December 8, 2005

Le but : provoquer un boulversement décisif


Autant dire que ceux-ci faisaient l'objet d'une surveillance de tous les instants, qui était comme redoublée par un système de délation très efficace (il était directement inspiré des méthodes de la « Réforme de la pensée », qui avaient cours dans le Goulag...). Dans ces conditions, le contraste devait être total entre, d'un côté, la part du rêve, ce paradis sur Terre dont la Chine était censée avoir franchi le seuil en 1949, comme on le leur répétait à longueur de réunions politiques, et, de l'autre, le morne ennui d'une existence encasernée, où tout était interdit, sous-cultures de teenagers, nécessairement « décadentes », relations amoureuses, etc. Mais cela faisait partie d'un non-dit, que personne, dans la jeunesse estudiantine, n'aurait seulement osé articuler, même à mots couverts.

Extraits de Culture&conflit
La violence politique des enfants
Les gardes rouges : des rebelles sous influence


Prisonniers occidentaux et chinois volontaires
Le lavage de cerveau
en Chine au début des années cinquante

Bulles N°40, 4ème trimestre 1993, UNADFI
Manipulation mentale, lavage de cerveau, mégalomanie : essai de définition
Voir aussi Qu'entend-t-on par manipulation mentale ?

L'article tel que repris sur Prevensectes, extraits :

3. Prisonniers occidentaux et chinois volontaires
Le terme même de "lavage de cerveau" est la traduction littérale d'un expression familière chinoise faite de deux caractères hsi nao (Lifton emploie l'ancienne transcription des caractères chinois. Elle a été révisée depuis) par laquelle les Chinois désignaient la rééducation mise en oeuvre après la victoire communiste de 1949 sur le Kuomintang. Ces caractères peuvent représenter des objets ou actes concrets, mais aussi abstraits : "laver, purifier, rectifier" - "tête, cerveau, pensée". le terme officiel était szu-hsiang kai-tsao ("remodelage idéologique", "réforme idéologique"). Lifton choisit "réforme de la pensée" ("Thought Reform"). Cela apparaît, estime-t-il, comme "l'un des efforts les plus puissants de manipulation humaine jamais entrepris". Ce n'est pas entièrement nouveau : "dogmes, inquisitions, conversions de masse ont existé dans tous les pays et à toutes les époques. Mais les communistes chinois y ont apporté un caractère plus organisé, plus complet, plus délibéré - plus total -, ainsi qu'un alliage unique de techniques psychologiques aussi puissantes qu'ingénieuses". Le traitement appliqué aux prisonniers américains n'en constituait qu'une version d'exportation. Mais il faut se représenter qu'il était destiné de façon primaire au peuple chinois lui-même, et vigoureusement appliqué dans les Universités, les écoles, les "collèges révolutionnaires", les prisons, les bureaux du commerce et du gouvernement, les organisations d'ouvriers et de paysans. L'important n'est pas seulement son extension (en principe, il concernait le quart de l'espèce humaine) mais aussi sa profondeur et sa puissance émotionnelle : le but est de provoquer chez chaque sujet un bouleversement personnel décisif.

7. L'étau se resserre, Hu est mal à l'aise
Au bout de quelques semaines, changement progressif. Les cadres demandent de plus en plus de détails sur le comportement individuel des étudiants. Hu ne doit plus rester neutre, mais "pencher d'un côté", soutenir les éléments progressistes, exercer des pressions plus fortes sur les autres.
C'est alors le premier "de pensée": chacun en prépare un à la fin de chaque cours, le lit au groupe, et chacun fait ses critiques. Certains étudiants prennent la chose à la légère, mais les cadres, très au sérieux ; ils assistent à certaines séances pour rendre les critiques plus percutantes. Au lieu de l'harmonie critique et contre-critique.

« que la relation de la fillette avec sa famille maternelle a pu également reprendre et la fillette y trouve un grand plaisir ; [...] que l'enfant, redoutant les discussions, disputes et tensions sur ce point à l'occasion des hébergements chez son père ne souhaite plus se rendre chez ce dernier pour l'instant ; »

Ma fille avait été reçue seule par le Juge des Enfants, la veille de l'audience du 1er juillet 2005.


10. La dénonciation du père, acte ultime de la réforme de la pensée
La seconde exigence était bien plus difficile. Il s'agissait de dénoncer son père, tant comme individu que comme représentant de l'ancien régime. C'était l'acte ultime, symbolique, de la réforme de pensée des jeunes Chinois, et pour beaucoup, c'était extrêmement douloureux. Un cadre avait remarqué que Hu s'abstenait le plus possible de critiquer son père, et s'était mis à le harceler sur ce sujet en toute occasion.

...
Hu a finalement trouvé un moyen d'accuser son père sans dire trop de mal de lui, et sa confession a été acceptée.

Chacun inscrivait ensuite sur une carte ses voeux concernant sa future affectation professionnelle. La décision était prise par les autorités. Théoriquement, on avait le droit de refuser, mais très peu le faisaient, car c'était un très mauvais point - d'ailleurs, qu'auraient-ils pu faire d'autre ?

Ce 9 novembre 2005 le Juge des Enfants a décidé de donner ma fille à l'une de ses deux tantes maternelles. De l'ordonnance motivée par de nouvelles calomnies des travailleurs sociaux de l'OSE :

« M.KANT se borne à faire valoir sans l'établir qu'une telle décision serait infondée ; »

« que les pleurs de l'enfant à l'audience ainsi que son refus exprimé sans équivoque à la même audience de tout contact et de toutes paroles à l'adresse de son père, démontrent, en l'état, l'impossibilité qui est celle de l'enfant d'entrer, ne serait-ce que de manière simplement ponctuelle et intermittente, dans une relation avec son père ; »


Sectes et laïcité
Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES)

Approches croisées du thème « Sectes et laïcité » étudié sous les points de vue historique, sociologique, philosophique, juridique et politique, au cours d'un colloque qui a réuni sur ce sujet universitaires, praticiens, administrateurs et chercheurs. Sont présentés les aspects psychosociologiques et historiques et les aspects juridiques et politiques du phénomène des sectes dans un Etat de droit. L'étude cerne l'emprise, la sujétion des adeptes, mais aussi l'état du droit et les pratiques administratives en France et en Europe, les fondements de la laïcité et son histoire.
Cette approche « multiculturelle » favorise l'analyse d'une problématique complexe où se croisent des interrogations fondamentales sur les libertés individuelles et collectives.
Un ouvrage de référence en la matière.

Année d'édition : 2005
Réf. : 9782110057686
352 pages, 16x24 cm
ISBN : 2-11-005768-8


Les troubles des pratiquants de Falun Dafa
www.vraiesagesse.net, extraits :

Hu Shiliu, une femme, née en mai 1970, était une résidante du village de Liyuner, ville de Meichuan. Le 26 juillet 1999, parce que Hu a refusé de rendre sa copie de Zhuan Falun, elle a été obligé de perdre son emploi par le Département de la Sécurité de la compagnie Shiyan Motor. En octobre 1999, parce qu'elle est allée à Beijing, lancer un appel pour le Falun Gong, elle a été détenue au Centre de détention de Shiyan, pendant presque un mois. En octobre 2000, Hu a été détenue au Centre de détention de Wuxue pour avoir affiché des affiches de clarification du Falun Dafa et elle a été extorquée de 2000 Yuan. Le Commissariat de la police de Lianlu a également confisqué la carte d'identification de Hu. Vers 22 h:30, le 20 août 2002, plus de dix officiers de la police, menés par le Capitaine Cheng, du Commissariat de la Police de Meichuan, a sorti Hu de son lit et l'a envoyée à une classe de lavage de cerveau. À ce moment-là, Hu portait seulement ses sous-vêtements. Ces officiers de la police sont entrés en défaisant la porte. Ils ont alors allumé la lumière et l’ont regardée pendant cinq ou six minutes. Un des officiers de la police de Meichuan a même déchiré ses sous-vêtements de l'aisselle vers le bas! Le capitaine Cheng (un homme) a alors commencé à molester Hu, en lui frottant le derrière. La police a également frappé son visage et son nez saignait et ils l'ont avertie de ne pas crier. Ces policiers ont également étranglé Hu et lui ont laissé plusieurs marques autour de sa gorge. Au Commissariat de la police de Meichuan, la police a tenu Hu par les cheveux et lui a cogné la tête contre le mur. A la suite de cela, Hu a souffert de maux de tête et de vertige pendant la moitié d'un mois.

Hu Aizhen, une femme, née en octobre 1961, était une résidante du village de Liyuner, ville de Meichuan. En octobre 2000, elle a été illégalement détenue pendant plus d'un mois pour avoir distribué des dépliants de clarification du Falun Gong. Vers minuit, le 20 août 2002, un groupe de policiers a forcé sa maison, l’a kidnappée et l’a amenée à une classe de lavage de cerveau.


Tortures, «rééducation politique», absence de soins médicaux, font partie de la routine
L'Express du 7/2/2002

Pour l'occupant, toute velléité de protestation est un «crime contre la sécurité de l'Etat», dont Passang et Chöying ont été jugées coupables. Sans se connaître, elles ont agi de façon identique. Révoltées par l'arbitraire, elles sont allées à Lhassa, la capitale, crier leur soif de liberté et leur soutien au dalaï-lama, chef spirituel et politique du Tibet. Brève manifestation: aussitôt arrêtées, rouées de coups, soumises à des chocs électriques, interrogées sans relâche et condamnées respectivement à cinq et quatre ans de détention, elles purgeront leur peine à Drapchi, l'une des pires geôles de la région autonome du Tibet, à proximité de Lhassa. Un temps, Passang se trouvera dans la même unité de travail qu'une autre nonne, Ngawang Sangdrol (1) - héroïne nationale, incarcérée en 1992, à l'âge de 13 ans, et désormais sous les verrous jusqu'en 2014. Tortures, «rééducation politique», nourriture infecte, absence de soins médicaux font partie de la routine, aggravée depuis quelques années par un programme d'entraînement disciplinaire dont la forme la plus épuisante est réservée aux prisonniers politiques. «Pendant deux heures ou plus, il fallait courir en rond, pieds nus, par n'importe quel temps, se souvient Passang. Les premiers mois à Drapchi, on nous forçait à rester debout dans la cour, immobiles, les bras le long du corps, un journal coincé entre les jambes, un livre ou une tasse d'eau sur la tête. Ça durait parfois six heures. Au moindre vacillement, on nous frappait.»


Chine - Détention arbitraire et mauvais traitement
12 janvier 2005 - Lettre ouverte aux autorités

En avril 2004, Mme Mao Hengfeng, engagée dans la lutte contre les politiques de planification familiale chinoises, a été condamnée à 18 mois de rééducation par le travail (RTL) par le Bureau de sécurité publique de Shanghai. Placée en détention dans un camp RTL à Shanghai, Mme Hengfeng a fait l'objet de violences et de mauvais traitements depuis le début de sa détention. Elle a notamment été battue alors qu'elle était suspendue en l'air avec les pieds et les mains attachés.
Le 18 novembre, lors d'une audience dans le cadre d'un procès qu'elle a intenté contre les autorités en raison de l'arrêt de son assistance sociale, Mme Mao a pu montrer ses blessures, mais les autorités officielles n'ont pris aucune mesure pour remédier à cette situation.
De plus, les officiers du camp l'ont menacée de réduire les visites et les appels à sa famille, après qu'elle ait refusé de signer un document intitulé "réforme de la pensée".
Fin 2004, de hauts représentants des autorités ont augmenté sa peine de trois mois, sans qu'elle ni sa famille n'aient été informés d'un possible recours en appel.

December 5, 2005

Les enfants de l'OSE ; leur redistribution


En 1946, Andrée Salomon annonce que plusieurs milliers d'enfants restent à la charge de l'OSE. Il faut les considérer, dit-elle, « comme nos propres enfants », et pourvoir à leur bien être, à leur éducation, être capable d'envisager pour eux un avenir. Il nous faut leurs redonner confiance dans la vie.

L'OSE est confrontée à de nombreuses demandes d'adoptions : il faut examiner minutieusement la possibilité de redonner un foyer aux enfants, tout en tenant compte des difficultés qui risquent de se présenter. L'action de parrainage est, un temps, privilégiée : l'enfant reste placée à l'OSE mais reçoit le soutien moral d'une personne ou d'une famille qui l'accueille de temps en temps.

Extraits de Sauver les enfants, page 170
Vivette Samuel


Les ex-dirigeants de l’U.G.I.F.. récapitulent ainsi les différentes catégories d’enfants :

3) Enfants ayant fait l’objet de mesures d’arrestations par la préfecture de police et dirigés sur l’UG.I.F., au lieu d’être dirigés sur Drancy. Enfants libérés de Drancy sur notre intervention comme enfants isolés, c’est-à-dire n’ayant aucune famille au camp, ou que nous parvenions avec l’aide de la police judiciaire à faire reconnaître comme tels.

Ces enfants devaient rester dans nos maisons sous le contrôle théorique de la police judiciaire et des autorités allemandes, contrôle qui pratiquement ne fut jamais exercé et qui permit ainsi à l’U.G.I.F. d’en disperser un très grand nombre.

Voir l'article l'OSE du blog.

