April 26, 2007

Retour clandestin au pays natal de leurs enfants


«Libération» a rencontré à Lyon la famille albanaise expulsée au Kosovo en décembre.
Les Raba : retour clandestin au pays natal de leurs enfants
Libé, le 26 avril

Il y a quelques jours, dans un square de Lyon où elle se promenait avec ses enfants, Shpresa a été interpellée par une dame . «Madame Raba, vous êtes revenue ! Ça fait plaisir.» Shpresa a eu peur. Elle a dit que, non, elle n'était pas Madame Raba. La dame devait confondre. Mais cette dernière a insisté. Elle a expliqué avoir vu le film sur la famille Raba tourné au Kosovo par un militant du Réseau éducation sans frontières (RESF) et diffusé cet hiver lors d'une conférence à l'Opéra de Lyon. Dans ce film, Shpresa Raba, 27 ans, racontait comment elle, son mari, Jusuf, et leurs trois enfants avaient été expulsés le 6 décembre vers le Kosovo. Et comment ils vivaient, depuis, reclus dans ce pays qu'ils avaient fui cinq ans plus tôt. Ils disaient qu'ils tenteraient tout pour «rentrer» en France. Le pays où deux des trois enfants sont nés. Où ils ont une grande partie de leur famille. Où ils se sentent chez eux.

(...) Peur. La semaine dernière, après quatre mois «d'exil», ils sont rentrés. Illégalement. Ils vivent, depuis, cachés dans la région lyonnaise par des amis et des membres du Réseau éducation sans frontières. Ils ont peur de tout. D'être reconnus. D'être arrêtés, et à nouveau expulsés. Pourtant, suivant les conseils du RESF et de leurs proches, les Raba ont décidé de sortir de la clandestinité. Aujourd'hui, à midi, ils tiendront une conférence de presse sur leur histoire à l'Assemblée nationale.

(...) Ofpra. Les Raba vont déposer, dans les prochains jours, une demande d'asile auprès de l'Ofpra. Sans certitude d'obtenir gain de cause. Lors de leur ­ première ­ arrivée en France en 2001, ils avaient cru que cela ne poserait pas de problème. Les frères de Jusuf avaient, eux, déjà obtenu le statut de réfugié. Avec un dossier similaire : tous ont fui le Kosovo car, bien qu'Albanais, ils avaient refusé de participer aux exactions contre les Serbes aux côtés de l'UCK. En France, l'un des frères de Jusuf s'est même vu accorder la nationalité française. Pourtant, le statut de réfugié a été refusé à Shpresa et Jusuf.

(...) Durant les quatre mois qu'ils ont passé à Orahovac, la ville du Kosovo d'où ils sont originaires, les Raba ont gardé un contact permanent avec la France. RESF a assuré leur survie matérielle, grâce à de l'argent et des téléphones. Des journalistes, dont un de Libération , sont venus les voir. Les amis, les copains d'école de Qirim, l'aîné (8 ans), appelaient aussi quotidiennement. A Gray, les voisins de leur immeuble sont allés en délégation voir l'office HLM pour exiger que l'appartement des Raba ne soit ni vidé ni reloué, expliquant qu'ils allaient revenir. «C'est ce qui nous faisait tenir», explique Shpresa. Avec Jusuf, ils avaient promis aux enfants ce retour. «On ne pensait qu'à ça.» Ils ont finalement trouvé un passeur fin mars. Contre 7 000 euros.

(...) Vie normale. Les deux petits, Dashnor, 5 ans, et Dashroje, 3 ans, n'ont toujours pas compris qu'ils étaient à nouveau en France. «Pour eux, la France, c'est notre appartement à Gray», explique Shpresa. A Lyon, les Raba vivent clandestinement. Ils ne se déplacent jamais tous ensemble, ne donnent l'adresse de ceux qui les cachent à personne. Mais commencent à préparer le retour à la vie normale dont ils rêvent. Qirim passe ses journées avec des profs à la retraite qui lui font l'école. «Il faut qu'il rattrape ce qu'il a manqué pour passer en CE2», explique Shpresa, reprenant un instant le ton assuré du parent d'élève. Shpresa, en albanais, signifie «espoir».

Actualité | International
Les polices américaines face à la radicalisation des gangs

Le phénomène des "maras", ces bandes ultraviolentes, se répand malgré la coopération des forces de l'ordre.


