès d'eux ? Ce serait bien naturel, après tout...
Nous avons tout le temps. Vous avez, quoi qu'il en soit, quelque chose à vous repprocher.

(...) Des infirmiers entrent dans le bureau.
- Que faites-vous ? Vous allez m'interner dans un hôpital ?
Oui, pas pour longtemps...


« Oui, pas pour longtemps... » C'est comme les placements d'enfant dans le secteur de Nanterre : du provisoire qui s'inscrit dans la durée.

Page 170 : « Ne pensez pas, surtout, que nous sommes avec le K.G.B. contre vous. Au contraire, notre devoir est d'aider les malades et de les protéger. »


En page 76, Piotr Grigorenko verse, lui également, dans le cynisme. Selon ce même ouvrage, de nombreux « malades » souffraient de paranoïa.


Extraits du mémoire de recherche présenté par M. Guillaume Nicolas-Brion, IEP Toulouse, 2004, « Un rouage contre la machine ou les combats de Vladimir Boukovski »...

« L'histoire de cette création -de l'homme nouveau soviétique-, ses vecteurs et ses instruments sont expliqués par Michel Heller : "la transformation physique et mentale des habitants du nouveau monde s'effectue à l'aide de puissants instruments : la peur, la haine, la corruption. Le `bâton` va de pair avec la `carotte`, des mythes spécialement crées pour servir les buts de l'Etat. [C'est] l'histoire d'une expérience jamais vue." »

« [Une] vision (...) vivement contestée dans la communauté scientifique des historiens (...) Car cette volonté totalitaire d'imposer à tous l'idéologie en vigueur est impossible, comme nous l'ont appris les utopies les plus fictives - c'est à dire celles que nous a léguées la littérature et pouvant être rapprochée du système soviétique - ou les apports de l'école révisioniste. Une société où l'Etat arrive à s'imiscer dans chaque branche de la vie des populations ne peut pas exister, c'est un idéal-type selon un terme emprunté à la sociologie de Max Weber  il reste toujours certains domaines dans lesquels l'Etat ne peut pas intervenir, même s'il le désire. Il peut s'agir de moments de la vie quotidienne, mais aussi des volontés personnelles de ne pas adhérer à l'idéologie officielle : il se trouvera toujours des personnes pour refuser le régime en place, quelle que soit la force que l'Etat leur oppose. Pour synthétiser et généraliser à l'extrême, tout régime totalitaire, par sa nature même, entraîne des actions de dissidence selon Jean-François Revel. »

« C'est la maîtresse d'école qui fait un cours de géographie devant une mappemonde. "Les enfants, ici ce sont les Etats-Unis. Les gens y vivent très mal et comme ils n'ont pas d'argent ils ne peuvent pas acheter de bonbons et de glaces et ne peuvent pas emmener leurs enfants au cinéma. Là, par contre, c'est l'Union soviétique : tous les hommes sont heureux, ils vivent bien, achètent tous les jours des glaces et des bonbons et emmènent les enfants au cinéma." A ce moment là, une petite fille se met à pleurer. La maîtresse l'interpelle et lui demande la raison de ses larmes. La petite fille déclare : "je veux aller en Union soviétiqueé. Racontée à Boukovski enfant, cette histoire crée en lui le "premier malentendu". »

« La véritable cause de l'anti-communisme de Boukovski se trouve dans une autre anecdote... » A lire en page 30 et 31... « Comment peut-il être le plus juste et le meilleur système du monde si les relations haut placées peuvent mettre à l'abri celle qui fait pipi dans sa culotte au moment d'un tel privilège -saluer notre bien-aimé leader- ? Ma foi dans le communisme fut gravement anéantie. »

« Agir ou non ? Le troisième épisode se situe après l'affaire du complot des blouses blanches, un an avant la mort de Staline. Après que le régime ait lancé une grande campagne antisémite, un camarade de confession juive est roué de coups à la récréation. Si Boukovski ne le bat pas, il ne fait rien pour lui non plus. Il en tire une incompréhension de la violence à l'état pur (quel lien cet enfant pourrait-il avoir avec les médecins juifs ?) et surtout un sentiment de culpabilité (pourquoi n'a-t-il rien fait ?). (...) A l'époque de ses 10 ans, la mort de Staline le touche comme elle touche un enfant à qui on a toujours parlé du dictateur comme le petit père des peuples : "Pour nous, pour tous, Staline était plus que Dieu". Il explique aujourd'hui que c'était le jour le plus triste de sa vie "car Dieu était mort" ; mais au même moment il comprend que tout n'est qu'une mascarade : "s'Il était Dieu, Il aurait dû être immortel, tout n'était qu'un gros MESONGE". Quelques années plus tard, la déstalinisation lui donne raison. Il cherche alors à comprendre pourquoi on dit maintenant de Staline qu'il est criminel et qui est à l'origine de ces crimes. »

« Le contact avec la réalité soviétique. Ce stage en usine puis dans un sovkhoze est sensé le rapprocher de la réalité des travailleurs. Or, le résultat est tout autre. "Nous avons vu, pour la première fois, ce qu'était une usine soviétique, son bluff, son imposture et ses contraintes." »

« [En 1997, par un sondage portant sur les articles publiés dans le Monde entre 1990 et le 14 juin 1997, il apparait que] La famine en Ukraine, responsable de cinq à six millions de morts est inconnue, de même que le nombre de camps dont l'existence est au centre de `L'Archipel du Goulag'. Alors que des expositions, des films ou des musées entretiennent le souvenir de l'horreur nazie, il n'est pas fait de même pour le régime soviétique. »

« Le `regard amer' porté par Boukovski sur sa vie est analysé par Nicole Zand, dans sa critique écrite dans Le Monde sur `Jugement à Moscou'. Dans une lettre adressée au Monde, Boukovski fait lui-même part de ses `réflexions amères'. Il compare les ex-dissidents aux `hommes en trop' (litchnyï tchelovek) de la littérature russe des XVIIIe et XIXe siècles. »

Les ex-dissidents, des « gens en trop » ?
Lettre de Boukovski au Monde paru dans l'édition du 16.05.96, extrait :

En effet, aucun de nous n'a été assez naïf pour espérer le triomphe instantané de la démocratie après l'effondrement du communisme. Mais au fond du coeur, beaucoup espéraient montrer à nos compatriotes (par l'exemple personnel, s'il le fallait) que l'on pouvait changer le cours de sa propre vie, et par conséquent le destin du pays, en barrant la route à l'arbitraire et à l'oppression.

Nous espérions démontrer que la démocratie n'était pas une simple farce électorale à échéance de quelques années, mais la participation responsable des gens aux affaires quotidiennes de leur pays. Nous espérions, je crois, qu'un jour l'opinion publique deviendrait une force réelle, comme les ruisseaux du dégel forment un torrent puissant.


« L’opération qui instaure la “totalité” requiert toujours celle qui retranche les hommes “en trop” ; celle qui affirme l’Un requiert celle qui supprime l’Autre. Et cet ennemi, il faut le produire, c’est-à-dire le fabriquer et l’exhiber, pour que la preuve soit là, publique, réitérée, non seulement qu’il est la cause de ce qui risquerait d’apparaître comme signe de conflit ou même d’indétermination, mais encore, qu’il est éliminable, en tant que parasite, nuiseur, déchet » • Claude Lefort, Un homme en trop, Paris, Seuil, 1986, p. 68.