Il n'y a pas eu maltraitance, il n'y a pas eu délaissement, j'ai deux enfants et chacune a sa propre chambre, j'explose les plafonds de revenus, (...) j'ai suivi la scolarité de ma fille née en 1993 et je l'ai même fait soigner jusqu'à ce que le Juge des Enfants intervienne, ce 4 novembre 2005, pour m'interdire toutes relations et correspondance avec elle. L'ensemble de mes droits sur cet enfant sont suspendus ; révision dans un an. Ce 4 novembre 2005 les travailleurs sociaux de l'OSE ont demandé une mesure de protection.

Pour parvenir à cette issue, donner cette enfant à d'autres, les travailleurs sociaux de l'OSE ont simplement versé des allégations au dossier socio judiciaire, calomnieuses, à mon encontre.

Je ne suis rien d'autre qu'un père comme tous les autres. Elle a perdu sa maman en 1999 et les travailleurs sociaux de l'OSE ne souhaite plus que je puisse avoir de relations avec ma fille née en 1993. Dans le même temps, cette enfant est privée de toutes relations avec sa petite soeur née début 2003, sa belle-mère et tous ses amis et proches en région parisienne. Les travailleurs sociaux de l'OSE refuse à cette enfant de pouvoir grandir où est sa place.

Pourquoi et de quel droit ?

Au lieu de lui laisser cela, sa vie à Paris, les travailleurs sociaux ont donné cette enfant à ses tantes maternelles qui résident en Alsace-Lorraine. L'une et l'autre de ces tantes étaient en mal de cet enfant.

Ces tantes étaient en mal de cet enfant mais elles n'ont, pour autant, jamais saisi un Juge aux Affaires Familiales. Un Juge aux Affaires Familiales ne la leur aurait jamais donnée. Solution pour parvenir à leurs fins, obtenir la garde de cette enfant : verser et faire verser des calomnies à mon encontre.

On ne peut rien opposer à la toute puissance des institutions et de Juges pour Enfants, surtout lorsqu'ils refusent le dialogue et les éléments matériels à décharge. Il y a ceux à la suite mais j'en ai encore quantité d'autres.





 

 

December 4, 2005

Le fantasme de l'enfant parfait


Le fantasme de l'enfant parfait
L'Express du 07/03/2005
par Jacques Sédat

Un rapport d'une inspectrice de l'Education nationale, Nicole Baldet, intitulé «Brutalités et harcèlement physique et psychologique exercés sur des enfants par des personnels du ministère», relate des faits troublants de maltraitance en maternelle et à l'école primaire. Une enseignante de petite section ferme la bouche d'une élève avec du ruban adhésif à la suite de vomissements. Une autre insulte des enfants de CE 2, leur tire les cheveux, écrase sa craie sur eux... Dans ces exemples, qui ne sont pas généralisables, on est surpris par la disproportion entre les faits - la «faute» éventuelle - et le châtiment. Cela relève de la maltraitance et d'une rage à l'égard de l'enfant en tant qu'enfant.

Dans ces cas extrêmes, cette violence s'exerce sur le petit parce qu'il est imparfait et qu'il échappe à la maîtrise que l'enseignant entend exercer sur lui. Il y a un vieux fond de violence présent en nous tous qui réclame que l'autre soit conforme à l'image que l'on se fait de lui. Cette pulsion d'emprise se retrouve dans tous les totalitarismes, car il s'agit, à chaque fois, de produire un homme nouveau. Que l'on se souvienne de l'expression paradoxale de Rousseau dans son projet éducatif: «On les forcera d'être libres.» Que l'on se souvienne de l'éducation «parfaite» dont a souffert un jeune Suisse, Fritz Zorn, qui a pu écrire dans son autobiographie, Mars (Gallimard): «J'ai été éduqué à mort.» Il est d'ailleurs décédé d'un cancer avant d'avoir vraiment «vécu».`

On a récemment ressorti une justification ahurissante du goulag, écrite en 1950 par un ancien des camps nazis, Pierre Daix, qui y voyait le «parachèvement de la suppression complète de l'exploitation de l'homme par l'homme» (cité par Michel Surya dans La Révolution rêvée, Fayard). En clair: il s'agissait, selon Daix, de «libérer» les oppresseurs de leur tare, de leur propre oppression. C'est bien l'illustration du précepte rousseauiste. Cette violence exercée sur autrui se justifie souvent à partir d'une fonction dans laquelle on se sent investi d'une mission: faire le bien d'autrui, au besoin malgré lui. Dans le glissement sémantique qui transforme le ministère de l'Instruction publique en ministère de l'Education nationale, sous la IIIe République, s'infiltre une nouvelle mission dévolue aux enseignants, qui induit une certaine relativité des savoirs à transmettre. La maltraitance en milieu scolaire est aussi à mettre au compte du rôle inconfortable des enseignants: suppléer aux insuffisances de l'éducation dans la famille.

TOMKIEWICZ S. - Le fantasme de l'enfant parfait
In L'heure du doute, enjeux et problèmes éthiques.
Association Descartes, Paris
Editeur John Lebbey 1994, 159-166.

Éléments bibliographiques de Stanislas Tomkiewicz
Cité dans Archives, Hommages de Carnet/PSY

Le Carnet Psy n° 78, extraits :
Stanislas Tomkiewicz est mort le dimanche 5 janvier 2003 à l’Hôpital Saint-Louis à Paris. Comme les chats qu’il aimait dessiner dans le haut de son surnom “Tom”, Stanislas Tomkiewicz, pédopsychiatre et psychothérapeute a eu plusieurs vies : il serait présomptueux de penser qu’on pourra les embrasser toutes ici ! Né dans une famille aisée de la bourgeoisie juive de Varsovie à l’automne 1925, il avait survécu au ghetto de Varsovie (il raconte dans un très beau témoignage vidéoscopique comment, dans ce contexte-là son éveil d’adolescent au charme des jeunes filles l’y aida). Déporté à Bergen-Belsen, il avait choisi après sa libération en 1945, de venir en France pour réaliser le vœu de ses parents et devenir “ein guiter Doktor”.

Engagé très tôt dans l’humanisation de la psychiatrie, révolté par les pratiques violentes qu’il avait découvert, rebuté par la psychanalyse à laquelle il fit rapidement le choix de ne pas se soumettre tout en sachant en reconnaître à la fois les grandeurs et les limites, il manifestait à ses patients, qu’il s’agisse d’enfants autistes, d’adultes psychotiques, de nourrissons ou d’adolescents en souffrance psychique, qu’il pouvait se sentir en empathie et solidaire de leurs souffrances.

Rejeté de l’enseignement médical universitaire, il fut un enseignant marquant de psychopathologie à Paris VIII Vincennes. Mais de cette activité professionnelle déjà particulièrement dense, il ne sépara jamais une importante activité militante d’abord au sein du parti communiste français (un ouvrage à ce sujet est à paraître aux éditions de La Martinière), ensuite, après son départ de ce parti en 1972, en militant humaniste sachant lutter contre toutes les formes de violences individuelles ou institutionnelles.


Voir également La lettre n° 42 – mars 2003 sur aidh.org.

November 29, 2005

Bourreaux et victimes

Bourreaux et victimes
Françoise Sironi,
Ed. Odile Jacob, mars 1999.

Disponible sur Amnesty Belgique.


L'ouvrage de Françoise Sironi est le résultat d'années de pratique en tant que psychanalyste, dans le cadre de la clinique des victimes de la torture.

Dans une lignée de travaux d'ethnopsychiatrie, l'auteur envisage la torture comme un processus de déculturation, de violente désaffiliation.

Cette intégration de l'approche ethnologique se corrobore dans la lecture de la souffrance psychique des victimes : les troubles psychiques des sujets torturés ont pour Françoise Sironi une origine extérieure à la victime, qu'elle identifie comme intentionnalité du tortionnaire, une tentative du groupe des bourreaux de briser les liens qui reliaient l'individu à une organisation, un groupe. Ce diagnostic l'amène à rompre avec les pratiques classiques de la psychanalyse et leur postulation d'un conflit intra-psychique.

Le point de départ de l'analyse de Sironi est un rappel de la fonction politique et sociale de la torture : elle consiste à faire taire beaucoup plus qu'à faire parler. L'obtention d'aveux ou de renseignements n'est que la finalité apparente, c'est d'ailleurs celle que revendiquent les bourreaux eux-mêmes, mais ce faisant, ils s'emploient bien davantage à faire taire leurs victimes. Faire taire veut dire ici détruire la personne mais, à travers la personne, il est question de la destruction de ses groupes d'appartenance (religieux, politiques, associatifs etc.), de la part collective de l'individu : la torture est une méthode de déculturation, une manière de ramener l'humain à son noyau le plus universel, de le réduire à un être sans spécificité culturelle, sans singularité.

S'il est vrai que la torture doit être pensée comme pratique de déculturation et de désaffiliation, dans le même temps, l'auteur insiste sur le fait que le processus de déculturation subi par la victime doit être compris comme un processus d'influence, celui imposé par le groupe des tortionnaires au sujet torturé. F. Sironi appelle effraction psychique cette action du bourreau qui fait entrer en chacun l'autre que soi et le modifie radicalement, au point que tout ce qu'éprouve et pense l'individu est en lien avec un autre, avec la manière dont l'autre l'a pensé, chosifié.

La réflexion de F. Sironi sur le phénomène de la torture récuse toute approche qui s'en tiendrait à une lecture basée les affects (cruauté des bourreaux, besoin de domination, plaisir de voir souffrir, haine de l'ennemi). La torture n'est pas l'affaire exclusive de détraqués mentaux et de pervers sadiques : l'analyse de l'auteur démonte un à un les modes opératoires des tortionnaires, la finalité très spécifique qui est la leur dans leur volonté de briser tous les liens et toutes les attaches qui marquaient l'appartenance de l'individu à un groupe.

Source INRP. Philosophie de l'éducation. Mémoire et histoire. Lecture, citations. 2003
Françoise Sironi : Bourreaux et victimes

Les Cahiers de l'Actif n°306/307

Les Cahiers de l'Actif n°306/307, novembre - décembre 2001, page 83 et suivantes, par Richard Josefsberg, extraits de « Internat et séparations » :

Des professionnels - qui se situent en amont du placement - ont jugé que l’avenir d’un enfant est, ou pourrait être compromis s’il restait dans son milieu naturel de vie, ils envisagent de le faire vivre en partie en dehors de sa famille. Si une instance juridique mandatée par l’état confirme cette évaluation, l’enfant ira rejoindre une organisation de suppléance familiale ; une famille d’accueil, un internat, une maison d’enfants, un foyer ; ils le confient à des professionnels : leurs confrères qui sont donc missionnés pour l’accueillir et organiser une séparation.

Madame Josefsberg était en amont du placement. Elle était en charge d'une mesure d'investigation ordonnée par le Juge des Enfants.

Mesdames Caroble Bulow et Isabelle Bulow épouse Clementz étaient également en amont de toutes les mesures et décisions. Elles étaient non seulement en amont, elles ont également travaillé activement tout en me calomniant, aux côtés de Madame et de Monsieur Josefsberg.

D'après le juge pour enfant de Nanterre, l'établissement de l'OSE de Taverny, rue de la Tuyolle, serait un lieu neutre et irréprochable.


Sachant que c’est bien en raison d’un dysfonctionnement social, relationnel, cognitif qui est apparu que l’enfant se trouve confié à une institution qui a mission de réduire ce dysfonctionnement pour que l’enfant ou l’adolescent puisse regagner son milieu naturel de vie et surtout devenir un adulte capable d’aimer et de travailler.

Donc, pour que le dysfonctionnement puisse être réduit il est souhaitable que l’environnement social et la relation parents/enfants se modifie et qu’un travail auprès de l’enfant mais aussi auprès des parents est eu lieu et qu’il aboutisse à une transformation. C’est seulement dans ces cas précis que le retour en famille devrait être envisagé.

Il est toujours surprenant pour les professionnels d’entendre parler de retour en famille au moment des décisions de placements avant même que les professionnels de l’enfance, les éducateurs bien souvent, n’aient vu vivre l’enfant au quotidien et n’aient pu avoir une action sur ce dernier. Comment parler de retour sans tenir compte du rythme d’adaptation, ou de l’impossibilité d’adaptation de l’enfant aux éducateurs, à une institution ?


Nous pouvons dire en résumant certaines recherches éthologiques et psychanalytique :
  • que la recherche du contact entre la mère et son petit est un facteur essentiel du développement affectif, cognitif et social de ce dernier ;

  • que la privation de la mère ou de son substitut entraîne des perturbations qui peuvent être irréversibles. Elle peut être néanmoins prévenue en grande partie par le contact avec des congénères ;

  • ce n’est pas la mère en tant que telle qui est indispensable mais une qualité environnementale, support physique et psychique, source de contact, de chaleur ;

  • l’agrippement est à la base à la fois de l’attachement et de la séparation. Une fois établie la confiance de l’enfant, la séparation définitive de la mère a lieu soit du fait de la mère soit du fait de l’enfant.



  • Une des hypothèses de notre recherche avait été de savoir si des séparations contribuaient à la construction de sujets. Nous savons que l’enfant ayant été souvent objet de désirs parentaux (c’est souvent l’une des raisons du placement) et toute situation ou un tiers fait acte de présence oblige l’enfant ou l’adolescent à se positionner, mais dans certaines situations cette même personne peut devenir objet institutionnel. Les moments de séparations peuvent déboucher sur des situations conflictuelles, mais aussi de conformité. La conversion, est un mode d’adaptation, l’enfant : « adopte une conduite type, reconnue comme idéale et approuvée par le personnel ». Nous sommes bien alors dans une situation de non-séparation, du maintien de l’enfant dans une position d’objet.
    L’éducateur peut endiguer ce phénomène, nous semble-t-il en étant séparé de l’institution et en ne désirant pas avoir une volonté de maîtrise sur l’enfant dont il à la charge.