TAPACHULA, au sud du Mexique, pensait être épargnée par les maras, ces gangs de jeunes ultra-violents qui s'entre-tuent en Amérique centrale. Les premiers corps sont apparus en 2003 : des clandestins tués par des racketteurs, des jeunes gens tatoués portant la marque de la MS ou de la 18, les deux principales maras centraméricaines.

« Les gangs se sont intéressés aux migrants en route pour les États-Unis qui voyagent sur nos trains de marchandise, explique Augusto del Pino Estrada, procureur général adjoint de la ville. Ils prennent leur argent, ils violent leurs femmes, ils sont aujourd'hui présents dans presque tous les États du Mexique. »

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- Un passeur contre 7000 euro -

Un policier parisien suspecté dans une affaire de terrorisme


Lutte antiterroriste : deux policiers sanctionnés
Un agent se voit reprocher d'avoir parlé à une femme liée à des islamistes radicaux.
Libé, le 26 avril

Un pataquès dans le petit monde de la lutte antiterroriste a conduit à deux «expulsions» de policiers spécialisés de leur service. Un jeune gardien de la paix d'origine maghrébine, recruté voilà trois ans à la section antiterroriste (SAT) pour sa connaissance de la langue arabe, a été délogé de ce poste sensible à la brigade criminelle, car suspecté d'avoir trop parlé à une femme liée à des islamistes radicaux. Vu le contexte des attentats d'Alger, la direction de la police judiciaire de Paris a déplacé ce «hâbleur» et a saisi l'IGS, la police des polices, d'une enquête : «Il n'a pas balancé de choses sur le terrorisme mais il a quand même parlé d'une affaire sans conséquence. Il a été imprudent de bavarder en privé avec cette femme. Quand bien même il s'agit de trucs anecdotiques, on ne peut plus avoir confiance», dit un commissaire.

Mais cette affaire en cache une autre.
Ce traducteur beur est «apparu sur un "zonzon" des RG». Sur cette «écoute d'un suspect», branchée par un officier des Renseignements généraux de Seine-Saint-Denis (RG 93), une femme raconte qu'elle connaît «un flic de la Crim' qui lui a dit ceci et cela». ...

PARIS (AFP) - L'Inspection générale des services (IGS) a été saisie la semaine dernière d'une enquête interne sur un gardien de la paix de l'antiterrorisme suspecté de fuites vers de présumés islamistes radicaux, a-t-on appris de sources policières confirmant une information du Monde daté de jeudi.

Cette procédure liée à ce que certains qualifient des "dysfonctionnements" policiers intervient en marge d'une enquête sur un réseau terroriste présumé, dont ces sources assurent qu'elle "n'a pas été entravée".

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- Le gardien ne nie pas connaître cette femme -

April 25, 2007

Une chose rare car en principe illégale


PARIS (Reuters) - Yvan Keller, un homme de 45 ans qui s'est suicidé à Mulhouse (Haut-Rhin) en septembre dernier avant d'être présenté à la justice, pourrait avoir tué une vingtaine de vieilles dames en Alsace, apprend-on de source proche de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).

Ceci en ferait un des tueurs en série les plus meurtriers de l'histoire judiciaire.

"Nous avons une vingtaine de dossiers potentiellement imputables à Yvan Keller, qui demandent à être confirmés. s'il n'y a pas de preuve absolue, ils ne lui seront jamais imputés. C'est un pied de nez final qu'il nous fait", a-t-on ajouté.

Yvan Keller avait dit à un juge, avant son suicide dans une cellule du tribunal de grande instance le 22 septembre, avoir tué sept personnes.

La police avait engagé un examen de tous les décès de vieilles dames en Alsace dans les dernières années, reprenant les témoignages et les circonstances ayant entouré ces morts considérées alors comme naturelles.

Dans une vingtaine de cas, il apparaît vraisemblable qu'Yvan Keller ait tué des septuagénaires en les étouffant avec un oreiller, après s'être introduit par effraction chez elles, avant de leur dérober des bijoux ou des valeurs.

Le tueur aurait ainsi financé sa passion du jeu et son goût pour les restaurants luxueux, mis au jour par la police après une enquête de personnalité. La PJ va continuer l'examen de tous les cas suspects.

Les polices allemande et suisse mènent des investigations sur d'autres affaires. Selon le journal Le Parisien mercredi, l'empreinte génétique (ADN) d'Yvan Keller a été retrouvée au domicile suisse d'une vieille dame morte dans les années 1990.