« Le totalitarisme nazi débuta par une organisation de masse qui ne fut dominée que progressivement par les formations d'élites, tandis que les bolchevicks débutèrent par les formations d'élites et organisèrent les masses en conséquence. Le résultat fut le même dans les deux cas. De plus, les nazis, à cause de leur tradition et de leurs préjugés militaristes, modelèrent d'abord leurs formations d'élites sur l'armée, tandis que les Bolcheviks confièrent dès le début l'exercice du pouvoir suprême à la police secrète. Pourtant, au bout de quelques années cette différence disparue également : le chef des SS devint chef de la police secrète, et les formations SS furent progressivement incorporées à la Gestapo, dont elles remplacèrent le personnel en place, bien qu'il fût déjà constitué de nazis sur qui l'on pouvait compter » • Hannah Arendt, Le système totalitaire, Seuil, septembre 2005, p151-152.

« [Thierry] Wolton postule lui à l'idée d'un phénomène déclanchant : en ce qui concerne le communisme, c'est le procès des Khmers rouges qui pourrait être un élément déclenchant, sinon il faudra encore attendre. Mais il se dit assuré que d'ici 2020, l'historiographie sera dominée par l'étude du régime soviétique. »


- Un petit mot, amplement suffisant pour classer l'affaire -

August 21, 2007

Sorcières, Justice et Société

Je ne m'étonne plus des dérives du dispositif français de la protection de l'enfance, ces rouages qui happent et font disparaitre des enfants. Le mot du moment pourrait être à Michel Foucault, 1983 : « une justice endormie sous ses arbitraires ». J'ai toujours ce projet d'écrire à nouveau au juge pour enfant, il pourrait être revenu de ses vacances d'été.

Sorcières, Justice et Société
aux XVIe et XVIIe siècles


Lors de la grande vague de persécutions des « sorcières », une analyse historique des protagonistes : la sorcière, le juge, le village. Une réflexion sur la culture populaire et sur la naissance du monde moderne.

Robert Muchembled,
aux éditions Imago, 1987


Le 20h du 20 août 2007 de TF1, « bonsoir à tous, un hôpital spécialisé dans la prise en charge des pédophiles, c'est l'une des réponses immédiates apportées par Nicolas Sarkozy face à l'émotion suscitée par le viol du petit Enis, la semaine dernière » :







Sorcières, justice et société, page 8


« Quant à vous, pour qui un crime d'aujourd'hui justifierait une punition d'hier, vous ne savez pas raisonner. Mais pis, vous êtes dangereux pour nous et pour vous-même, si du moins, comme nous, vous ne voulez pas vous trouver un jour sous le coup d'une justice endormie sous ses arbitraires. »

Revue Quasimodo n° 2, corps incarcérés,
extrait d'un article de presse de 1983 de Michel Foucault

« Tous les acteurs sociaux et politiques semblent être loin d'avoir pris la mesure du fait qu'en matière d'assistance éducative nous sommes sortis massivement et structurellement du contexte social où les travailleurs sociaux, agents de l'état et du contrôle social comme ils se définissaient eux même au cours des années 70, cibleraient, signaleraient, stigmatiseraient, et finalement prescriraient avant tout le controle voire l'enfermement des populations à risques. » - Jean Lavoué

voir 10 décembre 2005, « Du contrôle social à la demande sociale. »




Sorcières, justice et société, page 12




Sorcières, justice et société, page 13


PARIS (AP), 21 août 2007 - La proposition de Nicolas Sarkozy de placer en hôpital-prison les délinquants sexuels jugés dangereux, après avoir purgé la totalité de leur peine, suscitait mardi une certaine consternation dans le monde judiciaire, médical et chez certains élus. Beaucoup dénoncent une version médicale de la prison à perpétuité et pointent du doigt le manque de moyens pour soigner les pédophiles en détention.

"L'idée de proposer un hôpital fermé pour les pédophiles, ça revient à dire qu'on va reconstruire une prison", a regretté mardi le Dr Edouard Amzallag, adjoint au chef de l'unité d'hospitalisation sécurisée du CHU de Lyon, dans un entretien accordé à l'Associated Press. "La réponse donnée à la pédophilie actuellement, c'est l'incarcération. Si c'est ça le seul traitement qui est proposé, je pense que ce n'est pas la bonne solution".

Comme lui, Christiane de Beaurepaire, chef du service de psychiatrie à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), a estimé sur France-3 que "le problème est bien plus vaste qu'un hôpital qu'on va magiquement, comme ça, déposer avec quelques dizaines de personnes qu'on soignera". Et de rappeler que les estimations actuelles évaluent entre 10 et 15.000 le nombre de détenus nécessitant des soins psychiatriques, soit 25% de la population carcérale.

Selon elle, le traitement psychiatrique des prisonniers pendant leur détention est "probablement l'une des meilleures solutions, dans l'état actuel des connaissances, pour éviter la récidive" mais "il n'y a pas de magie". En outre, a noté le médecin, "manifestement, les moyens n'ont jamais suivi en prison".

Ainsi, Christiane de Beaurepaire a rappelé que la loi Guigou de 1998 prévoyait un "suivi socio-judiciaire" de détenus sur "de très longues durées" après la sortie de prison, mais que ce suivi n'existait pas. Pour elle, l'enjeu consiste surtout à le mettre en place "de manière cohérente, rapprochée, et avec tous les moyens possibles".

Coordinateur du centre de ressources interrégional Nord-Pas-de-Calais Picardie pour le suivi des auteurs de violences sexuelles, basé à Lille, le psychologue Olivier Vanderstukken a pour sa part regretté que "la logique du pire" soit privilégiée. "On pense tout de suite aux récidivistes, sans penser que si on met les moyens pour les soins, on minimise la possibilité de récidive", a-t-il dit à l'AP, avant de considérer qu'il valait "mieux faire l'effort à la racine" en prenant en charge les auteurs d'agression sexuelle dès le premier acte.

L'absence de moyens est également critiquée par les syndicats de magistrats. Pour le secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard, la proposition de Nicolas Sarkozy relève davantage "du gesticulatoire pour répondre à l'émotion que des mesures pensées, réfléchies, efficaces". Et d'accuser le président d'annoncer une mesure "sans évaluation de l'existant et sans moyens".

"Si à chaque fois qu'il y a un cas de récidive, on a une réforme, ce n'est pas possible", a-t-il déclaré à l'AP. "On a besoin de stabilité et de moyens, pas d'une loi". Dénonçant des "solutions innovantes à la constitutionnalité douteuse", il a rappelé que les préfets étaient déjà autorisés à prendre des mesures d'hospitalisation d'office pour les personnes souffrant de troubles mentaux et pouvant constituer un danger pour elles-mêmes ou pour les autres.

La veille, Laurence Mollaret, vice-présidente du Syndicat de la magistrature, avait estimé que ces annonces allaient "ajouter à une première mesure de peine, une nouvelle mesure privative de liberté, qui a des risques très grands de voir confondus la réponse judiciaire et le traitement médical". "C'est toujours très gênant de mélanger les deux domaines", a-t-elle dit sur LCI. Pour elle, on donne une "réponse qui concourt toujours plus à la ségrégation".

Côté politique, le socialiste Bruno Le Roux plaide dans un communiqué pour que tout détenu soit "pris en charge dès qu'on l'enferme". "Il est aberrant que l'on attende la fin de la peine pour envisager un traitement, et plus encore que l'on décide un enfermement au-delà de la peine", note-t-il.

Par ailleurs, "la proposition d'enfermement après l'exécution de la peine pose un problème constitutionnel si ce n'est pas un complément de traitement. Il ne devrait pas y avoir de problème s'il s'agit d'une poursuite de soins dans un cadre contraint", ajoute-t-il.

Ancien garde des Sceaux sous Jacques Chirac, Pascal Clément s'est lui aussi interrogé sur la validité constitutionnelle de la proposition. "Est-ce qu'on peut considérer que l'enfermement psychiatrique est une peine ou n'est pas une peine", s'est-il demandé sur France-Info. "Si c'est une peine, vous tombez sur l'inconstitutionnalité de la loi, parce que nous ne pouvez pas rajouter à une peine une autre peine".