    November 25, 2005

    « Internat et séparation »

    Intervenir auprès des enfants et des adolescents
    ENSP, 2000, collection « ETSUP savoirs professionnels »

    extraits du chapitre Contribution au travail de séparation en internat, ce pour quoi l'OSE n'avait pourtant pas la mission avant le 4 novembre 2005, date à laquelle le Juge pour Enfants a reçu un ultime rapport des travailleurs sociaux de l'OSE :

    « Utiliser le concept de séparation dans une perspective positive, en s'appuyant sur des références diverses et sans orientation idéologique, a été une préoccupation majeure »

    « Ecartant de la recherche l'interrogation au sujet de la pertinence de la séparation parents/enfants [...]. »

    « Ayant décidé d'effectuer ma recherche sur mon lieu de travail, il me paraît nécessaire de m'arrêter quelques instants sur le risque encouru par le chercheur praticien qui travaille sur sa pratique et dans l'institution - l'OSE - dont il est salarié. Concernant la présente recherche, je n'ai été l'objet d'aucune censure et je n'ai pas tenté de valider mon travail professionnel à tous prix [...]. »

    « Il faut toute fois noter que toutes les situations de séparation ne sont pas équivalentes et que certaines sont plus "agitatrices" que d'autres [...]. »

    De la bibliographie de l'auteur :

  • Capul M., Les groupes rééducatifs, Paris, PUF, coll. “sup.”, 1969

  • Gaillac H., Les maisons de correction, Paris, Cujas, 1971

  • Selosse J., L'internat de rééducation, Paris, Cujas, 1972

  • November 15, 2005

    Note d'information

    Nations Unies
    Note d'information

    Droits de l'enfant

    Il est impossible de dresser une liste exhaustive de toutes les formes d'exploitation économique et de mauvais traitements dont sont victimes les enfants dans le monde. Mais les chiffres sont très élevés et les souffrances très immenses. Derrière les images odieuses d'enfants battus ou victimes de sévices sexuels exercés par leurs parents, ravagés par l'épreuve de la rue et par la drogue, mutilés par les mines terrestres et transformés en tueurs par la guerre ou encore frappés par le sida, se cache une lutte tristement ordinaire contre la maladie, les privations et des traditions familiales ou sociales qui compromettent le développement de l'enfant ou lui infligent des souffrances physiques et morales.

    Si les victimes de l'injustice et de la pauvreté ont toujours eu du mal à faire entendre leur voix, les enfants ont, au fil des temps, encore moins été écoutés. Les enfants exploités pour leur travail ou prostitués, les jeunes adolescents incorporés dans l'armée, les jeunes filles séquestrées comme employées de maison, les enfants privés d'éducation pour travailler à la ferme familiale ou privés d'une alimentation normale et de soins de santé convenables ont tous besoin de trouver aide et protection auprès des adultes, qui sont à l'origine de la plupart de leurs souffrances.

    Introduction de la note des Nations Unies,
    Droits de l'Homme, rubrique droits de l'Enfant
    http://www.un.org/french/hr/dpi1765f.htm

    19 novembre 2005

    JUGEMENT EN ASSISTANCE EDUCATIVE
    (Mainlevée de placement et placement auprès de tiers dignes de confiance)

    Motivations de l'ordonnance:

    Jugement rendu le 9 novembre 2005...

    Attendu qu'il ressort des pièces du dossier et des débats à l'audience du 4 novembre 2005 que le placement de l'enfant au Château de VAUCELLES(OSE) s'est évéré bénéfique pour l'enfant, spécialement en tant qu'il a permis d'introduire la distance nécessaire entre la mineure et son père compte tenu de l'insécurisation dans laquelle l'enfant était plongée du fait de l'attitude alternative de "délaissement" puis d'"investissement" manifesté par M.KANT à l'égard de son enfant; que cette insécurisation, relevée par l'ordonnance du 24 septembre 2004 - réclamé par les travailleurs sociaux de l'OSE - ayant ordonné l'examen psychiatrique de M.KANT a été confirmé par le rapport susvisé du 28 octobre 2005 - des travailleurs de l'OSE - dans lequel les travailleurs sociaux de l'OSE font état des "intrusions perpétuelles dans de très nombreux domaines de la vie de l'enfant" de la part de son père; que les pleurs de l'enfant à l'audience ainsi que son refus exprimé sans équivoque à la même audience de tout contact et de toutes paroles à l'adresse de son père - à quoi travaillent depuis quelques mois plus activement les travailleurs de l'OSE, lire "internat et séparation" -, démontrent, en l'état, l'impossibilité qui est celle de l'enfant d'entrer, ne serait-ce que de manière simplement ponctuelle et intermittente, dans une relation avec son père; qu'il en résulte qu'un retour de l'enfant chez son père, dont l'OSE - les travailleurs - relève en page 5 de son rapport du 28 octobre 2005 qu'un tel retour serait "nocif" pour la mineure s'il venait à être ordonné, est inenvisageable; que, du reste, l'enfant a clairement manifesté à l'audience, tant son désir de ne pas retourner chez son père, que son souhait d'être prise en charge par son oncle et sa tante - travail bien fait... -, M. et MME C, cette dernière ayant expressément manifesté la volonté du couple d'assumer désormais la charge de l'enfant; que, pour contester le principe de la décision qui confierait l'enfant à ses oncle et tante en qualité de tiers de confiance, principale famille restant à la mineure du côté de sa mère décédée, M.KANT se borne à faire valoir sans l'établir qu'une telle décision serait infondée; qu'il ne ressort d'aucune des pièces du dossier ni des débats à l'audience du 4 novembre 2005 que M. et Mme C ne seraient pas investis des qualités éducatives nécessaires à l'entretien et à l'éducation de l'enfant;

    Attendu qu'il résulte de tout ce qui précède qu'il y a lieu, et même sans qu'il soit besoin d'attendre l'expiration de la mesure de placement à l'OSE, précédemment ordonnée jusqu'au 7 janvier 2006, de confier l'enfant à sa tante, Madame IB épouse C et à son époux M. C en qualité de tiers dignes de confiance à compter du 19 décembre 2005;


    main levée du placement à compter du 19/12

    l'OSE reste en charge de l'IOE

    tous droits de M.KANT sont suspendus

    fait itérative interdiction à M.KANT Bruno de troubler de quelque manière que ce soit la tranquilité...

    prestations sociales au couple C

    point de la situation dans UN AN.

    September 27, 2005

    Problèmes sociaux d'envergure, panique et ordre moral


    Définition selon un article de Champ Pénal, nouvelle revue française de criminologie
    Extrait du résumé et conclusion :

    Durant la première moitié des années 1990, les États-Unis traversèrent ce qui peut être appelé une crise liée aux crimes sexuels. Ceci entraîna le passage de législations spécifiques destinées à adresser ce qui était perçu par le public comme un problème social de grande envergure. Durant la seconde moitié des années 1990, l’Europe (principalement l’Angleterre, la Belgique, les Pays-Bas, la France, et l’Allemagne) se trouva dans la même situation que les États-Unis. Là aussi des législations étaient promulguées, de nature variée, afin de procurer des réponses à la panique du public. Selon une approche sociologique constructionniste, une panique morale prend place lorsque certains types de comportements ou d’individus apparaissent comme posant un extrême danger pour le tissu social. Étant donné que la pédophilie représente symboliquement l’ultime horreur dans la catégorie des crimes sexuels en ce que des enfants en sont les victimes, la présente contribution propose une grille d’analyse constructionniste afin d’estimer l’existence potentielle d’une crise morale liée à ce crime. Cet article pose les bases d’une démarche continue d’analyse du phénomène pédophile selon la grille théorique des paniques morales."

    Il est intéressant de voir qu’au delà de notre mémoire immédiate de l’actualité criminelle, la société française s’est vue être précurseur d’une panique morale allant et venant sur les abus sexuels des enfants. C’est le but de cette étude de mettre tous ces faits en parallèle les uns avec les autres, et de les rapporter à la situation présente. Aux grandes affaires des années 1990, ainsi qu’aux affaires plus récentes.
    Afin d’analyser de potentielles paniques morales, et comme précisé précédemment, il est important de prendre un certain nombre de facteurs en considération dans une équation complexe. Premièrement, les chiffres réels. Augmentent-ils, diminuent-ils ? Deuxièmement, la source de ces chiffres. Traduisent-ils des changements dans les législations, dans les pratiques sociales, etc. Troisièmement, le rôle des médias. La prévalence des articles couvrant des affaires de pédophilie, la rhétorique utilisée, le nombre d’apparitions dans le texte, etc. Et quatrièmement, la corrélation entre flambée dans les médias, et passages de législations, ainsi que la potentielle influence de lobbys ou encore de situations politiques.
    Des questions se posent donc quant à la meilleure méthodologie à appliquer afin d’éviter les biais à la validité : quel parti pris pour une analyse de contenu ? Quelles sources choisir ? Quels mots-clés utiliser ? Et au-delà, bien sûr, ne pas perdre de vue l’horizon menaçant de toute recherche comparative : est-il possible de comparer des pommes et des oranges ?


    Définition de la «panique morale» selon Ruwen Ogien :

    La panique morale consiste par conséquent en une incohérence : juger moralement le bien personnel alors qu’on a accepté les principes de l’éthique minimale. Ogien distingue quatre types d’incohérence :
  • le refus d’aller jusqu’au bout de nos raisonnements moraux ;

  • la tendance à toujours envisager le pire ;

  • le refus de payer le coût intellectuel de notre engagement envers certains droits ;

  • la tendance à ne pas tenir compte du point de vue des personnes dont on prétend défendre le bien-être.



  • Stygmatiser les minorités et conforter les croyances des conservateurs...

    Radio France Internationale, le 26/09/2005
    Le Vatican s’apprête à publier des recommandations visant à barrer l’accès de la prêtrise aux séminaristes ayant des tendances homosexuelles.
    Extrait :

    Avant même son élection au pontificat, le 19 avril dernier, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi, avait annoncé la couleur. Chargé par Jean-Paul II de rédiger les méditations du chemin de croix du vendredi saint au Colisée, le futur Benoît XVI avait alors tenu des propos très durs sur les mœurs dans l’Église : «Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement. Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toutes parts !». Tout le monde avait alors immédiatement associé cette condamnation au dossier de la pédophilie et aux scandales à répétition qui depuis plusieurs années secouent, et risquent de ruiner, l’Église américaine. Mais de l’avis des spécialistes régulièrement consultés par le Vatican pour tenter de mettre de l’ordre dans ses séminaires, l’homosexualité est aussi devenue un problème majeur. «Même si on ne peut le comparer au fléau de la pédophilie, par son ampleur le problème de l’homosexualité est encore plus vaste», nous confiait l’an passé un des principaux conseillers du Vatican en la matière.


    Pratiquer la discrimination pour ne pas heurter les conservateurs...

    LE MONDE | 27.09.05
    Une campagne publicitaire montrant deux homosexuels qui s'embrassent est interdite de métro parisien
    Extrait :

    Consulté pour avis, au mois de septembre, sur la campagne publicitaire de Rainbow Attitude, le Bureau de vérification de la publicité (BVP) avait, lui aussi, tiqué. "Compte tenu de la nature du média concerné s'imposant à tous ainsi que des lieux de diffusion prévus", il attirait l'attention sur les "réactions que ne manqueront pas de susciter, de la part de la fraction du public la plus attachée aux valeurs traditionnelles, les visuels présentant deux femmes ou deux hommes s'embrassant" .

    Rainbow Attitude tient à sa campagne et a donc remplacé le baiser par de chastes étreintes et des regards langoureux mais elle ne comprend toujours pas l'attitude de Metrobus. "Alors que l'Espagne, après la Belgique, les Pays-Bas et le Canada, a légalisé le mariage homosexuel, la France ne serait pas capable de regarder en face un baiser homosexuel ? se demande-t-elle. En France, devons-nous comprendre que la lutte contre les discriminations implique que les homosexuels doivent rester cachés ?"

    La campagne première version, celle qui met en scène le baiser, ne devrait cependant pas disparaître : après beaucoup d'hésitations, un avis négatif de son comité d'éthique et un premier refus, Insert, la régie qui gère les affiches figurant sur les vitrines, a finalement donné son feu vert. "Leur accord n'a pas été facile à obtenir alors que les espaces publicitaires affichent sans cesse des couples qui s'embrassent, remarque Jean-Paul Chapon, porte-parole de Rainbow Attitude. Ce qui a choqué, cette fois, c'est qu'il s'agisse d'homosexuels."

    L'association a décidé, lundi 26 septembre, de porter plainte pour discriminations contre Metrobus et de saisir la toute nouvelle Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), présidée par l'ancien PDG de Renault, Louis Schweitzer.


    Abuser des craintes et croyances collectives pour violer la constitution...

    Libération, 28 septembre 2005
    Bracelet: le président du Conseil constitutionnel tance Clément

    Il - le président du Conseil constitutionnel - a expliqué à Pascal Clément que «le respect de la Constitution n'était pas un risque, mais un devoir». Son entourage assure qu'il ne s'agit que de défendre l'institution. Certes, mais «c'est la première fois qu'un garde des Sceaux exprime sa défiance vis-à-vis de la Constitution. Il était de notre responsabilité de réagir».