STRASBOURG (Reuters) - Un double crime commis en 1986 en Lorraine, jadis imputé à Patrick Dils, pourrait rester à jamais un mystère car la nouvelle instruction menée contre le tueur en série Francis Heaulme se dirige vers un non-lieu.

Le juge d'instruction de Metz Thierry Monfort le déclare publiquement - chose rare car en principe illégale en raison de la règle du secret de l'instruction - dans un entretien publié par Le Républicain lorrain et Le Monde et dans des déclarations à France info.

"C'est triste à dire, mais on n'a plus de piste.
On va bien être obligé de faire un non-lieu. Avec les délais légaux, je ne vois pas ça avant septembre", dit-il.

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- L'avocat de Dils furieux -

April 24, 2007

Nicolas Sarkozy, victime


PARIS (AFP) - Environ 200 chômeurs et intermittents du spectacle se sont installés, mardi soir, sur le toit du siège de l'Unedic (régime d'assurance chômage), dans le XIIe arrondissement de Paris.

(...) "C'est là (au siège l'Unedic) que se décide notre sort, nous avons envie de faire entendre notre voix entre les deux tours de l'élection présidentielle car les sujets qui nous concernent n'ont pas été abordés par les candidats", a expliqué Isabelle, membre de la Coordination.


De Villier, victime, lui aussi :

Philippe de Villiers dénonce le "système de corruption" des sondages
Le Monde, le 18 avril

Il est devenu courant que des candidats critiquent les sondages. Mais Philippe de Villiers a été particulièrement virulent, mercredi, à Orange dans le Vaucluse : "Avec leur argent, les candidats à l'élection présidentielle ont acheté des sondages avec des redressements favorables, j'allais dire avec des blanchiments favorables", a affirmé la candidat du Mouvement pour la France, lors d'un point-presse dans la ville de Jacques Bompard, ex-frontiste rallié au MPF.

Philippe de Villiers a dénoncé "le système pourri, le système de corruption" des sondages, comparable à de "la fraude électorale". Il a accusé les partis de payer pour obtenir des résultats favorables.

LE GRAND-QUEVILLY, Seine-Maritime (AP) - Nicolas Sarkozy a dénoncé mardi soir le "front commun des haines" que la gauche essaie de constituer contre lui pour le deuxième tour de l'élection présidentielle, lors d'une réunion publique au Grand-Quevilly (Seine-Maritime), où il a enregistré de nouveaux ralliements de l'UDF.

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- On aura tout lu -

Expertises "ambiguës et contradictoires", selon le procureur

VALENCE (AFP) - Le procureur de la République de Valence, Jean-Pierre Nahon, a annoncé mardi que le résultat des expertises complémentaires menées sur le corps du petit Julien ne permettait pas "de définir les conditions exactes et précises du décès de l'enfant".

"Malgré tous les rapports que j'ai reçus, dont le dernier en date m'a été remis vendredi, on aboutit à des conclusions ambiguës et parfois contradictoires", a expliqué M. Nahon à l'AFP.

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- Un rapport de synthèse à suivre dans un mois -

Un jugement sévère dénoncé par les défenseurs des libertés


PARIS (AFP) - Quelque 100 à 120 cimetières subissent chaque année des profanations, dont les auteurs agissent parfois pour des motifs racistes ou antisémites, souvent sans inspiration idéologique et presque toujours pour obtenir "un écho médiatique", selon la police.

CHICAGO (AP) - Après avoir passé 25 ans en prison pour viol, Jerry Miller a été innocenté lundi, grâce à une analyse ADN. Il est le 200ème détenu ainsi disculpé aux Etats-Unis en 18 ans, un nouveau cap de franchi pour cette technique qui a profondément modifié le travail de la justice et mis l'accent sur ses failles.

Jerry Miller, 48 ans, ne sera donc plus répertorié comme un délinquant sexuel. En apprenant la fin du cauchemar, il a souri. "Je veux m'occuper de ma vie, commencer une vie, avoir une vie", a-t-il déclaré à l'issue de l'audience qui l'a disculpé pour ce crime commis sur un parking de Chicago, en 1981.

DAMAS (AFP) - Le tribunal pénal de Damas a condamné mardi l'avocat et militant des droits de l'Homme Anouar Bounni à cinq ans de prison pour "propagation de fausses informations", un jugement sévère dénoncé par les défenseurs des libertés dans le pays.