Sorcières, justice et société, page 14




Des dessins du jour du Parisien




Sorcières, justice et société, page 92


« En ce domaine - la preuve au XVIe et au XVIIe siècle - dominait la simple conviction intime des juges et de tous les hommes du temps » est il écrit en page 92 de Sorcières, Justice et Société, ce qui fait écho au procès Bodein. Du 12 juillet, de la rubrique « Pierrot le fou », extraits :

PARIS/STRASBOURG (Reuters) - "(Ce système) a montré ses limites. Il ne marche plus du tout quand les deux juges ne sont pas d'accord", estime Me Zaiger.

(...) L'autre juge, Lydia Pflug, qui a signé l'ordonnance de mise en accusation, s'est justifiée devant la cour d'assises par son "intime conviction", notion que peuvent retenir les jurés d'assises mais non les juges enquêteurs, qui doivent établir des "charges suffisantes".




Ordonner et exclure (entre 1000 et 1150), page 262
Iogna-Prat, Champ-Flammarion, 2004




Sorcières, justice et société, page 95


Page 95, « L'évolution du droit pénal »

« Le second système, que les spécialistes nomment inquisitorial et disent issu de la la méthode appliquée dans les tribunaux d'Eglise médiévaux, fut consacré en France par l'ordonnance de Villers-Cotterêts, en août 1539, et aux pays-bas par les ordonnnances criminelles de Philippe II en date du 5 et du 9 juillet 1570. (...) Le roi affirme sa toute-puissance en aggravant l'arbitraire qui pèse sur l'inculpé. L'instruction du procès, devenue écrite et secrête, se substitue au débat oral et public. Ceci laisse peu de chances aux individus issus de la majorité illétrée de la population, face au juge qui manie l'écriture et connait seul avec exactitude les charges et le contenu du dossier. En un mot "l'idée mère de l'ancienne procédure criminelle était l'intimidation." L'accusé se retrouve donc face au pouvoir absolu du juge, tout comme chaque sujet subit le pouvoir absolu du roi. »


« La procédure devant le juge des enfants serait archaïque et moyenâgeuse : elle ne respecterait pas les droits fondamentaux des parents, bref, il serait temps, nous dit-on, de mettre fin à des siècles d'absolutisme judiciaire.

Nos cabinets seraient donc ainsi devenus, plutôt que le lieu symbolique où la loi se décline, un espace de non droit où règne l'arbitraire et la tyrannie sociale ; cette façon de présenter le travail des magistrats de la jeunesse, si elle heurte bien sûr notre sensibilité de professionnels, nous paraît surtout en contradiction avec l'esprit et la procédure judiciaire authentique (dans laquelle le contradictoire a véritablement toute sa place), mais aussi très originale par ses aspects relationnels, sur le fond, dans la forme.  »

Le contradictoire en assistance éducative
par Michel Rissmann
en réponse à Michel Huyette
JDJ décembre 2000, n° 200


Circulaire relative au décret n° 2002-361 du 15 mars 2002 modifiant le nouveau code de procédure civile et relatif à l'assistance éducative
PJJ 2002-01 K2/26-04-2002
NOR : JUSF0250055C

Le respect du droit des personnes exige que le principe du contradictoire soit réaffirmé et garanti par de nouvelles règles de procédure...


- Une justice endormie sous ses arbitraires -

August 18, 2007

Le royaume belge est menacé d'éclatement


Le MondeL'affaire Enis relance le débat sur le suivi des délinquants sexuels • Un pédophile devait être mis en examen pour "viol aggravé sur un mineur de moins de 15 ans". Récidiviste, il avait totalement purgé ses peines précédentes.

EclairagePlusieurs lois mais un manque cruel de moyens


Au 13 juin 2006, « La belgique veut croire que tout va mieux », extrait • Stacy Lemmens, 7 ans, et Nathalie Mahy, 10 ans, étaient toujours introuvables mardi, trois jours et demi après leur disparition samedi vers 2 heures du matin, à la fin de la braderie du quartier Saint-Léonard, où elles s'étaient rendues avec leurs parents.

NouvelObs, 29 juin 2006 • Le suspect en examen • L'homme âgé de 39 ans, toujours en détention préventive, nie toute implication dans cette double disparition. Déjà condamné à deux reprises pour des agressions sexuelles sur des fillettes, il était sorti de prison en décembre dernier après avoir purgé une peine de quatre ans de prison. Le 13 juin, il s'est présenté de lui-même à la police liégeoise, quelques heures après la diffusion de son nom et de sa photographie. Il a été mis en examen le lendemain pour enlèvements de mineures.




En encart du nouvelObs, 29 juin 2006


BRUXELLES (AFP) - Les négociations pour la formation d'un gouvernement en Belgique, infructueuses depuis plus de deux mois, ont été suspendues vendredi par le roi Albert II, qui va devoir désamorcer une crise entre Flamands et francophones qui pourrait menacer le royaume d'éclatement.

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- Une crise entre Flamands et francophones -

August 17, 2007

Une pratique héritée de l'époque soviétique


Pour lutter contre le terrorisme, l'ONU a établi une "liste noire" aux confins du droit
LE MONDE | 17.08.07 | Extrait

Procédures "arbitraires", "liste noire"... En matière de lutte antiterroriste, les Nations unies ne sont pas exemptes des dérives qu'elles dénoncent chez d'autres. Un enquêteur de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Dick Marty, présentera, à l'automne, un rapport sur les pratiques "kafkaïennes" et "l'injustice flagrante" d'un comité du Conseil de sécurité de l'ONU qui gère une liste de 362 personnes et 125 entités, sanctionnées pour leurs liens présumés avec Al-Qaida ou les talibans.

L'avocat suisse cite le cas de Youssef Nada, un "homme d'affaires à succès" d'origine égyptienne, résidant à Campione d'Italia, petite enclave italienne en Suisse. Au lendemain des attentats du 11-Septembre 2001, les Etats-Unis accusent la banque qu'il dirige, Al-Taqwa, de financer Al-Qaida. Il est, sans autre forme de procès, placé sur la "liste noire" du conseil. "Je l'ai appris dans les journaux", se souvient-il. Depuis, tous ses avoirs ont été gelés et il lui est interdit de quitter son enclave.

"C'est Guantanamo en Suisse, déclare M. Nada au Monde. A 76 ans, je n'ai aucune chance de me remettre. Je suis assigné à résidence depuis six ans dans un territoire de 1,6 km2, sans hôpital, et je ne peux même pas me faire soigner en Suisse." Que lui est-il reproché ? "Jusqu'à aujourd'hui, je l'ignore", dit-il. Il reconnaît avoir eu "des activités islamiques, mais jamais terroristes", et avoir été membre des Frères musulmans - organisation qui prône l'instauration de la charia.

Est-ce "une faute suffisante ?" demande Dick Marty dans une note préliminaire à son rapport. Pendant trois ans et demi, un procureur suisse a tenté de monter un dossier contre Youssef Nada, avant d'être contraint de le refermer et de dédommager le vieux banquier. M. Nada n'en reste pas moins sur la liste : le Conseil de sécurité est souverain, hors de tout contrôle judiciaire.

Moscou renoue avec les vols de bombardiers à longue distance
LEMONDE.FR avec AFP et AP | 17.08.07 | Extraits

Depuis l'Oural, où il assiste à des exercices militaires conjoints avec la Chine, le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé, vendredi 17 août, la reprise des patrouilles de bombardiers stratégiques loin des frontières russes, une pratique héritée de l'époque soviétique et abandonnée depuis le début des années 1990.

Selon M. Poutine, la reprise de ces vols se fera "sur une base permanente". Quatorze bombardiers, capables de transporter des missiles nucléaires, ont déjà décollé, vendredi, de sept bases aériennes, accompagnés d'avions de soutien et de ravitaillement, a précisé le président russe, qui a justifié sa décision par les menaces posées par d'autres puissances "à la sécurité de la Fédération de Russie".