    Il - Pascal Clément, Garde des Sceaux, ministre de la Justice - s'exprimait lundi soir, au sortir d'une rencontre avec des jeunes femmes victimes d'un violeur récidiviste (Libération d'hier), puis sur les ondes de France Info hier matin : «Il y a un risque d'inconstitutionnalité. Les événements récents (deux violeurs récidivistes mis en cause dans de nouvelles affaires en fin de semaine dernière, ndlr) vont me pousser à prendre ce risque, et tous les parlementaires pourront le courir avec moi. Il suffira pour eux de ne pas saisir le Conseil constitutionnel», avait expliqué le garde des Sceaux. Avertissant : «Ceux qui le saisiront prendront sans doute la responsabilité politique et humaine d'empêcher la nouvelle loi de s'appliquer au stock de détenus.»

    ... Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : «Nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.» Ce principe consacré par l'article 7 de la Convention européenne des droits de l'homme fait, à ce titre, partie de la Constitution. (...) Mais la Commission des lois de l'Assemblée a rétabli sa version initiale pour la deuxième lecture, en développant un argument juridique : dans ce cas de figure, le port du bracelet n'est pas une «peine» mais une «mesure de sûreté».

    L'argument mérite examen, estime Guy Carcassonne, professeur de droit, qui note que le Conseil constitutionnel a déjà accepté les inscriptions rétroactives au fichier des délinquants sexuels. Il n'en trouve que plus «ineptes» les déclarations du ministre. «Indignes, aussi, parce que si c'est vraiment anticonstitutionnel, ce chantage témoigne d'une incroyable légèreté de la part de celui qui est en principe le ministre de la Constitution et de l'Etat de droit.» Pour finir, Guy Carcassonne les juge «inopérantes parce que si se pose un problème constitutionnel, ce dont je doute, il se pose aussi face à la Convention européenne des droits de l'homme, et n'importe quel juge pourrait écarter l'application de cette loi, et la France serait condamnée».


    Il s'agirait d'esbrouffe mais le message est passé. Le message est d'ailleurs encore rappellé en conclusion de cette dépèche :

    PARIS (AP), 28 septembre 2005, extraits - M. Clément a assuré mercredi que le port rétroactif du bracelet n'est pas une peine mais une mesure de sûreté non susceptible de recours devant le Conseil constitutionnel. Un des principes fondamentaux du droit est qu'une loi ne peut être rétroactive lorsqu'elle est plus sévère.

    "C'est une mesure de sûreté pour la protéger la société", avait-il assuré un peu plus tôt sur Europe-1, avant de déplorer un débat "typiquement français: on préfère se disputer sur le droit plutôt que de voir ce qui est possible dans l'intérêt de la sécurité publique et des femmes".


    Baptiser et poursuivre l'engagement dans la durée...

    Le Figaro, 29 septembre 2005, L'Eglise catholique note une nette augmentation des demandes de baptême chez les douze - dix-huit ans.

    «Il y a vingt ans, on aurait affirmé que les parents laissaient aux enfants le libre choix. Aujourd'hui, ils se sont éloignés pour une part de la sphère catholique et ne se préoccupent plus de cette question.» Le père Guingand avance [...] l'idée d'un «effet d'entraînement» dans les établissements privés catholiques, souligne aussi que les grands-parents peuvent encore «jouer un rôle».

    «L'identification religieuse est de plus en plus marquée dans notre société. Les jeunes peuvent avoir envie d'appartenir ou de se référer à un courant spirituel, à une communauté», affirme le frère Joseph Court, chargé du catéchuménat des adultes au niveau national. (...) Une occasion pour l'Église de soutenir l'importance du geste posé par ces adolescents et de toucher leurs familles.»

    «Aujourd'hui, explique la responsable des aumôneries de l'enseignement public du diocèse de Paris, il n'y a plus une seule aumônerie qui ne prépare pas des adolescents au baptême.» Le défi consiste ensuite à insérer ces jeunes dans des communautés paroissiales afin de poursuivre cet engagement dans la durée.

    L'intervention sociale à l'épreuve de la neutralité laïque


    Hanouccah à l'OSE

    Les Jeunes du Foyer de Saint-Germain en Laye ont fait la fête samedi soir, comme chaque année. Partage de cadeaux, " super repas " dans une ambiance de folie. Dimanche 12 décembre, la fête de l'Amicale des anciens a réuni deux cents personnes venues partager un moment de fête et chanter les mélodies de leur maisons d'enfants. Une poignée d'entre eux se sont rendus, le mardi 14 décembre à la maison d'enfants de Draveil pour y offrir une hanoucciah. Ce même soir, les enfants de la maison d'enfants de Taverny ont partagé dîner et cadeaux autour de l'allumage des bougies de Hanouccah.

    Ma fille n'est pas juive.


    Intercultualité, laïcité :
    Comment préserver les valeurs démocratiques ?
    VEI Enjeux, n° 129, juin 2002

    Dans beaucoup de cas évoqués par les professionnels, le sentiment de « ne plus pouvoir faire face » provient de leurs interrogations sur leur place face aux faits qui interrogent leur identité professionnelle et l’identité de l’autre :
  • quelle est ma marge d’action face aux pratiques religieuses des enfants qui impliquent également l’autorité des parents, d’autant plus que je dois ne pas fragiliser ces derniers ?

  • quelles sont mes possibilités pour agir face aux situations qui touchent aux notions culturelles et identitaires (rapport à la religion, à la sexualité, à la parentalité) ?


  • De la conclusion : Les valeurs démocratiques sont fragiles par nature, car elles prennent leur force dans l’adhésion des citoyens qui vont les faire vivre.


    Voir également le compte rendu du colloque CQFD,
    Quel travail social pour le XXIème siècle :: salariat, qualification, démocratie

    A été affirmée en conclusion du colloque la nécessité d’assurer les conditions concrètes d’une controverse plus positive sur la qualification du travail social afin d’affiner et d’affirmer les compétences professionnelles. Trois notions ont aussi été rappelées : l’intérêt général, l’Etat de droit, l’esprit républicain, leur place dans l’action publique méritant d’être reposée.


    Le Monde Initiatives, avril 2005, extraits :

    En 2004,une dispute survient entre deux sans-abris hébergés dans une autre structure d'accueil d'Habitat et Soins. Elle se termine par deux coups de couteau. L'auteur des coups, musulman, reprochait à son coreligionnaire de ne pas respecter le ramadan.
    Si des conflits arrivent tous les jours parmi les publics de l'action sociale, le secteur est aujourd'hui confronté à l'irruption d'actes de prosélytisme religieux, voire d'intolérance.

    Que se passera-t-il [...] si des associations décident de fonctionner selon des préférences religieuses ou communautaires ? « Si on n'est pas vigilant, demain, n'importe quelle association confessionnelle ou idéologique pourra agir sur le créneau social et, tôt ou tard, les financeurs publics seront les otages de groupes de pensée », estime Jean-Marc Borello, qui rappelle, par exemple, qu'en 2004 à Paris, un groupuscule d'extrême droite, le Bloc identitaire - certes non financé par les pouvoirs publics - a organisé pendant plusieurs mois une soupe populaire réservée aux sansabris... français de souche.



    LE MONDE INITIATIVES
    LEMONDE.FR | 04.02.02 | 08h34
    C'est le dernier né des mensuels du Monde. Depuis le mois d'octobre 2001, son ambition est de traiter tous les aspects du social et de suivre l'actualité des "acteurs du changement". Le Monde initiatives témoigne de la multiplication des projets portés par les acteurs de terrain, anonymes ou non, dans l'esprit de l'ancien supplément hebdomadaire du même nom.
    Mensuel, 3,80 euros.

    "Fronde au groupe Le Monde. Aden et le Monde Initiatives refusent d'être sacrifiés et se mobilisent." L'Humanité, 1er février 2005

    "Inquiétudes dans la maison Monde. Le Monde Initiatives semble être à la veille de sa liquidation." L'Humanité, 24 mars 2005

    15 avril 2005, HNS-info - "Le 22 mars dernier, après six heures de négociations, les salariés et la direction se sont accordés sur les termes de l'accompagnement social de la fermeture définitive du journal. Depuis près de trois mois, nous nous battions pour obtenir des conditions de départ dignes de la « politique sociale du groupe » dont se targuait la direction, sans pour autant vouloir l'appliquer au Monde Initiatives."

    September 23, 2005

    Un réquisitoire contre les « bagnes d'enfants »


    Le Monde, 22.04.05
    La déportation et les camps en France

    Dans la zone Nord, occupée, le chef supérieur de la police et des SS paraphe, le 29 mai 1942, un décret obligeant les juifs "de plus de 6 ans" à porter, "bien visiblement sur le côté gauche de la poitrine", une étoile "à six branches", dans tous les lieux publics. "Elle est en tissu jaune et porte, en caractères noirs, l'inscription 'Juif'."'

    Cette loi ne s'applique pas dans la zone "libre". Mais, le 2 juin 1942, le régime de Vichy durcit ses mesures antisémites et impose le recensement de tous les juifs, "dans un délai d'un mois", au sein des préfectures et sous-préfectures. Ce recensement était déjà organisé dans la zone occupée.

    Entre-temps, le décret baptisé "Nuit et Brouillard" (Nacht und Nebel) est adopté par Hitler le 7 décembre 1941, visant la Résistance et l'opposition politique. Il stipule que "tout habitant des territoires occupés de l'Ouest, présumé coupable de crimes contre le Reich ou contre les territoires d'occupation, doit être exécuté ou déporté clandestinement en Allemagne, pour y disparaître sans qu'aucune information ne soit donnée à son sujet".


    Le camp de Drancy : Drancy est un camp d'internement et de transit, d'où s'ébranlèrent 67 des 79 convois partis de France. Il a été installé dans les bâtiments HLM construits en "U" dans cette banlieue de l'est de Paris. L'armée allemande les a réquisitionnés en 1941, initialement pour les juifs étrangers.


    Revue d'histoire de l'enfance "irrégulière", Numéro 3, 2000
    L'enfant de justice pendant la guerre et l'immédiat après-guerre
    Extraits :

    2) La censure de Vichy

    ... le film fut surtout amputé d'une séquence essentielle et qu'il importe ici de restituer. Nous sommes de nouveau dans les scènes se déroulant à l'Hôtel du Parc, quand Jean Victor accompagné de ses deux acolytes, Malory et Ferrand, tente d'obtenir d'un fonctionnaire guindé l'autorisation d'ouvrir son centre de rééducation en se livrant à un réquisitoire contre les « bagnes d'enfants » :

    Jean Victor : « Il ne faut plus que l'on traite les enfants comme des bêtes et que les pénitenciers soient des fabriques de révoltes. On les bride, on les écrase sous prétexte de les redresser et puis [ensuite] on les rejette à la rue comme des épaves. Ce système-là a fait faillite. C'est une honte pour notre pays de l'avoir toléré si longtemps...Il ne doit plus y avoir de bagnes pour les enfants » [...]

    Le fonctionnaire : « Il ne faut rien exagérer ! Moi qui vous parle, j'ai appartenu autrefois à l'administration pénitentiaire. Je connais bien la question...je vous assure qu'il court beaucoup de légendes sur les pénitenciers de jeunes délinquants »

    Jean Victor se contenant : « Pourtant il y a des faits qui ne sont pas niables »

    Le fonctionnaire dit tranquillement avec son sourire sceptique : « Oui...quelques petits abus...des cas isolés...dont la presse s'était emparée avant la guerre...permettez-moi de vous le dire...heureusement ils ont été d'ailleurs sévèrement réprimés...maintenant tout cela est très surveillé, croyez-moi...Ces jeunes chenapans sont conduits avec beaucoup plus de douceur qu'on ne l'imagine... »

    Malory, incapable de se contenir s'est levé d'un bond : « Eh bien ! vous en avez un culot, vous ! »

    Le fonctionnaire stupéfait balbutie : « Comment ? »

    Jean Victor intervient : « Excusez mon ami, Monsieur. Il est étonné et il y a de quoi ! Si vous êtes de bonne foi...alors c'est qu'on vous cache tout »

    Ferrand, ouvrant tout à coup sa chemise et montrant sur son cou une longue cicatrice, crie à son tour : « Et ça ? C'en est de la douceur ? Un coup de poinçon d'un gardien à l'atelier de menuiserie à Eysses... »


    Des références et travaux centrés sur le champ des « représentations », des « imaginaires » ou de la « mémoire » :


    Vichy, la justice et les Juifs pose des questions essentielles et troublantes sur la facilité avec laquelle il est possible, même en démocratie, de pervertir les institutions sous couvert de légalité.

    Un livre de Richard H. Weisberg, professeur en droit institutionnel, premièrement publié en 1996 par NYU Press, traduit en français et publié en 1998 par les Editions des archives contemporaines .


    Le Monde diplomatique, juillet 2004
    Quatre livres soulignent l’intérêt porté aux « années sombres » de la France, entre les années 1930 et la Libération.


    La France sous Vichy
    Autour de Robert O. Paxton
    2004, Editions Complexe, collection «Histoire du temps présent»

    Trente ans après la traduction de La France de Vichy (1973), une vingtaine d’historiens rendent hommage à Robert O. Paxton. Cet universitaire américain, de son regard, à la fois étranger et distant, a changé durablement les représentations collectives des «années noires». Dans une historiographie alors axée sur les responsabilités allemandes ou sur l’histoire de la résistance, il a opéré une révolution épistémologique, déplaçant l’angle d’observation de l’occupant allemand vers l’«État français». Il a révélé ainsi à quel point ce dernier avait exercé une politique propre, marquée par le choix de la collaboration d’État et celui d’une rupture définitive avec la République.
    Le présent ouvrage offre un bilan de la production savante de ces vingt dernières années et dresse des perspectives de recherche. Il donne un aperçu des travaux sur les rapports entre occupants et occupés, d’un point de vue politique, social ou culturel, en insistant sur des questions touchant à l’opinion, aux réactions de la société française, à la vie quotidienne. Le volume se termine par une interrogation concernant le souvenir récent de cette période dans l’imaginaire français, et sur la place qu’y occupe désormais l’historien américain, devenu à sa manière un «lieu de mémoire».