"Cette décision est politique et inique. Elle vise à faire taire les autres (opposants) et à terroriser les activistes des droits de l'Homme en Syrie", a déclaré l'avocat Khalil Maatouk à l'AFP.

"Ils veulent bâillonner définitivement (l'opposition) pour que seule l'opinion des autorités soit entendue", a-t-il ajouté.

Me Bounni, 48 ans, a été condamné pour avoir "propagé de fausses informations qui affaiblissent la nation".

La justice syrienne lui reproche d'avoir rendu publique en avril 2006 la mort en prison d'un jeune détenu politique, Mohammad Chaher Haissa, qui était incarcéré selon lui dans des "conditions inhumaines".

Anouar Bounni devra aussi verser 2.000 dollars d'"indemnités" au ministère des Affaires sociales et du travail pour appartenance à une organisation locale des droits de l'Homme dépourvue d'autorisation officielle.

L'avocat a refusé de faire appel du jugement. "Il a estimé que le tribunal n'était pas indépendant", a indiqué à l'AFP son frère, l'écrivain Akram Bounni.

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- L'avocat a refusé de faire appel du jugement -

Philippe Bas a présenté un ultime plan

Un "plan" pour les personnes atteintes d'une maladie chronique
LE MONDE | 24.04.07

A deux semaines du second tour de l'élection présidentielle, le ministre de la santé, Philippe Bas, a présenté, mardi 24 avril, un "plan" destiné à "améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques" dont la mise en oeuvre avait été inscrite dans la loi de santé publique du... 9 août 2004. En France, quelque 15 millions de personnes sont atteintes d'une maladie chronique.

On compte ainsi 3,5 millions d'asthmatiques - principalement des enfants et des jeunes adultes - 2,5 millions de diabétiques, autant d'insuffisants rénaux, 3 millions de patients atteints d'une maladie rare (drépanocytose, sclérose latérale amyotrophique, mucoviscidose,...), 500 000 personnes atteintes d'épilepsie, 300 000 de polyarthrite rhumatoïde. S'y ajoutent des affections telles que broncho-pneumopathie obstructive, le cancer, le sida ou les maladies neuro-dégénératives qui concernent 850 000 personnes âgées.

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- Il n'avait pourtant pas de quoi créer des crêches sûres -

L'omerta française


Rapport d'enquête N° 871
sur l’état des droits de l’enfant en France
Assemblée nationale, des auditions :

Mme Ségolène ROYAL : (...) Le premier problème auquel je me suis attaquée est celui de la pédophilie au sein des établissements scolaires, en essayant de briser la loi du silence qui a trop longtemps étouffé la parole de l’enfant. Une circulaire de l’éducation nationale, qui pour la première fois employait le mot de " pédophilie ", a été diffusée avec des indications extrêmement concrètes sur la façon dont la communauté scolaire doit agir, en ayant un double souci, celui de la protection de l’enfant et celui du respect de la présomption d’innocence de la personne mise en cause.

(...) M. François BAROIN : Mme Lardon-Galéote, j’ai été très frappé par votre intervention, car elle suppose qu’une loi du silence est établie en France autour des drames que vivent les enfants.

(...) Mme Catherine LARDON-GALEOTE : M. Baroin, oui, la loi du silence existe. Nous sortons d’un procès dont vous avez sans doute entendu parler mettant en cause l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. L’instruction a duré quatre ans ! Les parents ont subi des pressions pour ne pas porter plainte, pour que l’affaire soit réglée au sein de l’institution. Il y a un tel consensus que les plaignants se sentent presque coupables d’avoir à porter plainte !





L'omerta française
Sophie Coignard et Alexandre Wickham
Albin Michel, 1999

« Le club des étouffeurs » renvoie, entre autres, à l'interview de Jean-François Guthmann, au 19 novembre 2006, à propos de rillettes et de langues de porcs. Cela renvoie encore au 14 décembre 2005 et à l'émergence des droits de l'Homme en Europe, à « Détenus battus, rapport disparu, procès suspendu ». Etc.

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- Page 98 : la première sanction sera pour la victime -


April 22, 2007

Voter pour l'extrème Bayrou ou pour la solution Royal ?




L'école du soupçon, aux éditions La Découverte, 2006
Les dérives de la lutte contre la pédophilie


20 avril, l'omerta française.