(...) "En 1992, la Russie a mis fin unilatéralement aux vols de son aviation stratégique dans des zones militaires de patrouille éloignées. Malheureusement, notre exemple n'a pas été suivi par tout le monde", a-t-il affirmé, faisant allusion aux forces aériennes américaines.

Washington, qui avait annoncé en début de semaine une recrudescence des missions de bombardiers russes à long rayon d'action, a qualifié la décision militaire "d'intéressante", remarquant néanmoins que Moscou ne disposait que de "vieux appareils".


Radio Canada, extrait - Ironie et flegmatisme

Un porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, s'est d'ailleurs montré quelque peu sarcastique en commentant la décision. « Si la Russie estime qu'elle doit sortir de la naphtaline certains de ses vieux appareils pour les faire voler de nouveau, c'est sa décision », a-t-il déclaré, en précisant que la situation actuelle n'était « certainement pas » celle qui prévalait à l'époque où existait l'Union soviétique.

Un porte-parole de la Maison-Blanche, Gordon Johndroe, a accueilli la nouvelle avec flegmatisme. Il a soutenu qu'il n'était pas complètement surprenant que l'armée russe s'engage dans de telles activités.

« Différentes armées du monde choisissent d'entraîner leur armée de différentes façons. Je m'en tiendrai à ça. » Pressé de dire s'il s'agissait d'une menace à la sécurité des États-Unis, il a répondu : « Je ne crois pas que notre armée ait ce genre de soucis à ce sujet ».

Lors de la Guerre froide, les vols de bombardiers russes donnaient lieu à un véritable jeu du chat et de la souris avec des chasseurs de l'OTAN.


- Moscou ne disposerait que de « vieux appareils » -

Condamnation d'un ancien ministre et de policiers en fonction sous l'apartheid


Un ex-ministre de l'apartheid condamné pour tentative de meurtre d'un opposant
LEMONDE.FR avec Reuters | 17.08.07

L'ancien ministre de la police sud-africain Adriaan Vlok, en fonction sous le régime de l'apartheid, a été condamné, vendredi 17 août, à dix ans de prison avec sursis pour tentative de meurtre.

Adriaan Vlok et ses quatre coaccusés étaient poursuivis devant la Haute Cour de justice de Pretoria pour avoir tenté d'assassiner en 1989 le révérend Frank Chikane, un des chefs de file du mouvement antiapartheid, aujourd'hui conseiller du président, Thabo Mbeki.

Les cinq hommes ont plaidé coupable. D'après des médias sud-africains, ils auraient conclu au préalable un accord pour obtenir en échange des peines de prison avec sursis. Des articles qui relèvent de la "spéculation", selon le parquet sud-africain.

Des manifestants s'étaient rassemblés vendredi matin devant le tribunal pour réclamer que justice soit faite et qu'Adriaan Vlok soit également jugé pour les autres atteintes aux droits de l'homme commises sous son commandement par la police de l'apartheid.

PRETORIA (Reuters) - Des peines de prison avec sursis ont été infligées à l'ancien ministre sud-africain de la Police Adriaan Vlok, en fonction sous l'apartheid, et à quatre policiers, pour tentative de meurtre.

Vlok et son ancien chef de la police, Johann van der Merwe, ont été condamnés vendredi chacun à dix ans dont cinq avec sursis. Trois autres policiers ont écopé de peines de cinq ans, dont quatre avec sursis.

Les coaccusés étaient poursuivis devant la Haute Cour de justice de Pretoria pour avoir tenté d'assassiner en 1989 le pasteur Frank Chikane, un des chefs de file du mouvement anti-apartheid aujourd'hui conseiller du président Thabo Mbeki, en imprégnant ses sous-vêtements de poison.

Le procureur de l'Etat, Anton Ackermann, a souligné que ce procès, treize ans après la chute de l'apartheid, n'était pas motivé par un désir de vengeance et que les peines prononcées le démontraient. "Il ne s'agit pas d'un procès de Nuremberg", a-t-il dit par allusion au procès des criminels de guerre nazis.

Les cinq hommes avaient plaidé coupable dans le cadre d'un accord conclu avec l'accusation.
En échange, un chef d'inculpation retenu contre eux (complot en vue d'homicide) a été abandonné, a précisé le procureur Ackermann.

Des manifestants s'étaient rassemblés vendredi matin devant le tribunal pour réclamer que justice soit faite et que Vlok soit aussi jugé pour d'autres atteintes aux droits de l'homme commises sous son commandement par la police de l'apartheid.

JUGEMENT-TEST


Mais Chikane, qui assistait à l'audience, a exprimé l'espoir que le procès aide à cicatriser de vieilles blessures.

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- « Il ne s'agit pas d'un procès de Nuremberg » -

Tokio Hotel, vergessene Kinder


Bourreaux et victimes :
Psychologie de la torture
de Françoise Sironi
Odile Jacob, 1999


Eloge du secret
de Pierre Lévy-Soussan
Essais, Hachette, 2006

Présentation de l'éditeur • Le secret est, de nos jours, porteur d'une aura maléfique. La transparence est devenue une exigence universelle. On traque désormais sans relâche le secret, qui doit être révélé, exhibé, éliminé. Chasse au secret de famille, médiatisation des affaires publiques ou privées : il faudrait tout dire au nom de l'intérêt individuel ou collectif. Le "droit de savoir" est partout, remettant en cause jusqu'à l'anonymat qui s'attache au don d'organe, de gamètes, à la naissance sous X. Cette tyrannie de la transparence fait voler en éclats les barrières
propres à l'intime : plus question de dissimuler sa souffrance ou même ses pensées. La parole intime est devenue publique, parée de vertus thérapeutiques. Ainsi parents et enfants sont-ils sommés de "tout" se dire, au détriment de l'épanouissement de leur indispensable jardin secret. Pierre Lévy-Soussan réhabilite ici cette intimité aujourd'hui malmenée et qui pourtant joue un rôle essentiel dans l'équilibre de la vie psychique de tous les individus.


Au 4 juin 2006, « Autres formes de racisme ordinaire », extrait :

CAEN (AP) - Pour la première fois, près de 150 enfants nés de père allemand et de mère française pendant la Seconde guerre mondiale se sont réunis samedi à Caen (Calvados) pour l'assemblée de l'Amicale nationale des enfants de la guerre (Ameg).

"C'est très émouvant de nous retrouver tous ici. C'est la première fois que nous nous voyons", lance Jeanine Nivoix-Sevestre, la présidente de l'amicale créée l'an passé. Née en 1941 d'une mère française et d'un père soldat allemand, elle se bat depuis plusieurs années pour retrouver des enfants comme elle.

"Nous conversons depuis plus d'un an par e-mail ou par téléphone, mais nous ne nous étions jamais vus", explique-t-elle. "Aujourd'hui nous sommes 150, mais il paraît qu'en France nous sommes plus de 200.000 enfants nés de ces amours interdites".

"Toute notre vie n'a été qu'insultes, menaces, brimades, mais chacun vivait muré dans son silence"
, ajoute Josiane Kruger, une autre de ses enfants nés durant la Seconde guerre mondiale.

THE OCCUPATION AND ITS OFFSPRING
Lost Red Army Children Search for Fathers
SpiegelOnline.de/international, August 16, 2007, extraits d'un article en deux parties :

More than 60 years after the end of World War II, the children of Red Army soldiers born in eastern Germany during the Soviet occupation are now searching for their fathers with the aid of historians and the Russian media. Many of these so-called "Russian children" have endured lifelong suffering as a consequence of their situation.