    La protection sociale sous le régime de Vichy
    Auteur(s): Sous la direction de Philippe-Jean Hesse & Jean-Pierre Le Crom - éd. Presse universitaire de Rennes, 2001, (382 p. ; 23 €)

    On connaissait déjà la dette que l’éducation spécialisée pouvait avoir à l’égard du régime de Vichy. Voilà un ouvrage qui vient éclairer d’une façon très étonnante l’héritage tout aussi douteux que peut avoir le système de protection sociale de notre pays. En 1928 et 1930, la France se dote, cinquante ans après l’Allemagne et vingt-cinq ans après la Grande Bretagne, d’une d’assurance sociale couvrant le risque maladie. En 1945, le plan de Sécurité sociale vient compléter et élargir notablement ce dispositif.
    Mais que s’est-il passé entre 1940 et 1944 ?


    CNDP, La Police des années noires
    France5 sur le câble : dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 janvier 2005, 0 h 55
    Un documentaire de Jean-Marc Berlière et Arnaud Gobin (2002), coproduit par France 5 et Zeaux Productions.
    52 min

    Dans les années 1930, la police nationale avait mauvaise réputation. Elle inquiétait, faisait peur et était la proie de toutes les rumeurs. Exécutant les basses œuvres d’un régime politique déconsidéré, elle terrorisait les républicains et était détestée par les communistes. Ceux de l’extrême droite l’associaient à une Tcheka occulte et franc-maçonnique. Puis vint la guerre... Qu’allaient devenir ces fonctionnaires, sous l’œil attentif des nazis, dans le cadre d’un régime discriminatoire et autoritaire ? C’est cette période obscure et encore sensible pour beaucoup que Jean-Marc Berlière et Arnaud Gobin ont pris le parti de présenter. Sans concession.


    France Culture, semaine du 24 Février 2004
    Un hôpital psychiatrique français sous l’occupation

    Le temps est venu depuis une poignée d’année de faire de cette histoire tragique et reléguée un enjeu du présent. Des faits divers dans le grand brouhaha de l’horreur, la mort de ces « aliénés » demande à s’inscrire dans notre histoire assumée.


    Décembre 2000, rapport N°2, première partie
    COMMISSION EXTRA MUNICIPALE
    D'ETUDE DE LA SPOLIATION DES BIENS JUIFS
    A BORDEAUX ET MERIGNAC
    DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE

    les archives du Commissariat Général aux Questions Juives
    relatives à la Gironde (C.G.Q.J.)

    Une administration consacrée à la "Question Juive"
    Le Commissariat Général aux Questions Juives est institué le 29 mars 1941. Il est chargé entre 1941 et 1944 de coordonner les mesures de spoliation à l'égard des personnes considérées comme juives au regard des différents statuts et lois promulgués par l'Etat français et les autorités d'occupation.
    Doté de compétences très larges, le CGQJ absorbe en juin 1941 un premier service chargé de l'aryanisation économique, le Service de contrôle des administrateurs provisoires (SCAP), qui lui est rattaché. Il fusionne ensuite avec la direction de l'Aryanisation économique en mai 1942. Puis, rattaché à la vice-présidence du Conseil, le CGQJ dépend par la suite du Ministère de l'Intérieur, puis du chef du Gouvernement, conformément à la loi du 6 mai 1942.

    Les missions du CGQJ sont multiples :
    - préparation des textes réglementaires et législatifs ;
    - examen des affaires d'aryanisation contentieuses ;
    - recherche des infractions au statut des "juifs" ;
    - contrôle depuis la loi du 29 novembre 1941 l'Union Générale des Israélites de France (UGIF) ;
    - aryanisation économique. Conformément à la loi fondamentale du 22 juillet 1941, il a le pouvoir de "nommer un administrateur provisoire à :
    1°) Toutes les entreprises industrielles, commerciales, immobilières ou artisanales,
    2°) Tout immeuble, droit immobilier ou droit au bail quelconque,
    3°) Tout bien meuble, valeur mobilière ou droit mobilier quelconque, lorsque ceux à qui ils appartiennent, ou qui les dirigent, ou certains d'entre eux sont "juifs"."

    September 22, 2005

    L'expertise de crédibilité


    Culture Droit, Entretien avec Liliane Daligand, extrait :

    La question de la crédibilité de la victime, de l'enfant surtout, est fréquemment posée. Cela pose d'ailleurs une défiance persistante à l'égard de la victime. Rarement celle de l'accusé. Je peux comprendre qu'un juge confronté à des versions contradictoires, celle de la victime, celle de l'agresseur supposé, veuille en sortir. Mais c'est pratiquement toujours la victime qui est soumise à l'expertise dite de crédibilité et jamais l'auteur qui nie les faits. Plus surprenant encore : la question de la crédibilité figure parfois dans la mission concernant la victime, alors que l'auteur a reconnu les faits !

    D'abord, dire si le sujet présente des anomalies mentales ou psychiques et, dans l'affirmative, les décrire. Puis, préciser si les troubles éventuellement constatés sont consécutifs aux faits qu'il aurait subi ou s'ils étaient préexistants. Dans cette hypothèse, il nous est alors souvent demandé de préciser si les troubles ont pu contribuer aux faits ou s'ils n'ont pas développé chez le sujet une tendance à la fabulation de nature à faire envisager son récit comme imaginaire, et préciser si le sujet paraît ou non sous influence notamment d'une personne de la famille, de nature à susciter ou à déterminer son discours. Enfin, il nous est habituellement demandé de faire toutes observations utiles sur la crédibilité qui peut être accordée aux déclarations de l'intéressée, sur son état mental actuel et sur la nécessité ou non d'envisager pour lui une psychothérapie.

    Rien n'interdit au juge d'instruction de faire réaliser une expertise de crédibilité au seul vu de l'enregistrement ". Dans ce cas, l'expert pourrait même asseoir ses conclusions sur une scène filmée sans rencontre directe avec la victime. Cela me paraît inacceptable, il y a des pratiques qui sont totalement contraires à la clinique et à l'éthique !


    Colloque LFSM des 1er et 2 décembre 2005 :

    CENTRE CHAILLOT-GALLIERA
    Paroles d’enfants : parole sacrée, sacrée parole !
    La crédibilité de la parole de l’enfant.
    L’après Outreau :

  • Séparation conjugale et fausses allégations

  • Interprétation du discours de l'enfant par des parents inquiets

  • Crédibilité : authenticité et mensonge

  • Le récit chez lenfant

  • L'écoute de l'enfant

  • La parole de l'enfant : passage obligé, passage vérité ?

  • Traumatisme et résilience

  • Image de la victime dans le discours de l'agresseur

  • September 18, 2005

    La psychiatrie à la dérive

    Un dossier de L'Express du 5/9/2005
    La guerre des psys, par Gilbert Charles, extraits :

    Confortés par la découverte des neuroleptiques, qui permettent, à partir de 1952, de sortir les «fous» des asiles, les psychiatres cherchent alors à concilier la médecine avec les sciences humaines et s'en emparent avec enthousiasme. Le paradigme freudien leur fournit un cadre théorique et pratique qui donnera naissance à la psychiatrie dite «humaniste», dont les principes ont servi jusqu'à ces dernières années de référence à tous les professionnels de la santé mentale. Cette école considère que les symptômes ne traduisent pas forcément la réalité du trouble mental et cherche à appréhender le malade dans son contexte global, en prenant en compte son histoire personnelle et familiale à travers une relation thérapeutique d'écoute et de compréhension. La fréquentation des divans devient une étape incontournable pour les étudiants en psychiatrie qui, une fois formés, se retrouvent souvent eux-mêmes analystes.

    Mais, depuis la fin des années 1980, ce modèle humaniste a été mis à mal par des impératifs de gestion et par de nouvelles conceptions de la maladie mentale fondées sur des critères d'efficacité et de rentabilité. Sous prétexte de poursuivre le mouvement antiasilaire initié après guerre, et par souci d'économies, les gouvernements successifs, de droite et de gauche, ont décidé de réduire de façon drastique les services psychiatriques dans les hôpitaux, désormais réservés aux patients les plus lourds ou en crise, et de traiter les autres malades dans des dispensaires, des hôpitaux de jour ou des appartements thérapeutiques. Une réforme des études médicales est lancée, qui ramène les psychiatres égarés dans les sciences humaines dans le giron de la médecine. Les différents plans de santé mentale élaborés ces dernières années prévoient la disparition de 40% d'entre eux d'ici à dix ans et le transfert d'une partie de leurs compétences aux professions paramédicales (infirmières, psychologues, travailleurs sociaux), qui seront chargées du contact avec les malades, pendant que les psychiatres se cantonneront au rôle de superviseurs ou de coordinateurs des soins.

    «Le problème, c'est que ces structures alternatives qui devaient accueillir les malades en ville ont été oubliées, remarque Hervé Bokobza, psychanalyste et président de la Fédération française de psychiatrie: 3 000 places seulement ont été créées, alors qu'on a supprimé dans le même temps 30 000 lits d'hôpital. Résultat, les patients se retrouvent souvent à la rue, clochardisés, ou dans les prisons. A Paris, 40% des SDF sont des malades mentaux.» Le psychiatre Edouard Zarifian partage son amertume: «Les listes d'attente s'allongent à l'hôpital comme dans les cliniques et les cabinets privés; on réduit les moyens des psys tout en leur demandant de prendre en charge toute la misère sociale. Le malade devient un ‘‘usager'', un ‘‘consommateur de soins'' dont le traitement s'apparente de plus en plus à la gestion des stocks.» La plupart des hôpitaux psychiatriques ont ainsi mis en place un «programme médicalisé du système informatique» qui consiste à coder la pathologie de chaque patient selon une nomenclature précise qui définit la durée du séjour et la thérapie. On voit mal dans ces conditions comment les principes d'écoute bienveillante prônés par les psychiatres français d'après guerre pourraient perdurer.



    Il me parait inquiétant qu'une partie des compétences de professionnels de la santé soit confiées à des travailleurs sociaux. Dans certains domaines du « paramédical », les personnes en place ne font que « fonction de », y compris dans les services publics. Récemment il a été contesté que les assistantes de nombreux chirurgiens de cliniques privées n'avaient pas ni certificat ni d'ailleurs de formation particulière...

    J'y reviendrais plus tard.



    Vous ne le savez certainement pas, mais des bénévoles non diplômés, exercent des fonctions d’aides opératoires ou d’aides instrumentalistes dans certains blocs opératoires, ou encore dans des cabinets d’endoscopie dans certaines cliniques privées.

    Bien souvent, les chirurgiens s’entourent ainsi de leurs épouses ou de leurs secrétaires, sans que celles-ci n’aient reçu de formation spécifique pour exercer de tels soins. Les autorités de santé ont souhaité régulariser la situation de ces 300 à 400 bénévoles en organisant des épreuves de vérification des connaissances. Les recalés seront interdits de bloc, les autres pourront continuer.

    Doctissimo.fr, 26 août 2005,
    Source: Communiqué du ministère de la santé, de l’Unaibode et du SML


    Le Conseil d'Etat a suspendu vendredi "en urgence" l'application du décret et de l'arrêté autorisant des "bénévoles" à exercer, dans les cliniques privées, les fonctions d'aides opératoires. Une victoire pour la sécurité du patient.

    Mais une victoire partielle seulement ! Car en effet, si "l'application du texte est suspendue jusqu'à ce que le Conseil d'Etat statue définitivement sur (sa) légalité", ont fait savoir plusieurs associations et organisations de soignants, les pouvoirs publics semblent déterminés à passer en force. Ces dernières dénoncent ainsi dans une seconde démarche, "l'arrogance du ministère et du lobby qu'il représente".

    Yahoo, Destination santé,
    Sources: AEEIBO, GIPSI, UNAIBODE, CNI, 3 et 5 septembre 2005


    Libération, 17 septembre 2005
    Feu sur Freud, suite à la parution du «Livre noir de la psychanalyse», extraits :

    Péremptoire : «Moi, j'applique à la lettre le principe de l'historien Vidal-Naquet. On ne discute pas avec des gens qui veulent vous tuer. On parle d'eux, sans eux. Pas de débat», s'enflamme Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse.

    Automne 2003, un député UMP, médecin de formation, s'étonne que n'importe qui puisse mettre une plaque sur le bas de son immeuble pour se déclarer psychothérapeute. Il veut «bien faire». Il dépose un amendement pour réglementer le titre de psychothérapeute (Libération du 25 octobre 2003). Dans sa première version, le bon docteur Accoyer inclut dans cette réglementation les psychanalystes. Fureur d'une grande partie de ces derniers, qui rappellent que Freud et ses descendants se sont toujours construits en marge de l'Etat et des pouvoirs publics. Et que leurs disciplines et pratiques s'autoréglementent autour d'écoles. Après moult réunions et assemblées générales, mais aussi grandes envolées lyriques contre la mainmise des experts et des évaluateurs, un texte anodin est finalement adopté par le Parlement qui exclut les psychanalystes du champ de cette réglementation.