Pages 98-100 : « (...) L'un de ses conseillers, alerté par une autre affaire dans les yvelines, où les droits de la victime ont été bafoués et l'enseignant simplement déplacé, met un jour en garde François Bayrou : `'Attention, avec ces histoires de pédophilie. Il faut faire quelque chose." Et le ministre (...) de louvoyer : `'Je ne vois vraiment pas l'intérêt de salir l'Education nationale. Et puis tu imagines la réaction des syndicats ? Non, je t'assure : il y a des moments où il faut savoir se taire." »


- Voter Sarkozy ou Le Pen ? -


April 20, 2007

La société pure





La Société pure de Darwin à Hitler
de André Pichot

Champs, Flammarion

Extrait de la quatrième : De quelle façon les notions de « race », de « groupe ethnique », de « correction génétique » sont-elles utilisées, sous couvert de légitimité scientifique, à des fins politiques ? Cet ouvrage retrace l'histoire des conceptions biologiques de la société et de leurs applications racistes et eugénistes depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à nos jours.


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Si les problèmes liés à l'eugénisme, au "nettoyage ethnique" et au racisme reviennent si souvent sur le devant de l'actualité, c'est qu'ils sont loin d'être résolus, faute de notions claires sur les concepts de race, de gène et d'individu. L'historien et chercheur André Pichot entreprend ici de donner les outils nécessaires pour comprendre la vraie nature des intrications – qui ne cessent de se multiplier de nos jours – entre la biologie et la société. Le récit effarant des dévoiements de la biologie, de Lyssenko à Alexis Carrel, de Julian Huxley à Ernst Haeckel, et du "darwinisme social" (doctrine qui considère l'homicide collectif comme la cause du progrès de l'humanité) à Auschwitz, met en garde contre les interprétations simplistes. Carrel n'était pas plus dangereux que Huxley au prétexte que l'un était pétainiste et l'autre directeur de l'Unesco, et le naturaliste allemand Haeckel a fait bien davantage que le célèbre Gobineau pour propager les thèses eugénistes. La critique aiguisée des positions antiracistes trop catégoriques, quant à elle, montre clairement le chemin qui mène d'une pensée biologique imparfaite au fantasme de race parfaite. Un ouvrage passionnant et d'utilité publique.

"(Les hommes) ne sont ni inégaux ni différents, ils sont incomparables. Et c'est parce qu'ils sont incomparables qu'ils sont égaux, mais d'une égalité qui ne se fonde ni sur la mesure ni sur la comparaison, l'égalité en dignité, et en droits. Les critères biologiques n'ont ici aucun intérêt." --Victor Gasquet


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Historien des sciences, c’est un déficit de pensée qu’André Pichot vient combler. Question embarrassante que celle de l’eugénisme. Médias et historiens pensaient l’avoir verrouillée à l’intérieur de l’idéologie nazie. Or, ce qui transparaît de cette étude serrée, c’est que si l’eugénisme a été laissé dans l’ombre, c’est parce qu’il offrait une image gênante des sociétés de la première moitié du 20è siècle dans leurs relations avec le nazisme. En effet, les premières lois eugénistes datant de 1907 furent américaines. En Suède, elles restèrent en vigueur jusqu’en 1970. Le Directeur de l'UNESCO, Julian Husley, humaniste social-démocrate, attestait encore, en 1946, de leur bien-fondé. Quant à la Fondation Rockefeller, elle joua un rôle des plus important dans son implantation en Europe, en particulier par le financement de laboratoires allemands. L’eugénisme était ainsi le lieu commun de la pensée scientifique de cette époque. Si par ailleurs on a voulu faire de Gobineau le père de cette idéologie abjecte, c’est en réalité du côté de Darwin qu’on en trouve les fondements. On lui doit entre autres l’interprétation des problèmes sociaux en termes biologiques. Et bien sûr, son prestige est aujourd’hui intact. Ce ne sont ainsi pas les horreurs nazies qui ont fait disparaître l’eugénisme, mais les progrès de la génétique. Or celle-ci, très à la mode désormais, campe sur les mêmes questions : éviter par exemple la naissance d’individus malades. Il semblerait que le racisme moderne, décalqué de l’eugénisme, ne trouble plus personne… --Joël Jégouzo


- Ce que Crick ne savait sans doute pas... -

April 19, 2007

Enquête sous les robes des magistrats




Un article du Canard du 11 avril


Justice en France : Une loterie nationale
de Dominique Simonnot

Présentation de l'éditeur
Ce livre est une adaptation des " Carnets de justice ", une des plus célèbres chroniques de Libération, créée en 1998 par Dominique Simonnot. (...) Et l'on découvre comment, d'une ville à l'autre, d'un magistrat, d'un avocat ou d'un jour à l'autre, ce n'est pas toujours la même loi qui s'applique. C'est une pauvre (à tous les sens du terme) justice ordinaire qui s'exerce en France, justice humaine, bien trop humaine.