Sixty-one-year-old Jan Gregor can still remember "every little gesture and every word my mother said on the day she decided to tell me the truth." His mother had just finished making the beds, recalls Gregor, who was born in the eastern German state of Brandenburg, and was smoothing the bedspread, as she always did, with her broom handle. After carefully putting the broom away, she finally came and sat on the edge of the bed, next to her son. After a long while, he said, she started to tell him her story.

Gregor remembers his mother talking very slowly and deliberately and, although only five years old at the time, he knew instantly what she meant when she talked about "being made pregnant by force."

(...) For decades, the fate they suffered was a taboo subject in eastern Germany; initially in the Soviet Occupation Zone and later in the German Democratic Republic (GDR, the former East Germany). For 40 years in the GDR, posters and banners sang the praises of the "Soviet-German Friendship" and stories involving rape did not fit the image of the glorious and heroic Soviet army. The rapes that took place were swept under the carpet -- they were seldom registered, and officials looked the other way. In the old GDR days, Soviet soldiers were officially regarded as heroes who had smashed Fascism and rescued German children. They couldn't possibly have been rapists -- that, at least, is what the propaganda would have people believe.

And even within the families of "Russian Children," the whole issue has always remained a highly emotional topic, says Barbara Stelzl-Marx, deputy head of the Ludwig Boltzmann Institute in the Austrian city of Graz, which helps victims of the consequences of war conduct investigations into their circumstances. "The subject is still often a taboo in many families, even today," says Stelzl-Marx.

With the fall of the Iron Curtain and the Berlin Wall, a number of German children of Soviet occupation soldiers set about trying to trace their roots, encouraged by the new atmosphere of glasnost and perestroika. But there were no agreements obliging the Russians to provide any information to the offspring of Soviet occupation soldiers in East Germany. Consequently, the archives of the (former) Union of Soviet Socialist Republics long remained off limits to the victims of the occupation, and many "Russian Children" had to conduct their own investigations.

Even today, it is still not clear how many children were fathered by the Soviet occupation forces. Norman M. Naimark, a professor of history at Stanford University whose book "The Russians in Germany: A History of the Soviet Zone of Occupation, 1945-49" documents the events of that time, reckons there could be tens of thousands of children involved, though no one will ever know for sure.

Stirring Up Painful Memories

As if the past societal discrimination weren't enough, children searching for their fathers also often meet with hostility to the idea within their own families. Jan Gregor's half-sisters in Germany, for example, didn't want to know about what had happened during the last days of the war. In fact, he says, they told him he should keep quiet about it and just let things rest instead of asking questions all the time. His sisters saw no reason to stir up old memories that had brought shame and disgrace on the family. Yet for Jan Gregor it was a question of tracing his roots as well as finding out when his mother's sufferings had begun.

(...) From then on, most people in Summerfield avoided Jan's mother, although she was the victim, just as they later avoided her son. From a very young age, he was routinely tormented by the other children in the village. "They hit me and shouted insults at me and they knocked the milk out of my hand," recalls Jan Gregor, "they kept calling me a "Russian pig" and told me I didn't need any milk."

For a long time his mother said nothing, so her son simply couldn't understand why the children called him "Ivan." It was only after school bullies had beaten him up and thrown stones at him untill he was crying with pain that the five-year-old decided he was fed up being brave. He ran home to his mother, demanding an explanation.

(...) But only a small number of rape victims were courageous enough to deal with what happened to them in the way Jan's mother did. Even women whose children were the result of love affairs with Soviet soldiers seldom discussed the father's origins with their offspring. If caught, the couples were forced to separate and the soldiers were sent back home. Many of the women never got over what had happened.

...

Einsam und verloren
unschichtbar geboren
Beim ersten schrei erforen
vergessene kinder
Name unbekant
endlos weggerant
aus der welt verbannt
vergessene kinder

Sie sehen
Sie Fuhlen
Verstehen
Genau wie wir
Sie lachen
und weinen
wollen leben
Genau wie wir

Augen ohne gluck
Alle traume wurden erstickt
panik, vor dem licht
Und angst vor jedem gesicht
Schuld die keinen trifft
Die zeit heilt nicht

...
Tokio Hotel, vergessene Kinder


CEED - Conseil Européen des Enfants du Divorce
association de parents enfants et grand-parents victimes d'enlèvements et de rapts internationaux d'enfants

... Combien de milliards d'Euros la France, l'Europe et les autres Nations ont-elles déjà versé à fonds perdus à ce pays qui a instrumentalisé son administration de justice familiale à cette fin ? Combien de milliers d'enfants français, polonais, turcs et d'autres nationalités ont-ils été ainsi germanisés depuis la dernière guerre mondiale ? Combien de milliers de ces parents non-allemands ont-ils été réduits au simple rôle de criminels
bon payeurs ? ...

http://www.jugendamt-wesel.com/


- Sie sehen, Sie Fuhlen, Verstehen, Genau wie wir -

August 15, 2007

Ambiance morose pour le 60e anniversaire du Pakistan


LOURDES (AFP) - Point d'orgue du 134e pélerinage annuel de Lourdes, la messe de l'Assomption a rassemblé mercredi 35.000 fidèles sur l'esplanade de la cité mariale.

NEW YORK (AFP) - Certains utilisateurs de l'iPhone, le nouveau téléphnone portable multi-fonctions d'Apple, ont eu la désagréable surprise de recevoir un colis de 300 pages en guise de facture de téléphone, a-t-on appris mercredi.

WASHINGTON (AP) - Débouté en juin dernier par un tribunal de Washington, un juge administratif qui réclamait 54 millions de dollars (40 millions d'euros) aux propriétaires d'une teinturerie pour la perte d'un pantalon a décidé de faire appel.

(...) Pearson avait confié à la teinturerie un pantalon provenant selon lui d'un costume bleu et brun. Les Chung lui ont restitué un pantalon gris, qui, dit-il, ne lui appartenait pas. Devant le refus des Chung de le rembourser, il a intenté un procès.

La juge Judith Bartnoff a débouté Pearson en juin dernier. Elle a noté dans ses attendus que le plaignant n'a pas apporté la preuve que le pantalon gris n'était pas le sien. La promesse d'une "satisfaction garantie", a-t-elle fait valoir, ne peut pas couvrir des "demandes déraisonnables" ou que le "commerçant a de bonnes raisons de contester".


Inde / Pakistan
60e anniversaire d’une indépendance douloureuse

A lire sur RFI, extraits :

L'exode et massacres • 6 millions de musulmans se dirigent vers le nord-ouest, en direction du nouveau Pakistan et vers l’est, le Pakistan oriental (qui devient en décembre 1971 le Bangladesh), 9 millions d’hindous et de sikhs fuient vers le sud en direction de l’Inde. Les routes de cet exode deviennent la scène d’un massacre sans précédent. Des bandes de hindous et de sikhs d’un côté, de musulmans de l’autre, armés de couteaux et de haches, s’acharnent sur les déplacés. Mêmes scènes d’horreur dans les trains, qui amènent les réfugiés des deux côtés loin de chez eux.

60 ans d’indépendance – trois guerres • Depuis l’indépendance du Pakistan et de l’Inde, les relations entre les deux pays sont restées tendues. Trois guerres ont opposé Islamabad à New Delhi, dont deux (en 1947 et en 1965) à propos d'une région qui reste la principale pomme de discorde entre l’Inde et le Pakistan : le Cachemire.

ISLAMABAD (AFP) - Le Pakistan a célébré mardi le 60e anniversaire de sa création avec un profil très bas et dans une ambiance morose, sous la menace terroriste après une vague meurtrière d'attentats des fondamentalistes musulmans que l'armée tente de combattre dans le nord-ouest.

A minuit passé d'une minute, un feu d'artifice extrêmement modeste a brièvement été tiré au-dessus de l'imposant bâtiment de la Présidence et celui du Parlement à Islamabad, devant une foule très clairsemée et sous une pluie torrentielle.