    En février dernier un rapport devait être retiré du site du ministère. - Ce rapport, qui avait été rendu public un an auparavant, concluait que les fameuses thérapies comportementales et cognitives (TCC) avaient une efficacité incomparable par rapport aux chemins mystérieux d'une cure analytique. «C'est une honte. On n'a jamais vu un cas de censure scientifique, opéré par un ministre de la République», ont aussitôt protesté les auteurs dudit rapport, appuyés par la direction de l'Inserm et par les tenants des TCC.

    «Plutôt qu'un livre noir, j'aurais préféré que l'on parle plutôt des pages sombres de l'histoire de la psychanalyse», tempère Philippe Pignarre, un des auteurs, d'ordinaire spécialisé dans la dénonciation des pratiques de l'industrie pharmaceutique. Non sans raison, il souligne combien le milieu analytique a tardé à «revisiter» des questions importantes, telles l'homosexualité ou la culpabilisation des mères, un temps jugées responsables de l'autisme de leurs enfants. Il dénonce aussi un regard trop fermé des psys sur la toxicomanie, ces derniers ne se souciant guère qu'à l'heure du sida il y ait urgence à éviter d'abord que les toxicomanes ne deviennent séropositifs. De là à affirmer que les fils de Freud sont responsables de la mort de milliers de toxicomanes... Sauf, évidemment, à vouloir faire du bruit.



    L'Humanité, Urgence pour la psychiatrie
    Par Franck Fabien, 10 décembre 2002

    Retour à 1656, l'âge classique de la psychiatrie, extraits :

    Depuis la circulaire du 15 mars 1960, la psychiatrie publique en France a évolué considérablement d’une manière hétérogène, certes, mais elle est devenue au fil des ans un grand service public de qualité reconnu bien au-delà de nos frontières. Force est de constater que le dernier projet politique audacieux pour la psychiatrie et la santé mentale date de 1982. Le rapport Demay, impulsé par Jack Ralite, alors ministre de la Santé, avait ouvert des perspectives donnant un nouveau souffle et des moyens à la psychiatrie publique de secteur. Depuis 1984, malgré les efforts considérables des équipes soignantes et de leurs partenaires, les gouvernements successifs ont cassé, restructuré, humilié, méprisé les travailleurs des secteurs psychiatriques, alors que les besoins nouveaux appelaient des réponses novatrices et progressistes. Avec le plan Juppé et les ordonnances de 1996 la situation s’est aggravée, Jospin, avec sa politique, s’est placé dans cette continuation, tout comme Kouchner d’ailleurs, et le positionnement de Mattei n’est pas là pour nous rassurer.

    Dans le champ du travail clinique en psychiatrie, on n’exerce pas qu’avec des protocoles d’enfermement : il y a le langage, la parole, les mots, mais faut-il qu’il y ait des infirmiers pour faire que ces mots circulent et prennent sens pour devenir thérapeutiques. Cette casse du service public de psychiatrie, ces restructurations ont eu pour effet, ces dernières années, de démotiver les équipes soignantes, de provoquer le désarroi chez les utilisateurs de la psychiatrie publique. Les valeurs qui ont contribué à la constitution de la psychiatrie publique de secteur sont en train de voler en éclats, des lieux d’écoute et d’accueil de proximité disparaissent faute de moyens, les portes des hôpitaux psychiatriques se referment, mettant en cause parfois les libertés individuelles, les pratiques professionnelles perdent de leur cohésion entraînant vers le bas le niveau de qualité des soins. La psychiatrie française de secteur est au bord du gouffre et nécessite de la part de tous les citoyens une mobilisation sans précédent, et c’est un peu le sens que veulent donner les psychiatres promoteurs des états généraux de la psychiatrie qui se tiendront à Montpellier en juin 2003. Mais la dégradation est telle que c’est tout de suite qu’il faut agir pour inverser le cours des choses. L’État, ses responsables politiques, vont-ils poursuivre aveuglément leur entreprise de destruction ? Allons-nous assister à un recul de civilisation gommant ainsi toutes les évolutions, le travail, l’utopie parfois de ces professionnels courageux, humbles, intelligents et humanistes qui se sont battus pour mettre un terme à plusieurs siècles de relégation des " fous(*) " dans les ghettos asilaires ?

    L’enjeu est clair, entre deux possibilités : l’une ouvrant sur des perspectives créatrices et innovantes, l’autre renfermant les professionnels et les usagers dans un nouvel obscurantisme.


    *) mandiants, déviants et insensés



    LE MONDE | 27.09.05
    La fugue d'un patient cristallise les tensions à l'hôpital psychiatrique de Villejuif
    Extraits :

    Dans un rapport du 9 juin, l'Agence régionale d'hospitalisation d'Ile-de-France (Arhif) note qu'au moment des faits "aucun infirmier n'était présent dans la salle commune auprès des patients, ce qui constitue un défaut de surveillance". C'est pour ce motif que le directeur a convoqué les cinq infirmiers en conseil de discipline, en faisant valoir que l'UMD n'en était pas à son premier incident : une instruction judiciaire a été ouverte après le décès, le 14 juillet 2004, d'un patient qui avait fait l'objet d'une contention, tandis qu'un autre malade s'est plaint d'avoir subi des violences, fin juin ­ des allégations qui n'ont cependant pas été prouvées. "Tout le monde sait depuis longtemps qu'il existe des dysfonctionnements à l'UMD , affirme le directeur. C'est une forteresse qu'il faut faire évoluer en réinterrogeant les pratiques médicales."

    Au-delà, c'est le fonctionnement de l'UMD dans son ensemble qui est mis en cause, l'Arhif affirmant que la rénovation n'a pas abouti à la redéfinition d'un "projet médical et d'un projet de soins" . "On nous a dit que la restructuration aboutirait à une plus grande humanisation, mais, aujourd'hui, les patients sont comme des lions en cage , dénonce André Tollendal, infirmier. Avec ces nouveaux locaux, on est plus préoccupés par des problèmes de sécurité que par la qualité des soins."

    "Le conseil de discipline est un chiffon rouge qu'on agite pour éviter de parler des sujets importants, comme obtenir un véritable projet de soins pour l'UMD , estime Gilles Delbos, conseiller général (PCF) d'Ivry-sur-Seine et président du conseil d'administration. Mais il va bien falloir retomber sur ses pattes et parler des moyens humains et de qualité d'accueil."

    Pour l'heure, seule la sécurisation accrue du site a été envisagée, dans une optique toujours plus carcérale : les grillages et le mur d'enceinte seront prochainement surélevés, et des systèmes de détecteurs infrarouges et de vidéosurveillance mis en place.


    L'accès direct aux psychiatres remis en cause
    Le Figaro, le 1er octobre 2005
    Par Catherine Petitnicolas, extraits :

    Les psychiatres de ville sont inquiets. Car l'accès direct du patient à un psychiatre, sans passer par l'aval du médecin généraliste, est menacé. Cette mesure avait été annoncée publiquement le 1er juillet dernier lors de la mise en place du parcours de soins, au même titre que l'accès direct au gynécologue et à l'ophtalmologiste.

    Si on abandonne l'accès direct au psychiatre, on entérine l'idée que le métier de psychiatre est avant tout celui d'un consultant, d'un technicien qui va exercer en dehors de toute relation thérapeutique avec son patient. «C'est un déni du respect de la singularité de chaque patient et du temps nécessaire à l'écoute», s'insurge le docteur Yves Froger, psychiatre à Lorient en secteur I et secrétaire général de l'Afpep-SNPP. «Car la psychiatrie est une spécialité médicale bien particulière, non réductible à des prescriptions, des rééducations ou encore à des protocoles identiques pour tous. Contrairement à d'autres spécialités bien codifiées.»

    Exemple, la dépression, une maladie qui concerne ou concernera 20% de la population, soit un Français sur cinq, à un moment ou un autre de son existence. Si on se contentait de ce que dit la «science» ou la neurobiologie, il suffirait de prescrire selon des protocoles bien précis, un antidépresseur puis un autre, en cas d'échec du précédent, puis encore un autre... «Et on s'en tiendrait là. Sans chercher à savoir ce que la dépression représente pour le malade, dans son système de relation, dans son histoire, dans sa famille, dans son travail, voire même s'il n'a peut-être pas tort de déprimer», analyse le docteur Pierre Cristofari (Hyères). «Car il n'y a pas de patient type et nous, gens de terrain, voulons pouvoir soigner les gens, en leur proposant outre les médicaments, aussi bien un soutien psychologique voire une psychothérapie ultérieure.»


    «Mais malheureusement aujourd'hui, nous sommes à une période où la neurobiologie et la pharmacologie cherchent à prendre le dessus», ajoute le docteur Patrice Charbit, psychiatre à Paris. «On cherche à les faire passer pour le nec plus ultra. Alors que les nouveaux médicaments issus de la recherche en neuropharmacologie n'ont guère fait de progrès par rapport à ceux découverts il y a près de cinquante ans, tant au niveau des antidépresseurs que des antipsychotiques», comme l'a maintes fois souligné un universitaire comme le professeur Edouard Zarifian. «Il ne s'agit pas de la science mais des oripeaux de la science», tranche le docteur Pierre Cristofari. «Or le premier devoir de la science, c'est de rappeler le doute et surtout les limites du périmètre auquel ces découvertes s'appliquent.»

    Mais aujourd'hui la plupart des jeunes psychiatres sont formés à l'école neurobiologiste. «Si nous dénonçons aujourd'hui l'accès limité au psychiatre, c'est pour éviter que leur exercice soit considéré comme une simple technique, conclut le docteur Loubatière. On cautionnerait le fait que cette spécialité ne soit plus que la prise en compte d'un fonctionnement neurocérébral inadéquat. Alors qu'elle doit demeurer l'alliance entre toutes les disciplines qui la constituent.» Dans l'intérêt des patients.

    September 7, 2005

    A propos du contradictoire


    Voir également plus en détail l'avis de la CEDH...

    En garantissant le droit au respect de la vie familiale, l’article 8 de la Convention présuppose l’existence d’une famille, c’est une conception « ouverte » et tolérante de la famille, on met l’accent sur l’effectivité de la vie familiale, aucune distinction n’est faite entre famille légitime ou naturelle.

    La Cour européenne est allée beaucoup plus loin car elle a dégagé de cette disposition une obligation positive pour les États d’assurer le respect effectif des droits énoncés à l’article 8 sans faire oublier un des buts ultimes qui est la réunion d’une famille.

    Avec la théorie des obligations, la responsabilité de l’État pourra non seulement être engagée parce qu’il a commis une ingérence dans un droit proclamé par la Convention mais aussi si l’État n’a pas pris des mesures positives permettant l’application de ces droits.

    Le droit au respect de la vie familiale fait peser sur l’État l’obligation d’agir de manière à permettre aux intéressés de mener une vie familiale normale et de développer des relations effectives.

    Le statut familial implique l’existence d’obligations positives mises à la charge de l’État. Le droit au respect de la vie familiale ne peut se réduire à une simple obligation d’abstentions.

    À titre d’exemple, la Cour européenne juge, le 22 juin 1989, dans son arrêt Eriksson contre Suède, que pour qu’il y ait respect de la vie familiale cela suppose l’adoption de mesures permettant la réunion d’un parent et de son enfant placé par les services sociaux



    L'ethique du magistrat du parquet à l'audience est un des sujets qui parait être traité à l'Ecole Nationale de la Magistrature :

    « L'accusation ne peut reposer que sur des charges sérieuses, précises, concordantes... on n'accuse pas au "bénéfice du doute"... les éléments "à décharge" ne peuvent naturellement être "gommés". »

    « Le magistrat dans l'exercice de sa profession doit tenter de prendre ses distances par rapport à ses sentiments personnels qu'il doit cependant bien connaître pour mieux les contrôler professionnellement. Le magistrat ne sera pas impartial s'il s'identifie trop ou projette trop de lui-même dans les victimes de l'affaire. Il ne peut "prendre parti" pour la victime. Il ne doit recevoir ses déclarations qu'avec prudence... il doit en accepter la contestation par la défense ; la parole de la victime n'est pas "une vérité établie". »


    J'ai demandé une fois au moins à avoir accès au dossier et je n'y ai jamais eu accès hormis par l'intermédiaire de mes avocats - trois.

    Rapport Deschamps pour le Ministre de la Justice, rendu le 20 mars 2001 :

    En l'état actuel de la législation, l'article 1187 alinéa 2 du code de procédure civile ne permet pas aux familles d'avoir un accès direct au dossier d'assistance éducative mais en autorise uniquement la consultation par leur avocat. Très rarement assistées d'un avocat, les familles n'ont pas accès à leur dossier et, de ce fait, ne connaissent pas le contenu des écrits les concernant. Or, le plus souvent, les familles veulent savoir pourquoi elles sont convoquées dès leur première rencontre avec le magistrat.Trois constats en découlent :

  • l'absence d'accès à l'écrit ne permet pas un véritable contradictoire,

  • l'absence d'accès au dossier autorise toutes les interrogations ("tout est joué à l'avance", "le juge a vu les éducateurs juste avant de recevoir la famille à l'audience et tout s'est décidé sans nous") et affaiblit l'image d'impartialité du juge, empêchant parfois que s'instaure la confiance que doivent avoir les familles dans l'institution judiciaire[1],

  • l'absence d'accès aux écrits avant l'audience ne permet pas aux familles d'élaborer une parole. Or, le judiciaire doit précisément substituer une parole à la violence. La cour européenne des droits de l'homme considère que la divulgation des éléments du dossier à l'audience par le juge des enfants est insuffisante et trop tardive[2] pour permettre aux familles de préparer utilement leur défense.