Quelques notes et extraits
de « Justice, la bombe à retardement »,
Robert Laffont, mars 2007, un brûlot assez sévère





Une page de Charlie hebdo du 18 avril

« Avec les voleurs de mobs, on cogne,
avec les sectes, on dîne »




Un article de Assistantes Maternelles
qui tend à noircir les parents
et à demander un changement de la loi




Justice, une lenteur coupable • Page 8
PUF, Hervé Lehman, octobe 2002


- Une austère image adoucie -

April 18, 2007

Le nombre de détenus a augmenté de 19 % depuis 2002


LeMonde, Le nombre de détenus a augmenté de 19 % depuis 2002 sous l'effet des politiques pénales
Plus de 10 000 prisonniers supplémentaires en une législature : de 2002 à 2007, le nombre de personnes écrouées en France est passé de 53 200 à 63 300, selon une analyse publiée, mardi 17 avril, par Pierre Tournier, directeur de recherche au CNRS.


LeMonde, L'eugénisme au service du libéralisme, par Jacques Testart
Pour M. Sarkozy, la compétitivité impose une nouvelle forme de sélection, en matière d'immigration comme de dépistage.

Point de vue, Génétique, sexe et psychiatrie : arrêtons les procès en diabolisation, par Philippe Froguel

Des réactions à l'article de Philippe Froguel :

impaire
18.04.07 | 17h22
"Et personne heureusement ne prône l'eugénisme et l'avortement de masse. Donc pas de fantasmes!" Peut être faudrait il ici s'en tenir aux faits: près de 200.000 enfants hors de leur famille, placés, car les services sociaux et/ou l'institution judiciaire ont décreté que certains parents sont inaptes, ou que leurs enfants doivent jouir de certains services ou soins que des parents ne leurs prodigueraient pas - ou différemment. Nous ne sommes plus en 1935, nous sommes en 2007. Les moeurs ont changé.


La loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 relative à la protection de l'enfance : Une avancée de la protection, un recul des droits.

A paraître dans le Journal du Droit des Jeunes.
Un article de Pierre Verdier,
ancien directeur de DDASS, avocat au barreau de Paris

2.1- L'alibi généralisé de la notion de l'intérêt de l'enfant

(...) Mais cet appel est dangereux car il permet tout. L'intérêt de l'enfant, on le sait, est un concept mou. C'est une notion très subjective, qui peut être toujours invoquée pour justifier toutes les pratiques.

Déjà en 1960, le doyen Carbonnier écrivait : C'est la notion magique. Rien de plus fuyant, de plus propre à favoriser l'arbitraire judiciaire. Il est des philosophes pour opiner que l'intérêt n'est pas objectivement saisissable et il faudrait que le juge décide de l'intérêt d'autrui! L'enfance est noble, plastique, et n'a du reste de signification que comme préparation à l'âge adulte : de ce qui est semé dans l'enfant à ce qui lèvera dans l'homme, quelle pseudo-science autoriserait le juge de prophétiser".

Or cette loi en fait un usage immodéré. Et presque chaque fois que le code invoque l'intérêt de l'enfant, c'est pour le priver d'un droit. "C'est pour ton bien" disaient les vieux pédagogues pour châtier et justifier leur violence...

(...) Claire Neirinck, relevant la confusion des nouvelles notions écrit "la nouvelle notion d'enfants en danger ou risquant de l'être est certes simplificatrice mais à l'excès. Non seulement elle conforte la désignation des parents comme principaux responsables de la situation de l'enfant, mais encore elle induit une confusion totale entre l'aide sociale qui est un droit reconnu aux familles en difficulté et leur contrôle".

(...) 2.4- les possibilités accrues de mise à l'écart des familles

Cette loi consacre une revanche des nostalgiques de l'Assistance Publique du XIX° siècle.

Actualité | France
Tout juste sorti de prison, il tue sa femme
Le Figaro, 18 avril 2007

L’avocat dénonce le manque de soins prodigués à son client avant sa sortie de prison.