(...) Policiers et troupes paramilitaires, en "état d'alerte élevé" arpentaient les rues de la ville et ont placé, en travers de certaines, des postes de contrôle équipés parfois d'une mitrailleuse.

(...) "Comment pourrais-je célébrer cet anniversaire quand nous redoutons les bombes à chaque instant", se lamentait Abdullah Khan, un commerçant de 62 ans de Peshawar, près de la frontière afghane.

(...) Côté cérémonies, seules étaient prévues des prières à l'aube, dans le deuxième plus grand pays musulman au Monde après l'Indonésie (160 millions d'habitants), une minute de silence et une cérémonie solennelle des couleurs à Islamabad, sans M. Musharraf.

Le partage bâclé de l'ex-Empire britannique des Indes en deux Nations indépendantes, l'Inde et le Pakistan, a entraîné il y a 60 ans la plus grande et la plus sanglante migration forcée que le monde moderne ait connue. En huit mois, 10 à 15 millions de personnes ont traversé la frontière dans les deux sens: musulmans vers le Pakistan, Hindous vers l'Inde. En quelques mois, entre 500.000 et un million de ces déplacés ont été massacrés sur les routes ou dans les "trains de la mort", par des bandes de musulmans d'un côté, d'hindous et de sikhs de l'autre.

NEW DELHI (AFP) - L'Inde était sous très haute sécurité mardi à la veille du 60e anniversaire de son indépendance, après des menaces ces derniers jours attribuées au réseau terroriste Al-Qaïda et celles des multiples rébellions séparatistes du sous-continent.

A New Delhi, 70.000 policiers et paramilitaires patrouillent autour des bâtiments officiels et des quartiers diplomatiques et surveillent les principaux carrefours de la capitale fédérale.

NEW DELHI (AFP) - L'Inde a célébré mercredi le 60e anniversaire de son indépendance, fière de sa démocratie, de son insolente croissance économique et affichant ses ambitions de superpuissance, mais le pays est loin d'être sorti du sous-développement.

NEW DEHLI (AP) - "L'Inde libre dont Gandhi a rêvé ne se réalisera entièrement que lorsque nous aurons banni la pauvreté de notre pays", a lancé mercredi le Premier ministre Manmohan Singh à l'occasion des 60 ans de l'indépendance de l'ancienne "perle de la Couronne britannique". Un anniversaire célébré dans un climat apaisé avec le Pakistan voisin, qui permet au sous-continent de se concentrer sur ses ambitions économiques.

BAGRAM, Afghanistan (AP) - Des centaines de soldats américains ont lancé mercredi une nouvelle offensive contre les talibans et les combattants d'Al-Qaïda dans la région de Tora-Bora, dans l'est de l'Afghanistan.

SEOUL, Corée du Sud (AP) - La Corée du Nord par la voix d'un de ses organes officiels a profité de l'enlèvement de Sud-Coréens en Afghanistan pour critiquer mercredi l'alliance de Séoul à Washington dans la guerre qu'ont lancée les Etats-Unis contre le terrorisme.


- L'Inde veut vaincre la malnutrition -

Estrosi veut que la Guyane serve de laboratoire pour l'outre-mer


LILLE (AFP) - Les sans-papiers de Lille ont catégoriquement rejeté mercredi les propositions de la préfecture du Nord, soutenues par six associations de solidarité, pour mettre un terme à la grève de la faim suivie depuis plusieurs semaines par une cinquantaine d'entre eux.

"Les propositions du préfet sont irrecevables", a déclaré à l'AFP Eva Lumanisha du Comité des sans-papiers du Nord (CSP-59).

Dans un communiqué, CSP-59 a dénoncé "la trahison" et "la lâcheté" des six associations dont Emmaüs et la Cimade qui s'étaient jointes mardi à la préfecture du Nord pour proposer un accord.

(...) Le CSP-59 demande la régularisation globale de tous les sans-papiers grévistes de la faim ainsi que celle d'environ 500 autres personnes dans le cadre d'un accord passé en 2004 avec la préfecture.


SAINT-DENIS DE LA REUNION (AP) - Chaque jour, des immigrés comoriens abordent clandestinement les côtes de Mayotte et, chaque jour, les forces de l'ordre en arrêtent et en expulsent d'autres. Sur ce petit territoire français de l'océan Indien d'à peine 200.000 habitants, un tiers n'auraient pas de papiers et la lutte contre l'immigration clandestine prend des proportions presque industrielles.

(...) De toute façon, dit-elle, beaucoup de ceux qui s'embarquent sur les "kwassa-kwassa" sont "des gens qui se sont fait expulser alors que leur vie est à Mayotte. Alors ils rentrent chez eux".


Sans-papiers de Lille : le préfet veut "calmer les esprits"
LE MONDE | 03.08.07 | Extraits

Alors que le préfet du Nord, Daniel Canepa a donné rendez-vous aux associations le 31 août pour étudier "les dossiers sérieux", le bras de fer semble se durcir. "Seule la lutte paye", a déclaré, jeudi, l'un des leaders du Collectif de sans-papiers du Nord (CSP 59), Roland Fodé Diagne, qui, alertant sur les risques courus par ceux qui poursuivent la grève de la faim, a été acclamé par les manifestants aux cris de "Canepa assassin".

Dans un tract paru le jour même, le CSP 59 dénonçait la "xénophobie de l'Etat" et prévenait le préfet en termes peu amènes sur "ce processus (qui) a fait des dégâts en fécondant le nazisme". Des termes dénoncés par la Cimade dont le président régional, Frédéric Verspeten, appelle à un "retour vers la sérénité et le dialogue". Celui-ci craint que "si le bras de fer se maintient, cela n'amène la préfecture à rompre le dialogue qui s'était instauré, depuis les accords de 2004", avec la mise en place d'une commission consultative Etat-associations pour examiner les demandes de régularisation.

Tout en appelant elle aussi au retour du dialogue, Roseline Tiset de la délégation régionale de la Ligue des droits de l'homme demande la libération des sans- papiers arrêtés et l'étude des 533 dossiers remis à la préfecture, "sans attendre l'audience du 31 août et sur la base des critères des accords de 2004". Des accords que le préfet Daniel Canepa avait dénoncés, le 15 juin, estimant qu'ils "avaient vécu".

Pour sortir de la crise, les accords de 2004 avaient permis, à l'époque, une régularisation sans condition des grévistes de la faim.
Un processus que le préfet n'a cette fois pas souhaité "subir", estimant purement politique la stratégie menée par le CSP 59 : "Depuis 1995, observe-t-il, il y a eu douze grèves de la faim avec des résultats. Il fallait donc tester le nouveau gouvernement."

CAYENNE (AFP) - Le secrétaire d'Etat à l'outre-mer Christian Estrosi a exprimé mardi à Cayenne sa volonté de faire de la Guyane "un laboratoire de tout ce que le gouvernement veut mettre en place outre-mer".

Au premier jour de son déplacement, M. Estrosi a rencontré à Cayenne le maire de la ville, Jean-Claude Lafontaine, le président du conseil général, Pierre Désert, et le président du conseil régional Antoine Karam.

Il leur a fait part de son intention de "renforcer les moyens de sécurité intérieure" de la Guyane en "allant bien au-delà de l'organisation actuelle", saluant au passage la création du Groupement d'Intervention régional (GIR) mis en place en octobre 2006, le seul dans les Dom.

M. Estrosi a affirmé sa volonté "d'être sans pitié à l'égard des filières clandestines de l'immigration" et a précisé avoir demandé "au Quai d'Orsay d'agir très fermement auprès des autorités du Brésil et du Surinam", considérant qu'en matière d'immigration clandestine, la Guyane se trouvait "en face de milices organisées".