  • [1] Je n'ai plus aucune confiance hormis en la Cour d'Appel de Versailles mais je redoute cependant les décisions de cette cour qui va reprendre le dossier tel que constitué par le Juge des Enfants.

    [2] Sans compter que tout n'est pas divulgé!



    J'avais déjà relevé commentaire équivalent dans un extrait d'un interview du Défenseur des Enfants :

    « Mais il me paraît très sain que cette sorte d'anomalie du droit français soit enfin prise en compte, puisque c'est le seul cas dans le droit français où ceux qui doivent se défendre n'ont pas accès à ce qui leur est reproché... »


    Il serait donc impossible de se défendre - et j'ai pu le constater - lorsque l'institution du Juge des Enfants est saisie. Or la première rêgle qu'un juge devrait appliquer est le respect du principe du contradictoire... Et je découvre le décret n° 2002-361 du 15 mars 2002 modifiant le nouveau code de procédure civile et relatif à l'assistance éducative :

    Néanmoins, lorsque le père, la mère ou le mineur est accompagné de son avocat, il a accès à son entier dossier sans possibilité d'en écarter aucune pièce, l'avocat dans sa mission d'assistance étant garant de ce libre accès au dossier.
    Les parents, le tuteur, la personne ou le service à qui l'enfant a été confié, parties à la procédure, pourront consulter directement le dossier au greffe du tribunal pour enfants après en avoir fait la demande auprès du magistrat.
    Aucun formalisme n'est exigé pour cette demande.

    September 4, 2005

    Placets et lettres de cachet


    De l'avis de la CEDH :

    « ... Les pressions sur les parents pour s’en remettre aux services sociaux pour aboutir à une séparation de la famille sont des pratiques contraires au droit proclamé. »

    « Certaines décisions judiciaires constituent des ingérences, des restrictions imposées par les autorités publiques aux droits fondamentaux. Elles font l’objet d’un contrôle de la part de la Cour européenne des droits de l’homme. »

    « Lors de ce contrôle, la Cour peut substituer son appréciation à celles des autorités nationales. »

    Voir aussi les fausses allégations et « du contrôle social à la demande sociale. »


    Une lettre de cachet est, sous l’Ancien Régime en France, une lettre servant à la transmission d’un ordre du roi.

    Dans un sens général, il s’agit d’une sorte de lettre close (par oppositions aux lettres patentes, c’est-à-dire ouvertes), scellée par le sceau du secret[1]. Les lettres adressées au Parlement pour lui mander d’enregistrer un édit portaient ainsi ce nom.

    À partir du XVIIe siècle, le sens de l’expression s'est spécialisé. La lettre de cachet devient un ordre privatif de liberté[2], requérant l’emprisonnement, l’élargissement ou l’éloignement d'une personne. La lettre relève de la justice retenue du roi : elle court-circuite le système judiciaire ordinaire. En effet, les personnes visées ne sont pas jugées mais placées d’emblée dans une prison d’État (Bastille, forteresse de Vincennes) ou une maison de force (Hôpital général).

    Une lettre de cachet peut être expédiée du mouvement du roi. C’est typiquement le cas des incarcérations politiques, telles celles de Voltaire ou de Diderot. Elle peut également l’être sur requête d'un particulier[3]. Ainsi, Voltaire lui-même requiert une lettre de cachet pour l’incarcération d'une tripière menant tapage dans le voisinage. En effet, cette intervention royale est souvent demandée pour des affaires privées où les plaignants voulaient agir rapidement et sans tapage public. C’est ainsi que le père de Mirabeau demande une lettre de cachet pour faire embastiller son fils, au motif de son inconduite. Après réception de la demande, celle-ci est examinée par le lieutenant général de police ou par un intendant. De 1741 à 1775, près de 20 000 lettres sont ainsi expédiées.


    Source: Wikipedia.org


    [1] Je n'ai pas eu accès au dossier du Juge des Enfants autrement que par l'intermédiaire de mes avocats.

    [2] Ma fille est séquestrée depuis le 23 novembre 2003. Elle devrait disparaitre à terme en Alsace-Lorraine. Le Juge des Enfants a demandé des examens me concernant...

    [3] La tante Assistante Sociale de l'ASE(57) aurait écrit au Juge des Enfants[1]. La tante Assistante Sociale de l'ASE(57) a été en relation avec ses consoeurs des Hauts de Seine, l'a été avec Madame Josefsberg de l'OSE qui a menée la mission d'investigation demandée par le Juge des Enfants et elle est également en relation avec Monsieur Josefsberg qui est le Directeur de l'établisement gardien. La tante Assistante Sociale de l'ASE(57) est également en relation avec sa soeur, Madame Isabelle Clementz chez qui ma fille doit être placée à terme.



    Acte souverain, la lettre de cachet émane du roi ; elle ordonne l'internement. Ce type de placement "administratif" n'est pas plus arbitraire que le placement en maison de Force qui n'est soumis à aucune formalité. La lettre de cachet doit suivre une procédure : la famille rédige un placet, l'intendance enquête[4]... La lettre de cachet est aussi le reflet d'une société où la famille est maîtresse de la liberté de ses membres[5], les surveille et les interne si besoin est. La Révolution Française abolit les lettres de cachet, mais maintient les fous enfermés. 90% des lettres de cachet étaient demandées par les familles en vue de l'emprisonnement des marginaux et déviants, donc des fous.

    Source: Centre hospitalier Charcot,
    Histoire de la psychiatrie: l'âge classique (XVIIe siècle)


    [4] l'ASE et l'OSE ont « enquêté. » L'OSE rend encore des rapports...

    [5] Sur ce dossier, la famille maternelle - la tante Assistante Sociale de l'ASE(57) - et la famille Josefsberg seraient maitresses de la liberté des miens.



    Critiques de la puissance paternelle et des lettres de cachet. La puissance paternelle est perpétuelle dans les pays de droit écrit (car influence du droit romain), i.e. droit de correction et enfermement à vie !. Le père peut obtenir un ordre d’arrestation du juge ou du roi lui-même (lettre de cachet, ordres individuels, lettre fermée). Les lettres de cachet, peu utilisées mais symbolisent l’arbitraire, dénonciation par Mirabeau qui a été victime de plusieurs lettres de cachet demandées par son père, de Voltaire, Beccaria. Demandent une nouvelle définition de l’autorité parentale : le but n’est pas la répression, mais l’éducation, rôle important de Rousseau avec l’émile ou de l’éducation, 1762.

    Histoire du droit, notes personnelles
    Introduction historique au droit, l'émancipation des personnes
    Deug I Droit, 1ère année, 1er semestre, 35h, cours magistral


    Il n'existe pas véritablement de justice dite publique : les crimes et délits poursuivis relèvent davantage d'un ordre moral que d'un ordre public. L'ancien droit ne connaît qu'un seul ordre juridictionnel, chargé à la fois de trancher les litiges entre particuliers et de juger les infractions pénales.
    En 1670, une Ordonnance réglemente pour la première fois la procédure criminelle. De caractère inquisitoire et secrète, elle aboutit à une comparution de l'accusé devant une juridiction siégeant généralement à huis clos sans l'assistance d'un avocat. Les infractions n'ont toutefois été ni définies ni classées, laissant place au pouvoir discrétionnaire des juges.
    Les peines quant à elles ont pour seul fondement l'intimidation et l'expiation du coupable par des châtiments corporels. La prison pour peine est à l'époque quasiment inexistante.
    Il n'existe pas non plus de justice de droit public. L'idée qu'un sujet puisse se plaindre du fait de l'autorité est incompatible avec une royauté de droit divin.
    On en appelle à la Justice du Roi, sans qu'il y ait véritablement une justice de droit public.


    Source: justice.gouv.fr, en 1670,
    une Justice essentiellement privée


    Du résumé et des conclusions d'un article intitulé « Armée française et désertion au XVIIIe siècle » qui décrit une notion d'incitation au « regret » par l’autorité :

    « Il s’agit de faire de la place au « regret » des déserteurs et d’instituer une dispense de peine[6] pour ceux qui sont revenus de leur propre chef au régiment. Cette mesure a pour but de créer, chez le soldat, un clivage intérieur entre désir de fuite et envie du retour. L’article tente de s’interroger sur ce moment de l’intrusion de l’institution dans l’émergence de l’émotion. »

    « Pour conclure, nous pouvons évoquer les pratiques des lettres de cachets, adresses directes faites au roi, dont Arlette Farge et Michel Foucaut relèvent le « singulier statut du repentir ». A la différence de la justice ordinaire peu préoccupée de l’attitude personnelle du criminel, la punition émanant du roi ne s’arrête pas, selon leur analyse, au corps mais implique l’âme qu’il faut guérir ou corriger[7]. « L’acquièscement et la soumission du condamné » qui doivent surgir au terme de l’enfermement est également un objectif de la politique du retour volontaire[8]. De même la justice militaire cherche à s’emparer de l’âme des soldats. Cette mesure peut susciter chez l’homme un doute, une hésitation, un clivage intérieur entre retour et non-retour, visant à s’immiscer dans l’intime[9] du soldat. Elle se veut clémente, renonçant à toute forme de contrainte[10]. On peut pourtant y voir un lieu d’exercice de la domination symbolique, forme de pouvoir qui s’exerce sur les corps en dehors de toute contrainte physique, « en s’appuyant sur des dispositions déposées, telles des ressorts, au plus profond des corps », dans ce cas le dispositif religieux de la pénitence[11]. Le regret ou le repentir que les soldats sont amenés à éprouver relèvent sans doute de ces « émotions corporelles », à travers lesquelles l’individu va se soumettre au jugement dominant, soutenant dans ce cas l’institution[12]. »


    [6] Contrairement à ce que souhaiteraient faire croire de nombreux intervenants sur ce dossier, je ne suis pas un « déserteur. » Le Juge des Enfants m'a informé que je ne serais pas poursuivi pour mes attitudes abandonniques et mon ambivalence - pour l'exemple, je souhaite le retour de ma fille et j'ai entretenu des relations avec elle mais certains rapports de l'établissement de Taverny parraissent le contredire.

    [7] Le Juge des Enfants souhaite rompre la relation père-enfant mais ni ma fille ni moi ne souhaitons de cela.

    [8] Il s'agirait plutôt de me soumettre et d'accepter qu'à terme, ma fille disparaitra en Alsace-Lorraine.

    [9] Ce dossier cumule les atteintes à l'autorité parentale et les imiscions dans la relation père-enfant mais également dans les relations entre l'enfant et les autres membres de sa famille (sa soeur et sa belle-mère), ses amis et ses proches en région parisienne.

    [10] Le Juge des Enfants souhaiterait que je le remercie d'avoir placé - de m'avoir débarassé ! - de ma fille.

    [11] Très judéo-chrétien...

    [12] Jamais je ne soutiendrais l'institution tant qu'elle ne privilégiera pas la relation père-enfant ; l'institution n'est que l'outil que la tante Assistante Sociale de l'ASE(57) emploie abusivement pour parvenir à ses fins : « garder » sa nièce.

    August 24, 2005

    Mais pourquoi le placement?


    De l'avis de la CEDH :

    « ... Les pressions sur les parents pour s’en remettre aux services sociaux pour aboutir à une séparation de la famille sont des pratiques contraires au droit proclamé. »


    Depuis le 18 novembre 2003 on m'a souvent dit que ce jour là, j'aurai mieux fait de me rendre chez un avocat plutôt qu'au cabinet du Juge des Enfants.

    Mais il aurait fallut qu'un avocat accepte de me recevoir et qu'il me réponde autre chose que « laissez faire ; ils n’ont aucun droit ; ça passera avec le temps. »

    Je ne trouvais plus d'avocat car la famille maternelle m'avait accusé d'avoir maltraité ma fille et a affirmé que, soit disant, ma compagne et moi souhaitions délaisser ma fille. Je rencontrais surtout de grosses difficultés parce que je n'avais pas pris assez de recul ni compris tout ce qui nous arrivait, à ma fille et aux miens, ce qui ne me permettait pas de tenir le bon discours auprès des avocats et des associations de la protection de l'Enfance.

    Le fait qu'une tante maternelle, l'une des premières à m'avoir accusé, est Assistante Sociale à l'ASE en Moselle n'a rien arrangé à cette situation. Elle s'est introduite partout, y compris dans la chambre de ma fille, à son insu et sans y avoir été conviée.

    Ce n'est qu'au fil des mois, avec le temps, en pretant attention à ma fille, aux faits puis en reconstituant la chronologie des faits que j'ai pu comprendre quels ont été les agissements et les intentions de chacun. Comme j'ai conservé de nombreux éléments je dispose de preuves et de débuts de preuves qui étayent tout ce que j'affirme sur ce site.

    J'ai le sentiment qu'eu égard à la partialité des services socio-judicaires, le placement de ma fille puis cette ultime tentative de rapt étaient inévitables.