Un homme de 33 ans, sorti de prison en liberté conditionnelle depuis cinq jours, a été mis en examen et écroué mardi à Toulouse pour le meurtre de sa compagne, tuée de 51 coups de couteau dans la nuit de dimanche à lundi. L'homme était sorti de prison le 11 avril après plus d'un an de détention à la suite d'une affaire de braquage en 2005, pour laquelle il avait été condamné en correctionnelle à quatre ans de prison dont deux avec sursis.

Selon son avocat, Me Alfort, l'expertise psychologique réalisée durant l'instruction avait "révélé une fragilité excessive et un trouble de la personnalité".

Expertises contradictoires


Sa compagne, âgée de 26 ans et qui vivait avec lui depuis sept ans, lui avait trouvé un travail de chauffeur-livreur et s'était battue pour sa liberté conditionnelle, selon son avocat. Avant sa libération, une seconde expertise avait estimé qu'il n'y avait pas de risque de récidive.

Le drame s’est déroulé à Tournefeuille, près de Toulouse, vraisemblablement dans le cadre d'un drame passionnel. C'est l’homme lui-même qui a ensuite alerté la police.

"Le problème, c'est qu'on l'a laissé sortir sans être suffisamment soigné, faute de moyens, et on ne l'a pas suivi pour les mêmes raisons", a déploré Me Pierre Alfort.


- Ne pas diaboliser ceux qui gouvernent -

April 17, 2007

Affaire Hontang / Le Canard Enchaîné

TOULOUSE (AP) - Le tribunal de grande instance de Toulouse a débouté mardi l'ancien procureur de Bayonne Pierre Hontang, condamné à de la prison avec sursis pour le vol d'une carte bancaire et son utilisation, qui avait porté plainte contre le "Canard Enchaîné" pour "atteinte à la présomption d'innocence", a-t-on appris de source judiciaire.

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- L'ex-procureur débouté -


« Le soucis des autres » ou « au bout d'être énervé »


WASHINGTON (AP) - Critiqué pour la gestion des soldats blessés de retour au pays, le département américain de la Défense a annoncé mardi de nouvelles mesures pour renforcer les dépistages, améliorer ses registres et réformer les allocations handicapées.

Dans leur témoignage devant une commission de la Chambre des représentants, Michael Dominguez, principal sous-secrétaire d'Etat adjoint à la Défense, et le général Gale Pollock, chirurgien en chef de l'armée, ont reconnu la nécessité d'apporter des modifications au traitement des vétérans et soldats blessés.

Ils ont fait part de leur confiance dans la nouvelle direction de l'hôpital militaire Walter Reed à Washington, dont les conditions d'hospitalisation sordides ont été révélées en février.

"Nous pensons que nous avons les bonnes personnes et les bons mécanismes en place pour s'assurer que tous les soldats ayant un statut transitoire (...) sont traités avec soin et compassion, et que leurs familles et eux-mêmes reçoivent les soins qu'ils ont bien mérités", a déclaré le général Pollock.


« Le soucis des autres » est un dossier de la revue Sciences Humaines, n°177, décembre 2006. Ce même numéro fait un point sur les « lobbies et groupes de pression ».

La revue annoncait la parution du livre « Le souci des autres, éthique et politique du care » chez Bief, janvier 2007. La revue citait aussi d'autres références tel qu'un volume de Nouvelles Questions Féministes ou encore le n°161 de la revue pour l'article de Artie Russsell Hochschild, « Le nouvel or du monde : la mondialisation de l'amour maternel »

Il serait intéressant de revoir l'histoire de l'aide et de l'action sociale des régions anglo-saxones afin dévaluer quelle est, dans l'éthique du moment, la part d'héritage de ces quatre derniers siècles. En Angleterre, la "Charity Law" définit les activités et les bénéficiaires des mesures caritatives et règlemente le fonctionnement des organisations caritatives.

Le 2 décembre 1932 Christine Papin et sa soeur, Léa Papin, ont sauvagement assassiné madame Lancelin et sa fille, chez qui elles travaillaient comme domestiques.

(...) Celles-ci ont notamment arraché les yeux de leurs patronnes, qui sont mortes après une longue agonie.

De source affaires-criminelles.com. L'affaire des soeurs Papin est rappellée page 37 du numéro 177 de Sciences Humaines, une couverture d'un journal illustre l'article « Le care : ambivalence et indécences ».