"Tant qu'on dira +venez en France sans papiers et vos enfants seront scolarisés+, ce sera un appel d'air permanent", a-t-il ajouté au sujet de la scolarisation des enfants, qui ne nécessite pas de titre de séjour. "C'est un sujet sur lequel nous ne devons pas avoir de complexes, il y aura donc une évolution de la législation".


La France a des accords de réadmission avec ses deux voisins, le Surinam et le Brésil. Signé en novembre 2004, l'accord avec le Surinam ne fait toujours pas l'objet d'une application formelle.

Des négociations internationales sont en cours, notamment avec le Guyana, dont les ressortissants illégaux ne peuvent être reconduits, faute d'accord.
Mais les pourparlers peinent à déboucher sur la création d'un consulat à Cayenne.

Sur les six premiers mois de 2007, il y a eu 4.793 éloignements, contre 8.145 sur l'ensemble de 2006 et 5.942 en 2005, selon les chiffres du ministère.

Le problème est que les clandestins, quand ils ne sont pas reconduits en avion, sont ramenés en pirogue aux frontières constituées par les fleuves Oyapock, à l'est (Brésil), et Maroni, à l'ouest (Surinam). Un simple passage en canot leur permet de revenir sur le sol français.

Ainsi, en 2006, sur 9.711 étrangers illégaux reconduits à la frontière, 59% étaient déjà connus des services de police.

Autre difficulté, faute de mise aux normes, le seul centre de rétention administrative a été déclassé en local de rétention administrative (LRA), en attendant des aménagements, ce qui limite les rétentions à 48 heures. Au delà, les étrangers en situation irrégulière doivent être reconduits ou relâchés.

M. Estrosi se rendait ce mercredi à la frontière brésilienne pour visiter les locaux de la Paf (Police aux frontières) de Saint-Georges de l'Oyapock, survoler le site du futur pont reliant la Guyane au Brésil, et visiter la commune amérindienne de Camopi où il prononcera un discours axé sur l'immigration.


- Un laboratoire à Cayenne ? -

August 14, 2007

Quarante-six ans jour pour jour après la construction du Mur de Berlin


PARIS (AP) - Les avocats du petit Ivan, 12 ans, gravement blessé le 9 août à Amiens (Somme) alors qu'il fuyait la police, ont réclamé mardi que l'Etat assume sa responsabilité dans l'affaire et qu'une instruction soit ouverte.

PARIS (AFP) - Un journaliste sportif italien de télévision agressé dimanche dans le métro parisien par deux voleurs qui ont pris la fuite se trouvait toujours dans un état de "mort cérébrale" mardi soir, alors que le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire.

(...) La station du métro aérien Bir Hakeim, près de la tour Eiffel, est l'une des dernières à Paris à ne pas être équipée de caméras, ni sur les quais, ni dans les couloirs, ce qui selon une source proche du dossier annonce une "enquête longue et difficile".


NouvelObs, extrait - "Noir sur blanc"

Le dernier dirigeant communiste de la RDA, Egon Krenz, a été condamné en 1997 à une peine de six ans et demi de prison pour la mort de quatre personnes tuées par des gardes-frontières le long du mur de Berlin dans les années 1980. Wolfgang Tiefensee, ministre responsable des Länder de l'ex-RDA, a déclaré qu'il était "historiquement avéré que l'ordre criminel de tirer existait". "Mais les documents découverts semblent maintenant confirmer cela noir sur blanc", a-t-il dit au journal Die Welt. (Reuters)

BERLIN (AFP) - Quarante-six ans jour pour jour après la construction du Mur de Berlin, la mise au jour d'un ordre de tir de la Stasi, la police secrète de l'ex-RDA, est venue rappeler avec éclat la dureté de la dictature communiste, alors que son souvenir tend à s'émousser.

"Le document de la honte", a titré Bild
, quotidien le plus lu d'Allemagne, à propos du papier jauni exhumé des archives de la Stasi, qui appelle à tirer sur des personnes tentant de fuir la RDA, et au besoin sur des femmes et des enfants.

Cet ordre interne, donné à une unité de la Stasi, prévoyait la capture et, à défaut, la liquidation des fugitifs qui s'enfuyaient vers l'ouest avec leur famille: "N'hésitez pas à faire usage de votre arme à feu, même en cas de violation des frontières par des femmes et des enfants, souvent utilisés par les traîtres".

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- « Le document de la honte », a titré Bild -

Les purges staliniennes qualifiées de « terrorisme d'Etat »


MOSCOU (AP), la presse canadienne - Des prêtres orthodoxes ont consacré mercredi dans les environs de Moscou une croix de bois haute de 12 mètres érigée à la mémoire des victimes des purges de l'ère stalienne, il y a 70 ans.

Ce mémorial s'élève désormais au sud de Moscou, dans un monastère qui abrita l'un des premiers camps de travail de l'URSS de Joseph Staline, à côté du champ de tir de Butovo, l'un des lieux de massacre les plus sanglants de la période.

(...) Les arrestations en masse de membres du parti communiste avaient débuté en 1934 pour culminer en 1936-37, avec la mise en scène des procès de Moscou aux cours desquels les accusés se livraient à de spectaculaires autocritiques.

Sur le champ de tir de Butovo, utilisé comme lieu d'exécution des années 30 jusqu'à après la mort de Staline en 1953, quelque 20.000 personnes, principalement des prêtres orthodoxes et des artistes, ont été tuées rien qu'en 1937 et 1938 et enterrées dans des charniers.

(...) Le régime du président Vladimir Poutine a montré fort peu d'intérêt pour ces commémorations d'une des pages les plus sombres de l'histoire de l'URSS, l'ancien du KGB cherchant au contraire à rallumer la fierté des Russes pour le passé soviétique.

Un responsable des droits de l'homme russe qualifie les purges staliniennes de "terrorisme d'Etat"
LEMONDE.FR avec AFP | 14.08.07

Vladimir Loukine, délégué russe aux droits de l'homme, a demandé, mardi 14 août, que son gouvernement s'exprime officiellement sur les grandes purges staliniennes, qui ont eu lieu entre l'automne 1936 et l'automne 1938, estimant qu'elles relevaient du "terrorisme d'Etat". Selon M. Loukine, il existe "des preuves documentées" qui font état de plus de deux millions de victimes, dont 725 000 exécutions.

"La balle est dans le camp de l'Etat, a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse, car c'est au nom de l'Etat que ces crimes ont été commis." Il affirme par ailleurs que selon de récentes études, la signature de Staline figure sur l'ordre d'exécution d'au moins 40 000 personnes. "L'Etat devrait ériger le principal monument national aux victimes de la terreur des bolcheviks", a encore estimé M. Loukine, désigné à son poste par le Parlement.

Depuis le 5 août, qui marquait les 70 ans du début de la répression stalinienne avec l'entrée en vigueur de la directive "prikaz 00447", de nombreuses ONG et proches des victimes commémorent l'événement en organisant des cérémonies du souvenir. Les médias russes et le gouvernement ont, pour leur part, peu évoqué cette date anniversaire.


- La balle est dans le camp de l'Etat -

August 13, 2007

Le criminel de guerre nazi Heinz Barth est mort

BERLIN (AFP) - Le criminel de guerre nazi Heinz Barth, surnommé "l'assassin d'Oradour-sur-Glane" pour son implication dans le massacre commis en France par des SS à la fin de la Seconde guerre mondiale, est mort, a indiqué lundi à l'AFP le pasteur de Gransee, près de Berlin, où vivait Barth.

"Il est mort. Il avait 86 ans. L'enterrement aura lieu en septembre et je me suis déjà déclaré prêt à y présider, car tout le monde a le droit à un enterrement", a déclaré Heinz-Dieter Schmidkte, interrogé par téléphone.