    Un texte que j'ai posté sur le forum d'aufeminin.com ; j'ai simplement corrigé 3 fautes de frappes (touches voisines, l'original est sur aufeminin) et j'ai inséré quelques commentaires :


    "Je suis en train de clarifier mes esprits"
    Envoyé par impaire le 24 août à 00:39


    je ne fais d'ailleurs que clarifier mes esprits depuis que la tata nous harcelle.

    ce dossier est encore en majeure partie dans le placard de mon séjour. d'ici quelques mois j'aurai tout mis en forme sur le site et j'y aurais publié l'intégralité des courriers échangés. j'aurais également mentionné l'ensemble des faits.



    dans un proche avenir j'y aurais détaillé ce qui s'est passé le 18 novembre 2003, date à laquelle le JE a décidé de placer ma première fille.

    Ce qui est fait avec le contenu de cette page.


    à cette période, j'étais - et je suis toujours - privé de nombre de mes droits, notamment de celui de me défendre.

    Hormis auprès de la Cour d'Appel de Versailles, je n'ai tout simplement pas droit à la parole. En dehors de ces lieux, ce que je dis est balayé par ce qu'avancent des tiers, y compris par ce qu'avance la famille maternelle qui réside à plus de 400km de chez nous et qui n'a jamais fait l'effort ni d'entretenir des relations avec ma famille et encore moins de se déplacer en région parisienne pour y rencontrer ma fille.

    Effectivement, quelques membres de la famille maternelle se sont déplacés pour rencontrer les services socio-judiciaires. Mais depuis qu'il serait question d'un placement en Alsace-Lorraine, ma fille prend le train.

    Pendant l'année écoulée, la tata Assistante Sociale a aussi beaucoup déplacé et fatigué la grand-mère de 80 ans pour retirer ma fille de l'établissement de Taverny.




    courant 2003 j'aurai du admettre que je n'avais plus que des devoirs envers ma première fille et que ma famille n'avait pas le moindre droit - et ma deuxième fille alors?

    Nous sommes mi 2005 et ce premier juillet le Juge des Enfants ne s'est même pas rendu compte qu'il prive mes deux filles de leur relation...



    dans l'esprit du Juge des Enfants, ma famille est illégitime. dans l'esprit du Juge des Enfants je n'ai pas non plus le droit de construire, notamment une maison pour les miens.

    Selon le Juge des Enfants, ma compagne - la belle-mère - n'est pas concernée. En 2003 ma compagne et moi nous avions envisagé le mariage et elle, l'adoption ; si nous avions poursuivi sur cette voie nous aurions peut être changé le cours de cette histoire.

    En 2004 le Juge des Tutelles est intervenu et il m'a interrogé car on m'avait accusé d'avoir acheté ma maison avec de l'argent qui aurait du revenir à ma première fille...



    ma compagne aurait pour sa part du admettre qu'elle n'avait pas le moindre droit - pas même à la parole - mais quelle avait cependant des devoirs envers ma premiere fille!

    ma compagne et moi aurions du admettre que la famille maternelle allait pouvoir poursuivre son travail destructeur - tel qu'entrepris par la tata depuis juillet 1999 - tout en nous soumettant aux exigences des pros de l'OSE: renoncer à travailler le mercredi matin pour accompagner ma premiere fille en hopital de jour - psychodrames et thérapie.

    Oui, ma compagne et moi aurions tous deux du renoncer à notre famille, à construire, à travailler. Non, ma compagne n'est même pas convoquée. Oui, elle m'accompagne très volontier lorsque nous sommes certains d'être reçu.


    en gros, ma compagne et moi devions tout sacrifier à ma première fille et admettre que ses relations à la famille maternelle étaient supérieures.

    Je pensais et je pense toujours que le bien être des enfants passe avant tout par le respect la famille, de la fratrie et des parents - dans notre cas, belle-mère et père pour ce qui concerne ma première fille.



    le 18 novembre 2003 tout allait bien avec ma fille. ma compagne et moi avions derriere nous accompli un énorme travail - absolument tout seuls, toute aide nous avait été refusée - sur près de 10 mois pour que notre famille se porte à nouveau bien après les eppreuves de fin 2002 à début 2003.

    nous avions notamment fait un gros travail avec ma première fille pour qu'elle puisse réintégrer sereinement notre foyer car j'avais été contraint du fait de ses comportements de la confier quelques temps à un relais famillial à 4km de la maison et à 5 minutes de son école ou de mon lieu de travail.

    Début 2003 des pédo-psys du CHU du Kremlin-Bicêtre avaient recommandé, entre autres, un éloignement provisoire.

    Depuis j'ai également fait le nécessaire avec les moyens qui m'étaient donnés pour que ma fille ai des relations avec sa grand-mère maternelle, ce que souhaitait la Cour d'Appel de Versailles - et que la tata cesse de l'enlever et de l'emmener à son propre domicile pour l'y cacher aux gendarmes. En effet, dès que le Juge des Enfants a accordé des droits à la grand-mère et que l'établissement de Taverny a eu une première opportunité d'organiser une disparition de mineur, ma fille a filé tout droit de Taverny au domicile de la tata ; cette photo a été prise à l'occasion des vacances scolaires d'octobre 2004, on reconnait bien la citrouille d'Halloween...

    Début 2003 j'ai été contraint de faire hospitaliser ma première fille puis contraint de la mettre provisoirement en relais familial. Ma première fille se mettait en danger et ses attitudes à la maison nuisaient au nourrisson. Le Juge des Enfants a qualifié mes décisions et attitudes d'abandonniques. Le Juge des Enfants m'a reproché de stygmatiser ma première fille car j'aurais soutenu que « ma fille a besoin de soins psychiatriques ; et de rien d'autre. »



    le 18 novembre 2003 les services de l'OSE m'ont annoncé que les relations entre ma première fille et sa famille maternelle allaient reprendre de plus belle, y compris avec la tata qui nous a sappé tout le travail accompli de fin 2001 à début 2003 pour que ma première fille accepte d'avoir une petite soeur.

    Fin 2001 j'avais fait faire un bilan et j'avais pris conseil auprès du service de pédo-psychologie de Sainte Anne, à Paris. En 2002 et après des difficultés pour trouver quelqu'un qui soit disponible, ma fille a commencé une thérapie. Je l'y accompagnais toutes les semaines puis fin 2002, elle n'a plus souhaité y retourner...

    De fin 2002 à début 2003 ma fille avait eu des conversations à notre insu avec sa tata. Début 2003 ma fille avait très peur que le « nouveau bébé » lui prenne sa place et lui enlève « son papa. »

    Début 2003 ma fille est allée se plaindre de maltraitance à l'école et a demandé à voir sa famille maternelle, plus particulièrement cette tata, Assistance Sociale à l'ASE en Moselle.

    Ce 1er juillet 2005 le Juge des Enfants m'a annoncé que ma fille n'avait pas de troubles psychiatriques et qu'elle était intelligente. Je savais cela depuis plusieurs années et mi 2003 j'avais d'ailleurs moi même fait part de certains éléments au Juge des Enfants...


    ces relations auraient du reprendre avec le parfait mépris des miens, de nos efforts et de nos propres projets.


    le 18 novembre 2003 après avoir étaé appellé par Madame Josefsberg de l'OSE je suis allé à l'école, j'ai fait sortir ma premiere fille, je l'ai prise par la main et je suis allé voir le Juge des Enfants.

    J'avais eu au préalable plusieurs conversations téléphoniques avec l'OSE mais également avec l'ASE et ce qui m'avait été dit ce 18 novembre 2003 n'avait rien de rassurant, bien au contraire.


    j'ai tenté d'expliquer au Juge des Enfants que je souhaitais qu'il me confirme qu'il prendrait ses décisions avec pour priorité, les intérêts de ma première fille mais également des miens - ma famille, nos deux enfants et mon couple, nos projets.

    le Juge des Enfants n'a pas souhaité me rassurer sur ce point et je lui ai dit que dans ces conditions, je délaisserais ma première fille. délaisser ma fille si leurs décisions ne me plaisaient pas m'avait été suggéré quelques mois plus tôt par les services de l'ASE.

    La lettre de l'ASE qui évoque la possibilité de délaisser ma fille fait partie des nombreux éléments qui sont dans mon dossier, dans mon placard.


    le Juge des Enfants a trouvé mon attitude ignoble et m'a demandé à de nombreuses reprises si je pouvais assurer la sécurité de ma première fille; je lui ai systématiquement répondu que je ne savais pas.

    comment aurais-je pu répondre par l'affirmative alors que des tiers - les services socio-judiciaires et la famille maternelle - imposaient leurs conditions et que je n'avais absolument pas mon mot à dire, notamment dans l'organisation des relations entre ma fille et msa famille maternelle?


    le Juge des Enfants a estimé que ma première fille était en danger avec moi et il l'a placée dans un établissement de l'OSE tenu par Monsieur Josefsberg.

    en juillet 2004 auprès du Juge des Enfants Monsieur Josefsberg a affirmé que je ne m'étais pas manifesté auprès de ma première fille pendant les cinq premiers mois de la mesure de placement - ce qui est un mensonge et j'en ai la preuve - photos et factures téléphoniques détaillées.

    En France, les institutions considèrent que l'enfant a été délaissé lorsque les parents ne se sont pas manifestés auprès de lui pendant six mois.

    Ma fille a passé Noël 2003 à la maison et, par chance, au printemps 2004 j'ai du envoyer un premier RAR à taverny.


    en février 2005 auprès de la Cour d'Appel de Versailles Monsieur Josefsberg a affirmé à nouveau que je ne m'étais pas manifesté auprès de ma première fille pendant les cinq premiers mois de la mesure de placement.

    en février 2005 auprès de la Cour d'Appel de Versailles Monsieur Josefsberg a surtout affirmé qu'il n'avait jamais travaillé avec moi et qu'il ne souhaitait pas le faire. Le greffier a du le consigner.

    Dans une de ses lettres qui se trouve également dans mon placard, Monsieur Josefsberg m'a assuré qu'il s'occupait de ma fille comme il s'occuperait de ses propres enfants. Personne ne lui a jamais confié une telle mission, pas même le Juge des Enfants.

    Je trouve regrettable que les services socio-judiciaires n'ont jamais souhaité travailler avec moi. Tout cela parce que la tante Assistante Sociale à l'ASE en Moselle m'avait accusé d'avoir puni ma fille de manière excessive (par définitions, ce sont des punitions qui laissent des traces ; hors ni la brigade des mineurs, ni le médecin scolaire, ni l'équipe de pédiatrie du CHU du Kremlin Bicêtre n'ont relevé de maltraitance) et parce que ma fille se plaignait parfois de ne pas avoir de relations avec sa famille maternelle.

    Au lieu de maltraitance par le père, les services socio-judiciaires auraient du relever que la famille maternelle n'avait jamais cherché à entretenir de relations avec ma famille ni d'ailleurs avec ma première fille elle-même. C'est de relations malsaines avec certains membres de la famille maternelle dont ma fille souffre le plus et ce n'est pas de ma faute si le JAF n'a jamais été saisi.

    Selon les dires de ma fille ainsi que selon le contenu d'une lettre de la tante, Monsieur Josefsberg aurait en fait travaillé principalement avec la tante Assistante Sociale à l'ASE en Moselle. Selon le Juge des Enfants et son jugement du 1er juillet 2005, l'établissement de Taverny serait un lieu neutre...



    l'ASE souhaitait déjà me retirer ou me convaindcre de délaisser ma première fille dans le but de la confier à ses deux tantes maternelles.

    Après m'avoir accusé de maltraiter et de souhaiter délaisser ma première fille les tantes s'étaient empressées et avaient proposé d'accueillir ma première fille chez elles, en Alsace-Lorraine.



    Comment pourrais-je être, moi, garant de la sécurité de ma première fille si personne ne souhaite travailler avec moi?

    Comment ma compagne et moi pourrions nous aider ma première fille alors que, par ailleurs, des tiers n'ont de cesse de nuire à son psychique depuis juillet 1999 et que personne ne cherche à y mettre un terme?

    Il serait pourtant simple de prier ces tantes de rester à leur place de tante et de les inviter à saisir le Juge aux Affaires Familiales. Mais ces tantes ne souhaitent pas de telles places ou elles se seraient contentées des relations qu'elles ont pu avoir avec ma fille au cours de l'année écoulée.



    Il faudrait qu'on m'explique à défaut de m'impliquer dans les décisions importantes qui concernent ma fille, son équilibre et son avenir.

    M'expliquer, par exemple, quel devrait être le rôle du père si ce n'est celui d'élever cette enfant qui a déjà perdu sa maman, ce que je fais. M'expliquer aussi quelle est la place de ma compagne si ce n'est celle de la belle-mère, place qu'elle tient. M'expliquer également quelle est la place de ma deuxième fille si ce n'est celle de la soeur et elles s'apprécient. Etc, etc.

    Vu la complexité et l'imbrication de toutes ces difficultés induites par des tiers je comprend que mon avocat ne veuille pas rentrer dans les détails. Il souhaite simplement prouver et démontrer auprès de la Cour d'Appel que ma compagne et moi avons toujours fait de notre mieux et dans l'intérêt de l'Enfant.

    J'ai informé mon avocat que je souhaitais qu'il soit dit auprès de la Cour d'Appel que ma fille est en péril - du fait d'agissements de tiers et plus encore depuis et du fait de toutes ces mesures socio-judicaires.




    CIDE, Article 8

    1. Les États parties s'engagent à respecter le droit de l'enfant de préserver son identité, y compris sa nationalité, son nom et ses relations familiales, tels qu'ils sont reconnus par la loi, sans ingérence illégale.

    2. Si un enfant est illégalement privé des éléments constitutifs de son identité ou de certains d'entre eux, les États parties doivent lui accorder une assistance et une protection appropriées, pour que son identité soit rétablie aussi rapidement que possible.