Bien loin d’une conception ultralibérale, Tocqueville considère que l’État a un rôle à jouer pour répondre à la question sociale qui se pose avec une grande acuité à son époque : devant les ravages du paupérisme - cette misère de masse liée à l’industrialisation propre au XIXe siècle - à laquelle il est sensibilisé par ses voyages en Angleterre, en 1833 et 1835, il appelle clairement le législateur à se préoccuper de la détresse des classes populaires ; de même qu’en tant que président du conseil général de la Manche, il demande aux pouvoirs publics de régler le problème des enfants trouvés. Au fond, ce qui sépare radicalement Tocqueville des néolibéraux, c’est que, contrairement aux seconds, le premier ne croit pas que les inégalités économiques et sociales soient naturelles, inéluctables ou nécessaires. Dès lors, il a souvent réfléchi à la meilleure manière de les combattre avec la plus grande efficacité possible : par exemple, dans ses deux Mémoires sur le paupérisme (1835 et 1837), il étudie les façons de lutter, ou au moins de prévenir l’indigence collective.

De l'Humanité, mars 2005
Tocqueville, un libéral pas « néo »
Par Éric Keslassy, sociologue,
et Jean-Louis Benoît, philosophe.

Les jeunes sans domicile fixe et la rue
ou « au bout d'être énervé »

De Jacques Guillou
L'Harmattan, logiques sociales

La quatrième : Que font tous ces jeunes errants que nous croisons dans la rue ? Comment en sont-ils arrivés là ? Ont-ils des familles ? Comment ces familles contribuent-elles à « rendre SDF » leurs propres enfants ? Comment les jeunes SDP utilisent-ils la rue, l'espace public, les services qui y sont consacrés ? Quelles sont leurs portes de sortie de ce mode de vie atypique ?
C'est à ces questions que ce livre tente d'apporter des réponses en s'appuyant sur de nombreux témoignages' jeunes sans domicile fixe rencontrés lors de l'enquête menée par l'auteur.





Dans son numéro de novembre 2006, un article de Action Sociale présente l'expérience d'une association qui a le souci de l'insertion des jeunes arrivés à l'âge de la majorité :





Dans ce même article d'Action Sociale, un encart à propos « De l'intérêt de ne pas séparer les fratries » :





D'une dépèche ainsi que d'un article de la Croix, voir au 8 décembre 2006.


MEAUX (AFP) - Deux mineurs âgés de 9 ans et 11 ans pensionnaires du Foyer de l'enfance d'Orgemont à Meaux (Seine-et-Marne), portés disparus depuis samedi, étaient activement recherchés dimanche, a-t-on appris dimanche soir de source judiciaire.

Les deux enfants, "une fille et un garçon de même famille", ont disparu samedi en début de soirée, selon le parquet de Meaux.


Frères et soeurs placés : pourquoi les séparer ?

Par négligence ou manque de structures adaptées, de nombreuses fratries sont encore aujourd'hui séparées



- La majorité, redoutée -

April 15, 2007

Garde alternée : le partage des allocations familiales est autorisé


France 2, journal de 13h, 12 avril 2007 « Les pères divorcés et séparés interpellent les candidats, à 13h25m30s » : la vidéo n'est pour le moment pas disponible sur le site Internet de France 2.

Une association de pères, « urgence papa », vennait de faire publier une page dans Libération du 10 avril 2007. Voir l'article du 10 avril 2007, « Les femmes, le pouvoir, les idées reçues », le communiqué de cette association.

Comme en réponse à ce JT de 13h et à l'encart pleine page de Libération du 10 avril, des pères qui interpellaient les candidats à la présidentielle, un dossier au 20h de France 2, « Un livre qui provoque le trouble sur les conséquences fréquentes du divorce, le livre noir de la garde alternée, (...) aujourd'hui, ce mode de garde concerne 10% des enfants de couples séparés, plus de 200 000 donc, au total. La pratique a été longtemps vantée, aujourd'hui elle est remise en cause (...) ses deux garçons sont chez papa, pour cette maman, c'est la semaine sans calins (...) ces nouveaux pères réclament leur dû (...) s'il était possible, financièrement, de le faire » :






PARIS (AFP), 14 avril - Les parents divorcés pratiquant la garde alternée des enfants pourront, à partir du 1er mai, faire une déclaration de partage à parts égales des allocations familiales, tandis que les autres prestations familiales resteront attribuées à un seul parent.

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- Sujet hautement sensible -