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- Sa remise en liberté avait suscité un tollé -

August 12, 2007

« L'ère du soupçon généralisé se clôt après la première guerre mondiale »


Sois mobile, flexible, adaptable, performant, polyvalent, etc., ou autrement tu meurs, à tout le moins de cette mort sociale que représente la relégation hors des circuits de la production des richesses et de la distribution du pouvoir :: l'instrumentalisation sauvage de la mobilité clive deux profils d'individus, les gagnants et les perdants, ceux dont les nouvelles règles du jeu maximisent les chances et ceux qui sont invalidés parce qu'ils ne savent pas ou ne peuvent pas jouer.

Extrait d'un article de Robert Castel paru dans Le Monde du 07.06.01 • « Risquophiles », « risquophobes » : l'individu selon le Medef


Deux extraits de « Ni père ni mère, histoire de l'assistance publique (1874-1939) », Ivan Jablonka, chez Seuil, février 2006 :





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Page 53-54, « A l'instar des colonies agricoles rêvées sous la monarchie de juillet par un Huerne de Pommeuse ou un Frédéric-Auguste Demetz, l'Assistance publique veut transformer des enfants selon un projet normatif cohérent, programme de résurection sociale qui modèle autant les corps que les âmes. »


Extrait de RHEI,
Numéro 5, 2003 - Pratiques éducatives et systèmes judiciaires • Entre Rousseau et péché originel. Le modèle néerlandais de la protection de l’enfance au XIXe siècle

« Quelques années plus tard, dans une enquête, É. Ducpétiaux, inspecteur général des prisons de la Belgique, un des nombreux visiteurs des colonies, compte dans ces établissements, pour 1848, 11.859 personnes, dont près de 1.500 enfants. Pour Ducpétiaux, ces chiffres ne reflètent pas un succès. Au contraire, selon lui, le mouvement a presque totalement échoué. Peu de familles indigentes sont parvenues à l'indépendance économique par l'exploitation de leur ferme. Parmi les mendiants et les vagabonds condamnés, plus de la moitié récidive ; enfin, rien n'est prévu pour les enfants qui sortent des colonies. A la même période, G. de Lurieu et H. Romand, deux inspecteurs des établissements de bienfaisance français, envoyés par leur gouvernement pour étudier l'organisation des colonies, portent aussi un jugement critique9. D’ailleurs, après avoir lentement déclinée, les colonies ferment définitivement en 1869.

Et pourtant
, c'est surtout à partir des expériences de la Société de bienfaisance que le modèle de la colonisation agricole se diffuse en Europe. Critiqué vers 1850, il apparaît vingt années auparavant comme une réussite. Ces établissements sont pendant plusieurs années l'objet d'une attention particulière des réformateurs sociaux, des gouvernements et de tous ceux qui cherchent une solution à la question sociale, des « »touristes amateurs qui viennent tous les ans en Hollande sous prétexte d'étudier les colonies »», selon Lurieu et Romand. Un grand nombre d’ouvrages sur le sujet paraît. En France, l'ancien député M.L.-F. Huerne de la Pommeuse rédige l'un des plus connus, décrivant l'organisation des colonies agricoles pour indigents qu'il a visitées lors de son voyage aux Pays-Bas en 1829. Il avance avec enthousiasme que « [la] Société de bienfaisance aura rendu, chaque année, à l’ordre social, comme lui devenant désormais utile, plusieurs centaines d’individus qui, précédemment, n’y apportaient que la honte, l’inquiétude et des charges d’une progression effrayante ». De plus, il développe un programme de colonisation, parce qu’il est convaincu, par l’exemple de la Société de Bienfaisance, que « les pauvres réunis en colonies peuvent être dirigés vers la morale avec plus de succès ».

Dans les années 1830, l’idée de la colonisation
en faveur de la régénération des mendiants, vagabonds, pauvres et criminels, bénéficie pour sa diffusion de l'intérêt de deux milieux sociaux, celui de la réforme pénitentiaire et celui du monde associatif agricole. Cette idée subit cependant quelques altérations importantes, dont la principale est, du moins pour l’histoire de la protection de l’enfance, que le modèle, développé pour l’hébergement des adultes, est adapté aux enfants. Il en est ainsi aux Pays-Bas avec Mettray, en Belgique et en France.




Extrait de « Jeunes sans domicile fixe et la rue »
de Jacques Guillou, chez l'Harmattan



SAINT-VENANT, Pas-de-Calais (AP), 20 juillet 2006, extrait - Près de quatre ans après leur création, le ministre de la Justice Pascal Clément a jugé "très positif" le bilan des centres éducatifs fermés (CEF). En visite jeudi matin à Saint-Venant (Pas-de-Calais), dans l'un des derniers des 17 établissements ouverts à ce jour, le garde des Sceaux a promis vingt centres de ce type de plus l'an prochain en France. Il s'est félicité que "plus de la moitié des jeunes sortant de ces structures ne récidivent pas, contre 1 sur 50 avant".

DIJON (AFP), 24 juillet 2006 - Le directeur et trois hommes encadrant des jeunes au centre "Défense deuxième chance" d'Etang-sur-Arroux (Saône-et-Loire) ont été licenciés à la suite d'un stage de cohésion qui s'est transformé en entraînement militaire, a-t-on appris lundi auprès de leur tutelle. La gendarmerie a été saisie et une enquête est en cours.


Le dispositif Défense 2e chance ne tient pas ses promesses
Libé, mercredi 6 décembre 2006

Moins de mille jeunes sont actuellement accueillis dans les centres de Défense 2e chance. On est donc très loin des 10 000 promis pour la fin 2006 par la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie en 2005, lors du lancement de ce dispositif d'insertion des jeunes en difficulté. (...) Le taux d'échec est élevé (...) Le budget de fonctionnement de l'Epide s'est élevé à 5 millions d'euros en 2005 et à 37 millions en 2006.


Défense 2ième chance, quels intérêts pour le territoire ? Le développement économique, voir au 6 décembre 2006.


PARIS (AP), 6 juin 2006, 16h39, extraits - Après Jean-Louis Borloo, c'est Michèle Alliot-Marie qui a renvoyé mardi Ségolène Royal dans les cordes (...) "On voudrait parfois utiliser l'armée comme un centre de redressement pour les jeunes dès leur première incartade. Je le dis tout net, cela n'est pas sérieux! ..." (...) Onze centres seront ouverts au total à l'automne et "l'objectif des 10.000 jeunes accueillis dans plus de vingt centres dès la fin de l'année 2006 est en passe d'être acquis", s'est-elle félicitée.


Pascale Fourier : On pourrait dire que vous êtes d’un archaïsme forcené quand vous parlez de l’Etat et de son importance ?

Robert Castel : On n’a pas le temps de le justifier maintenant mais de toutes façons, en dépit de leurs proclamations, les libéraux eux-mêmes s’appuient sur l’Etat. Simplement, ils voudraient que ce soit un Etat au service de leurs intérêts plutôt qu’au service de l’intérêt général.

Extrait de la transcription de l'émission « Des sous et des hommes » du 28 Février 2003 sur AligreFM.


- Mais l'OSE France paraît plutôt ancré en 1942 -

August 10, 2007

Plusieurs écrivains africains répondent au président français

Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy • Plusieurs écrivains africains se joignent à Raharimanana pour répondre au président français.
Libé, le 10/8/07

Monsieur le Président,

Vous étiez venu dites-vous à Dakar nous parler — nous les Africains —, avec franchise et sincérité, vous étiez donc venu avec tout le fond de votre pensée, car c’est ainsi je crois qu’on qualifie la franchise et la sincérité, un échange sans fard et sans arrière-pensée. Nous prenons donc acte de la conception que vous avez de ce continent et de ses habitants. Vous étiez venu dites-vous pour nous assurer que la France s’associera à nous si nous voulons la liberté, la justice et le droit, mais permettez-moi d’être franc et sincère également.

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- Les jeux des grandes puissances qui font et défont les régimes -